Pff, je m'étais dit n'y vas pas ... et je passe, mais je ne polémiquerai pas, je pense à haute voix...
J'aime bien frère Adrien, au début j'étais un peu sur la défensive à cause du ton décalé dans ses capsules, mais il ne lâche rien, il est rigoureux sur le fond et il connait son sujet.
Je pense que "le bon vieux temps", le "c'était mieux avant" dans l'Eglise, il faut voir par rapport à qui et à quoi ?
L'histoire a une espèce de mouvement pendulaire avec des excès dans un sens comme dans un autre et le juste milieu y trouve régulièrement un temps sa place aussi.
Donc, dans l'absolu, ça n'a pas toujours été mieux avant, bien loin de là, et les saints de notre calendrier qui ont combattu les hérésies, les dérives, les excès et les relâchements en sont les témoins.
Je pense qu'on a fait un peu la même erreur pédagogique dans l'église que dans les écoles, on a nivelé par le bas pour accéder au plus grand nombre.
Mais aussi, le monde a changé, surtout à partir de l'après guerre et ça s'est emballé à partir des années 60 et ça n'a rien à voir avec le concile, "l'évolution des moeurs", l'explosion des mass-médias de plus en plus en décalage ont mis en marge une énorme partie de la population par rapport à l'église (merci la fm) et ça n'a fait qu'empirer jusqu'à nos jour.
L'Eglise elle même en a été affectée dans ses membres (les fumées de satan.... cet esprit de rebellion et de contestation à tout va).
Il y a une coincidence énorme au niveau timing entre Vatican 2 et le basculement de la société dans la sécularisation.
Mais Vatican 2 n'en est pas la cause, il essayait d'être le remède de ce qu'on pressentait, ça nous dépasse, je repense ici à certaines prophéties...
En reconnaissant que des choses étaient à remanier (à juste titre) on a ouvert la boîte de pandore et en ouvrant la fenêtre pour aérer, on a oublié de mettre la moustiquaire, d'où les dérives et errements constatés dans certaines paroisses, certains diocèses. Dans ma paroisse aussi des laïcs on pratiquement imposé au curé de virer les mobiliers et accessoires de l'ancien rite pour dépouiller l'église au maximum (quelle tristesse). Vatican 2 n'a jamais demandé cela, ça fait partie des dérives...
La messe en latin, si elle est très jolie, si on se fait plaisir en y allant, elle n'est pas une fin en soi.
Quelle est la plus-value pour Dieu dans le latin ?
Le latin à été à une époque traduit du grec pour que les chrétiens de l'empire romain comprennent le contenu de la Bible (vulgate) et c'est exactement dans le même esprit qu'on est passé de la messe en latin que peu de gens comprennent depuis bien longtemps à la messe dans la langue du pays.
Donc à une époque lointaine on est passé au latin pour les même raisons qu'on est passé maintenent au français en France et dans d'autres langues ailleurs !
Mais je reconnais que les chants en latin de mon enfance résonnent encore en moi et que je les réentends avec un réel bonheur. Il y a une plus-value pour moi en terme de plaisir mais c'est tout.
Pour "le sens du sacré" je regrette aussi cette perte du sens du sacré en voulant à tout prix jouer sur un plan pédagogique la proximité de Dieu. On est passé à côté du "juste milieu".
Je n'entrerai pas dans la polémique de la communion sur la langue ou sur la main, c'est un sujet sans fin qui ne nous mettra jamais d'accord (on pêche plus, ou au moins autant avec la langue qu'avec les mains et on peut recevoir très indignement la communion sur la langue et avec un profond respect intérieur sur la main, on ne connait pas le coeur des gens, qui est-on pour juger sur les apparences ? Je reconnais que l'Eglise prend plus de risques, mais c'est son choix, sa décision de le pemettre et je comprends l'intention de base.
Personnellement je n'ai de problèmes avec aucune manière si elle est pratiquée avec un profond respect et à titre personnel je reviendrais bien aux bancs de communion, à genoux ... comme quoi ...
A propos des fin dernières je regrette aussi qu'elles soient mises de côté trop souvent et que dans certaines prêches, les sermons en font presque une manière de bien vivre sur terre et oubliant de préciser que bien vivre sur terre pour gagner son Ciel (mais il y avait déjà débat du temps des apôtres (le Christ nous a rachetés, mais ensuite, la Foi seule ou la Foi+les oeuvres ?).
Le diable a complètement été évacué un peu à la fois et a été remplacé par "nos mauvais penchants".
Mais cela aussi est très personnel et la manière de le dire varie de prêtre à prêtre, comme de tous temps.
Bref il y aurait encore des heures à écrire, mais pour quoi, pour qui, qui suis-je pour cela ?
Par rapport au dernier concile et nos derniers papes, je ne comprends pas pourquoi toujours revenir sur le sujet, sur ce qui divise, comme une envie de faire des émules, de se conforter sur certaines positions, cette façon de dire sans le dire qu'on est plus catholique que le pape (que les papes post conciliaires). Calvin aussi avait les meilleures intentions, il en était convaincu et il aurait sans doute convaincu certains d'entre nous ... ça a mené à quoi ?
J'ai un peu de mal avec ces sujets "à charge" qui reviennent tout le temps, là aussi il faut garder le juste milieu et la juste prudence. Prenons garde de ne pas être une façade et d'être déjà schismatique dans le coeur pour des raisons qui sont plus en rapport à notre personnalité et à nos aspirations plutôt qu'à une réelle volonté de construire ensemble le Royaume de Dieu.
Des dérives de nos prêtres, évêques, même cardinaux ne sont pas imputables à Vatican 2, des dérives il y en a toujours eu et de plus, durant ce siècle, nous sommes particulièrement passés au crible...
A une époque l'Eglise soignait excessivement bien son "célébrer" mais oubliait peut être un peu ses pauvres sur les marches du parvis, de nos jours il y a peut-être un peu trop d'horizontalité et on oublie sûrement parfois de regarder un peu plus vers le Ciel....
Et demain ...
Jean