Gilles a écrit:En novembre 2017, lorsque j'ai rendu visite à @Yohann, nous sommes allés à la messe dans sa paroisse un jour de semaine...
Le prêtre a servi la Communion sous les deux espèces. J'étais vraiment comblé !
Cela se fait très rarement au Québec, sauf peut-être pour les mariages ou lors des messes avec un petit groupe. Est-ce une question d'économie d'argent, je l'ignore ? Chez vous en Europe, cela se fait-il encore ?
C’est sous les espèces du pain et du vin que le Christ institua l’Eucharistie. Aussi l’idéal serait que les fidèles aussi et pas seulement le prêtre, puissent communier au Corps et au Sang du Christ. Toutefois, pour des raisons d’ordre pratique cela est souvent irréalisable. Toujours est-il que l’Église privilégie la communion sous les deux espèces le jeudi Saint, quand c’est possible, notamment dans les petits groupes ou des communautés restreintes, par intinction (en trempant l’hostie dans le vin consacré) ou en buvant directement au calice. En dehors de ce cas, « l’évêque diocésain peut déterminer pour son diocèse des normes concernant la communion sous les deux espèces(...) Il a aussi la faculté de permettre de donner la communion sous les deux espèces, chaque fois que le prêtre célébrant l’estime opportun pourvu que les fidèles soient bien instruits et que soit évité tout danger de profaner le Sacrement, ou que le nombre des participants ou une autre raison ne rende le rite trop difficile à exécuter. » Et comme il est écrit dans la Présentation générale du Missel romain : « la sainte communion réalise plus pleinement sa forme de signe lorsqu’elle se fait sous les deux espèces » [1].
Néanmoins, l’impossibilité de recevoir la communion sous les deux espèces n’enlève rien à la valeur du sacrement. En effet le Concile de Trente déclare que : « bien que notre Rédempteur (...) lors de la dernière cène, ait institué et donné aux apôtres ce sacrement sous les deux espèces, il faut pourtant reconnaître que même sous l’une des deux espèces seulement on reçoit le Christ totalement et entièrement ainsi que le sacrement en toute vérité, et qu’en conséquence, en ce qui concerne le fruit du sacrement, ceux qui reçoivent une seule espèce ne sont privés d’aucune grâce nécessaire au salut » [2].
[1] Présentation Générale du Missel Romain, n°283.
[2] Présentation Générale du Missel Romain, n° 281.
Pourquoi ne donne-t-on la communion que sous une espèce? Est-ce uniquement pour des questions pratiques, ainsi qu’on me l’a déjà “expliqué”? J’avoue que l’explication et son auteur ne m’ont guère convaincus…Merci d’éclairer ma lanterne faiblarde.
Et pourtant, l’aspect pratique est bien dominant dans le fait de communier sous une seule espèce, même si ce n’est pas le seul. Le lecteur voulant un commentaire détaillé lira avec profit cet article émanant de la Conférence des évêques de France : « La communion sous les deux espèces », http://liturgie.catholique.fr/accueil/la-messe/les-rites-de-communion/5009-la-communion-sous-les-deux-especes/.
Pour faire court, rappelons quelques arguments :
– La communion sous une espèce est une communion complète et valide
– De ce fait, la communion des malades en dehors de la messe l’est également. Autrement, il faudrait les faire communier aussi sous les deux espèces, avec tous les problèmes tant pratiques que médicaux que cela peut soulever
– Communier sous une espèce ne signifie pas toujours communier au Corps du Christ. Des circonstances peuvent amener à ne communier qu’au Précieux Sang (médicales, d’urgence, l’article donne l’exemple de bébés recevant la communion, ce qui est le cas en même temps que leur baptême dans les églises orthodoxes, etc)
– C’est depuis le Moyen-Age qu’on communie au Pain consacré, d’abord pour des raisons pratiques (cf. la référence à St Thomas d’Aquin)
– L’hérésie hussiste, puis les Protestants, ont exigé de communier sous les deux espèces, ce qui a conduit le Concile de Trente à radicaliser le point de vue catholique, à savoir de n’autoriser à communier qu’à la Sainte Hostie.
Ce que l’article auquel nous nous référons ne détaille pas, c’est que contrairement à ce qu’affirme l’auteur de la question, il est tout à fait possible de communier sou les deux espèces. Cela arrive tous les jours dans bien des messes de communautés religieuses, ouvertes aux fidèles laïcs : jésuites, dominicains, Carmels, maristes etc. Mais aussi dans de grands rassemblements, le plus souvent par intinction.
Nous suggérons donc à nos lecteurs de se rapprocher de ces communautés et de fréquenter avec ferveur et assiduité l’Eucharistie, y compris autant qu’ils le peuvent en semaine.
Réponses catholiques