Bonjour,
Pour faire suite au visionnement du 4e épisode de L'évangile-à-bras-le-corps (cf. fil d'Anayel), une petite présentation de Charles Perrot et ensuite son mot touchant Jean le baptiste.
Donc :
Le livre :
Jésus et l'histoire
par
Charles Perrot
(extrait du chapitre 3 "Jésus et le mouvement baptiste")
3
Le mouvement universaliste
Le message du salut baptiste s'adresse à tous les hommes. Les barrières sociales, religieuses même, pour une part, ethniques, sont renversées ou en passe de l'être, afin que le salut de Dieu puisse atteindre tout homme. Assurément, dans les milieux de scribes d'affinité pharisienne, profondément pénétrés de la pensée des prophètes d'Israël (le second Isaïe, Jonas) le thème universaliste a déjà largement gagné les esprits : Dieu concerne tout homme en ce monde, sans pour autant qu'il faille remettre en cause l'élection d'Israël et l'alliance de la circoncision. [...] Comme on sait, une telle ouverture d'esprit dans la judaïcité du Ier siècle a produit de grands fruits dans tout le monde hellénistique, ou des milliers de païens "craignant-Dieu" se sont agglutinés autour des synagogues de la Diaspora. Par ailleurs, en Palestine même , l'une des idées maîtresses du pharisaïsme est d'atteindre à une véritable démocratisation religieuse : dans la Torah, c'est à dire la révélation divine, Dieu s'adresse à tous, et non pas seulement aux prêtres, de sorte que tous doivent poursuivre l'idéal de la sainteté lévitique.
Toutefois, la sainteté risque toujours d'engendrer la séparation dans des groupes d'élites religieuses vouées à la perfection rituelle et morale. Les Juifs se séparent des "pécheurs" et, pour une part, du "peuple du pays".
Les baptistes vont pousser l'intuition universaliste des pharisiens jusqu'à la radicalité, tout en opérant un déplacement religieux considérable dont les conséquences se feront progressivement sentir. Le message du salut s'adresse d'emblée à tous, et d'abord à la foule du "peuple du pays", aux pauvres et aux petits incapables de dîmer correctement la nourriture et de suivre les minuties rituelles des scribes. Plus encore, par-dessus les institutions du pardon du Temple à l'usage de ceux qui suivent la parfaite observance de la Torah, le salut est mis à la portée de chacun par la conversion du coeur et le geste du baptiseur.
Tous sont alors atteints, y compris les "pécheurs", au sens à la fois social et religieux du mot. On remarque d'ailleurs combien les mots "tout"; "tous" reviennent souvent dans la prédication de Jean (Mc 1,5; 11,32; Lc 3,3; 7,29; Ac 13,24). C'est la grande nouveauté : une religion ouverte à tous, par-dessus les ablutions de pureté qui compartimentaient la société, une religion véritablement au niveau des petites gens. Jean et Jésus ensuite parleront aux "pécheurs", aux prostituées et même aux soldats non juifs - aux officiers romains et aux troupes auxiliaires levées à Césarée et à Sébaste-Samarie (Lc 3,10-14)
[...]
Une telle ouverture d'esprit universaliste allait-elle jusqu'à dépasser les limites ethniques du peuple de l'alliance ? On pourrait le penser en écoutant Jean s'adresser aux soldats païens ou samaritains, ou encore en écoutant ce mot très vif du prophète aux pharisiens et aux sadducéens :
"Engeance de vipères ... ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons pour père Abraham" (Mt 3,9)
L'image de la pierre d'ou le peuple d'Abraham avait été tiré était alors bien connue au Ier siècle, comme en témoigne Le livres des Antiquités bibliques 23,4 : "D'un rocher unique j'ai tiré votre père. Et la cassure de ce rocher a produit deux hommes dont les noms sont Abraham et Nahor". Au demeurant, au matin du Sabbat, dans les synagogues palestiniennes, après la lecture de Gn 12,1 sur la vocation d'Abraham, on lisait le texte d'Isaïe 51,1 :"Regardez ce rocher d'ou vous avez été taillés. Regardez Abraham votre père." Or, le Baptiste met ici en question, non point l'alliance d'Israël comme telle, mais un certain exclusivisme de l'élection : attention, dit-il, Dieu peut très bien tout recommencer à partir d'une nouvelle pierre !
Le baptême qui sauve
Nous avons rappelé précédemment la popularité de Jean Baptiste à laquelle Flavius Josèphe fait directement écho dans le texte cité plus haut. L'historien juif divise l'auditoire du baptiste en deux catégories : d'une part, ceux qui s'unissent à son baptême et, d'autre part, ceux qui se laissent capter par sa parole au point qu'Hérode craint quelque révolte. Qu'est-ce qui pouvait donc rassembler un tel groupe ? D'ordinaire, un maître de l'ascétisme ou un professeur de morale n'obtient pas un tel succès ! Qu'est-ce qui pouvait enflammer à ce point les esprits, sinon la parole de conversion et le geste particulier de celui que Flavius Josèphe caractérise justement comme "le baptiste". Le rite d'eau dépassait l'ablution rituelle ordinaire.
Tentons maintenant de caractériser plus précisément le geste baptiste.
Dans l'eau vive du Jourdain comme à Aenon ou il y avait beaucoup d'eau (Jn 3,23), l'immersion de Jean ne ressemble guère aux ablutions juives ordinaires dans des bassins d'eau purifiée (les miqwot). Le geste est administré : Jean baptise ou l'on est baptisé par Jean. On ne se plonge pas soi-même, à la différence des ablutions de pureté pharisienne ou essénienne. C'est un geste public et non point privé, pratiqué par un baptiseur, un autre que soi-même : cette originalité justifie déjà le surnom donné par Flavius Josèphe à Jean dit "le baptiste". Plus tard on donnera le baptême au nom de ... dans une formule qui souligne combien le geste baptiste tisse des liens personnels entre les baptiseurs et les baptisés. Les Juifs "vont ensemble au baptême" (en grec, venir-avec au baptême) disait Josèphe dans le texte plus haut cité. Alors que le verbe "baptiser-plonger" connotait jusque-là l'idée de séparation (on immerge un objet pour laver et écarter la souillure), il appelle désormais le sème de l'union.
L'ablution de pureté sépare, l'immersion baptiste sépare et unit à la fois, comme il est dit en Jn 3,26 :"Le voilà qui baptise et tous vont vers lui." Nous avons dans le geste baptiste la première justification historique de l'existence des groupes centrés autour du baptiseur [...] l'importance donnée alors à la personne du baptiseur , centre d'unité d'un groupe serré autour de lui, n'avait pas d'équivalent à l'époque.
La nouveauté du geste baptiste est d'ailleurs bien manifestée dans le texte de Mc 11,27-33. Le geste implique une "autorité" (un droit de Dieu, au sens que le mot avait à l'époque) chez celui qui le pose, et il instaure une relation entre lui et ceux qu'il baptise. D'après ce récit, Jésus situe son autorité au niveau de celle de Jean et pose alors la question :"Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi ! Alors les adversaires de Jésus s'interrogent : si nous disons "du ciel", il dira : Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui ? Allons-nous dire au contraire "Des hommes" ? Ils redoutaient la foule, car tous pensaient que Jean était réellement un prophète." Comme on le voit, le geste baptiste appelle la relation de foi dans la personne même et provoque la désignation prophétique.
Mais qu'est-ce qu'un tel geste était censé apporter ?
La réponse est claire. Selon Mc 1,4, Jean proclamait un baptême de conversion "pour la rémission des péchés" (eis aphesin amartiôn). Le geste baptiste pardonne les péchés. Il dépasse de loin l'ablution de pureté. Il est plus que le signe sensible du retournement spirituel, il est le geste de pardon de Dieu. Et selon Mc 1,5, on voir les Juifs venir au baptême de Jean "en confessant leurs péchés", exactement comme au jour de Kippour lors de la proclamation publique des fautes (Mishna Yoma 3:8 )
Dans un tel contexte, on comprend bien les objections auxquelles la communauté chrétienne dût bientôt répondre : comment Jésus, sans péché, a-t-il pu se faire baptiser par Jean ? Comment le baptême de Jean pouvait-il pardonner les péchés, puisque seule la Croix du Christ sauve ? L'apparition même de ce genre de questions théologiques est un signe tangible de l'originalité historique de Jean, tout en montrant combien la communauté chrétienne dût vite affronter l'apparente contradiction de l'histoire. Qui donc possède la clé du pardon de Dieu, sinon Jésus ?
[...]
Une telle annonce gestuée du pardon des péchés appelait directement, à l'époque, la conviction d'un salut eschatologique déjà en oeuvre. Le règne de Dieu est là proche (Mt 3,2) Le moment du jugement de feu va arriver; la cognée est à la racine de l'arbre : la colère qui vient au-dessus de nos têtes (Lc 3,7-9). Dieu va directement intervenir, à moins que ce ne soit quelque prophète eschatologique - "Celui qui doit venir" (Mt 11,2) - dans le retournement foudroyant qui signera l'arrêt du monde. Si le jour de Kippour, le jour traditionnel du pardon de Dieu, avait déjà à l'époque un accent eschatologique prononcé, combien plus l'annonce fiévreuse du Baptiste ! Dans une telle ambiance on comprend l'extraordinaire engouement des foules dont parle Flavius Josèphe et la juste crainte d'un Hérode Antipas :"Les gens étaient très exaltés en l'entendant parler".
(à suivre)
Pour faire suite au visionnement du 4e épisode de L'évangile-à-bras-le-corps (cf. fil d'Anayel), une petite présentation de Charles Perrot et ensuite son mot touchant Jean le baptiste.
Donc :
Charles Perrot est professeur à l'institut catholique de Paris, Bibliste de grand renom et spécialiste du judaïsme contemporain de Jésus, il est en Europe l'un des meilleurs exégètes du Nouveau Testament.
Le livre :
Jésus et l'histoire
par
Charles Perrot
(extrait du chapitre 3 "Jésus et le mouvement baptiste")
3
Le mouvement universaliste
Le message du salut baptiste s'adresse à tous les hommes. Les barrières sociales, religieuses même, pour une part, ethniques, sont renversées ou en passe de l'être, afin que le salut de Dieu puisse atteindre tout homme. Assurément, dans les milieux de scribes d'affinité pharisienne, profondément pénétrés de la pensée des prophètes d'Israël (le second Isaïe, Jonas) le thème universaliste a déjà largement gagné les esprits : Dieu concerne tout homme en ce monde, sans pour autant qu'il faille remettre en cause l'élection d'Israël et l'alliance de la circoncision. [...] Comme on sait, une telle ouverture d'esprit dans la judaïcité du Ier siècle a produit de grands fruits dans tout le monde hellénistique, ou des milliers de païens "craignant-Dieu" se sont agglutinés autour des synagogues de la Diaspora. Par ailleurs, en Palestine même , l'une des idées maîtresses du pharisaïsme est d'atteindre à une véritable démocratisation religieuse : dans la Torah, c'est à dire la révélation divine, Dieu s'adresse à tous, et non pas seulement aux prêtres, de sorte que tous doivent poursuivre l'idéal de la sainteté lévitique.
Toutefois, la sainteté risque toujours d'engendrer la séparation dans des groupes d'élites religieuses vouées à la perfection rituelle et morale. Les Juifs se séparent des "pécheurs" et, pour une part, du "peuple du pays".
Les baptistes vont pousser l'intuition universaliste des pharisiens jusqu'à la radicalité, tout en opérant un déplacement religieux considérable dont les conséquences se feront progressivement sentir. Le message du salut s'adresse d'emblée à tous, et d'abord à la foule du "peuple du pays", aux pauvres et aux petits incapables de dîmer correctement la nourriture et de suivre les minuties rituelles des scribes. Plus encore, par-dessus les institutions du pardon du Temple à l'usage de ceux qui suivent la parfaite observance de la Torah, le salut est mis à la portée de chacun par la conversion du coeur et le geste du baptiseur.
Tous sont alors atteints, y compris les "pécheurs", au sens à la fois social et religieux du mot. On remarque d'ailleurs combien les mots "tout"; "tous" reviennent souvent dans la prédication de Jean (Mc 1,5; 11,32; Lc 3,3; 7,29; Ac 13,24). C'est la grande nouveauté : une religion ouverte à tous, par-dessus les ablutions de pureté qui compartimentaient la société, une religion véritablement au niveau des petites gens. Jean et Jésus ensuite parleront aux "pécheurs", aux prostituées et même aux soldats non juifs - aux officiers romains et aux troupes auxiliaires levées à Césarée et à Sébaste-Samarie (Lc 3,10-14)
[...]
Une telle ouverture d'esprit universaliste allait-elle jusqu'à dépasser les limites ethniques du peuple de l'alliance ? On pourrait le penser en écoutant Jean s'adresser aux soldats païens ou samaritains, ou encore en écoutant ce mot très vif du prophète aux pharisiens et aux sadducéens :
"Engeance de vipères ... ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons pour père Abraham" (Mt 3,9)
L'image de la pierre d'ou le peuple d'Abraham avait été tiré était alors bien connue au Ier siècle, comme en témoigne Le livres des Antiquités bibliques 23,4 : "D'un rocher unique j'ai tiré votre père. Et la cassure de ce rocher a produit deux hommes dont les noms sont Abraham et Nahor". Au demeurant, au matin du Sabbat, dans les synagogues palestiniennes, après la lecture de Gn 12,1 sur la vocation d'Abraham, on lisait le texte d'Isaïe 51,1 :"Regardez ce rocher d'ou vous avez été taillés. Regardez Abraham votre père." Or, le Baptiste met ici en question, non point l'alliance d'Israël comme telle, mais un certain exclusivisme de l'élection : attention, dit-il, Dieu peut très bien tout recommencer à partir d'une nouvelle pierre !
Le baptême qui sauve
Nous avons rappelé précédemment la popularité de Jean Baptiste à laquelle Flavius Josèphe fait directement écho dans le texte cité plus haut. L'historien juif divise l'auditoire du baptiste en deux catégories : d'une part, ceux qui s'unissent à son baptême et, d'autre part, ceux qui se laissent capter par sa parole au point qu'Hérode craint quelque révolte. Qu'est-ce qui pouvait donc rassembler un tel groupe ? D'ordinaire, un maître de l'ascétisme ou un professeur de morale n'obtient pas un tel succès ! Qu'est-ce qui pouvait enflammer à ce point les esprits, sinon la parole de conversion et le geste particulier de celui que Flavius Josèphe caractérise justement comme "le baptiste". Le rite d'eau dépassait l'ablution rituelle ordinaire.
Tentons maintenant de caractériser plus précisément le geste baptiste.
Dans l'eau vive du Jourdain comme à Aenon ou il y avait beaucoup d'eau (Jn 3,23), l'immersion de Jean ne ressemble guère aux ablutions juives ordinaires dans des bassins d'eau purifiée (les miqwot). Le geste est administré : Jean baptise ou l'on est baptisé par Jean. On ne se plonge pas soi-même, à la différence des ablutions de pureté pharisienne ou essénienne. C'est un geste public et non point privé, pratiqué par un baptiseur, un autre que soi-même : cette originalité justifie déjà le surnom donné par Flavius Josèphe à Jean dit "le baptiste". Plus tard on donnera le baptême au nom de ... dans une formule qui souligne combien le geste baptiste tisse des liens personnels entre les baptiseurs et les baptisés. Les Juifs "vont ensemble au baptême" (en grec, venir-avec au baptême) disait Josèphe dans le texte plus haut cité. Alors que le verbe "baptiser-plonger" connotait jusque-là l'idée de séparation (on immerge un objet pour laver et écarter la souillure), il appelle désormais le sème de l'union.
L'ablution de pureté sépare, l'immersion baptiste sépare et unit à la fois, comme il est dit en Jn 3,26 :"Le voilà qui baptise et tous vont vers lui." Nous avons dans le geste baptiste la première justification historique de l'existence des groupes centrés autour du baptiseur [...] l'importance donnée alors à la personne du baptiseur , centre d'unité d'un groupe serré autour de lui, n'avait pas d'équivalent à l'époque.
La nouveauté du geste baptiste est d'ailleurs bien manifestée dans le texte de Mc 11,27-33. Le geste implique une "autorité" (un droit de Dieu, au sens que le mot avait à l'époque) chez celui qui le pose, et il instaure une relation entre lui et ceux qu'il baptise. D'après ce récit, Jésus situe son autorité au niveau de celle de Jean et pose alors la question :"Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi ! Alors les adversaires de Jésus s'interrogent : si nous disons "du ciel", il dira : Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui ? Allons-nous dire au contraire "Des hommes" ? Ils redoutaient la foule, car tous pensaient que Jean était réellement un prophète." Comme on le voit, le geste baptiste appelle la relation de foi dans la personne même et provoque la désignation prophétique.
Mais qu'est-ce qu'un tel geste était censé apporter ?
La réponse est claire. Selon Mc 1,4, Jean proclamait un baptême de conversion "pour la rémission des péchés" (eis aphesin amartiôn). Le geste baptiste pardonne les péchés. Il dépasse de loin l'ablution de pureté. Il est plus que le signe sensible du retournement spirituel, il est le geste de pardon de Dieu. Et selon Mc 1,5, on voir les Juifs venir au baptême de Jean "en confessant leurs péchés", exactement comme au jour de Kippour lors de la proclamation publique des fautes (Mishna Yoma 3:8 )
Dans un tel contexte, on comprend bien les objections auxquelles la communauté chrétienne dût bientôt répondre : comment Jésus, sans péché, a-t-il pu se faire baptiser par Jean ? Comment le baptême de Jean pouvait-il pardonner les péchés, puisque seule la Croix du Christ sauve ? L'apparition même de ce genre de questions théologiques est un signe tangible de l'originalité historique de Jean, tout en montrant combien la communauté chrétienne dût vite affronter l'apparente contradiction de l'histoire. Qui donc possède la clé du pardon de Dieu, sinon Jésus ?
[...]
Une telle annonce gestuée du pardon des péchés appelait directement, à l'époque, la conviction d'un salut eschatologique déjà en oeuvre. Le règne de Dieu est là proche (Mt 3,2) Le moment du jugement de feu va arriver; la cognée est à la racine de l'arbre : la colère qui vient au-dessus de nos têtes (Lc 3,7-9). Dieu va directement intervenir, à moins que ce ne soit quelque prophète eschatologique - "Celui qui doit venir" (Mt 11,2) - dans le retournement foudroyant qui signera l'arrêt du monde. Si le jour de Kippour, le jour traditionnel du pardon de Dieu, avait déjà à l'époque un accent eschatologique prononcé, combien plus l'annonce fiévreuse du Baptiste ! Dans une telle ambiance on comprend l'extraordinaire engouement des foules dont parle Flavius Josèphe et la juste crainte d'un Hérode Antipas :"Les gens étaient très exaltés en l'entendant parler".
(à suivre)