Gilles- Responsable information catholique
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par Gilles Sam 30 Oct - 18:44
Science et foi : Jésus a-t-il racheté les Néandertaliens ?
"Nos résultats montrent que les peintures que nous avons datées sont, de loin, le plus ancien art rupestre connu au monde et qu'elles ont été créées au moins 20 000 ans avant l'arrivée des humains modernes en Europe en provenance d'Afrique - elles doivent donc avoir été peintes par des Néandertaliens." Ainsi a déclaré le magazine Science plus tôt cette année.
Cette découverte dans des grottes en Espagne, comprenant des images d'animaux, des points et des signes géométriques, est fascinante en soi, n'étant possible que grâce à des méthodes de datation nouvelles et sophistiquées.
Mais il a aussi un intérêt particulier pour nous. L'usage de l'art nous apprend que les Néandertaliens avaient la capacité de généraliser les concepts et de les exprimer symboliquement. Nous devons donc supposer qu'ils avaient de la raison et un certain sens moral. Ils auraient même pu avoir un concept de religion, car il existe des preuves qu'ils auraient pu enterrer leurs morts pour des raisons religieuses. Il a été suggéré qu'ils sont une émanation de la lignée humaine, mais une analyse plus récente conclut qu'il s'agissait d'une espèce différente de l' homo sapiens . (Notre métissage avec les Néandertaliens est venu plus tard.)
Nous acceptons l'idée que les premiers récits bibliques ne sont pas toujours historiques dans notre sens. Nous ne prétendons pas, par exemple, que l'univers a été créé en six jours. Nous acceptons la vérité essentielle de la création de Dieu et réalisons qu'elle est exprimée en termes compréhensibles pour son lectorat original. Nous pouvons même critiquer les chrétiens évangéliques qui continuent d'insister sur la vérité littérale du récit biblique.
Mais qu'en est-il du péché originel ? Non seulement cela semble être enseigné comme un événement littéral dans la Genèse, mais il est également traité de la même manière dans le Nouveau Testament. Aujourd'hui, nous le voyons comme un défaut profond hérité du péché de nos premiers parents, et tout au long de l'histoire chrétienne, ses conséquences ont été un sujet de discussion, de désaccord et d'hérésie.
Alors, comment nous situons-nous dans les Néandertaliens maintenant que nous avons la preuve qu'ils avaient des capacités spirituelles, aussi primitives qu'elles aient pu être ? Si les preuves actuelles nous disent qu'ils étaient une espèce différente de sapiens , alors ils sont soit restés non déchus puisqu'ils n'ont jamais hérité d'Adam, soit, s'ils étaient déchus, ils auraient eu besoin de rédemption - comme Adam. Peut-être partageaient-ils la situation d'un enfant non baptisé qui, comme le décrit le vieux catéchisme, n'est digne que de « cette partie de l'enfer appelée Limbo ».
Je ne suis pas théologien, mais je pense que nous pouvons considérer quelques questions ici. (Les conclusions que je suggère sont des spéculations personnelles.) La science est favorable à l'idée qu'il est peu probable que l' homo sapiens descende d'un seul couple. Il note que les nouvelles espèces sont enclines à provenir de plusieurs instances de créatures qui ont atteint un stade d'évolution similaire. Dans ce contexte, nous remarquons qu'Adam et Eve ne sont pas des noms en tant que tels : Adam signifie simplement « homme » ; Eve signifie « mère de tous les vivants ».
Étant donné qu'il y a plus de 300 000 ans, nos ancêtres directs utilisaient des outils et faisaient du commerce, est-il possible que nous ne parlions pas d'un couple historique spécifique, dont on se souvient depuis des millénaires, mais simplement de mandataires de nos premiers ancêtres, quels qu'ils soient ?
Notre distinction entre le corps et l'âme peut nous aider ici. Nous savons que nous avons évolué à partir de la bête brute. Et à un moment donné, nous avons développé des cerveaux capables de penser rationnellement et, à travers cela, notre capacité de choix moral.
Ces capacités, étant essentiellement spirituelles, dépassent les limites de la science puisque, par définition, elles excluent la cause et l'effet matériels. Nous conclurions alors que chacun de nous, à l'âge de raison, est susceptible de choisir le mal. Et nous tous, sauf la Vierge Marie, sommes enclins à tomber. En de tels termes, le péché originel est natif mais personnel et requiert la grâce de la rédemption pour nous sauver.
Le texte exact de la Genèse est intéressant ici. Les protagonistes sont tentés par le serpent avec la promesse que manger le fruit défendu leur permettra de distinguer le bien du mal, et ainsi d'être comme des dieux. Il s'agit d'une anomalie apparente. Alors qu'ils étaient encore dans leur état non déchu, ils étaient, nous dit le récit, déjà sensibles à la tentation, et ils ont librement choisi de désobéir.
Devenir comme des dieux est l'ambition ultime derrière tout péché. Cela me suggère que la possibilité de choisir le mal était au sein de notre race (et vraisemblablement des Néandertaliens) depuis le tout début. L'ancien état idéal de l'humanité, représenté par la Genèse, n'est pas une description littérale mais une vision mythologique de la façon dont le monde aurait pu être si les humains ne cherchaient que le bien. Mais grâce à la rédemption, nous vivrons, espérons-le, dans un tel monde après la résurrection.
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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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