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QU’EST-CE QUI CHANGE AVEC LA CONFESSION ?
La confession consiste essentiellement à se remettre dans une disposition droite vis-à-vis de Dieu. À travers le sacrement, c’est nous qui changeons et qui renouons le dialogue avec celui qui nous aime de toujours à toujours.
La réponse duPère Michel Gitton
http://questions.aleteia.org/articles/93/quest-ce-qui-change-avec-la-confession/canonical/
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QU’EST-CE QUI CHANGE AVEC LA CONFESSION ?
La confession consiste essentiellement à se remettre dans une disposition droite vis-à-vis de Dieu. À travers le sacrement, c’est nous qui changeons et qui renouons le dialogue avec celui qui nous aime de toujours à toujours.
- 1.
Il y a aujourd’hui une désaffection assez générale chez les catholiques, vis-à-vis de ce sacrement de pénitence ou de réconciliation. L’amour de Dieu semble une chose tellement grande et tellement certaine, que l’on ne comprend plus l’utilité de la démarche. Or c’est le sens du péché même qui est en jeu : il faut redécouvrir que le péché n’est rien d’autre que notre isolement face à Dieu et que c’est par la confession que nous mettons fin à cet isolement. La confession est avant tout une manière de se remettre dans une disposition droite de pénitent devant l’amour de Dieu par la contrition, l’aveu, l’absolution et la réparation.
La confession est avant tout une manière de se remettre dans une disposition droite de pénitent devant l’amour de Dieu.
Aujourd’hui on insiste beaucoup sur la dimension du pardon qui est tout à fait juste, mais il faudrait aussi insister du côté de l’absolution, c’est-à-dire sur le fait que cela nous délivre et que cela fait tomber nos liens. Ce ne pas seulement la réconciliation affective comme on peut avoir avec quelqu’un que l’on a offensé. Car, à vrai dire, Dieu pardonne toujours, en un certain sens. Mais ce qui change c’est plutôt de notre côté. Qu’est-ce qui change dans le sacrement ? Ce qui change, ce n’est pas du côté de Dieu, parce qu’il nous a toujours aimé et il n’attend pas une démarche de notre part pour changer
Qu’est-ce qui va changer avec la confession ? C’est souvent la question des gens.
Aujourd’hui il y a une désaffection assez générale chez les catholiques, vis-à-vis de ce sacrement de pénitence ou de réconciliation. Ce qui est en jeu c’est que l’on a le sentiment que l’amour de Dieu est une chose tellement grande, tellement certaine, tellement évidente que face à cela nous avons l’impression que notre démarche n’est pas si utile que cela. Ce qui change, c’est de notre côté, nous étions ligotés par le péché, Dieu vient couper nos liens. Le péché n’est pas une tache qu’on aurait contractée ou quelque défaut que nous aurions. C’est surtout une incapacité de nous situer face à Dieu. Nous avons à découvrir que nous avons mis Dieu entre parenthèses, que nous nous sommes habitués à notre vie, que nous savons bien très imparfaite, mais dont nous ne voyons pas comment sortir. Graves ou pas, nos fautes nous semblent faire corps avec nous.
Il faut découvrir que le péché, au fond, ce n’est rien d’autre que notre isolement face à Dieu et par la confession nous mettons fin à cet isolement.
Le péché est une absence de dialogue et par la confession, on rétablit le dialogue. Le péché est un enfermement sur nous-mêmes et par la confession, nous trouvons le moyen de briser cet enfermement. C’est cela le grand mérite de la confession : c’est pour cela que cela vient dans un dialogue. Cela vient dans une démarche où nous sommes obligés de sortir de nous-mêmes pour aller vers un autre humain qui est le signe et l’occasion pour l’Autre divin d’intervenir dans notre vie. - 2.
L’aveu a pour finalité de favoriser la contrition, qui est cet intime broiement du cœur que l’on devrait ressentir devant la bonté de Dieu. La contrition est donc le but et la raison de l’aveu, qui doit donc être aussi sérieux que possible.
L’aveu a pour finalité de favoriser la contrition.
Pourquoi l’aveu ? L’aveu ne consiste pas à exposer un catalogue de manquements que nous aurions commis mais il a pour but de nous remettre en disposition de ce qu’on appelle la contrition, c’est-à-dire l’état du pécheur qui mesure que son péché l’a coupé de quelque chose de très beau et qui, avec un cœur broyé, désire tout faire pour revenir dans l’amitié de Dieu, de qui on se sent éloigné par le péché.
Cette contrition c’est l’intime broiement du cœur devant la bonté de Dieu.
On dit avec raison que si nous avions la contrition parfaite, nous n’aurions pas besoin du sacrement de la pénitence mais il n’est que trop vrai qu’il faudrait être déjà plein de l’amour de Dieu pour avoir cette pleine et entière contrition qui voit le péché comme un blessure insupportable à l’amour. Le sacrement de pénitence est donc indispensable pour rendre la contrition la plus parfaite possible. Le meilleur fruit de ce sacrement, c’est justement de faire venir en nous cette contrition et de nous redonner le sens de nos fautes qui nous ont coupées de Dieu.
La contrition est le but et la raison de l’aveu, qui doit donc être aussi sérieux que possible.
L‘aveu doit chercher à être complet tout en sachant que nous ne correspondrons jamais complément avec tout ce qu’on pourrait dire ou tout ce qu’on devrait dire etc. mais déjà nous avons certainement progressé quand nous avons essayé de dire en vérité et aussi complètement que nous le pouvons ce que nous avons sur la conscience, ce qui nous a opposé à Dieu. Donc si nous avons fait cela, nous avons fait ce qui nous était demandé même s’il n’y a aucune commune mesure entre notre aveu et la réalité complète de notre vie, que nous ne sommes pas en mesure d’évaluer. Dieu ne nous demandait pas autre chose que cela et si on le fait, cela va nous remettre dans cet état d’ouverture vis-à-vis de lui, qu’il va compléter et achever par l’absolution. - 3.
Le seul qui était complètement pénitent devant son Père, c’est le Christ. L’absolution nous unit au Christ, et nous remet dans des dispositions filiales par rapport au Père. Ce qui est le plus difficile dans le sacrement de pénitence, c’est finalement d’accepter cette altérité qui nous remet en dialogue avec Dieu, puisque le péché est, au plus profond, le refus de cette altérité, de ce dialogue et de cette attitude filiale.
Le seul qui était complètement pénitent devant son Père, c’est le Christ.
On le voit au baptême, quand il se présente au nom des pécheurs. Le paradoxe, c’est qu’il faut déjà être plein d’amour pour pouvoir être vraiment pénitent. C’est ce cercle vicieux qu’il faut aussi briser : nous risquons de rester à l’extérieur car puisque nous ne sommes pas pleins d’amour, nous ne sommes pas non plus pénitents mais dans l’absolution nous sommes identifiés et unis au Christ dans son attitude de totale remise de lui-même à son Père, dans son attitude d’offrande pour les pécheurs, de sa conscience de la gravité du mal.
L’absolution nous unit au Christ, et nous remet dans des dispositions filiales par rapport au Père.
C’est bien le Christ qui est le vrai pénitent auquel nous nous identifions et à qui nous nous sommes unis au moment de l’absolution. A ce moment-là, l’accord est total puisque c’est le Fils qui est dans la parfaite disposition vis-à-vis de son Père, et nous, unis à lui, nous en bénéficions : nous entrons nous aussi à l’intérieur des dispositions du Christ qui s’offre à son Père.
L’absolution n’est donc pas seulement une sorte de sentence d’armistice, ou de blanchiment extérieur mais c’est finalement ce qui nous remet dans des dispositions complètement filiales vis-à-vis du Père.
Ce qui est le plus difficile dans le sacrement de pénitence, c’est finalement d’accepter cette altérité qui nous remet en dialogue puisque le péché est au plus profond le refus de cette altérité.
Le plus difficile dans le sacrement de pénitence, ce n’est pas la pénitence que l’on va nous fixer, mais c’est bien cette démarche d’assumer une altérité, de se trouver devant un autre, qui, même si on pense qu’il est bienveillant et qu’il n’est pas en position de juge, va avoir son jugement propre, et donc un jugement qui n’est pas le nôtre. C’est cela qui est le plus riche, puisque notre péché a été, au fond, de ne pas accepter cette remise à un autre, cette relation risquée où nous nous exposons à l’Amour. La grâce de la guérison va venir par le fait que nous nous soumettons librement à quelqu’un d’autre. Il n’est pas méchant, il vous veut du bien, mais c’est malgré tout un être humain dont nous ne pouvons pas prévoir les réactions et que nous acceptons. Si le péché est le fait de vouloir s’enfermer en soi-même, de faire sa petite volonté à soi, le fait de s’ouvrir à un autre, même si ce n’est pas si terrible, c’est quand même une épreuve et cette épreuve est l’occasion même de la guérison. - 4.
La réparation est une grâce qui nous est donnée pour participer quelque peu quand même à notre relèvement. Les indulgences manifestent que nous ne sommes pas seuls à œuvrer à cet effort de réconciliation et que nous devons, dans la communion des saints, travailler tous ensemble à la réparation du tissu communautaire.
La réparation est une grâce qui nous est donnée pour participer quelque peu à notre relèvement.
Le dernier point qui est en jeu, c’est ce que l’on appelle "la réparation" : ce que le prêtre nous donne comme pénitence après la confession, et qui n’a pas pour but de manière afflictive de nous donner encore un petit quelque chose à donner, à payer. C’est, au contraire, puisque nous sommes revenus dans ces dispositions filiales vis-à-vis de Dieu, nous découvrons avec joie que nous pouvons apporter notre petite pierre à l’œuvre de notre complète réconciliation. Par la grâce, en quelque sorte, il nous est donné de ne pas être totalement impuissant et d’avoir aussi un petit quelque chose à donner qui manifeste notre bonne volonté, notre désir de participer au relèvement et peut-être d’effacer certaines des conséquences de nos fautes, notamment vis-à-vis de nos frères.
Les indulgences manifestent que nous ne sommes pas seuls à œuvrer à cet effort de réconciliation.
Voici les quatre parties que l’on donne en général au sacrement de pénitence : la contrition, l’aveu, l’absolution et la réparation. Dieu ne veut pas considérer que nous sommes incapables de tout bien et remettre notre dette sans contrepartie de notre part. Au contraire, à l’intérieur de cette réparation, le fait de pouvoir apporter quelque chose de nous est pris au sérieux par Dieu et c’est très important. Cette toute petite participation peut être grandie par le fait que nous prenons par exemple un geste que l’Église met en avant, comme une démarche de pèlerinage ou un effort dans un domaine de prière ou un autre, par lesquels nous manifestons bien que nous voulons faire quelque chose pour essayer de participer à notre relèvement mais nous le faisons dans la docilité dans l’Église avec tout l’enrichissement qu’apporte le fait que nous sommes pas seuls grâce à la communion des saints. Nous nous associons à la démarche d’autres et à celles de tous les saints : c’est bien le sens de l’indulgence.
Nous pouvons dans la communion des saints travailler à la réparation du tissu communautaire.
Notre péché a créé un désordre et il a des conséquences sociales, des conséquences qui touchent les autres. Bénéficiant de cette totale remise en ordre vis-à-vis de Dieu, nous découvrons que nous avons quelque chose à faire pour remettre le monde en ordre et que nous ne sommes pas seulement bénéficiaires passifs. Nous pouvons apporter notre pierre à l’œuvre de reconstruction et nous le faisons avec toute l’Église qui nous propose à ce moment-là un geste, une démarche.
La réponse duPère Michel Gitton
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