En Hongrie, des tablettes de chocolat à l'effigie des saints.
En Hongrie, la transmission de l’héritage chrétien passe par la présence de chocolats à l’effigie des grands saints du pays. Une transmission qui se produit tout simplement dans des grands sites touristiques et les musées.
De tous les grands personnages historiques, les saints sont souvent ceux qui se démarquent. Leurs actions forcent le respect et l’admiration de tous, catholiques ou non. Pourquoi une telle unanimité ? Tout simplement parce que les saints ne vivent pas pour eux-mêmes, ils ne recherchent jamais leur propre gloire, ils sont entièrement donnés à Dieu et aux autres. C’est cela qui les rend si exceptionnels et si fascinants. Les musées de Budapest, en Hongrie, ont bien compris l’impact potentiel du saint dans la société, et l’importance de faire connaître aux enfants les héros de Dieu.
Aussi certaines boutiques des musées de la ville proposent dans leurs boutiques des chocolats à l’effigie des saints qui ont forgé l’histoire du pays à travers les siècles. L’emballage de chaque chocolat est agrémenté d’une illustration au graphisme enfantin qui représente un saint ou un bienheureux, muni des attributs qui permettent de l’identifier. Son nom, ses dates de naissance et de mort sont indiqués sur le papier, mais aussi la date de sa fête, ce qui permet de donner une forme d’actualité au personnage. Tous les éléments fondamentaux pour une compréhension et une assimilation immédiate sont ainsi réunis. Petits et grands gourmands découvrent alors ces personnages présentés comme des figures marquantes et inspirantes de l’histoire hongroise.
Le rayonnement des saints
Seuls sont présentés les saints hongrois : membres de l’ancienne dynastie royale, prêtres, évêques, ou laïcs. Quelques exemples illustrent bien la diversité des personnes représentées. Sont mis à l’honneur saint Etienne et son épouse, la bienheureuse Gisèle, couple fondateur du royaume de Hongrie en l’an 1.000. On découvre aussi la longue liste des princesses, saintes ou bienheureuses, qui participèrent au développement et au rayonnement de leur pays, quel que soit leur état de vie, reines ou religieuses. Ainsi sainte Kinga, princesse hongroise, surnommée de son vivant mère nourricière par le peuple à qui elle apporta un soutien constant. Ou bien encore Marguerite de Hongrie, l’humble princesse dominicaine qui renonça à un prestigieux mariage pour se consacrer à la prière et aux mortifications.
Les saints du XXe siècle figurent aussi en bonne place. C’est le cas de plusieurs religieux qui ont résisté courageusement pendant la période communiste. Ainsi le bienheureux Zoltán Meszlényi, évêque hongrois, torturé à mort par les communistes en 1951 pour avoir refusé d’abjurer sa foi. Ou encore Mgr. Vilmos Apor, tué en 1945 parce qu’il voulait protéger un groupe de femmes contre des soldats soviétiques qui cherchaient à les violenter. On découvre aussi László Batthyány-Strattmann, chirurgien ophtalmologue, qui recevait toujours gratuitement les patients les plus pauvres en échange d’un Pater noster.
La vente de ces chocolats dans les musées d’État hongrois est le révélateur d’une société qui entretient un rapport pacifié avec son histoire.
Éduquer le goût avec des chocolats de qualité, éduquer l’esprit et l’âme avec une présentation du passé catholique de la Hongrie, belle ambition pour un entrepreneur chrétien qui sublime ainsi son produit et lui apporte un supplément d’âme. La vente de ces chocolats dans les musées d’État hongrois est le révélateur d’une société qui entretient un rapport pacifié avec son histoire, d’une culture qui n’est pas en guerre contre elle-même. Elle s’inscrit dans la tradition chrétienne populaire qui associe les saints à la vie quotidienne, aux difficultés comme aux joies, et même aux petits plaisirs. Et l’on se prend à rêver de chocolats à l’effigie de sainte Geneviève, de saint Louis, de sainte Thérèse ou du Père Hamel dans les boutiques parisiennes…