UNE SOURCE D'EAU VIVE !
Les écrits d’Alexandrina Maria da Costa sont des chefs d’œuvre de la littérature ascétique et mystique !
Il n’est pas trop prétentieux de les comparer à ceux de sante Thérèse d’Avila, de saint Jean de la Croix et d’autres maîtres de cette matière si peu étudiée actuellement dans nos séminaires.
Combien il serait utile qu’un bon théologien se plonge dans cette source inépuisable d’“eau vive” que sont les écrits d’Alexandrina. Que de découvertes intéressantes il y ferait pour le bien et le salut de nos âmes, car une voix avisée serait toujours bien plus marquante que ne pourra jamais être la nôtre : nous ne sommes pas théologiens, mais tout simplement des “amateurs” et lecteurs assidus des grands classiques de l’Église Catholique.
Un exemple, parmi tant d’autres, ce petit texte qui est si rempli de ces vérités “mystiques” :
“J'ai senti mon âme se libérer de la terre et monter plus haut, ne restant pour vivifier mon corps, qui est resté en bas, que comme un courant électrique qui maintenait l'union entre les deux”.
Puis, parlant de l’état de son âme, elle nous la solitude dans laquelle celle-ci se trouve et demande de l’ai au Ciel, mais elle continue dans le désert, dans l’aridité…
“La tempête continue, ce sont ceux-là les sentiments de mon âme. Et moi, toute seule, ô mon Dieu, Vous seul pouvez m'aider. Mais pauvre de moi ! J'ai l'impression que même Vous, m'avez abandonnée”.
Puis, les descriptions qu’elle fait de la passion, de sa passion, qu’elle vécut dans sa chair tous les vendredis, dans un premier temps, de façon visible et la passion vécue de façon intérieure qu’elle vécut jusqu’à sa mort non seulement les vendredis mais encore pendant d’autres jours de la semaine, selon le bon vouloir divin.
Voici comment elle décrit l’une de ses “agonies au Jardin des Oliviers” :
“Au début je ressentais des choses horribles. Mon corps était tout transpercé de long en large comme par d’aiguës pointes. Quels terribles moments ! Malgré un court soulagement, je suis toujours restée dans une nuit très obscure, dans une profonde tristesse. Je peux dire que je suis restée toute la nuit à tenir compagnie à Notre Seigneur, me concentrant un peu sur la tragédie de la nuit du jeudi saint. Il me semblait que Jésus m’invitait au Jardin des Oliviers. Que de mouvements de foule ! Ces choses je les ressentais dans mon âme”.
“Ces choses je les ressentais dans mon âme”. Et pour cause : elle le ressentait dans sa chair et dans son âme, aussi bien cette “agonie”, comme toutes les autres étapes de la Passion de Jésus. Certaines fois même elle était le Christ, car alors elle parlait à la première personne.
L’une de ses descriptions de la dernière Cène est tout simplement surréaliste. Le texte est du 25 janvier 1945 :
“Il est déjà nuit. Je me sens comme dans une grande réunion, dans une assemblée d’une grande intimité, où les conversations vont bon train. Deux cadres très différents se présentent à mon âme : une traîtrise sans pareille et un amour inégalable. Un amour, une douceur, une tendresse sur cette trahison qu’il n’y a pas de cœurs, qu’il n’y a pas de larmes qui puissent l’expliquer. Combien d’invitations pleines de douceur pour contrecarrer cette trahison ! Le traître résiste, il ne se rend pas, il ne se sent pas bien près de l’agneau, de la victime innocente. Je ne saurai pas expliquer les bontés et les délicatesses de Jésus. J’aimerais que mon âme fût un livre où tous pourraient apprendre la bonté, la tendresse et l’amour de Jésus.”
Et encore celui-ci du 25 mars 1945 :
“Le matin tôt, j’ai commencé à comprendre que Jésus pleurait à l’intérieur de moi. J’étais la ville de Jérusalem et j’étais Jésus. J’étais l’amour et l’ingratitude. De mon cœur sortaient vers la ville les plus doux et tendres regards ; c’étaient des regards de rappel, des regards de compassion. Mais, ô ce que je voyais sortir de cet endroit, que de la révolte contre moi. Tout en fin d’après-midi, je me suis sentie réunie avec mes amis. Ô mon Dieu, ce qui s’est passé, que cadres si différents ! J’étais Jésus et contre mon cœur se sentais s’incliner quelqu’un et j’étais ce quelqu’un. J’étais la table, j’étais le pain et le vin ; j’étais le calice où le vin était versé ; j’étais les plats où l’on servait les aliments ; j’étais Judas, j’étais tout. J’étais la douceur et la mansuétude de Jésus ; j’étais le désespoir et la trahison de Judas. Quelle nuit, quelle sainte nuit, la plus grande de toutes les nuits, la nuit du plus grand miracle, du plus grand amour de Jésus. Son divin Cœur était attaché à ceux qui lui étaient si chers. Afin de pouvoir partir, il Lui fallait rester parmi eux, pour monter au Ciel, il Lui fallait rester sur la terre ; à cela l’obligeait son divin Amour.”
Il serait possible de prolonger encore pendant bien des pages des textes de cette importance, non pas pour convaincre, mais pour montrer, pour expliquer la valeur des écrits d’Alexandrina. Mais nous en resterons là.