HUITIEME CONFÉRENCE : LE SACRIFICE CHRÉTIEN, MOYEN DE RÉDEMPTION
Caro mea vere est cibus, et sanguis meus vere est potus.
Ma chair est véritablement une nourriture, et Mon sang est véritablement un breuvage. (Jean, I, 56.)
Hélas ! les hommes n'ont plus même le soupçon des remèdes et des biens immenses qu'ils possèdent en Jésus-Christ. Oublieux de leurs destinées célestes et de leurs devoirs envers Dieu, ils n'ont foi qu'en leur force et en leur activité physiques.
Ils se considèrent comme des instruments et des machines et ne s'estiment qu'en raison du taux et de l'élévation de leur salaire. Ils disent avec orgueil et avec dédain : Qui mange tous les jours, doit travailler tous les jours.
Le dimanche, avec ses bénédictions, sa messe, ses vaines cérémonies, c'est le grand fleuve de l'industrie, retardé de vingt-quatre heures dans son cours ; le salaire de l'ouvrier diminué d'un septième, le dénuement dans l'atelier, le pain et le vêtement enlevés à l'enfant et à l'épouse de l'artisan et du pauvre.
Hommes de peu de foi, leur répond saint Paul : le royaume de Dieu est-il donc boisson et nourriture ? Celui qui habille le lys des champs, qui donne aux oiseaux du ciel leur pâture, a-t-Il jamais frustré ceux qui Le servent au festin de Sa Providence ?
Saint Jean Chrysostome nous apprend, qu'à l'autel, Notre-Seigneur Jésus-Christ Se manifeste comme sur le trône de Sa clémence, les mains pleines de libéralités et de grâces.
Il est environné d'une multitude d'anges, qui se tiennent dans l'attitude d'un profond respect, et par l'intermédiaire de ces célestes esprits, Il dispense aux hommes tous les biens salutaires à l'âme et au corps.
Or qui oserait admettre que ce sang divin, répandu chaque jour sur nos autels, ait moins de vertu et d'efficacité que les sueurs de l'homme, les pluies et les rosées du ciel, pour féconder nos prairies et accroître notre industrie ?
Où voyons-nous, les familles prospères, les races vigoureuses et épanouies, si ce n'est parmi ceux qui participent à l'autel, et contribuent à assurer l'abondance de ces fruits par l'ardeur de leurs suffrages et la force de leur coopération.
Le P. Rodriguez raconte, dans son traité de la Communion et du Sacrifice, qu'un agriculteur avait la coutume de prélever, tous les jours, une demi-heure sur le temps de son travail, pour assister à la messe.
Cet agriculteur vivait très commodément, ses terres étaient à l'abri des intempéries des saisons ; ses champs paraissaient les mieux cultivés et les plus fertiles.
Aucune influence maligne, aucun germe empoisonné ne nuisait à ses arbres et à ses vignes. Ses greniers se remplissaient chaque année d'une multitude de fruits.
Ses amis et ses voisins saisis d'admiration ne parvenaient pas à s'expliquer le fait merveilleux d'une protection aussi étrange. Un jour, l'agriculteur conduisit l'un d'eux à l’Église, à l'heure où l'on y célébrait le saint sacrifice.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde