1er point. Le présent est le seul temps dont nous puissions faire un bon ou un mauvais usage. Le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore : il n'y a que le temps présent qui nous appartienne ; mais ce présent n'est qu'un instant rapide et fugitif, un point presque imperceptible qui cesse d'être aussitôt que nous y avons pensé. Représentez-vous le temps comme un vaste torrent qui vient à vous avec une rapidité inconcevable. Ce qui s'est écoulé ne reviendra plus ; c'est le passé : ce qui coule à vous n'y est pas encore arrivé ; c'est l'avenir : ce qui est parvenu jusques à vous ; c'est le présent : vous en pouvez profiter.
2e point. Quel usage en doit-on faire ? Point d'autre que de l'appliquer au soin de son salut, pour s'assurer un mérite et une récompense qui dure éternellement. Non, il n'est aucun moment dans notre vie que nous ne devions, et que nous ne puissions employer à mériter le Ciel ; aucun qui ne fournisse une occasion et un moyen de pratiquer quelque vertu ; aucun où nous ne devions être prêts à paraître devant Dieu pour lui rendre compte de nos actions ; aucun enfin qui ne puisse être le moment décisif de notre salut.
Extrait de « Méditations pour tous les jours de l'année ; sur les principaux devoirs du Christianisme » par Henri Griffet.
Source : Le Petit Sacristain