Petits ou grands rassemblements, l’important est d’être là les uns pour les autres.
2021 va se terminer comme elle a commencé, dans les misères de la pandémie. Cette fois-ci, nous ne l’avions vraiment pas vu venir. La COVID-19 avait rôdé autour tout l’automne, mais avec un minimum d’adaptation, nous avions vécu avec nos activités normales.
Se faire bombarder de mauvaises nouvelles la semaine avant Noël représente un coup dur. Se faire annoncer qu’on ne pourra pas encore fêter et se rassembler normalement cette année est un choc encore plus dur.
Se supporter
Que vos rassemblements se tiennent à quatre, à six ou à dix, le défi cette année sera de se concentrer sur ces personnes. Comment se portent-elles ? Deux ans de pandémie en ont magané plusieurs. Les plus anxieux traversent difficilement ces périodes de turbulence et d’incertitude.
Les plus âgés ont vécu leur part d’isolement. Ils ont subi aussi cette pression d’être les plus à risque si par malheur le virus les atteignait. Les plus jeunes en arrachent aussi. Toutes les contraintes imposées sont contre nature lorsqu’on a 15 ou 20 ans. Plusieurs jeunes ont aussi vieilli en accéléré dans cette hypervigilance.
Au-delà d’une tradition ou d’un élan gastronomique, ces rassemblements des Fêtes devraient d’abord fournir une occasion de faire sentir que nous sommes là les uns pour les autres. En somme, le défi de ce Noël consistera à porter sa pleine attention sur les personnes présentes, plutôt que sur les absents. Se forcer à vivre pleinement le moment plutôt que de s’apitoyer sur ce qui aurait pu être, en d’autres circonstances.
Le défi sera aussi de parler d’autre chose que de la COVID-19. « Le gouvernement en fait trop ! Il n’en fait pas assez ! Il aurait dû agir plus vite ! Aux États-Unis, c’est pire ! En France, c’est mieux ! » Nous avons ces discussions sans cesse depuis deux ans. Je suggère une pause pour les Fêtes.
La tentation d’anticiper
Vivre le moment, c’est aussi éviter la tentation naturelle de trop anticiper. Que nous réserve la COVID-19 en 2022 ? S’il y a une chose qu’on a comprise après deux ans de pandémie, c’est qu’on ne sait pas ce qui nous attend.
La version optimiste, c’est qu’Omicron serait le variant final de la pandémie. Extrêmement contagieux, mais moins sévère, il va faire un tour de piste ultra rapide avec des dommages limités en termes de maladie et de mortalité. En tassant les variants plus dangereux, il amorcerait la fin de la pandémie mondiale.
La version pessimiste, Omicron est juste un autre variant, moins sévère, mais tellement plus contagieux qu’il va remplir encore nos hôpitaux. Et en cours d’année, d’autres variants du même acabit vont venir perturber nos vies.
Les plus grands experts ne peuvent anticiper avec exactitude. Alors inutile de gâcher nos soirées à essayer d’anticiper...
Un jour à la fois !
Profitons donc pleinement de la présence de chaque personne. Profitons des réunions de famille qui seront possibles pour faire le plein de réconfort.
Du fond du cœur, je vous souhaite un très joyeux Noël !
Mario Dumont
Mario Dumont, né le 19 mai 1970 à Cacouna au Québec, est un animateur de télévision et un ancien homme politique canadien. Il a été député de Rivière-du-Loup à l'Assemblée nationale du Québec de 1994 à 2009 et chef de l'Action démocratique du Québec durant la même période.