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La nuit de l'esprit

Emmanuel
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Message par Emmanuel Jeu 28 Jan - 22:03

Source: http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Huan/lanuit.html

La nuit de l'esprit

Sanctifié, jusque dans sa chair par la pratique persévérante des trois conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, illuminé dans toutes les puissances de son âme par l'influx des grâces d'oraison, le chrétien est prêt désormais à subir la douloureuse opération que Dieu se propose d'accomplir en lui : la scission de l'âme et de l'esprit, avant de le hausser jusqu'à la participation à sa propre nature, dans la déification.

Déjà l'auteur de l'Épître aux Hébreux, avait noté que « la parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants : elle pénètre jusqu'à la suture de l'âme et de l'esprit. » (IV, 12). Tous les mystiques ont éprouvé dans. la substance même de leur être intérieur .à un certain moment de leur vie surnaturelle, cette sorte de désagrégation profonde qui dépouille l'âme de toutes ses puissances et de leurs opérations et la laisse comme nue dans sa pure substance. « Après que cette créature, dit d'elle-même sainte Catherine de Gênes, eût été dépouillée du m,onde de la chair, des biens, des exercices, des affections et de toutes choses, Dieu seul excepté, le Seigneur voulut encore la dépouiller d'elle-même et séparer l'âme de l'esprit... Dieu lui versa donc dans le coeur un nouvel amour si véhément, qu'il tira à lui l'âme avec toutes ses puissances, de telle manière qu'elle était enlevée à. son être naturel. Dépouillé de la sorte, l'esprit demeure nu en Dieu et il y est retenu tant que cela plaît au Seigneur, lequel ne lui laisse que ce qui est nécessaire pour ranimer le corps... L'oeuvre est surnaturelle. » (1).

En quoi consiste cette scission de l'âme et de l'esprit qui prélude à la déification et dont l'épreuve est si douloureuse que tous les mystiques qui l'ont subie l'ont comparée aux souffrances du Purgatoire ? C'est proprement une opération par laquelle Dieu, tranchant dans le vif de l'âme, la sépare de toute, son activité, tant intérieure qu'extérieure, et la réduit à la seule nudité de sa substance. Richard de Saint-Victor y voit une sorte de « dissolution, non de l'âme et du corps, mais beaucoup plus admirable et plus sublime... dans cette division, l'âme et tout ce qui est animal reste en bas, l'esprit et tout ce qui est spirituel s'envole en haut. » (2). Plus l'âme progresse en effet dans les voies surnaturelles, plus elle s'éloigne d'elle-même, par un dépouillement progressif et toujours plus profond de ses puissances et de leurs opérations, jusqu'à ce qu'au terme de cette ascension elle émerge pour ainsi dire hors d'elle-même, toute recueillie et ramassée en « cette suprême pointe de l'esprit qui est au-dessus de tout le reste de l'âme et indépendante de toute complexion naturelle. » (3).

Comment sur ce sommet n'aurait-elle pas le vertige des cimes ? Les chemins qui naguère la menaient à travers le monde si divers et si attrayant de sa vie intérieure, toute illuminée des dons de la grâce, lui sont désormais fermés elle ne peut pas monter plus haut et elle ne peut redescendre. Dieu la tient ainsi comme suspendue entre le ciel et la terre ; et la nuit, une nuit plus obscure que celle qu'elle avait traversée au moment de sa conversion, l'enveloppe d'effrayantes ténèbres. C'est ici la suprême purification, « la purification passive de l'esprit, sans laquelle la pureté requise pour l'union divine fera défaut ». Réduite à la complète nudité de sa substance, transposée tout entière sur le plan de l'esprit, l'âme ne s'appartient plus et c'est dans une totale soumission à la volonté divine qu'elle va subir la « forte lessive » qui doit faire disparaître les taches du vieil homme qui demeure encore en elle et dont elle ne s'aperçoit pas (4).

Dieu, en effet, n'a séparé l'âme de l'esprit que pour atteindre la substance même de l'âme par delà ses puissances et leurs opérations ; et les ténèbres dans lesquelles il va la plonger, pour la purifier, « en attaquant l'intime essence de l'esprit, paraîtront des ténèbres substantielles ». (5). Ce n'est plus seulement l'entendement qui sera dans la nuit, la volonté dans la sécheresse, la mémoire dans l'oubli ; c'est la substance même de l'âme que Dieu veut aride et obscure. Il faut que l'âme, non plus selon ses opérations, mais selon son essence, soit plongée dans la douleur, dans l'amertume et dans l'angoisse. Il faut qu'elle n'ait plus ni sentiment ni goût pour les biens spirituels dont elle faisait naguère ses délices et où elle trouvait de si douces consolations il faut qu'elle renonce même aux dons sensibles de,la grâce qui la remplissaient d'une sainte ivresse et que, dans cette privation de tout ce qui faisait la beauté et le soutien de sa vie intérieure, elle laisse s'introduire en elle « cette forme spirituelle de l'esprit qu'est l'union d'amour » (6). Il s'agit bien ici d'une sorte de régénération de l'être qui ne peut s'accomplir que par une désassimilation préalable, où l'âme éprouve les angoisses de la mort et se sent proche de sa destruction, selon la parole du psalmiste : « j'ai été réduit à néant. » (Ps. 72, 22).

Tauler a fort bien décrit ces angoisses de la nuit de l'esprit : « alors, dit-il, se présente à l'homme un chemin bien désert, tout à fait sombre et solitaire. Sur ce chemin Dieu lui reprend tout ce qu'il lui avait donné. L'homme est alors si complètement abandonné à lui-même qu'il ne sait plus rien, absolument rien de Dieu. Il en arrive à une telle angoisse qu'il ne sait plus s'il a jamais été dans le droit chemin, s'il y a un Dieu pour lui oui s'il n'y en a pas, et si lui-même existe ou non ; et cela lui devient si singulièrement pénible que ce vaste monde lui paraît trop étroit. Il n'a plus aucun sentiment de son Dieu, il ne sait plus rien de Lui et, pourtant, tout le reste lui déplaît. C'est comme s'il se trouvait arrêté entre deux murs et qu'il y eût une épée derrière lui et une lance acérée devant lui. Que lui reste-t-il à faire ? Il ne Peut ni reculer ni avancer. Qu'il s'assied donc et qu'il dise : « O Dieu ! Je Vous salue, amère amertume, pleine de toutes grâces ». Aimer à l'excès et être privé du bien qu'on aime paraîtra une épreuve plus douloureuse que l'enfer, si l'enfer était possible sur terre... Plus la conscience et le sentiment de Dieu ont été profonds, plus grandes et plus insupportables sont l'amertume et la misère de ce dépouillement. » (7). L'âme avait tout quitté pour son Dieu ; et il lui semble maintenant qu'elle a perdu son Dieu.

Sainte Catherine de Gênes, sainte Thérèse, saint Jean de la Croix ont comparé aux souffrances des âmes dans le purgatoire, l'état de l'âme qui subit ici-bas les angoisses de la nuit de l'esprit. « Cette forme purgative que je vois dans les âmes du Purgatoire, dit sainte Catherine de Gênes, je la sens en mon âme , surtout depuis deux ans et chaque jour je la sens et la vois plus clairement. Mon âme demeure en ce corps comme dans un purgatoire, semblable et conforme au vrai Purgatoire, avec la mesure toutefois que le corps peut supporter sans en être détruit ; néanmoins, ce purgatoire augmentera peu à peu jusqu'à ce que le corps succombe. Mon esprit est devenu étranger à toutes les choses même spirituelles, qui pourraient le nourrir, telles que la joie, la délectation ou la consolation. Il n'a puissance de goûter autre chose, soit temporelle soit spirituelle, par volonté, par entendement ou par mémoire, de façon à ce que je puisse dire que l'une me plaît davantage que l'autre. Mon intérieur se trouve assiégé de telle sorte que tout ce qui procurait quelque rafraîchissement à la vie spirituelle ou corporelle lui a été successivement enlevé. Et par là même que ces choses lui ont été enlevées, il reconnaît qu'il pouvait s'en repaître et en jouir... quant à la partie extérieure de mon être, comme l'esprit ne lui correspond plus, elle éprouve de si violentes attaques qu'elle ne trouve rien sur la terre dont elle puisse se rafraîchir selon son instinct humain. »(8 ).

« Cette souffrance, dit à son tour saint Jean de la Croix, est comparable à celle du Purgatoire ; car, de même que dans l'autre vie les esprits sont purifiés pour être dignes de la claire vision de Dieu, de même ici-bas et à leur manière les âmes se purifient pour arriver à se transformer en Dieu par l'amour dans l'union » (9). Et ailleurs : « si, dans l'autre vie, il y a un feu ténébreux et matériel pour la purification des esprits, de même ici-bas l'âme expie et se purifie sous l'action d'un feu d'amour. ténébreux et spirituel: » (10). Mais il ajoute : « une heure de cette Souffrance au cours de la vie est bien plus efficace que plusieurs heures de purification après la mort » (11). N'est-ce pas là en effet, « le chemin le plus court et le plus direct, vers la divine et véritable naissance qui luit ici sans aucun intermédiaire » ? Car, continue Tauler, « il ne s'élève aucune angoisse dans l'homme que Dieu ne veuille ensuite préparer une nouvelle naissance en cet homme ; et sache que tout ce qui te prend, apaise et détend en toi l'angoisse ou l'oppression, c'est celle qui naît en toi et, quoi que ce soit, c'est la nouvelle naissance ; à toi de choisir si tu veux Dieu ou la créature. Et maintenant réfléchis. Si c'est une créature qui enlève ton angoisse, quel que soit son nom, elle te ravit pleinement la naissance de Dieu » (12). Dieu ne crucifie l'âme que pour la mûrir, la renouveler et la rendre divine, et la flamme dont il la brûle douloureusement pour la purifier est la flamme même de son amour. Il faut qu'elle passe par ce tombeau de mort obscure pour parvenir à la résurrection qui l'attend dans la lumière. C'est seulement lorsqu'on a découvert le Rien de soi-même qu'on peut trouver le Tout de Dieu ; parce que, alors, le Rien de soi-même sera devenu le Tout de Dieu.

Gabriel Huan.

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(1) Dialogues. 2è partie, ch. 1. 
(2) Oeuvres, Edit. Migne P. Lat. 196, 11140. 
(3) Saint François de Sales, Traité de l'amour de Dieu, liv. XII, ch. 1. 
(4) Saint Jean de la Croix, Nuit obscure, liv. II, ch. IL  
(5) lbid., liv. II, ch. XII. 
(6) Saint Jean de la Croix, Nuit obscure, liv. II, ch. XII. 
(7) Premier Sermon pour le 5" Dimanche après la Trinité. 
(8 ) Traité du Purgatoire, ch. XVII, cf Sainte-Thérèse. Vie. Ch. XX et Château Intérieur, VI" Dem, ch. XI. 
(9) Vive Flamme, 1re str. Vers. 4. 
(10) Nuit obscure, liv. II, ch. XII. 
(11) Ibid., ch. VI. 
(12) 2ème Sermon pour le 5ème Dimanche après la Trinité.

Source: http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Huan/lanuit.html
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Message par Gilles Ven 29 Jan - 2:48

La nuit de l'esprit 649656a4


POURQUOI, SEIGNEUR, ES-TU SI LOIN POURQUOI TE CACHER AU JOUR D’ANGOISSE ? » ( Ps 10,1)

La nuit de la foi.


Pendant une période plus ou moins longue notre vie spirituelle a connu des moments d’exaltation, de grand bonheur intérieur. Nous percevions sensiblement la présence du Seigneur qui était évidente. La prière était facile, nous débordions d’ardeur, d’idées, d’images, nous avions des larmes de joie, nous ne voyions pas le temps passer. Ce fut une belle période dont le Seigneur nous gratifiait mais cela n’a pas duré. La nuit est venue. La prière est devenue aride, difficile. On s’y ennuie. Le temps s’écoule lentement. Nous avons l’impression que Dieu se cache, qu’Il nous laisse tomber. Autant nous ressentions, précédemment, qu’Il nous aimait, autant maintenant nous avons le sentiment que son amour nous fuit. Nous perdons la paix intérieure. C’est un passage incontournable dans la vie spirituelle. Les grands mystiques eux-mêmes connaissent cette épreuve. St Jean de la Croix, Ste Thérèse d’Avila, St François de Sales, Ste Thérèse de Lisieux et tous les autres ont fait ou font cette expérience. C’est une nécessaire période de purification. Quand nous prions dans la facilité, finalement nous prions peut-être pour notre propre satisfaction, nous éprouvons un tel bien-être ! Une telle plénitude ! Dans la nuit, dans les périodes de sécheresse, nous prions par fidélité, par amour ! Nous prions vraiment pour honorer le Seigneur. Une purification de la prière s’accomplit. Elle devient gratuite. Elle devient don. Dans la sécheresse, nous avons l’impression de ne pas aimer le Seigneur, mais en réalité la fidélité à prier, à tenir dans la prière aride, malgré tout, est un signe authentique d’amour du Seigneur. Notre amour pour Lui ne se mesure pas aux émotions que nous ressentons en priant mais à notre fidélité à prier. Lorsque nous sommes fidèles à prendre le temps de la prière personnelle et de la prière communautaire le dimanche, alors que la démarche nous est difficile, nous manifestons un authentique amour du Seigneur.

Pendant une période plus ou moins longue de notre vie nous avons eu une foi facile ! Nous éprouvions fortement la présence du Seigneur qui était évidente. Notre foi était heureuse. Puis nous avons connu le sentiment d’une absence, sinon d’une inexistence de Dieu. La nuit de la foi s’est emparée de nous. Aucune image, aucun discours, aucune idée sur Dieu que nous avions jusqu’alors n’est plus parlante. Une sorte de vertige devant le sentiment de l’absence, et même de l’inexistence de Dieu s’est emparée de nous. C’est le temps du doute. Les grands mystiques eux-mêmes connaissent cette épreuve. St Jean de la Croix parle de « la nuit obscure », Ste Thérèse de Lisieux a connu ce sentiment douloureux. Elle a été comme envahie par les arguments des scientistes de son époque voulant justifier leur incroyance. Elle écrit : « c’est le raisonnement des pires matérialistes qui s’impose à mon esprit. Plus tard, en faisant sans cesse des progrès nouveaux, la science expliquera tout naturellement, ou aura la raison absolue de tout ce qui existe et qui reste encore un problème, parce qu’il reste encore beaucoup de choses à découvrir ». Elle est traversée par la nuit du doute mais elle dit : « Au-delà des nuages il y a le soleil ». Ses doutes portent surtout sur la vie éternelle. La vie de Thérèse qui « ressemblait à un conte de fée » selon ses propres mots, entre dans la nuit avec la prise de conscience de l’incroyance dans son monde contemporain. Elle est bouleversée, prise d’angoisse à l’idée que sa foi puisse n’être qu’un rêve. Elle écrit : « Il me semble que les ténèbres empruntant la voix des pécheurs me disent, en se moquant de moi : Tu rêves de lumière, la patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t’environnent, avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant ».

Mère Térésa écrit : « Seigneur mon Dieu, qui suis-je pour que Tu m’abandonnes ?… J’appelle, je m’accroche, je veux. Et il n’y a personne pour répondre. Personne à qui je puisse m’accrocher. Non, personne. Seule. L’obscurité est si sombre et je suis seule. Non désirée, abandonnée. La solitude du cœur qui désire l’amour est insupportable. Où est ma foi ? Même tout au fond, jusque là, il n’y a que le vide et l’obscurité. Mon Dieu, comme est douloureuse cette douleur inconnue. Elle me fait souffrir sans cesse… Amour, le mot n’évoque rien. On me dit que Dieu m’aime et pourtant l’obscurité, la froideur et le vide sont une réalité si grande que rien ne touche mon cœur ». (texte daté du 3 juillet 1959 et paru dans La Croix 29/09/2007). Nous ressentons peut-être parfois ce qu’expriment Ste Thérèse et Mère Térésa. Dans cette nuit intérieure nous sommes renvoyés à notre liberté : croire ou ne pas croire. Thérèse décide de croire, librement : « lorsque je chante le bonheur du ciel, l’éternelle possession de Dieu, je n’en ressens aucune joie, car je chante ce que je veux croire ». Elle décide de croire. Elle veut croire. L’acte de foi suppose une décision de volonté. Elle fait de cette nuit intérieure un désir de Dieu encore plus grand. Elle prend même conscience que son épreuve intérieure la fait grandir dans la foi. « Depuis qu’Il a permis que je souffre des tentations contre la foi, Il a beaucoup augmenté dans mon cœur l’esprit de Foi ». Mère Térésa écrit de son côté : « Si cela t’apporte de la gloire, si tu accueilles une goutte de joie de cela, si des âmes te sont apportées… me voici, Seigneur, j’accepte tout avec joie jusqu’à la fin de ma vie et je sourirai à ta face cachée, toujours ». (lettre du 3 juillet 1959). Traverser la nuit de la foi ne veut pas dire perdre la foi. Au cœur de la nuit peut même s’aviver le désir de Dieu. « Mon âme a soif du Dieu vivant » dit le psalmiste (Ps 62). St Jean de la Croix écrit même que dans la nuit « l’amour meut et guide l’âme. Il la fait voler vers Dieu par un chemin solitaire ». Vivre la foi dans la nuit, sans satisfaction sensible, est en définitive une purification de la foi. Lorsque nous vivons la foi dans la facilité et la joie, elle est gratifiante et peut être intéressée, être mêlée d’une recherche de soi. Quand nous la vivons dans la nuit, elle est purifiée. Elle devient un pur don de soi à Dieu. C’est la foi à l’état pur qui s’instaure en nous. Lorsque dans la nuit nous faisons un acte de foi et cherchons toujours Dieu, nous nous rapprochons de Lui malgré notre impression d’être loin de Lui. Nous connaissons encore d’autres épreuves de foi : la maladie, un échec grave, un décès douloureux,~~des malheurs qui se succèdent. Elles nous plongent dans la nuit et nous font nous poser bien des « pourquoi ? » sans réponse satisfaisante et provoquent même en nous une révolte bien naturelle. Dans la nuit nous sommes renvoyés à notre liberté : croire ou ne pas croire. Nous avons des raisons de faire le choix libre et volontaire de croire. Rappelons-nous la période de lumière où nous étions sereins dans la foi. Nous pouvons nous appuyer sur ces souvenirs pour rebondir vers le Seigneur. Nous avons des raisons de faire le choix de croire. Nous aspirons à vivre pleinement, à donner de la densité, de la profondeur à notre vie. Qui mieux que le Seigneur peut nous donner cela ? Sa Parole accueillie nous éclaire et nous humanise. Elle nous fait vivre en enfants de Dieu. Même si nous connaissons l’épreuve de la nuit de la foi, demeure la grave question du sens de l’existence. « Où allons-nous ? » « Qui mieux que Jésus peut nous éclairer ? Il est précieux de lui donner notre confiance à Lui qui a dit « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra »… à Lui qui est ressuscité pour que nous ressuscitions. Comme l’écrit le Pape François « La Foi est une lumière pour nos ténèbres ». L’auteur de la lettre aux hébreux écrit : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, le regard fixé sur Celui qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement, JESUS ». (He 12,1.2). Jésus n’a pas fait de discours sur la souffrance mais Il l’a vécue et nous montre une manière de la vivre. Dans la nuit de la souffrance Il est ouvert à ceux qu’Il côtoie, Il donne une parole d’espérance au larron, Il meurt dans la confiance au Père, Il nous montre un chemin pour humaniser nos moments de nuit. Paul Claudel disait de Jésus : « Il n’est pas venu expliquer la souffrance mais la remplir de sa présence ». Dans sa souffrance Il a mis beaucoup d’amour, cette valeur qui sauve, et Il nous aide à mettre de l’amour dans nos nuits, dans nos souffrances. St Paul demandait à Jésus de le libérer d’une « écharde qui était en lui ». Il lui répondit : « Ma grâce te suffit ». Une femme, Marie GARNIER, qui a un enfant trisomique, témoigne ainsi : « Je n’en ai jamais voulu à Dieu. Il ne m’a pas lâchée. Tout au long de ces années Il m’a montré par mille signes qu’Il était là. Je cherchais d’abord dans la prière le repos, j’y ai trouvé une confiance et une paix qui me dépassent ». (La Croix 15-16 déc 2012). La nuit de la foi n’a pas forcément le dernier mot, la lumière et la joie peuvent revenir.

Père Michel MARIE  

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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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Message par COQUELICOT Ven 29 Jan - 16:27

c'est tellement vrai, ressentir le vide intérieur tout en sachant que Dieu le comble sans se faire sentir !

après la nuit vient le jour, après la ténèbre vient la lumière !

c'est rassurant de voir l'espérance en Lui !


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Message par Gilles Mer 1 Mar - 21:38

Je ne sens plus la présence de Dieu, pourquoi ? : La nuit de la foi




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