Tout le monde peut avoir des pensées troublantes. Mais comment s’en débarrasser quand elles deviennent intempestives et éloignent du Seigneur ?
Hormis les cas de maladie mentale, la tradition chrétienne reconnaît que les esprits malins peuvent parfois perturber et tenter les gens. Il peut s’agir des pensées troublantes et même blasphématoires. Habituellement, c’est un trouble intérieur, qui finit par disparaître. Mais ces manifestations intempestives sont parfois le signe d’une tentation.
Les tentations du monde sont innombrables. Il y a aussi des tentations intérieures, comme l’enseigne saint Jacques. Chacun est tenté par son propre désir qui l’entraîne et l’attire (Jc 1, 14). Mais il ne faut pas exclure les tentations du Tentateur et des esprits mauvais. Elles sont habituellement de l’ordre de l’insinuation, comme une pensée parasite. Il arrive qu’elles soient violentes, ou insistantes.
Comment se débarrasser des mauvaises pensées ?
Il faut traiter ces voix étrangères exactement comme des distractions : surtout ne pas s’y arrêter, ne pas s’y intéresser, cela ne fait qu’amplifier la chose. L’humour est une bonne défense contre ces pensées. Des conseils classiques gardent toute leur valeur : une respiration profonde, un regard vers le Seigneur, un « Je vous salue Marie« , un beau signe de croix. Ou encore, tout simplement, reprendre le fil de sa pensée, ou de sa prière, ou de son travail. Car la tentation est justement faite pour détourner l’homme de sa tâche.
Cette tentation est violente ? C’est plutôt bon signe ! Eh oui ! L’Ennemi ne laisse en paix que les tièdes. Les gens qui ont le bonheur de croire et d’aimer à plein cœur, il ne les supporte pas.
Gare aux adeptes du spiritisme !
Dans certains cas cependant, il s’agit de quelque chose de plus intérieur et de plus puissant que la tentation, devant laquelle l’homme garde toujours sa liberté. Il peut y avoir comme une impulsion incontrôlée, qui fait naître une pensée, parfois même une parole ou un geste. On rencontre cela chez des adeptes du spiritisme, de la voyance, de l’occultisme, de diverses écoles de concentration ou de méditation, et bien sûr de toutes les pratiques qui visent à acquérir des pouvoirs. Le point commun de ces expériences, c’est qu’elles mettent le sujet en état de disponibilité et même d’attente, elles l’ouvrent à un autre monde, sans nom et sans visage.
Par cette ouverture peuvent s’infiltrer des esprits : esprit du médium ou esprits sataniques. Ces expériences visent à l’épanouissement de la personne et au service altruiste de l’humanité. Elles ont pourtant un autre point commun inquiétant : ici, l’être humain est censé progresser grâce aux forces qui sont en lui, ou à des forces qu’il apprend à capter. Même, et surtout, si elles nomment le Christ et parlent de « christique », ces techniques sont à l’opposé de la foi en Jésus, unique Sauveur et unique Médiateur. Le blasphème leur est connaturel, même s’il n’est pas explicite.
Ici non plus, il ne faut pas avoir peur : Jésus ressuscité est victorieux de l’Ennemi. Néanmoins, cette victoire est à accueillir sans délais et sans conditions. D’abord, reconnaître la porte par laquelle ont pu entrer les fumées de Satan. Ensuite, rompre toute attache à qui que ce soit et à quoi que ce soit qui aurait un lien avec ces pratiques. Si l’on possède des livres ou des objets, il faut être aussi strict que saint Paul avec les Éphésiens : brûler tout (Ac 19, 19). Enfin, il faut se confier à la prière de l’Église, pour être intérieurement libéré, purifié et régénéré dans la vraie foi. Alors, il sera possible d’entendre la brise légère de l’Esprit saint. Elle a un son de vérité et de liberté !