Lorsque les trois amis de Job eurent connaissance de tous les malheurs qui s’étaient abattus sur lui, ils furent tellement bouleversés qu’ils restèrent auprès de lui sept jours et sept nuits dans le silence : « Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans lui dire une parole, car ils voyaient combien sa douleur était grande » (Job 2:12/13).
Sept jours et sept nuits de silence ! C’est peu de le lire, c’est énorme de le vivre ! Imaginez un instant que vous restiez sans parole toute une semaine ! C’est ce qu’ils ont fait. Il n’y avait rien à dire, il n’y avait qu’à apporter le témoignage affectueux d’une présence aimante.
Certaines souffrances sont tellement dures que la meilleure des attitudes que l’on puisse avoir à l’égard de ceux qui les traversent, c’est de garder le silence. Vouloir expliquer, vouloir trouver un sens, vouloir apporter une parole de consolation sont autant d’occasions d’enfoncer encore plus ces personnes dans le tourment. Peut-être est-ce pour ce genre de circonstances que l’adage dit : « La parole est d’argent et le silence d’or ».
Certes, il y a des silences coupables, comme lorsque la barbarie et l’injustice ne sont pas dénoncées, mais quand on rencontre la souffrance, il est préférable de ne rien dire que de dire des paroles inappropriées. N’est-ce pas pour cela que le sage nous conseille de ne pas nous précipiter pour parler ?
Les amis de Job furent les meilleurs de tous les amis, aussi longtemps qu’ils se sont tus. Dès qu’ils prirent la parole, ce fut pour Job une nouvelle épreuve. Ils ont alors parlé de la souffrance de manière dogmatique, théorique, mais face à une personne qui souffre, le silence et encore le silence eurent été la seule attitude convenable.
D’ailleurs, Dieu n’est-il pas silencieusement présent à nos côtés à l’heure de nos épreuves, souffrant avec nous ! Nous avons cherché, à l’heure de la souffrance, à entendre la voix de Dieu et bien souvent nous n’avons perçu que le silence. Mais ce silence n’était pas synonyme d’absence. Ce silence était accompagné de sa douce présence. Et, quand enfin il a parlé, sa Parole a été un baume sur nos cœurs blessés.
N’a-t-on pas l’habitude à l’occasion de certains drames particulièrement douloureux de demander à ce qu’une minute de silence soit observée ? Certaines douleurs sont si intenses que seul le respectueux silence imprégné d’amour peut apporter un peu de baume sur les vies brisées.
« Seigneur, apprends-moi à garder mes lèvres de paroles inappropriées face à la souffrance des autres. Que je sache rester à leur côté dans une prière silencieuse ! Que je sache leur tenir la main sur leur chemin de souffrance, en lisant paisiblement le Psaume 23 ! Au nom de Jésus, amen ! »
Avec amour,
Paul Calzada