28 octobre 2019
À l’approche de la fête de la Toussaint et du « jour des morts » où les catholiques prient pour les défunts, le temps est propice pour penser à sa propre mort. « Tenez-vous prêt ! » dit l’Évangile. Mais un chrétien ne prépare pas sa mort, il prépare sa résurrection.
On parle peu de la mort, sauf en novembre, avec les fêtes de la Toussaint, la commémoration des fidèles défunts, le jour du Souvenir. La nature se dépouille, mais en ce mois les bouquets de fleurs ornent les tombes des cimetières. Ce qui m’amène à cette question : avez-vous penser à vos arrangements funéraires ? Non, ce n’est pas une publicité pour une entreprise quelconque. Pour mon épouse et moi, c’est chose faite, et nous sommes toujours en bonne santé. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, surtout quand il s’agit de préparer notre « enciellement », notre Pâques, nos noces éternelles à venir. Il y a de quoi nous réjouir, plus que du dernier achat électronique. « Soyons dans la joie, exultons, et rendons gloire à Dieu ! Car elles sont venues, les Noces de l’Agneau, et pour lui son épouse a revêtu sa parure. » (Ap 19, 7)
Tout est prêt
Un chrétien ne prépare pas sa mort, mais sa résurrection. Nous ne sommes pas seulement mortels, mais éternels, invités à des noces. « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! » (Ap 19, 9) Nous avons donc planifié nos funérailles comme l’on partage un repas de noces, pour « donner de la joie », dirait la bienheureuse Dina Bélanger. Nous avons acheté une concession au cimetière de notre paroisse, choisi notre pierre tombale, fait inscrire dessus ce que nous voulions. Puis nous avons choisi une agence de pompes funèbres, signé les contrats et payé pour ces services, le plus tard possible tout de même : inhumation, cercueil, eucharistie à l’église, annonces, réception… Ça fera cela de moins pour nos enfants.
Tout est prêt ! Restent seulement le jour et l’heure. « Tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra » (Lc 12, 40). Serait-ce par une mort soudaine, ou des suites d’une maladie ? Nous nous abandonnons avec confiance entre les mains de la divine Providence. Nous espérons à ce moment-là que nous serons « en tenue de service », tendus vers l’avant : « Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte » (Lc 12, 35).
ll viendra peut-être au milieu de la nuit pour nous prendre avec lui. Qui partira, ou arrivera, le premier au festin ? Nul ne le sait. Heureux sommes-nous si nous veillons maintenant et gardons nos lampes allumées, pour l’accueillir au premier signal : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 6). C’est lui qui nous fera asseoir à sa table, nous servira de ses propres mains : « Demandez Dieu, c’est lui qui sert, / Demandez tout, il vous l’apporte : / Il est le vivre et le couvert » (Patrice de La Tour du Pin, Hymne du Saint-Sacrement).
Si l’on obtient de Dieu autant qu’on en espère (Jean de la Croix), il nous dira alors à chacun, au moment où nous passerons de l’obscurité de la foi à la pleine lumière : « Entre dans la joie de ton seigneur » (Mt 25, 23). Sinon, ce sera un temps d’attente au purgatoire, que je vois comme un état d’illumination, non de punition ; une étape de purification pour se refaire une beauté dans le feu d’amour de l’Esprit saint ; une expérience de miséricorde pour que l’âme s’adapte à la lumière divine, qu’elle devienne parfaite en amour, avant d’entrer au banquet de la communion éternelle avec Dieu.
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Jacques Gauthier