Il est exact qu'il est écrit « Ne donnez à personne le nom de père » (Matthieu 23,9) mais dans l’Évangile lui-même comme chez les premiers chrétiens, ce texte n'a jamais été pris à la lettre. Il signifie simplement que « toute paternité vient de Dieu » (Éphésiens 3,5) et qu'il ne faut donc pas suivre les gourous auto-proclamés.
- 1. Devant une affirmation aussi radicale, il faut se rappeler d'abord un principe simple : un verset de l'Ecriture ne doit jamais être isolé. Il faut l'entendre comme une note dans la polyphonie de la Révélation :
Toutes les hérésies sont toujours nées d'un verset, ou de quelques versets, de l’Écriture
Le prototype est le jansénisme qui exploite quelques phrases de saint Paul sur le péché et la grâce, elles-mêmes reprises par saint Augustin dans un climat polémique contre Pélage. On pourrait dire de même pour Arius, refusant au Fils d'être l'égal du Père, ne faisant qu'un avec lui. Il ne s'agit pas seulement de replacer une phrase dans son contexte immédiat : c'est le problème des déclarations politiques, dont sont extraites les « petites phrases ». Plus profondément, il s'agit de la Révélation qui ne peut s'exprimer en un quelconque slogan. Même la phrase la plus condensée - « Dieu est amour » - n'a pas de sens, ou risque d'être prise à contre-sens, si elle n'est lue sur l'arrière-fond du Mystère pascal, Jésus mort et ressuscité pour nous.
Le prototype est le jansénisme qui exploite quelques phrases de saint Paul sur le péché et la grâce, elles-mêmes reprises par saint Augustin dans un climat polémique contre Pélage. On pourrait dire de même pour Arius, refusant au Fils d'être l'égal du Père, ne faisant qu'un avec lui. Il ne s'agit pas seulement de replacer une phrase dans son contexte immédiat : c'est le problème des déclarations politiques, dont sont extraites les « petites phrases ». Plus profondément, il s'agit de la Révélation qui ne peut s'exprimer en un quelconque slogan. Même la phrase la plus condensée - « Dieu est amour » - n'a pas de sens, ou risque d'être prise à contre-sens, si elle n'est lue sur l'arrière-fond du Mystère pascal, Jésus mort et ressuscité pour nous.
- 2. Les Évangiles donnent de nombreux exemples d'hommes tout-à-fait dignes d'éloges et qualifiés de « pères », sans aucune précaution de langage :
- La paternité n'est jamais dévalorisée par l’Évangile
Dieu méprise si peu la paternité humaine que la venue du Précurseur est annoncée à son père, Zacharie, qui prononcera, ensuite, beau cantique du Benedictus. Mieux encore : Dieu donne à son Fils, « conçu du Saint Esprit, né de la vierge Marie », un père en la personne de Joseph. Plusieurs fois, ce sont des pères qui viennent demander à Jésus, et qui obtiennent de lui, une guérison : Marc 9, 16 et suivants ; Jean 4, 46 et suivants. Jésus est sans illusion sur la médiocrité humaine mais quand il veut parler de son Père, il s'appuie sur la paternité humaine : « Quel est d'entre vous le père auquel son fils demandera un poisson… Si donc vous qui êtes mauvais…, combien plus le Père du ciel ! » (Luc 11, 11-13). L 'équivalent se trouve en saint Matthieu (7, 9-11). Inversement, la parabole du père et de ses deux fils, dont le « prodigue », est propre à saint Luc 15, 11 et suivants). Donc, la paternité n'est en aucune façon dévalorisée par le Christ, puisqu'elle sert de symbole à la paternité divine. De même que les noces servent de symbole à l'alliance du Christ et de l’Église : cana (Jean 2, 1 et suivants).
Lire la suite : Pourquoi appeler "père" les prêtres quand l’Évangile semble l'interdire (Mt 23,9) ? - Aleteia
Mgr Jacques Perrier