oh! mes frères mon cœur est grandement attristé et je pleure. parceque le pape Francois se comporte comme un faux prophète: il dit que l 'enfer n 'existe . visitez vous même le lien suivant et dites moi qu 'allons nous devenir. http://collerlapays.com/lenfer-nexiste-pas-et-adam-et-eve-nont-jamais-existe-selon-le-pape-francois/2/
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osecour?
Feukeng willy- Messages : 22
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Idéal : être et mourir en état de grâce.
Saint intercesseur : saint François d 'assise; sainte Brigitte ;saint Bernard ;sainte Faustine ;la Reine du ciel; saint Angèl de Foligno; mon saint ange gardien.
- Message n°1
osecour?
Big coco- Messages : 58
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- Message n°2
Re: osecour?
http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Archives/Documentation-catholique-n-2414/Benoit-XVI-et-le-creationnisme-2013-04-16-948209
Dès 1968, le P. Joseph Ratzinger, professeur de théologie, a formulé sa pensée en écrivant que « la théorie de l'évolution ne supprime pas la foi ; elle ne la confirme pas non plus. Mais elle la pousse à se comprendre plus profondément, et à aider ainsi l'être humain à se comprendre et à devenir de plus en plus ce qu'il est : l'être qui, dans l'éternité, doit dire “tu” à Dieu ». Le P. Ratzinger articule ainsi évolution et création comme il le fera plus tard dans un cycle de quatre homélies sur le livre de la Genèse en 1981. Tout juste élu Pape, il affirmera : « Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l'évolution. Chacun de nous est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire » (1). Benoît XVI ne rejette pas la théorie de l'évolution mais l'idée d'une existence irrationnelle et insensée, seul fruit du hasard. Lors d'un séminaire à Castelgandolfo en septembre 2006, il a objecté au créationnisme et à ceux qui veulent séparer radicalement la foi et la science que « Dieu est trop grand pour pouvoir se glisser dans les questions laissées ouvertes par la théorie de l'évolution ».
Il ne faut donc pas pleurer. Adam et Eve relève du mythe qui fut nécessaire, parce qu'il a joué son rôle d'incarnation du spirituel dans l'Histoire des hommes où Dieu s'est manifesté et se manifeste toujour en y prenant fait et cause.
Big coco.
Dès 1968, le P. Joseph Ratzinger, professeur de théologie, a formulé sa pensée en écrivant que « la théorie de l'évolution ne supprime pas la foi ; elle ne la confirme pas non plus. Mais elle la pousse à se comprendre plus profondément, et à aider ainsi l'être humain à se comprendre et à devenir de plus en plus ce qu'il est : l'être qui, dans l'éternité, doit dire “tu” à Dieu ». Le P. Ratzinger articule ainsi évolution et création comme il le fera plus tard dans un cycle de quatre homélies sur le livre de la Genèse en 1981. Tout juste élu Pape, il affirmera : « Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l'évolution. Chacun de nous est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire » (1). Benoît XVI ne rejette pas la théorie de l'évolution mais l'idée d'une existence irrationnelle et insensée, seul fruit du hasard. Lors d'un séminaire à Castelgandolfo en septembre 2006, il a objecté au créationnisme et à ceux qui veulent séparer radicalement la foi et la science que « Dieu est trop grand pour pouvoir se glisser dans les questions laissées ouvertes par la théorie de l'évolution ».
Il ne faut donc pas pleurer. Adam et Eve relève du mythe qui fut nécessaire, parce qu'il a joué son rôle d'incarnation du spirituel dans l'Histoire des hommes où Dieu s'est manifesté et se manifeste toujour en y prenant fait et cause.
Big coco.
tous artisans de paix- Messages : 1955
Date d'inscription : 20/01/2016
Idéal : Cheminer avec le Seigneur
- Message n°3
Re: osecour?
Bonjour @Feukeng willy
Le pape François n'a jamais dit qu'Adam et Eve n'ont pas existé, ni que l'enfer n'existe pas. Cette information est une fausse information, qui circule sur internet depuis plus de 2 ans.
C'est ce qu'on appelle un "hoax" ou encore une "intox", c'est à dire une fausse information, un canular.
Vous pouvez vérifier ici: http://fawkes-news.blogspot.fr/2014/01/hoax-le-pape-na-jamais-dit-que-lenfer.html
Le pape François parle beaucoup de l'enfer.
En mars 2014, il avait rappelé à l'ordre les mafieux en leur disant qu'ils devaient se repentir, pour éviter d'aller en enfer. Il leur avait dit: "Ce pouvoir ensanglanté, vous ne pourrez pas l’emporter avec vous dans l’au-delà. Il est encore temps de ne pas finir en enfer"
Voir ici: http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-lance-un-appel-aux-mafieux-2014-03-22-1124220
Encore tout récemment, le pape a évoqué l'enfer: il a parlé de l'enfer et de ceux qui disent: "Mais c'est juste pour nous faire peur". Et le pape répond: non, c'est la vérité! c'est une possibilité:
« Je me souviens que, enfant, quand j’allais au catéchisme, on nous enseignait quatre choses : la mort, le jugement, l’enfer, la gloire. Après le jugement, il y a cette possibilité. «Mais, mon Père, c’est pour nous faire peur ...- Non, c’est la vérité! Si tu ne prends pas soin de ton cœur, si le Seigneur est avec toi mais que toi tu vis toujours éloigné du Seigneur, peut-être qu’il y a un danger, le danger de continuer à s’éloigner ainsi du Seigneur pour l'éternité». Et «ça c’est très horrible! »
Voir ici: http://fr.radiovaticana.va/news/2016/11/25/sainte-marthe_la_damnation_est_l%C3%A9loignement_de_dieu/1274794
Il a aussi parlé de ceux qui font le choix de se couper de Dieu pour l'éternité:
Voir ici: http://fr.radiovaticana.va/news/2016/11/25/sainte-marthe_la_damnation_est_l%C3%A9loignement_de_dieu/1274794
Bref, méfiez-vous, il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur internet.
Amitiés
Le pape François n'a jamais dit qu'Adam et Eve n'ont pas existé, ni que l'enfer n'existe pas. Cette information est une fausse information, qui circule sur internet depuis plus de 2 ans.
C'est ce qu'on appelle un "hoax" ou encore une "intox", c'est à dire une fausse information, un canular.
Vous pouvez vérifier ici: http://fawkes-news.blogspot.fr/2014/01/hoax-le-pape-na-jamais-dit-que-lenfer.html
Le pape François parle beaucoup de l'enfer.
En mars 2014, il avait rappelé à l'ordre les mafieux en leur disant qu'ils devaient se repentir, pour éviter d'aller en enfer. Il leur avait dit: "Ce pouvoir ensanglanté, vous ne pourrez pas l’emporter avec vous dans l’au-delà. Il est encore temps de ne pas finir en enfer"
Voir ici: http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-lance-un-appel-aux-mafieux-2014-03-22-1124220
Encore tout récemment, le pape a évoqué l'enfer: il a parlé de l'enfer et de ceux qui disent: "Mais c'est juste pour nous faire peur". Et le pape répond: non, c'est la vérité! c'est une possibilité:
« Je me souviens que, enfant, quand j’allais au catéchisme, on nous enseignait quatre choses : la mort, le jugement, l’enfer, la gloire. Après le jugement, il y a cette possibilité. «Mais, mon Père, c’est pour nous faire peur ...- Non, c’est la vérité! Si tu ne prends pas soin de ton cœur, si le Seigneur est avec toi mais que toi tu vis toujours éloigné du Seigneur, peut-être qu’il y a un danger, le danger de continuer à s’éloigner ainsi du Seigneur pour l'éternité». Et «ça c’est très horrible! »
Voir ici: http://fr.radiovaticana.va/news/2016/11/25/sainte-marthe_la_damnation_est_l%C3%A9loignement_de_dieu/1274794
Il a aussi parlé de ceux qui font le choix de se couper de Dieu pour l'éternité:
Voir ici: http://fr.radiovaticana.va/news/2016/11/25/sainte-marthe_la_damnation_est_l%C3%A9loignement_de_dieu/1274794
Bref, méfiez-vous, il y a beaucoup de fausses informations qui circulent sur internet.
Amitiés
_________________
"Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu!"
"Procurer la paix à quelqu'un, voilà une des plus grandes joies qu'il nous soit donné de vivre. Nous rencontrons souvent des êtres angoissés, inquiets du lendemain, torturés par le remords, englués dans un conflit, rongés par une maladie sans espoir de guérison. Nous pouvons les aider à se pacifier, par un regard, une simple présence, un toucher, une parole" (Père Guy GILBERT, "Jésus, un regard d'amour")
tous artisans de paix- Messages : 1955
Date d'inscription : 20/01/2016
Idéal : Cheminer avec le Seigneur
- Message n°4
Re: osecour?
Bonjour @Big Coco,
Dans l'article, il est question de la possibilité éventuelle d'articuler une certaine idée d'évolution avec la création du monde par Dieu.
Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que l'histoire d'Adam et Eve soit un mythe, dans le sens où nous croyons bel et bien dans le péché originel commis par l'Homme et dans ses conséquences, pour la création.
Source: http://qe.catholique.org/a-l-affiche/7243-7-grandes-verites-sur-adam-et-eve
Mais c'est un sujet dont @Emmanuel saurait mieux vous parler que moi.
Amitiés
Big coco a écrit:Adam et Eve relève du mythe qui fut nécessaire, parce qu'il a joué son rôle d'incarnation du spirituel dans l'Histoire des hommes où Dieu s'est manifesté et se manifeste toujour en y prenant fait et cause.
Dans l'article, il est question de la possibilité éventuelle d'articuler une certaine idée d'évolution avec la création du monde par Dieu.
Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que l'histoire d'Adam et Eve soit un mythe, dans le sens où nous croyons bel et bien dans le péché originel commis par l'Homme et dans ses conséquences, pour la création.
1- Adam et Ève ont-ils vraiment existé ?
Oui, et c’est même un dogme de foi (DENZINGER : Magistère pour l’Eglise, nº 787-792).
L’Église affirme qu’Adam et Eve ont vraiment existé, qu’ils sont nos premiers parents « humains » et que, avant d’avoir commis le péché originel, ils étaient dans un état de « sainteté et de justice originelle » (Concile de Trente : DS 1511) : ils jouissaient de l’amitié de Dieu ; ils ne pouvaient ni souffrir, ni mourir ; le monde leur était soumis ; dans leur cœur régnait une parfaite harmonie. (CEC 374 - 379)
Comment s’appelaient-ils vraiment ? Personne ne le sait. Mais le second récit de la Genèse ne doit pas être interprété comme un récit poétique dans lequel ce couple représenterait « toute l’humanité » et leur péché « tous nos péchés » (CEC 390 ; voir aussi Humani Generis 30).
En 1966, lors d’un Symposium de théologie sur « le Péché originel et les sciences naturelles modernes », le Pape Paul VI a condamné sévèrement les théologiens qui « partant du préjugé du polygénisme, nient, plus ou moins clairement, que le péché duquel proviennent tant de maux pour l’humanité, ait été avant tout la désobéissance d’Adam, le premier homme ». Car cela reviendrait à dire que Dieu a fait l’homme mal. Et cela diminuerait considérablement le sens de la rédemption opérée par le Christ (CEC 389). La foi nous dit avec certitude que Dieu est la source de tout bien. Sa Création était parfaite. Le mal provient du péché originel.
2- Adam et Ève avaient-ils un nombril ?
Autrement dit : Adam et Ève ont-ils eu des parents (évolution) ou ont-ils été créés directement par Dieu (créationnisme) ? L’Église n’a pas tranché. Nous ne le saurons définitivement qu’au ciel.
La foi nous enseigne que si Dieu est Tout-Puissant, il a pu faire l’homme « à part », c’est-à-dire hors du circuit de l’évolution. Il est néanmoins probable qu’Adam et Ève aient été enfantés par le dernier « chaînon » de l’évolution, c’est-à-dire par une espèce très semblable à l’homme, mais dans laquelle Dieu n’avait pas encore insufflé une âme spirituelle... Cependant, l’intervention directe de Dieu est absolument nécessaire pour la création de l’homme, tant du premier dans le temps (Adam) que pour chacun d’entre nous (à la conception) : l’âme humaine ne peut provenir de la matière.
Certains pensent que ces données contredisent la science. Ceux qui affirment cela devraient jeter un coup d’œil sur ce que disent certains scientifiques des plus hautes instances académiques comme Michael Denton, professeur à l’université d’Otago et ancien directeur du centre de génétique de Sydney, Rémy Chauvin, professeur émérite á la Sorbonne et ancien Maître de recherche au CNRS en biologie ou encore le professeur Jérôme Lejeune†, qui a découvert la Trisomie 21.
Notez bien : ces scientifiques ne nient pas la théorie de l’évolution, mais l’évolutionnisme : une évolution linéaire qui marche à coup de hasard et de sélection naturelle. Celle-ci peut justifier éventuellement des petites évolutions sur des organismes simples (micro-évolution), mais ne peut pas expliquer la formation des organismes complexes (macro-évolution) qui exige un nombre incalculable de mutations génétiques pour chaque évolution positive.
C’est pourquoi de nombreux scientifiques pensent aujourd’hui que l’évolution n’est pas linéaire, mais saltatoire. Le problème, c’est que cette théorie de l’évolution « qui fait des sauts » ne plait guère à certaines idéologies athées. On se demande pourquoi...
3- Les parents d’Adam étaient-ils des hommes ?
Le texte de la Genèse précise qu’à l’heure de créer l’homme, Dieu a pris de « la poussière du sol » pour la modeler, avant « d’insuffler dans ses narines une haleine de vie ». (Gn 2, 7). Cette « poussière du sol », que d’autres Bibles traduisent comme « glaise » ou tout simplement « terre », pourrait signifier d’une façon imagée que nos premiers parents ont été créés à partir d’une matière préexistante. Certains exégètes pensent que cette matière préexistante désigne le dernier chaînon de l’évolution avant l’apparition de l’homme. D’autres pensent qu’elle désigne le même Adam, avant de recevoir de Dieu l’âme spirituelle.
Source: http://qe.catholique.org/a-l-affiche/7243-7-grandes-verites-sur-adam-et-eve
Mais c'est un sujet dont @Emmanuel saurait mieux vous parler que moi.
Amitiés
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"Procurer la paix à quelqu'un, voilà une des plus grandes joies qu'il nous soit donné de vivre. Nous rencontrons souvent des êtres angoissés, inquiets du lendemain, torturés par le remords, englués dans un conflit, rongés par une maladie sans espoir de guérison. Nous pouvons les aider à se pacifier, par un regard, une simple présence, un toucher, une parole" (Père Guy GILBERT, "Jésus, un regard d'amour")
Big coco- Messages : 58
Date d'inscription : 17/09/2016
- Message n°5
Re: osecour?
http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1502092_Darwin
Il ne s'agit pas de l'enfer créé par les anges déchus; mais du créationnisme.
Il ne s'agit pas de l'enfer créé par les anges déchus; mais du créationnisme.
Le 15 février 2009 - (E.S.M.) - Benoît XVI reconnaît des aspects positifs à l’apport de Darwin à la science mais il critique fermement une théorie de l’évolution qui cache ses propres lacunes et ne veut pas voir les questions qui se posent au-delà des capacités méthodologiques de la science naturelle. |
La "nouvelle théorie de l'évolution"
Benoît XVI rejette la thèse du créationnisme
Dieu ou Darwin : un pseudo-combat par Marion Guében Baugniet
Le 15 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Depuis quelques mois, Darwin revient en force dans l’actualité. À la suite de consignes ministérielles, il se manifeste avec bruit et sans nuances dans les écoles. Avec pour effet de s’entendre interroger par des élèves de l’enseignement catholique : « Tu es pour qui ? Pour Dieu ou pour Darwin ?? » Récemment un professeur de l’ULB (Belgique) a amené son public au comble de l’hilarité en caricaturant les chrétiens confrontés à Adam, la pomme, le serpent. Que se passe-t-il ? Pourquoi cette soudaine agression des darwinistes autour d’un thème qui paraissait ne plus devoir générer de polémiques ? En réaction, semble-t-il, à des résurgences du créationnisme chez certains fondamentalistes aux États-Unis, l’Europe a cru devoir se mettre sur pied de guerre pour dénoncer une « menace de l’obscurantisme religieux contre la Science ». En fait, l’on s’aperçoit que l’évolution reste une question très controversée. Il n’est pas facile d’y voir clair, tant les amalgames et parfois la mauvaise foi sont fréquents en ces matières. Et le chrétien, qui ouvre sa Bible au chapitre de la Genèse, que lui faut-il comprendre ?
I. CRÉATION
Le récit de la Création par lequel s’ouvre l’Ancien Testament ne doit pas être pris au pied de la lettre. Le scribe, saisi d’une inspiration d’origine divine, a tenu à évoquer une vérité profonde et essentielle, en se servant d’images telles qu’elles parlent au peuple de son temps. Pour trouver la clé des événements bibliques, il est essentiel de recourir à une bonne exégèse sans jamais perdre de vue que les Écritures veillent à nous exposer le pourquoi des choses plutôt que le comment. La Bible veut nous dire essentiellement que Dieu est le créateur du monde et son sauveur. Il n’est donc pas de foi que Dieu ait créé le monde en six jours, comme la Genèse le raconte de façon métaphorique.
Et Mgr Léonard insiste à juste titre sur le fait que les créationnistes fondamentalistes rendent un très mauvais service à la philosophie, à la foi et à la théologie en s’en tenant au fixisme, c’est-à-dire la doctrine selon laquelle les animaux et les plantes ont été créés subitement et isolément par espèces fixes et immuables.
En d’autres termes, la création n’est pas une fabrication artisanale. Elle est avant tout une relation de dépendance originelle : les créatures reçoivent leur être (leur existence et leur essence) de Dieu comme la Source de tout être, mais dès lors que les lois de la Nature sont établies, Dieu peut agir par l’intermédiaire des causes naturelles. Et ce n’est donc pas à la création que s’oppose l’évolution, c’est au fixisme.
Creatio continua. Dieu n’agit pas seulement au point de départ. Il opère en permanence. Il nous tient tous en tout instant entre Ses mains en nous communiquant Son souffle. Si Dieu abandonnait la création, celle-ci retomberait aussitôt dans le néant. Saint Paul dit que Dieu « opère tout en tous » et « Il soutient tout l’Univers par sa Parole puissante. »
II. ÉVOLUTION
Au Ve siècle, saint Augustin déjà distinguait la création originelle par laquelle Dieu a fait toutes choses dans leurs raisons causales, et la création dans le cours des temps. Les raisons causales sont les virtualités déposées à l’origine dans les éléments du monde ; sous l’action de la Providence, ces virtualités produisent de nouvelles créatures, chacune en son temps.
Et en suivant la pensée de saint Thomas, au XIIIe siècle, on constate que l’idée de l’évolution peut d’une certaine manière aussi s’y intégrer.
a) Le darwinisme.
Déjà annoncé par le naturaliste français Lamarck, Charles Darwin, publie en 1859 De l’origine des espèces. Servi par un don exceptionnel de l’observation et déployant un zèle immense, Darwin a réalisé une œuvre qui restera prégnante dans l’histoire des idées, selon l’affirmation du cardinal Schönborn, peu suspect pourtant d’être un disciple forcené du darwinisme !
En développant sa théorie, Darwin a tenté de donner une explication mécaniste de l’évolution des espèces. Le mécanisme central en est la sélection naturelle (struggle for life) qui opère au niveau des populations en sélectionnant les individus les plus forts, les mieux adaptés à leur environnement. Il s’agirait d’un processus continu de transformations aléatoires au fil des âges allant de l’invertébré à l’homo sapiens. Au départ toutefois, Darwin n’avait aucune prétention philosophique. C’est à la suite de la violente polémique lancée contre lui par l’Église anglicane qu’il se met à radicaliser sa position, déclarant que l’homme est d’origine animale et qu’il n’y a pas de cause finaliste à son apparition. Il semble bien nier de ce fait le Dieu créateur. Encore qu’en d’autres circonstances, il le glorifie…
b) Le néo-darwinisme.
Enrichi par d’autres apports, dont la découverte de l’ADN en 1953, le néo-darwinisme devient une synthèse multidisciplinaire dans laquelle l’évolution part d’un fondement génétique, les mutations aléatoires, pour être ensuite passée au crible de la sélection naturelle. Mais ce modèle ignore le sens de l’évolution en ceci que tout changement est imprédictible. Autrement dit, l’homme n’a aucune raison d’être au monde. Il pourrait aussi bien régresser à l’état animal, disparaître,.... Exit tout sens métaphysique. C’est à partir des années 1960 que les idéologies vont se saisir du darwinisme pour en faire une arme de combat contre la croyance religieuse. La théorie dite synthétique de l’évolution deviendra la position dominante adoptée « officiellement » par la communauté scientifique internationale. Ses implications philosophiques déterminent pour une large part nos décisions en matière bioéthique, politique et sociale. Le plus surprenant est que personne ou presque ne semble plus s’apercevoir qu’il ne s’agit que d’une théorie.
Jean Staune, fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris, s’étonne de la virulence des néo-darwiniens comme de l’impossibilité à questionner leurs postulats. Pourtant il est un adepte convaincu de l’évolution tout en étant un chrétien convaincu. Or oser croire en Dieu peut suffire pour se faire rejeter par les tenants de Darwin dans le camp créationniste. D’où l’équivoque délibérément entretenue aujourd’hui dans l’enseignement scolaire sous couleur de sauver la jeunesse de l’obscurantisme. Largement relayée par les media, elle imprègne la pensée ambiante, sans oublier toute une sous-culture entretenant un chaos mental où opère la désinformation. L’exemple le plus percutant de cette docu-fiction est incontestablement L’Odyssée de l’espèce (2003) où des faits établis se mélangent avec des hypothèses plus ou moins étayées.
En fait, ce qui était, au départ, considéré comme une désaliénation (du créationnisme) par la science s’est transformé en scientisme dogmatique. En d’autres termes, les scientifiques athées ne veulent pas reconnaître que beaucoup de chrétiens, en plein accord avec leur foi, croient en l’évolution, et même une évolution scientifique, mais pas en tous points celle de Darwin ; ces scientifiques-là préfèrent répéter que tous les chrétiens sont des créationnistes fondamentalistes ou adeptes du fixisme.
c) De quelle évolution parle l’Église ?
C’est toute la question ! Tâchons d’y voir clair.
L’Église catholique rejette assez rapidement la théorie du darwinisme. En 1907, Pie X défend la théologie naturelle dans l’encyclique Pascendi Dominici gregis et condamne toute dépendance de la foi à l’égard de la raison critique. Bien que Pie XI ait résolument affirmé l’intérêt de l’Église pour la science en créant l’Observatoire du Vatican, il n’en faudra pas moins attendre Vatican II pour que l’Église fasse son aggiornamento en commençant par la réhabilitation de Teilhard de Chardin, grâce aussi au concours déterminant du Père de Lubac. Un nouveau seuil sera franchi avec Jean-Paul II lorsqu’il avancera en octobre 1996 : l’évolution est plus qu’une hypothèse. Il aura toutefois soin de préciser : « Mais plutôt que de la théorie de l’évolution, il convient de parler des théories de l’évolution. Cette pluralité tient d’une part à la diversité des explications qui ont été proposées au mécanisme de l’évolution, et d’autre part aux diverses philosophies auxquelles on se réfère […] Les théories de l’évolution qui, en fonction des philosophies qui les inspirent, considèrent l’esprit comme un simple épiphénomène de la matière, sont incompatibles avec la vérité de l’homme. Elles sont d’ailleurs incapables de fonder la dignité de la personne ».
Venons-en à Benoît XVI. Déjà en 1968, le cardinal Ratzinger tente de préciser l’apport de la science par rapport à la théologie. Sa position est alors très nettement avant-gardiste, tout en étant dans le fil de l’inspiration du Concile : « La théorie de l’évolution ne supprime pas la foi ; elle ne la confirme pas non plus. Mais elle la pousse à se comprendre elle-même plus profondément ». Et de faire référence à Teilhard de Chardin pour dépasser l’alternative radicale et simpliste entre matérialisme et spiritualisme, hasard et sens. En 1981, il reviendra avec force sur l’articulation entre évolution et création : deux approches qui se complètent et ne s’excluent pas. Il s’oppose nommément à Jacques Monod qui met à la place de la volonté divine, le hasard, la loterie censés nous avoir produits. Lors de l’accession de Benoît XVI au pontificat, les positions néo-darwinistes se sont encore durcies. Désormais, dans le langage de la majorité des scientifiques, le concept de l’évolution est devenu quasiment indissociable de la théorie du Chaos lequel aurait présidé à la genèse du cosmos. Lors de sa première homélie, le nouveau pape souligne que nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est d’abord le fruit d’une pensée de Dieu. Nous sommes tous et toutes aimés de Dieu dès notre conception. De plus en plus à ses yeux, s’il est bien entendu que l’évolution est compatible avec la création et avec la foi chrétienne, il est essentiel à présent de rejeter l’option d’une existence irrationnelle et insensée qui ne serait que le fruit du hasard, et d’une raison qui ne serait de ce fait qu’un produit de l’irrationalité. À la suite d’un séminaire sur ces questions, Benoît XVI en fait paraître les conclusions dans un ouvrage Création et l'évolution (avril 2007). Il y rejette la thèse du créationnisme (donc le fixisme) qui lui-même rejette la science. La position créationniste est basée sur une interprétation de la Bible que l’Église catholique ne partage pas. Toutefois, Benoît XVI n’adopte pas pleinement les revendications de la théorie de l’évolution telle que la conçoit Darwin. Et ceci pour plusieurs raisons que nous étudierons plus loin. Il reconnaît certes des aspects positifs à l’apport de Darwin à la science mais il critique fermement une théorie de l’évolution qui cache ses propres lacunes et ne veut pas voir les questions qui se posent au-delà des capacités méthodologiques de la science naturelle.
Pour dire un mot de l’Intelligent Design : l’appellation est bonne. Mais c’est le nom dont s’est emparé abusivement un courant néo-fondamentaliste américain. Et tant l’observatoire du Vatican que la communauté scientifique l’ont relégué à l’étage des pseudo-sciences et en ont dénoncé la méthodologie. C’est à un autre niveau que se situe Benoît XVI lorsqu’il affirme que le monde est né d’un processus d’évolution très complexe mais qu’au fond il est issu du Logos. Donc de la Raison. Dès lors « Création » signifie un progetto intelligente che è il cosmo (un projet, un plan intelligent qui est le cosmos).
Nos derniers papes n’ont cessé d’encourager les chercheurs à poursuivre leurs travaux : car la foi en Christ n’a rien à redouter de la Vérité.
III. ANNE DAMBRICOURT ET LES ÉVOLUTIONNISTES NON-DARWINIENS
Pierre Teilhard de Chardin, le grand mystique de l’Évolution ! Sans adhérer en tous points à ses vues, on ne peut qu’admirer la vision d’ensemble qu’il a eue de la science et de la foi chrétienne. Citons aussi, chacun selon son école, le grand paléontologue Conway Morris, le généticien américain Michaël Denton, le Prix Nobel suisse Werner Arber, P.-P. Grassé, ex-titulaire de la chaire de l’évolution à la Sorbonne, le Professeur Jérôme Lejeune, le scientifique bouddhiste Varela, etc..
La plus interpellante de ces paléontologues non-darwiniens d’aujourd’hui est sans conteste la Française, Anne Dambricourt-Malassé, avec sa découverte révolutionnaire. Chercheur au CNRS, qui propose un autre regard sur l’origine de l’homme. Le principe de l’évolution ? oui ! mais elle en explique le mécanisme par un phénomène interne à l’homme : « le moteur de l’évolution n’est donc pas extérieur, mais à l’intérieur de chacun de nous ». En étudiant l’évolution d’un os situé à la base du crâne, le sphénoïde, l’os le plus complexe et le plus différencié du crâne, A.D. a découvert qu'il subissait une torsion sur lui-même, toujours dans le même sens, à chaque saut d'espèce. Cette torsion s'accompagne de ce que la chercheuse nomme la « contraction cranio-faciale ». Cette étude, A.D. l'a menée en comparant les os crâniens des singes, petits et grands, anciens et contemporains, ceux de l'Australopithèque, de l'homo erectus, de l'homo habilis, du Néandertalien et de nous-mêmes, hommes de Cro-Magnon (homo sapiens). Soit des mesures sur 60 millions d'années, appliquées à tous les crânes d'hominiens disponibles !
Il y a 7 millions d’années, quand apparaît l’australopithèque bipède dont la mâchoire est beaucoup plus rentrée et le prognathisme moins développé, l’homme est déjà là en puissance. Plus la mâchoire rentre, plus cela tire sur la colonne vertébrale et plus l’homme se relève, ce qui génère la bipédie.
Chaque torsion supplémentaire du fameux os sphénoïde coïncide avec une restructuration complète du squelette en gestation, sans qu'il ne perde rien toutefois, de la logique organisationnelle générale propre à l'espèce qui lui donne naissance. À chaque saut d'espèce, c'est un être totalement inédit, restructuré de la tête aux pieds, qui voit le jour, restructuration basée sur l'architecture du squelette de l'espèce précédente. Ainsi cette restructuration serait-elle la marque d'un mouvement, ce qui fait dire à A.D. que l'homme est un processus en cours, qui se développe en dedans de l’homme. Autrement dit, l'évolution existe bien mais elle n'est pas seulement le fruit d'une adaptation de l'homme au milieu extérieur. Car l'os sphénoïde n'a aucune raison de subir une torsion sur lui-même par adaptation de l'homme à un milieu spécifique. Le phénomène métamorphique ne peut se produire qu'au stade de l'embryon. Pour que l’homo sapiens fasse son apparition, il a fallu qu'il soit enfanté par une mère qui n'était pas homo sapiens, mais à son stade précédent. Ici, l'évolution est bien un processus intérieur, au fonctionnement observable, mais aux causes inexpliquées : « Chaque fois que l'on franchit une étape au cours de l'évolution, c'est que l'embryon a su intégrer un flot d'instabilité de façon harmonieuse et non chaotique, en conservant la logique de la refonte embryonnaire ».
Les crânes ont révélé à A.D.que l’hominisation s’inscrit dans une logique chronologique stable, extrêmement têtue, et qui, des premiers singes, mène droit au cerveau pensant en déroulant le fil d’Ariane d’un processus évolutif qui ne doit rien au hasard. La contraction croissante de la base du crâne est toujours suivie d’une complexification du cerveau (donc intelligence accrue). Pour elle, les « sauts » d’une espèce à l’autre pourraient être assimilés à des créations successives, intégrées dans une même trajectoire évolutive, soumise à des « attracteurs ».
Selon Jean Staune, Anne Dambricourt est la seule qui permet de concilier la continuité biologique propre à l’évolution et la rupture entre l’homme et l’animal.
Les chaînons manquants ?
L’évolution due à l’adaptation aux fluctuations de l’environnement selon Darwin serait-elle donc non fondée ? A.D. répond qu’il faut distinguer. La micro évolution darwinienne explique en gros comment, à l’intérieur d’un même plan, on se promène d’une variété à l’autre. Mais seulement au sein d’une même espèce. Comment passe-t-on d’un plan d’ensemble à un autre plan d’ensemble ? Quid de cette continuité voulue par la logique de l’évolution darwinienne ? Avec beaucoup d’honnêteté, Charles Darwin exprime son incompréhension : « Pourquoi donc chaque formation géologique, dans chacune des couches qui la compose, ne grouille-t-elle pas de formes intermédiaires ? La géologie ne révèle aucunement une série organique bien graduée, et c’est en cela peut-être que consiste l’objection la plus sérieuse qu’on puisse faire à ma théorie. » Il est évidemment question ici des célèbres chaînons manquants. S’il est vrai que tout a évolué à partir d’un premier germe, il devrait alors y avoir d’innombrables stades intermédiaires. On ne les trouve pas. Comment se fait-il que les néo-darwiniens, manifestement moins honnêtes que leur maître, cherchent à ignorer cette incontournable réalité.
La théorie du Chaos. Le Néandertalien : une erreur du hasard ?
AD ne nie pas la réalité du chaos. Elle en dénonce l’utilisation et la généralisation abusives. Il y a selon elle une logique qui se déploie imperturbablement à travers le halo du hasard, et elle ajoute : on pourrait même dire une logique qui se nourrit du hasard.
En matière d’évolution, le chaos peut certes intervenir. Cela se passe il y a quelque cent vingt mille ans. Brusquement apparaît en Europe un être totalement imprédictible : le Néandertalien. Son os sphénoïde, au lieu de se contracter comme à chaque saut d’espèce, s’allonge. En écho, la face se projette vers l’avant et le front s’affaisse. Le cerveau grossit, oui, mais son drainage sanguin régresse. Il a une énorme langue et pousse sans doute des cris puissants, mais peut-il seulement articuler des mots clairs ? Ce n’est pas du tout certain.
Bref, toutes les corrélations se sont rompues entre les tissus. Le chaos s’est introduit dans le jeu. Le Néandertalien disparaîtra sans descendance. Disparition qui plonge la communauté scientifique dans une immense perplexité. De même que l’absence de croisement entre la population de Néandertal et celle de Cro-Magnon, qui cependant ont cohabité pendants des millénaires. Il s’agit donc bien de deux espèces distinctes.
C’est alors ici une fluctuation chaotique ? Oui, répond A.D., mais elle fait remarquer : chaotique par rapport à une logique qui, elle, est prédictible. En effet, on pouvait prévoir que si un nouveau plan devait émerger, il y aurait une contraction cranio-faciale intensifiée, un front haut au stade adulte, des lobes frontaux plus développés, des méninges mieux oxygénées, un appareil phonatoire favorisé par la verticalisation de l’ensemble, une meilleure capacité à prononcer des phrases (ce qui consomme beaucoup d’oxygène), une conscience symbolique plus élevée, une meilleure maîtrise de son milieu… Voilà ce qu’on aurait prédit. Et c’est ce qui est arrivé : notre ancêtre Cro-Magnon était donc attendu.
Anne Dambricourt est loin de prétendre qu’elle a élucidé tout le mystère. Mais grâce à son patient travail de scientifique intuitive et pointue, elle a enrichi l’approche de la genèse de l’être humain d’un apport impressionnant. De « saut » en « saut », elle a retracé le fil menant au sapiens, dont les propriétés émergentes sont la conscience et la quête de Sens. Ce qui, pour nombre de scientifiques du jour, est insupportable. Car puisqu’ils postulent que l’homme est né du hasard et qu’ils nient tout sens à son évolution, cet homme pourrait tout aussi bien régresser, voire disparaître. Tandis que si l’homme est prédictible, et que son apparition s’inscrit dans l’évolution évoquée ci-dessus, il y a forcément une cause finaliste à son origine, une programmation, un projet intelligent.
Un dernier mot au sujet d’Anne Dambricourt. Il serait temps que la communauté scientifique cesse d’incriminer la chrétienne pour disqualifier la scientifique car, indifférente à la foi au départ, c’est son travail de paléontologue qui l’a menée à rencontrer Teilhard de Ch. Personnalité courageuse, et forte des faits concrets qui étayent sa thèse, elle fait face au tollé de ses détracteurs (moins nombreux cependant aujourd’hui). Peu lui importe le risque de retombées négatives sur sa carrière. Ce qui lui fait souci, c’est qu’elle subodore la nature philosophique de la motivation sous-jacente de ses opposants. Beaucoup de leaders intellectuels et scientifiques vont jusqu’à nier la possibilité même de se poser des questions sur le Sens. Comme si l’on pouvait nier cela rationnellement ! Les directions d’avenir nous sont accessibles, le Sens pas encore. Sa négation est une très grave mutilation de la nature humaine.
CONCLUSION
Comment conclure… alors que le champ des spéculations est illimité, qu’il continue à générer des tonnes de commentaires controversés et que, si l’homme, tout sapiens soit-il, poursuit vaille que vaille son travail de défrichement, il ne peut toujours capter de l’ineffable Vérité que des lueurs ?
Attachons-nous plutôt aux pas de notre Pape Benoît XVI en précisant un point de son approche. Si le pape rejette avec force le concept du hasard comme cause première de la création, il ne l’exclut pas de façon absolue. Si bien que, « moyennant l’hypothèse de la subsomption du chaos par l’ordre, ou du hasard par la raison, le Saint-Père peut ainsi espérer réconcilier à la manière de Teilhard de Chardin la raison théologique et la raison scientifique » (V.Aucante) Dans une homélie à la veillée pascale (2006), loin de rejeter l’évolution et ses opérations, Benoît XVI considérera même que l’évolution permet de saisir analogiquement la résurrection et la formation de l’homme nouveau : « La résurrection du Christ est la plus grande « mutation », le saut absolument le plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements : un saut d’un ordre complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire ».
Bibliographie
- Charles DARWIN, De l’origine des espèces, 1859
- Episcopat allemand, La foi de l’Église, catéchisme pour adultes
- cardinal Christoph SCHÖNBORN, Hasard ou plan de Dieu , 2007
- Mgr A.-M. LÉONARD aborde ce sujet dans les Communications du Diocèse de Namur, nov. 2007, pp. 339-444
- Vincent AUCANTE, Création et évolution : la pensée de Benoît XVI » , NRT n°130, 2008
- Anne DAMBRICOURT-MALASSÉ, Le cerveau de l’évolution, entretien
- http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=444
- Anne DAMBRICOURT-MALASSÉ, La logique de l’évolution, entretien
- http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=508
La bataille de l’évolution, La Nef n° 170, avril 2006
La fin du néo-darwinisme , La Nef n° 185, septembre 2007
D’où vient l’homme ? Famille Chrétienne n°1563, 4 janvier 2008
Marion Guében Baugniet
64, av. Joséphine-Charlotte
1330 RIXENSART (Belgique)
I. CRÉATION
Le récit de la Création par lequel s’ouvre l’Ancien Testament ne doit pas être pris au pied de la lettre. Le scribe, saisi d’une inspiration d’origine divine, a tenu à évoquer une vérité profonde et essentielle, en se servant d’images telles qu’elles parlent au peuple de son temps. Pour trouver la clé des événements bibliques, il est essentiel de recourir à une bonne exégèse sans jamais perdre de vue que les Écritures veillent à nous exposer le pourquoi des choses plutôt que le comment. La Bible veut nous dire essentiellement que Dieu est le créateur du monde et son sauveur. Il n’est donc pas de foi que Dieu ait créé le monde en six jours, comme la Genèse le raconte de façon métaphorique.
Et Mgr Léonard insiste à juste titre sur le fait que les créationnistes fondamentalistes rendent un très mauvais service à la philosophie, à la foi et à la théologie en s’en tenant au fixisme, c’est-à-dire la doctrine selon laquelle les animaux et les plantes ont été créés subitement et isolément par espèces fixes et immuables.
En d’autres termes, la création n’est pas une fabrication artisanale. Elle est avant tout une relation de dépendance originelle : les créatures reçoivent leur être (leur existence et leur essence) de Dieu comme la Source de tout être, mais dès lors que les lois de la Nature sont établies, Dieu peut agir par l’intermédiaire des causes naturelles. Et ce n’est donc pas à la création que s’oppose l’évolution, c’est au fixisme.
Creatio continua. Dieu n’agit pas seulement au point de départ. Il opère en permanence. Il nous tient tous en tout instant entre Ses mains en nous communiquant Son souffle. Si Dieu abandonnait la création, celle-ci retomberait aussitôt dans le néant. Saint Paul dit que Dieu « opère tout en tous » et « Il soutient tout l’Univers par sa Parole puissante. »
II. ÉVOLUTION
Au Ve siècle, saint Augustin déjà distinguait la création originelle par laquelle Dieu a fait toutes choses dans leurs raisons causales, et la création dans le cours des temps. Les raisons causales sont les virtualités déposées à l’origine dans les éléments du monde ; sous l’action de la Providence, ces virtualités produisent de nouvelles créatures, chacune en son temps.
Et en suivant la pensée de saint Thomas, au XIIIe siècle, on constate que l’idée de l’évolution peut d’une certaine manière aussi s’y intégrer.
a) Le darwinisme.
Déjà annoncé par le naturaliste français Lamarck, Charles Darwin, publie en 1859 De l’origine des espèces. Servi par un don exceptionnel de l’observation et déployant un zèle immense, Darwin a réalisé une œuvre qui restera prégnante dans l’histoire des idées, selon l’affirmation du cardinal Schönborn, peu suspect pourtant d’être un disciple forcené du darwinisme !
En développant sa théorie, Darwin a tenté de donner une explication mécaniste de l’évolution des espèces. Le mécanisme central en est la sélection naturelle (struggle for life) qui opère au niveau des populations en sélectionnant les individus les plus forts, les mieux adaptés à leur environnement. Il s’agirait d’un processus continu de transformations aléatoires au fil des âges allant de l’invertébré à l’homo sapiens. Au départ toutefois, Darwin n’avait aucune prétention philosophique. C’est à la suite de la violente polémique lancée contre lui par l’Église anglicane qu’il se met à radicaliser sa position, déclarant que l’homme est d’origine animale et qu’il n’y a pas de cause finaliste à son apparition. Il semble bien nier de ce fait le Dieu créateur. Encore qu’en d’autres circonstances, il le glorifie…
b) Le néo-darwinisme.
Enrichi par d’autres apports, dont la découverte de l’ADN en 1953, le néo-darwinisme devient une synthèse multidisciplinaire dans laquelle l’évolution part d’un fondement génétique, les mutations aléatoires, pour être ensuite passée au crible de la sélection naturelle. Mais ce modèle ignore le sens de l’évolution en ceci que tout changement est imprédictible. Autrement dit, l’homme n’a aucune raison d’être au monde. Il pourrait aussi bien régresser à l’état animal, disparaître,.... Exit tout sens métaphysique. C’est à partir des années 1960 que les idéologies vont se saisir du darwinisme pour en faire une arme de combat contre la croyance religieuse. La théorie dite synthétique de l’évolution deviendra la position dominante adoptée « officiellement » par la communauté scientifique internationale. Ses implications philosophiques déterminent pour une large part nos décisions en matière bioéthique, politique et sociale. Le plus surprenant est que personne ou presque ne semble plus s’apercevoir qu’il ne s’agit que d’une théorie.
Jean Staune, fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris, s’étonne de la virulence des néo-darwiniens comme de l’impossibilité à questionner leurs postulats. Pourtant il est un adepte convaincu de l’évolution tout en étant un chrétien convaincu. Or oser croire en Dieu peut suffire pour se faire rejeter par les tenants de Darwin dans le camp créationniste. D’où l’équivoque délibérément entretenue aujourd’hui dans l’enseignement scolaire sous couleur de sauver la jeunesse de l’obscurantisme. Largement relayée par les media, elle imprègne la pensée ambiante, sans oublier toute une sous-culture entretenant un chaos mental où opère la désinformation. L’exemple le plus percutant de cette docu-fiction est incontestablement L’Odyssée de l’espèce (2003) où des faits établis se mélangent avec des hypothèses plus ou moins étayées.
En fait, ce qui était, au départ, considéré comme une désaliénation (du créationnisme) par la science s’est transformé en scientisme dogmatique. En d’autres termes, les scientifiques athées ne veulent pas reconnaître que beaucoup de chrétiens, en plein accord avec leur foi, croient en l’évolution, et même une évolution scientifique, mais pas en tous points celle de Darwin ; ces scientifiques-là préfèrent répéter que tous les chrétiens sont des créationnistes fondamentalistes ou adeptes du fixisme.
c) De quelle évolution parle l’Église ?
C’est toute la question ! Tâchons d’y voir clair.
L’Église catholique rejette assez rapidement la théorie du darwinisme. En 1907, Pie X défend la théologie naturelle dans l’encyclique Pascendi Dominici gregis et condamne toute dépendance de la foi à l’égard de la raison critique. Bien que Pie XI ait résolument affirmé l’intérêt de l’Église pour la science en créant l’Observatoire du Vatican, il n’en faudra pas moins attendre Vatican II pour que l’Église fasse son aggiornamento en commençant par la réhabilitation de Teilhard de Chardin, grâce aussi au concours déterminant du Père de Lubac. Un nouveau seuil sera franchi avec Jean-Paul II lorsqu’il avancera en octobre 1996 : l’évolution est plus qu’une hypothèse. Il aura toutefois soin de préciser : « Mais plutôt que de la théorie de l’évolution, il convient de parler des théories de l’évolution. Cette pluralité tient d’une part à la diversité des explications qui ont été proposées au mécanisme de l’évolution, et d’autre part aux diverses philosophies auxquelles on se réfère […] Les théories de l’évolution qui, en fonction des philosophies qui les inspirent, considèrent l’esprit comme un simple épiphénomène de la matière, sont incompatibles avec la vérité de l’homme. Elles sont d’ailleurs incapables de fonder la dignité de la personne ».
Venons-en à Benoît XVI. Déjà en 1968, le cardinal Ratzinger tente de préciser l’apport de la science par rapport à la théologie. Sa position est alors très nettement avant-gardiste, tout en étant dans le fil de l’inspiration du Concile : « La théorie de l’évolution ne supprime pas la foi ; elle ne la confirme pas non plus. Mais elle la pousse à se comprendre elle-même plus profondément ». Et de faire référence à Teilhard de Chardin pour dépasser l’alternative radicale et simpliste entre matérialisme et spiritualisme, hasard et sens. En 1981, il reviendra avec force sur l’articulation entre évolution et création : deux approches qui se complètent et ne s’excluent pas. Il s’oppose nommément à Jacques Monod qui met à la place de la volonté divine, le hasard, la loterie censés nous avoir produits. Lors de l’accession de Benoît XVI au pontificat, les positions néo-darwinistes se sont encore durcies. Désormais, dans le langage de la majorité des scientifiques, le concept de l’évolution est devenu quasiment indissociable de la théorie du Chaos lequel aurait présidé à la genèse du cosmos. Lors de sa première homélie, le nouveau pape souligne que nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est d’abord le fruit d’une pensée de Dieu. Nous sommes tous et toutes aimés de Dieu dès notre conception. De plus en plus à ses yeux, s’il est bien entendu que l’évolution est compatible avec la création et avec la foi chrétienne, il est essentiel à présent de rejeter l’option d’une existence irrationnelle et insensée qui ne serait que le fruit du hasard, et d’une raison qui ne serait de ce fait qu’un produit de l’irrationalité. À la suite d’un séminaire sur ces questions, Benoît XVI en fait paraître les conclusions dans un ouvrage Création et l'évolution (avril 2007). Il y rejette la thèse du créationnisme (donc le fixisme) qui lui-même rejette la science. La position créationniste est basée sur une interprétation de la Bible que l’Église catholique ne partage pas. Toutefois, Benoît XVI n’adopte pas pleinement les revendications de la théorie de l’évolution telle que la conçoit Darwin. Et ceci pour plusieurs raisons que nous étudierons plus loin. Il reconnaît certes des aspects positifs à l’apport de Darwin à la science mais il critique fermement une théorie de l’évolution qui cache ses propres lacunes et ne veut pas voir les questions qui se posent au-delà des capacités méthodologiques de la science naturelle.
Pour dire un mot de l’Intelligent Design : l’appellation est bonne. Mais c’est le nom dont s’est emparé abusivement un courant néo-fondamentaliste américain. Et tant l’observatoire du Vatican que la communauté scientifique l’ont relégué à l’étage des pseudo-sciences et en ont dénoncé la méthodologie. C’est à un autre niveau que se situe Benoît XVI lorsqu’il affirme que le monde est né d’un processus d’évolution très complexe mais qu’au fond il est issu du Logos. Donc de la Raison. Dès lors « Création » signifie un progetto intelligente che è il cosmo (un projet, un plan intelligent qui est le cosmos).
Nos derniers papes n’ont cessé d’encourager les chercheurs à poursuivre leurs travaux : car la foi en Christ n’a rien à redouter de la Vérité.
III. ANNE DAMBRICOURT ET LES ÉVOLUTIONNISTES NON-DARWINIENS
Pierre Teilhard de Chardin, le grand mystique de l’Évolution ! Sans adhérer en tous points à ses vues, on ne peut qu’admirer la vision d’ensemble qu’il a eue de la science et de la foi chrétienne. Citons aussi, chacun selon son école, le grand paléontologue Conway Morris, le généticien américain Michaël Denton, le Prix Nobel suisse Werner Arber, P.-P. Grassé, ex-titulaire de la chaire de l’évolution à la Sorbonne, le Professeur Jérôme Lejeune, le scientifique bouddhiste Varela, etc..
La plus interpellante de ces paléontologues non-darwiniens d’aujourd’hui est sans conteste la Française, Anne Dambricourt-Malassé, avec sa découverte révolutionnaire. Chercheur au CNRS, qui propose un autre regard sur l’origine de l’homme. Le principe de l’évolution ? oui ! mais elle en explique le mécanisme par un phénomène interne à l’homme : « le moteur de l’évolution n’est donc pas extérieur, mais à l’intérieur de chacun de nous ». En étudiant l’évolution d’un os situé à la base du crâne, le sphénoïde, l’os le plus complexe et le plus différencié du crâne, A.D. a découvert qu'il subissait une torsion sur lui-même, toujours dans le même sens, à chaque saut d'espèce. Cette torsion s'accompagne de ce que la chercheuse nomme la « contraction cranio-faciale ». Cette étude, A.D. l'a menée en comparant les os crâniens des singes, petits et grands, anciens et contemporains, ceux de l'Australopithèque, de l'homo erectus, de l'homo habilis, du Néandertalien et de nous-mêmes, hommes de Cro-Magnon (homo sapiens). Soit des mesures sur 60 millions d'années, appliquées à tous les crânes d'hominiens disponibles !
Il y a 7 millions d’années, quand apparaît l’australopithèque bipède dont la mâchoire est beaucoup plus rentrée et le prognathisme moins développé, l’homme est déjà là en puissance. Plus la mâchoire rentre, plus cela tire sur la colonne vertébrale et plus l’homme se relève, ce qui génère la bipédie.
Chaque torsion supplémentaire du fameux os sphénoïde coïncide avec une restructuration complète du squelette en gestation, sans qu'il ne perde rien toutefois, de la logique organisationnelle générale propre à l'espèce qui lui donne naissance. À chaque saut d'espèce, c'est un être totalement inédit, restructuré de la tête aux pieds, qui voit le jour, restructuration basée sur l'architecture du squelette de l'espèce précédente. Ainsi cette restructuration serait-elle la marque d'un mouvement, ce qui fait dire à A.D. que l'homme est un processus en cours, qui se développe en dedans de l’homme. Autrement dit, l'évolution existe bien mais elle n'est pas seulement le fruit d'une adaptation de l'homme au milieu extérieur. Car l'os sphénoïde n'a aucune raison de subir une torsion sur lui-même par adaptation de l'homme à un milieu spécifique. Le phénomène métamorphique ne peut se produire qu'au stade de l'embryon. Pour que l’homo sapiens fasse son apparition, il a fallu qu'il soit enfanté par une mère qui n'était pas homo sapiens, mais à son stade précédent. Ici, l'évolution est bien un processus intérieur, au fonctionnement observable, mais aux causes inexpliquées : « Chaque fois que l'on franchit une étape au cours de l'évolution, c'est que l'embryon a su intégrer un flot d'instabilité de façon harmonieuse et non chaotique, en conservant la logique de la refonte embryonnaire ».
Les crânes ont révélé à A.D.que l’hominisation s’inscrit dans une logique chronologique stable, extrêmement têtue, et qui, des premiers singes, mène droit au cerveau pensant en déroulant le fil d’Ariane d’un processus évolutif qui ne doit rien au hasard. La contraction croissante de la base du crâne est toujours suivie d’une complexification du cerveau (donc intelligence accrue). Pour elle, les « sauts » d’une espèce à l’autre pourraient être assimilés à des créations successives, intégrées dans une même trajectoire évolutive, soumise à des « attracteurs ».
Selon Jean Staune, Anne Dambricourt est la seule qui permet de concilier la continuité biologique propre à l’évolution et la rupture entre l’homme et l’animal.
Les chaînons manquants ?
L’évolution due à l’adaptation aux fluctuations de l’environnement selon Darwin serait-elle donc non fondée ? A.D. répond qu’il faut distinguer. La micro évolution darwinienne explique en gros comment, à l’intérieur d’un même plan, on se promène d’une variété à l’autre. Mais seulement au sein d’une même espèce. Comment passe-t-on d’un plan d’ensemble à un autre plan d’ensemble ? Quid de cette continuité voulue par la logique de l’évolution darwinienne ? Avec beaucoup d’honnêteté, Charles Darwin exprime son incompréhension : « Pourquoi donc chaque formation géologique, dans chacune des couches qui la compose, ne grouille-t-elle pas de formes intermédiaires ? La géologie ne révèle aucunement une série organique bien graduée, et c’est en cela peut-être que consiste l’objection la plus sérieuse qu’on puisse faire à ma théorie. » Il est évidemment question ici des célèbres chaînons manquants. S’il est vrai que tout a évolué à partir d’un premier germe, il devrait alors y avoir d’innombrables stades intermédiaires. On ne les trouve pas. Comment se fait-il que les néo-darwiniens, manifestement moins honnêtes que leur maître, cherchent à ignorer cette incontournable réalité.
La théorie du Chaos. Le Néandertalien : une erreur du hasard ?
AD ne nie pas la réalité du chaos. Elle en dénonce l’utilisation et la généralisation abusives. Il y a selon elle une logique qui se déploie imperturbablement à travers le halo du hasard, et elle ajoute : on pourrait même dire une logique qui se nourrit du hasard.
En matière d’évolution, le chaos peut certes intervenir. Cela se passe il y a quelque cent vingt mille ans. Brusquement apparaît en Europe un être totalement imprédictible : le Néandertalien. Son os sphénoïde, au lieu de se contracter comme à chaque saut d’espèce, s’allonge. En écho, la face se projette vers l’avant et le front s’affaisse. Le cerveau grossit, oui, mais son drainage sanguin régresse. Il a une énorme langue et pousse sans doute des cris puissants, mais peut-il seulement articuler des mots clairs ? Ce n’est pas du tout certain.
Bref, toutes les corrélations se sont rompues entre les tissus. Le chaos s’est introduit dans le jeu. Le Néandertalien disparaîtra sans descendance. Disparition qui plonge la communauté scientifique dans une immense perplexité. De même que l’absence de croisement entre la population de Néandertal et celle de Cro-Magnon, qui cependant ont cohabité pendants des millénaires. Il s’agit donc bien de deux espèces distinctes.
C’est alors ici une fluctuation chaotique ? Oui, répond A.D., mais elle fait remarquer : chaotique par rapport à une logique qui, elle, est prédictible. En effet, on pouvait prévoir que si un nouveau plan devait émerger, il y aurait une contraction cranio-faciale intensifiée, un front haut au stade adulte, des lobes frontaux plus développés, des méninges mieux oxygénées, un appareil phonatoire favorisé par la verticalisation de l’ensemble, une meilleure capacité à prononcer des phrases (ce qui consomme beaucoup d’oxygène), une conscience symbolique plus élevée, une meilleure maîtrise de son milieu… Voilà ce qu’on aurait prédit. Et c’est ce qui est arrivé : notre ancêtre Cro-Magnon était donc attendu.
Anne Dambricourt est loin de prétendre qu’elle a élucidé tout le mystère. Mais grâce à son patient travail de scientifique intuitive et pointue, elle a enrichi l’approche de la genèse de l’être humain d’un apport impressionnant. De « saut » en « saut », elle a retracé le fil menant au sapiens, dont les propriétés émergentes sont la conscience et la quête de Sens. Ce qui, pour nombre de scientifiques du jour, est insupportable. Car puisqu’ils postulent que l’homme est né du hasard et qu’ils nient tout sens à son évolution, cet homme pourrait tout aussi bien régresser, voire disparaître. Tandis que si l’homme est prédictible, et que son apparition s’inscrit dans l’évolution évoquée ci-dessus, il y a forcément une cause finaliste à son origine, une programmation, un projet intelligent.
Un dernier mot au sujet d’Anne Dambricourt. Il serait temps que la communauté scientifique cesse d’incriminer la chrétienne pour disqualifier la scientifique car, indifférente à la foi au départ, c’est son travail de paléontologue qui l’a menée à rencontrer Teilhard de Ch. Personnalité courageuse, et forte des faits concrets qui étayent sa thèse, elle fait face au tollé de ses détracteurs (moins nombreux cependant aujourd’hui). Peu lui importe le risque de retombées négatives sur sa carrière. Ce qui lui fait souci, c’est qu’elle subodore la nature philosophique de la motivation sous-jacente de ses opposants. Beaucoup de leaders intellectuels et scientifiques vont jusqu’à nier la possibilité même de se poser des questions sur le Sens. Comme si l’on pouvait nier cela rationnellement ! Les directions d’avenir nous sont accessibles, le Sens pas encore. Sa négation est une très grave mutilation de la nature humaine.
CONCLUSION
Comment conclure… alors que le champ des spéculations est illimité, qu’il continue à générer des tonnes de commentaires controversés et que, si l’homme, tout sapiens soit-il, poursuit vaille que vaille son travail de défrichement, il ne peut toujours capter de l’ineffable Vérité que des lueurs ?
Attachons-nous plutôt aux pas de notre Pape Benoît XVI en précisant un point de son approche. Si le pape rejette avec force le concept du hasard comme cause première de la création, il ne l’exclut pas de façon absolue. Si bien que, « moyennant l’hypothèse de la subsomption du chaos par l’ordre, ou du hasard par la raison, le Saint-Père peut ainsi espérer réconcilier à la manière de Teilhard de Chardin la raison théologique et la raison scientifique » (V.Aucante) Dans une homélie à la veillée pascale (2006), loin de rejeter l’évolution et ses opérations, Benoît XVI considérera même que l’évolution permet de saisir analogiquement la résurrection et la formation de l’homme nouveau : « La résurrection du Christ est la plus grande « mutation », le saut absolument le plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements : un saut d’un ordre complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire ».
Bibliographie
- Charles DARWIN, De l’origine des espèces, 1859
- Episcopat allemand, La foi de l’Église, catéchisme pour adultes
- cardinal Christoph SCHÖNBORN, Hasard ou plan de Dieu , 2007
- Mgr A.-M. LÉONARD aborde ce sujet dans les Communications du Diocèse de Namur, nov. 2007, pp. 339-444
- Vincent AUCANTE, Création et évolution : la pensée de Benoît XVI » , NRT n°130, 2008
- Anne DAMBRICOURT-MALASSÉ, Le cerveau de l’évolution, entretien
- http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=444
- Anne DAMBRICOURT-MALASSÉ, La logique de l’évolution, entretien
- http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=508
La bataille de l’évolution, La Nef n° 170, avril 2006
La fin du néo-darwinisme , La Nef n° 185, septembre 2007
D’où vient l’homme ? Famille Chrétienne n°1563, 4 janvier 2008
Marion Guében Baugniet
64, av. Joséphine-Charlotte
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Big coco- Messages : 58
Date d'inscription : 17/09/2016
- Message n°6
Re: osecour?
Pour ce qui est de l'enfer qui aurait été créé par les anges déchus ayant suivi la rebelion de Lucifer.
http://fr.aleteia.org/2014/09/26/le-chef-exorciste-de-rome-devoile-les-secrets-de-lenfer/
Le chef exorciste de Rome dévoile les secrets de l’Enfer…
Ce n’est pas Lui, Dieu, qui a créé l’Enfer. C’est nous ! Il n’y avait même pas pensé ! Don Gabriele Amorth évoque son expérience avec son mentor, le père Amantini.
Joshua Boyd
Stanze Vaticane
26 septembre 2014
Rosarioonline
La cause de béatification et de canonisation du P. Candido Amantini a été ouverte en 2012 à Rome. Ce prêtre passioniste aura été pendant 36 ans l’exorciste de l’Etat du Vatican et du diocèse de Rome, à la Scala de Santa.
Son plus célèbre disciple (considéré comme son successeur), Don Gabriele Amorth, 87 ans, a participé à la cérémonie d’ouverture de son procès en canonisation. Le prêtre paulinien, qui a récemment publié le livre The Last Exorcist (Le dernier exorciste), a souhaité évoquer le souvenir du prêtre passioniste et revenir sur ce moment où le diable a parlé de l’Enfer à son professeur.
Que vous inspire le fait que le père Candido devienne bienheureux ?
Don Amorth : C’est pour moi une grande joie ! Le père Candido était un homme de Dieu. Toujours serein, toujours souriant, jamais en colère, même avec le diable ! Tout le monde parlait de lui, il était très connu à Rome, où il a exercé sa fonction d’exorciste sans interruption.
Que retenez-vous de votre professeur ?
Don Amorth : Il était doté de charismes particuliers. Par exemple, il lui suffisait de voir une photographie pour déterminer si une personne avait besoin d’un exorcisme ou d’un traitement médical… Je vais vous raconter une histoire. Un jour, j’étais avec lui et il m’a montré trois photographies qu’on lui avait apporté.
Il a pris la première, représentant un homme, et m’a dit :
« Voyez-vous, Don Amorth ? ».
Et j’ai répondu : « Je ne vois rien ».
Et lui : « Cet homme n’a besoin de rien ».
Puis il a pris la photo d’une femme et m’a demandé à nouveau : « Voyez-vous, Don Amorth ?», et moi de nouveau : « Je ne comprends rien, Don Candido ».
Lui : « Cette femme a grandement besoin d’un traitement médical, elle a besoin de voir un médecin, pas un exorciste ».
Enfin, il a pris la troisième photo, celle d’une jeune femme : « Voyez-vous, père Amorth ? Cette jeune femme a besoin d’un exorcisme, ne voyez-vous pas ? " Et je lui ai répondu : « Père Candido, je ne vois rien ! Je vois seulement si quelqu’un est beau ou laid. Et pour être tout-à-fait honnête, cette jeune femme n’est pas mal du tout ! ». Il éclata de rire ! J’avais fait une plaisanterie, mais lui avait déjà compris que cette fille avait besoin de Dieu.
Vous avez dit que le Père Candido ne se fâchait jamais, pas même avec le diable. Satan avait peur de lui ?
Don Amorth : Il en avait très peur, il tremblait devant lui ! Il s’enfuyait immédiatement. En réalité, le diable a peur de nous tous, il nous suffit de vivre dans la grâce de Dieu !
Evidemment, vous avez assisté aux exorcismes de Don Amantini…
Don Amorth : Bien sûr ! J’y ai assisté pendant six ans. J’ai été nommé exorciste en 1986 et, à partir de là, j’ai pratiqué des exorcismes avec lui.
Puis en 1990, deux ans avant sa mort, j’ai commencé à opérer seul, car il avait cessé de les pratiquer. Si quelqu’un venait à lui, il répondait : « Allez voir le Père Amorth ». C’est pourquoi on me considère comme son successeur…
Le P. Candido était-il ironique même avec le diable ?
Don Amorth : Je vais vous raconter une histoire très importante pour vous aider à comprendre une vérité. Vous devez savoir que, quand il y a un cas de possession diabolique, un dialogue s’instaure entre l’exorciste et le diable. Satan est un grand menteur, mais parfois le Seigneur l’oblige à dire la vérité.
Une fois que le père Candido libérait une personne après de nombreux exorcismes, avec son ironie habituelle, il a dit au diable :
« Va-t-en, le Seigneur a créé pour toi une petite place toute chaude, il t’a préparé une jolie petite demeure où tu ne souffriras pas du froid ».
Mais, l’interrompant, le diable lui a lancé :
« Tu ne comprends rien du tout ».
Que voulait-il dire ? Quand le diable interrompt en disant quelque chose comme ça, c’est que Dieu lui a imposé de dire la vérité. Et cette fois-ci, c’était d’une importance extrême.
Les fidèles me demandent souvent : « comment est-il possible que Dieu a créé l’enfer, pourquoi a-t-il pensé à un lieu de souffrance ? ».
A ce moment-là, le diable a répondu aux provocations du P. Candido en révélant une vérité importante sur l’Enfer :
« Ce n’est pas Lui, Dieu, qui a créé l’Enfer. C’est nous ! Il n’y avait même pas pensé ! ». Donc, dans le plan de la création de Dieu, l’existence de l’Enfer n’avait pas été envisagée. Ce sont les démons qui l’ont créé !
Au cours des exorcismes, j’ai souvent demandé au diable : « Avez-vous créé l’Enfer ? ». Et sa réponse a toujours été la même :
« Nous avons tous coopéré ».
Quels conseils le Père Candido vous a-t-il donné ?
Don Amorth : Il m’a donné de nombreux conseils, surtout dans les deux dernières années de sa vie. Le plus important ? Etre un homme de foi et de prière, et toujours demander l’intercession de la Très Sainte Vierge. Et puis toujours être humble, car un exorciste doit savoir qu’il ne vaut pas une chique sans Dieu. C’est le Seigneur qui fait le travail d’exorcisme. S’Il n’intervient pas, l’exorcisme ne vaut rien.
Article de Stanze Vaticane, adapté de l’anglais par Elisabeth de Lavigne
Transmis par Big coco
http://fr.aleteia.org/2014/09/26/le-chef-exorciste-de-rome-devoile-les-secrets-de-lenfer/
Le chef exorciste de Rome dévoile les secrets de l’Enfer…
Ce n’est pas Lui, Dieu, qui a créé l’Enfer. C’est nous ! Il n’y avait même pas pensé ! Don Gabriele Amorth évoque son expérience avec son mentor, le père Amantini.
Joshua Boyd
Stanze Vaticane
26 septembre 2014
Rosarioonline
La cause de béatification et de canonisation du P. Candido Amantini a été ouverte en 2012 à Rome. Ce prêtre passioniste aura été pendant 36 ans l’exorciste de l’Etat du Vatican et du diocèse de Rome, à la Scala de Santa.
Son plus célèbre disciple (considéré comme son successeur), Don Gabriele Amorth, 87 ans, a participé à la cérémonie d’ouverture de son procès en canonisation. Le prêtre paulinien, qui a récemment publié le livre The Last Exorcist (Le dernier exorciste), a souhaité évoquer le souvenir du prêtre passioniste et revenir sur ce moment où le diable a parlé de l’Enfer à son professeur.
Que vous inspire le fait que le père Candido devienne bienheureux ?
Don Amorth : C’est pour moi une grande joie ! Le père Candido était un homme de Dieu. Toujours serein, toujours souriant, jamais en colère, même avec le diable ! Tout le monde parlait de lui, il était très connu à Rome, où il a exercé sa fonction d’exorciste sans interruption.
Que retenez-vous de votre professeur ?
Don Amorth : Il était doté de charismes particuliers. Par exemple, il lui suffisait de voir une photographie pour déterminer si une personne avait besoin d’un exorcisme ou d’un traitement médical… Je vais vous raconter une histoire. Un jour, j’étais avec lui et il m’a montré trois photographies qu’on lui avait apporté.
Il a pris la première, représentant un homme, et m’a dit :
« Voyez-vous, Don Amorth ? ».
Et j’ai répondu : « Je ne vois rien ».
Et lui : « Cet homme n’a besoin de rien ».
Puis il a pris la photo d’une femme et m’a demandé à nouveau : « Voyez-vous, Don Amorth ?», et moi de nouveau : « Je ne comprends rien, Don Candido ».
Lui : « Cette femme a grandement besoin d’un traitement médical, elle a besoin de voir un médecin, pas un exorciste ».
Enfin, il a pris la troisième photo, celle d’une jeune femme : « Voyez-vous, père Amorth ? Cette jeune femme a besoin d’un exorcisme, ne voyez-vous pas ? " Et je lui ai répondu : « Père Candido, je ne vois rien ! Je vois seulement si quelqu’un est beau ou laid. Et pour être tout-à-fait honnête, cette jeune femme n’est pas mal du tout ! ». Il éclata de rire ! J’avais fait une plaisanterie, mais lui avait déjà compris que cette fille avait besoin de Dieu.
Vous avez dit que le Père Candido ne se fâchait jamais, pas même avec le diable. Satan avait peur de lui ?
Don Amorth : Il en avait très peur, il tremblait devant lui ! Il s’enfuyait immédiatement. En réalité, le diable a peur de nous tous, il nous suffit de vivre dans la grâce de Dieu !
Evidemment, vous avez assisté aux exorcismes de Don Amantini…
Don Amorth : Bien sûr ! J’y ai assisté pendant six ans. J’ai été nommé exorciste en 1986 et, à partir de là, j’ai pratiqué des exorcismes avec lui.
Puis en 1990, deux ans avant sa mort, j’ai commencé à opérer seul, car il avait cessé de les pratiquer. Si quelqu’un venait à lui, il répondait : « Allez voir le Père Amorth ». C’est pourquoi on me considère comme son successeur…
Le P. Candido était-il ironique même avec le diable ?
Don Amorth : Je vais vous raconter une histoire très importante pour vous aider à comprendre une vérité. Vous devez savoir que, quand il y a un cas de possession diabolique, un dialogue s’instaure entre l’exorciste et le diable. Satan est un grand menteur, mais parfois le Seigneur l’oblige à dire la vérité.
Une fois que le père Candido libérait une personne après de nombreux exorcismes, avec son ironie habituelle, il a dit au diable :
« Va-t-en, le Seigneur a créé pour toi une petite place toute chaude, il t’a préparé une jolie petite demeure où tu ne souffriras pas du froid ».
Mais, l’interrompant, le diable lui a lancé :
« Tu ne comprends rien du tout ».
Que voulait-il dire ? Quand le diable interrompt en disant quelque chose comme ça, c’est que Dieu lui a imposé de dire la vérité. Et cette fois-ci, c’était d’une importance extrême.
Les fidèles me demandent souvent : « comment est-il possible que Dieu a créé l’enfer, pourquoi a-t-il pensé à un lieu de souffrance ? ».
A ce moment-là, le diable a répondu aux provocations du P. Candido en révélant une vérité importante sur l’Enfer :
« Ce n’est pas Lui, Dieu, qui a créé l’Enfer. C’est nous ! Il n’y avait même pas pensé ! ». Donc, dans le plan de la création de Dieu, l’existence de l’Enfer n’avait pas été envisagée. Ce sont les démons qui l’ont créé !
Au cours des exorcismes, j’ai souvent demandé au diable : « Avez-vous créé l’Enfer ? ». Et sa réponse a toujours été la même :
« Nous avons tous coopéré ».
Quels conseils le Père Candido vous a-t-il donné ?
Don Amorth : Il m’a donné de nombreux conseils, surtout dans les deux dernières années de sa vie. Le plus important ? Etre un homme de foi et de prière, et toujours demander l’intercession de la Très Sainte Vierge. Et puis toujours être humble, car un exorciste doit savoir qu’il ne vaut pas une chique sans Dieu. C’est le Seigneur qui fait le travail d’exorcisme. S’Il n’intervient pas, l’exorcisme ne vaut rien.
Article de Stanze Vaticane, adapté de l’anglais par Elisabeth de Lavigne
Transmis par Big coco
Big coco- Messages : 58
Date d'inscription : 17/09/2016
- Message n°7
Re: osecour?
Ne soyons pas arc-boutés contre la science. A donner un sens littéral à la Genèse, il faudrait en déduire que les fils d'Adam et Eve, eussent entretenu des relations ... avec leur mère, et vive versa Adam avec ses filles, pour peupler la terre. Le concile de Trente n'est pas une référence scientifique.
Ne soyons as arc-boutés contre la science. La terre tourne bien autour du soleil et non point le contraire. Notre brave Galilée dut se rétracter alors q'il le découvrit et l'annonça pour ne pas terminer sur le bûcher.
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1992/october/documents/hf_jp-ii_spe_19921031_accademia-scienze.html
Messieurs les Cardinaux,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
1. La conclusion de la session plénière de l’Académie pontificale des Sciences me donne l’heureuse occasion de rencontrer ses illustres membres, en présence de mes principaux collaborateurs et des Chefs des Missions diplomatiques accréditées auprès du Saint-Siège. À tous, j’adresse un salut chaleureux.
Ma pensée se tourne en ce moment vers Monsieur le Professeur Marini-Bettòlo que la maladie empêche de se trouver parmi nous; je forme des vœux fervents pour sa santé et je l’assure de ma prière.
J’aimerais aussi saluer les personnalités qui siègent pour la première fois dans votre Académie; je les remercie d’apporter à vos travaux la contribution de leurs hautes qualifications.
D’autre part, il m’est agréable de saluer la présence de Monsieur le Professeur Adi Shamir, professeur au «Weizmann Institute of Science» de Rehovot (Israël), lauréat de la médaille d’or de Pie XI, décernée par l’Académie, et de lui offrir mes cordiales félicitations.
Deux sujets retiennent aujourd’hui notre attention. Ils viennent d’être présentés avec compétence et je voudrais dire ma gratitude à Monsieur le Cardinal Paul Poupard et au Révérend Père George Coyne pour leurs exposés.
2. En premier lieu, je désire féliciter l’Académie pontificale des Sciences d’avoir choisi, pour sa session plénière, de traiter un problème de grande importance et de grande actualité: celui de l’émergence de la complexité en mathématiques, en physique, en chimie et en biologie.
L’émergence du thème de la complexité marque probablement, dans l’histoire des sciences de la nature, une étape aussi importante que le fut l’étape à laquelle a été attaché le nom de Galilée, alors qu’un modèle univoque de l’ordre semblait devoir s’imposer. La complexité indique précisément que, pour rendre compte de la richesse du réel, il est nécessaire de recourir à une pluralité de modèles.
Ce constat pose une question qui intéresse scientifiques, philosophes et théologiens: comment concilier l’explication du monde – et ceci dès le niveau des entités et des phénomènes élémentaires – avec la reconnaissance de cette donnée que «le tout est plus que la somme des parties»?
Dans son effort de description rigoureuse et de formalisation des données de l’expérience, le scientifique est conduit à recourir à des concepts métascientifiques dont l’usage est comme exigé par la logique de sa démarche. Il convient de préciser avec exactitude la nature de tels concepts, pour éviter que l’on ne procède à des extrapolations indues qui lient les découvertes strictement scientifiques à une vision du monde ou à des affirmations idéologiques ou philosophiques qui n’en sont nullement des corollaires. On saisit ici l’importance de la philosophie qui considère les phénomènes aussi bien que leur interprétation.
3. Pensons, à titre d’exemple, à l’élaboration de théories nouvelles au niveau scientifique pour rendre compte de l’émergence du vivant. En bonne méthode, on ne saurait les interpréter immédiatement et dans le cadre homogène de la science. Notamment, quand il s’agit de ce vivant qu’est l’homme et de son cerveau, on ne peut pas dire que ces théories constituent par elles-mêmes une affirmation ou une négation de l’âme spirituelle, ou encore qu’elles fournissent une preuve de la doctrine de la création, ou au contraire qu’elles la rendent inutile.
Un travail d’interprétation ultérieure est nécessaire: c’est précisément l’objet de la philosophie, laquelle est recherche du sens global des données de l’expérience, et donc également des phénomènes recueillis et analysés par les sciences.
La culture contemporaine exige un effort constant de synthèse des connaissances et d’intégration des savoirs. Certes, c’est à la spécialisation des recherches que sont dus les succès que nous constatons. Mais si elle n’est pas équilibrée par une réflexion soucieuse de marquer l’articulation des savoirs, le risque est grand d’aboutir à une «culture éclatée», qui serait en fait la négation de la vraie culture. Car celle-ci ne se conçoit pas sans humanisme et sagesse.
4. J’étais animé par des préoccupations similaires, le 10 novembre 1979, lors de la célébration du premier centenaire de la naissance d’Albert Einstein, quand j’exprimai devant cette même Académie le souhait que «des théologiens, des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère collaboration, approfondissent l’examen du cas Galilée et, dans une reconnaissance loyale des torts de quelque côté qu’ils viennent, fassent disparaître la défiance que cette affaire oppose encore, dans beaucoup d’esprits, à une concorde fructueuse entre science et foi»[1]. Une commission d’étude a été constituée dans ce but le 3 juillet 1981. L’année même où l’on célèbre le trois cent cinquantième anniversaire de la mort de Galilée, la commission présente aujourd’hui, en conclusion de ses travaux, un ensemble de publications que j’apprécie vivement. Je désire exprimer ma sincère reconnaissance au Cardinal Poupard, chargé de coordonner les recherches de la commission en sa phase conclusive. À tous les experts qui ont participé de quelque manière aux travaux des quatre groupes qui ont mené cette étude pluridisciplinaire, je dis ma profonde satisfaction et ma vive gratitude. Le travail effectué depuis plus de dix ans répond à une orientation suggérée par le Concile Vatican II et permet de mieux mettre en lumière plusieurs points importants de la question. À l’avenir, on ne pourra pas ne pas tenir compte des conclusions de la commission.
On s’étonnera peut-être qu’au terme d’une semaine d’études de l’Académie sur le thème de l’émergence de la complexité dans les diverses sciences, je revienne sur le cas Galilée. Ce cas n’est-il pas depuis longtemps classé et les erreurs commises n’ont-elles pas été reconnues?
Certes, cela est vrai. Cependant, les problèmes sous-jacents à ce cas touchent à la nature de la science comme à celle du message de la foi. Il n’est donc pas à exclure que l’on se trouve un jour devant une situation analogue, qui demandera aux uns et aux autres une conscience avertie du champ et des limites de ses propres compétences. L’approche du thème de la complexité pourrait en fournir une illustration.
5. Une double question est au cœur du débat dont Galilée fut le centre.
La première est d’ordre épistémologique et concerne l’herméneutique biblique. À ce propos, deux points sont à relever. D’abord, comme la plupart de ses adversaires, Galilée ne fait pas de distinction entre ce qu’est l’approche scientifique des phénomènes naturels et la réflexion sur la nature, d’ordre philosophique, qu’elle appelle généralement. C’est pourquoi il a refusé la suggestion qui lui était faite de présenter comme une hypothèse le système de Copernic, tant qu’il n’était pas confirmé par des preuves irréfutables. C’était pourtant là une exigence de la méthode expérimentale dont il fut le génial initiateur.
Ensuite, la représentation géocentrique du monde était communément admise dans la culture du temps comme pleinement concordante avec l’enseignement de la Bible dont certaines expressions, prises à la lettre, semblaient constituer des affirmations de géocentrisme. Le problème que se posèrent donc les théologiens de l’époque est celui de la compatibilité de l’héliocentrisme et de l’Écriture.
Ainsi la science nouvelle, avec ses méthodes et la liberté de recherche qu’elles supposent, obligeait les théologiens à s’interroger sur leurs propres critères d’interprétation de l’Écriture. La plupart n’ont pas su le faire.
Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s’est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. «Si l’Écriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent et de plusieurs façons»[2]. On connaît aussi sa lettre à Christine de Lorraine (1615) qui est comme un petit traité d’herméneutique biblique[3].
6. Nous pouvons déjà ici émettre une première conclusion. L’irruption d’une manière nouvelle d’affronter l’étude des phénomènes naturels impose une clarification de l’ensemble des disciplines du savoir. Elle les oblige à mieux délimiter leur champ propre, leur angle d’approche, leurs méthodes, ainsi que la portée exacte de leurs conclusions. En d’autres termes, cette apparition oblige chacune des disciplines à prendre une conscience plus rigoureuse de sa propre nature.
Le bouleversement provoqué par le système de Copernic a ainsi exigé un effort de réflexion épistémologique sur les sciences bibliques, effort qui devait porter plus tard des fruits abondants dans les travaux exégétiques modernes et qui a trouvé dans la Constitution conciliaire Dei Verbum une consécration et une nouvelle impulsion.
7. La crise que je viens d’évoquer n’est pas le seul facteur à avoir eu des répercussions sur l’interprétation de la Bible. Nous touchons ici au deuxième aspect du problème, l’aspect pastoral.
En vertu de sa mission propre, l’Église a le devoir d’être attentive aux incidences pastorales de sa parole. Qu’il soit clair, avant tout, que cette parole doit correspondre à la vérité. Mais il s’agit de savoir comment prendre en considération une donnée scientifique nouvelle quand elle semble contredire des vérités de foi. Le jugement pastoral que demandait la théorie copernicienne était difficile à porter dans la mesure où le géocentrisme semblait faire partie de l’enseignement lui-même de l’Écriture. Il aurait fallu tout ensemble vaincre des habitudes de pensée et inventer une pédagogie capable d’éclairer le peuple de Dieu. Disons, d’une manière générale, que le pasteur doit se montrer prêt à une authentique audace, évitant le double écueil de l’attitude timorée et du jugement précipité, qui l’un et l’autre peuvent faire beaucoup de mal.
8. Une crise analogue à celle dont nous parlons peut être ici évoquée. Au siècle passé et au début du nôtre, le progrès des sciences historiques a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur la Bible et le milieu biblique. Le contexte rationaliste dans lequel, le plus souvent, les acquis étaient présentés, a pu sembler les rendre ruineux pour la foi chrétienne. Certains, dans le souci de défendre la foi, ont pensé qu’il fallait rejeter des conclusions historiques sérieusement établies. Ce fut là une décision précipitée et malheureuse. L’œuvre d’un pionnier comme le Père Lagrange aura été de savoir opérer les discernements nécessaires sur la base de critères sûrs.
Il faut répéter ici ce que j’ai dit plus haut. C’est un devoir pour les théologiens de se tenir régulièrement informés des acquisitions scientifiques pour examiner, le cas échéant, s’il y a lieu ou non de les prendre en compte dans leur réflexion ou d’opérer des révisions dans leur enseignement.
9. Si la culture contemporaine est marquée par une tendance au scientisme, l’horizon culturel de l’époque de Galilée était unitaire et portait l’empreinte d’une formation philosophique particulière. Ce caractère unitaire de la culture, qui est en soi positif et souhaitable aujourd’hui encore, fut une des causes de la condamnation de Galilée. La majorité des théologiens ne percevaient pas la distinction formelle entre l’Écriture sainte et son interprétation, ce qui les conduisit à transposer indûment dans le domaine de la doctrine de la foi une question de fait relevant de l’investigation scientifique.
En réalité, comme l’a rappelé le Cardinal Poupard, Robert Bellarmin, qui avait perçu le véritable enjeu du débat, estimait pour sa part que, devant d’éventuelles preuves scientifiques de l’orbitation de la terre autour du soleil, on devait «interpréter avec une grande circonspection» tout passage de la Bible qui semble affirmer que la terre est immobile et «dire que nous ne comprenons pas, plutôt que d’affirmer que ce qui est démontré est faux»[4]. Avant lui, c’était déjà la même sagesse et le même respect de la Parole divine qui inspiraient saint Augustin lorsqu’il écrivait: «S’il arrive que l’autorité des Saintes Écritures soit mise en opposition avec une raison manifeste et certaine, cela veut dire que celui qui [interprète l’Écriture] ne la comprend pas correctement. Ce n’est pas le sens de l’Écriture qui s’oppose à la vérité, mais le sens qu’il a voulu lui donner. Ce qui s’oppose à l’Écriture ce n’est pas ce qui est en elle, mais ce qu’il y a mis lui-même, croyant que cela constituait son sens»[5]. Il y a un siècle, le Pape Léon XIII faisait écho à ce conseil dans son encyclique Providentissimus Deus: «Puisque le vrai ne peut en aucune façon contredire le vrai, on peut être certain qu’une erreur s’est glissée soit dans l’interprétation des paroles sacrées, soit dans une autre partie de la discussion»[6].
Le Cardinal Poupard nous a également rappelé comment la sentence de l633 n’était pas irréformable et comment le débat, qui n’avait cessé d’évoluer, fut clos en 1820 avec l’imprimatur accordé à l’ouvrage du chanoine Settele[7].
10. À partir du siècle des Lumières et jusqu’à nos jours, le cas Galilée a constitué une sorte de mythe, dans lequel l’image que l’on s’était forgée des événements était passablement éloignée de la réalité. Dans cette perspective, le cas Galilée était le symbole du prétendu refus par l’Église du progrès scientifique, ou bien de l’obscurantisme «dogmatique» opposé à la libre recherche de la vérité. Ce mythe a joué un rôle culturel considérable; il a contribué à ancrer de nombreux scientifiques de bonne foi dans l’idée qu’il y avait incompatibilité entre, d’un côté, l’esprit de la science et son éthique de recherche et, de l’autre, la foi chrétienne. Une tragique incompréhension réciproque a été interprétée comme le reflet d’une opposition constitutive entre science et foi. Les élucidations apportées par les récentes études historiques nous permettent d’affirmer que ce douloureux malentendu appartient désormais au passé.
11. On peut tirer de l’affaire Galilée un enseignement qui reste d’actualité par rapport à des situations analogues qui se présentent aujourd’hui et peuvent se présenter demain.
Au temps de Galilée, il était inconcevable de se représenter un monde qui fût dépourvu d’un point de référence physique absolu. Et comme le cosmos alors connu était pour ainsi dire contenu dans le seul système solaire, on ne pouvait situer ce point de référence que sur la terre ou sur le soleil. Aujourd’hui, après Einstein et dans la perspective de la cosmologie contemporaine, aucun de ces deux points de référence n’a plus l’importance qu’ils présentaient alors. Cette remarque ne vise pas, cela va de soi, la validité de la position de Galilée dans le débat; elle entend indiquer que souvent, au-delà de deux visions partiales et contrastées, il existe une vision plus large qui les inclut et les dépasse l’une et l’autre.
12. Un autre enseignement qui se dégage est le fait que les diverses disciplines du savoir appellent une diversité de méthodes. Galilée, qui a pratiquement inventé la méthode expérimentale, avait compris, grâce à son intuition de physicien de génie et en s’appuyant sur divers arguments, pourquoi seul le soleil pouvait avoir fonction de centre du monde, tel qu’il était alors connu, c’est-à-dire comme système planétaire. L’erreur des théologiens d’alors, quand ils soutenaient la centralité de la terre, fut de penser que notre connaissance de la structure du monde physique était, d’une certaine manière, imposée par le sens littéral de l’Écriture Sainte. Rappelons-nous le mot célèbre attribué à Baronius: «Spiritui Sancto mentem fuisse nos docere quomodo ad coelum eatur, non quomodo coelum gradiatur». En réalité, l’Écriture ne s’occupe pas des détails du monde physique, dont la connaissance est confiée à l’expérience et au raisonnement humains. Il existe deux domaines du savoir, celui qui a sa source dans la Révélation et celui que la raison peut découvrir par ses seules forces. À ce dernier appartiennent notamment les sciences expérimentales et la philosophie. La distinction entre les deux domaines du savoir ne doit pas être comprise comme une opposition. Les deux domaines ne sont pas purement extérieurs l’un à l’autre, ils ont des points de rencontre. Les méthodologies propres à chacun permettent de mettre en évidence des aspects différents de la réalité.
13. Votre Académie conduit ses travaux dans cet état d’esprit. Sa tâche principale est de promouvoir le développement des connaissances, selon la légitime autonomie de la science[8], que le Siège Apostolique reconnaît expressément dans les statuts de votre institution.
Ce qui importe, dans une théorie scientifique ou philosophique, c’est avant tout qu’elle soit vraie ou, du moins, sérieusement et solidement établie. Et le but de votre Académie est précisément de discerner et de faire connaître, dans l’état actuel de la science et pour le domaine qui est le sien, ce qui peut être regardé comme une vérité acquise ou du moins comme jouissant d’une telle probabilité qu’il serait imprudent et déraisonnable de le rejeter. Ainsi pourront être évités des conflits inutiles.
Le sérieux de l’information scientifique sera ainsi la meilleure contribution que l’Académie pourra apporter à l’énoncé exact et à la solution des problèmes angoissants auxquels l’Église, en vertu de sa mission propre, a le devoir de porter attention – problèmes qui ne concernent plus seulement l’astronomie, la physique et la mathématique, mais également des disciplines relativement nouvelles comme la biologie et la biogénétique. Bien des découvertes scientifiques récentes et leurs applications possibles ont une incidence plus directe que jamais sur l’homme lui-même, sur sa pensée et son action, au point de sembler menacer les fondements mêmes de l’humain.
14. Il y a, pour l’humanité, un double mode de développement. Le premier comprend la culture, la recherche scientifique et technique, c’est-à-dire tout ce qui appartient à l’horizontalité de l’homme et de la création, et qui s’accroît à un rythme impressionnant. Pour que ce développement ne demeure pas totalement extérieur à l’homme, il suppose un approfondissement concomitant de la conscience ainsi que son actuation. Le second mode de développement concerne ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain quand, transcendant le monde et se transcendant lui-même, l’homme se tourne vers Celui qui est le Créateur de toute chose. Cette démarche verticale peut seule, en définitive, donner tout son sens à l’être et à l’agir de l’homme, car elle le situe entre son origine et sa fin. Dans cette double démarche horizontale et verticale, l’homme se réalise pleinement comme être spirituel et comme homo sapiens. Mais on observe que le développement n’est pas uniforme et rectiligne, et que la progression n’est pas toujours harmonieuse. Cela rend manifeste le désordre qui affecte la condition humaine. Le scientifique, qui prend conscience de ce double développement et en tient compte, contribue à la restauration de l’harmonie.
Celui qui s’engage dans la recherche scientifique et technique admet comme présupposé à sa démarche que le monde n’est pas un chaos, mais un «cosmos», c’est-à-dire qu’il y a un ordre et des lois naturelles, qui se laissent appréhender et penser, et qui ont par là une certaine affinité avec l’esprit. Einstein disait volontiers: «Ce qu’il y a, dans le monde, d’éternellement incompréhensible, c’est qu’il soit compréhensible»[9]. Cette intelligibilité, attestée par les prodigieuses découvertes des sciences et des techniques, renvoie en définitive à la Pensée transcendante et originelle dont toute chose porte l’empreinte.
Mesdames, Messieurs, en concluant cet entretien, je forme les meilleurs vœux afin que vos recherches et vos réflexions contribuent à offrir à nos contemporains des orientations utiles pour bâtir une société harmonieuse dans un monde plus respectueux de l’humain. Je vous remercie pour les services que vous rendez au Saint-Siège, et je demande à Dieu de vous combler de ses dons.
Ne soyons as arc-boutés contre la science. La terre tourne bien autour du soleil et non point le contraire. Notre brave Galilée dut se rétracter alors q'il le découvrit et l'annonça pour ne pas terminer sur le bûcher.
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1992/october/documents/hf_jp-ii_spe_19921031_accademia-scienze.html
DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II
AUX PARTICIPANTS À LA SESSION PLÉNIÈRE
DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES
AUX PARTICIPANTS À LA SESSION PLÉNIÈRE
DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE DES SCIENCES
Samedi, 31 octobre 1992
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
1. La conclusion de la session plénière de l’Académie pontificale des Sciences me donne l’heureuse occasion de rencontrer ses illustres membres, en présence de mes principaux collaborateurs et des Chefs des Missions diplomatiques accréditées auprès du Saint-Siège. À tous, j’adresse un salut chaleureux.
Ma pensée se tourne en ce moment vers Monsieur le Professeur Marini-Bettòlo que la maladie empêche de se trouver parmi nous; je forme des vœux fervents pour sa santé et je l’assure de ma prière.
J’aimerais aussi saluer les personnalités qui siègent pour la première fois dans votre Académie; je les remercie d’apporter à vos travaux la contribution de leurs hautes qualifications.
D’autre part, il m’est agréable de saluer la présence de Monsieur le Professeur Adi Shamir, professeur au «Weizmann Institute of Science» de Rehovot (Israël), lauréat de la médaille d’or de Pie XI, décernée par l’Académie, et de lui offrir mes cordiales félicitations.
Deux sujets retiennent aujourd’hui notre attention. Ils viennent d’être présentés avec compétence et je voudrais dire ma gratitude à Monsieur le Cardinal Paul Poupard et au Révérend Père George Coyne pour leurs exposés.
I
2. En premier lieu, je désire féliciter l’Académie pontificale des Sciences d’avoir choisi, pour sa session plénière, de traiter un problème de grande importance et de grande actualité: celui de l’émergence de la complexité en mathématiques, en physique, en chimie et en biologie.
L’émergence du thème de la complexité marque probablement, dans l’histoire des sciences de la nature, une étape aussi importante que le fut l’étape à laquelle a été attaché le nom de Galilée, alors qu’un modèle univoque de l’ordre semblait devoir s’imposer. La complexité indique précisément que, pour rendre compte de la richesse du réel, il est nécessaire de recourir à une pluralité de modèles.
Ce constat pose une question qui intéresse scientifiques, philosophes et théologiens: comment concilier l’explication du monde – et ceci dès le niveau des entités et des phénomènes élémentaires – avec la reconnaissance de cette donnée que «le tout est plus que la somme des parties»?
Dans son effort de description rigoureuse et de formalisation des données de l’expérience, le scientifique est conduit à recourir à des concepts métascientifiques dont l’usage est comme exigé par la logique de sa démarche. Il convient de préciser avec exactitude la nature de tels concepts, pour éviter que l’on ne procède à des extrapolations indues qui lient les découvertes strictement scientifiques à une vision du monde ou à des affirmations idéologiques ou philosophiques qui n’en sont nullement des corollaires. On saisit ici l’importance de la philosophie qui considère les phénomènes aussi bien que leur interprétation.
3. Pensons, à titre d’exemple, à l’élaboration de théories nouvelles au niveau scientifique pour rendre compte de l’émergence du vivant. En bonne méthode, on ne saurait les interpréter immédiatement et dans le cadre homogène de la science. Notamment, quand il s’agit de ce vivant qu’est l’homme et de son cerveau, on ne peut pas dire que ces théories constituent par elles-mêmes une affirmation ou une négation de l’âme spirituelle, ou encore qu’elles fournissent une preuve de la doctrine de la création, ou au contraire qu’elles la rendent inutile.
Un travail d’interprétation ultérieure est nécessaire: c’est précisément l’objet de la philosophie, laquelle est recherche du sens global des données de l’expérience, et donc également des phénomènes recueillis et analysés par les sciences.
La culture contemporaine exige un effort constant de synthèse des connaissances et d’intégration des savoirs. Certes, c’est à la spécialisation des recherches que sont dus les succès que nous constatons. Mais si elle n’est pas équilibrée par une réflexion soucieuse de marquer l’articulation des savoirs, le risque est grand d’aboutir à une «culture éclatée», qui serait en fait la négation de la vraie culture. Car celle-ci ne se conçoit pas sans humanisme et sagesse.
II
4. J’étais animé par des préoccupations similaires, le 10 novembre 1979, lors de la célébration du premier centenaire de la naissance d’Albert Einstein, quand j’exprimai devant cette même Académie le souhait que «des théologiens, des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère collaboration, approfondissent l’examen du cas Galilée et, dans une reconnaissance loyale des torts de quelque côté qu’ils viennent, fassent disparaître la défiance que cette affaire oppose encore, dans beaucoup d’esprits, à une concorde fructueuse entre science et foi»[1]. Une commission d’étude a été constituée dans ce but le 3 juillet 1981. L’année même où l’on célèbre le trois cent cinquantième anniversaire de la mort de Galilée, la commission présente aujourd’hui, en conclusion de ses travaux, un ensemble de publications que j’apprécie vivement. Je désire exprimer ma sincère reconnaissance au Cardinal Poupard, chargé de coordonner les recherches de la commission en sa phase conclusive. À tous les experts qui ont participé de quelque manière aux travaux des quatre groupes qui ont mené cette étude pluridisciplinaire, je dis ma profonde satisfaction et ma vive gratitude. Le travail effectué depuis plus de dix ans répond à une orientation suggérée par le Concile Vatican II et permet de mieux mettre en lumière plusieurs points importants de la question. À l’avenir, on ne pourra pas ne pas tenir compte des conclusions de la commission.
On s’étonnera peut-être qu’au terme d’une semaine d’études de l’Académie sur le thème de l’émergence de la complexité dans les diverses sciences, je revienne sur le cas Galilée. Ce cas n’est-il pas depuis longtemps classé et les erreurs commises n’ont-elles pas été reconnues?
Certes, cela est vrai. Cependant, les problèmes sous-jacents à ce cas touchent à la nature de la science comme à celle du message de la foi. Il n’est donc pas à exclure que l’on se trouve un jour devant une situation analogue, qui demandera aux uns et aux autres une conscience avertie du champ et des limites de ses propres compétences. L’approche du thème de la complexité pourrait en fournir une illustration.
5. Une double question est au cœur du débat dont Galilée fut le centre.
La première est d’ordre épistémologique et concerne l’herméneutique biblique. À ce propos, deux points sont à relever. D’abord, comme la plupart de ses adversaires, Galilée ne fait pas de distinction entre ce qu’est l’approche scientifique des phénomènes naturels et la réflexion sur la nature, d’ordre philosophique, qu’elle appelle généralement. C’est pourquoi il a refusé la suggestion qui lui était faite de présenter comme une hypothèse le système de Copernic, tant qu’il n’était pas confirmé par des preuves irréfutables. C’était pourtant là une exigence de la méthode expérimentale dont il fut le génial initiateur.
Ensuite, la représentation géocentrique du monde était communément admise dans la culture du temps comme pleinement concordante avec l’enseignement de la Bible dont certaines expressions, prises à la lettre, semblaient constituer des affirmations de géocentrisme. Le problème que se posèrent donc les théologiens de l’époque est celui de la compatibilité de l’héliocentrisme et de l’Écriture.
Ainsi la science nouvelle, avec ses méthodes et la liberté de recherche qu’elles supposent, obligeait les théologiens à s’interroger sur leurs propres critères d’interprétation de l’Écriture. La plupart n’ont pas su le faire.
Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s’est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. «Si l’Écriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent et de plusieurs façons»[2]. On connaît aussi sa lettre à Christine de Lorraine (1615) qui est comme un petit traité d’herméneutique biblique[3].
6. Nous pouvons déjà ici émettre une première conclusion. L’irruption d’une manière nouvelle d’affronter l’étude des phénomènes naturels impose une clarification de l’ensemble des disciplines du savoir. Elle les oblige à mieux délimiter leur champ propre, leur angle d’approche, leurs méthodes, ainsi que la portée exacte de leurs conclusions. En d’autres termes, cette apparition oblige chacune des disciplines à prendre une conscience plus rigoureuse de sa propre nature.
Le bouleversement provoqué par le système de Copernic a ainsi exigé un effort de réflexion épistémologique sur les sciences bibliques, effort qui devait porter plus tard des fruits abondants dans les travaux exégétiques modernes et qui a trouvé dans la Constitution conciliaire Dei Verbum une consécration et une nouvelle impulsion.
7. La crise que je viens d’évoquer n’est pas le seul facteur à avoir eu des répercussions sur l’interprétation de la Bible. Nous touchons ici au deuxième aspect du problème, l’aspect pastoral.
En vertu de sa mission propre, l’Église a le devoir d’être attentive aux incidences pastorales de sa parole. Qu’il soit clair, avant tout, que cette parole doit correspondre à la vérité. Mais il s’agit de savoir comment prendre en considération une donnée scientifique nouvelle quand elle semble contredire des vérités de foi. Le jugement pastoral que demandait la théorie copernicienne était difficile à porter dans la mesure où le géocentrisme semblait faire partie de l’enseignement lui-même de l’Écriture. Il aurait fallu tout ensemble vaincre des habitudes de pensée et inventer une pédagogie capable d’éclairer le peuple de Dieu. Disons, d’une manière générale, que le pasteur doit se montrer prêt à une authentique audace, évitant le double écueil de l’attitude timorée et du jugement précipité, qui l’un et l’autre peuvent faire beaucoup de mal.
8. Une crise analogue à celle dont nous parlons peut être ici évoquée. Au siècle passé et au début du nôtre, le progrès des sciences historiques a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur la Bible et le milieu biblique. Le contexte rationaliste dans lequel, le plus souvent, les acquis étaient présentés, a pu sembler les rendre ruineux pour la foi chrétienne. Certains, dans le souci de défendre la foi, ont pensé qu’il fallait rejeter des conclusions historiques sérieusement établies. Ce fut là une décision précipitée et malheureuse. L’œuvre d’un pionnier comme le Père Lagrange aura été de savoir opérer les discernements nécessaires sur la base de critères sûrs.
Il faut répéter ici ce que j’ai dit plus haut. C’est un devoir pour les théologiens de se tenir régulièrement informés des acquisitions scientifiques pour examiner, le cas échéant, s’il y a lieu ou non de les prendre en compte dans leur réflexion ou d’opérer des révisions dans leur enseignement.
9. Si la culture contemporaine est marquée par une tendance au scientisme, l’horizon culturel de l’époque de Galilée était unitaire et portait l’empreinte d’une formation philosophique particulière. Ce caractère unitaire de la culture, qui est en soi positif et souhaitable aujourd’hui encore, fut une des causes de la condamnation de Galilée. La majorité des théologiens ne percevaient pas la distinction formelle entre l’Écriture sainte et son interprétation, ce qui les conduisit à transposer indûment dans le domaine de la doctrine de la foi une question de fait relevant de l’investigation scientifique.
En réalité, comme l’a rappelé le Cardinal Poupard, Robert Bellarmin, qui avait perçu le véritable enjeu du débat, estimait pour sa part que, devant d’éventuelles preuves scientifiques de l’orbitation de la terre autour du soleil, on devait «interpréter avec une grande circonspection» tout passage de la Bible qui semble affirmer que la terre est immobile et «dire que nous ne comprenons pas, plutôt que d’affirmer que ce qui est démontré est faux»[4]. Avant lui, c’était déjà la même sagesse et le même respect de la Parole divine qui inspiraient saint Augustin lorsqu’il écrivait: «S’il arrive que l’autorité des Saintes Écritures soit mise en opposition avec une raison manifeste et certaine, cela veut dire que celui qui [interprète l’Écriture] ne la comprend pas correctement. Ce n’est pas le sens de l’Écriture qui s’oppose à la vérité, mais le sens qu’il a voulu lui donner. Ce qui s’oppose à l’Écriture ce n’est pas ce qui est en elle, mais ce qu’il y a mis lui-même, croyant que cela constituait son sens»[5]. Il y a un siècle, le Pape Léon XIII faisait écho à ce conseil dans son encyclique Providentissimus Deus: «Puisque le vrai ne peut en aucune façon contredire le vrai, on peut être certain qu’une erreur s’est glissée soit dans l’interprétation des paroles sacrées, soit dans une autre partie de la discussion»[6].
Le Cardinal Poupard nous a également rappelé comment la sentence de l633 n’était pas irréformable et comment le débat, qui n’avait cessé d’évoluer, fut clos en 1820 avec l’imprimatur accordé à l’ouvrage du chanoine Settele[7].
10. À partir du siècle des Lumières et jusqu’à nos jours, le cas Galilée a constitué une sorte de mythe, dans lequel l’image que l’on s’était forgée des événements était passablement éloignée de la réalité. Dans cette perspective, le cas Galilée était le symbole du prétendu refus par l’Église du progrès scientifique, ou bien de l’obscurantisme «dogmatique» opposé à la libre recherche de la vérité. Ce mythe a joué un rôle culturel considérable; il a contribué à ancrer de nombreux scientifiques de bonne foi dans l’idée qu’il y avait incompatibilité entre, d’un côté, l’esprit de la science et son éthique de recherche et, de l’autre, la foi chrétienne. Une tragique incompréhension réciproque a été interprétée comme le reflet d’une opposition constitutive entre science et foi. Les élucidations apportées par les récentes études historiques nous permettent d’affirmer que ce douloureux malentendu appartient désormais au passé.
11. On peut tirer de l’affaire Galilée un enseignement qui reste d’actualité par rapport à des situations analogues qui se présentent aujourd’hui et peuvent se présenter demain.
Au temps de Galilée, il était inconcevable de se représenter un monde qui fût dépourvu d’un point de référence physique absolu. Et comme le cosmos alors connu était pour ainsi dire contenu dans le seul système solaire, on ne pouvait situer ce point de référence que sur la terre ou sur le soleil. Aujourd’hui, après Einstein et dans la perspective de la cosmologie contemporaine, aucun de ces deux points de référence n’a plus l’importance qu’ils présentaient alors. Cette remarque ne vise pas, cela va de soi, la validité de la position de Galilée dans le débat; elle entend indiquer que souvent, au-delà de deux visions partiales et contrastées, il existe une vision plus large qui les inclut et les dépasse l’une et l’autre.
12. Un autre enseignement qui se dégage est le fait que les diverses disciplines du savoir appellent une diversité de méthodes. Galilée, qui a pratiquement inventé la méthode expérimentale, avait compris, grâce à son intuition de physicien de génie et en s’appuyant sur divers arguments, pourquoi seul le soleil pouvait avoir fonction de centre du monde, tel qu’il était alors connu, c’est-à-dire comme système planétaire. L’erreur des théologiens d’alors, quand ils soutenaient la centralité de la terre, fut de penser que notre connaissance de la structure du monde physique était, d’une certaine manière, imposée par le sens littéral de l’Écriture Sainte. Rappelons-nous le mot célèbre attribué à Baronius: «Spiritui Sancto mentem fuisse nos docere quomodo ad coelum eatur, non quomodo coelum gradiatur». En réalité, l’Écriture ne s’occupe pas des détails du monde physique, dont la connaissance est confiée à l’expérience et au raisonnement humains. Il existe deux domaines du savoir, celui qui a sa source dans la Révélation et celui que la raison peut découvrir par ses seules forces. À ce dernier appartiennent notamment les sciences expérimentales et la philosophie. La distinction entre les deux domaines du savoir ne doit pas être comprise comme une opposition. Les deux domaines ne sont pas purement extérieurs l’un à l’autre, ils ont des points de rencontre. Les méthodologies propres à chacun permettent de mettre en évidence des aspects différents de la réalité.
III
13. Votre Académie conduit ses travaux dans cet état d’esprit. Sa tâche principale est de promouvoir le développement des connaissances, selon la légitime autonomie de la science[8], que le Siège Apostolique reconnaît expressément dans les statuts de votre institution.
Ce qui importe, dans une théorie scientifique ou philosophique, c’est avant tout qu’elle soit vraie ou, du moins, sérieusement et solidement établie. Et le but de votre Académie est précisément de discerner et de faire connaître, dans l’état actuel de la science et pour le domaine qui est le sien, ce qui peut être regardé comme une vérité acquise ou du moins comme jouissant d’une telle probabilité qu’il serait imprudent et déraisonnable de le rejeter. Ainsi pourront être évités des conflits inutiles.
Le sérieux de l’information scientifique sera ainsi la meilleure contribution que l’Académie pourra apporter à l’énoncé exact et à la solution des problèmes angoissants auxquels l’Église, en vertu de sa mission propre, a le devoir de porter attention – problèmes qui ne concernent plus seulement l’astronomie, la physique et la mathématique, mais également des disciplines relativement nouvelles comme la biologie et la biogénétique. Bien des découvertes scientifiques récentes et leurs applications possibles ont une incidence plus directe que jamais sur l’homme lui-même, sur sa pensée et son action, au point de sembler menacer les fondements mêmes de l’humain.
14. Il y a, pour l’humanité, un double mode de développement. Le premier comprend la culture, la recherche scientifique et technique, c’est-à-dire tout ce qui appartient à l’horizontalité de l’homme et de la création, et qui s’accroît à un rythme impressionnant. Pour que ce développement ne demeure pas totalement extérieur à l’homme, il suppose un approfondissement concomitant de la conscience ainsi que son actuation. Le second mode de développement concerne ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain quand, transcendant le monde et se transcendant lui-même, l’homme se tourne vers Celui qui est le Créateur de toute chose. Cette démarche verticale peut seule, en définitive, donner tout son sens à l’être et à l’agir de l’homme, car elle le situe entre son origine et sa fin. Dans cette double démarche horizontale et verticale, l’homme se réalise pleinement comme être spirituel et comme homo sapiens. Mais on observe que le développement n’est pas uniforme et rectiligne, et que la progression n’est pas toujours harmonieuse. Cela rend manifeste le désordre qui affecte la condition humaine. Le scientifique, qui prend conscience de ce double développement et en tient compte, contribue à la restauration de l’harmonie.
Celui qui s’engage dans la recherche scientifique et technique admet comme présupposé à sa démarche que le monde n’est pas un chaos, mais un «cosmos», c’est-à-dire qu’il y a un ordre et des lois naturelles, qui se laissent appréhender et penser, et qui ont par là une certaine affinité avec l’esprit. Einstein disait volontiers: «Ce qu’il y a, dans le monde, d’éternellement incompréhensible, c’est qu’il soit compréhensible»[9]. Cette intelligibilité, attestée par les prodigieuses découvertes des sciences et des techniques, renvoie en définitive à la Pensée transcendante et originelle dont toute chose porte l’empreinte.
Mesdames, Messieurs, en concluant cet entretien, je forme les meilleurs vœux afin que vos recherches et vos réflexions contribuent à offrir à nos contemporains des orientations utiles pour bâtir une société harmonieuse dans un monde plus respectueux de l’humain. Je vous remercie pour les services que vous rendez au Saint-Siège, et je demande à Dieu de vous combler de ses dons.
tous artisans de paix- Messages : 1955
Date d'inscription : 20/01/2016
Idéal : Cheminer avec le Seigneur
- Message n°8
Re: osecour?
Bonjour Big Coco,
Vous avez peut-être lu un peu rapidement ce que j'ai écrit.
Il ne s'agit pas d'être "arc-bouté" contre la science.
Il s'agit simplement, d'une part, de faire preuve de prudence en n'oubliant pas que les théories scientifiques sont justement des théories, qu'elles ne sont pas toujours parfaites et que la science progresse toujours.
Il s'agit, d'autre part, de rappeler que la théorie de l'évolution ne remet pas en cause l'existence d'un premier Homme (Adam) et d'une première Femme (Eve), ni le péché originel qu'ils ont commis et les conséquences de ce péché.
Benoît XVI a rappelé cela avec force:
Source: http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1112081_magister
En ce qui concerne l'enfer, si j'en ai parlé, c'était pour rassurer Feukeng Willy qui avait lu une fausse information sur internet, disant que le pape François aurait nié l'existence de l'enfer.
Au sujet de l'affaire Galilée, je ne suis pas une spécialiste de cette question. Mais d'après ce que j'ai cru comprendre, tout ce qu'on entend dire à ce sujet n'est pas toujours parfaitement exact.
Mais la théorie de l'évolution n'était pas le sujet initial de ce fil: on dévie du thème du fil. La question était de savoir si le pape François avait bien tenu de tels propos ou pas.
Aussi, puisque Feukeng Willy a obtenu une réponse à sa question, je verrouille ce sujet.
La théorie de l'évolution pourra être abordée sur un autre fil, que je vous laisse le soin d'ouvrir, si vous le souhaitez.
Amitiés
Fil verrouillé
Vous avez peut-être lu un peu rapidement ce que j'ai écrit.
Il ne s'agit pas d'être "arc-bouté" contre la science.
Il s'agit simplement, d'une part, de faire preuve de prudence en n'oubliant pas que les théories scientifiques sont justement des théories, qu'elles ne sont pas toujours parfaites et que la science progresse toujours.
Il s'agit, d'autre part, de rappeler que la théorie de l'évolution ne remet pas en cause l'existence d'un premier Homme (Adam) et d'une première Femme (Eve), ni le péché originel qu'ils ont commis et les conséquences de ce péché.
Benoît XVI a rappelé cela avec force:
Rome, le 11 décembre 2008 - (E.S.M.) - Ce dogme, l’un des plus négligés et niés, est "d'une évidence écrasante" pour Benoît XVI. Il en a parlé deux fois en cinq jours. Sans lui, a-t-il dit, la rédemption chrétienne "perdrait sa base".
Benoît XVI insiste sur le dogme du péché originel
Et ce fut la nuit. La véritable histoire du péché originel
Le 11 décembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Deux fois en cinq jours, Benoît XVI a insisté sur un dogme qui a presque disparu de la prédication ordinaire et que nient les théologiens néo-modernistes: le dogme du péché originel.
C’était le lundi 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception, lors de l'Angélus, et le mercredi 3 décembre, lors de l'audience hebdomadaire, en présence de milliers de fidèles et de pèlerins.
Voici ce qu’a dit le pape lors de l'Angélus de la fête de l'Immaculée Conception :
"Le mystère de l’Immaculée Conception de Marie que nous célébrons aujourd’hui solennellement, nous rappelle deux vérités fondamentales de notre foi : d’abord le péché originel, puis la victoire qu’a remportée sur lui la grâce du Christ, victoire qui resplendit de façon sublime en Marie la très sainte.
"L’existence de ce que l’Église appelle le péché originel est, hélas, d’une évidence écrasante. Il suffit de regarder autour de nous et surtout en nous. L’expérience du mal est si concrète qu’elle s’impose d’elle-même et nous amène à nous demander: d’où vient le mal ? Pour un croyant, en particulier, la question va encore plus loin: si Dieu, qui est la Bonté absolue, a tout créé, d’où vient le mal ? A cette question fondamentale, qui interpelle chaque génération humaine, les premières pages de la Bible (Genèse 1-3) répondent justement par le récit de la création et de la chute de nos premiers parents. Dieu a tout créé pour l’existence, il a notamment créé l’homme à son image. Il n’a pas créé la mort, elle est entrée dans le monde à cause de la jalousie du diable qui, révolté contre Dieu, a aussi entraîné les hommes dans le piège en les incitant à la révolte (cf. Sagesse 1, 13-14; 2, 23-24). C’est le drame de la liberté, que Dieu accepte jusqu’au bout par amour, mais en promettant que le fils d’une femme écrasera la tête à l’antique serpent (Genèse 3, 15).
Source: http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1112081_magister
En ce qui concerne l'enfer, si j'en ai parlé, c'était pour rassurer Feukeng Willy qui avait lu une fausse information sur internet, disant que le pape François aurait nié l'existence de l'enfer.
Au sujet de l'affaire Galilée, je ne suis pas une spécialiste de cette question. Mais d'après ce que j'ai cru comprendre, tout ce qu'on entend dire à ce sujet n'est pas toujours parfaitement exact.
Mais la théorie de l'évolution n'était pas le sujet initial de ce fil: on dévie du thème du fil. La question était de savoir si le pape François avait bien tenu de tels propos ou pas.
Aussi, puisque Feukeng Willy a obtenu une réponse à sa question, je verrouille ce sujet.
La théorie de l'évolution pourra être abordée sur un autre fil, que je vous laisse le soin d'ouvrir, si vous le souhaitez.
Amitiés
Fil verrouillé
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"Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu!"
"Procurer la paix à quelqu'un, voilà une des plus grandes joies qu'il nous soit donné de vivre. Nous rencontrons souvent des êtres angoissés, inquiets du lendemain, torturés par le remords, englués dans un conflit, rongés par une maladie sans espoir de guérison. Nous pouvons les aider à se pacifier, par un regard, une simple présence, un toucher, une parole" (Père Guy GILBERT, "Jésus, un regard d'amour")