Par nos prières, nous pouvons abréger la période de purification des âmes au purgatoire. Mais comment savoir si ces prières ont porté leurs fruits et que nos proches décédés ne sont plus au purgatoire ?
Mystérieuse solidarité qui relie tous les membres de l’Église au-delà même des frontières de la mort, la communion des saints permet d’abréger la période de purification des âmes au purgatoire. Cette aide passe essentiellement par la prière, rappelle ainsi le Catéchisme de l’Église catholique [CEC 958] :
Reconnaissant dès l’abord cette communion qui existe à l’intérieur de tout le corps mystique de Jésus-Christ, l’Église en ses membres qui cheminent sur terre a entouré de beaucoup de piété la mémoire des défunts dès les premiers temps du christianisme en offrant aussi pour eux ses suffrages ; car « la pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse » (2 M 12, 45). Notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur.
Mais comment savoir si ces prières ont bien aidé les âmes défuntes à quitter le purgatoire ?
Autre est le temps terrestre, autre celui du purgatoire
Comme l’indique le père Jean-Marc Bot dans son ouvrage Le purgatoire, traverser le feu d’amour (éd. Emmanuel), « autre est le temps terrestre, autre le temps de l’enfer, autre celui du ciel, autre encore celui du purgatoire ». Ainsi on ne peut pas dire combien de temps l’âme humaine reste dans le purgatoire. « La durée de cette purification nous déroute nécessairement car elle ne comporte plus d’événements historiques. Elle rejoint davantage ce que nous appelons le temps psychologique. On peut donc imaginer que chaque âme du purgatoire a un rapport au temps très personnel », indique le père Jean-Marc Bot.
Ainsi, il est possible de supposer que si certains y restent très peu de temps, d’autres y demeureront peut-être « jusqu’à la Venue glorieuse du Christ au terme de l’histoire universelle ». Mais en réalité, cela reste un mystère. « Notre seule certitude est que le traitement de chacun est « sur mesure ». En ce sens il y a autant de temps qualitatifs qu’il y a d’âmes en purgatoire », précise le père Jean-Marc Bot. Il est donc impossible de définir le temps que chaque personne passe au purgatoire, tout comme il est impossible de savoir si cette âme l’a quitté ou y est toujours.
Les âmes du purgatoire peuvent-elles s’exprimer sur leur sort ?
Néanmoins, un signe du proche décédé peut parfois indiquer qu’il n’est plus au purgatoire. C’est ainsi que saint Jean Bosco a eu la vision de son ami Louis Comollo après sa mort. Les deux hommes s’étaient promis que le premier d’entre eux qui mourrait avertirait l’autre de son sort éternel. Louis mourut peu de temps après. La nuit qui suivit son enterrement, les vingt compagnons de la chambrée de Jean furent réveillés en sursaut par un vacarme effrayant. Puis, la porte du dortoir s’ouvrit, une lueur merveilleuse jaillit, et une voix très douce se fit entendre : « Bosco, je suis sauvé ! »
Sainte Faustine, qui avait fait une expérience du purgatoire, recevait aussi les visites des âmes qu’elle a pu délivrer par ses prières et ses souffrances offertes. Des âmes du purgatoire venait aussi voir Padre Pio pour lui demander de prier pour elles mais aussi pour le remercier.
Mais comme l’indique à Aleteia Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon, « ces manifestations sont rares ». S’il invite à faire attention aux signes, comme l’apparition d’un proche décédé dans un rêve, Don Paul Denizot ne dit pas non plus qu’il ne faille pas les accueillir. « Il faut juste éviter de donner à ces signes trop d’importance, au risque de tomber dans le spiritisme« , prévient-il.
Ainsi, il est quasiment impossible de savoir si un proche n’est plus au purgatoire. « Et tant mieux, note Don Paul Denizot, car le seul juge est Dieu et si nous savions tout, nous n’aurions plus besoin de Lui. » Le prêtre rassure cependant ceux qui s’inquiètent de prier pour la purification de l’âme d’un proche alors que celui-ci est peut-être déjà au Ciel. « Les prières ne sont jamais perdues. Elles font grandir l’amour », conclut Don Paul Denizot, invitant ainsi les fidèles à toujours prier pour leurs défunts, même s’ils ne peuvent rien connaître du sort de ces derniers dans l’au-delà.