D’affreux clichés accusant la sainte Église de tous les maux circulent dans les médias et les ouvrages ésotériques. Pourtant, il n’y a rien de plus faux. Lisons ce qu’en dit l’abbé de Fleury dans son ouvrage « les mœurs des Israélites et des chrétiens » (seconde partie, chapitre XLVII).
« L’autorité des empereurs fit tomber la plupart des anciennes hérésies, en leur défendant de s’assembler et ordonnant la recherche de leurs livres. Sous les empereurs païens, les catholiques n’avaient pas plus de liberté que les hérétiques, car les païens ne les distinguaient pas, ils méprisaient et persécutaient également tout ce qui portait le nom de chrétiens. Mais depuis les lois de Constantin et ses successeurs, ils n’osaient s’assembler ni publiquement ni secrètement, étant partout observés par les évêques. Ainsi la plupart se réunirent à l’Église, ou de bonne foi, ou par dissimulation, nonobstant le soin que prenaient les évêques de les discerner ; et ceux qui demeurèrent opiniâtres, moururent sans laisser de successeurs de leur doctrine : car la plupart de ces sectes étaient peu nombreuses, à cause de l’absurdité de leurs dogmes et des mauvaises mœurs de ceux qui en faisaient profession. Il ne fut donc plus mention de valentiens, de gnostiques, de marcionites et des autres sectes plus obscures. Les manichéens furent ceux qui durèrent le plus longtemps, nonobstant la peine de mort ordonnée contre eux. Les ariens, du temps de Constantin, ne faisaient pas encore un corps à part ; et sous ses successeurs, ils ne trouvèrent que trop de protection. Car en général l’hérésie n’étant qu’une invention humaine, ne peut soutenir longtemps la persécution.
Quoique l’Église n’ait pas besoin de la puissance temporelle, elle n’en rejette pas le secours. Les évêques trouvaient bon que les princes chrétiens punissent les hérétiques d’exil ou d’amendes pécuniaires, du moins pour les intimider, mais on épargnait leur sang. La règle était générale, que l’Église ne poursuivait jamais la mort de personne. Elle eut horreur de la conduite de l’évêque Ithace, qui procura la mort de l’hérésiarque Priscillien ; et nous avons plusieurs lettres de saint Augustin, pour demander aux magistrats, la grâce des circoncellions, espèce de donatistes, convaincus de violences horribles exercées contre les catholiques, jusqu’à des meurtres. Il dit que l’on déshonorerait leurs souffrances en faisant mourir ceux qui leur ont donné la gloire du martyre ; et que si on ne veut imposer d’autres peines à ces coupables, on réduira l’Église à n’oser en demander justice. Toutefois, les évêques n’obtenaient pas toujours la grâce de leurs ennemis, non plus que des autres criminels ; et les princes faisaient quelquefois exécuter à mort les hérétiques pour maintenir la tranquillité de l’État. »
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Source : https://lafrancechretienne.wordpress.com/2017/11/13/la-bonte-de-la-sainte-eglise/