Bonjour,
C'est Jean-Michel Castaing qui se questionnait à propos du courant de pensée actuel qui se veut moderne par opposition au christianisme.
Il écrivait en 2013 :
Qu'est-ce qui pousse la modernité à occulter son héritage chrétien ? On y répondra plus facilement en tentant une rapide définition de ce qu'est un moderne. En effet, qu'est-ce qu'un moderne ? Tout simplement quelqu'un qui a décidé de l'être. Attitude inédite dans l'histoire de l'humanité que ce phénomène performatif : s'autoproclamer ce que l'on désire d'être ! Devenir sur le champ ce que l'on proclame que l'on est ! Seule l'époque moderne s'est voulue et comprise comme moderne, alors que chaque période significative de l'histoire a été moderne à sa façon par rapport à celle à laquelle elle succédait (qu'on pense par exemple à la Renaissance, héritière du christianisme, comme de la culture antique grecque).
Or mettons-nous à la place d'un moderne auto-fondé, qui s'est voulu tel, lorsqu'il découvre qu'il ne l'est pas tant que cela, "moderne". Quel va être son premier réflexe ? Sa première réaction ? Tout simplement refuser une pareille filiation. La dénier. Présenter à la face du monde l'acte officiel d'attestation de sa renonciation à succession. Comme s'il nous disait : "Je suis moderne, et me veux comme tel. Je ne dois rien à personne. Aussi je vomis tout héritage que vous voudriez m'imposer !"
Une des causes de l'occultation de la révélation chrétienne tient également à l'exigence morale, éthique, que le christianisme nous a inculquée. La beauté du Christ a placé la barre très haut, si bien qu'il a rendu les peuples exigeants. D'ou leur penchant à dénigrer l'Église en général, et les humbles disciples du Galiléen en particulier. Dans la foulée, la modernité a voulu réduire le christianisme à une morale afin de le discréditer en partie, et ne plus rien lui devoir. Cette entreprise malhonnête et biaisée ne pouvait qu'échouer. A preuve : certains courants humanistes ont fini par admettre leur dette à son égard. La modernité a cru dans un premier temps se bâtir contre lui, alors qu'elle ne faisait que laïcise et séculariser ses intuitions. De nombreux courants de pensée ont tenté en effet de discréditer le christianisme en reprenant sans le dire ses intuitions fondamentales, mais dans une perspective faussée parce qu'a-théologale. Beaucoup de faux prophètes ont voulu prendre la place du Christ. Avec le ressentiment envers ceux qui ne pensaient pas comme eux, et le pardon des ennemis en moins.
Par exemple, le radicalisme des idéologies victimaires est un sinistre exemple de mimétisme de la révélation chrétienne. René Girard en a fait la démonstration éclatante. On a voulu retourner la révélation contre elle-même. Heureusement, cette usurpation n'a pas pu tenir, rongée qu'elle était par ses divisions intérieures. On ne peut pas se faire en effet l'accusateur de nos frères jours et nuits (Ap 12,10) et prétendre dans le même temps être la salut de l'humanité.
Le fait que notre monde devienne massivement antichrétien, au moins dans ses élites, n'empêche donc pas le souci des victimes de se perpétuer et de se renforcer tout en prenant des formes aberrantes. L'inauguration majestueuse de l'ère post-chrétienne est une plaisanterie. Nous sommes dans un ultra-christianisme caricatural qui essaie d'échapper à l'orbite judéo-chrétienne en "radicalisant" le souci des victimes dans un sens anti-chrétien. (René Girard, Je vois Satan tomber comme l'éclair, p. 231)
C'est Jean-Michel Castaing qui se questionnait à propos du courant de pensée actuel qui se veut moderne par opposition au christianisme.
Il écrivait en 2013 :
Qu'est-ce qui pousse la modernité à occulter son héritage chrétien ? On y répondra plus facilement en tentant une rapide définition de ce qu'est un moderne. En effet, qu'est-ce qu'un moderne ? Tout simplement quelqu'un qui a décidé de l'être. Attitude inédite dans l'histoire de l'humanité que ce phénomène performatif : s'autoproclamer ce que l'on désire d'être ! Devenir sur le champ ce que l'on proclame que l'on est ! Seule l'époque moderne s'est voulue et comprise comme moderne, alors que chaque période significative de l'histoire a été moderne à sa façon par rapport à celle à laquelle elle succédait (qu'on pense par exemple à la Renaissance, héritière du christianisme, comme de la culture antique grecque).
Or mettons-nous à la place d'un moderne auto-fondé, qui s'est voulu tel, lorsqu'il découvre qu'il ne l'est pas tant que cela, "moderne". Quel va être son premier réflexe ? Sa première réaction ? Tout simplement refuser une pareille filiation. La dénier. Présenter à la face du monde l'acte officiel d'attestation de sa renonciation à succession. Comme s'il nous disait : "Je suis moderne, et me veux comme tel. Je ne dois rien à personne. Aussi je vomis tout héritage que vous voudriez m'imposer !"
Une des causes de l'occultation de la révélation chrétienne tient également à l'exigence morale, éthique, que le christianisme nous a inculquée. La beauté du Christ a placé la barre très haut, si bien qu'il a rendu les peuples exigeants. D'ou leur penchant à dénigrer l'Église en général, et les humbles disciples du Galiléen en particulier. Dans la foulée, la modernité a voulu réduire le christianisme à une morale afin de le discréditer en partie, et ne plus rien lui devoir. Cette entreprise malhonnête et biaisée ne pouvait qu'échouer. A preuve : certains courants humanistes ont fini par admettre leur dette à son égard. La modernité a cru dans un premier temps se bâtir contre lui, alors qu'elle ne faisait que laïcise et séculariser ses intuitions. De nombreux courants de pensée ont tenté en effet de discréditer le christianisme en reprenant sans le dire ses intuitions fondamentales, mais dans une perspective faussée parce qu'a-théologale. Beaucoup de faux prophètes ont voulu prendre la place du Christ. Avec le ressentiment envers ceux qui ne pensaient pas comme eux, et le pardon des ennemis en moins.
Par exemple, le radicalisme des idéologies victimaires est un sinistre exemple de mimétisme de la révélation chrétienne. René Girard en a fait la démonstration éclatante. On a voulu retourner la révélation contre elle-même. Heureusement, cette usurpation n'a pas pu tenir, rongée qu'elle était par ses divisions intérieures. On ne peut pas se faire en effet l'accusateur de nos frères jours et nuits (Ap 12,10) et prétendre dans le même temps être la salut de l'humanité.
Le fait que notre monde devienne massivement antichrétien, au moins dans ses élites, n'empêche donc pas le souci des victimes de se perpétuer et de se renforcer tout en prenant des formes aberrantes. L'inauguration majestueuse de l'ère post-chrétienne est une plaisanterie. Nous sommes dans un ultra-christianisme caricatural qui essaie d'échapper à l'orbite judéo-chrétienne en "radicalisant" le souci des victimes dans un sens anti-chrétien. (René Girard, Je vois Satan tomber comme l'éclair, p. 231)