Comment réciter chaque jour les quinze dizaines du Rosaire?
Alan Ames nous explique comment sainte Thérèse d’Avila s’y est prise avec lui, pour lui donner le goût du Rosaire.
Sainte Thérèse m'a dit que je devais me mettre à aimer Dieu, mon prochain, et que je devais prier le chapelet: «Commence à réciter chaque jour les quinze dizaines dyu Rosaire»!
Bien qu'elle ne soit pas si sévère, je me sentais obligé de faire ce qu'elle me demandait. Je ressentais un amour profond et je voulais y répondre. Mais je me suis mis à m'excuser, à dire «Je n'ai pas de chapelet», «J'ai oublié comment on le dit», des choses comme ça.
Je l'avais récité peut-être une ou deux fois dans ma vie, quand ma mère m'avait forcé à le faire.
«Il y a un magasin ouvert au coin de la rue, m'a dit sainte Thérèse. On y vend des chapelets.»
«A cette heure du soir, ai-je pensé, à huit heures et demie, il est sûrement fermé.»
Mais j'y suis allé, et à ma grande surprise, le magasin était là et… ouvert. Sainte Thérèse m'a dit de me rendre à l'étage inférieur où se trouvaient des paquets et des paquets de chapelets. Je ne pouvais en croire mes yeux. Elle m'a fait choisir un chapelet marron. J'ai découvert par la suite que c'était la couleur de l'ordre auquel elle appartenait.
Le chapelet à la main, je suis retourné dans ma chambre d'hôtel mais je n'arrêtais pas de trouver des excuses, telles que: «Je ne peux pas prier ça, tellement de prières, tellement de Je vous salue Marie et de Notre Père, je ne peux pas faire ça!»
Jusque-là, j'avais prié peut-être dix secondes ou une minute, le soir. C'était comme une police d'assurance. Si je mourais la nuit après avoir récité une prière, Dieu m'emmènerait au ciel. C'est du moins ce que je pensais. C'était là toutes mes prières, et voilà qu'on me demandait de réciter le chapelet trois fois par jour.
Sainte Thérèse m'a encouragé à prier parce que, m'a-t-elle dit, c'est la prière qui ouvrirait mon cœur à Dieu et qui permettrait à sa grâce de pénétrer en moi et de me toucher.
Or je ne voulais pas prier, et elle ne cessait d'insister pour que je le fasse. J'ai eu une grande discussion avec elle à ce sujet, car je pensais que c'était ennuyeux de prier et je ne voulais pas le faire.
Elle n'arrêtait pas d'insister:
«Tu dois te mettre à prier, parce que c'est la prière qui va vraiment ouvrir ton cœur à Dieu, ton âme même, quand tu le prieras avec amour.»
Quand elle m'a dit de commencer les quinze dizaines du chapelet, je ne savais pas vraiment comment faire, aussi me l'a-t-elle expliqué.
Elle m'a dit que je devais voir le Rosaire comme une fenêtre ouverte sur la vie de Dieu sur terre, sur la vie de Jésus.
Que lorsque je récitais le Rosaire, je devais me mettre à côté de Lui et marcher avec Lui à travers son existence.
Que ce faisant, en me plaçant à côté de Jésus, sa grâce allait pénétrer en moi et me toucher de puissante façon.
Sainte Thérèse a dit qu'à chaque fois que je récitais le chapelet, c'était comme une chaîne que je passais autour du cou de Satan, qui pesait sur lui et relâchait son emprise sur moi.
Elle a dit que chacune des prières du Rosaire représentait un pas loin du mal et un pas en direction du bien, un pas vers Dieu.
Donc, après bien des discussions, j'ai commencé à réciter le chapelet.
Dès la première fois, j'ai ressenti une paix, une joie, un bonheur, que c'était merveilleux!
Je ne pouvais me retenir de rire, de pleurer. Etonnant. Ni la drogue, ni l’alcool, je puis vous le dire, ne peuvent provoquer ce que j'ai ressenti à ce moment-là. Je prie pour que les jeunes découvrent ça.
Plus je priais, plus fort était ce que je ressentais, et plus j'avais envie de continuer. Je suis arrivé soudain au bout des quinze dizaines et je n’avais pas envie d'arrêter.
C'était un vrai miracle parce qu'avant, cette prière n'avait aucun sens pour moi et je ne ressentais rien en priant.
Or tout d'un coup, c'était quelque chose de si puissant, quelque chose qui me remplissait de joie, de bonheur, d'amour. J'en aurais voulu toujours plus et je ne voulais plus m'arrêter.
Extrait de «Ramené à la Vie», pages 15 -16