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Un petit livre salutaire pour un enjeu de société

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Message par Pilgrim Lun 28 Sep - 0:35

Bonjour,

C'est un petit livre fabuleux que je proposerais à l'attention des intéressé(e)s. Un livre savant même s'Il ne fait pas plus de 152 pages. Facile à lire quand même. 

Walter Benn Michaels, La diversité contre l'égalité, 2009.


 Quatrième de couverture :

A la télévision comme dans les entreprises, au Parti socialiste comme à l'Élysée, à Science Po comme à l'armée résonne un nouveau mot d'ordre : Vive la diversité ! Avec l'élection de Barack Obama, le bruissement s'est changé en clameur. Désormais, chacun devra se mobiliser pour que les femmes et les minorités visibles occupent la place qui leur revient au sein des élites. Mais une société dont les classes dirigeantes reflètent la diversité a-t-elle vraiment progressé sur le chemin de la justice sociale ? A cette question jamais posée, Walter Benn Michaels répond par la négative. 

Walter Benn Michaels est professeur de littérature à l'université de Chicago.
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Message par Pilgrim Lun 28 Sep - 1:33

Un exemple de fine observation de l'auteur :


Mais l'avantage principal de la diversité n'est pas de contribuer au développement de l'amour propre des étudiants. Son véritable intérêt, comme le montre l'approbation massive que rencontre la politique de discrimination positive, est de contribuer à renforcer le fantasme collectif qui veut que des institutions comme Harvard ou l'université de Chicago soient - en interne, ou les unes par rapport aux autres -. des méritocraties. 

En effet, si les étudiants de Harvard présentent un taux approprié de diversité, cela veut dire qu'aucun étudiant n'a été tenu à l'écart de cette institution à cause de sa race ou de sa culture. Toute institution dans le monde idéal de la discrimination positive, est censée présenter un mélange culturel équitable. 

Tant que nous considérons les gens comme appartenant à des cultures différentes, et ces cultures égales entre elles, nous ne pourrons faire autrement que de considérer les inégalités qui existent entre les gens (par exemple, dans la réussite aux examens) comme des différences individuelles. 

On comprend mieux la popularité de la discrimination positive sur les campus : elle est un outil de premier ordre pour légitimer l'idée que l'on se fait de son mérite individuel. En effet, elle est la garantie que toutes les cultures seront représentées sur le campus et que personne ne sera pénalisé injustement à cause de son appartenance à telle ou telle d'entre elles; elle permet donc à tous les étudiants blancs de considérer qu'ils ne doivent être là qu'à leur mérite, et qu'ils n'ont pas usurpé leur position au dépens d'éventuels étudiants noirs. 

Le problème avec la discrimination positive, ce n'est pas qu'elle viole (comme on le dit souvent) les principes de la méritocratie; le problème, c'est plutôt qu'elle génère l'illusion qu'il existe vraiment une méritocratie. On nous rappelle souvent que, sans cette discrimination, nos salles de classe auraient l'air d'être entièrement blanches. 

Mais, imaginons à quoi ressemblerait une salle de classe de Harvard si, au lieu d'une discrimination positive en fonction de la race, nous appliquerions une discrimination positive en fonction de la classe sociale.

 En 2004, le revenu médian annuel familial aux États-Unis est légèrement supérieur à 54 000 dollars par an. Près de 90% des étudiants de Harvard viennent de familles dont le revenu dépasse ce montant. Dans le cadre d'une véritable politique de discrimination positive sur critères sociaux, la moitié au moins d'entre eux devraient donc quitter l'établissement. Et, comme pratiquement 75% des étudiants de Harvard viennent de familles dont les revenus s'établissent au-delà de 100 000 dollars par an - alors que, à l'échelon national, un peu plus de 20% seulement des familles américaines ont des revenus aussi élevés - la plupart d'entre eux devraient également quitter cette université. 

Si, à Harvard, la distribution des revenus devait refléter la morphologie nationale, plus de la moitié des étudiants qui se trouvaient dans la salle ou je donnais ma conférence ne s'y seraient pas trouvés, et la grande majorité des disparus auraient été riches et blancs. Il est donc parfaitement naturel que les jeunes Blancs riches et leurs parents ne trouvent rien à redire à la diversité : la discrimination positive sur critères raciaux est, de ce point de vue, une sorte de pot-de-vin collectif que les riches se versent à eux-mêmes, afin de se permettre de continuer à ignorer l'inégalité économique. 

Le fait (et c'est un fait) que, pour entrer à Harvard, être blanc ne procure aucun avantage particulier masque celui, beaucoup plus fondamental, que, pour entrer à Harvard, il vaut mieux être riche, et il est même essentiel de ne pas être pauvre." Walter Benn Michaels, p. 86


En un mot, en pratiquant une discrimination autorisant de jeunes riches issus de la diversité à entrer à Harvard, on masque le fait que les moins riches n'y ont pas accès, peu importe qu'ils soient noirs ou blancs. Ainsi, que le fossé puisse continuer de se creuser outrageusement entre les riches et les pauvres ne peut pas représenter un enjeu politique sérieux (à la satisfaction des riches !) dans un pareil contexte. 

Pour l'auteur, le vrai problème ce n'est pas le racisme de nos jours, mais plutôt celui de la redistribution des richesses.
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Message par Pilgrim Lun 28 Sep - 4:18

Faut-il continuer ? - Si vous voulez, mais alors juste un dernier exemple pour illustrer l'intérêt des remarques de l'auteur précité. 

Voici :

"Les races. écrivait récemment l'anthropologue et généticien Jonathan Marks, sont "comme les anges. Beaucoup de gens y croient, avec dévotion. Ils peuvent même vous dire quelles sont leurs caractéristiques. Mais plus vous posez de questions précises à leur sujet, plus vous cherchez à saisir quelle est leur vraie nature, plus les réponses se font vague".

Face au scepticisme des savants (le numéro de décembre 2003 de la revue Scientific American posait la question "Le races existent-elles ?", et sa réponse était : "d'un point de vue strictement génétique, non.", on n'a délaissé la race comme entité biologique que pour mieux la réinventer comme entité sociale ou culturelle. Et la notion d'identité - c'est à dire ce dont la diversité fait la diversité - découle précisément de cette réinvention. 

Or, si les races n'existent pas et si, comme nous le montrerons par la suite, les cultures par lesquelles nous avons tenté de les remplacer n'existent pas vraiment non plus, pourquoi nous accrochons-nous avec tant de détermination à la conviction qu'elles existent ?

 Parce que nous préférons l'idée d'égalité culturelle à celle d'égalité économique. Et que nous préférons de beaucoup l'idée de "guerre des cultures" à celle de lutte des classes. 

Deux anecdotes illustrent mon propos. L'une date de la fin du XIXe siècle, l'autre de la fin du XXe.


1.

En 1892, un jeune homme prend un train en partance de la Nouvelle-Orléans et à destination de Covington, en Louisiane. La Louisiane vient d'appliquer la ségrégation raciale dans les trains; il a donc le choix entre un wagon réservé aux Blancs et un wagon marqué 'Personnes de couleur". Bien que le jeune homme ait la peau très clair (il n'a qu'un huitième de sang noir, et son avocat déclarera plus tard que la part de "sang de couleur" est chez lui indiscernable), lorsqu'il entre dans le wagon réservé aux Blancs on l'identifie comme Noir, et le chef de train lui demande de sortir. Il refuse : on l'arrête. Comme son but est de faire déclarer illégal la pratique de la séparation des races, il demande immédiatement une audience devant la Cour suprême de Louisiane et, quand il perd son procès, il fait appel devant la Cour suprême des États-Unis, son avocat soutenant que "l'État n'a aucunement le droit de distinguer les citoyens selon des critères de couleur" et que "la décision du chef de train de cataloguer son client comme Noir était arbitraire".  Le procès n'en est pas moins perdu une nouvelle fois. Il existe des différences physiques entre les Blancs et les Noirs, et ces différences légitiment la volonté de l'État de la Louisiane de faire voyager les Blancs et les Noirs dans des wagons distincts.

Le verdict du procès Plessy contre Ferguson fit jurisprudence , et inaugura officiellement plus d'un demi-siècle de ségrégation et de "Jim Crow", un demi-siècle d'écoles séparées, d'hôpitaux séparés, de distributeurs d'eau "réservé aux gens de couleur", et tout à l'avenant.

 On appelle lois "Jim Crow" les lois de ségrégation raciale promulguées au XIXe siècle, après la guerre de Sécession, par les États du sud des États-Unis. Ce nom est tiré d'une chanson et d'un spectacle (crée par Thomas Rice en 1828), mettant en scène la caricature d'un Noir du Sud (le rôle de Jim Crow) joué par un Blanc au visage noirci au cirage.


2

La seconde anecdote se déroule au XXe siècle. Une femme de la Nouvelle-Orléans du nom de Susie Guillory Phipps se rend au bureau de l'état civil pour obtenir une copie de son extrait de naissance dans le cadre d'une demande de passeport. Nous sommes en 1977, et la conjoncture n'a évidemment plus grand-chose à voir avec ce qu'elle était en 1896. La ségrégation a été abolie et personne - pas même le tribunal de Louisiane qui aura à trancher en 1985 la question de savoir si Susie Phipps est blanche ou noire - ne croit plus aux instincts raciaux de celle-ci; de fait, l'idée même d'une classification raciale des individus sera décrétée par le tribunal en question "scientifiquement inadmissible". Quant aux différences physiques, dont l'affaire Plessy contre Ferguson avait déjà mis en avant la relative ténuité (qu'on se souvienne : la part de "sang de couleur" de Plessy était indiscernable), elles sont, dans l'affaire Phipps, d'une invisibilité qui confine au risible : avec ses cheveux blonds et sa peau claire, Mme Phipps a vécu pendant quarante-trois ans sous l'identité d'une femme blanche, et jamais personne n'avait remarqué sa différence avant que le certificat de naissance délivré par le bureau de l'état civil ne la décrète "de couleur". Lorsque ce dernier refuse de changer son extrait de naissance, elle décide, comme Homer Plessy, d'intenter une action en justice. Et, tout comme Homer Plessy, elle perd son procès. 



Si nous rapprochons néanmoins ces deux histoires, c'est qu'elles témoignent avant tout de la permanence, non d'un système de ségrégation raciale, mais de l'idée même de race, de la conviction que l'on peut distinguer différents types d'êtres humains en les assignant à différentes races. 

Dans une société officiellement raciste comme celle ou vivant Homer Plessy, c'était là,  naturellement, une question déterminante : pour pouvoir exclure les Noirs, il faut d'abord être en mesure de savoir qui est Noir. Dans une société comme la nôtre, ou il ne s'agit plus de mettre la référence raciale à l'index mais, au contraire, de la respecter, cette question est tout aussi cruciale : pour pouvoir louer l'identité noire (la Blackness), il faut d'abord être en mesure de la définir. Or c'est précisément sur la possibilité même d'une telle définition que les derniers développements de la science de la race ont jeté le doute. 

Malgré le caractère potentiellement embarrassant de cette interrogation (en effet, si les races n'existent pas, en quoi consistent alors les différences que nous respectons ?), la difficulté de cerner avec exactitude le concept a grandement contribué à le maintenir au centre du débat. L'idée de race étant passée du statut de fait biologique à celui de fait social, on s'est mis à concevoir la diversité raciale comme une diversité culturelle, et cette conception d'un monde tissé de différences culturelles (plutôt qu'économiques, politiques ou religieuses) s'est avérée très séduisante. De ce point de vue, on pourrait même dire que plus le concept de race est devenu flou, plus il est devenu un modèle applicable à n'importe quel type de différence." 

Walter Benn Michaels, p. 53


Commentaire :

On voit ici la provenance de ce besoin de distinguer différents types d'humanité, même si pour cela les différences seraient relativement utopiques et floues, au nom d'une justice égalitaire. Les gens tiennent mordicus à se distinguer des autres, à pouvoir cataloguer les autres ou à s'enfermer eux-mêmes dans une catégorie à part.
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Message par Pilgrim Mar 29 Sep - 16:49

On comprendra donc que le mal à combattre pourrait prendre ici la forme d'une certaine culture. 

Un combat culturel ... 


Le petit livre de W. Benn Michaels fait très bien comprendre comment cette fameuse revendication de société inclusive, diversitaire, ne se propose en rien d'aider les pauvres à sortir de la misère en réalité. C'est un masque, un faux nez. Et puis, cela, nos grands médias de masse le disent insuffisamment; voire par du tout. 

 


Les tenants de la diversité ne cherchent pas à établir une société dans laquelle il n'y aurait plus de pauvres, mais dans laquelle il n'y aurait rien de mal à être pauvre - tout comme les Noirs, les Juifs et les Asiatiques - seraient respectés. Or, dans leurs efforts pour la faire advenir, les progressistes ont fini par jouer un rôle très utile, quoique sans doute involontaire : celui de fournir à la droite le genre de gauche dont elle a précisément besoin. La droite veut des guerres de cultures, et non des luttes de classes : tant que les affrontements concernent l'identité plutôt que la richesse, peu lui importe qui les gagne. (W. Benn Michaels, La diversité contre l'égalité, p. 106)
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Message par Pilgrim Jeu 12 Nov - 20:57

Encore ...

"... à partir du tournant libéral de la gauche de gouvernement en 1983, la lutte contre les discriminations (SOS Racisme ...) a remplacé la "rupture" avec le capitalisme en tête de l'agenda politique. La volonté d'en finir avec le racisme et le sexisme s'est révélé tout à fait compatible avec le libéralisme économique, alors que la volonté de réduire - combler - le fossé entre les riches et les pauvres ne l'est pas. En même temps qu'elle affichait son engagement en faveur de la diversité (en combattant les préjugés, mais aussi en célébrant les "différences"), la classe politique française accentuait son penchant libéral. 

Mon intention ici n'est évidemment pas de soutenir que la discrimination positive (ou l'engagement pour la diversité en général) accroît les inégalité. Mais plutôt de montrer que la conception de la justice sociale qui soustend le combat pour la diversité - nos problèmes sociaux fondamentaux  proviendraient de la discrimination et de l'intolérance plutôt que de l'exploitation - repose elle-même sur une conception néolibérale. Il s'agit d'une parodie de justice sociale, qui entérine l'élargissement du fossé économique entre les riches et les pauvres tant que les riches comptent (proportionnellement) autant de Noirs, de basanés, de Jaunes que de Blancs, autant de femmes que d'hommes, autant d'homosexuels que d'hétérosexuels. 

Une "justice sociale" qui, en d'autres termes, accepte les injustices générées par le capitalisme. Et qui  optimise même le système économique en distribuant les inégalités sans distinction d'origine [ex : un Français Blanc pauvre ne sera pas plus aidé qu'un immigré Noir pauvre qui parle arabe) ou de genre. La diversité n'est pas un moyen d'instaurer plus d'égalité économique; c'est une méthode de gestion de l'inégalité. [ = plus de pauvres que jamais dans l'ensemble, mais en autant que le nombre de Noirs pauvres ne soit pas trop déséquilibré par rapport au nombre de Blancs pauvres; sauver les apparences, éviter qu'il n'y ait que des Blancs qui soient très très riches). 

Cofondateur du Black Panther Party aux États-Unis, le militant des droits civiques Bobby Seale mettait en garde ses camarades à la fin des années 1960.

 "Ceux qui espèrent obscurcir notre combat en insistant sur les différences ethniques aident au maintien  de l'exploitation des masses, c'est à dire des Blancs pauvres, des Noirs pauvres, des bruns [hispaniques], Indiens, Chinois et Japonais pauvres, bref, de l'ensemble des travailleurs,"


 Il ne faut pas croire que la différence entre les riches et les pauvres soit moindre en 2005 qu'en 1947. En 1947, justement, l'écart de revenu annuel qui séparait le deuxième décile et le huitième décile de la population américaine s'élevait à un peu moins de 24 000 dollars; en 2005, il était supérieur à 75 000 dollars (chiffres donnés en  dollars constant de 2004)."

- Walter Benn Michaels



 Pièce :

Les Canadiens s'indignent devant l'inégalité
Et pourtant le partage de la richesse est encore plus déséquilibré qu'ils l'imaginent

Les Canadiens sous-estiment largement la concentration de la richesse entre les mains des plus fortunés, révèle un nouveau sondage commandé par l'Institut Broadbent. Le coup de sonde, dont les résultats ont été dévoilés ce matin, permet de confronter les perceptions et la réalité. 

Le sondage réalisé auprès de 3000 Canadiens représentatifs de la population indique que les répondants évaluent mal la répartition de la richesse au pays. Ceux-ci croient que le cinquième de la population détient plus de de la moitié des richesses (55.5%) et que le cinquième le plus pauvre n'en possède que 6%. Dans les faits, les plus fortunés détiennent plus des deux tiers de la richesse (67.4%) et les plus pauvres ne possèdent rien du tout. 

- Karl Rettino-Parazelli, Le Devoir, [date ?]


Plus rien n'arrête la montée des inégalités
Même une forte présence syndicale n'est plus un frein, constate une étude de l'IRIS

Les syndicats ne parviennent plus à faire contrepoids à la montée des inégalités de marché même au Québec. Les tendances suivies par les revenus de 1% des Québécois les plus riches et de la moitié de leurs concitoyens les plus pauvres ont suivi deux trajectoires complètement différentes depuis trente ans, constate une étude de 35 pages du Think Tank de gauche ayant été dévoilée mardi. 

L'accroissement des inégalités de revenu entre les plus riches et le reste de la population s'observe un peu partout dans les pays développés. "Le Québec n'est pas tellement différent du reste du Canada et des États-unis à ce chapitre", a affirmé en conférence de presse l'auteur de l'étude, Paul-André Lapointe, professeur en relation industrielle à l'Université Laval. Le fossé grandissant des revenus s'explique par un ensemble de facteurs, dont la mondialisation et la mise en concurrence des travailleurs des pays riches avec la main d'oeuvre à meilleur marché des pays en développement. 

La majorité des travailleurs est aussi victime de la financiarisation de l'économie, dénonce Paul-André Lapointe. Autrefois, dit-il, l'augmentation des salaires était perçue comme un moyen d'amener de l'eau au moulin de la consommation et de la croissance économique, "alors qu'aujourd'hui les salaires ne sont vus que comme un coût qu'Il faut contenir autant que possible pour générer un maximum de profits et de rendement pour les actionnaires".

- Éric Desrosiers, Le Devoir, le mercredi 27 août 2014

ou

Le rêve américain en panne
Avec les inégalités à des niveaux records aux États-unis, la classe moyenne périclite

Une maison à soi encerclée par une clotûre blanche, un chien qui court sur le gazon vert, une voiture - ou deux -, des enfants qui vont à l'université. La sécurité, le confort et la promesse d'un avenir encore plus radieux pour ses enfants. Or, ce rêve américain ressemble de plus en plus à un mirage. Prise entre des salaires qui refusent d'augmenter et le coût de la vie sans cesse grimpant, la classe moyenne, qui incarne ce rêve, s'érode. 

[...]

"Au cours des quatre dernières années, il y a eu un changement profond dans notre clientèle", explique Terence Franklin, directeur des services à la Houston Food Bank. "Avant, les bénéficiaires étaient surtout des sans-emploi ou des gens vivant sous le seuil de la pauvreté, puis les familles de la classe moyenne ont commencé à nécessité de l'aide". 

- Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, Le Devoir, les samedi 18 et dimanche 19 octobre 2014
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