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Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises

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Message par Véronique1 Sam 9 Nov - 13:52

Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises Cq5dam.thumbnail.cropped.1500.844  Une croix érigée devant un vestige du Mur de Berlin, à la mémoire des personnes abattues en tentant de le franchir. 


Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises


Bien que l’Allemagne de l’Est ait été et soit demeurée l’un des territoires du monde marqués par le plus fort taux d’athéisme, les Églises ont joué un rôle central dans la chute du régime communiste, qui s’est cristallisée avec le démentèlement du Mur de Berlin.

Entretien réalisé par Cyprien Viet – Cité du Vatican




Ce 9 novembre 2019 marque le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, l’un des évènements les plus marquants de la fin du XXe siècle, et qui a bouleversé la carte de l’Europe en rendant possible quelques mois plus tard, en octobre 1990, la réunification de l’Allemagne.




Berlin était l’une des villes les moins religieuses d’Europe, et l’Allemagne de l’Est, contrairement à d’autres régions comme la Bavière ou la Rhénanie, n’était pas marquée par une présence d’Églises fortes sur le plan institutionnel. Ce n’est d’ailleurs pas le cas non plus aujourd’hui: une certaine indifférence religieuse domine les mentalités en Allemagne de l’Est. Mais dans le contexte très particulier de l’effervescence intellectuelle des années 1980, les Églises, notamment protestantes, furent des “sanctuaires” pour tous ceux qui voulaient prendre leur distance avec le régime et développer leur esprit critique.




1989, un souffle nouveau encouragé par les Églises



Encouragées par des pasteurs luthériens comme le futur président fédéral Joachim Gauck, les grandes marches de la fin de l’été 1989 et du début de l’automne avaient surpris le régime est-allemand, qui, soucieux de ne pas perdre sa respectabilité internationale et prenant acte de la neutralité soviétique vis-à-vis des contestataires, n’osa pas mettre en œuvre de répression violente.



Les catholiques, bien que moins nombreux, avaient aussi joué un rôle significatif dans la constitution d’une société civile alternative par rapport au communisme. L’organisation à Dresde d’un rassemblement de 100 000 catholiques en 1987 fut une étape marquante dans la prise de conscience de la capacité de mobilisation pacifique des Églises et l'éveil d'un esprit critique vis-à-vis d'un État policier dont les institutions devenaient de plus en plus anachroniques.





L’historien Étienne François, président du Conseil de la paroisse francophone de Berlin, et ancien professeur d’Histoire contemporaine à l’Université libre de Berlin, revient sur ce rôle parfois méconnu et sous-estimé des Églises dans les processus qui ont conduit à la chute du Mur et à la réunification allemande.



Entretien avec Étienne François 



(voir avec le lien : https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2019-11/allemagne-anniversaire-chute-du-mur-role-des-eglises.html)


L’un des rares résultats durables de la République démocratique allemande a été une déchristianisation profonde. En Allemagne de l’Est, la majorité des habitants n’appartiennent à aucune Église. Ceci étant, les Églises protestantes ont été pratiquement les seuls lieux où il y avait quelque chose qui ressemblait à une société civile autonome par rapport au Parti communiste. Des chrétiens convaincus s’y sont retrouvés, mais ils sont devenus très vite minoritaires, puis dans les années qui ont précédé la chute du Mur, des opposants à la dictature communiste.



Le rôle de nombreux pasteurs et de nombreux militants chrétiens a été décisif dans la critique ouverte de la dictature communiste et le passage à une autre forme d’Allemagne, y compris jusqu’à la réunification, mais ça ne s’est pas traduit, comme beaucoup l’avaient espéré à ce moment-là, par une “rechristianisation” de l’Allemagne de l’Est.





Peut-on dire que le fait d’être chrétien pratiquant, dans les années 1980, pour un Allemand de l’Est, c’était en soi un acte de résistance face aux abus de pouvoir du système communiste ?



En partie, oui, parce que le Parti communiste était très hostile, pour des raisons à la fois idéologique et politique. Il avait réussi à faire en sorte que l’Église protestante devienne une Église favorable au socialisme… du moins officiellement ! Et, d’autre part, lorsqu’il y avait des jeunes chrétiens qui étaient trop militants, on leur interdisait des études supérieures ou on les dirigeait vers des formations qui ne correspondaient pas à leur attente. J’ai plusieurs exemples d’amis qui eux-mêmes étaient enfants de pasteur, et ce n'était pas toujours drôle. Et donc, pour eux, 1989 a été une libération.



Vous étiez professeur en RFA dans les années 1980. Est-ce que cet horizon de la réunification était un thème d’actualité, ou plutôt une espèce de chimère inaccessible, dans la psychologie des Allemands de l’Ouest ?


À ce moment-là c’était une chimère inaccessible. Personne n’y croyait. Moi non plus, je n’y croyais pas, mais j’ai commencé à me rendre compte que ça pouvait devenir possible dans l’été 1989, lorsque qu’il y avait non seulement la Table ronde avec des réussites en Pologne, mais aussi le communisme réformateur en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. Et ensuite, la différence qu’il y a eu entre moi et mes amis ouest-allemands, c’est que je me suis réjoui tout de suite de la perspective de la réunification. Pour moi, c’était évident que cela allait se faire très vite, parce que j’ai une compréhension plus nationale de l’Allemagne que ne l’avaient la plupart de mes amis ouest-allemands, pour lesquels le sentiment national est suspect, parce que pour eux, “national”, cela signifie presque automatiquement “national-socialiste”.




Quelle était la place de la minorité catholique en Allemagne de l’Est ? Quelle était l’attitude de l’épiscopat catholique vis-à-vis du régime ?



Les catholiques de l’Allemagne de l’Est, eux, ont été dès le début très réticents. Ils ont fait un petit peu à leur manière ce que beaucoup d’entre eux avaient fait à l’époque nazie, c’est-à-dire non pas se replier sur soi, mais veiller à ne pas être trop subverti par le régime en place. Parce que ce que faisait le régime communiste, dans toutes les institutions dont il se méfiait, c’était d’y introduire des espions, qui ensuite faisaient des rapports à la police politique secrète, la Stasi. L’Église catholique, le petit milieu catholique, s’est beaucoup plus protégé que l’Église protestante contre le risque d’être subverti par des espions de la police politique.



Jean-Paul II disait que le diocèse de Berlin était le plus difficile du monde, car c’était un diocèse partagé entre l’Est et l’Ouest. Comment s’organisait la vie de l’Église dans ce contexte ?



Alors ça c’est une chose extrêmement intéressante, qui montre d’ailleurs que l’Église catholique, de ce point de vue, avait une attitude meilleure puisqu’elle a refusé d’accepter que la coupure de l’Allemagne en deux soit définitive. Donc l’évêque de Berlin résidait à Berlin-Est, mais il avait le droit de passer bien sûr à Berlin-Ouest. Il y avait, de fait, deux communautés différentes, l’une assez réduite à Berlin-Est et puis un petit peu plus à Berlin-Ouest, mais les catholiques ne représentent que 10% environ de la population à Berlin. Les deux partenariats se faisaient par l’intermédiaire de l’évêque et de ceux qui dirigeaient l’évêché avec lui.



On sait que Jean-Paul II a eu une parole prophétique au sujet de l’affaire polonaise. A-t-il aussi été écouté et entendu en Allemagne ? A-t-il joué aussi un rôle moteur aussi dans ces évènements ?



Indirectement oui. C’est l’un des anticipateurs de l’effondrement du communisme, et puis, du coup, de la réunification européenne. Mais en revanche, l’idée qu’il avait que cette réunification européenne pourrait se traduire par une “rechristianisation” ne s’est pas réalisée.



Berlin est connue pour être une ville libertaire et relativiste… Le rôle des Églises dans la chute du Mur est-il encore bien connu par les jeunes générations, ou est-il perçu comme plutôt anecdotique ?



Le rôle des Églises est connu indirectement, parce qu'un grand nombre de pasteurs qui étaient des opposants au régime communiste, d’abord pour des raisons de convictions et de foi, ont ensuite fait partie des militants les plus actifs de la transition de la RDA vers un régime démocratique puis vers l’Allemagne réunifiée, et donc ils ont joué et jouent encore un rôle important dans la vie politique.


Le président de la République fédérale d’Allemagne de 2012 à 2017, Joachim Gauck, était pasteur protestant à Rostock, avant de devenir le responsable des archives de la police politique puis le président de la République. Et puis le second exemple, encore plus impressionnant, c’est Angela Merkel, qui elle-même était fille d'un pasteur protestant et qui est chancelière de l’Allemagne fédérale. Ce sont deux exemples qui montrent bien que la présence des protestants actifs dans la résistance à la dictature communiste et dans l’opposition à l’athéisme est réelle jusqu’à maintenant.



https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2019-11/allemagne-anniversaire-chute-du-mur-role-des-eglises.html
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M8735


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Message par M8735 Sam 9 Nov - 17:05

Merci pour cet article intéressant, @Véronique1.Very Happy

Je m’en souviens parfaitement bien vu que j’étais en Autriche en décembre. 
Et sinon, personne n’y croyait à l’ouest , effectivement et ensuite lors du changement de capitale, les allemands de l’ouest n’étaient pas du tout d’accord pour que Berlin redevienne capitale.
Déjà, parce qu’il fallait tout installer là- bas et que cela coûterait très cher.
C’est ce qui s’est passé, d’ailleurs. 

Et l’ex RDA n’a pas rattrapé son retard malgré le changement de capitale. Le taux de chômage est beaucoup plus élevé là- bas ce qui attise la sympathie pour un réseau d’extrême droite ( NSU) comme à Rostock .

En dehors de Berlin, ville cosmopolite, il n’y a presque pas d’étrangers en Allemagne de l’Est car ils ne sont pas les bienvenus.
En Allemagne de l’ouest,c’est l’inverse.
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Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises Empty Comment Jean Paul II a fait chuter le Mur de Berlin : dix dates clés...

Message par Gilles Sam 9 Nov - 18:47

Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises En_01110

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, il y a 30 ans, le « mur de la honte » érigé en 1961 s’écroule. L’édifice qui divise la ville est ouvert par les Est-Berlinois, une marée euphorique qui prend de court les dirigeants des deux Allemagne. Pourtant la première brèche dans le « rideau de fer » a été créée onze ans avant sa chute. Pour les historiens, pas de doute : sans Jean Paul II, le Mur de Berlin serait peut-être encore debout… Décryptage...

Ce samedi 9 novembre, l’Allemagne commémore le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Des images de fête et d’euphorie de l’évènement sont restées gravées dans les mémoires, tout comme la sidération ressentie dans le monde entier face à l’effondrement si rapide et spectaculaire du bloc communiste. Mais l’Histoire aurait sans doute été différente, si le prélat succédant à Jean-Paul Ier n’avait pas été originaire de Pologne, un pays d’Europe de l’Est où le communisme régnait alors en maître absolu.

Pour Bernard Lecomte, son biographe, auteur d’un ouvrage Le pape qui a vaincu le communisme, Jean Paul II tient d’emblée et dès son premier jour de pontificat un discours bien étrange pour l’époque. « Venu de l’Est, il dit, lui, que le communisme n’est qu’une parenthèse de l’Histoire, et qu’il importe de ne pas se laisser entraîner par sa logique, sauf à être bientôt dominé par les régimes qui s’en prévalent », explique-t-il à Aleteia. « Il fallait à la fois un pasteur, un intellectuel et un militant, aussi fin connaisseur de la théorie marxiste que de la réalité communiste, pour peser avec autant de force, en toute conscience, sur le cours de l’affrontement Est-Ouest. »

Même si Jean Paul II avait moins de prise directe sur l’Allemagne de l’Est proprement dite, il est un acteur central de cet effondrement du communisme. Il est l’auteur des plus grands coups de boutoir portés contre ce régime pendant toute la décennie qui précède la chute du Mur. Avec une influence spirituelle et politique au niveau planétaire sur son temps sans précédent, ses voyages en Pologne et ses discours prophétiques tout le long des années 1980, ce pape hors norme ouvre une brèche dans le rideau de fer. Il redonne des forces à la dissidence.

Lire la suite et diaporama : Comment Jean Paul II a fait chuter le Mur de Berlin : dix dates clés

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Fraternellement,

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Message par Véronique1 Sam 9 Nov - 19:10

Les ondes au delà du Mur: Radio Vatican et le 9 novembre 1989

La chute du mur de Berlin a été un événement majeur pour Radio Vatican également. Pendant des décennies, une génération de journalistes et de techniciens ont travaillé quotidiennement pour soutenir la foi des catholiques au-delà du rideau de fer.

Alessandro De Carolis - Cité du Vatican


La prophétie sur la mort du «Mauer», le mur de Berlin, est longtemps restée écrite sur un court pan de son infamie. Quelques lettres de couleur rouge, scintillantes, sur cinq ou six mètres -un segment minuscule au regard de ses 150km de long- répandues à la hâte par quelqu'un comme une épitaphe avant l’heure, tordue et en même temps très nette, au-dessus d’autres graffitis: «Tôt ou tard chaque mur tombe».


Radio Vatican contre le totalitarisme



Alors que pour les Allemands et pour tout un continent, le mot liberté était écrit avec des fils barbelés et criblé d'impacts de mitraillettes, cet espoir qu'avait dessiné l'auteur inconnu sur le béton du mur de Berlin était partagé et cultivé dans les rédactions de Radio Vatican, comme une certitude depuis l'aube de la guerre froide jusqu'à cette incroyable soirée d'il y a 30 ans. Une certitude fondée sur une conviction de foi, l'amour de Dieu surmonte la haine de tout totalitarisme, et galvanisée par l'énergie d'une saison de lutte acharnée vécue avec une attitude militante depuis au moins quatre décennies, avec des journalistes du Vatican, en particulier d'Europe orientale, employés à lancer jour après jour le souffle de l'Évangile à l'Église se trouvant derrière le rideau, contraint par les régimes à une dramatique apnée.




La liberté retrouvée


Alors ce que le reste du monde a observé stupéfait le 9 novembre 1989 cet événement incroyable, presque sorti de nulle part - les bulldozers à l’assaut du mur, les dalles soulevées par les grues, les coups de pioche, puis la marée montante qui, les larmes aux yeux, passait d'est en ouest, de la terreur au soulagement, au cri du «Freiheit !» (liberté), paradant devant les uniformes immobiles et pour une fois inoffensifs des terribles «Vopos», dans les couloirs de la radio du Pape, les mêmes larmes de joie saluaient cette nuit tant attendue comme une victoire dans la victoire, une sorte de promesse intime réalisée.


Car pour Radio Vatican, le mur de Berlin ne s'est pas effondré soudainement, frappé par un effondrement fulgurant, comme une hâtive lecture «historique», fille de l’actualité émotionnelle du moment. Au premier étage du bâtiment où se trouvent les rédactions des langues d'Europe de l'Est, il règne plutôt une atmosphère de calme, comme d’épuisement, après une interminable bataille. Au siège de la radio du Pape, ce que l'on saisit sur les visages ivres de joie cadrés dans les restes du mur par les télévisions, c'est la silhouette ombragée d'un autre visage, plus grand et heureux. Celui de «l'Église du Silence» qui, enfin, grâce à la force des événements déclenchés deux décennies auparavant par la ténacité de Jean-Paul II, peut enfin s’émanciper de la douleur et de la cruauté d'un joug honteux.


La voix de Karol



L'historiographie contemporaine retient aujourd'hui parmi les principaux architectes de la chute du bloc communiste, le Pape venu «d'un pays lointain»,  de la première «fissure» que l’enfant de Pologne avait ouverte en 1979, à l'occasion du premier voyage pontifical dans son pays natal, aux ruines de Berlin dix ans plus tard. Les historiens connaissent beaucoup moins ce que Radio Vatican a fait, au service du Pape polonais et avant lui, pour entretenir non seulement la foi des chrétiens au-delà du mur, mais aussi pour empêcher que la soif de liberté de toute une région de la planète ne s'assèche dans le désert d'une utopie irréalisable.


Une fissure dans le mur



La Radio utilise le talon d'Achille de la grande barrière. À son plus fort niveau d'impénétrabilité, le Mur atteint trois mètres cinquante de hauteur. Cependant, pour les ondes hertziennes, il a la consistance d'un océan observé par satellite : une tâche. Les ondes moyennes et courtes le traversent sans problème, emportant avec elles les centaines de milliers de messages lancés quotidiennement par Radio Vatican pour soutenir les catholiques qui peuvent ainsi, sans problème de décalage horaire, écouter les paroles du Pape, les célébrations liturgiques, des extraits du Magistère, des pages de la Bible et des Sacrements, la vie des saints, la catéchèse pour adultes et enfants, diverses informations sur la vie de l’Église, mais aussi des enseignements sur les droits de l’homme, le désarmement, la justice, la culture ou les arts.


Un massage cardiaque sur des cœurs que la propagande voudrait faire battre pour autre chose. Une dispute serrée, mètre par mètre, sur le terrain brutalement labouré par l'athéisme d'État et patiemment resurgi par des voix qui, avec le rythme et l’inventivité radiophonique, parlent du Christ et de l'Église. Ces voix s’expriment en russe, ukrainien, hongrois et roumain, lituanien, lituanien, tchèque et slovaque, croate et letton, slovène et bulgare, biélorusse, arménien et albanais. Ainsi, au bout du compte -et c'est précisément la Pologne qui le démontrera avec une évidence plastique- ce corps qui aurait dû être démembré et annihilé a encore suffisamment d'unité et de force pour réagir.



Le défi du microphone



Ainsi, bien avant que le socialisme réel ne découvre la valeur politique de la «Glasnost», Radio Vatican travaille à rendre transparent, c'est-à-dire audible et pratique, aux clandestins de la foi, un programme qui amplifie l'esprit que d’autres étouffent et qui finit par conquérir une cible bien plus large que celle de référence. Parce qu'en plus des témoignages des Églises locales, les maigres lettres qui, au cours de ces années, arrivaient à Rome en défiant la censure racontent, par exemple, que des orthodoxes russes écoutaient attentivement la Radio du Pape, que des athées croates préféraient ses émissions à l'endoctrinement, que des musulmans albanais s’informaient régulièrement des paroles et des voyages de Jean-Paul II afin de contrebalancer dans le monde islamique, la propagande de Tirana qui promettait la mort de l'Église.


Cette dispute, à coups de microphones, se répercute dans des milliers de foyers où il peut arriver que la peur soit vaincue par une radio posée au centre d’une table, branchée sur les fréquences de Radio Vatican, avec, tout autour, les membres de la famille à genoux pour écouter la messe et se nourrir d'une communion faite de confiance, de courage et de mégahertz interdits.

Ondes « sismiques »


La réponse de Jean-Paul II devant la foule à Assise, où le Pape nouvellement élu s'était rendu pour confier à saint François son ministère qui venait de commencer, est entrée dans l'histoire. À ceux qui lui criaient "N'oubliez pas l'Église du silence", Jean-Paul II répondit : «Il n'y a plus l'Église du silence, elle parle maintenant avec la voix du Pape». C'était le 5 novembre 1978 et ce jour-là, une petite ruine invisible tombait sur le sol devant les checkpoints de Berlin-Est. Le compte à rebours commença, qui allait aboutir à l’écroulement d'un mur qu'une génération d’ondes «sismiques» envoyées par la Radio du Pape avait aidé à désarticuler.




https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2019-11/les-ondes-au-dela-des-murs-radio-vatican-et-le-9-novembre-1989.html
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Message par Gilles Sam 9 Nov - 19:26



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Message par M8735 Sam 9 Nov - 19:30

À l’époque, je ne connaissais pas Vatican News et j’ignorais absolument tout du rôle joué par le média du pape. Approuve
C’est vrai qu’une  fois la Pologne libérée du joug communiste , les autres pays satellites de l’ex URSS , il aurait été difficile de garder l’ex RDA fermée au monde.
Et puis l’URSS a décidé de lâcher du lest et je pense aussi que saint Jean- Paul II a joué un grand rôle dans cette histoire. 


Chute du Mur de Berlin: le rôle sous-estimé des Églises 34b33f10

Saint Jean- Paul II à Radio Vatican. 


En tout cas, la vie n’était pas drôle du tout en république démocratique allemande. 
Mon frère l’a traversée à plusieurs reprises pour aller en Pologne et si on avait le malheur de s’arrêter , un «  Vopo »( Volkspolizist: un policier ) arrivait tout de suite et vous demandait pourquoi vous étiez arrêté. C’était hallucinant. 
Vraiment pas beau du tout le communisme !Sad


Pensons aux pays comme la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam et j’en oublie encore victimes de ces erreurs et des persécutions que les gens vivent là- bas. Prie
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