Les petites vertus du foyer, Mgr Georges Chevrot, Paris, Le Laurier, 2001.
Les petites vertus du quotidien : la persévérance
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la sincérité
La petite vertu de sincérité est peut-être plus subtile à présenter et à vivre que ses sœurs. Elle va de pair avec la vertu de discrétion qui sera demain au programme. La sincérité, c’est ne vouloir dire que des choses vraies. La sincérité porte à la fois sur ce que nous pensons et sur ce que nous faisons.
Il y a plusieurs degrés dans le manque de sincérité. Quand un enfant s’embrouille dans les explications qu’il donne sur sa conduite, les parents voient tout de suite qu’il est en train de prendre quelques libertés avec la vérité. Ce n’est pas encore un gros mensonge objectif, mais c’est déjà une entorse à la vérité. Si les enfants ont fréquemment ce type de réaction, souvent par peur d’être grondés, les adultes adoptent aussi parfois ce comportement. Il est important d’être très vigilant, car l’absence de sincérité constitue un certain abus de confiance. Elle risque d’ouvrir la porte à des tromperies plus graves et des mensonges assumés.
Bien sûr, l’absence de sincérité n’a pas toujours des conséquences dramatiques, loin de là. Qui n’a jamais forcé le trait pour corser l’intérêt d’une histoire ? Si la rascasse pêchée il y a trois ans grossit d’année en année dans les récits de l’oncle Jules, elle se transforme en source d’amusement et peut devenir un classique de la mythologie familiale. Cependant, l’exagération ne doit pas devenir une habitude, et elle ne doit pas rendre la vérité méconnaissable. On doit par ailleurs être vigilant à ne pas exagérer par vanité, pour se donner le beau rôle. Attention aussi à ne pas travestir la vérité dans le but de flatter les autres. Flatter quelqu’un, c’est le tromper.
Dans les discussions, et surtout dans les discussions familiales, on considère parfois inopportun de contredire nos interlocuteurs. Prenant le prétexte de la charité, on préfère acquiescer plutôt que de discuter et d’argumenter. Cependant, la vraie charité n’oblige pas à adopter n’importe quelle opinion. Elle demande seulement de parler avec délicatesse afin de ne pas froisser les autres en exprimant un point de vue différent.
Le silence, parfois ennemi de la sincérité
Un autre piège mérite d’être souligné pour ne pas risquer de tomber dans la dissimulation. Le silence peut être, dans certains cas, un ennemi de la sincérité. Par exemple, si on nous pose une question, on a parfois besoin de rentrer dans toutes sortes de détails et de commentaires pour donner une réponse satisfaisante. La tentation est alors forte, par paresse, lassitude, ou simplement manque de temps, de simplifier et de schématiser. On s’éloigne ainsi progressivement de la vérité.De prime abord, cette habitude paraît anodine, mais elle est cependant risquée car on crée alors, au sein du foyer, des zones fermées aux autres où l’individualisme s’épanouit progressivement et distant les liens familiaux. S’il est plus simple de ne pas tout dire, un jour il sera peut-être plus simple de ne rien dire du tout, et insensiblement on peut être amené à franchir le pas qui mène au mensonge.
La sincérité est le ciment du couple et de la famille ; elle crée un environnement de confiance, un environnement rassurant et épanouissant pour les enfants, mais aussi pour les parents.
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l’effacement
La vertu d’effacement est assurément une vertu évangélique. Saint Joseph en est le modèle par excellence : les évangiles signalent sa présence chaque fois que Jésus et Marie ont besoin de lui, mais une fois sa mission achevée, il disparaît complètement. Sa vie sur terre a laissé bien peu de traces, mais existe-t-il aujourd’hui un saint plus vénéré, glorieux (et efficace !) que saint Joseph ? Marie elle aussi est un modèle d’effacement dans le récit biblique, et Jésus lui-même s’efface devant le Père dont il dit n’être que l’envoyé. Il se cache pour ne pas être porté en triomphe, il demande toujours la discrétion après les guérisons miraculeuses. Je suis venu, dit-il, non pour être servi mais pour servir.
S’effacer devant les autres, occuper la dernière place, voilà le modèle proposé par la Sainte Famille. Cette vertu d’effacement, synonyme d’humilité, est parfois bien difficile à mettre en place, car l’amour-propre réclame toujours sa part, et tente sans cesse de revenir sur le devant de la scène. Que veut dire s’effacer exactement ? Est-ce ne rien faire, rester toujours en retrait et laisser aux autres toute la charge et les responsabilités ? Absolument pas. Tout comme l’écolier ne peut effacer son ardoise que s’il a auparavant inscrit quelque chose, on ne peut s’effacer qu’après avoir agi. L’humilité consiste à ne pas s’admirer ou se faire admirer après une œuvre accomplie. Elle consiste aussi à s’intéresser davantage aux qualités des autres qu’à nos propres qualités ; à reconnaître ce que les autres font de bien, et surtout ce qu’ils font de mieux de nous-mêmes.
S’effacer, c’est aussi tuer l’égoïsme
Comme cette petite vertu est exigeante ! Pendant qu’on écoute une nouvelle fois les exploits du cousin Jules au tennis, on souffre de ne pouvoir raconter avec force détails nos propres exploits à la pétanque, ceux de cette année, mais aussi ceux de l’année dernière, car rien ne vaut une petite étude comparative pour bien saisir la subtilité d’un carreau parfait. Oui, on espérait recevoir beaucoup de compliments pour notre merveilleux gratin, ou tian, ou ratatouille. Personne ne s’extasie sur la cuisson parfaite, le découpage original des légumes, l’originalité des épices utilisées. Mais la rapidité avec laquelle le plat est englouti révèle cependant sa qualité gustative, ou du moins son efficacité nutritionnelle.S’effacer, c’est aussi tuer l’égoïsme, ne pas se précipiter sur le fauteuil le plus confortable, l’abricot le plus mûr. Au contraire, c’est prendre immédiatement ce qui est moins agréable pour avoir la joie de voir les autres apprécier le confort. Au sein du couple et de la famille, la vertu d’effacement, c’est se demander en premier ce l’autre souhaiterait faire, et supprimer le règne du « moi d’abord ». Rendre les autres heureux est la première source de bonheur.
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l’espérance
Il peut paraître étrange de trouver l’espérance dans cette liste des petites vertus du quotidien. La deuxième des trois vertus théologales se serait-elle égarée avec ses petites sœurs ? Oui, l’espérance est une très grande vertu car son objet est Dieu lui-même, possédé éternellement dans le ciel. Mais cette vertu surnaturelle se décline tout au long de la vie en quantité d’actes de confiance en Dieu. Charles Péguy l’a souligné lui-même, en qualifiant l’espérance de "petite vertu" qui "tous les matins nous donne le bonjour".
L’espérance n’est pas une prévision, un pronostic, un calcul de probabilités. Espérer, selon le sens chrétien du terme, ce n’est pas être sûr du lendemain, c’est avoir confiance aujourd’hui, confiance en Dieu qui dirige les événements de notre vie et qui nous aime. L’espérance concerne l’avenir, mais elle tient tout entière dans le présent. Comme le rappelle l’Évangile, Dieu n’aurait pas appelé les hommes à la vie s’il n’avait pas prévu leur moyen de subsistance : "Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : que mangerons-nous ? que boirons-nous ? que quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine."(Mt, 6, 38-34)
Ne pas s’inquiéter pour demain
Ne pas s’inquiéter pour demain mais s’occuper d’aujourd’hui, voilà la grande sagesse de la vertu d’espérance. En effet, l’espérance ne se fonde pas sur la sécurisation du lendemain. Par contre, elle procure la paix dans l’insécurité d’aujourd’hui. Elle permet de ne pas se focaliser sur demain, mais de rester concentrer sur aujourd’hui et de faire sereinement notre devoir d’état. Grâce à elle, l’avenir est confié à Dieu. Notre sécurité réside dans la certitude que Dieu nous aime. C’est en lui que nous espérons.
Espérance et confiance en Dieu soulagent l’inquiétude du lendemain qui est toujours nuisible et démoralisante. En effet, l’appréhension anticipe et grossit les difficultés mais ne les supprime pas. L’espérance n’est cependant pas synonyme d’imprévoyance. Si l’inquiétude est une faute qui sacrifie le présent à l’avenir, l’imprévoyance en est un autre qui sacrifie l’avenir au présent. Faisons confiance à Dieu pour demain, il sait mieux que nous ce qui est bon pour nous car il veut notre bien éternel. La vertu d’espérance nous délivre des craintes et nous rend capable de toutes les audaces. Vivons chaque jour dans l’espérance en répétant de vieil adage qui est à la fois une preuve de courage mais aussi une prière : à la grâce de Dieu !
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la courtoisie
Le temps des vacances est un temps de détente, de repos, mais aussi souvent de retrouvailles familiales et de vie en communauté élargie. Avant le départ, chacun a pris la résolution de faire un effort pour que ce temps estival en famille ou entre amis reste des vacances et ne se soit pas synonyme de crispation, énervement, bouderie, voire règlements de compte !
Si ces vertus du quotidien passent parfois inaperçues, elles sont pourtant indispensables pour rendre la vie familiale agréable. Quand elles font défaut, les rapports humains deviennent particulièrement pénibles !
La vertu de courtoisie est la première de la série, et même la principale, car toutes les autres vertus domestiques découlent d’elle. La courtoisie : ce mot qui peut sembler bien désuet est tout simplement une forme élargie de la politesse.
Elle englobe notamment l’attention portée aux autres et le savoir-vivre, qui n’est rien d’autre que le savoir-vivre ensemble. Pour illustrer la politesse, prenons l’exemple d’un objet qui n’est pas travaillé, qui n’est pas poli ou ciselé. Il est qualifié de grossier. Les aspérités qui demeurent le rendent rugueux et peu pratique. Être poli suppose justement d’adoucir, de polir les défauts de notre caractère afin de pouvoir vivre en harmonie les uns avec les autres.
La courtoisie, une “petite vertu” ?
La courtoisie, tout comme ses sœurs les autres vertus du quotidien, est qualifiée de "petite vertu". Elle n’est pourtant pas une vertu facile à acquérir, qui serait réservée aux faibles. Au contraire, elle demande une force de caractère peu commune : oublier ses humeurs, ses envies et ses tracas pour s’ouvrir à l’autre et lui apporter douceur, marque d’attention et de respect.Comme le disait si bien saint Jean-Baptiste de La Salle : "La courtoisie n’est pour ainsi dire que la charité mise en pratique". Elle n’est pas réservée aux échanges avec les personnes extérieures, ce n’est pas seulement une marchandise d’exportation ! Elle est aussi nécessaire au sein du foyer. Combien de fois sommes-nous polis et souriants en société mais, de retour à la maison, la fatigue et le relâchement surviennent, on ne se gêne plus, on relâche la pression, et parfois on râle bien fort, plus pour se soulager soi-même que pour blâmer les autres…
Alors oui, parfois on rentre épuisé d’une journée passée au bord de la plage à ne rien faire, mais est-ce une raison pour s’enfermer dans sa chambre à peine arrivé, pour s’affaler sans un mot dans le canapé avec notre outil le plus précieux, celui qu’on aime tant mais qui nous le rend si mal ?
Ne serait-il pas plus agréable pour tous de faire l’effort de saluer les membres de la maisonnée, de s’intéresser à leur journée ?
La courtoisie, c’est aussi avoir des égards pour le prochain : celui qui marche plus lentement parce que plus âgé ou plus petit, celui qui est fragile et qui a besoin de conseils, celui qui est fatigué et qui se renferme sur lui-même, celui qui vient d’arriver au sein de la famille et qui cherche sa place.
Si tous se mettent à la courtoisie, le bonheur de la maisonnée est garanti !
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la bonne humeur
Si la mauvaise humeur et la morosité sont extrêmement contagieuses, la bonne humeur l’est tout autant. Lorsqu’un membre de la famille est grognon, l’humeur générale du foyer s’en ressent immédiatement, surtout si cette maussaderie provient de l’un des parents. Les enfants souffrent particulièrement d’un état d’esprit systématiquement négatif qu’ils subissent sans en comprendre les motifs.
Au contraire, une personne toujours enjouée et de bonne humeur illumine la maisonnée durablement. La vie de famille est tellement plus agréable si on réussit à mettre de côté ses contrariétés pour profiter du bonheur d’être tous réunis.
Dans les situations très graves, on réussit souvent à se contrôler car on ne manque pas de demander un soutien spirituel. Mais face aux petites contrariétés quotidiennes, on se laisse souvent déborder et on risque parfois de devenir amère et rabat-joie. La vie terrestre est jalonnée d’épreuves et de douleurs inévitables. Il n’est pas nécessaire d’en rajouter encore quand nous n’avons pas un motif sérieux de tristesse.
La bonne humeur maintient au foyer la joie et l’espérance. Certaines personnes sont naturellement enclines à vivre quotidiennement cette vertu. D’autres, au contraire, sont plus taciturnes, en raison de leur tempérament, d’une maladie, ou d’un état de fatigue chronique. Parfois des causes extérieures objectives de mécontentement nous assaillent. Il faut alors reconquérir sa sérénité, dépasser sa lassitude pour ne pas assombrir la vie familiale. Cela demande un effort énergique, héroïque parfois, et c’est justement pour cela que la bonne humeur, ou l’égalité d’humeur, mérite d’être classée parmi les vertus.
Notre humeur est le reflet de notre âme
Notre humeur n’est pas seulement le reflet du temps qu’il fait, de notre fatigue ou de notre mal de dos, elle est aussi le reflet de notre âme. Si nous sommes dans une période de déprime ou de turbulences, peut-être est-il temps d’aller se confesser, afin de pacifier notre âme et de lui rendre la sérénité qui lui manque. Peut-être est-il temps de poser des actes de foi, de remettre notre confiance en Dieu qui nous aime et qui ne permet pas que nous soyons éprouvés au-dessus de nos forces. Ce ne sont pas forcément les soucis et les difficultés qui étouffent la bonne humeur. Elle jaillira naturellement d’une conscience apaisée et d’un cœur généreux.
Tous les matins, on peut se demander : quel est le bien que je pourrais faire aujourd’hui ? Auprès de qui pourrais-je me dévouer ? Se tourner vers les autres permet de s’extirper de nos propres préoccupations qui, avouons-le, ne sont pas toujours dramatiques. Se détourner de soi-même est le meilleur moyen de retrouver sa bonne humeur, dans la joie du service rendu. La bonne humeur est un signe de force morale et une condition du bonheur.
Pratique
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l’exactitude
exactitude, synonyme de ponctualité, est une des vertus les plus précieuses quand on vit en communauté. Combien de fois est-on exacerbé par les multiples retards qui jalonnent parfois une journée de vacances ? Il n’est pas question ici des retards exceptionnels, dus à des contraintes importantes ou à un incident imprévisible. Mais certains comportements récurrents sont un poids pour l’entourage. Celle-ci, tous les matins, ne sait quel maillot de bain choisir dans toute sa panoplie, et tout le monde l’attend pour aller à la plage. Celui-là a décidé de tondre la pelouse et de réparer la gouttière pendant les vingt minutes qui restent avant le dîner. Le dernier estime que les vacances sont faites pour se libérer des contraintes horaires et que, de tout façon, il peut toujours téléphoner pour prévenir de son retard. Ce qu’il tentera de faire, bien sûr, mais les autres ayant laissé leur téléphone dans leur chambre, on l’attendra en vain pour passer à table. Ces retards multiples et ces négligences électrisent en un instant l’ambiance de la maison. Rien de plus pesant que l’atmosphère d’une pièce remplie de gens qui attendent.
Même si le retardataire n’en a pas vraiment conscience et serait désolé de l’apprendre, l’inexactitude révèle souvent un manque de charité à l’égard de son prochain. Elle révèle aussi un manque de justice car il n’est pas juste de faire attendre les autres en raison de sa convenance personnelle. S’il est inconvenant de faire attendre ses supérieurs, faire attendre ses inférieurs est d’une désinvolture blessante. Il entre dans l’inexactitude une dose d’égoïsme mais aussi l’indication d’un rapport au temps désordonné. Et le perpétuel retardataire est lui-même la grande victime de ce défaut. En effet, par ces retards, il prouve, soit qu’il est incapable de se discipliner, soit qu’il gaspille son temps, soit qu’il ne sait pas gérer la quantité de choses qu’on peut faire en un temps donné.
Deux types de retardataires
Il existe deux types de retardataires, celui qui estime avoir toujours le temps, le flâneur, et celui qui n’a jamais assez de temps, l’essoufflé. Celui qui remet systématiquement un travail au lendemain en se disant j’ai bien le temps, trouve, au bout de quelques jours, une excuse imparable à son retard : je n’ai pas eu le temps. L’autre, au contraire, peut être qualifié d’activiste : il veut faire rentrer trop de tâches en une journée. Il est alors toujours en retard, obligé de bâcler ce qu’il voulait faire. À vouloir tout faire, il s’épuise et s’éparpille, ce qui nuit à la qualité de son action.Les smartphones perturbent encore davantage notre rapport au temps. Le gaspillage semble parfois sans limites. Qui n’a pas frémi d’horreur en découvrant son temps d’écran moyen quotidien ? Par ailleurs, la possibilité de prévenir à n’importe quel moment de notre retard éventuel nous rend beaucoup plus négligent dans la gestion du temps. Elle nous rend aussi parfois plus irrespectueux de notre prochain, lui qui est déjà arrivé au rendez-vous et qui poireautera probablement au moins vingt minutes à nous attendre. Le temps est un don précieux de Dieu, et, comme pour les talents, il faudra rendre compte de la façon dont il a été utilisé. Un bon moyen pour apprendre à gérer le temps est d’organiser la journée en prévoyant la part de l’imprévu. Et si l’imprévu ne survient pas, quelle chance, on aura ainsi du temps pour prier davantage.
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la diligence
La diligence, un mot oublié qui sonne étrangement à nos oreilles, et qui fait davantage penser à Lucky Luke et au Far West qu’à une vertu. Ce mot est synonyme de promptitude, mais aussi de soin, d’application joyeuse dans le travail, de rapidité et d’exactitude dans la réalisation d’une tâche. Ainsi, la vertu de diligence consiste à aimer son travail, à le faire avec entrain et de son mieux. Voilà le sens qui correspond à notre propos d’aujourd’hui.
Le modèle à suivre, dans la vertu de diligence, est le Christ lui-même. On se souvient de la guérison du sourd-muet. À la vue de ce miracle la foule, émerveillée par Jésus, s’écrie : Il a bien fait toutes choses (Mc, 7, 37). Prenons le temps d’analyser rapidement cette phrase. Jésus fait, c’est-à-dire qu’il accomplit sa tâche, ce pour quoi il est venu sur la terre. Jésus ne se contente pas de faire, mais il fait bien toutes choses, c’est-à-dire qu’il ne néglige aucun détail, afin que son œuvre soit belle et bonne. L’être humain a été créé pour travailler, il a la chance de pouvoir accomplir une œuvre pendant sa vie terrestre. Même si cette œuvre est très modeste, elle a, par ricochet, une répercussion sur l’ensemble de l’humanité. De façon plus immédiate et pragmatique, elle a une répercussion sur ses proches, ceux qui travaillent avec lui ou ceux qui vivent avec lui.
Une manière de participer à la création divine
Dieu a donné à l’être humain la capacité d’inventer avec son esprit et d’accomplir avec ses mains. Nous avons ainsi la chance extraordinaire de participer à sa création. À nous de produire de belles œuvres, même si elles sont petites et éphémères, comme un beau bouquet de fleurs, une réparation faite avec soin, un plat joliment présenté, une pile de linge bien rangée, des devoirs de vacances faits avec rigueur, la liste est infinie. Bref, un devoir d’état réalisé avec diligence est un devoir d’état fait de son mieux, avec son cœur, et dans la joie. La grande différence entre le Christ et nous, c’est que le Christ accomplit son œuvre seul et nous avons besoin de lui pour bien faire. Jésus est le modèle à suivre, mais nous ne pouvons le suivre qu’avec son aide. Sans lui, nous ne pouvons rien faire. C’est pourquoi il est tellement important de demander son soutien dans la prière quotidienne.Pendant la journée de travail, on s’applique à œuvrer de son mieux, mais il est tentant le soir, une fois rentré à la maison, de se relâcher complètement. Le canapé nous tend les bras, tant pis pour le dîner à préparer, on mangera des pâtes. Trop fatigué pour vérifier les devoirs, on se contente de lancer un : Tu as fait tes devoirs ? pour lequel on obtient toujours la même réponse : Oui, oui… La journée a été épuisante, c’est vrai, mais se retrouver en famille est la source principale du bonheur et, finalement, le moment le plus important de chaque jour. Demandons à la sainte Vierge Marie son aide pour acquérir la petite vertu de diligence, si précieuse pour l’harmonie familiale.
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la patience
Pour comprendre les bienfaits de la patience, il suffit de constater les méfaits de l’impatience qui peut détruire l’harmonie familiale en quelques secondes.
La vertu de patience rend capable de dominer le bref accès de colère contre productif qui survient brutalement face à un contretemps, une gêne ou une maladresse. Elle rend capable de supporter les contrariétés qui ponctuent la journée, et qui viennent soit des hommes, soit des choses. Elle n’exclut pas de s’opposer à l’injustice, au manque de respect, aux violences. Au contraire, il est nécessaire de réagir contre le mal, mais en gardant toujours son self-control.
La patience et la maîtrise de soi ne sont pas naturelles, elle passe par un apprentissage parfois long et exigeant.
L’impatience précède toute réflexion : face à un comportement qui semble inapproprié, l’énervement jaillit immédiatement. Un mot désagréable est alors lâché, souvent injuste et violent. L’autre réplique immédiatement sur le même ton, et on peut blesser profondément quelqu’un avec des phrases redoutables qui dépassent notre pensée et qui ne correspondent pas à nos véritables sentiments.
Pour briser cette spirale délétère dès la racine, la solution est d’actualiser souvent la présence de Dieu, c’est-à-dire prendre conscience que Dieu est toujours avec nous, à nos côtés. Quand l’agacement monte, prenons le temps de prier mentalement grâce à une oraison jaculatoire. Cette prière élève l’âme vers Dieu et la place dans une sérénité qui permet d’amortir le choc de la contrariété.
Savoir se taire et savoir attendre
Après avoir établi ce climat spirituel propice à la patience, il convient de s’entraîner pour mettre progressivement en place deux attitudes : savoir se taire et savoir attendre. Apprendre à ne pas parler trop tôt, à ne pas interrompre et à ne pas se précipiter pour répondre. Cette habitude nous gardera des réparties qui fusent de façon agressive.
La patience demande aussi le respect du temps. Le temps nécessaire pour l’accomplissement de certaines choses est incompressible. Inutile alors de s’énerver, rien n’ira plus vite, ni l’interminable file d'attente à la Poste, ni la floraison du pommier, ni l’adolescence des enfants.
Pour entraîner notre esprit, il est bon de ne pas donner une satisfaction immédiate à tous nos désirs. Vivre selon le rythme de la nature est un autre exercice pour comprendre et expliquer aux enfants le lien entre temps et patience.
Le cycle de la nature enseigne le respect du temps : pas de tarte aux poires en été sous nos climats, et pas de coulis de fraises en hiver.
Le grand secret de la patience, nous le savons depuis saint Paul, est la charité : la charité prend patience, elle supporte tout, elle endure tout (1 Cor. 13, 4-8). Aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous aime, voici l’authentique source de la patience.
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la gratitude
Un épisode tiré de l’Évangile illustre parfaitement la vertu de gratitude. Parmi les dix lépreux que Jésus avait guéris, un seul est retourné en arrière pour se jeter au pied du Sauveur et le remercier. Le Christ, d’ailleurs, n’hésite pas à en faire la remarque, de façon un peu ironique : "Les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ?" (Lc 17,17) Certes, ces neuf autres étaient certainement très reconnaissants à Jésus pour leur guérison, mais une preuve publique de gratitude ne les aurait pas beaucoup retardés dans leur démarche auprès des autorités.
Le manque de gratitude est fréquent au sein du foyer. Pris dans le tourbillon quotidien, chacun a l’habitude d’accomplir les tâches indispensables et, au bout d’un certain temps, on ne s’aperçoit même plus des petits services quotidiens rendus par nos proches. Le lave-vaisselle vidé, la poubelle descendue, le linge propre rangé, un coup de balai passé dans la cuisine : ces attentions sont naturelles au sein du foyer, mais il serait aussi naturel de remercier afin de montrer que nous y sommes sensibles. Les attentions et les services ne sont pas toujours matériels : un conseil reçu, une aide au moment opportun, un encouragement, une petite phrase gentille ou drôle, qui touche, ou qui délasse.
Source de joie
Merci : ce petit mot tout simple à dire est source de joie, mais son usage est parfois bien peu spontané, en raison de la blessure du péché originel. Combien de fois les parents sont obligés de rappeler à leurs enfants l’importance de dire merci. C’est un travail très fastidieux mais indispensable pour apprendre aux enfants la vertu de gratitude. Les enfants ont beaucoup de chance d’avoir des parents attentifs qui les rappellent à l’ordre. Il n’y a malheureusement plus personne pour rappeler à l’ordre les adultes qui oublient de remercier… Les remerciements font tant de bien à celui qui les reçoit et qui constate alors que sa bonne action a été remarquée et appréciée. Ils rendent aussi heureux celui qui les prononce et qui prend ainsi conscience de l’attention dont il a été l’objet.La vertu de gratitude fait sortir ceux qui la pratique de leur ego et elle met l’accent sur les belles et bonnes choses qui se passent dans une journée. La prière du soir familiale est le moment propice pour repenser à tous les bienfaits qui ont illuminé la journée. Dans un même élan de gratitude, on peut remercier à la fois Dieu et nos proches.
Véronique1- Messages : 5207
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la persévérance
Toutes les vertus que nous avons découvertes ensemble contribuent au bonheur de la famille. On les appelle petites mais, finalement, elles ne sont pas si petites que cela. Elles sont bien difficiles à acquérir et demandent parfois une sacrée dose d’héroïsme et de persévérance. Elles se retrouvent toutes orphelines ou esseulées si on ne peut les souder et les emmener avec la dernière, la persévérance. En effet, l’acquisition de ces vertus demande une attention perpétuelle de la volonté qui se traduit par la persévérance. Persévérer consiste à vouloir toujours et à recommencer chaque jour.
Heureusement, chacun de nous a déjà en lui naturellement plusieurs de ces vertus, en fonction de son tempérament. L’un est de nature calme et patiente, l’autre est foncièrement sincère, le troisième est raisonnable et économe. Chaque personne a ainsi un potentiel de départ. Il convient ensuite d’identifier les vertus qui font défaut et œuvrer à les développer. Le progrès sur le chemin vertueux ne se présente jamais comme une ligne rectiligne toujours ascendante, mais comme une ligne sinueuse avec des hauts et des bas. C’est tout à fait normal et la persévérance n’implique pas qu’on ne tombe jamais, mais qu’on se relève toujours. Il vaut mieux avancer lentement, pas à pas, un petit effort par jour, plutôt que de partir avec des résolutions démesurées et de s’arrêter en cours de route. Pour arriver à destination, au sommet de la montagne, mieux vaut avancer sans se précipiter, et assurer bien ses prises avant de continuer à grimper.
Le secret de la persévérance
Le secret de la persévérance, c’est Jésus lui-même. Qui met en notre cœur le désir, puis la volonté, de se surveiller, de faire des efforts, de progresser sans cesse, alors qu’il serait si simple de se laisser vivre ? C’est le Christ, c’est l’amour que le Christ nous porte. Nous sentons, au fond de nous, sans pouvoir réellement l’expliquer parfois, que la quiétude, la sécurité, l’épanouissement, la béatitude sont auprès de Dieu, tout contre son Cœur Sacré. Le but de notre existence est cette union intime à Dieu. Si le chemin est pénible, malaisé, ardu, terriblement exigeant, la récompense est si exceptionnelle qu’elle doit nous motiver tous les jours davantage.
Si l’amour de Dieu est le moteur de notre progression, la prière en est le carburant. Sans l’aide spirituelle de la prière, on s’épuise, avant de stagner, puis de reculer. Dieu peut tout faire en nous, infiniment plus que ce que nous sommes capables de concevoir. Par contre, il faut le lui demander, et le laisser entrer dans notre cœur. L’union à Dieu est la seule source du véritable bonheur. Les petites vertus du quotidien indiquent la route à suivre pour remonter jusqu’à la source d’amour qui jaillit du Cœur de Jésus.