Fête de la Sainte Famille
La Famille était la première à être rachetée par Dieu
Jésus dit:
(...) La sanctification des peuples à travers Marie commença au moment où l’Esprit fit d’elle une mère et le Fils de Dieu prit chair dans son sein bienheureux.
Joseph était saturé de cette émanation au point d’en devenir presque semblable à la Pleine de Grâce. Le juste pleurait des larmes bienheureuses à la joie qui l’inondait, joie mystique de celui qui contemple, penché sur un miracle de manifestation divine. Adoration et silence furent les caractéristiques de saint Joseph. Vénération respectueuse de la bienheureuse dont il était le protecteur naturel. Et amour.
Le premier amour chaste entre époux, l’amour tel que devait être celui des humains selon la pensée du Créateur, était un amour sans l’aiguillon des sens et sans boue de malice. Un amour naturel et angélique à la fois puisque, selon la pensée créatrice, il devait y avoir dans l’âme d’Adam et de ses enfants la pureté angélique de l’esprit mêlée à la tendresse humaine et, telle une fleur qui s’épanouit sans péché de la tige qui la porte, l’amour devait naître chez les époux libre du vers de la luxure, et donner des enfants à de chastes couches conjugales.
Être chaste ne signifie pas s’interdire l’union conjugale. Cela signifie l’accomplir en pensant à Dieu qui fait de deux animaux pensants deux créateurs mineurs et, tout comme Dieu créa le mâle et la femelle sans mettre la pensée du mal en eux et il ne mit pas dans leur pupille la lumière de la chair pour dévoiler la chair aux innocents, ainsi les époux devraient faire du mariage une sainte création, égayée par des berceaux, mais point souillée par la luxure.
L’époux honnête et saintement amoureux cherche à devenir semblable à l’autre époux, puisque celui qui aime tend à assumer la ressemblance de l’être aimé, de sorte que. le mariage bien compris est une élévation réciproque, car personne n’est complètement perfide et il suffit que chacun des deux s’améliore sur un point, prenant pour exemple ce qu’il y a de bon dans l’autre pour monter l’escalier de la sainteté en compétition l’un avec l’autre. La sainteté conjugale et individuelle est comme une plante qui pousse une branche plus haute que la précédente et monte, monte vers l’azur. Aujourd’hui, c’est une vertu; demain, il en bourgeonne une autre, plus haute, et à partir des vertus humaines de tolérance réciproque, on monte aux sommets de l’héroïsme surnaturel.
Joseph, époux chaste et saint de la Chaste et Sainte, apprenait de jour en jour, tel un enfant avec sa maîtresse d’école, la science d’être semblable à Dieu, et puisque dans son cœur de juste rien n’entravait la Grâce, il assumait de jour en jour la ressemblance de sa Maîtresse bien-aimée, ressemblant ainsi à Dieu dont Marie était la plus parfaite copie.
Au cours de la sainte nuit, Joseph, alors qu’il priait avec une telle intensité qu’il était parvenu à s’entourer d’une mystique barrière qui isolait l’âme de l’extérieur, fut tiré de son oraison par la lumière.
Dans la grotte, éclairée au début uniquement par un petit feu de brindilles qui déjà languissait par manque d’alimentation, s’était diffusée une lumière paisible, laquelle augmentait graduellement comme un clair de lune quand l’astre, d’abord voilé par des nuages, s’en libère et descend directement argenter la Terre.
Marie se tenait dans cette luminosité, encore agenouillée — puisque je naquis pendant qu’elle priait — mais appuyée sur ses talons. C’était Marie qui, avec des larmes et des sourires, embrassait ma chair, ma chair de nouveau-né.
Même en ce moment-là, elle eut peu de mots : ‘Joseph’, comme d’habitude, et la présentation à son époux du Fruit de ses entrailles saintes.
La Famille était la première à être rachetée par Dieu. Reconstruite telle que Dieu l’avait conçue : deux personnes qui s’aiment saintement et qui saintement se retrouvent penchées sur le berceau d’un nouveau-né, et dans le baiser qu’elles échangent au-dessus de ce berceau, il n’y a aucune saveur de luxure, mais une gratitude mutuelle et la mutuelle promesse de s’aimer d’un amour réciproque qui aide et réconforte.
28 novembre
Cahiers de 1943(p. 501-502)
Association Maria Valtorta