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Les pensées de Pascal : IV. marques de la véritable religion. XII

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saint-michel


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Les pensées de Pascal : IV. marques de la véritable religion. XII Empty Les pensées de Pascal : IV. marques de la véritable religion. XII

Message par saint-michel Mer 29 Nov - 5:08

Les pensées de Pascal : IV. marques de la véritable religion. XII Les_pe10

Voici la suite de ces quelques articles consacrés aux pensées de Pascal (lien : https://books.google.fr/books?id=6aRVAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=pens%C3%A9es+de+pascal+r%C3%A9tablies&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwinh6DC5NzXAhUHZlAKHe5uAqMQ6AEIJjAA#v=onepage&q=pens%C3%A9es de pascal)


3e extrait : « seconde Partie. Article IV. Les marques de la véritable religion. XIIe pensée. »


« Il est impossible d’envisager toutes les preuves de la religion chrétienne ramassées ensemble, sans en ressentir la force, à laquelle nul homme raisonnable ne peut résister.


Que l’on considère son établissement ; qu’une religion si contraire à la nature se soit établie par elle-même, si doucement, sans aucune force ni contrainte, et si fortement néanmoins, qu’aucuns tourments n’ont pu empêcher les martyrs de la confesser ; et que tout cela se soit fait, non-seulement sans l’assistance d’aucun prince, mais malgré tous les princes de la terre qui l’ont combattue.


Que l’on considère la sainteté, la hauteur et l’humilité d’une âme chrétienne. Les philosophes païens se sont quelquefois relevés au-dessus du reste des hommes par une manière de vivre plus réglée, et par des sentiments qui avaient quelque conformité avec ceux du Christianisme. Mais ils n’ont jamais reconnu pour vertu ce que les Chrétiens appellent humilité, et ils l’auraient même crue incompatible avec les autres dont ils faisaient profession. Il n’y a que la religion chrétienne qui ait su joindre ensemble des choses qui avaient paru jusque-là si opposées, et qui ait appris aux hommes que, bien loin que l’humilité soit incompatible avec les autres vertus, sans elle toutes les autres vertus ne sont que des vices et des défauts.


Que l’on considère les merveilles de l’Écriture-Sainte qui sont infinies, la grandeur et la sublimité plus qu’humaine des choses qu’elle contient, et la simplicité admirable de son style qui n’a rien d’affecté, rien de recherché, et qui porte un caractère de vérité, qu’on ne saurait désavouer.


Que l’on considère la personne de JésusChrist en particulier. Quelque sentiment qu’on ait de lui, on ne peut pas disconvenir qu’il n’eût un esprit très-grand et très-relevé, dont il avait donné des marques dès son enfance devant les Docteurs de la loi : et cependant au lieu de s’appliquer à cultiver ces talents par l’étude et la fréquentation des savants, il passe trente ans de sa vie dans le travail des mains, et dans une retraite entière du monde ; et pendant les trois années de sa prédication, il appelle à sa compagnie et choisit pour ses Apôtres des gens sans science, sans étude, sans crédit ; et il s’attire pour ennemis ceux qui passaient pour les plus savants et les plus sages de son temps. C’est une étrange conduite pour un homme qui a dessein d’établir une nouvelle religion.


Que l’on considère en particulier ces Apôtres choisis par Jésus-Christ, ces gens sans lettres, sans étude, et qui se trouvent, tout d’un coup, assez savants pour confondre les plus habiles philosophes, et assez forts pour résister aux rois et aux tyrans qui s’opposaient à l’établissement de la religion chrétienne qu’ils annonçaient.


Que l’on considère cette suite merveilleuse de prophètes qui se sont succédé les uns aux autres pendant deux mille ans, et qui ont tous prédit en tant de manières différentes jusqu’aux moindres circonstances de la vie de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, de la mission des Apôtres, de la prédication de l’Évangile, de la conversion des nations, et de plusieurs autres choses qui concernent l’établissement de la religion chrétienne et l’abolition du judaïsme.


Que l’on considère l’accomplissement admirable de ces prophéties, qui conviennent si parfaitement à la personne de Jésus-Christ, qu’il est impossible de ne le pas reconnaître, à moins de se vouloir aveugler soi-même.


Que l’on considère l’état du peuple juif, et devant et après la venue de Jésus-Christ, son état florissant avant la venue du Sauveur, et son état plein de misères depuis qu’ils l’ont rejeté : car ils sont encore aujourd’hui sans aucune marque de Religion, sans temple, sans sacrifices, dispersés par toute la terre, le mépris et le rebut de toutes les nations.


Que l’on considère la perpétuité de la religion chrétienne, qui a toujours subsisté depuis le commencement du monde, soit dans les Saints de l’Ancien Testament qui ont vécu dans l’attente de Jésus-Christ avant sa venue ; soit dans ceux qui l’ont reçu et qui ont cru en lui depuis sa venue : au lieu que nulle autre religion n’a la perpétuité, qui est la principale marque de la véritable.


Enfin que l’on considère la sainteté de cette religion, sa doctrine, qui rend raison de tout jusques aux contrariétés qui se rencontrent dans l’homme, et toutes les autres choses singulières, surnaturelles et divines qui y éclatent de toutes parts.


Et qu’on juge après tout cela s’il est possible de douter que la religion chrétienne ne soit la seule véritable ; et si jamais aucune autre a rien eu qui en approchât. »


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