Noël n'est-il qu'un joli conte ?
La réponse de Bertane Poitou
L’histoire de Noël a des aspects merveilleux, qui pourraient faire sourire, ou mettre en doute la réalité de cette fête. Mais la beauté de Noël est dans le sens de cette fête : Dieu qui vient à notre rencontre.
« Il était une fois… »
Nombreux sont les contes qui débutent par ces mots. Et dans ces histoires, la trame est presque toujours la même, on voit l’amour triompher d’un mauvais sort ou l’intelligence vaincre la méchanceté. Qu’il s’agisse de Cendrillon, de la Belle au bois dormant ou du Petit Poucet, le bien est récompensé et l’histoire se finit par le châtiment des méchants et le bonheur des gentils.
Noël, un joli conte… avec happy end ?
Essayons alors d’appliquer cette réalité à Noël.
Il était une fois, en Judée, un enfant né dans une étable parce que Marie et Joseph, ses parents partis pour un recensement, n’avaient pas trouvé de place dans une auberge. Heureusement, un bœuf et un âne réchauffent la mère et l’enfant de leur souffle. Puis, ayant appris cela, des bergers viennent à l’étable apportant qui un œuf, qui de la farine comme nous le montrent les santons. Mieux encore, ce sont des mages venus d’Orient qui arrivent pour offrir des cadeaux somptueux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’enfant est sauvé de la fureur du roi grâce à un rêve fait par Joseph qui emmène la famille en Egypte.
Revenu à Nazareth, l’enfant grandit puis part sur les routes en appelant des hommes à le suivre. Partout où il va, il soigne, guérit, chasse les démons, fait le bien. Jusque là, tout va bien… Mais voilà, cela ne plaît pas aux autorités religieuses : il ne respecte pas la Loi. Alors il va falloir le faire mourir avec l’aide de l’occupant romain ! Après un simulacre de procès, il est cloué sur une croix et meurt. Si nous étions dans un conte, cet enfant devenu adulte ne serait pas mort de cette mort ignominieuse réservée aux bandits. Le Christ est ressuscité, et Il est vivant! Mais cette Résurrection passe par une Passion douloureuse, loin des récits de conte.
Alors… ?
Peut-être faut-il revenir aux textes qui nous parlent de Jésus, cet enfant né à Noël ?
Le récit de Noël
Jésus lui-même n’a laissé aucun écrit. La seule fois où on le voit écrire, c’est dans le sable… trace éphémère. Les sources chrétiennes qui nous parlent de Lui, sont constituées de textes rédigés par des témoins directs ou indirects, peu de temps après la mort de Jésus : les évangiles, les lettres de Paul, de Pierre et de Jacques et les Actes des Apôtres. Il existe un nombre important de manuscrits complets ou fragmentaires de ces textes du Nouveau Testament, les plus anciens datant du IIème siècle. Il existe, en particulier dans les quatre évangiles des divergences quant à la relation des faits. Mais ces divergences ne sont-elles pas au fond un critère d’une certaine fiabilité ? En effet, ces divergences ne montrent-elles pas que, loin d’avoir été écrits selon un format fabriqué pour défendre une cause, les évangiles sont des témoignages écrits par des auteurs dont la sensibilité était différente. Si vous interrogez, aujourd’hui, des témoins d’un accident de la route, certains seront plus précis que d’autres sur la marque des voitures, alors qu’ils ne diront rien sur les couleurs. En revanche, ils seront souvent d’accord sur l’essentiel des faits. Il en est de même pour les textes chrétiens issus d’une tradition orale. En revanche, les deux évangiles qui racontent la Nativité nous disent la même chose avec des mots différents : la naissance de Dieu fait homme, qui se fait proche de nous.
A Noël, Jésus vient à la rencontre de chacun
Noël n’est pas un joli conte, n’est pas virtuel, mais la fête de la venue de Dieu sur terre, de son incarnation. A Noël, les chrétiens célèbrent le mystère de Dieu qui se fait homme pour nous sauver, qui entre dans l’histoire humaine et accepte d’aller jusqu’au bout de son amour pour nous. Un joli conte nous parle de morale où les bons et les méchants sont d’entrée de jeu bien identifiés. L’Evangile nous parle d’amour, d’amour offert à tous ceux qui veulent l’accueillir quand ils le rencontrent, qui s’y convertissent quelle qu’ait été leur vie avant cette rencontre. C’est ce message qui est offert, dans les Ecritures, et tout particulièrement dans ce récit de la Nativité où le Christ vient à la rencontre de chacun.
Il est une foi !
Bertane Poitou, déléguée diocésaine à la communication, diocèse de Saint-Claude]
https://noel.catholique.fr/questions/noel-nest-il-quun-joli-conte/noel-nest-il-quun-joli-conte/
La réponse de Bertane Poitou
L’histoire de Noël a des aspects merveilleux, qui pourraient faire sourire, ou mettre en doute la réalité de cette fête. Mais la beauté de Noël est dans le sens de cette fête : Dieu qui vient à notre rencontre.
« Il était une fois… »
Nombreux sont les contes qui débutent par ces mots. Et dans ces histoires, la trame est presque toujours la même, on voit l’amour triompher d’un mauvais sort ou l’intelligence vaincre la méchanceté. Qu’il s’agisse de Cendrillon, de la Belle au bois dormant ou du Petit Poucet, le bien est récompensé et l’histoire se finit par le châtiment des méchants et le bonheur des gentils.
Noël, un joli conte… avec happy end ?
Essayons alors d’appliquer cette réalité à Noël.
Il était une fois, en Judée, un enfant né dans une étable parce que Marie et Joseph, ses parents partis pour un recensement, n’avaient pas trouvé de place dans une auberge. Heureusement, un bœuf et un âne réchauffent la mère et l’enfant de leur souffle. Puis, ayant appris cela, des bergers viennent à l’étable apportant qui un œuf, qui de la farine comme nous le montrent les santons. Mieux encore, ce sont des mages venus d’Orient qui arrivent pour offrir des cadeaux somptueux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’enfant est sauvé de la fureur du roi grâce à un rêve fait par Joseph qui emmène la famille en Egypte.
Revenu à Nazareth, l’enfant grandit puis part sur les routes en appelant des hommes à le suivre. Partout où il va, il soigne, guérit, chasse les démons, fait le bien. Jusque là, tout va bien… Mais voilà, cela ne plaît pas aux autorités religieuses : il ne respecte pas la Loi. Alors il va falloir le faire mourir avec l’aide de l’occupant romain ! Après un simulacre de procès, il est cloué sur une croix et meurt. Si nous étions dans un conte, cet enfant devenu adulte ne serait pas mort de cette mort ignominieuse réservée aux bandits. Le Christ est ressuscité, et Il est vivant! Mais cette Résurrection passe par une Passion douloureuse, loin des récits de conte.
Alors… ?
Peut-être faut-il revenir aux textes qui nous parlent de Jésus, cet enfant né à Noël ?
Le récit de Noël
Jésus lui-même n’a laissé aucun écrit. La seule fois où on le voit écrire, c’est dans le sable… trace éphémère. Les sources chrétiennes qui nous parlent de Lui, sont constituées de textes rédigés par des témoins directs ou indirects, peu de temps après la mort de Jésus : les évangiles, les lettres de Paul, de Pierre et de Jacques et les Actes des Apôtres. Il existe un nombre important de manuscrits complets ou fragmentaires de ces textes du Nouveau Testament, les plus anciens datant du IIème siècle. Il existe, en particulier dans les quatre évangiles des divergences quant à la relation des faits. Mais ces divergences ne sont-elles pas au fond un critère d’une certaine fiabilité ? En effet, ces divergences ne montrent-elles pas que, loin d’avoir été écrits selon un format fabriqué pour défendre une cause, les évangiles sont des témoignages écrits par des auteurs dont la sensibilité était différente. Si vous interrogez, aujourd’hui, des témoins d’un accident de la route, certains seront plus précis que d’autres sur la marque des voitures, alors qu’ils ne diront rien sur les couleurs. En revanche, ils seront souvent d’accord sur l’essentiel des faits. Il en est de même pour les textes chrétiens issus d’une tradition orale. En revanche, les deux évangiles qui racontent la Nativité nous disent la même chose avec des mots différents : la naissance de Dieu fait homme, qui se fait proche de nous.
A Noël, Jésus vient à la rencontre de chacun
Noël n’est pas un joli conte, n’est pas virtuel, mais la fête de la venue de Dieu sur terre, de son incarnation. A Noël, les chrétiens célèbrent le mystère de Dieu qui se fait homme pour nous sauver, qui entre dans l’histoire humaine et accepte d’aller jusqu’au bout de son amour pour nous. Un joli conte nous parle de morale où les bons et les méchants sont d’entrée de jeu bien identifiés. L’Evangile nous parle d’amour, d’amour offert à tous ceux qui veulent l’accueillir quand ils le rencontrent, qui s’y convertissent quelle qu’ait été leur vie avant cette rencontre. C’est ce message qui est offert, dans les Ecritures, et tout particulièrement dans ce récit de la Nativité où le Christ vient à la rencontre de chacun.
Il est une foi !
Bertane Poitou, déléguée diocésaine à la communication, diocèse de Saint-Claude]
https://noel.catholique.fr/questions/noel-nest-il-quun-joli-conte/noel-nest-il-quun-joli-conte/