LE GRAND JOUR DE L'AMOUR 29 mars 1923
L'Amour s'humilie... L'Amour se donne!... (Notre-Seigneur à Josefa.)
Vers quatre heures du soir, Il lui apparaît dans sa cellule, où, elle est à genoux près de la statue de la Très Sainte Vierge,
« Viens, approche-toi de mon Coeur et pénètre les sentiments qui en débordent! »
« L'Amour se livre aux Siens en nourriture et cette nourriture est la substance qui leur donne la Vie et les soutient.
« L'Amour s'humilie devant les Siens... et c'est ainsi qu'Il les élève à la plus haute dignité.
« L'Amour se donne tout entier avec profusion et sans réserve. Il se sacrifie, Il s'immole, Il se livre avec ardeur, avec véhémence à ceux qu'Il aime.... Oh! quelle folie d'amour est l'Eucharistie !...»
Il semble, en cet instant, que Jésus ne puisse contenir la brûlante effusion de son Coeur. Puis, sa Voix change et Il ajoute avec gravité:
« - Et c'est l'Amour qui va Me conduire à la mort ! »
Alors, regardant Josefa:
« - Aujourd'hui, tu es soutenue, consolée, fortifiée par l'Amour. Demain, tu L'accompagnera et tu souffriras avec Lui jusqu'au Calvaire.»
Les ombres de la Passion vont descendre, en effet, sur cette lumineuse journée. Pendant la nuit, passée en partie devant le Tombeau, elle retrouve les trésors qu'elle a appris à estimer et à porter: la Croix, la Couronne, les angoisses et les douleurs de Mon Maître. Vers minuit, Il lui apparaît et l'appelle à partager la solitude de sa Prison. Sa tunique blanche est en lambeaux et souillée de taches de sang. Son Visage porte la trace des soufflets et des traitements ignominieux qu'Il a reçus. « - Josefa - dit-Il - Tu M'as consolé.... Je viens reprendre ma Croix.» « Maintenant, tiens-Moi compagnie. Ne Me laisse pas seul dans la prison... Que, levant mes Yeux pour te chercher, Je rencontre ton regard fixé sur Moi. « Sais-tu combien est grande, pour l'âme qui souffre la consolation d'avoir quelqu'un qui a compassion d'elle:
« Toi qui connais la tendresse de mon Coeur, tu peux mesurer ma Douleur au milieu des outrages de mes ennemis et de l'abandon des Miens! »
Jésus disparaît alors en lui laissant cette consigne d'amour:
« - Je ne te dis pas adieu, puisque tu restes toujours près de Moi! »
VENDREDI SAINT LES SEPT PAROLES 30 - 31 mars 1923
Tout ce que tu vois, écris-le.... (Notre-Seigneur à Josefa.)
Dans la matinée, Il revient lui dicter le Chemin de Croix qu'Il a fait avec elle deux jours auparavant. « Sa Figure était déchirée - écrit-elle
- ses Yeux tout enflés et ensanglantés.... Il m'a fait baiser ses Pieds à la septième, à la onzième et à la treizième stations.
Puis, avant de partir, Il m'a dit:
« - L'heure du crucifiement est proche.... Je te la ferai connaître quand elle sonnera.»
« Vers midi et demi, je L'ai revu.»
« - Voici le moment où les bourreaux vont Me fixer à la croix, Josefa.»
« ... Alors - écrit-elle - une douleur si violente transperça mes mains et mes pieds que tout mon corps en fut ébranlé.... En même temps, j'entendis les coups de marteau, lentement répétés et qui résonnaient au loin.... D'une voix éteinte, Il a prononcé ces mots:
« - Voici l'heure de la Rédemption du monde! Ils vont M'élever de terre et M'offrir en spectacle de dérision à la foule... mais aussi à l'admiration des âmes ! ...»
« Quelques instants après, je L'ai revu. Il était attaché à la croix et la croix debout:
« - Le monde a trouvé la Paix ! ... Cette croix qui, jusqu'alors, était l'instrument de supplice où expiraient les criminels, devient la lumière du monde et l'objet de la plus profonde vénération!
« Dans mes Plaies sacrées, les pécheurs puiseront le pardon et la vie.... Mon Sang lavera
et effacera toutes leurs souillures....
« Dans mes Plaies sacrées, les âmes pures viendront se désaltérer et s'embraser d'amour.... Là, elles se réfugieront et fixeront à jamais leur demeure....
« Le monde a trouvé son Rédempteur et les âmes choisies, le Modèle qu'elles doivent imiter....
« Et toi, Josefa, ces Mains sont à toi pour te soutenir... ces Pieds, pour te suivre sans jamais te laisser seule!
« Tout ce que tu vois, écris-le.» De nouveau, Josefa s'efforce de tracer le portrait du Sauveur. Elle sait qu'Il ne se manifeste à elle que pour les âmes et qu'elle n'est là que pour transmettre le témoignage de ces douleurs. Avec toute l'application dont elle est capable, elle essaie de n'omettre aucun trait:
« Il était cloué sur la croix. La couronne entourait sa Tête, de grandes épines s'y enfonçaient profondément. L'une, plus longue que les autres, entrait au-dessus du front et ressortait près de son œil gauche qui était tout enflé. Son Visage, couvert de sang et de souillures, s'inclinait en avant, penché du côté gauche. Ses Yeux, quoique très enflés et injectés de sang, étaient encore ouverts et regardaient la terre. Sur tout son Corps blessé se voyait la trace des coups qui avaient même arraché, en certaines parties, des lambeaux de chair et de peau.
Le sang coulait de sa Tête et de ses autres Blessures. Ses Lèvres étaient violettes et sa Bouche légèrement tordue, mais la dernière fois que je L'ai vu, c'est-à-dire vers deux heures et demie, elle avait repris son aspect normal. Cette vue inspire une telle compassion qu'il est impossible de contempler ainsi Jésus sans avoir l'âme transpercée de douleur ! ...
Pour moi, ce qui m'a causé le plus de peine, c'est qu'Il n'avait pas même la liberté d'approcher une main de sa Figure! Le voir ainsi cloué, mains et pieds, me donnera la force d'abandonner toutes choses et de me soumettre à sa Volonté, même en ce qui me coûte le plus.
« Ce que j'ai remarqué aussi lorsque je L'ai vu ainsi crucifié, c'est qu'on Lui avait arraché la barbe qui donne habituellement une grande majesté à son Visage. Ses Cheveux qui sont si beaux et ajoutent aussi tant de grâce à sa physionomie, étaient entremêlés, collés par le sang et ils tombaient sur sa Figure....»
On comprend qu'un tel spectacle la laisse anéantie et comme perdue dans la douleur. L'après-midi se passe dans cette petite cellule, témoin de tant de grâces, et qui, aujourd'hui, par une volonté mystérieuse de Dieu, ressemble au sommet du Calvaire.
Un silence saisissant y règne et une prière muette associe l'âme de Josefa à l'Offrande du Rédempteur. « Vers deux heures et demie - poursuit-elle - Il a parlé d'une voix entrecoupée.»
Alors, elle recueille les sept Paroles que Jésus crucifié amplifie dans l'ardeur d'une dernière effusion.
« - O mon Père - dit-Il - pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.
« Non! ils n'ont pas connu Celui qui est leur Vie. Ils ont déchargé sur Lui toute la fureur de leurs iniquités. Mais Je Vous en supplie, ô mon Père! déchargez sur eux toute la force de votre Miséricorde! »
« - Aujourd'hui, tu seras avec Moi en Paradis...
« ... car ta foi en la Miséricorde de ton Sauveur a effacé tous tes crimes et c'est elle qui te conduit à la vie éternelle! »
« - Femme, voilà votre Fils!
« O ma Mère! voilà mes frères... gardez-les... aimez-les.... Vous n'êtes plus seuls, ô vous pour qui J'ai donné ma Vie! Vous avez maintenant une Mère à laquelle vous pouvez recourir en toutes vos nécessités.»
Ici, Josefa interrompt son récit:
« J'ai vu près de la croix la Très Sainte Vierge debout et regardant Jésus. Elle était vêtue d'une tunique violette et enveloppée d'un voile de même teinte. Elle a dit d'une voix douloureuse, mais ferme:
« - Vois, ma fille, jusqu'où L'a réduit son Amour pour les âmes! Celui que tu contemples en cet état si triste et si pitoyable, c'est mon divin Fils: l'Amour Le conduit à la mort !
.. et c'est l'Amour qui Le presse d'unir tous les hommes par des liens de frères en leur donnant à tous sa propre Mère.»
« Jésus a continué:
« - Mon Dieu! pourquoi M'avez-vous abandonné.»
« ... Oui, l'âme a désormais le droit de dire à son Dieu: « Pourquoi m'avez-vous abandonnée? », car après la consommation du Mystère de la Rédemption, l'homme est devenu fils de Dieu, frère de Jésus-Christ, héritier de la Vie éternelle.»
« - J'ai soif!
« O mon Père! J'ai soif de votre Gloire et voici que l'heure est venue ! ... Désormais, en voyant la réalisation de mes Paroles, le monde connaîtra que c'est Vous qui M'avez envoyé et Vous serez glorifié!
« J'ai soif des âmes et, pour apaiser cette soif, J'ai donné jusqu'à la dernière goutte de mon Sang!... C'est pourquoi Je puis dire:
« - Tout est consommé.
« - Maintenant est achevé le grand Mystère d'Amour dans lequel un Dieu livre à la mort son propre Fils, pour rendre la vie à l'homme.
« Je suis venu dans le monde pour faire votre Volonté: ô mon Père, elle est accomplie! » « - En vos Mains, Je remets mon âme et, à vous, Je livre mon esprit.
« Ainsi, les âmes qui ont accompli ma Volonté pourront-elles dire en vérité:
« Tout est consommé! ...
Mon Seigneur et mon Dieu, recevez mon âme, je la remets entre vos Mains.»
« - Josefa, ce que tu as entendu, écris-le, Je veux que les âmes écoutent et lisent ce qui est écrit... afin que celle qui a soif se désaltère et que celle qui a faim soit rassasiée.» « Quand Il acheva ces mots, Il disparut.
« La croix, les clous, la tristesse de l'âme, une souffrance que je ne puis expliquer... j'ai gardé tout cela jusque vers six heures du soir, où tout a cessé soudain, sauf les douleurs de la couronne d'épines.»
La prodigalité des Visites divines se clôt au soir de ce Vendredi Saint.
La journée de Samedi Saint, 31 mars, s'écoule sous l'impression des souvenirs de la veille dont Josefa ne peut se détacher.
Dans la nuit de Pâques, vers deux heures et demie du matin, la Sainte Vierge lui apparaît soudain dans tout le rayonnement de sa beauté:
« - Ma fille - dit-Elle seulement - mon Fils, ton divin Époux, ne souffre plus! Il est ressuscité et glorieux.... Ses Plaies sont désormais la Source où les âmes viendront puiser d'innombrables grâces et la Demeure où les plus misérables trouveront leur abri.
« Prépare-toi, ma fille, à adorer ces Plaies glorieuses.»
À l'instant même, la Sainte Vierge disparut.
« Je ne puis dire ma peine - écrit Josefa - en La voyant partir....
J'aurais voulu voler à sa suite pour ne pas rester seule.
Mais je ne L'ai plus vue ! ...»
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Ainsi se termine le récit de la passion raconter par Notre seigneur à Sœur Josefa menedez
souhaitant que beaucoup d’âmes y trouverons le réconfort et l'amour du seigneur que celui ci a voulut allumé dans les âmes, j'ai voulut retranscrire ces beaux messages durant le carême afin que Notre Seigneur, soit mieux aimé et compris !
Sainte fête de pâques à tous !