de saint Luc sur la réponse faite par Jésus à cette femme qui, pour l'honorer lui-même, honora sa Mère (Luc 11, 27-28);
c) un deuxième passage de saint Luc sur "l'émerveillement" et "l'incompréhension" de Marie et de Joseph devant tout ce qu'on disait de Jésus enfant (Luc 2, 33; 41-52);
d) un passage de saint Jean sur la réponse de Jésus à sa Mère aux noces de Cana (Jean 2, 2-5).
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a) Le passage de saint Matthieu 12, 46-50. Marie dit [à la voyante] :
Il y a deux autres phrases dans les évangiles qui se réfèrent à moi et que vous interprétez plus ou moins bien. Je te les explique.
Matthieu dit : "Pendant que Jésus parlait, sa Mère et ses frères restaient dehors, essayant de lui parler. Quelqu’un dit : "Ta Mère et tes frères te cherchent». Mais il répondit : "Qui est ma Mère et qui sont mes frères ? Voici ma Mère et mes frères : quiconque fait la volonté de mon Père".
Répudiation de sa Mère ? Non. Louange à sa Mère qui fut parfaite dans l’accomplissement de la volonté du Père. Mon Jésus savait bien quelle volonté j’exécutais ! Une volonté que j’avais faite mienne et devant laquelle je ne reculais pas, même si chaque minute qui sonnait me répétait, comme un coup sur le clou qui s’enfonce dans le cœur : ‘Cela se termine par le Calvaire’. Il savait bien que j’avais mérité d’être la Mère de Dieu pour avoir fait cette volonté et, si je ne l’avais pas faite, il ne m’aurait pas eue pour Mère.
Par conséquent, parmi tous ceux qui l’écoutaient, rattachée à lui par un lien supérieur à celui du sang, un lien surnaturel, j’étais "sa Mère", première en date et en connaissance entre tous les disciples — car le Verbe de Dieu m’avait instruite dès le moment où je le portais dans mon sein — ‘sa Mère’ dans le sens qu’il donnait à ses divines paroles; et, avec la reconnaissance humaine de ceux qui écoutaient, il me signifiait sa reconnaissance en tant que Dieu comme vraie Mère, car je donnais vie à la volonté de son Père et du mien" (7 décembre 1943 – pages 532/533).
b) Le passage de saint Luc 11, 27-28. Il s'agit de la réponse du Fils à la femme qui, pour exalter le Fils, exalte la Mère.
La Vierge Marie l'explique à la voyante :
Luc raconte que pendant que Jésus parlait, une femme dit: 'Heureux le sein qui t'a porté et les mamelles que tu as sucées'. Ce à quoi le fils répondit : 'Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent'.
Être Mère de Jésus fut une grâce dont il n'était pas juste que je me glorifie. Parmi les millions et les millions d'âmes créées par le Père, c'est la mienne que, par un décret insondable, il choisit de faire sans tache. L'Éternel ne veut pas que dans le ciel je m'humilie, parce qu'il m'a faite Reine en cet instant heureux où, ayant laissé la terre, j'ai été saisie dans l'embrassement de mon Fils — objet de ma profonde nostalgie depuis le temps de la séparation, objet du désir qui me consuma comme une lampe qui brûle. Mais s'il le permettait, je serais éternellement prostrée devant sa splendeur pour me soumettre moi-même tout entière à elle, en souvenir du décret de sa bonté qui m'a donné une âme, baptisée, en avance sur toutes les âmes, non avec l'eau et le sel, mais avec le feu de son amour.
Qu'il se soit nourri à mon sein, ne pouvait pas davantage susciter en moi des bouffées d'orgueil-, il aurait bien pu venir sur terre et être évangélisateur et rédempteur, sans abaisser sa divinité à assumer avec la chair les besoins naturels d'un enfant. De même qu'il est monté au Ciel après avoir accompli sa mission, il aurait pu en descendre pour la commencer, en ayant déjà un corps adulte et parfait, nécessaire à vos lourdeurs d'êtres charnels. Mon Seigneur et mon Fils peut tout, et moi je n'ai été qu'un instrument servant à vous rendre plus compréhensible et plus convaincante la réelle Incarnation de Dieu, Esprit très pur, dans la personne de Jésus-Christ, fils de Marie de Nazareth.
Mais ce qui faisait ma grandeur, c'était d'avoir observé la parole de Dieu et affiné les sens de mon âme par une pureté totale depuis l'enfance; ce qui faisait ma béatitude, c'était d'avoir écouté la Parole qui était mon Fils pour en faire mon pain et m'unir toujours de plus en plus à mon Seigneur» (7 décembre 1943 – page 533/534).
c) Le passage de saint Luc 2, 33; 41-52. Il s'agit de "l'étonnement" et de "l'incompréhension" de Marie et de Joseph au sujet de Jésus.
Marie dit à la voyante :
En parlant de la présentation au Temple, Luc écrit que "le père et la mère restaient étonnés des choses que l'on disait de l'enfant". Étonnement, mais différent chez les deux conjoints.
Pour moi, à qui l'Esprit époux avait révélé tout l'avenir, je m'émerveillais surnaturellement, en adorant la volonté du Seigneur de ce qu'il avait pris un corps pour racheter l'homme et se révélait à ceux qui vivent de l'esprit, je m'émerveillais une fois de plus de ce que Dieu m'avait choisie, moi, son humble servante, pour être la Mère de la Vérité incarnée. Joseph aussi s'étonnait, mais humainement, parce qu'il ne savait rien en dehors de ce que les Écritures lui avaient dit et de ce que l'ange lui avait révélé. Moi, je me taisais. Les secrets du Très-Haut étaient déposés dans l'Arche fermée, dans le Saint des saints et seule, Prêtresse suprême, je les connaissais et la gloire de Dieu les voilait aux yeux des hommes avec sa .splendeur aveuglante. C'étaient des abîmes de splendeur et seul l'œil virginal baisé par l'Esprit de Dieu pouvait les fixer.
Voilà pourquoi nous étions étonnés, Joseph et moi. Différemment, mais également émerveillés.
C'est ainsi qu'il faut interpréter cet autre passage de Luc: 'Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur avait dit' (2, 50).
Moi, je compris. Encore que je le savais déjà, et si le Père permit mon angoisse de mère, il ne me cacha pas la signification sublime des paroles de mon Fils. Mais je me tus, pour ne pas mortifier Joseph à qui la plénitude de la grâce n'était pas accordée.
J'étais la Mère de Dieu, mais cela ne m'exemptait pas d'être une épouse respectueuse vis-à-vis du bon Joseph qui m'était un compagnon aimant et un frère vigilant. Notre famille ne connut aucun défaut, pour aucun motif, en aucun domaine. Nous nous sommes aimés, saintement préoccupés d'une seule chose : notre Fils.
Ah ! que Jésus a su, en retour de tout ce qu'il avait reçu de mon Joseph, combler ce juste de consolation au moment de la mort, comme lui seul pouvait le faire.
Jésus est le modèle des enfants, comme Joseph est le modèle des maris.
J'ai beaucoup souffert par le monde et pour le monde. Mais mon saint Fils et mon .juste conjoint ne firent pas venir d'autres larmes à mes yeux que celles qui furent causées par leur propre douleur.
Quand Joseph ne fut plus à mes côtés et que j'avais sur terre la première autorité sur mon Fils, je n'ai plus gardé le silence qui laissait croire que je ne comprenais pas. Personne ne pouvait plus être humilié de se voir dépassé en compréhension" (5 décembre 1943 – pages 526/527).
d) Le passage de saint Jean 2, 2-5. Il s'agit de la réponse de Jésus à sa Mère aux noces de Cana : "Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?". Dans le passage cité par Maria Valtorta, on lit: "Femme, qu'y a-t-il désormais entre toi et moi ?" Il y a ajout de l'adverbe désormais. À ce sujet la voyante écrit :
"Jésus m'explique le sens de la phrase : "Ce désormais, que plusieurs traducteurs passent sous silence, est la clef de la phrase et lui donne son vrai sens.
Je fus le Fils soumis à sa Mère, jusqu'au moment où la volonté de mon Père m'indiqua que l'heure était venue d'être le Maître. À partir du moment où ma mission commença, je ne fus plus le Fils soumis à sa Mère, mais le serviteur de Dieu. Les liens moraux qui m'unissaient à celle qui m'avait engendré, étaient rompus. Ils s'étaient transformés en liens plus élevés au niveau de l'esprit. Et Marie, ma Sainte, je n'ai pas cessé en esprit de l'appeler 'Maman'. L'amour ne connaît pas d'interruption, ni ne s'attiédit. Au contraire, il ne fut jamais plus parfait que lorsque je fus séparé d'elle comme en une seconde naissance, donné par elle au monde, pour le monde, comme Messie, comme évangélisateur. Elle eut une troisième maternité, sublime et mystique, quand, dans le déchirement du Golgotha, elle m'enfanta à la croix, en faisant de moi le Rédempteur du monde.
'Qu'y a-t-il désormais entre toi et moi?' Auparavant à toi, uniquement à toi. Tu me commandais, je t'obéissais. Je t'étais soumis. Maintenant, je le suis à ma mission.
Ne l'ai-je pas dit? 'Celui qui, ayant mis la main à la charrue, se retourne pour saluer ceux qui restent, n'est pas propre au royaume de Dieu.' J'avais mis la main à la charrue pour ouvrir avec le soc non pas la glèbe, mais les cœurs, et y semer la parole de Dieu. Je n'allais en retirer ma main que quand on me l'arracherait de là pour la clouer à la croix, et par ce clou du supplice ouvrir le cœur de mon Père et en faire sortir le pardon pour l'humanité.
Ce désormais, oublié par plusieurs, voulait dire ceci: 'Tu as été tout pour moi, ô Mère, tant que je ne fus que le Jésus de Marie de Nazareth, et tu es tout pour moi en mon esprit; mais, depuis que je suis le Messie attendu, j'appartiens à mon Père. Attends encore un peu et, ma mission terminée, je serai de nouveau tout à toi. Tu me recevras encore dans tes bras comme quand j'étais petit, et personne ne te le disputera plus, ce Fils qui est le tien, que l'on regardera comme la honte de l'humanité, dont on te jettera la dépouille pour te couvrir toi aussi de l'opprobre d'être la mère d'un criminel. Et après tu m'auras de nouveau, triomphant, et puis tu m'auras pour toujours, triomphante toi aussi, au Ciel. Mais maintenant, j'appartiens à tous ces hommes et j'appartiens au Père qui m'a envoyé vers eux" (EMV – Tome 2, chapitre 15, page 66 et suivantes).
On peut donc se demander ce qu'il y a "d'antimarial" dans les quatre textes rapportés ici... Dûment interprétés, ils sont une véritable hymne de louange à Marie.
Conclusion.
En concluant, Jésus dit à Maria Valtorta : "Trouve ton bonheur en ma Mère !" (26 décembre 1943).
Et après l'avoir invitée à se plonger "dans l'azur paradisiaque" de Marie, il ajouta:
"Tu en sortiras avec l'âme aussi fraîche que si tu venais d'être créée par le Père [...] Tu en sortiras avec l'esprit illuminé, parce que tu auras baigné dans le chef-d'œuvre de Dieu. Tu en sortiras avec tout ton être débordant d'amour, parce que tu auras compris combien Dieu sait aimer" (Poema, I, 29).
La même chose nous arrivera, si nous nous jetons en Marie comme cela vient d'être montré par Maria Valtorta. Nous sentirons notre âme rafraîchie, illuminée, réchauffée.