Mars 2020, Mgr Centène, évêque de Vannes, à propos des mesures liées au coronavirus
Suspension des messes publiques, obéissance aux autorités, communion dans la main, manque de foi concernant les saintes espèces… dans un texte publié sur le site du diocèse (mars 2020), Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes (Morbihan), répond à diverses questions - collectées de part et d’autre - à propos des mesures liées au coronavirus. « Il n’y a que sur les réseaux sociaux que nous trouvons des gens qui sont experts en toute chose et qui donnent un avis infaillible sur tout », souligne l’évêque de Vannes. Cependant, en l’espèce, « l’Église n’est pas l’autorité sanitaire et il est de son devoir d’accepter ses préconisations et même ses conseils ».
Pour lui, en effet, obéir aux lois de la Cité « n’est pas une concession faite par mollesse, elle est un devoir de la part du chrétien ». « Si chaque citoyen ou chaque communauté n’obéissait qu’aux lois qu’il se donne à lui-même, affirme-t-il ainsi, la société retournerait au chaos ».
Quant aux mesures sanitaires prises sur le plan liturgique (communion dans la main, pas de geste de paix ou bénitier vide) elles sont d’autant plus légitimes « que les personnes qui participent à nos liturgies constituent souvent un public fragile sur lequel le coronavirus peut avoir des conséquences très graves ». « Prier pour avoir la santé sans prendre aucune précaution pour empêcher la maladie de s’étendre, ce n’est pas de la foi, c’est du fidéisme. Pire même, c’est tenter Dieu », souligne Mgr Centène.
Enfin, à l’interrogation concernant le « manque de foi » de ceux qui pensent que le corps et le sang du Christ peut être vecteur de maladie, il demande de faire, là encore, attention au fidéisme. « La transsubstantiation change l’identité mais pas les accidents, explique-t-il. Les espèces et apparences du pain et du vin demeurent et restent soumises aux lois de la nature. Une hostie consacrée abandonnée dans un endroit humide se détériore, livrée aux flammes elle brûle et la présence réelle ne demeure que tant que dure le signe du pain. » « Les virus ne se désactivent pas plus en entrant dans une église catholique qu’ils ne le font en entrant dans un temple protestant », affirme également Mgr Centène. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu », insiste-t-il.