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L'importance de transmettre la foi  Bannie11Bienvenue sur le Forum catholique
l'Imitation de Jésus-Christ!

Ce forum est un lieu d'échanges dédié à l'approfondissement de la foi catholique, afin de toujours mieux connaître, aimer et servir Jésus-Christ.

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L'importance de transmettre la foi

Pilgrim
Pilgrim


Masculin Messages : 762
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Idéal : Vivre dès maintenant du bonheur des élus
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L'importance de transmettre la foi  Empty L'importance de transmettre la foi

Message par Pilgrim Mar 24 Mar - 3:28

Bonjour à vous tous,

J'aimerais juste donner l'opportunité ici, au moins pour les participants ou visiteurs occasionnels, de voir la réflexion qui clôt l'ouvrage de 2013 de Jean-Michel Castaing. C'est une réflexion qui me parle beaucoup. 



Il écrivait :

"La foi est un don de Dieu. Des clarifications doctrinales telles que celles exposées dans le présent ouvrage ne suffiront pas à la ranimer comme par enchantement. L'état exténué ou elle se trouve dans nos contrées ultra-sécularisées nécessite peut-être une autre médication que ces piqûres de rappel au sujet de son contenu objectif. 

Cependant, il n'est pas inutile de rappeler ses beautés, son ordonnancement, son harmonie. Qui sait ? La curiosité n'est pas un défaut. Le sens religieux de l'homme n'est pas mort et peut se réveiller d'un instant à l'autre. En tous cas les chrétiens se tiennent prêts à répondre de l'espérance qui les habite. Et cette espérance n'est pas bâtie sur le sable du sentiment. Les réponses aux objections que j'ai soumises à l'attention du lecteur en portent témoignage. 

Ce travail n'est pas vain. Nous avons en effet à relever le défi de démontrer à nos contemporains que la foi de l'Église ne se réduit pas à une morale ni à une piété sentimentale. Souvent le malentendu dont elle est victime prend sa source dans cette double réduction. Et ce préjugé ne date pas d'hier. 

Faire reconnaître que la foi chrétienne possède une intelligence, une cohérence, une organicité sans équivalent dans le concert des religions, ne va certes plus de soi pour des mentalités qui réduisent la religion aux "bonnes oeuvres" et aux effusions mystico-spirituelles. Dans ces conditions, qu'est-ce qui peut motiver un croyant, ou un non-croyant, ou un mi-croyant, à s'adonner à la théologie, à l'intelligence de la foi, sinon le désir d'en savoir plus sur Celui qu'il aime ou Celui qu'il désire connaître, ou qu'il s'avoue à lui-même mal connaître ? 

On connaît le titre du film de Godard : Deux ou trois choses que je sais d'elle. Chacun de nous a fait l'expérience de désirer en savoir plus sur les goûts, la vie passée, les marottes, les préférences de l'élu(e) de son coeur. Il n'en va pas différemment avec la foi. Dès lors qu'on a trouvé le trésor caché dans le champ, on ne se lasse plus de le contempler. Dès lors qu'on aime Dieu (et surtout après avoir pris conscience, par révélation, que Dieu nous aime), le désir de Le connaître toujours davantage habite l'esprit du bénéficiaire de cette révélation bouleversante. 

Si l'amour est premier, en revanche il est difficile de l'alimenter en faisant profession d'ignorance à l'endroit de Celui qui en est l'objet. Cette évidence : on ne peut aimer ce que l'on ignore, mérite qu'on s'y réfère afin de rappeler que la théologie n'est pas une option facultative. 

Désirer avoir une idée plus précise de Dieu, de sa nature, de ce qu'Il est, tout cela ne relève pas de la curiosité mal placée, de la convoitise de l'esprit, ou de la virtuosité spéculative, mais fait partie intégrante de la spiritualité. On ne contemple durablement que ce que l'on connaît bien. Séparer la théologie spirituelle ou mystique de la théologie dogmatique serait désastreux pour l'une et l'autre. Bien sûr il y a la connaissance des tout petits (Lc 10,21) qui est égale, sinon plus importante que celle des savants, des sages. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer à approfondir le mystère de Celui dont notre coeur n'est jamais rassasié. 

Tout cela est bel et bien. Pourquoi vouloir en découdre avec les opinions erronées ? Quel motif de revenir à la charge, de s'escrimer à réfuter les objections faites aux propositions de la foi quand l'essentiel, c'est l'amour ? Pourquoi un tel diktat de la vérité, alors que c'est le coeur qui compte ? Cet âge de l'intolérance n'est-il pas révolu ? Quelle mouche nous a piqués pour remuer tout ce regard négatif, quand la foi nous fait baigner en pleine fête, en pleine positivité de l'amour ? L'erreur est-elle à ce point nocive pour s'acharner ainsi contre elle ? Une telle attitude est-elle encore évangélique ? Ne retombe-t-on pas avec elle dans les mauvais réflexes des anathèmes ? Dans les vilains travers des stigmatisations ? L'Église n'en a-t-elle pas fini avec la chasse aux hérésies ? 

Dénoncer l'erreur n'est plus du tout dans l'air du temps. On passe pour intolérant pour moins que ça. Mais après tout, qu'importe le prêt-à-penser. Et si c'était à nous de poser des questions ? Et si on se permettait d'interroger le politiquement correct sur ses présupposés et ses non-dits ? 

Que chacun ait le droit de penser ce qu'il veut est une chose, défendre ce que l'on croit être la vérité en est une autre, tout aussi légitime. Est-il si anodin que cela de chercher Dieu là ou il ne se trouve pas ? De Le prendre pour un autre ? Car la recherche de la vérité en théologie se résume au fond dans cet objectif : tenter de dire qui est Dieu, et ce qu'Il n'est pas - afin d'éviter les quiproquos, et les malentendus qui les suivent (comme le rendez-vous manqué suit une mauvaise lecture de la carte routière), éviter de le prendre pour un autre. 

Personne n'aime être trompé sur l'identité de celui à qui il a affaire, pas plus les croyants qu'un homme d'affaire ou le client d'un marchand. Et avec Dieu, comme nous avons affaire à un être hors norme, infini, il est important de s'informer sur la porte ou frapper pour avoir des chances qu'Il nous ouvre. Ce n'est pas un luxe de philosophe, de sages ou de clercs. Les erreurs sont moins indifférentes qu'on ne le pense en matière spirituelle. 

Que l'accent mis sur l'amour ne nous dispense pas de mieux connaître Celui entre les mains de qui nous remettons notre vie. 

La confiance, aussi absolue qu'elle soit, n'est pas synonyme d'aveuglement. Quel malheur frapperait celui qui s'en remettrait, dans toute sa personne, à une divinité fausse ! Son être tout entier ne serait-il pas en danger ? Lui resterait-il encore une parcelle d'esprit critique pour se détromper et s'arracher à cette funeste tromperie ?

Le vieux débat de savoir s'il faut préférer, dans la transmission de la foi, l'expérience personnelle et le témoignage existentiel, ou bien le contenu objectif de la foi, ce débat est loin d'être clos aujourd'hui, même si on s'accorde que ces deux versants de la catéchèse ne sont pas antinomiques, mais complémentaires. Asséner des vérités sans les corroborer par un comportement évangélique est bien sûr préjudiciable à la foi. Mais n'est-ce pas aussi une tromperie que de faire du caritatif sans préciser que notre vertu, c'est en Jésus-Christ qu'on la puise ? 


Pour finir, je voudrais souligner l'enjeu fondamental que représente la transmission de la foi. Celle-ci n'est pas une option facultative, contrairement à ce que laisser penser l'idéologie de sa privatisation. On n'insistera jamais assez qu'il en va ici de vie éternelle. Je sais que ce terme peut heurter la mentalité de confort par laquelle le nihilisme contemporain tente de se rassurer à bon compte. Mais comme l'affirme l'épître aux Hébreux, on ne peut pas plaire à Dieu sans la foi. Non pas que ce dernier aurait des pulsions punitive. Seulement il tient à nous et ne se résigne pas à notre désintérêt. Ce qui est plutôt gratifiant. 

Car notre indifférence, en plus de blesser son amour, nous conduit dans des impasses mortifères. Il n'est pas anodin que la première béatitude de l'évangile de Luc concerne la foi de Marie : "Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur" (Lc 1,45), et que la seule mentionnée dans l'évangile spirituel ait trait elle aussi à la foi : "Bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu" (Jn 20,29) 

Paralysés par les gros yeux du terrorisme insidieux du politiquement (et religieusement) correct, les chrétiens peuvent être tentés de minimiser les conséquences de l'incroyance. Cependant la foi est une question de vie ou de mort. Il serait dommage que notre pusillanimité soit responsable de l'occultation de la gravité des enjeux. La charité ne consiste pas toujours à caresser dans le sens du poil."

(Jean-Michel Castaing, 48 objections à la foi chrétienne et 48 réponses qui les réfutent, Paris, Salvator, 2013, p.247)
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