MMEDITATION SUR UNE PAROLE DE SIMONE WEIL Philosophe juive convertie, décédée au Sanatorium de Hashford, Angleterre, début 1945) - Ne pas confondre avec S. Veil !
"L'âme touchée par la grâce doit porter des fruits surnaturels ou se dessécher. Il ne lui est plus permis de porter simplement des fruits naturels"
J'ajouterais facilement que cette âme, que la grâce a touchée, finira par porter ds fruits surnaturels sans même sans rendre compte. Peut-être faudrait-il définir ce que sont ces 'fruits surnaturels'. J'en vois un très simple: le fait de se lever chaque matin avant même d'avoir fini de dire un "Je vous salue Marie" (car c'est Marie qui tient l'autre bout du chapelet, et elle vous tire au bas du lit !, comme le disait l'Abbé Jean Lafrance).
Le surnaturel est partout pour quiconque a un jour franchi cette frontière.
Deux anecdotes. La première, c'est Louis Pauwels qui la rapporte dans la préface du livre "Le matin des magiciens". Il y raconte quelque chose qu'il a vécu et grandement étonné, frappé. Un soir qu'il rentrait chez lui, il faisait un brouillard "à couper au couteau". Lui-même fixait le trottoir de peur de heurter quelque chose et de tomber de tout son long. Il avançait donc avec une grande prudence lorsque, tout à coup, un oiseau d'une belle taille, est passé juste sous yeux en poussant un cri d'épouvante, tout en reprenant de l'altitude aussitôt : une sorte de hurlement de terreur qu'on n'attend pas du tout d'un oiseau ! Un instant, leurs regards se sont croisés et Pauwels avait conclu: cela signifie qu'une très simple et banale variation de température et de densité de l'eau dans l'air, a suffi pour faire passer cet oiseau de ce mon milieu nature, l'air libre et spacieux, à un monde parfaitement étranger: une rue étroite et sombre où marchent les humains.
La deuxième anecdote est celle d'un ami prêtre. Il m'a rapporté qu'étant entré dans un bistrot afin d'en retirer un jeune qui l'avait appelé au secours ... un homme fort et ivre avait glissé une lame de couteau sous sa gorge en lui disant : "Toi, le curé, t'as intérêt à dire quelque chose de correct ou bien t'es mort !" Mais mon copain prêtre, sans changer de ton lui avait répondu : "Avec un couteau sous la gorge, comment veux-tu que je dise quoi que ce soit !",Tout étonné, l'homme avait aussitôt rangé sa lame car la réplique, immédiate, l'avait fait rire.
Je ne sais pas si les exemples sont bons, mais ils sont là pour montrer que le surnaturel "colle" si bien au naturel que l'homme commun (celui qui ne 'sent' pas Dieu) dira : non, le surnaturel çà n'existe pas !
Or nos vies de croyants, nos vies elles-mêmes, à tout instant, sont entièrement pétries de surnaturel et c'est à ce niveau que nous servons Dieu en portant secours à notre prochain. Le simple fait de donner une piécette à un frère qui mendie EST un geste surnaturel; et ce geste est d'autant plus surnaturel que la difficulté est grande. Chaque fois que nous accomplissons quelque bien envers quelqu'un que nous ne connaissons pas et dont l'attitude nous rebute, nous accomplissons un acte d'ordre surnaturel. Nous sortons du monde et passons automatiquement dans ce "Royaume" dont Jésus déclare qu'il est "au milieu de vous".
"L'âme touchée par la grâce doit porter des fruits surnaturels ou se dessécher. Il ne lui est plus permis de porter simplement des fruits naturels"
J'ajouterais facilement que cette âme, que la grâce a touchée, finira par porter ds fruits surnaturels sans même sans rendre compte. Peut-être faudrait-il définir ce que sont ces 'fruits surnaturels'. J'en vois un très simple: le fait de se lever chaque matin avant même d'avoir fini de dire un "Je vous salue Marie" (car c'est Marie qui tient l'autre bout du chapelet, et elle vous tire au bas du lit !, comme le disait l'Abbé Jean Lafrance).
Le surnaturel est partout pour quiconque a un jour franchi cette frontière.
Deux anecdotes. La première, c'est Louis Pauwels qui la rapporte dans la préface du livre "Le matin des magiciens". Il y raconte quelque chose qu'il a vécu et grandement étonné, frappé. Un soir qu'il rentrait chez lui, il faisait un brouillard "à couper au couteau". Lui-même fixait le trottoir de peur de heurter quelque chose et de tomber de tout son long. Il avançait donc avec une grande prudence lorsque, tout à coup, un oiseau d'une belle taille, est passé juste sous yeux en poussant un cri d'épouvante, tout en reprenant de l'altitude aussitôt : une sorte de hurlement de terreur qu'on n'attend pas du tout d'un oiseau ! Un instant, leurs regards se sont croisés et Pauwels avait conclu: cela signifie qu'une très simple et banale variation de température et de densité de l'eau dans l'air, a suffi pour faire passer cet oiseau de ce mon milieu nature, l'air libre et spacieux, à un monde parfaitement étranger: une rue étroite et sombre où marchent les humains.
La deuxième anecdote est celle d'un ami prêtre. Il m'a rapporté qu'étant entré dans un bistrot afin d'en retirer un jeune qui l'avait appelé au secours ... un homme fort et ivre avait glissé une lame de couteau sous sa gorge en lui disant : "Toi, le curé, t'as intérêt à dire quelque chose de correct ou bien t'es mort !" Mais mon copain prêtre, sans changer de ton lui avait répondu : "Avec un couteau sous la gorge, comment veux-tu que je dise quoi que ce soit !",Tout étonné, l'homme avait aussitôt rangé sa lame car la réplique, immédiate, l'avait fait rire.
Je ne sais pas si les exemples sont bons, mais ils sont là pour montrer que le surnaturel "colle" si bien au naturel que l'homme commun (celui qui ne 'sent' pas Dieu) dira : non, le surnaturel çà n'existe pas !
Or nos vies de croyants, nos vies elles-mêmes, à tout instant, sont entièrement pétries de surnaturel et c'est à ce niveau que nous servons Dieu en portant secours à notre prochain. Le simple fait de donner une piécette à un frère qui mendie EST un geste surnaturel; et ce geste est d'autant plus surnaturel que la difficulté est grande. Chaque fois que nous accomplissons quelque bien envers quelqu'un que nous ne connaissons pas et dont l'attitude nous rebute, nous accomplissons un acte d'ordre surnaturel. Nous sortons du monde et passons automatiquement dans ce "Royaume" dont Jésus déclare qu'il est "au milieu de vous".