Le bâton de craie et le morceau de charbon
Interrogation : Faut-il qu'il y est un choix à faire entre vouloir ou devoir être ?
Assurément plus qu'ambiguë cette question à bien y réfléchir, n'est-il point !
Vouloir être, peut sous-entendre diverses ambitions, du disciple comme du traître.
Devoir être, sans union au Christ peut blesser gravement et laisser sans soins.
La question n'est donc pas quel est le choix, mais bien; faut-il qu'il soit ?
Mais sommes nous seulement autorisés à tenter d'y répondre ?
Et bien pour les autres, n'offrons rien d'autre que nos prières à nos beffrois,
Mais pour nos cœurs, oui, et que ce soit même un besoin de les refondre !
Vouloir être un magnifique bâton de blanche craie ...
Devoir être un vulgaire morceau de charbon noir ...
Choisir entre ces deux est-il moins roseraie que ronceraie ?
L'épine la plus blessante est-elle vraiment sur le piteux nichoir ?
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Vouloir être ou devenir un parfait bâton de craie à la blancheur de Notre Dame,
pour écrire ses leçons de morale sur le grand tableau noir des âmes pécheresses.
S'estimer trop sûr d'être assez saint pour révéler aux autres la noirceur de leur âme
sans aucune crainte que la hauteur de son orgueil ne ravage sa propre forteresse.
Oh ça non, je le rejette Seigneur !
... Mais puissé-je devenir ainsi ... :
Devoir n'être que constat de ce que nous sommes réellement, tout petit bout de noir charbon.
S'estimer pécheur certes, mais sans peur d'aller vers les autres, même les plus saints de nos frères.
Et même si le tableau blanc de leur pureté se verra noirci de nos péchés plus ou moins mignons,
Le principal est de pouvoir y inscrire tout notre amour du Seigneur, et pour les autres, nos prières.
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Puis, j'ai demandé au Seigneur de me confirmer cette pensée ...
Il m'a alors donné de rêver d'une plage ou l'ardeur de la marée montante
a effacée à nouveau toutes les traces de craies sur les rochers grisâtes.
Puis au delà des falaises, l'entrée d'une galerie caverneuse bien déroutante.
S'enfonçant toujours et encore plus loin, au plus profond d'un sol d'albâtre
elle débouche sur une grotte du néolithique, sans se tromper post-diluvienne,
puisque cependant encore illuminée car y brillait toujours un buisson ardent.
Et là, sur les parois éclairées, semblait toujours courir et faire des siennes
un splendide cheval de Przewalski, aux cotés d'un trapu aurochs dissuadant
tous deux jadis dessinés à l'aide d'un minerai, un ancien morceau de charbon.
Alors combien même par la souillure de mon péché, en mon âme la noirceur,
que seul pour moi compte de mener et faire monter mes frères vers l'ambon,
pour les y faire ouïr les Saintes Paroles du Seigneur, et qu'ils le prennent dans leur coeur.
Gloire, actions de grâce, louange et merci à Toi Seigneur
de m'avoir donné ce soir cette capacité de poésie
pour exprimer au mieux mes ressentis du moment.
Amen - Alléluia !