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Propagation de l'athéisme (histoire)

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Message par Pilgrim Lun 18 Jan - 21:43

Une brève histoire

Les Pères de l'Église disaient que Satan était le singe de Dieu. Satan n'est donc pas seulement le père du mensonge, il est aussi celui qui essaye d'usurper le culte qui est dû à Dieu. Je vais rappeler ici l'aspect véritablement satanique des révolutions successives et des guerres contre les catholiques, que l'on appelait Kulturkampf

par

Grégoire Kucharczyk
docteur en histoire, spécialiste de l'histoire de la pensée politique et professeur d'Université


Ici :

 Dans son homélie de 1972 pour la fête des Apôtres saint Pierre et saint Paul, le pape Paul VI prononça des paroles fortes : 


"Nous avons le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. Nous voyons le doute, l'incertitude, l'insatisfaction, l'affrontement. On n'a plus confiance dans l'Église. On met sa confiance dans le premier prophète profane venu qui vient à nous parler de la tribune d'Un journal ou d'un mouvement social, et on court après lui demander s'il possède la formule de la vraie vie, sans penser que nous en sommes déjà en possession." (Paul VI)


De son côté, saint Jean-Paul II faisait le même constat, allant même jusqu'à employer le mot antéchrist dans l'homélie qu'il prononça le 31 décembre 1993, à Rome, dans l'église Saint Ignace de Loyola. Il disait qu'il nous fallait appeler le mal par son nom :


"Nous ne pouvons pas nier qu'avec la civilisation de l'amour, de la vérité et de la vie, une autre civilisation se répand. Saint Jean en parle de son oeuvre dans le cadre des derniers temps, L'Apôtre écrit qu'il y a beaucoup d'antichrists. Et il ajoute : ils sont sortis de nous, mais ils ne sont pas de nous (1Jn 2,19)" (Jean-Paul II)


Si nous doutions encore de ces deux diagnostiques posés par ces deux papes alors il n'y a qu'à étudier deux événements qui eurent lieu dans deux capitales européennes, en 2010 et en 2011, pour se convaincre de leur véracité.

 Premier exemple : Varsovie, août 2010, quand les milieux anticléricaux ont manifesté de nuit dans le quartier du faubourg de Cracovie. Cette manifestation n'était qu'une vaste agression organisée contre ceux qui priaient auprès de la croix érigée devant le palais présidentiel. Ce fut un véritable assaut de vulgarité mené aussi bien contre les personnes qui priaient que contre la Croix et Notre Seigneur. La "jeune génération de la Pologne libre" se moquait de la Passion de Notre Seigneur et des chants religieux.

Deuxième exemple : Madrid, août 2011. Plus de deux millions de jeunes catholiques étaient alors rassemblés pour les Journées Mondiale de la Jeunesse autour du pape Benoit XVI. Mais une poignée de représentants de la "génération Zapatero" (des athées militants) protestèrent contre la présence à Madrid de Benoit XVI et de ces millions de catholiques en criant "Vive Satan !'"

En voici un dernier exemple : en septembre 2011, un sataniste déclaré devint la star d'une émission de télévision musicale, diffusée sur une chaîne polonaise publique, alors qu'il était connu pour déchirer la Bible en publique et pour parodier des guérisons accomplies par le Christ. Le même mois, les principaux hebdomadaires polonais à tendance libérale mettaient en couverture la surenchère de blasphème dont faisaient l'objet le Christ crucifié, la sainte famille et l'Eucharistie. 


Quand les révolutionnaires français singent le Seigneur

La première révolution de ce genre à avoir eu lieu et qui sera le modèle de tous les futurs hommes politiques satanistes. fut la révolution française. Le mode d'action à partir de la révolution française, qui devint un archétype, consistait non seulement à exterminer des catholiques (membres du clergé et fidèles) mais aussi à tourner en ridicule les symboles de la foi chrétienne, en singeant le culte catholique, afin de créer une nouvelle religion, celle du progrès, inventée par les descendants des révolutionnaires. 

Les spécialistes de la révolution française ont remarqué que les fêtes révolutionnaires organisées par la République faisaient l'objet d'un transfert du sacré, c'est à dire qu'elles imitaient ouvertement le culte chrétien.

 Avant l'apogée de l'action de déchristianisation (1793-1794) et l'introduction du culte de l'Être Suprême par Robespierre (idée puisée directement dans les loges maçonniques) nous pouvons déjà voir émerger toute une série de fêtes révolutionnaires qui font le parallèle (et tournent en ridicule) la liturgie catholique. Ainsi, lors de la fête de la Fédération (1790), les participants partageaient le "pain de la fraternité" et sont aspergés de "l'eau de la liberté". La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sorte de nouvelles "Saintes Écritures", reposent sur "l'autel de la Patrie", dans une "arche spéciale", nouveau tabernacle. 

Les révolutionnaires français avaient pour ambition de prendre le contrôle non seulement de la politique et de l'espace public, mais aussi du temps. La raison de cela était double : effacer toute présence de la chrétienté dans la façon de mesurer et d'organiser  le temps (la semaine de 7 jours est remplacée par celle de dix jours, afin d'oublier le dimanche; les fêtes chrétiennes sont remplacées par les fêtes révolutionnaires), et d'infuser des valeurs républicaines. De même que dans le calendrier chrétien, la naissance du Christ marquait le début d'une nouvelle ère, dans le calendrier républicain, la nouvelle ère commençait le jour de la proclamation de la République française (en septembre 1792). 

Ajoutons que le peuple français, au service duquel la révolution disait se mettre à son service, n'abandonna pas le calendrier chrétien, en dépit des sanctions pour non-respect des fêtes révolutionnaires. Dans de nombreux villes et villages de France, les échoppes et les ateliers étaient fermés le jour des anciens dimanches, alors que les autorités imposaient de travailler normalement ce jour-là (ils étaient cependant ouverts pour les jours de fêtes révolutionnaires imposés). Cet exemple d'un peuple rejetant les bienfaits offerts par ses "amis" n'est qu'un exemple parmi d'autres. 

Un nouvel arbre du salut

La révolution française a également inventé une nouvelle allégorie de la croix. Il s'agissait des arbres de la liberté, plantés à Paris ainsi que dans des centaines d'autres villes et villages. En général, ils étaient plantés là, à la croisée des chemins aux anciens lieux dans lesquels s'élevaient jadis des croix, des calvaires, systématiquement détruits après 1789 car considérés comme des "symboles de fanatisme". Ajoutons qu'attenter à un arbre de la liberté, alors objet du culte officiel, était passible des peines les plus lourdes, y compris la peine de mort. 

Les différentes campagnes de déchristianisation engendrées par la révolution de 1789 avaient toutes en commun la haine de la croix chrétienne. Dès le renversement du régime jacobin, le nouveau pouvoir révolutionnaire, le Directoire, envoya en province des commissaires qui devaient estimer, voire accélérer la déchristianisation en province (l'exemple de la Vendée qui s'était longtemps et courageusement rebellée contre les révolutionnaires étaient encore récent). Comme le rapportait l'un des émissaires du Directoire dans la Creuse :"Il y a ici des croix, en pierre et en bois, le paysan superstitieux croit en leur pouvoir et attend d'elles quelque protection. Aussi donc le fanatisme les relève tout le temps en cachette."

Ce fut donc le début d'une impitoyable vague de destruction des croix élevées en cachette par le peuple, au grand mécontentement des fonctionnaires de la République (les croix qui se trouvaient sur les routes étaient déplacées, par exemple, dans les cimetières). Le commissaire de Neufchâteau se félicitait dans son rapport, "qu'il ait fait plusieurs moissons de leurs croix, à la grande fureur des fanatiques". Il ne se faisait cependant pas d'illusions sur le caractère provisoire de ses moissons, "car la graine de ces croix est dans leurs têtes, je suis sûr qu'elles repoussent déjà."

La haine des autorités révolutionnaires visaient également les cloches des églises. Traditionnellement, l'Église croit que leur son appelle les fidèles tout autant qu'il repousse les mauvais esprits. L'installation d'une cloche est aussi un rituel liturgique (la cloche est ointe d'huiles saintes). Pour les révolutionnaires, les cloches étaient les "tambours des curés" et en 1795, leur usage fut formellement et officiellement interdit en France. 

Des commissaires spéciaux étaient chargés de faire respecter cette interdiction, mais là aussi ils rencontrèrent des résistances déterminées de la part des "partisans du fanatisme" (comprenez des gens ordinaires). Comme le constatait un commissaire du département de la Somme : "Sans doute, la chose que le peuple eut le plus de mal à accepter pendant la révolution fut de lui prendre ses cloches". Son collègue du département de l'Aude ajoutait que les habitants de Narbonne, après la suppression des cloches, tombaient dans un profond chagrin. 

Pour lutter contre le chagrin et le fanatisme, on organisait régulièrement des processions (surtout à partir de 1793), au cours desquelles les objets du culte étaient profanés. On peut lire quantité d'histoire d'ânes déguisés, affublés d'une calotte ou d'une tiare, portant des écriteaux du genre "Je suis plus respectable qu'un curé" ou "Je suis plus vertueux que le pape". On souillait également les images des saints. Le saint les plus détesté était saint Louis, ou Louis IX, en sa double qualité de roi et de saint. En 1794, à Conches, on traîna sa statue dans toutes les rues du village et on la battit à l'aide d'un bâton. 

Dans ce genre d'événements, était donné une place considérable et de choix à la jeunesse. Comme un ministre jacobin put effectivement le constater :"Les jeunes gens sont plus enclins à servir la révolution que ceux qui ont vieillis sous l'empire des anciens usages". Le mépris pour le catholicisme passait aussi par l'utilisation, chez les révolutionnaires, d'une novlangue particulière, pour tout ce qui touchait au culte chrétien. 

Un nouveau Notre Père révolutionnaire

Les révolutionnaires adaptèrent les prières de manières douteuses. "Notre Père qui êtes aux cieux d'ou vous protégez la république française et les sans culotte"; "'Pardonne-nous d'avoir supporté si longtemps la tyrannie", etc. 

En 1794, Marat, chef de l'un des camps les plus radicaux, qui réclamait la répression sanglante non seulement de la monarchie mais aussi de l'Église catholique en France, fut assassiné. Immédiatement, on tenta d'élever sa mort en martyr au même titre que les martyrs chrétiens. Mais ce ne fut pas tout. La propagande révolutionnaire rapprochait la figure de Marat de celle de Jésus-Christ. On singea le culte du Sacré-Coeur en répandant le culte du coeur de Marat.

(à suivre)
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Message par Pilgrim Mar 19 Jan - 14:38

Une brève histoire

Les campagnes de laïcisation qui ont frappé les pays européens au XIXe siècle s'accompagnaient d'un athéisme militant, et même de satanisme pur et dur. On peut observer un certain modèle en ce domaine : plus la tradition catholique, spirituelle et culturelle, était ancrée dans un pays soumis à une laïcisation imposée d'en haut, plus les actes anti-religieux étaient violents. 

par

Grzergorz Kucharczik


Un  pape mort est-il un pape dangereux ?

Les états italiens en sont un bon exemple (la péninsule italienne était constituée de plusieurs états jusqu'en 1870). Le Piémont, géré depuis les années 1850 par une succession de gouvernements libéraux, fut le moteur de cette politique anticatholique. Il introduisit par exemple sur son sol une loi contre l'Église : les moines furent expulsés, l'Église expropriée de son patrimoine, chassée des écoles de l'état, et les cours d'instruction religieuse limités. 

Comme le Piémont, à partir des années 1860, participa à l'unification de l'Italie, ces lois anticatholiques s'étendirent aux autres régions italiennes, sans épargner la Rome des papes, annexée par le Piémont en septembre 1870. 

Les catholiques (les religieux autant que les laïcs) subissaient des violences de la part du pouvoir (du Piémont d'abord, puis de l'Italie réunifiée ensuite), et également de la part de divers milieux anticatholiques qui soutenaient le gouvernement libéral. La violence de rue était un trait caractéristique de la "guerre des cultures" italienne des XIXe et XXe siècle. Entre 1870 et 1881, il y eut à Rome trente cas de violence verbale ou physique contre les membres du clergé. Par exemple, de 1870 à 1873, les offices qui avaient lieu dans l'église du Gésu, à Rome, tenue par les jésuites, étaient régulièrement chahutés. Ces attaques ne cessèrent que lorsque les jésuites furent chassés de Rome en 1873. 

Les bagarres de rue, pendant des processions, comme celle de la Fête-Dieu, ou à l'occasion d'autres fêtes catholiques, étaient courantes. C'est notamment ce qui se produisit lors de la procession de la Fête-Dieu à Turin en 1877 (Fête-Dieu au cours de laquelle on célébrait aussi le cinquantenaire de l'accession à l'épiscopat de Pie IX), ou en 1885 à Gênes (les fidèles qui participaient à la procession du Sacré-Coeur furent agressés). A partir de 1870, dans de nombreuses villes italiennes (y compris la ville de Rome) des individus non-identifiés lançaient des raids de destruction contre les statues de la Vierge Marie. 

Autre trait caractéristique : la violence physique faite aux catholiques ne se limitait pas aux vivants. Elle prit également pour cible les morts. Lorsque le 13 juillet 1881, la dépouille mortelle de ce bienheureux pape fut portée en procession dans Rome, de la basilique Saint-Pierre à la basilique Saint Laurent, elle fut attaquée par une milice anticatholique aux cris de "Vive Garibaldi !"; "Mort au Pape !", "Dehors les curés !", "Jetez ce cadavre dans le Tibre !" Seule l'attitude décidée des fidèles qui protégèrent le cercueil du bienheureux Pie IX empêcha cette dernière phrase de se réaliser. Comme le révéla plus tard la presse catholique, la franc-maçonnerie italienne avait promis 8000 lires aux 400 membres de la milice à chaque fois qu'ils essayeraient de jeter ce cercueil dans le fleuve. 

Un sataniste lauréat du prix Nobel

De tels actes de violence étaient le résultat d'une propagande anticatholique menée de façon obstinée et méthodique depuis des décennies (et qui s'étaient intensifiée à partir de 1848). Dans les années 1870 et 1880, des associations anticléricales apparaissaient dans toute l'Italie, sous le patronage de la franc-maçonnerie italienne (le Grand Orient d'Italie).

Dans ce contexte, il est intéressant de se pencher sur la popularité de l'oeuvre de Giosue Carducci, franc-maçon, poète et ouvertement sataniste. En 1863, il publia son élogieux Hymne à Satan, qui, au cours des décennies suivantes, devint l'hymne de tous les partisans d'une Italie progressiste et anticléricale. En 1869,alors que s'ouvrait à Rome le concile Vatican I, la presse anticatholique publia à nouveau l'oeuvre sataniste de cet auteur. Mais ce n'est pas tout : dans les années 1880, ce poète fut nommé à la tête du Conseil de l'Éducation, qui travaillait en collaboration avec le gouvernement italien, et en 1906, il reçut le prix Nobel de littérature.

On se souvient que les activistes, qui en 1881 avaient essayé de jeter le corps de Pie IX dans le Tibre, criaient "Vive Garibaldi !" Giuseppe Garibaldi, que l'histoire retient officiellement aujourd'hui encore comme le père de l'Italie réunifiée n'était pas seulement le meneur des chemises rouges, mais également un franc-maçon de haut rang et le partisan d'un anticatholicisme de combat. Il s'était mis aussi à l'écriture (mais sans grand talent). Dans une de ses nouvelles publiées en 1860, il lançait l'appel suivant :

"Mort aux curés ! Qui mérite la mort autant qu'un membre de cette sinistre secte qui a fait de l'Italie un pays de morts et un cimetière ? L'effusion de sang me répugne ! Mais je ne sais si l'Italie parviendra à se libérer des tyrans de son corps, sans les détruire, eux, sans les extirper jusqu'au dernier !"

Les libéraux allemands et l'attaque contre l'industrie de la prière

Dans le cas de la guerre des cultures en Allemagne, la propagande anticatholique s'accompagnait également de violence physique envers les catholiques. On situe généralement le début de ce mouvement dans les années 1870, mais la presse libérale le préparait depuis longtemps déjà. Un des événements les plus significatifs de cette crise eut lieu le 16 août 1869 à Berlin, dans le quartier de Moabit. Après une manifestation du parti ouvrier de Berlin, plusieurs milliers de personnes s'attaquèrent à un couvent dominicain ainsi qu'à un orphelinat qui avait ouvert cette même année dans ce quartier industriel. 

Avant d'en arriver à ces émeutes, la presse libérale avait publié une série d'articles pendant plusieurs mois, consacrés aux dangers que la culture catholique, arriérée et obscurantiste, faisait courir à la "Kultur" allemande moderne. Cette culture catholique était représentée par les dominicains, à qui l'on reprochait d'avoir été, au XVIe siècle, les adversaires de Martin Luther. Dans ces mêmes journaux, le quartier de Moabit était représenté comme une "nouvelle Jérusalem", un lieu de développement de la civilisation moderne, à l'opposé de la culture catholique rétrograde. 

Au début du mois d'août 1869, un des plus grands journaux de Prusse soulignait que "l'industrie de la prière s'implantait afin de chanter le chapelet et de contempler les cinq miracles du Christ" à Moabit, quartier dans lequel régnait une intense activité économique et qui assurait richesse et prospérité à des milliers de personnes. Avant d'en venir à la démolition du couvent des dominicains, les lecteurs de la presse libérale manifestaient leur attachement à la civilisation moderne, qu'ils jugeaient menacée par l'invasion rétrograde. Ils entraient dans les églises pendant les messes sans enlever leur chapeau, tout en continuant de fumer et de discuter à haute voix. 

La façon dont la presse libérale avait réagi à l'attaque du couvent dominicain était également  caractéristique : cette attaque fut présentée comme un acte de colère spontanée du peuple allemand. Les titres des articles ne relevaient pas les actes de violence mais expliquaient le dégoût qu'une institution exclusivement destinée à l'oisiveté contemplative pouvait éveiller dans la partie protestante de la population laborieuse. 

En Prusse aussi, le bienheureux Pie IX fut la cible d'une intense "industrie du mépris". Pour rabaisser l'évêque de Rome, on ne reculait ni devant le mépris ni les moqueries. Par exemple, en 1872, un journal de Berlin se moquait du titre traditionnel de "Saint Père" donné au pape, en disant qu'il était contraire au célibat des prêtres, et proposait que le pape soit plutôt appelé le "Saint Oncle"'.

On se moquait aussi du grand âge de Pie IX. Par exemple, un des plus grands historiens allemands du XIXe siècle, qui était aussi un politicien libéral, Heinrich von Treitschke, s'amusait à appeler Pie XI "ce vieillard bêta et imprévisible". Même des années plus tard, les adversaires du "péril ultramontain" (surnom de la culture catholique) se moquaient du physique du pape.


(à suivre)
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