Ceux qui continuent de nous offenser ?

Bonjour,

le décès brusque de mon beau-père soulève indirectement d'autres blessures.
Nous sommes en train de préparer les obsèques et nous prions...et bien sûr nous informons nos proches.
Mon beau-père avait plein plein d'amis qui sont très louangeurs. Ca fait chaud au cœur.

J'ai dû bien sûr informer mes parents.
Pour situer ce qui se passe, une affaire de pédophilie où ils étaient du côté du pédophile présumé nous a brouillés il y a 14 ans de cela. Ils m'avaient bien promis de ne plus parler de ce sujet devant moi car c'est la pomme de discorde entre nous depuis toujours, puisque de mon côté j'ai été engagée à partir des années 90 pour les victimes et ai publié une pièce de théâtre qui montre les embuches, les souffrances, qui accompagnent la victime d'un acte pédophile tout au long de sa vie. Bon, mais pour mes parents, ces actes sont "des inventions".
A l'occasion de notre mariage, mes parents nous ont forcés à inviter leur copain accusé par sa fille d'actes pédophiles et ce dernier nous a versé une somme d'argent élevée pour que nous fermions notre gueule. En fait il a été blanchi par la justice ( fautes de preuves) et la gamine, contrainte de revenir chez lui,  a fait une tentative de suicide qui n'a pas provoqué chez mes  parents plus de réaction que " ces gamines qui font des chantages au suicide, avec  toi, on connait..."

J'ai coupé les ponts avec eux au moment où je suis tombée enceinte et n'ai pas permis qu'ils connaissent mes filles. Depuis 14 ans je ne les vois plus. Depuis mon retour vers l'Eglise je leur téléphone de temps en temps et envoie des cadeaux à Noel, cela se limite à cet échange.

Ma mère veut venir aux obsèques...et je sais bien qu'elle souhaite par là voir "ses" petites-filles, me revoir et régler des comptes.

Et à partir de là, elle remettra la main sur nous. Ses capacités de manipulation sont immenses : il faut l'avoir vécu pour y croire.
Mon mari n'y croit pas, ne m'a jamais crue, et s'est mis du coté de mes parents quand nous nous sommes mariés il y a 14 ans.
Parce qu'ils sont très très sympas, le style "bobos gauchistes" avec un engagement gay-friendly, un fils pacsé avec un homme,  des convictions féministes, athées, anticléricaux....au début mon mari a eu le "coup de foudre" pour eux et la grande belle-famille qui représentait "la famille qu'il n'avait pas eu" ( il vient d'un foyer détruit par le divorce). 
A cette époque, j'ai donc  "avalé la couleuvre" car je ne voulais pas de scandale le jour des noces ( nos invités n'y étaient pour rien) et je voulais faire plaisir à mon mari, lui qui a horreur des conflits. Mes parents ont tout de suite senti qu'il ne me croyait pas quant à ce qu'ils sont réellement, sous les apparences, et à ce que j'ai subi aussi enfant. Mon mari n'a jamais vraiment accepté que je coupe les ponts. Quand on est allés pour la première fois en vacances à Noel chez mes parents, alors que déjà des choses, des actes, des paroles de leur part étaient ouvertement blessants pour moi, mon mari m'a reproché de lui avoir raconté des carabistouilles sur eux : "je ne vois pas du tout où est l'hostilité dont tu m'as parlé, ils sont vachement sympas tes parents, qu'est-ce que tu as donc contre eux ?".
Donc revoilà ma mère qui va essayer à l'occasion de ce décès de revenir et de rétablir "l'esclavage" . Car en fait c'est sa vraie motivation : me revoir, voir "ses" petites-filles.

J'avais pardonné....mais je pensais que les choses en resteraient là, qu'on aurait des échanges à distance.
Pardonner à ses ennemis ne veut pas dire qu'on passe tous ses étés avec eux !!!!
Et pourtant c'est ce que veut ma mère !!!
Si il devait y avoir des contacts entre ma famille actuelle et mes parents, je pensais que ce serait avec l'accompagnement d'un prêtre ( pour moi) et d'une médiation familiale ( entre mes parents et nos jumellles).
J'ai très peur de ce que la présence de mes parents aux obsèques risque ( tels que je les connais et non tels que mon mari les rêve...) de déclencher à plus ou moins long terme : main-mise et actes et surtout paroles "limites" sur nos gamines ( ça fait des années que ma mère les veut seules , sans nous, en vacances chez eux et le pédophile c'est leur ami et voisin ! Génial !!!!), encourager la rébellion "athée-ado" des gamines contre nous, me brouiller avec mon mari en utilisant cette ligne de faille.
Mon mari avait besoin d'une belle-famille nombreuse et il est comme mes parents sceptique par rapport aux dénonciations de pédophilie venant de femmes ou de filles : il ne croit pas non plus ce que sa maman avait écrit dans  ses cahiers intimes, à savoir que son beau-père l'aurait touchée, pour mon mari, c'est sa maman qui "délirait". Mes parents tout comme mon mari sont donc du même avis que les "accusations" de pédophilie de ma part ( de la part des femmes en général) ne sont pas fondées....

Bon, je vais écrire à mes parents en disant que je déconseille qu'ils fassent un long voyage par ce froid, mon père est en mauvaise santé. C'est surtout ma mère qui mène le jeu, lui, il ne fait que suivre. Il a Alzheimer et je pense qu'il ne comprend plus très bien ce qui se passe autour de lui...Et d'autre part, mon mari pense que des obsèques où il va recevoir , lui, toute sa parentèle allemande, tchèque et viennoise, , ne sont pas le meilleur moment pour des retrouvailles avec mes parents. Et en cela il a parfaitement raison !!!

Mais qu'en pense le Seigneur ? Et l'Eglise ? Suis-je coupable ou égoiste de me comporter de la sorte ?
Que devrais-je faire en vérité pour faire la Volonté de Dieu ?

Ces blessures à répercussion me rongent. En ce moment nous sommes en plus très speedés car nous devons faire tout ce boulot à deux, ranger l'appart de beau-papa( hier j'ai fait les armoire, trié et plié les vêtements, puis la salle de bain, la pharmacie, on doit vider l'appartement en deux semaines), vendre des choses, envoyer des faire-part, etc, etc, et mon mari dit "c'est horrible, on n'a plus de temps pour le chagrin, on n'a plus de temps pour penser à mon père".

Aujourd'hui, à la messe, nous avons pensé à lui. Cela nous a fait du bien.
En fait, nous avons lieu de croire qu'il s'est converti un peu avant sa mort.
Et ça c'est une consolation !

Bonsoir  @Ptit'sirène  

Aujourd'hui, à la messe, nous avons pensé à lui. Cela nous a fait du bien.
En fait, nous avons lieu de croire qu'il s'est converti un peu avant sa mort.
Et ça c'est une consolation !

   

Amicalement

Merfi Maud
!
Je suis pas très bien, chers frères et sœurs.
On est en plein dans les cartons, les rangements, les trucs imprévus....et voilà que mon mari s'enferme dans la bibliothèque qu'il transforme en sanctuaire pour le défunt. Il ne m'associe pas à ses décisions.
Par exemple avec sa tante ils ont décidé comme ça de prendre tout le week-end en Allemagne pour les funérailles.
Pour le démenagement il a choisi sans me demander mon avis non plus le jour de mon cinquantième anniversaire !
Et il voulait en plus, lui qui a essayé par tous les moyens d'échapper  à ces travaux dans le salon ( je voulais comme cadeau d'anniversaire qu'on repeigne le salon qui est si froid, si triste), eh ben il voulait, en pus, ce jour de mon anniversaire, repeindre chez son père alors que la maison de retrairete peut le faire et que cela ne figure pas dans le contrat.
Le chagrin le rend comme cela. Il fait tout pour rende hommage au défunt. Il en fait même trop parfois.

Si je me sens si mal c'est parce que cela me confirme qu'en réalité, mon mari n'a jamais aimé que son père et ne l'a jamais vraiment quitté, je ne suis restée dans sa vie qu'une fille parmis plein d'autres, qu'une mère pour sa descendance ( "leur" descendance" ?), une fonction ( intendante, cuisinière, bonne...).
Les deux hommes ont vécu ensemble après le divorce de mon beau-père qui est resté très méfiant par rapport aux femmes en raison de sa relation fusionnelle et conflictuelle à sa mère et de la maladie mentale de sa femme qu'il a répudiée pour garder son fils avec lui. Les deux ont vécu dans une sorte d'alliance "contre" le monde féminin. J'en ai beaucoup pati.
Avec ce deuil maintenant tout cela  s'accentue beaucoup.
Mon beau-père était lui aussi dragueur et infidèle.
Le message transmis à son fils était que l'on ne peut pas vivre à long terme avec une femme, qu'on peut avoir des liaisons, mais qu'on ne doit pas se faire piéger par le mariage. Et qu'on se débrouile très bien entre hommes, sans femme, pour tenir une maison, élever des enfants, etc.
Tout cela je le sens et l'ai toujours senti.
Je me culpabilise de le penser mais ne peux faire autrement.
Je me culpabilise  aussi de voir à quel point je compte peu dans la vie de mon mari comme personne.
Il se présente comme victime de tout plein de choses qu'il me jette à la figure, toute sses obligations, le travail, les gens à prévenir, etc. pour me reprocher mon égoisme . Mais ce que je voudrais est qu'il partage cela avec moi, qu'il m'associe, qu'il se comporte non en célibataire  dérangé par une bonne femme réclameuse mais comme un homme marié. Par exemple il pourrait me donner une partie de ces tâches à effectuer, hier j'ai déballé des cartons, rangé des choses héritées, encadré un petit dessin de beau-papa, etc.
Mais à prior mon mari a toujours eu ce comportement, réflexe "méfiance, les femmes sont des emmerdeuses".
Et moi maintenant cela me fait très mal.
J'arrive plus à prier.

Bonjour Pte sirène

Je vous comprends, c'est un mauvais moment à passer, il faut laisser du temps au temps comme on dit et "faire avec" !!

Mon mari n'a jamais accepté la mort de son père en... 1975... depuis, il ne met un pied à l'église que lorsqu'il ne peut pas faire autrement...

Par contre, la mort de sa mère l'a laissé de marbre.

Quand je lui demande quelque chose (en ce moment, c'est tapisser le hall de la maison), il me répond que... dans la maison de ses parents, son père n'avait pas de ces "idées là"...

Cela ne vous consolera peut-être pas beaucoup, mais sachez que certains hommes prennent leur père pour une idole...

Bon courage, je prie pour vous.

Merci Véronique !
Oui, c'est aussi mon impression, peut-être pas une idole mais inconsciemment quand même un modèle....alors que mon mari cependant dit tout le temps qu'il ne veut pas reproduire l'erreur de ses parents , le divorce !
Peut-être qu'il n'a jamais demandé le divorce concrètement. Mais il a reproduit bien des erreurs de son père

Véronique,
j'aime beaucoup vos messages !
C'est une expérience que vous semblez partager et comprendre que de ne pas être aimée, de vivre avec quelqu'un qui partage peu avec vous et n'est ni fidèle ni sincère.
Votre réaction et votre exemple m'aident car j'ai décidé moi aussi de rester.
Pour de multiples raisons d'abord, en raison de mon horreur du divorce et des séparations aussi.

Quand je parle de cela, les réactions sont ou bien féministes ( le message diffus est alors "quittez ce mari"), autrement dit ne tiennent pas compte de ma réalité.(  les fanas de la psychanalyse disent même que" inconsciement" j'ai fait exprès de "choisir" un tel mari, que c'est à moi de me mettre en cause...je ne savais pas la créature humaine douée d'une telle capacité supranormale et extralucide !)

Ou bien ils peuvent être, c'est plus rare, culpabilisateurs ( ma mère qui se met d'emblée du côté de mon mari et le plaint d'avoir une épouse si peu confiante, si exigeante, si médisante....).

Et vous c'est différent car c'est le Christ qui parle à travers ce que vous en dites. Je sens bien cela.
La compréhension, la compassion. Vous êtes restée, vous avez fait la volonté du Seigneur.

Pte sirène

J'ai appris cette semaine par une cousine à moi que... je suis trop dure envers mon mari et que tout le monde pense que c'est moi "qui porte la culotte". Tiens donc, je n'avais pas encore entendu cela ! C'est donc que par dessus le marché, il se plaint de moi...

Je n'ai rien dit mais je l'attends au prochain tournant, quand il faudra prendre une décision, je lui dirai "fais ce que tu veux, mais ne mets pas cela sur mon dos, dis le toi même"... car devant les autres, il semble quelqu"un de tellement "bon" "aimant" et qui me laisse faire tout ce que je veux.

Oui, ce qui m'a toujours retenu, je crois que c'est la grâce du mariage, ce n'est pas qu'une "cérémonie", c'est un véritable sacrement que je pense Dieu bénit.

Bonne journée et bon courage