Je ne veux pas vous mettre le moral encore plus à plat.
Mais il y a une réalité trop peu souvent évoquée dans tout le brouhaha entourant cette maudite crise.
Plus que jamais, des gens meurent seuls. Ils sont des milliers et des milliers à ne pas pouvoir passer leurs derniers jours, dernières heures, en compagnie de celles et ceux qu’ils aiment et qui les aiment. À ne pas pouvoir dire un au revoir digne de ce nom.
Triste réalité
Le Dr Julien Cavanagh, un Québécois pratiquant la médecine à New York, me confiait cette semaine en entrevue à QUB radio à quel point la solitude vécue par des patients mourants le touchait droit au cœur.
Voir toutes ces personnes qui sont isolées de leurs proches et qui, pour seuls contacts, voient du personnel médical habillé de la tête au pied, dans un accoutrement s’apparentant à celui d’un film de science-fiction apocalyptique. Pas très humain tout ça. Nécessaire, oui, mais pas humain.
Puis il y a celles qui ne sont pas atteintes par la COVID-19, mais qui sont des victimes collatérales. Elles non plus, elles ne voient pas les gens qu’elles aiment.
Elles partent tranquillement, tantôt emmurées dans une résidence pour personnes âgées, tantôt condamnées à un lit d’hôpital froid.
Pas que des chiffres
Chaque jour, nous voyons le bilan se transformer. Des chiffres, encore des chiffres. Mais derrière chaque unité qui s’additionne, il y avait la vie.
Je pense sans cesse à ces personnes qui nous quittent ou qui vont nous quitter. Au fait qu’elles sont seules au monde. Face au destin, face à l’inévitable.
Non, vraiment, mon but n’est pas de vous mettre le moral encore plus à plat.
Juste d’illustrer à quel point il est important de ne pas lâcher, même si c’est difficile. Pour que cette crise soit derrière nous le plus rapidement possible. Pour que moins de gens meurent seuls.
Jonathan Trudeau