Aide spirituelle adaptée à notre tempérament

Bonjour, pour faire très résumé :

les tempéraments sont des dispositions que Dieu a mises en nous à la naissance, on les garde une vie durant.
Donc il n'y a pas de péché. Ce ne sont pas en soi des péchés.
Le caractère sera le résultat de l'éducation, de la volonté, de la culture environnante. Donc il peut  y avoir des péchés.

Chaque tempérament/disposition expose la personne à certains types de péchés. La personne devra donc lutter selon son tempérament car elle a des tendances à des péchés spécifiques et devra les combattre.
Inversement une bonne éducation, une vie intérieure, un bon directeur spirituel, vont faire éclore de grandes qualités spécifiques de tel ou tel tempérament.

Selon Gallien et Hippocrate il existe 4 tempéraments mais nous avons toujours aussi un peu des trois autres, on est peu ou prou un mélange, avec souvent l'un des 4 qui domine.

1 Le colérique est énergique, dominateur, ambitieux, sûr de lui et c'est un meneur d'hommes.
mal dirigé il peut devenir un tyran, faire preuve de dureté et d'arrogance, nourrir des rancunes tenaces et se venger. ( dictateur)
Bien dirigé il a tout pour devenir un grand saint. Accomplir de belles choses au nom du Seigneur.( fonder un ordre religieux) entrainer les autres à sa suite et les convertir.
La réaction au monde externe est rapide et durable.

2 Le sanguin est charmant, sociable, touche-à-tout, curieux, beau parleur...mal dirigé c'est un dom juan ou un éparpillé qui ne finit pas ce qu'il entreprend, un bavard qui ne sait pas garder les secrets ou une jeune fille à nombreux flirts. Bien dirigé c'est une personne chaleureuse, conviviale, tolérante, hospitalière et qui fait du bien aux autres. Peu rancunier. Quel trésor en amitié !
La réaction à l'extérieur est rapide et peu durable.

3 Le flegmatique est indifférent, nonchalant, minutieux, calme et patient. La tendance négative est la paresse et l'indifférence, tout lui est égal et il laisse les autres travailler à sa place ( collègue "boulet"). Bien dirigé c'est une personne dotée d'une patience d'archange et très scrupuleuse dans ce qu'elle entreprend, avec une bonne endurance, capable de travaux précis et minutieux ( horlogerie) c'est un suiveur.
La réaction est lente et peu durable.

4 Le mélancolique (votre servante) prend tout au sérieux, analyse en profondeur , aime se recueillir et prier, et a une intense vie intérieure mais aussi une sensibilité à fleur de peau,  ce qui peu donner,  au pire un rancunier et un dépressif qui se désespère, s'isole et pardonne difficilement, se replie sur soi pour éviter les humiliations...au mieux un mystique, un musicien, un artiste (sens esthétique bien développé), un penseur, un philosophe. Plutôt conservateur par prudence,  fidèle en amitié. Empathique ( quand on ne l'a pas blessé).
La réaction est lente et durable ( rancunes de plusieurs décennies, etc).


L'aide spirituelle serait donc d'encourager pour le 1 l'humilité, le sens des limites la modestie, la charité;pour le 2 le sérieux, le sens du devoir, la fidélité;pour le 3 l'audace, l'énergie, la force, la responsabilité, pour le 4 la miséricorde, l'espérance, le courage et la joie.

En éducation aussi on devra adapter le style éducatif au tempérament des enfants, sachant que le tempérament est inné mais n'est pas héréditaire : un père flegmatique avec une mère mélancolique par exemple ( lui a la patience d'écouter ses longues plaintes, elle se sent pour une fois non agressée du fait que lui ne réagisse que très peu) peuvent avoir des enfants colériques et alors c'est parfois la galère.
Un enfant colérique a besoin d'une bonne "engueulade" pour comprendre qu'il a fait une bêtise. Or le flegmatique ne sort jamais de ses gonds et la mélancolique a tendance à expliquer sérieusement et gravement pourquoi la bêtise faite est grave. Ce qui fonctionnerait avec un enfant mélancolique ou flegmatique( un enfant très tôt enclin à la réflexion).
Inversement mettons une mère colérique avec un enfant mélancolique, bonjour les dégâts ( on aura une virago qui va malmener une petite fleur fragile et de surcroit la mépriser pour sa sensibilité, par exemple).
L'enfant sanguin est très agréable à vivre mais sera-t-il respecté par un père colérique ( facilement injuste ou violent)?

Bonjour Angela

Je suis bien d'accord avec toi. Et l'aide spirituelle que nous pouvons avoir d'un prêtre dépend bien aussi de son tempérament à lui qui s'adapte ou pas au nôtre.
J'avais envie de dire cela au fil d'Henri sur les péchés, mais autant le faire ici.

Le religieux que je connais bien et qui est mon confesseur et directeur de conscience, ne me fait pas répéter une liste de péchés, mais a repéré ce qui sont des faiblesses et amènent au péché. Un peu à la fois, ce qui est un trait du caractère s'améliore, mais c'est beaucoup plus difficile qu'on ne le pense...

Oui car chacun a vraiment "les siens" ( de péchés)...il est rare que la paresse ( le péché principal des flegmatiques) concerne un colérique , toujours bouillonnant d'actions et de projets à mener à bien. Un mélancolique sera difficilement volage et donc rarement  infidèle comme peut facilement l'être un  sanguin qui se disperse de manière superficielle. Mais le mélancolique va nourrir des rancunes alors que le sanguin oublie vite, pardonne facilement. Donc le sanguin commettra des péchés de luxure et le mélancolique va manquer de miséricorde et avoir des jalousies mais paradoxalement le mélancolique est vraiment capable de don total de soi en couple, ce qui n'est pas acquis pour un sanguin toujours un peu "coureur" de nature.
Chacun devra surveiller, qui sa tendance à tromper, qui sa tendance à tenir rancune.
Le colérique peut se dire "moi je ne suis pas paresseux, je bosse dur" et  ne pas voir qu'il est dur  et injuste envers ses subordonnés ! Le flegmatique va se flatter d'être doux et pas méchant mais ses collègues peuvent le ressentir comme un fardeau tellement il ne prend pas ses tâches au sérieux parfois ( il suit facilement la loi du moindre effort)

Une ou deux fois j'ai eu un confesseur colérique et cela s'est plutôt mal passé pour moi, je me suis vraiment sentie heurtée. Mais à part cela ces prêtres étaient de très bons orateurs et au caté ils menaient bien leurs ouailles, même les ados rebelles !
Une autre fois j'ai eu un confesseur assez âgé de type "penseur" comme moi, qui parlait avec réflexion et prudence, citait des passages de la Bible et je me suis sentie reçue cinq sur cinq, donc j'y suis retournée et pendant longtemps j'ai été aux confessions seulement s'il était là ( il tomba  plus tard gravement malade) . De santé fragile ce prêtre "comprenait" instinctivement mes soucis avec ma santé.

Comme expliqué plus haut le tempérament est inné mais pas héréditaire !
Des parents colériques peuvent avoir un enfant flegmatique et vice-versa.
Le flegmatique a  horreur de tout conflit et de ce qui demande un effort de courage, ceci le porte à fuir des conflits où il devrait normalement défendre les siens, ou encore assumer une responsabilité.
Il obéit à la loi du moindre effort. En vertu de cette loi il sera enclin à l'injustice car c'est moins d'effort de se trouver un bouc emissaire au lieu d'affronter de vrais coupables plus armés que lui.
Le flegmatique nourrit ce paradoxe de vouloir la paix à tous prix...mais de n'avoir pas ce courage nécessaire à la paix.
La paix n'est pas une passivité. Rétablir la paix, faire régner la paix,  demande de la force. De l'action.
Le défaut du flegmatique qui est paisible en apparence est qu'il ne fait rien pour que règne la paix mais se plaint de ce qu'elle ne règne pas. Il se désintéresse de ses subordonnés ou encore favorisera les plus forts par paresse et lorsque surgiront des conflit il accablera les plus faibles au risque de les voir se révolter. Il prendra alors la fuite par paresse.
Pour un subordonné colérique, un chef flegmatique est une aubaine ! Il va en réalité se faire mener par le bout du nez.

Quand au mélancolique il ne voudra jamais être chef car il n'en a pas les moyens .
Les chefs sanguins ont tendance à devenir "bordéliques" ( pas assez organisés, dispersés, touche -à -tout) mais en même temps charmants, c'est agréable de bosser pour eux si on est soi-même bien organisé.
Le chef colérique est le mieux doté pour être un chef, toujours au risque d'être trop dur, trop rancunier, procédurier ou "parano" par orgueil.