Entrevue avec Mgr Fernando Ocáriz, prélat de l’Opus Dei
« La sainteté n’est pas une affaire de superhéros – hommes ou femmes –, mais de personnes en chair et en os » | ZENIT - Français
Première publication le 20 septembre 2024 sur le site de l’Opus Dei Monseigneur Fernando Ocáriz s’est entretenu avec le magazine ‘Semana’ lors de son récent voyage en Colombie. Il a parlé entre autres de l’ouverture de l’Église Catholique et de la crise des vocations dans le monde. Il a souligné l’importance de retrouver l’espérance.
En quoi consiste le service qu’un membre de l’Œuvre – comme on appelle aussi l’Opus Dei – peut rendre à l’Église ?
La vocation spécifique des membres de l’Opus Dei – dont la grande majorité sont des laïcs et seulement deux pour cent des prêtres – appelle à une rencontre personnelle avec le Christ dans la famille, au travail, dans les relations sociales, sachant que la recherche de la sainteté n’est pas une affaire de superhéros – hommes ou femmes –, mais de personnes en chair et en os, avec des réussites et des erreurs. La « sainteté au beau milieu de la rue » que prêchait saint Josémaria nous encourage à chercher des solutions dignes aux problèmes de chaque contexte et de chaque époque.
Quel est, ou devrait être, le rôle des laïcs dans l’Église ?
Comme l’a souligné le Concile Vatican II, il revient aux laïcs, de par la vocation qui leur est propre, d’insuffler un esprit chrétien dans les affaires temporelles, c’est-à-dire dans le travail, la famille, le commerce, la culture, etc. Leur rôle est de contribuer à la sanctification du monde, en reflétant un peu de l’amour du Christ en tout lieu et en toute circonstance, et c’est là qu’il y a encore un long chemin à parcourir. Je pense, par exemple, à la formation des laïcs à la bioéthique ou à la justice sociale, à leur conscience d’être des protagonistes de l’évangélisation. La mission des laïcs ne se limite pas à « occuper des postes » dans les structures ecclésiales.
La majorité des membres de l’Opus Dei sont des femmes, dont la plupart sont mariées. Comment pouvons-nous donner plus d’éclat à ceux et celles qui donnent leur vie à Dieu par le biais du mariage ?
Le mariage est un chemin de sainteté : dans l’Opus Dei, tous les membres – mariés ou célibataires – partagent la même vocation, la même mission et la même responsabilité. Les personnes mariées vivent avec la conscience que leur amour de Dieu passe par leur famille, leurs amitiés et leur travail dans le monde. Cela représente un énorme potentiel de transformation par le service. Quant aux femmes, qui, comme vous le soulignez, sont majoritaires, saint Josémaria a compris que sans elles l’Œuvre était incomplète. L’Opus Dei ne se comprendrait pas sans leur contribution irremplaçable, de même que la famille, le monde du travail ou la vie sociale ne se comprendraient pas sans elles.
Le pape François a qualifié la crise des vocations d' »hémorragie pour l’Église ». Vous avez donné votre vie à Dieu dans votre jeunesse, puis vous avez été ordonné prêtre : pourquoi est-il plus difficile aujourd’hui d’envisager une vocation au célibat apostolique ?
Le monde d’aujourd’hui est confronté au défi de croire à nouveau à l’engagement, à un amour qui dure toute la vie et qui remplit de joie et de liberté. Pour beaucoup, l’engagement apparaît comme une limitation, alors qu’en réalité Dieu ouvre toujours des horizons lumineux. Je dirais qu’il est essentiel de retrouver la vertu de l’espérance.
https://fr.zenit.org/2024/09/25/la-saintete-nest-pas-une-affaire-de-superheros-hommes-ou-femmes-mais-de-personnes-en-chair-et-en-os/?fbclid=IwY2xjawFjhsdleHRuA2FlbQIxMAABHZlqP712TogYnAgc4_3AEi7xDy7EEfch-0BXCFDdDSXu00A574u8Z2cA5Q_aem_IE4fxTg3T2Jhbrs11Du4JQ
L'entrevue se poursuit sur ce site.