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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 8 Juin - 7:18

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"De Séleucie à Antioche"

"Sur la place du marché vous trouverez certainement un char mais si vous voulez le mien, je vous le donne en souvenir de Théophile. Si je suis un homme tranquille, c'est à lui que je le dois Il m'a défendu parce qu'il était juste. Et certaines choses ne s'oublient pas" dit le vieil hôtelier debout devant les apôtres dans le premier soleil du matin. "Mais, ton char, pendant des jours nous le garderons au loin... Et puis qui va le conduire? Moi, j'y arrive avec l'âne... mais les chevaux..."

"Mais c'est la même chose, homme ! Je ne vais pas te donner un poulain indompté, mais un prudent cheval de trait, doux comme un agneau. Mais vous aurez vite fait, et sans peine. A none vous serez à Antioche, d'autant plus que le cheval connaît bien la route et y va tout seul. Tu me le rendras quand tu voudras, sans de ma part d'autre intérêt que de faire une chose agréable au fils de Théophile, à qui vous direz que je lui suis encore tant redevable, que je pense à lui et que je me considère son serviteur."
"Que faisons-nous ?" demande Pierre à ses compagnons.

"Ce que tu crois le meilleur. Tu en es juge, et nous obéissons..."

"Nous essayons le cheval ? C'est à cause de Jean que je le dis... et aussi pour faire vite... Il me semble conduire quelqu'un à la mort, et j'ai hâte que tout soit fini..."

"Tu as raison" disent-ils tous.

"Alors, homme, j'accepte."

"Et moi, je vous le donne avec joie. Je vais préparer le véhicule."

L'hôtelier s'en va. Pierre exprime entièrement ce qu'il pense : "J'ai dépensé la moitié de ma vie en ces quelques jours. Quelle peine ! Quelle peine ! J'aurais voulu avoir le char d'Élie, le manteau emprunté à Élisée, tout ce qui est rapide pour faire vite... Et surtout j'aurais voulu, quitte à en souffrir la mort, donner quelque chose pour consoler ces pauvres, leur faire oublier, leur... Voilà, je ne sais pas ! Quelque chose qui ne les fit pas autant souffrir... Mais si j'arrive à savoir qui est la cause principale de cette douleur, je ne suis plus Simon de Jonas si je ne le tords pas comme un linge. Je ne parle pas de le tuer, oh ! non ! Mais le presser comme il a pressé la joie et la vie à ces deux pauvres..."

"Tu as raison, c'est une grande peine. Mais Jésus dit que l'on doit pardonner les offenses..." dit Jacques d'Alphée.

"Si c'était à moi qu'elles étaient faites, je devrais les pardonner. Et je le pourrais. Je suis sain et fort, et si quelqu'un m'offense j'ai la force de réagir aussi à la douleur. Mais ce pauvre Jean ! Non, je ne puis pardonner l'offense faite à celui que le Seigneur a racheté, à quelqu'un qui meurt dans cette affliction..."

"Moi, je pense au moment où nous les quitterons tout à fait..." soupire André.

"Moi aussi. C'est une pensée fixe et qui s'accroît à mesure que le moment approche..." murmure Mathieu.

"Agissons vite, par pitié" dit Pierre.

"Non, Simon. Pardonne-moi si je te fais remarquer que tu as tort de le vouloir. Ton amour du prochain est en train de devenir un amour dévié, et en toi, qui es toujours droit, cette chose ne doit pas arriver" dit paisiblement le Zélote en mettant une main sur l'épaule de Pierre.

"Pourquoi, Simon ? Tu es cultivé et bon. Montre-moi mon tort, et si je le constate, je dirais : tu as raison."

"Ton amour est en train de devenir malsain parce qu'il est en train de se changer en égoïsme."

"Comment ? Je m'afflige pour eux et je suis égoïste ?"

"Oui, mon frère, parce que toi, par excès d'amour - tout excès est désordre et pour cela conduit au péché - tu deviens lâche. Toi, tu ne veux pas souffrir de voir souffrir. Cela est de l'égoïsme, frère au nom du Seigneur."

"C'est vrai ! Tu as raison. Et je te remercie de m'avoir averti. C'est ce qu'il faut faire entre bons compagnons. C'est bien. Alors je ne serai plus pressé... Mais pourtant, dites la vérité, n'est-ce pas une peine ?"

"Oui ! Oui !..." disent-ils tous.

"Comment ferons-nous pour les quitter ?"

"Je dirais de le faire quand Philippe les aura reçus, en restant peut-être cachés à Antioche quelque temps, en allant nous informer auprès de Philippe comment ils s'habituent..." suggère André.
"Non. Ce serait les faire souffrir par une séparation aussi brutale" dit Jacques d'Alphée.
"Alors, voilà, suivons à moitié le conseil d'André. Restons à Antioche, mais pas dans la maison de Philippe. Et pendant quelques jours on va les trouver, toujours moins, toujours moins, jusqu'à... ce qu'on n'y aille plus" dit l'autre Jacques.

"Douleur toujours renouvelée et cruelle déception. Non. Non, il ne faut pas le faire" dit le Thaddée.

"Qu'allons-nous faire, Simon ?"

"Ah ! pour moi ! Je voudrais être à leur place plutôt que de devoir leur dire : "Adieu" dit Pierre découragé.

"Moi, je propose une chose" dit Simon le Zélote. "Allons avec eux chez Philippe, et restons-y. Puis, toujours ensemble, nous allons à Antigonea. C'est un endroit charmant... Et nous y restons. Une fois qu'ils se seront habitués nous nous retirons douloureusement, mais virilement. Voilà ce que je dirais, à moins que Simon-Pierre n'ait des ordres différents du Maître."

"Moi ? Non. Il m'a dit: "Fais tout, comme il faut, avec amour, sans paresse et sans hâte, et de la façon que tu juges la meilleure". Jusqu'à présent il me semble l'avoir fait. Il n'y a que je me suis donné comme pêcheur !... Mais si je ne l'avais pas dit, il ne me laissait pas sur le pont."

"Ne te fais pas de scrupules sans fondements, Simon. Ce sont des embûches du démon pour te troubler" dit le Thaddée pour le réconforter.

"Oh ! oui ! C'est tout à fait cela. Je crois qu'il est autour de nous comme il ne l'a jamais été, nous créant des obstacles et des frayeurs pour nous amener à être lâches" dit l'apôtre Jean, et il termine tout bas : "Je crois qu'il voulait amener ces deux à désespérer en les gardant en Palestine... et maintenant qu'ils fuient ses embûches, il se venge sur nous... Je le sens autour de moi, comme un serpent caché dans l'herbe... Et cela fait des mois que je le sens ainsi autour de moi... Mais voici l'hôtelier d'un côté, et Jean avec Sintica de l'autre. Je vous dirai le reste quand nous serons seuls, si cela vous intéresse."

En effet d'un côté de la cour s'amène le char robuste auquel est attelé un robuste cheval conduit pas l'hôtelier, alors que de l'autre côté viennent vers eux les deux disciples.

"Est-ce l'heure de partir ?" demande Sintica.

"Oui, c'est l'heure. Es-tu bien couvert, Jean ? Tes douleurs vont mieux ?"

"Oui, je suis enveloppé dans la laine, et l'onction m'a fait du bien."

"Alors, monte, nous venons nous aussi."

...Une fois le chargement fait et tout le monde installé, ils sortent par la large porte cochère après que l'hôtelier ait renouvelé ses assurances sur la docilité du cheval. Ils traversent une place qu'on leur a indiquée et prennent une route près des murs jusqu'à ce qu'ils sortent par une porte, en côtoyant d'abord un canal profond et puis le fleuve lui-même.

C'est une belle route bien entretenue, qui se dirige vers le nord-est, mais en suivant les détours du fleuve. De l'autre côté, il y a des monts très verts sur leurs pentes, dans leurs failles et leurs ravins, et déjà on voit sur les buissons du sous-bois, dans les endroits les plus ensoleillés, se gonfler les gemmes de mille arbustes.

"Que de myrtes !" s'écrie Sintica.

"Et de lauriers !" ajoute Mathieu.

"Près d'Antioche, il y a un endroit consacré à Apollon" dit Jean d'Endor.

"Peut-être que les vents ont apporté des graines jusqu'ici..."

"Peut-être, mais c'est un lieu rempli de belles plantes" dit le Zélote.

"Toi qui y es déjà allé, crois-tu que nous allons passer près de Daphné ?"

"Forcément. Vous allez voir une des plus belles vallées du monde. A part le culte obscène et qui a dégénéré en orgies toujours plus dégoûtantes, c'est une vallée du paradis terrestre, et si la Foi y entre elle deviendra un vrai paradis. Oh ! que de bien vous pourrez faire ici ! Je vous souhaite des cœurs fertiles comme est fertile le sol..." dit le Zélote pour faire naître des pensées consolantes chez les deux. Mais Jean baisse la tête et Sintica soupire.

Le cheval trotte en cadence et Pierre ne parle pas, tout occupé à la conduite du cheval, bien que l'animal marche avec assurance sans qu'il soit besoin de le guider et de le stimuler. Aussi le chemin se fait assez rapidement jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent près d'un pont pour manger et faire reposer le cheval. Le soleil est au midi et la beauté d'une splendide nature se manifeste aux yeux.

"Pourtant... je préfère être ici que sur la mer..." dit Pierre, en regardant autour de lui.

"Mais quelle tempête !"

"Le Seigneur a prié pour nous. Je l'ai senti tout proche quand nous priions sur le pont. Proche comme s'il avait été parmi nous..." dit Jean en souriant.

"Où sera-t-il donc ? Je ne suis pas tranquille en pensant qu'il est sans vêtement... S'il est trempé ? Et que va-t-il manger ? Il est capable de jeûner..."

"Tu peux être certain qu'il le fait pour nous aider" dit Jacques d'Alphée avec assurance.

"Et pour autre chose encore. Notre Frère est très affligé depuis quelque temps. Je crois qu'il se mortifie continuellement pour vaincre le monde" dit le Thaddée.

"Tu voudrais dire le démon qui est dans le monde" dit Jacques de Zébédée.

"C'est la même chose."

"Mais il n'y réussira pas. Moi, j'ai le cœur serré par mille peurs..." soupire André.
"Oh ! maintenant que nous sommes loin, tout ira mieux !" dit Jean d'Endor un peu amer.

"Ne le pense pas. Toi et elle, vous n'étiez rien en comparaison "des grands torts" du Messie, selon les grands d'Israël" dit le Thaddée d'un ton tranchant.

"En es-tu sûr ? Moi, dans ma souffrance, j'ai aussi cette épine dans le cœur : d'avoir été une cause de mal pour Jésus par ma venue. Si j'étais sûr qu'il n'en est pas ainsi, je souffrirais moins" dit Jean d'Endor.

"Me crois-tu véridique, Jean ?" demande le Thaddée.

"Oui, je le crois !"

"Eh bien alors au nom de Dieu et au mien, je t'assure que tu n'as donné qu'une peine à Jésus : celle de devoir t'envoyer ici en mis- sion. Tu n'es pour rien dans toutes ses autres peines passées, présentes et futures."

Le premier sourire, après de tristes jours de noire mélancolie, éclaire le visage amaigri de Jean d'Endor. Il dit : "Quel soulagement tu me donnes ! Le jour me paraît plus lumineux, mon mal plus léger, mon cœur plus consolé. Merci, Jude d'Alphée ! Merci !"
Ils remontent sur le char, franchissent le pont pour suivre l'autre rive du fleuve, une autre route qui va directement vers Antioche, à travers une région très fertile.

"La voilà! Dans cette vallée poétique se trouve Daphnée avec son temple et ses bosquets. Et là-bas, dans cette plaine, voici Antioche avec ses tours sur les remparts. Nous allons entrer par la porte qui est près du fleuve. La maison de Lazare n'est pas très loin des murs. Les plus belles maisons ont été vendues. Il reste celle-là, autrefois lieu de séjour des serviteurs et des clients de Théophile, avec beaucoup d'écuries et de greniers. Maintenant Philippe vit là. Un bon vieux, un fidèle de Lazare. Vous y serez bien. Et ensemble, nous irons à Antigonea où était la maison habitée par Euchérie et par ses enfants, alors tout petits..."

"Cette ville est très fortifiée, hein?" demande Pierre qui respire de nouveau, maintenant qu'il voit que son premier essai de cocher a bien réussi.

"Très fortifiée. Des murs d'une hauteur et d'une largeur grandioses, en plus des cent tours qui, vous le voyez, semblent des géants dressés sur les murs, et des fossés infranchissables à leurs pieds. Et même le Silpio a mis ses sommets au service de la défense, et comme contreforts des murs dans les endroits les plus délicats... Voici la porte. Il vaut mieux que tu t'arrêtes et que tu entres en tenant le cheval par la bride. Je vais te conduire car je connais le chemin..."

Ils passent la porte gardée par les romains. L'apôtre Jean dit : "Qui sait s'il est ici le soldat de la Porte de Poissons... Jésus serait heureux de le savoir..."

"Nous le chercherons, mais maintenant avance vite" dit Pierre troublé à l'idée d'aller dans une maison inconnue.

Jean obéit sans parler, seulement il dévisage chaque soldat qu'il voit.

Un bref parcours, puis une maison robuste et simple, c'est-à-dire un mur élevé sans fenêtres. Une porte cochère seulement au milieu du mur.

"Voici. Arrête !" dit le Zélote.

"Oh ! Simon ! Sois gentil ! Parle toi, maintenant."

"Mais oui, si cela doit te faire plaisir, je vais parler" et le Zélote frappe au lourd portail. Il se fait reconnaître pour un envoyé de Lazare. Il entre seul. Il sort avec un vieillard grand et digne qui fait force inclinations et qui ordonne à un serviteur d'ouvrir le portail pour laisser entrer le char, et il s'excuse de les faire passer tous par là au lieu de leur ouvrir la porte de la maison.

Le char s'arrête dans une vaste cour avec portiques, bien tenue avec quatre gros platanes aux quatre angles et deux au milieu pour protéger un puits et un bassin qui sert pour abreuver les chevaux.

"Occupe-toi du cheval" commande l'intendant au serviteur. Et puis aux hôtes : "Je vous en prie, venez et que soit béni le Seigneur qui m'envoie ses serviteurs et les amis de mon maître. Commandez : votre serviteur vous écoute."

Pierre rougit parce que c'est spécialement à lui que s'adressent ces paroles et ces inclinations et il ne sait que dire... Le Zélote vient à son secours.

"Les disciples du Messie d'Israël, dont te parle Lazare de Théophile, qui désormais habiteront ta maison pour servir le Seigneur, n'ont besoin que de repos. Veux-tu leur montrer où ils peuvent habiter ?"

"Oh ! il y a toujours des pièces préparées pour les voyageurs comme c'était l'habitude avec ma maîtresse. Venez, venez..." et, suivi de tous, il prend un couloir, puis une petite cour au fond de laquelle se trouve la véritable demeure. Il ouvre la porte, franchit un vestibule et tourne à droite. Voilà un escalier. Ils montent. Un nouveau couloir avec des pièces des deux côtés.

"Voici, et que la demeure vous soit agréable. Maintenant je vais commander l'eau et du linge. Que Dieu soit avec vous" dit le vieillard et il s'en va.

Ils ouvrent les volets des chambres qu'ils choisissent. Les murs et les forts d'Antioche sont en face d'un côté ; de l'autre côté, la cour tranquille ornée de rosiers grimpants qui manquent de charme en ce moment à cause de la saison.

Et après un si long voyage, voici enfin une maison, une chambre, un lit... Un séjour pour certains, le but pour les autres...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm#10
Tome : 5/10

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Antioc10
Antioche


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 9 Juin - 7:12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Ils vont à Antigonea"

"Mon fils Ptolmaï est venu pour le marché. Aujourd'hui, à sexte, il retourne à Antigonea. La journée est tiède. Voulez-vous y aller, comme vous désiriez ? leur demande le vieux Philippe en leur servant du lait fumant.

"Nous allons nous y rendre sans faute. Quand as-tu dit ?"

"A sexte. Vous pourrez revenir demain, si vous voulez, ou bien le soir d'avant le sabbat, si cela vous plaît. Alors tous les serviteurs hébreux, ou entrés dans la foi, viennent pour les offices du sabbat."

"C'est ce que nous allons faire. Et il n'est pas dit que cet endroit ne soit pas choisi pour leur demeure."

"Cela me fera toujours plaisir, même si je les perds. Car c'est un endroit salubre, et vous pourrez faire beaucoup de bien parmi les serviteurs qui, certains, sont encore ceux qu'a laissés le maître. Et certains sont ici grâce à la maîtresse bénie qui les a rachetés à des maîtres cruels. Aussi, ils ne sont pas tous israélites. Mais désormais ils ne sont pas non plus des païens. Je parle des femmes. Les hommes sont tous circoncis. N'ayez pas pour eux de dégoût... Mais ils sont encore très loin de la justice d'Israël. Les saints du Temple s'en scandaliseraient, eux qui sont parfaits..."

"Hé ! oui ! Oui ! oui !... C'est bien ! Maintenant ils pourront progresser en aspirant la sagesse et la bonté des envoyés du Seigneur... Vous voyez combien vous avez à faire ?" dit Pierre, en s'adressant aux deux.

"Nous le ferons. Nous ne décevrons pas le Maître" promet Sintica. Et elle sort pour préparer ce qu'elle croit opportun.

Jean d'Endor demande à Philippe : "Crois-tu qu'à Antigonea je pourrais faire un peu de bien aussi aux autres en enseignant comme pédagogue ?"

"Très bien. Le vieux Plaute est mort depuis trois lunes et les enfants qui sont gentils n'ont pas d'école. Quant aux hébreux, il n 'y a pas de maître, car tous les nôtres fuient ce lieu proche de Daphné. Il faut quelqu'un qui soit... qui soit... comme était Théophile... Sans raideur pour... pour..."

"Oui, en somme sans pharisaïsme, tu veux dire" termine Pierre expéditif.

"Voilà... oui... Je ne veux pas critiquer... Mais je pense... Maudire ne sert à rien. Il vaudrait mieux aider... Comme faisait la maîtresse qui, par son sourire, amenait à la Loi plus et mieux qu'un rabbi."

"C'est pour cela que le Maître m'a envoyé ici ! Je suis justement celui qui a ce qu'il faut... Oh ! je ferai sa volonté, jusqu'à mon dernier soupir. Maintenant, je crois, je crois vraiment que ma mission n'est pas autre chose qu'une mission de prédilection. Je vais le dire à Sintica. Vous verrez que nous resterons là... Je vais, je vais le lui dire" et il sort avec la vivacité qu'il avait autrefois.

"Très-Haut Seigneur, je te remercie et te bénis ! Il souffrira encore, mais pas comme avant... Ah ! quel soulagement !" s'écrie Pierre. Et puis il sent le devoir d'expliquer un peu à Philippe, et comme il peut le faire, le pourquoi de sa joie : "Tu dois savoir que Jean a été pris comme point de mire par les... "durs" d'Israël. Tu les appelles les "durs"..."

"Ah ! je comprends ! Persécuté politique comme... comme..." et il regarde le Zélote.

"Oui, comme moi et davantage, pour autre chose encore. Car outre la différence de caste, lui les excite par son appartenance au Messie. Par conséquent, et que ce soit dit une fois pour toutes, ils sont confiés à ta fidélité, lui et elle... Tu comprends ?"

"Je comprends et je saurai en tenir compte."

"Comment les appelleras-tu auprès des autres ?"

"Deux pédagogues recommandés par Lazare de Théophile, lui pour les garçons, elle pour les fillettes. Je vois qu'elle a des broderies et des métiers... Beaucoup de travaux féminins se font ici et sont vendus à Antioche par des étrangers. Mais ce sont des travaux grossiers et lourds. Hier je lui ai vu un travail qui m'a rappelé ma bonne maîtresse... Ils seront très recherchés..."

"Et une fois de plus que le Seigneur soit loué" dit Pierre.

"Oui. Cela diminue pour nous la douleur de notre prochain départ."

"Vous voulez déjà partir ?"

"Nous le devons. La tempête nous a retardés. Aux premiers jours de Scebat nous devons être avec le Maître. Il nous attend déjà, car nous sommes en retard" explique le Thaddée.

Ils se séparent pour aller chacun à ses affaires, Philippe où l'appelle une femme, les apôtres au soleil, sur la hauteur.

"Nous pourrions partir le lendemain du sabbat. Qu'en dites-vous ? dit Jacques d'Alphée.

"Pour moi !... Tu penses ! Tous les jours je me lève tourmenté par la pensée de la solitude de Jésus seul, sans vêtements, sans soins, et toutes les nuits je me couche avec ce tourment. Mais aujourd'hui, nous allons décider."

"Dites un peu. Mais le Maître savait tout cela ? Je me demande depuis des jours comment il savait que nous aurions trouvé le crétois, comment il a prévu le travail de Jean et de Sintica, comment, comment... Beaucoup de choses, en somme" dit André.
"En réalité je crois que le crétois a des époques fixes de séjour à Séleucie. Peut-être Lazare l'a dit à Jésus et Lui en conséquence a décidé de partir sans attendre la Pâque..." explique le Zélote.

"Oui ! C'est juste ! Et pour la Pâque, comment fera Jean ?" demande Jacques d'Alphée.

"Mais, comme tous les israélites..." dit Matthieu.

"Non, ce serait se jeter dans la gueule du loup."

"Mais non ! Qui le pêcherait dans cette foule ?"

"L'Iscar... Oh ! qu'ai-je dit ! N'y pensez pas ! C'est une plaisanterie de ma pensée..." Pierre est rouge, affligé d'avoir parlé.

Jude d'Alphée lui met une main sur l'épaule, en souriant de son sourire sévère et dit : "Allons ! Nous pensons tous la même chose... Mais n'en parlons à personne et bénissons l'Éternel qui a détourné de cette pensée l’esprit de Jean."

Tous absorbés gardent le silence. Mais pour eux, vrais israélites, c'est un problème de savoir comment le disciple pourra faire la Pâque à Jérusalem, lui qui est exilé... et ils se remettent à en parler.

"Je crois que Jésus y pourvoira. Peut-être que Jean le sait. Il n’y a qu'à le lui demander" dit Mathieu.

"Ne le faites pas. Ne mettez pas des désirs et des épines là où la paix commence tout juste à renaître" dit suppliant l'apôtre Jean.

"Oui. Il vaut mieux le demander au Maître lui-même" approuve Jacques d'Alphée.
"Quand le verrons-nous ? Qu'en dites-vous ?" demande André.

"Oh ! si nous partons le lendemain du sabbat, pour la fin de la lune nous serons sûrement à Ptolémaïs..." dit Jacques de Zébédée.

"Si nous trouvons un navire..." observe Jude Thaddée. Et son frère ajoute : "Et s'il n'y a pas de tempête."

"Quant au bateau, il y en a toujours en partance pour la Palestine et, en payant, nous lui ferons faire escale à Ptolémaïs, même si c'est un bateau pour Joppé. Tu as encore de l'argent, Simon ?" demande le Zélote à Pierre.

"Oui, bien que ce voleur de crétois m'ait vraiment écorché, en dépit de ses protestations de gentillesse pour Lazare. Mais je dois payer pour la garde de la barque et celle d'Antoine... Et l'argent donné pour Jean et Sintica je n'y touche pas, il est sacré. Même s'il faut jeûner je le laisse intact."

"Tu fais bien. Cet homme est très malade. Il croit pouvoir faire le pédagogue. Je crois qu'il sera seulement un infirme, très vite..." estime le Zélote.

"Oui, je le pense moi aussi. Sintica, en plus de ses travaux, devra faire des onguents" approuve Jacques de Zébédée.

"Mais cet onguent, hein ? Quelle merveille ! Sintica m'a dit qu'elle veut en refaire et s'en servir pour pouvoir pénétrer dans les familles d'ici" dit Jean.

"C'est une bonne idée ! Un malade que l'on guérit, c'est toujours un disciple que l'on gagne et, avec lui, les siens" proclame Mathieu.

"Ah ! cela, non !" s'écrie Pierre.

"Comment ? Tu veux dire que le miracle n'attire pas au Seigneur ?" lui demande André et avec lui deux ou trois autres.

"Oh ! mes petits ! Il me semble que vous tombez du ciel ! Mais vous ne voyez pas comment ils se comportent avec Jésus ? S'est-il converti Eli de Capharnaüm ? Et Doras ?[3][3] Et Osée de Corozaïn ? Et Melchias de Bethsaïda ? Et - excusez-moi, vous de Nazareth - et Nazareth entière pour les cinq, six, dix miracles jusqu'au dernier, celui de votre neveu ?" demande Pierre.

Personne ne réplique, parce que c'est l'amère vérité.

"Nous n'avons pas encore trouvé le soldat romain. Jésus l'avait fait comprendre..." dit Jean après un moment.

"Nous le dirons à ceux qui restent. Et même ce sera un but de plus dans leur vie" répond le Zélote.

Philippe revient : "Mon fils est prêt. Il a eu vite fait. Il est avec sa mère qui prépare des cadeaux pour les petits-fils."

"Elle est bonne, ta belle-fille, n'est-ce pas ?"

"Très bonne. Elle m'a consolé de la perte de mon Joseph. Elle est comme une fille pour moi. Elle était servante d'Euchérie qui l'avait formée. Venez vous restaurer avant de partir, les autres sont déjà en train de le faire."...

Et, précédés par le char de Ptolmaï, petit-fils de Philippe, ils vont au trot vers Antigonea... Ils ont vite rejoint la petite ville. Ensevelie dans la fertilité de ses jardins, abritée des vents par les chaînes des monts qui l'entourent, suffisamment éloignés pour ne pas lui porter ombrage, mais assez proches pour la protéger et déverser sur elle les effluves de ses bois d'arbres résineux ou essentiels, toute ensoleillée, elle réjouit la vue et le cœur, rien qu'à la traverser.

Les jardins de Lazare sont au sud de la ville et sont précédés par une avenue, maintenant dépouillée, le long de laquelle sont les maisons de ceux qui sont préposés aux jardins. Des maisonnettes basses mais bien tenues, sur les seuils desquelles se montrent des visages de jeunes enfants et de femmes qui regardent avec curiosité et saluent en souriant. La diversité des visages annonce des différences de races.
Ptolmaï, dès qu'il a franchi le portail d'entrée de la propriété, fait en passant devant chaque maison un bruit de fouet spécial. Ce doit être un signal. Et les habitants de chaque maison, après avoir regardé, entrent dans leurs demeures, et en sortent ensuite en fermant les portes et suivent l'avenue derrière les deux chars qui marchent au pas et qui s'arrêtent ensuite au centre d'un carrefour de sentiers qui rayonnent en tous sens, comme les rayons d'une roue, à travers des champs innombrables séparés en plates-bandes, les unes dépouillées, les autres toujours vertes, garnies de lauriers, d'acacias ou de plantes du même genre, d'autres arbres dont les entailles laissent sortir un lait odoriférant et des résines. Il flotte dans l'air un mélange d'odeurs balsamiques, résineuses, aromatiques. Partout des ruches et des bassins d'irrigation où boivent des colombes toutes blanches. Dans certains endroits, une terre nue qui vient d'être piochée où grattent des poules blanches elles aussi, surveillées par des fillettes.
Ptolmaï fait claquer son fouet plusieurs fois, jusqu'à ce que les sujets de ce petit royaume soient réunis autour des arrivants, et alors il commence son petit discours : "Voilà. Philippe, notre chef, et père de mon père, envoie et recommande ces saints d'Israël venus ici par la volonté de notre maître. Que Dieu soit toujours avec lui et avec sa maison. Nous nous lamentions beaucoup parce qu'il nous manquait la voix des saints rabbins. Voilà que la bonté du Seigneur et de notre maître lointain, mais qui nous aime tant - Dieu lui rende le bien qu'il donne à ses serviteurs - nous procurent ce que notre cœur rêvait. En Israël s'est levé Celui qui était promis aux nations. On nous l'avait dit pendant les fêtes au Temple et dans la maison de Lazare.

Mais maintenant est réellement venu pour nous le temps de la grâce parce que le Roi d'Israël a pensé à ses plus petits serviteurs et nous a envoyé ses ministres pour nous apporter ses paroles. Eux sont ses disciples et deux d'entre eux vont vivre parmi nous, ici ou à Antioche, afin de nous enseigner la Sagesse, pour nous enseigner la science du Ciel et celle. de la terre. Jean, pédagogue et disciple du Christ, enseignera à nos enfants l'une et l'autre sagesse. Sintica, disciple et maîtresse de couture, enseignera la science de l'amour de Dieu et l'art du travail féminin aux fillettes. Recevez-les comme des bénédictions du Ciel, et aimez-les comme les aiment Lazare de Théophile et Euchérie - gloire à leurs âmes et paix - et comme les aiment les filles de Théophile : Marthe et Marie, nos maîtresses bien-aimées et disciples de Jésus de Nazareth, le Rabbi d'Israël, le Promis, le Roi."

Le petit peuple des hommes, aux courtes tuniques, aux mains terreuses qui portent des outils de jardinage, des femmes, des enfants de tous âges, écoute avec étonnement, puis chuchote, ensuite s'incline profondément.

Ptolmaï commence les présentations : "Simon de Jonas, le chef des envoyés du Seigneur; Simon le cananéen, l'ami de notre maître, Jacques et Jude, frères du Seigneur, Jacques et Jean, André et Matthieu" et puis aux apôtres et aux disciples : "Anne, ma femme, de la tribu de Juda comme ma mère d'ailleurs, parce que nous sommes purs, venus avec Euchérie de Juda. Joseph, le garçon consacré au Seigneur, et Théochérie qui, dans son nom, a le souvenir des justes maîtres, fille sage et amie de Dieu, en véritable israélite; Nicolaï et Dosithée. Nicolaï est consacré au naziréat, Dosithée, le troisième, (et un gros soupir accompagne la présentation) est déjà marié depuis plusieurs années à Hermione. Viens ici, femme..."

S'avance une très jeune brunette, avec un bébé dans ses bras. "La voilà : c'est la fille d'un prosélyte et d'une grecque. Mon fils a fait sa connaissance à Alexandroscène de Phénicie quand il y fut pour le commerce et elle lui plu... et Lazare ne s'y opposa pas, mais au contraire, il dit : "Cela vaut mieux que la débauche". Et ce n'est pas un mal. Mais moi, je voulais un sang d'Israël..."

La pauvre Hermione baisse la tête comme une accusée. Dosithée frémit et souffre. Anne, mère et belle-mère, a un regard attristé... Jean, bien que le plus jeune de tous, sent la nécessité de relever les esprits humiliés, et il dit : "Dans le Royaume du Seigneur, il n'y a plus de grecs ou d'israélites, de romains ou de phéniciens, mais seulement des fils de Dieu. Quand par ceux qui sont venus ici, tu connaîtras la Parole de Dieu, elle élèvera ton cœur Vers de nouvel- les lumières et elle ne sera plus "l'étrangère" mais la disciple, comme toi et comme tous, de notre Seigneur Jésus."
Hermione relève la tête humiliée et, reconnaissante, sourit à Jean. Sur le visage de Dosithée et d'Anne la même expression de reconnaissance.

Ptolmaï, austère, répond : "Et Dieu veuille qu’il en soit ainsi car, à part l'origine, je n'ai rien à reprocher à ma belle-fille. Celui qui est dans ses bras, c'est Alphée, le dernier-né, qui de son père à elle, prosélyte, a pris le nom. La petite aux yeux de ciel, sous ses boucles d'ébène, c'est Myrtica, du nom de la mère d'Hermione et celui-ci, l'aîné, c'est Lazare. suivant la volonté du maître, et l'autre, c'est Hermas."

"Le cinquième doit s’appeler Ptolmaï et la sixième Anne, pour dire au Seigneur et au monde que ton cœur s'est ouvert à une nouvelle compréhension" dit encore Jean.
Ptolmaï s'incline sans parler. Puis il reprend les présentations : "Ceux-ci sont deux frères d'Israël : Myriam et Sylvain de la tribu de Nephtali; Et ceux-ci sont Elbonide Danita et Siméon juif. Puis voilà les prosélytes, autrefois romains ou fils de romains, charité concrète d'Euchérie, arrachés par elle à la servitude et à la gentilité : Lucius, Marcel, Solon, fils d'Elatée."

"Nom grec" observe Sintica.

"De Thessalonique. Esclave d'un serviteur de Rome" - et le mépris est manifeste, quand il dit : "serviteur de Rome" – "Euchérie le prit en même temps que son père mourant, dans une heure trouble, et si le père mourut païen, Solon est prosélyte. ..Priscille, avance avec tes enfants..."

Une femme de taille élevée et élancée, au visage aquilin, avance en poussant une fillette et un garçon, avec à ses jupes deux petites.

"Voici la femme de Solon, autrefois affranchie d'une romaine morte maintenant, et Marius, Cornélie, Marie et Martille, jumelles. Priscille est experte en essences. Amiclea, viens avec tes enfants, elle est fille de prosélytes, et sont prosélytes ses deux fils Cassius et Théodore. Técla, ne te cache pas. C'est la femme de Marcel. Elle est affligée d'être stérile. Fille de prosélytes elle aussi. Ceux-ci sont les colons. Maintenant aux jardins. Venez."

Il les conduit à travers le vaste domaine, suivi par les jardiniers qui expliquent les cultures et les travaux pendant que les fillettes reviennent à leurs poules qui ont profité de l'absence des gardiennes pour s'écarter ailleurs.

Ptolmaï explique : "On les amène ici pour débarrasser la terre des chenilles avant les semailles annuelles."

Jean d'Endor sourit aux poules qui caquettent et il dit : "Il me semble que ce sont les miennes d'autrefois..." et il se penche pour leur jeter des miettes de pain qu'il prend dans son sac jusqu'à ce qu'il soit entouré de poulettes et il rit, parce que l'une d'elles, effrontée, vient lui becqueter le pain dans la main.

"Heureusement !" s'écrie Pierre en donnant un coup de coude à Mathieu pour lui montrer Jean qui joue avec les poulettes, et Sintica qui parle grec avec Solon et Hermione.

Puis ils reviennent à la maison de Ptolmaï qui explique : "Voilà l'endroit. Mais si vous voulez enseigner ici, on pourra vous aménager une place. Vous restez ici ou bien..."

"Oui, Sintica ! Ici ! C'est plus beau ! Antioche m'accable à cause des souvenirs..." dit doucement Jean à sa compagne.

"Mais oui. ..Comme tu veux, pourvu que tu sois bien. Pour moi, tout m'est égal. Moi, je ne regarde plus en arrière.,. rien qu'en avant, en avant... Allons, Jean ! Ici, nous serons bien. Des enfants, des fleurs, des colombes et des poulettes pour nous pauvres créatures. Et pour notre âme la joie de servir le Seigneur; Qu'en dites-vous ?" demande-t-elle en s'adressant aux apôtres.

"Nous pensons comme toi, femme."

"Alors, c'est entendu."

"Très bien, nous partirons contents..."

"Oh ! ne partez pas ! Je ne vous verrai plus ! Pourquoi sitôt ? Pourquoi? ..." Jean retombe dans son chagrin.

"Mais, nous ne partons pas maintenant ! Nous restons ici jusqu'à... jusqu'à ce que tu sois..." Pierre ne sait pas dire ce que sera Jean, et pour ne pas faire voir les larmes qui emplissent ses yeux, il embrasse Jean qui pleure, et il cherche à le consoler ainsi.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm#10
Tome : 5/11

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 10 Juin - 7:06

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"L'adieu à Antioche"

Les apôtres sont de nouveau dans la maison d'Antioche et avec eux les deux disciples et tous les hommes d'Antigonea, qui ne sont plus vêtus de leurs courts habits de travail, mais de longs habits de fête. J'en conclus que c'est le sabbat.

Philippe prie les apôtres de parler au moins une fois à tout le monde, avant leur départ désormais imminent.

"Sur quoi ?"

"Sur ce que vous voulez. Vous avez entendu ces jours-ci nos conversations, inspirez-vous-en."

Les apôtres se regardent l'un l'autre. À qui cela revient-il ? À Pierre, c'est naturel. C'est le chef ! Mais Pierre ne voudrait pas parler, et il donne à Jacques ou à Jean de Zébédée l'honneur de le faire. Et c'est seulement quand il les voit inexorables, qu'il se décide à parler.

"Aujourd'hui, nous avons entendu expliquer dans la synagogue le chapitre 52 d'Isaïe. Doctement selon le monde, défectueusement selon la Sagesse, a été fait le commentaire.

Mais il n'y a pas lieu de le reprocher au commentateur, qui a donné ce qu'il pouvait avec sa sagesse mutilée de ce qu'il y a de meilleur : la connaissance du Messie et du Temps nouveau amené par Lui. Nous ne faisons pourtant pas de critiques, mais des prières pour qu'il arrive à connaître ces deux grâces et puisse les accepter sans y mettre obstacle.

Vous m'avez dit que pendant la Pâque vous avez entendu parler avec foi, mais aussi avec mépris, du Maître. Et que c'est seulement à cause de la grande foi qui remplit les cœurs de la maison de Lazare, tous les cœurs, que vous avez pu résister à l'embarras que les insinuations des autres vous mettaient au cœur, d'autant plus que ces autres étaient justement les rabbis d'Israël.

Mais être savants ne signifie pas être saints ni posséder la Vérité. La Vérité, la voilà : Jésus de Nazareth est le Messie promis, le Sauveur de qui parlent les Prophètes, dont le dernier repose depuis peu dans le sein d'Abraham après le glorieux martyre qu'il a souffert pour la justice. Jean Baptiste a dit, et ici sont présents ceux qui ont entendu ces paroles : "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde".

Ces paroles ont été crues par les plus humbles de ceux qui sont ici, car l'humilité aide à parvenir à la Foi, alors que pour les orgueilleux le chemin est difficile - empêtrés comme ils le sont - pour atteindre le sommet de la montagne où, chaste et lumineuse, vit la Foi. Ces humbles, parce qu'ils étaient tels et parce qu'ils ont cru, ont mérité d'être les premiers dans l'armée du Seigneur Jésus.

Voyez donc combien l'humilité est nécessaire pour avoir une foi prompte et combien on est récompensé de savoir croire, même contre les apparences contraires.

Moi, je vous exhorte et je vous pousse à avoir en vous ces deux qualités et alors vous appartiendrez à l'armée du Seigneur et vous conquerrez le Royaume des Cieux...
A toi, Simon le Zélote. Moi, j'ai fini. Toi, continue."

Le Zélote, pris ainsi à l'improviste, et si clairement indiqué comme second orateur, doit s'avancer sans retard ni récrimination, et il le fait en disant :

"Je vais continuer le discours de Simon Pierre, notre chef à tous, par la volonté du Seigneur. Et ce sera en m'appuyant sur le chapitre 52 d'Isaïe, vu par quelqu'un qui connaît la Vérité Incarnée dont il est le serviteur, pour toujours. Il est dit : ."Lève-toi, revêts-toi de ta force, ô Sion, prends des vêtements de fête, cité du Saint"

Vraiment, il devrait en être ainsi. Car, quand une promesse s'accomplit, une paix se fait, une condamnation cesse et arrive le temps de la joie, les cœurs et les cités devraient prendre des vêtements de fête pour relever les fronts courbés, lorsqu'ils prennent conscience de n'être plus haïs, vaincus, frappés, mais aimés et délivrés.

Nous ne sommes pas ici pour faire un procès à Jérusalem. La charité, la première entre toutes les vertus, le défend. Cessons donc d'observer le cœur des autres et regardons le nôtre. Revêtons de force notre cœur par cette foi dont a parlé Simon, et prenons des vêtements de fête parce que notre foi séculaire au Messie est maintenant couronnée par la réalisation de la chose. Le Messie, le Saint, le Verbe de Dieu est réellement parmi nous. Et ce ne sont pas seulement les âmes qui entendent les paroles de la Sagesse qui les fortifient et versent en elles la sainteté et la paix, ce sont aussi les corps qui par l’œuvre du Saint, auquel le Père a tout accordé, qui se voient délivrés des maladies les plus atroces et jusque de la mort, pour que les terres et les vallées de notre patrie résonnent des hosannas au Fils de David et au Très-Haut qui a envoyé son Verbe comme Il l'avait promis aux Patriarches et aux Prophètes.

Moi, qui vous parle, j'étais lépreux, destiné à mourir après des années d'angoisse cruelle, dans la solitude des bêtes fauves réservée aux lépreux. Un homme me dit : "Va vers Lui, le Rabbi de Nazareth, et tu seras guéri". J'ai eu foi. J'y suis allé. J'ai été guéri. Dans mon corps, dans mon cœur : sur l'un, disparue la maladie qui sépare des hommes, dans l'autre, disparue la rancœur qui sépare de Dieu. Et avec une âme nouvelle, après avoir été proscrit, malade, inquiet, je suis devenu son serviteur, appelé à l'heureuse mission d'aller parmi les hommes pour les aimer en son nom, pour les instruire de la seule connaissance nécessaire : celle que Jésus de Nazareth est le Sauveur et que bienheureux sont ceux qui croient en Lui.

Parle, toi, maintenant, Jacques d'Alphée."

"Je suis le frère du Nazaréen. Mon père et son père étaient frères nés d'un même sein, mais pourtant je ne puis me dire son frère, mais son serviteur. Car la paternité de Joseph, le frère de mon père, ne fut qu'une paternité spirituelle et, en vérité, je vous dis que le vrai Père de Jésus, notre Maître, c'est le Très-Haut que nous adorons. Il a permis que sa Divinité, Une et Trine, s'incarne dans la Seconde Personne et qu'Elle vienne sur la terre tout en restant unie à Celles qui habitent le Ciel. Car Dieu peut le faire, Lui l'infiniment Puissant, et Il le fait par l'Amour qui est sa nature.

Jésus de Nazareth est notre Frère, ô hommes, parce qu'il est né d'une femme, et semblable à nous dans son humanité. il est notre Maître car il est le Sage, il est la Parole même de Dieu, venue pour nous parler de Dieu, pour nous faire appartenir à Dieu. Et il est notre Dieu, étant un avec le Père et l'Esprit Saint, avec lesquels il est toujours en union d'amour, de puissance, et de nature.

Que cette vérité, qui par des preuves manifestes fut par grâce connue du Juste qui fut mon parent, soit en votre possession. Et à l'encontre du monde qui cherchera à vous arracher au Christ en disant : "C'est un homme quelconque", répondez : "Non. C'est le Fils de Dieu, c'est l'Etoile née de Jacob, c'est la Verge qui se lève ici, en Israël, c'est le Dominateur". Ne vous laissez détourner par rien. Cela c'est la Foi. A toi, André."
"Cela, c'est la Foi. Moi, je suis un pauvre pêcheur du lac de Galilée, et dans les silencieuses nuits de pêche, sous la lumière des astres, j'avais de muettes conversations avec moi-même. Je disais : "Quand viendra-t-Il ? Serai-je encore vivant ? Il manque encore plusieurs années, d'après la prophétie". Pour l'homme dont la vie est limitée, même quelques dizaines d'années sont des siècles... Je me demandais : "Comment viendra-t-Il ? D'où ? De qui ?" Et mon humanité obtuse me faisait rêver à des splendeurs royales, à des demeures de roi, à des cortèges, à des sonneries retentissantes, à une puissance, à une majesté insoutenable... Et je disais : "Qui pourra regarder ce grand Roi ?" Je pensais que ses manifestations inspiraient plus de terreur que Jéhovah Lui-même sur le Sinaï. Je me disais : "Les hébreux virent la montagne étinceler, mais ils ne furent pas réduits en cendres car l'Éternel était au-delà des nuées. Mais ici, Il nous regardera avec des yeux mortels et nous mourrons..."

J'étais disciple du Baptiste, et dans les pauses de la pêche, j'allais le trouver avec d'autres compagnons. C'était un jour de cette lune ... Les rives du Jourdain étaient pleines d'une foule qui tremblait sous les paroles du Baptiste. J'avais remarqué un jeune homme beau et calme qui, en suivant un sentier, venait vers nous. Humble était son vêtement, plein de douceur son aspect. Il paraissait demander et donner l'amour. Son œil bleu se posa un moment sur moi et j'ai éprouvé une chose que je n'ai plus jamais éprouvée. Il me parut caresser mon âme, m'effleurer avec des ailes d'anges. Je me suis, pendant un moment, senti si loin de la terre, si différent, que j'ai dit : "Maintenant je vais mourir ! C'est l'appel de Dieu à mon esprit".

Mais je ne suis pas mort. Je suis resté fasciné dans la contemplation du jeune inconnu qui, à son tour, avait fixé son regard bleu sur le Baptiste. Et le Baptiste se retourna, courut à Lui, s'inclina. Ils se parlèrent. Et comme la voix de Jean était un continuel tonnerre, les mystérieuses paroles arrivèrent jusqu'à moi qui écoutais, tendu par le désir de savoir qui était le jeune inconnu. Mon âme sentait qu'il était différent de tout le monde. Elles disaient : "C'est moi qui devrais être baptisé par Toi..." "Laisse faire maintenant, il convient d'accomplir toute justice"...

Jean avait déjà dit : "Il va venir Celui auquel je ne suis pas digne de dénouer les lacets des sandales". Il avait déjà dit : "Parmi vous en Israël, se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas. Il tient déjà le van en mains et il nettoiera son aire en brûlant les pailles par son feu inextinguible".

J'avais devant moi un jeune homme du peuple, à l'aspect doux et humble, et pourtant j'ai senti que c'était Celui auquel le Saint d'Israël, le dernier Prophète, le Précurseur, n'était pas même digne de dénouer les sandales. J'ai senti que c'était Celui que nous ne connaissions pas. Mais, je n'en eus pas peur. Au contraire, quand Jean après le super-extasiant tonnerre de Dieu, après l'inconcevable splendeur de la Lumière en forme de colombe de paix, eut dit : "Voici l'Agneau de Dieu", moi, par la voix de mon âme, dans la jubilation d'avoir pressenti le Roi Messie en ce jeune homme doux et humble d'aspect, j'ai crié avec la voix de l'esprit : "Je crois !" C'est par cette foi que je suis son serviteur. Soyez-le vous aussi et vous aurez la paix. Matthieu, à toi de raconter les autres gloires du Seigneur."

"Moi, je ne puis me servir des paroles sereines d'André. Lui était un juste, moi un pécheur. Aussi ma parole n'a pas l'accent joyeux d'un air de fête, mais pourtant elle a la paix confiante d'un psaume.

J'étais un pécheur, un grand pécheur. Je vivais dans l'erreur complète. J'étais endurci et je ne m'en sentais pas incommodé. Si quelquefois les pharisiens ou le chef de la synagogue me fouettaient de leurs insultes ou de leurs reproches, en me rappelant un Dieu qui était un Juge inexorable, j'avais un moment de terreur... et puis je me complaisais dans la sotte idée : "De toutes façons désormais je suis damné. Jouissons donc, ô mes sens, tant que c'est possible". Et je sombrais plus que jamais dans le péché.

Il y a deux printemps, il vint à Capharnaüm un Inconnu. Pour moi aussi, c'était un inconnu. Il l'était pour tout le monde, parce que c'était le commencement de sa mission. Seuls quelques hommes le connaissaient pour ce qu'il était réellement. Ceux que vous voyez, et quelques autres encore. Je fus étonné par sa merveilleuse virilité, chaste plus qu'une vierge. Ce fut la première chose qui me frappa. Je le voyais austère et pourtant tout disposé à écouter les enfants qui venaient à Lui, comme les abeilles vont aux fleurs. Son unique distraction c'était leurs jeux innocents et leurs propos sans malice. Puis ce fut sa puissance qui m'étonna. Il faisait des miracles. Je me dis : "C'est un exorciste, un saint". Mais je me sentais tellement affreux devant Lui, que je le fuyais.

Lui me cherchait, ou j'en avais l'impression. Il ne passait pas une fois devant mon comptoir sans me regarder de son œil doux et un peu triste. Et chaque fois c'était comme un sursaut de ma conscience engourdie, qui ne revenait plus au même niveau de torpeur.

Un jour - les gens exaltaient toujours sa parole - j'eus le désir de l'écouter. Et me cachant derrière une maison, je l'entendis parler à un petit groupe d'hommes. Il parlait familièrement sur la charité qui est comme une indulgence pour nos péchés... A partir de ce soir-là, moi, qui étais avide et qui avais le cœur dur, je voulus me faire pardonner par Dieu mes nombreux péchés. Je faisais les choses secrètement... Mais Lui savait que c'était moi, parce qu'il sait tout. Une autre fois, je l'entendis expliquer justement le chapitre 52 d'Isaïe : il disait que dans son Royaume, la Jérusalem céleste, il n'y aurait pas d'impurs ni de gens qui n'ont pas le cœur circoncis. Il promettait cette Cité céleste, de laquelle il disait les beautés, à ceux qui viendraient à Lui, et sa parole était si persuasive que j'en eus la nostalgie.

Et puis... et puis... Oh ! ce jour ce ne fut pas un regard triste, mais un regard impérieux. Il me déchira le cœur, mit à nu mon âme, la cautérisa, la prit en main, cette pauvre âme malade, et la tortura par son amour exigeant... et j'eus une âme nouvelle. Je suis allé vers Lui avec repentir et désir. Il n'attendit, pas que je Lui dise : "Seigneur, pitié !" Il me dit, Lui : "Suis-moi !"

Le Doux avait vaincu Satan dans le cœur du pécheur. Que cela vous dise, si quelqu'un parmi vous est troublé par ses fautes, que Lui est le bon Sauveur et qu'il ne faut pas le fuir, mais plus on est pécheur plus il faut aller à Lui avec humilité et repentir pour être pardonné.

Jacques de Zébédée, à toi de parler."

"Vraiment, je ne sais que dire. Vous avez parlé et dit ce que j'aurais dit, car c'est cela la vérité et on n'y peut rien changer.

Moi aussi, j'étais avec André au Jourdain, mais je ne l'ai pas remarqué avant l'indication du Baptiste. Moi aussi, j'ai tout de suite cru. Quand Lui fut parti après son éclatante manifestation, je suis resté comme quelqu'un qui passe d'un sommet ensoleillé à une sombre prison. Je brûlais de retrouver le Soleil. Le monde était privé de toute lumière depuis que m'était apparue la Lumière de Dieu et puis qu'elle était disparue. Au milieu des hommes, j'étais seul. Pendant que je me rassasiais, j'avais faim. Pendant le sommeil, je veillais avec la meilleure partie de moi-même, et argent, métier, affections, tout s'était éloigné derrière ce désir ardent que j'avais de Lui, très loin, et n'exerçait plus sur moi aucune attirance. Comme un enfant qui a perdu sa mère, je gémissais : "Reviens, Agneau du Seigneur ! Très-Haut, comme Tu as envoyé Raphaël pour conduire Tobie, envoie ton ange pour me conduire sur les chemins du Seigneur pour que je le trouve, que je le trouve, que je le trouve !"

Pourtant, après des dizaines de jours d'inutile attente, de recherches angoissées, qui par leur inutilité rendaient plus douloureuse la perte de notre Jean arrêté une première fois, quand il apparut, venant du désert, moi, je ne le reconnus pas tout de suite.
Et ici, frères dans le Seigneur, je veux vous enseigner une autre route pour aller à Lui et le reconnaître.

Simon de Jonas a dit qu'il faut la foi et l'humilité pour le reconnaître. Simon le Zélote a réaffirmé l'absolue nécessité de la Foi pour reconnaître en Jésus de Nazareth Celui qui est, au Ciel et sur la terre, comme il a été dit. Et Simon le Zélote avait besoin d'une foi bien grande pour avoir aussi l'espérance pour son corps incurable. C'est Pour cela que Simon le Zélote dit que la Foi et l'Espérance sont les moyens pour avoir le Fils de Dieu. Jacques, frère du Seigneur, parle de la puissance de la Force pour conserver ce que l'on a trouvé. La Force qui empêche les pièges du monde et de Satan d'ébranler notre Foi. André fait voir toute la nécessité d'unir à la Foi une sainte soif de la Justice, en cherchant à connaître et à garder la Vérité, quel que soit la bouche sainte qui l'annonce, non par orgueil humain d'être savant mais par désir de connaître Dieu. Celui qui s'instruit d'ans la Vérité trouve Dieu.

Matthieu, autrefois pécheur, vous indique un autre chemin pour atteindre Dieu : se dépouiller des sens par esprit d'imitation, je dirais en reflétant Dieu qui est Pureté infinie. Lui, le pécheur, fut d'abord frappé par la 'chaste virilité' de l'Inconnu venu à Capharnaüm et, comme si celle-ci avait le pouvoir de faire revivre sa continence morte, il commença par s'interdire le sens charnel, désencombrant ainsi la route pour la venue de Dieu et la résurrection des autres vertus mortes. De la continence, il passe à la miséricorde, de celle-ci à la contrition, après la contrition, il se surmonte tout entier et arrive à l'union à Dieu. "Suis-moi" "Je viens". Mais son âme avait déjà dit : "Je viens", et le Sauveur avait déjà dit : "Suis- moi !", du moment où, pour la première fois, la Vertu du Maître avait attiré l'attention du pécheur.

Imitez. Car toute expérience d'autrui, même pénible, nous guide pour éviter le mal et trouver le bien en ceux qui sont de bonne volonté.

Moi, en ce qui me concerne, je dis que plus l'homme s'efforce de vivre par l'esprit, et plus il est capable de reconnaître le Seigneur, et que la vie angélique favorise cela au suprême degré. Parmi nous, disciples de Jean, celui qui l'a reconnu après son absence, ce fut l'âme vierge. Mieux encore qu'André il le reconnut, bien que la pénitence eût changé le visage de l'Agneau de Dieu. Je vous dis donc : "Soyez chastes pour pouvoir le reconnaître". Jude, veux-tu parler maintenant ?"

"Oui. Soyez chastes pour pouvoir le reconnaître. Mais soyez-le aussi pour pouvoir le garder en vous, avec sa Sagesse, avec son Amour, avec tout Lui-même. C'est encore Isaïe qui dit au chapitre 52 : "Ne touchez pas ce qui est impur... Purifiez-vous, vous qui portez les vases du Seigneur ". C'est bien vrai que toute âme, qui se fait sa disciple, est semblable à un vase plein de Dieu, et que le corps qui la contient est comme celui qui porte à Dieu le vase sacré, Dieu ne peut rester où se trouve l'impureté.

Matthieu a dit comment le Seigneur expliquait qu'il n'y aura rien d'immonde ni de séparé de Dieu dans la Jérusalem céleste. Oui. Mais il ne faut pas être impur ici-bas, ni séparé de Dieu, pour pouvoir y entrer. Malheureux ceux qui attendent la dernière heure pour se repentir. Ils n'auront pas toujours le temps de le faire. Comme ceux qui maintenant le calomnient n'auront pas le temps de se refaire un cœur au moment de son triomphe et ne jouiront donc pas de ses fruits.

Ceux qui dans le Roi saint et humble espèrent voir un monarque. terrestre, et plus encore ceux qui craignent de voir en Lui un monarque terrestre, ne seront pas préparés pour cette heure, induits en erreur, et déçus dans leur pensée, qui n'est pas la pensée de Dieu mais une pauvre pensée humaine, pécheront bien plus.

Il porte l'humiliation d'être l'Homme, cela nous devons nous le rappeler. Isaïe dit que tous nos péchés tiennent la Personne Divine mortifiée sous une apparence commune. Quand je pense que le Verbe de Dieu a autour de Lui, comme une croûte souillée, toute la misère de l'humanité depuis qu'elle existe, je pense avec une profonde compassion et une profonde compréhension à la souffrance que doit en avoir son âme sans tache, La répulsion d'un homme sain qui se voit recouvert des haillons et des souillures d'un lépreux. Il a été vraiment transpercé par nos péchés, couvert de plaies par toutes les concupiscences de l'homme. Son âme, qui vit parmi nous, doit trembler à ce contact comme si elle éprouvait le dégoût de la fièvre.

Pourtant Lui ne parle pas. Il ne parle pas pour dire : "Vous me faites horreur". Mais il ne parle que pour dire : "Venez à Moi, pour que j'enlève vos fautes". C'est le Sauveur. Dans son infinie bonté, il a voulu voiler son insoutenable beauté, elle qui, si elle nous était apparue telle qu'elle est au Ciel, nous aurait réduits en cendres, comme dit André. Maintenant elle s'est faite attrayante, comme celle d'un doux Agneau, pour pouvoir nous approcher et nous sauver. Son accablement, sa condamnation durera jusqu'à ce que, consumé par l'effort d'être l'Homme parfait parmi les hommes imparfaits, il se dressera au-dessus de la multitude des rachetés, dans le triomphe de sa royauté sainte. Dieu qui connaît la mort pour nous donner la Vie ! Que ces pensées vous le fassent aimer au-dessus de tout. Lui est le Saint. Je peux le dire, moi qui, avec Jacques, ai grandi avec Lui.

Et je le dis et le dirai, tout disposé à donner ma vie pour le reconnaître, pour que les hommes croient en Lui et aient la Vie éternelle.

Jean de Zébédée, à toi de parler."

"Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds du messager ! Du Messager de paix, de Celui qui annonce la félicité et prêche le salut, de Celui qui dit à Sion : "Ton Dieu règnera ! " Et ces pieds cheminent inlassables depuis deux ans à travers les monts d'Israël, appelant pour les réunir les brebis du troupeau de Dieu, réconfortant, guérissant, pardonnant, donnant la paix. Sa paix.

Je suis vraiment étonné de voir que les collines ne tressaillent pas de joie et que n'exultent pas de joie les cours d'eau de la Patrie, à la caresse de ses pieds. Mais ce qui m'étonne davantage, c'est de voir que ne tressaillent pas les cœurs et qu'ils n'exultent pas de joie en disant : "Louange au Seigneur ! L'Attendu est venu ! Béni , Celui qui vient au nom du Seigneur ! " Celui qui répand grâces et bénédictions, paix et salut, et qui appelle au Royaume en nous en ouvrant le chemin, Celui, surtout, qui répand l'amour par tous ses actes ou paroles, par tous ses regards, à chacune de ses respirations.

Qu'est donc ce monde pour être aveugle devant la Lumière qui est parmi nous ? Quelles plaques, plus épaisses que la pierre qui ferme les tombeaux, a donc emmuré la vue de l' âme pour qu'elle ne voie pas cette Lumière ? Quelle montagne de péchés a-t-elle sur lui pour être ainsi accablé, séparé, aveuglé, rendu sourd, enchaîné, paralysé, pour rester inerte devant le Sauveur ?

Qu'est-ce que le Sauveur ? C'est la Lumière fondue avec l'Amour. La bouche de mes frères a magnifié les louanges du Seigneur, évoqué ses œuvres, indiqué les vertus à pratiquer pour arriver à son chemin. Moi, je vous dis : aimez. Il n'y a pas d'autre vertu plus grande et plus semblable à sa Nature. Si vous aimez, vous pratiquerez toutes les vertus sans fatigue, en commençant par la chasteté. Et ce ne vous sera pas un poids d'être chaste car en aimant Jésus, vous n'aimerez personne d'autre immodérément. Vous serez humbles car vous verrez en Lui ses infinies perfections avec les yeux d'un amant, et ainsi vous ne vous enorgueillirez pas des vôtres si petites. Vous serez croyants, et qui ne croit pas en celui qu'il aime ? Vous serez brisés par la douleur qui sauve, car votre douleur sera droite, c'est-à-dire une douleur pour la peine qui Lui a été donnée, non pour celle que vous méritez. Vous serez forts. Oh ! oui ! Unis à Jésus, on est fort ! Fort contre tout. Vous serez pleins d'espérance car vous ne douterez pas du Cœur des cœurs qui vous aime de tout Lui-même. Vous serez sages. Vous serez tout. Aimez Celui qui annonce la vraie félicité, qui prêche le salut, qui s'en va inlassablement à travers monts et vallées appelant son troupeau pour le rassembler. C'est sur son chemin que se trouve la Paix, et la paix se trouve dans son Royaume qui n'est pas de ce monde, mais qui est vrai comme Dieu est vrai.

Abandonnez toute route qui n'est pas la sienne. Dégagez-vous de toute brume. Allez à la Lumière. Ne soyez pas comme le monde qui ne veut pas voir la Lumière, qui ne veut pas la connaître. Mais allez à notre Père qui est le Père des lumières, qui est Lumière sans mesure, par le Fils qui est la Lumière du monde, pour jouir de Dieu dans l'embrassement du Paraclet qui est la fulguration des Lumières dans une seule béatitude d'amour, qui unit les Trois en Un. Océan infini de l'Amour, sans tempêtes, sans ténèbres, accueille-nous ! Tous ! Les innocents comme les convertis. Tous ! Dans ta Paix ! Tous ! Pour l'Éternité. Tous, sur la terre, pour que nous t'aimions Toi, Dieu, et le prochain comme Tu le veux. Tous, dans le Ciel, pour qu'encore et toujours nous aimions, non seulement Toi et les habitants célestes, mais aussi et encore les frères qui combattent sur la terre dans l'attente de la paix, et comme les anges de l'amour les défendions et les soutenions dans les luttes et les tentations, pour qu'ensuite ils puissent être avec Toi dans ta Paix, pour la gloire éternelle de Notre Seigneur, Jésus, Sauveur, Amant de l'homme jusqu'à l'anéantissement sans fin et sublime."

Comme toujours, Jean, en montant dans ses vols d'amour, emmène avec lui les âmes là où l'amour se perd et dans le silence mystique.

Ce n'est qu'après un moment que la parole revient sur les lèvres de ceux qui écoutent. Et le premier qui parle, c'est Philippe s'adressant à Pierre : "Et Jean, le pédagogue, il ne parle pas ?"

"Il vous parlera continuellement à notre place. Pour l'instant, laissez-le dans sa paix et laissez-nous un peu avec lui. Toi, Saba, fais ce que je t'ai dit auparavant. Et, toi aussi, bonne Bérénice..."

Tout le monde sort, en laissant dans la grande pièce les huit avec les deux. Il se fait un silence grave. Ils sont tous un peu pâles, les apôtres parce qu'ils savent ce qui va arriver, les deux disciples parce qu'ils le pressentent.

Pierre prend la parole, mais il ne dit que : "Prions", et il entonne le "Pater Noster". Puis, et il est vraiment pâle comme il ne le sera peut-être pas le jour de sa mort, il dit, en allant entre les deux et en leur mettant la main sur l'épaule : "C'est l'heure des adieux, mes fils. Que dois-je dire au Seigneur en votre nom ? A Lui qui certainement attendra avec angoisse d'avoir des nouvelles de votre sainteté ?"

Sintica glisse à ses genoux en se couvrant le visage de ses mains et Jean l'imite. Pierre les a à ses pieds, et machinalement les caresse de la main en se mordant les lèvres pour ne pas céder à l'émotion.

Jean d'Endor relève son visage que l'émotion déchire et dit : "Tu diras au Maître que nous faisons sa volonté..."

Et Sintica : "Qu'il nous aide à l'accomplir jusqu'à la fin..." Mais les larmes leur interdisent de plus longues phrases.

"C'est bien. Donnons-nous le baiser d'adieu. Cette heure devait venir..." Pierre aussi s'arrête, la gorge serrée par un sanglot.

"Bénis-nous d'abord" lui demande Sintica.

"Non. Pas moi, il vaut mieux que ce soit un frère de Jésus..."

"Non, c'est toi le chef. Nous, nous les bénirons par un baiser. Bénis-nous tous, tant les partants que ceux qui restent" dit le Thaddée en s'agenouillant le premier.

Et Pierre, le pauvre Pierre, que fait rougir l'effort qu'il fait pour donner de l'assurance à sa voix et son émotion quand il bénit, les mains tendues, le petit groupe qui est devant lui, dit de sa voix que la peine rend plus âpre, presque une voix de vieillard, la bénédiction mosaïque...

Puis il se penche, baise au front la femme comme si c'était une sœur, il relève et embrasse intensément Jean, en lui donnant un baiser et... il s'échappe avec courage de la pièce pendant que les autres imitent son attitude envers les deux qui restent...
Dehors, le char est déjà prêt. Il n'y a de présents que Philippe et Bérénice, et le serviteur qui tient le cheval. Pierre est déjà sur le char...

"Tu diras à mon maître qu'il soit tranquille pour les siens qu'il m'a recommandés" dit Philippe à Pierre.

"Tu diras à Marie que j’éprouve la paix d'Euchérie depuis qu'elle est la disciple" dit doucement Bérénice au Zélote.

"Vous direz au Maître, à Marie, à tous, que nous les aimons et que... Adieu ! Adieu ! Oh ! nous ne les reverrons plus ! Adieu, frères ! Adieu..."

Les deux disciples courent dehors sur le chemin... Mais le char, qui est parti au trot, a maintenant dépassé le tournant... Disparu...

"Sintica
!"
"Jean !"

"Nous sommes seuls !"

"Dieu est avec nous !... Viens, pauvre Jean. Le soleil se couche, cela va te faire mal de rester ici..."

"Le soleil est tombé pour toujours pour moi... Il ne se lèvera plus qu'au Ciel."
Ils entrent dans la pièce où ils étaient avant avec les autres et, s'abandonnant sur une table, ils pleurent sans plus se retenir...

Jésus dit :

"Et le tourment causé par un homme, que n'avait voulu personne d'autre que l'homme méchant, fut accompli, en s'arrêtant comme le cours d'eau qui s'arrête dans un lac après avoir achevé son parcours... Je te fais remarquer comment Jude d'Alphée, bien que nourri de sagesse plus que les autres, donne au passage d'Isaïe sur mes souffrances de Rédempteur une explication humaine. Et ainsi était Israël tout entier, qui se refusait à accepter la réalité prophétique et contemplait les prophéties relatives à mes douleurs comme des allégories et des symboles. La grande erreur pour laquelle, à l'heure de la Rédemption, bien peu de personnes en Israël surent encore voir le Messie dans le Condamné. La Foi n'est pas seulement une couronne de fleurs, elle a aussi des épines. Et il est saint celui qui sait croire aux heures de gloire mais aussi aux heures tragiques, et sait aimer quand Dieu le couvre de fleurs, mais aussi quand Il l'étend sur les épines."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm
Tome : 5/12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Jesus_14


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 13 Juin - 8:02

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Le retour des huit  à Aczib"

Jésus - un Jésus très maigre et pâle, très triste, je dirais souffrant - se trouve sur la cime, exactement sur la cime la plus haute d'une petite montagne sur laquelle il y a aussi un village. Mais Jésus n'est pas dans le village qui se trouve au sommet, oui, mais tourné du côté de la pente sud-est. Jésus se trouve au contraire sur un petit éperon, le plus élevé, tourné vers le nord-ouest, en réalité plus ouest que nord.

Jésus, en regardant comme il le fait de plusieurs côtés, voit donc une chaîne ondulée de montagnes dont l'extrémité nord-ouest et sud-ouest plonge son dernier contrefort dans la mer, au sud-ouest avec le Carmel, qui s'estompe au loin, dans la journée sereine; au nord-ouest avec un cap tranchant comme un éperon de navire qui ressemble beaucoup aux Apuanes italiennes avec ses veines rocheuses qui blanchissent au soleil. De cette chaîne ondulée de montagnes descendent des torrents et des ruisseaux, tous en crue en cette saison qui, à travers la plaine côtière, courent se jeter dans la mer. Près de la large baie de Sicaminon, le plus abondant d'entre eux, le Kison, débouche dans la mer après avoir fait une sorte de miroir d'eau au confluent d'un autre ruisselet, près de son embouchure. Le soleil, au midi d'une journée sereine, produit des scintillements de topaze ou de saphir sur la surface de leurs eaux, alors que la mer est un immense saphir. Veiné de légers colliers de perles. Le printemps du sud se manifeste déjà avec les feuilles nouvelles qui sortent des bourgeons éclos, tendres, brillantes, je dirais virginales tant elles sont nouvelles, ignorantes de la poussière et des tempêtes, de la morsure des insectes et des contacts humains. Les branches des amandiers sont déjà des flocons d'écume blanche rosée, si soyeux, si aériens, qu'ils donnent l'impression qu'ils vont se détacher des rameaux sur lesquels ils sont nés pour voyager dans l'air serein comme de petits nuages. Et même les champs de la plaine resserrée mais fertile, qui s'étend entre le cap du nord-ouest et celui du sud-ouest, présente un aspect légèrement verdoyant des blés, qui enlève toute tristesse aux champs dénudés il y a quelque temps.

Jésus regarde. De l'endroit où il est, il voit trois chemins : celui qui vient du village et qui vient aboutir à cet endroit, un sentier pour les personnes seulement, et deux autres chemins qui descendent du village bifurquant en deux directions opposées : vers le nord-ouest, vers le sud-ouest.

Combien Jésus a dû souffrir ! Marqué par la pénitence beaucoup plus que dans le jeûne du désert. Alors c'était un homme qui avait pâli, mais encore jeune et fort, maintenant c'est un homme épuisé par un ensemble de souffrances qui accablent à la fois les forces physiques et les forces morales. Son œil est très triste, d'une tristesse à la fois douce et sévère. Les joues amincies font ressortir encore davantage la spiritualité de son profil, de son front haut, de son nez long et droit, de ses lèvres absolument exemptes de sensualité. Un visage angélique tant il exclut la matérialité. Il a la barbe plus longue qu'à l'ordinaire. Elle a poussé jusque sur les joues, jusqu'à se confondre avec les cheveux qui tombent sur les oreilles, de sorte que dans son visage il n'y a de visible que le front, les yeux, le nez et les pommettes fines et d'une couleur d'ivoire sans la moindre trace de rose. Ses cheveux sont peignés d'une manière rudimentaire, poussiéreux, et ils conservent, en souvenir de la caverne où il est resté, des débris de feuilles sèches et de brindilles accrochées dans sa longue chevelure. Son vêtement et son manteau, chiffonnés et poussiéreux indiquent, eux aussi, l'endroit sauvage où ils ont été portés et où ils ont servi sans arrêt. Jésus regarde... Le soleil de midi le réchauffe et il semble en éprouver du plaisir car il fuit l'ombre de quelques rouvres pour venir justement au soleil, mais bien qu'il y ait un soleil net, resplendissant, il n'allume pas de splendeur dans ses cheveux poussiéreux, dans ses yeux fatigués, et il ne donne pas de couleur à ses joues amaigries.

Ce n'est pas le soleil qui le restaure et avive ses couleurs, mais c'est la vue de ses chers apôtres qui montent en gesticulant et en regardant vers le village, de la route qui vient du nord-ouest, la plus plate. Alors se produit la métamorphose. Son oeil redevient vivant et le visage paraît moins amaigri par l'effet d'une trace de rose qui s'étend sur les joues et du sourire qui l'illumine : Il deserre ses bras qui étaient croisés et il s'écrie : « Mes chers ! » Il le dit en relevant son visage, en tournant son regard sur les choses, comme pour communiquer sa joie aux plantes, aux arbres, au ciel serein, à l'air qui déjà se ressent du printemps.

Il resserre étroitement son manteau autour du corps pour qu'il ne s'accroche pas dans les buissons, et descend rapidement par un raccourci à la rencontre de ceux qui montent et qui ne l'ont pas encore aperçu. Quand il est à portée de voix il les appelle pour les arrêter dans leur marche vers le village.

Ils entendent l'appel lointain. Peut-être que, de l'endroit où ils se trouvent, ils ne peuvent voir Jésus, dont l'habit foncé se confond avec le feuillage du bois qui couvre la pente. Ils regardent autour d'eux, font des gestes... Jésus les appelle de nouveau... Finalement dans une clairière du bois il se présente à leurs yeux dans le soleil, les bras légèrement tendus comme si déjà il voulait les embrasser.

Alors c'est un grand cri qui se répercute sur la côte : « Le Maître ! » et c'est une course rapide sur la pente en dehors du chemin. On s'égratigne, on trébuche, on s'essouffle, sans plus sentir le poids des sacs, la fatigue de la marche, emporté par la joie de le revoir…

Naturellement, les premiers qui arrivent, ce sont les plus jeunes et les plus agiles, c'est-à-dire les deux fils d'Alphée, au pas assuré des gens nés sur les collines, puis Jean et André qui courent comme deux faons en riant, pleins de joie. Et ils tombent à ses pieds, affectueux et respectueux, heureux, heureux, heureux... Puis arrive Jacques de Zébédée et après, presque ensemble, les trois qui sont les moins entraînés à la course et à la montagne, Mathieu et le Zélote et en dernier, tout à fait en dernier, Pierre.
Mais il se fraie un chemin, oh ! s'il se fraie un chemin ! Pour arriver au Maître qu'entourent à genoux les premiers arrivés, qui ne se lassent pas de baiser les vêtements ou les mains qu'il leur a abandonnées. Il prend énergiquement Jean et André attachés aux vêtements de Jésus comme des huîtres à un rocher, et tout essoufflé il les écarte pour pouvoir tomber aux pieds de Jésus en disant : « Oh ! mon Maître ! Je reviens enfin à la vie ! Je n'en pouvais plus. Je suis vieilli et amaigri comme si j'avais été très malade. Regarde si ce n'est pas vrai, Maître... » et il lève la tête pour se faire regarder par Jésus. Mais, ce faisant, il voit combien Jésus est changé et il se lève en criant : « Maître !? Mais qu’as-tu fait ? Sots ! Mais regardez ! Vous ne voyez rien, vous ? Jésus a été malade !... Maître, mon Maître, qu'est-ce que tu as eu ? Dis-le à ton Simon ! »

« Rien, mon ami. »

« Rien ? Avec ce visage ? Alors on t'a fait du mal ? »

« Mais non, Simon. »

« Ce n'est pas possible ! Tu as été malade ou persécuté ! Moi, j'ai l’œil !… »

« Moi aussi. Et je te vois amaigri et vieilli, en effet. Pourquoi alors es-tu ainsi ? » demande en souriant le Seigneur à son Pierre qui le scrute comme s'il voulait lire la vérité sur les cheveux, la peau, la barbe de Jésus.

« Mais j'ai souffert, moi ! Et je ne le nie pas. Crois-tu qu'il m'ait été agréable de voir tant de douleur ? »

« Tu l'as dit ! Moi aussi, j'ai souffert pour le même motif... »

« Rien que pour cela, Jésus ? » demande apitoyé et affectueux Jude d'Alphée.

« Pour la douleur, oui, mon frère. Pour la douleur causée par la nécessité de renvoyer... »

« Et pour la douleur d'y avoir été contraint par... »

« Je t'en prie !... Silence ! Sur ma blessure le silence m'est plus cher que toute parole qui veut me consoler en disant : "Moi, je sais-pourquoi tu as souffert". Du reste, sachez-le tous, j'ai souffert de beaucoup de choses, pas de celle-là seulement. Et si Jude ne m'avait pas interrompu, je vous l'aurais dit. » Jésus est austère en le disant. Tous en restent interdits.

Mais Pierre est le premier à se reprendre et il demande : « Et où as-tu été, Maître ? Qu’as-tu fait ? »

« Je suis resté dans une grotte… à prier … à méditer … à fortifier mon esprit, pour vous obtenir la force, à vous dans votre mission, à Jean et à Sintica dans leurs souffrances. »

« Mais où, où ? Sans vêtement, sans argent ! Comment as-tu fait ? » Simon est agité.

« Dans une grotte, on n'a besoin de rien.»

« Mais la nourriture ? Mais le feu? Mais le lit ? Mais... tout en somme ! J'espérais qu'au moins on t'aurait donné l'hospitalité comme à un voyageur égaré, à Jiphtaël, ailleurs, dans une maison en somme. Et cela me tranquillisait un peu. Mais pourtant, hein ? Dites-le, vous, si ce n'était pas pour moi un tourment de penser qu'il était sans vêtement, sans nourriture, sans facilité de s’en procurer, et surtout cela, sans le désir de s’en procurer. Ah ! Jésus ! Cela, tu ne devais pas le faire ! Et tu ne le feras plus jamais ! Je ne te quitterai plus une seule heure; Je me couds à ton vêtement pour te suivre comme ton ombre, que tu le veuilles ou non. Seulement si je meurs, je serai séparé de Toi. »

« Ou si Moi, je meurs. »

« Oh ! Toi, non. tu ne dois pas mourir avant moi. Ne le dis pas. Veux-tu m'attrister tout à fait ? »

« Non. Au contraire, je veux me réjouir avec toi, avec tous, en cette heure qui me ramène mes amis chers, préférés : Voyez ! Je suis déjà mieux car votre sincère amour me nourrit, me réchauffe, me console de tout » et il les caresse, un par un, alors que leurs visages resplendissent d'un sourire bienheureux, leurs yeux luisent, et leurs lèvres tremblent d'émotion en entendant ces paroles, alors qu'ils demandent : « Vraiment, Seigneur ? »

« Vraiment comme cela, Maître ? »

« Nous te sommes tellement chers ! »

« Oui, tellement chers. Avez-vous de la nourriture avec vous ! »

« Oui. J'avais le sentiment que tu serais à bout, et j'en ai pris en chemin. J'ai du pain et de la viande rôtie, j'ai du lait, des fromages et des pommes, et en plus une gourde de vin généreux et des œufs pour Toi. Pourvu qu;ils ne soient pas cassés... »

« Eh bien, assoyons-nous alors ici, à ce beau soleil, et mangeons. Et tout en mangeant, vous me parlerez... »

Ils s'assoient au soleil, sur un talus. Pierre ouvre son sac, regarde ses trésors : « Tout en bon état ! » s'écrie-t-il. « Même le miel d'Antigonea. Mais non ! Si je l'ai dit, moi ! Même si au retour on nous avait mis dans un tonneau qu'aurait roulé un fou, ou sur une barque sans rames, trouée par dessus le marché, en une heure de tempête, nous serions arrivés sains et saufs... Mais à l'aller ! Je me convaincs toujours davantage que d'abord c'était le démon qui nous faisait obstacle. Pour nous empêcher d'aller avec ces malheureux... »

« Bien sûr ! maintenant il n'avait plus de but… » approuve le Zélote.

« Maître, tu as fait pénitence pour nous ? » demande Jean qui oublie de manger pour contempler Jésus.

« Oui, Jean. Je vous ai suivi par la pensée : J'ai eu conscience de vos dangers et de vos peines. Je vous ai aidés comme j'ai pu... »

« Oh ! moi, je l'ai senti ! Je vous l'ai même dit. Vous en rappelez- vous ? »

« Oui, c'est vrai » approuvent-ils tous.

« Eh bien, maintenant vous me rendez ce que je vous ai donné. »

« Tu as jeûné, Seigneur ? » demande André.

« Forcément ! Même s'il avait voulu manger, sans argent, dans une grotte, comment voulais-tu qu'il mange ? » lui répond Pierre.

« A cause de nous ! Comme j'en ai de la peine ! » dit Jacques d'Alphée.

« Oh ! non ! Ne vous en affligez pas ! Ce n'est pas pour vous seuls, c'est aussi pour le monde entier. Comme je l'ai fait quand j'ai commencé la mission, je l'ai fait maintenant. Alors, à la fin, je fus secouru par les anges. Maintenant, je le suis par vous. Et, croyez-le, c'est une double joie. Parce que, chez les anges, la charité s'impose, mais chez les hommes il est moins facile de la trouver. Vous vous l'exercez. Et d'hommes que vous étiez, vous êtes, par amour pour Moi, devenus des anges, ayant choisi la sainteté à l'encontre de tout. Pour cela, vous me rendez heureux comme Dieu, et comme Homme-Dieu, parce que vous me donnez ce qui est de Dieu : la Charité, et vous me donnez ce qui est du Rédempteur : votre élévation à la Perfection. Cela me vient de vous, et c'est plus nourrissant que n'importe quel aliment. Alors aussi, dans le désert, j'ai été nourri par l'amour après avoir jeûné, et j'en ai été restauré. De même maintenant, de même maintenant ! Nous avons tous souffert, vous et Moi. Mais la souffrance n'a pas été inutile. Je crois, je sais qu'elle vous a servi plus qu'une année entière d'enseignement. La souffrance, la méditation du mal que peut faire l'homme à son semblable, la pitié, la foi, l'espérance, la charité que vous avez dû exercer, et par vous-mêmes, vous ont mûri comme des enfants qui deviennent hommes... »

« Oh ! oui ! Je suis ,devenu vieux, moi. Je ne serai jamais plus le Simon de Jonas que j’étais au départ. J'ai compris combien est douloureuse dans sa beauté, notre mission... » soupire Pierre.

« Eh bien, maintenant nous sommes ici, ensemble, racontez donc... »

« Parle toi, Simon. Tu sauras mieux parler que moi » dit Pierre au Zélote.

« Non. Toi, en brave chef, tu fais le rapport au nom de tous » répond l'autre.
Et Pierre commence, en disant pour débuter : « Mais vous, vous allez m'aider. »

Il fait un récit ordonné des faits jusqu'au départ d'Antioche. Puis il raconte le retour : « Nous souffrions tous, tu sais ? Je n'oublierai jamais les dernières paroles de ces deux... » Pierre essuie avec le dos de sa main deux grosses larmes qui coulent à l'improviste... « Cela m'a paru le dernier cri de quelqu'un qui se noie... Mais ! En somme, parlez vous... moi, je ne peux pas... » et il se lève en s'écartant un peu pour dominer son émotion.

Simon le Zélote prend la parole : « Nous n'avons pas parlé, personne, pendant une grande partie de la route... Nous ne pouvions pas parler... La gorge nous faisait souffrir tellement elle était gonflée par les larmes... Et nous ne voulions pas pleurer... parce que si nous avions commencé, même un seul, cela n'aurait jamais fini. Moi, j'avais pris les rênes parce que Simon de Jonas, pour ne pas faire voir qu'il souffrait, s'était mis au fond du char en fouillant les sacs. Nous nous sommes arrêtés à un petit village à mi-chemin entre Antioche et Séleucie. Bien que le clair de lune augmentait à mesure que la nuit avançait, pourtant, comme nous n'étions pas pratiques du lieu, nous nous sommes arrêtés là, Et nous avons sommeillé au milieu de nos affaires. Nous n'avons pas mangé, personne parce que,.. nous ne le pouvions pas.

Nous pensions à ces deux... A la première lueur de l'aube, nous avons passé le pont et nous sommes arrivés avant 1'heure de tierce à Séleucie. Nous avons ramené le char et le cheval à l'hôtelier et - c'était un si brave homme - nous avons profité de ses conseils pour le navire. Il a dit : "Je vais venir au port, moi. Je connais et on me connaît". Et il l'a fait. Il a trouvé trois bateaux en partance pour ces ports-ci. Mais sur l'un, il y avait certains... individus que nous n'avons pas voulu avoir comme voisins. Nous l'a dit l'homme, qui l'avait su du maître du navire. L'autre était d'Ascalon mais il ne voulait pas faire escale pour nous à Tyr, à moins de payer une somme que nous n'avions plus. Le troisième était une petite embarcation chargée de bois brut. Une pauvre barque avec un équipage réduit et, je crois, très misérable. Pour cela, bien qu'il se dirigeât vers Césarée, il consentit à s'arrêter à Tyr, moyennant le paiement d'une journée de vivres et de salaire pour tout l'équipage. Cela nous convenait. Moi, vraiment, et avec moi Mathieu, nous avions un peu peur. C'est une époque de tempêtes... et tu sais comment on se trouva à l'aller.

Mais Simon Pierre dit : "Il n'arrivera rien" et nous y montâmes. Il semblait que les voiles du bateau fussent des anges tant la marche était régulière et rapide. Il nous fallut deux fois moins de temps qu'à l'aller pour arriver à Tyr, et le maître d'équipage fut si gentil qu'il nous permit de mettre la barque à la remorque jusqu'aux environs de Ptolémaïs. Pierre et André avec Jean y descendirent pour les manœuvres, mais c'était très simple... pas comme à l'aller... A Ptolémaïs; nous nous sommes séparés, et nous étions si contents que nous lui avons donné de l'argent en plus de ce qui était convenu avant de descendre tous dans la barque où étaient déjà nos affaires. A Ptolémaïs nous sommes restés un jour, puis nous sommes venus ici... Mais nous n'oublierons jamais ce que nous avons souffert. Simon de Jonas a raison. »

« N'avons-nous pas raison aussi de dire que le démon ne nous a gênés qu'à l'aller ? » demandent plusieurs.

« Vous avez raison. Maintenant, écoutez. Votre mission est terminée. Maintenant nous allons retourner vers Jiphtaël pour attendre Philippe et Nathanaël et il faut faire vite. Puis les autres viendront... En attendant, nous évangéliserons ici, aux confins de la Phénicie, et dans la Phénicie même. Mais quant à ce qui est arrivé, c'est enseveli pour toujours dans nos cœurs. A aucune question on ne donnera de réponse. »

« Pas même à Philippe et à Nathanaël ? Ils savent que nous sommes venus avec Toi... »

« C'est Moi qui parlerai. J'ai beaucoup souffert, amis, vous l'avez vu. J'ai payé de ma souffrance la paix de Jean et de Sintica. Faites que ma souffrance ne soit pas inutile. Ne mettez pas un fardeau de plus sur mes épaules. J'en ai déjà tant !... Et leur poids croît, jour après jour, heure après heure... Dites à Nathanaël que j'ai beaucoup souffert, dites-le à Philippe ! et qu'ils soient bons. Dites-le aux deux autres. Mais-ne dites rien de plus. Dire que vous avez compris que j'ai souffert et que je vous l'ai confirmé, c'est la vérité. Il ne faut pas en dire davantage. »

Jésus parle avec beaucoup de peine... Les huit le regardent avec tristesse et Pierre se permet de caresser sa tête, en restant derrière Lui. Jésus lève la tête et regarde son honnête Simon avec un sourire d’affectueuse tristesse.

« Oh ! Je ne puis te voir ainsi ! Il me semble, j'ai l'impression que la joie de notre réunion est disparue, et qu'il n'en reste que la sainteté, elle seulement ! Pour le moment… allons à Aczib. Tu changeras de vêtement, tu te raseras les joues, et tu peigneras tes cheveux. Ainsi non, pas ainsi ! Je ne puis te voir ainsi... Tu sembles... quelqu'un qui a échappé à des mains cruelles, que l'on a poursuivi, qui n'en peut plus... Tu me rappelles Abel de Bethléem de Galilée, arraché à ses ennemis... »

« Oui, Pierre. Mais c'est le cœur de ton Maître que l'on a heurté... et il ne guérira jamais plus... De plus en plus, au contraire, il sera blessé. Partons... »

Jean soupire : « Cela me déplaît... J'aurais voulu raconter à Thomas, qui aime tant ta Mère, le miracle de la chanson et de l'onguent... »

« Tu le diras un jour... Pas maintenant. Vous direz tout, un jour. Alors vous pourrez parler. Moi-même, je vous dirai : "Allez dire tout ce que vous savez". Mais en attendant sachez voir dans le miracle, la vérité. Celle-ci : la puissance de la Foi. Aussi bien Jean que Sintica ont calmé la mer et guéri l'homme non par les paroles, non par l'onguent, mais par la foi avec laquelle ils ont mis en œuvre le Nom de Marie et l'onguent qu'elle avait fait. Et aussi : cela est arrivé parce qu'autour de leur foi, il y avait la vôtre, à vous tous, et votre charité. Charité envers le blessé, charité envers le crétois, A l'un, vous vouliez conserver la vie, à l'autre donner la foi. Mais s'il est encore facile de guérir les corps, c'est une chose difficile de guérir les âmes... Il n'y a pas de maladies plus difficiles à vaincre que celles de l'esprit... » et Jésus soupire profondément.

Ils sont en vue d'Aczib. Pierre va en avant avec Mathieu pour trouver un logement. Les autres le suivent, serrés autour de Jésus. Le soleil descend rapidement au moment où ils entrent dans le village...


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-013.htm

Tome : 5/13

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Aczib sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 14 Juin - 7:27

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Séjour à Aczib avec six apôtres"

« Seigneur, cette nuit j'ai réfléchi… Pourquoi veux-tu venir si loin pour revenir. ensuite vers les confins de la Phénicie ? Laisse-moi aller avec un autre. Je vendrai Antoine... Je le regrette... mais maintenant il ne sert plus, et il attirerait l'attention. Et j'irai à la rencontre de Philippe et de Barthélemy. Ils ne peuvent suivre que cette route, et je les rencontrerai certainement. Et tu peux être sût que je ne parlerai pas. Je ne veux pas te causer de douleur, moi… Toi, repose-toi ici avec les autres, et nous épargnons à tous ce voyage à Jiphtaël... et nous faisons plus vite » dit Pierre en sortant de la maison où ils ont dormi. Ils semblent moins amaigris car ils ont des vêtements frais, et la barbe et les cheveux ont été arrangés par une main experte.

« Ton idée est bonne. Je ne t'empêche pas de le faire. Va donc avec celui de tes compagnons que tu veux. »

« Avec Simon, alors. Seigneur, bénis-nous. »

Jésus les embrasse en disant : « Avec un baiser. Allez. »

Ils les regardent qui s'en vont, en descendant rapidement vers la plaine.

« Comme il est bon Simon de Jonas ! En Ces jours, je l'ai apprécié comme je ne l'avais jamais fait auparavant » dit Jude Thaddée.

« Moi aussi » dit Mathieu. « Jamais égoïste, jamais orgueilleux, jamais exigeant. »
« Il ne se prévaut jamais d'être le chef. Au contraire ! Il semblait le dernier de nous, tout en gardant sa place » ajoute Jacques d'Alphée.

« Nous, il ne nous étonne pas. Nous le connaissons depuis des années. Tout feu, mais tout cœur. Et puis si honnête ! » dit Jacques de Zébédée.

« Mon frère est bon, bien qu'un peu rude. Mais, depuis qu'il est avec Jésus, il est deux fois meilleur. Moi, j'ai un caractère tout différent et parfois lui se fâchait. Mais c'est parce qu'il comprenait que je souffrais de ce caractère, c'était pour mon bien qu'il se fâchait. Quand on l'a compris, on s'entend bien avec lui » dit André.

« En ces jours, nous nous sommes toujours compris, et nous avons été un seul cœur » assure Jean.

« Mais c'est vrai ! Je l'ai remarqué moi aussi. Pendant toute une lune, et même dans les moments d'excitation, nous n'avons jamais été de mauvaise humeur... Alors que parfois... je ne sais pourquoi... » monologue Jacques de Zébédée.

« Pourquoi ? Mais c'est facile à comprendre ! C'est parce que notre intention est droite... Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes droits. C'est pour cela que nous acceptons le bien que l'un de nous propose, et que nous écartons le mal que l'un de nous nous indique comme tel, alors qu’avant nous ne nous en étions pas rendu compte. Pourquoi ? Mais il est facile de le dire ! Parce que nous avons, tous 1es huit, une seule pensée : faire les choses de façon à donner de la joie à Jésus. C'est tout ! » S’écrie le Thaddée.

« Je ne crois pas que les autres aient une autre pensée » dit André, conciliant.

« Non. Pas Philippe, pas Barthélemy, bien qu'il soit très âgé et très Israël... Ni non plus Thomas, bien qu'il soit beaucoup plus homme qu'esprit. Je leur ferais tort si je les accusais de... Jésus, tu as raison. Pardon. Mais si tu savais ce que c'est pour moi de te voir souffrir. Et à cause de lui ! Je suis pour Toi un disciple comme tous les autres mais, en plus, je suis pour Toi un frère et un ami, et j'ai en moi le sang fougueux d'Alphée. Jésus, ne me regarde pas avec sévérité et tristesse. Tu es l'Agneau, et moi... le lion. Et crois que j'ai du mal à me retenir de déchirer d'un coup de patte le réseau de calomnies qui t'enveloppe et d'abattre l'abri où se cache le véritable ennemi. Je voudrais voir la réalité de son visage spirituel, auquel je donne un nom... et peut-être est-ce une calomnie ; et que je marquerais d'un signe ineffaçable, si j'arrivais à le connaître sans risque d'erreur, et cela lui enlèverait pour toujours le désir de te nuire » le Thaddée dit tout cela, avec véhémence bien qu'au début Jésus l'ait retenu par un coup d’œil.

Jacques de Zébédée lui répond : « Tu devrais marquer la moitié d'Israël !... Mais cela n'arrêtera pas Jésus. Tu l'as vu, en ces jours, s'il y a quelque chose qui puisse s'opposer à Jésus. Qu'allons-nous faire maintenant, Maître ? As-tu parlé ici ? »

« Non. J'étais arrivé sur ces pentes depuis moins d'un jour. J'ai dormi dans la forêt. »

« Pourquoi n'ont-ils pas voulu de Toi?»

« Leur cœur a repoussé le Pèlerin... J'étais sans argent... »

«Ce sont des cœurs de pierre, alors ! Qu'est-ce qu'ils craignaient ? »

« Que je sois un voleur... Mais peu importe. Le Père qui est aux Cieux m'a fait trouver une chèvre, égarée ou en fuite. Venez la voir. Elle vit dans le sous-bois avec le chevreau. Elle ne s'est pas enfuie en me voyant arriver. Au contraire, elle m'a laissé traire son lait dans ma bouche... comme si j'avais été son petit, Moi aussi. Et j'ai dormi près d'elle, avec son chevreau presque sur le cœur . Dieu est bon pour son Verbe ! »
Ils vont vers l'endroit où ils étaient hier dans un fourré épais et épineux. Il y a au milieu un chêne séculaire. Je ne sais comment il a pu vivre, fendu à là base comme si le terrain s'était ouvert et avait fendu son tronc puissant, tout enveloppé de lierre et de ronces, et maintenant tout dépouillé. Tout près, la chèvre est en train de paître avec son chevreau. En voyant tant d'hommes, elle pointe ses cornes pour se défendre, mais ensuite elle reconnaît Jésus et se calme. Ils lui jettent des croûtes de pain et se retirent.

« C'est là que j'ai dormi » explique Jésus. « Et j'y serais rester si vous n'étiez pas venus. Maintenant j'avais faim. Le but du jeûne était fini... Il ne fallait pas insister pour d'autres choses qu'on ne peut plus changer »...

Jésus est de nouveau attristé... Les six se regardent, mais ne disent rien.

« Et maintenant ? Où allons-nous ? »

« Nous restons ici, pour aujourd'hui. Demain nous descendrons prêcher sur la route de Ptolémaïs et puis nous irons vers les confins de la Phénicie, pour revenir ici avant le sabbat. »

Et lentement, ils vont au village.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-014.htm
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Jésus en compagnie de quelques apôtres


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 15 Juin - 7:20

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Évangélisation aux confins de la Phénicie"

La route, qui va de la Phénicie vers Ptolémaïs, est une belle route qui coupe, tout à fait en ligne droite, la plaine entre la mer et les montagnes. Elle est bien entretenue et très fréquentée. Elle est souvent coupée par des chemins plus petits qui vont des villages de l'intérieur à ceux de la côte. Elle présente de nombreux carrefours près desquels il y a généralement une maison, un puits et une maréchalerie rudimentaire pour les quadrupèdes qui peuvent avoir besoin de fers.

Jésus, avec les six qui sont restés avec Lui, fait un bon bout de chemin, deux kilomètres et plus, avec toujours sous les yeux le même spectacle. Finalement il s'arrête près de l'une de ces maisons avec puits et maréchalerie, à un carrefour près d'un torrent qu’enjambe un pont qui est solide mais laisse tout juste le passage pour un char, ce qui oblige à un arrêt de ce qui va et de ce qui vient, car les deux courants qui se croisent ne pourraient passer en même temps. Et cela permet aux passagers, de races différentes de ce que je réussis à comprendre, c'est-à-dire les phéniciens et les israélites proprement dits qui se haïssent mutuellement, de se mettre d'accord sur un seul point : celui de maudire Rome... Et pourtant sans Rome, ils n'auraient pas ce pont et avec ce torrent en crue, je ne sais pas comment ils arriveraient à passer. Mais c'est ainsi ! L'oppresseur est toujours haï même s'il fait des choses utiles !

Jésus s'arrête près du pont. dans le coin ensoleillé où se trouve la maison qui d’un côté, le long du torrent, a la maréchalerie malodorante où on est en train de forger des fers pour un cheval et deux ânes qui ont perdu les leurs. Le cheval est attaché à un char romain sur lequel se trouvent des soldats qui s'amusent à faire des grimaces aux hébreux qui leur lancent des imprécations, Et à un vieillard au long nez, plus hostile que les autres, une vraie bouche de vipère qui je crois mordrait volontiers les romains pour les empoisonner, ils envoient une poignée de crottin. Imaginez ce qui arrive ! Le vieil hébreux s'échappe en criant comme s'ils lui avaient donné la lèpre et les autres hébreux font chorus avec lui. Les phéniciens crient ironiquement : « Vous aimez la nouvelle manne ? Mangez, mangez, cela vous donnera du souffle pour crier contre ceux qui sont trop bons avec vous, vipères hypocrites. » Les soldats ricanent... Jésus se tait.

Le char romain part finalement en saluant le maréchal ferrant du cri : « Salut, Tito, et bon séjour ! » L'homme robuste, âgé, au cou de taureau, au visage rasé, aux yeux très noirs encadrant un nez assez fort, sous un front large et proéminent, un peu dégarni et les cheveux, là où il y en a, sont courts et un peu crépus, lève son lourd marteau en un geste d'adieu et puis se penche de nouveau sur l'enclume sur lequel un apprenti a placé un fer rouge pendant qu'un autre garçon brûle le sabot d'un âne pour préparer la mise en place du fer.

« Ce sont presque tous des romains ces maréchaux le long des routes. Des soldats restés ici après leur service. Et ils gagnent bien... Rien ne les empêche jamais de s'occuper des animaux… Et un âne peut perdre son fer même avant le crépuscule du sabbat, ou pendant les Encénies… » observe Mathieu.

« Celui qui nous a ferré Antoine était marié à une femme hébraïque » dit Jean.

« Il y a plus de folles que de sages » dit sentencieusement Jacques de Zébédée.

« Et les enfants, à qui sont-ils ? A Dieu ou au paganisme ? » demande André.

« Ils appartiennent généralement au conjoint le plus fort » répond Mathieu. « Et il suffit que la femme ne soit pas une apostate pour qu'ils soient hébreux. Car l'homme, ces hommes, laissent faire. Ils ne sont pas très… fanatiques même de leur Olympe. Je crois que désormais ils ne croient plus qu'à l'argent. Ils ont beaucoup d'enfants. »

« Unions méprisables, pourtant. Sans une foi, sans une vraie patrie... odieux à tout le monde... » dit le Thaddée.

« Non. Tu te trompes. Rome ne les méprise pas, au contraire elle continue de les aider. Ils lui sont plus utiles ainsi qu'en portant les armes. Ils pénètrent chez nous par la corruption du sang plus que par la violence. Ceux qui souffrent, c'est plutôt la première génération. Puis ils se dispersent et... le monde oublie... » dit Mathieu qui parait très au courant.

« Oui, ce sont les enfants qui souffrent. Mais aussi les femmes juives, mariées dans ces conditions... Pour elles-mêmes et pour leurs enfants. Elles me font pitié. Personne ne leur parle plus de Dieu. Mais cela n'existera plus dans l'avenir. Alors il n'y aura plus ces séparations de créatures et de nations, car les âmes seront unies dans une seule Patrie : la mienne » dit Jésus jusqu'alors silencieux.

« Mais alors elles seront mortes !... » s'écrie Jean.

« Non. Elles seront rassemblées en mon Nom. Plus de romains ou de libyens, de grecs ou d'habitants du Pont, d'ibères ou de gaulois, d'égyptiens ou d'hébreux, mais des âmes du Christ. Et malheur à ceux qui voudront séparer les âmes, toutes également aimées par Moi et pour lesquelles j'ai également souffert, selon leurs patries terrestres. Celui qui agira ainsi montrera qu'il n'a pas compris la Charité, qui est universelle. »

Les apôtres se rendent compte du reproche voilé, et ils baissent la tête en silence...

Le bruit du fer battu sur l'enclume s'est tu, et déjà les coups se ralentissent sur le dernier sabot d'âne. Jésus en profite pour élever la voix et se faire entendre de la foule. Il semble continuer le discours à ses apôtres. En réalité, il parle aux passants et peut-être aussi à ceux qui sont dans la maison, des femmes certainement, car il passe dans l'air tiède des appels de voix féminines.

« Même si elle parait inexistante, il y a toujours une parenté entre les hommes. Celle de la provenance d'un Créateur Unique… Que si par la suite les enfants d'un Père Unique se sont séparés, cela n'a pas changé le lien d'origine, comme ne change pas le sang d’un enfant quand il repousse la maison paternelle. Dans les veines de Caïn il y eut toujours le sang d'Adam même après que son crime l'eut fait fuir à travers le vaste monde. Et dans les veines des enfants nés après la douleur d'Eve, pleurant sur le cadavre de son fils, c'était le même sang qui bouillait dans les veines de Caïn éloigné.
Il en est de même, et avec une raison plus pure. de l'égalité entre les enfants du Créateur. Perdus ? Oui. Exilés ? Oui. Apostats ? Oui. Coupables ? Oui Parlant des langues différentes et ayant des fois différentes que nous abhorrons ? Oui. Corrompus par l'union avec les païens ? Oui. Mais l'âme leur est venue d'Un seul, et elle l'est toujours, même déchirée, perdue, exilée, corrompue... Même si elle est objet de douleur pour le Dieu Père, c'est toujours une âme créée par Lui.

Les bons fils d'un Père très bon doivent avoir de bons sentiments. Bons envers le Père, bons envers les frères, quoi qu'ils soient devenus, parce que fils du même Père. Bons avec le Père en cherchant à consoler sa douleur en Lui ramenant ses fils qui sont sa douleur, ou parce qu'ils sont pécheurs, ou parce qu'ils sont apostats, ou parce qu'ils sont païens. Bons envers eux car ils ont une âme venue du Père, renfermée dans un corps coupable, souillée, hébétée par une religion erronée, mais toujours une âme du Seigneur et qui est semblable à la nôtre.

Rappelez-vous, ô vous d'Israël, qu'il n'y a personne, fût-ce même l'idolâtre le plus éloigné de Dieu par sa religion idolâtrique, fût-ce le plus païen parmi les païens, ou le plus athée parmi les hommes, qui soit absolument dépourvu d'une trace de son origine. Rappelez-vous, ô vous qui vous êtes trompés en vous séparant de la religion authentique, en vous abaissant à des mélanges de sexes que notre religion condamne, que même s'il vous semble que tout ce qui était Israël soit mort en vous, étouffé par l'amour pour un homme de foi et de race différentes, que tout en vous n'est pas mort. Il y a une chose qui vit encore et c'est Israël. Et vous avez le devoir de souffler sur ce feu mourant, d'alimenter l'étincelle qui subsiste par la volonté de Dieu, pour la faire croître au-dessus de l'amour charnel. Celui-ci cesse avec la mort, mais votre âme ne finit pas avec la mort. Rappelez-vous-le. Et vous, vous, qui que vous soyez, qui voyez, et bien, des fois avez horreur, les mariages hybrides d'une fille d'Israël avec quelqu'un de foi et de race différentes, souvenez-vous que vous avez l'obligation, le devoir d'aider charitablement la sœur égarée pour qu'elle retrouve Les voies du Père.

Voici la nouvelle Loi, sainte et agréable au Seigneur : que ceux qui suivent le Rédempteur rachètent partout où il y a à racheter , pour que Dieu se réjouisse des âmes revenues à la maison paternelle et pour que ne soit pas rendu stérile ou trop mesquin le sacrifice du Rédempteur.

Pour faire fermenter une grande quantité de farine la maîtresse de maison prend un petit morceau de la pâte de la semaine précédente. Oh ! une petite quantité enlevée à la grande masse. Et elle la mélange à un tas de farine et tient le tout à l'abri des vents nuisibles, dans la tiédeur favorable de la maison.

Agissez ainsi, vous vrais partisans du Bien, et vous aussi, fils qui vous êtes éloignés du Père et de son Royaume. Vous, les premiers, donnez un peu de votre levain pour supplément aux seconds et pour les renforcer ; ils l'uniront à la molécule de justice qui subsiste en eux. Et les uns comme les autres, tenez à l'abri des forces hostiles du Mal, dans la tiédeur de la Charité – selon ce que vous êtes : ou maître de Vous, ou n'ayant en vous qu'un reste résistant même s'il est désormais languissant - le levain nouveau. Resserrez les murs de la maison, de la religion commune autour de ce qui fermente dans le cœur d'un coreligionnaire égaré pour qu'il se sente encore aimé par Israël, encore fils de Sion et votre frère, pour que fermentent toutes les bonnes volontés et que vienne dans les âmes et pour les âmes, toutes, le Royaume des Cieux. »

« Mais qui est-ce ? Mais qui est-ce ? » se demandent les gens qui ne sentent plus la hâte de passer bien que le pont soit désencombré ou de continuer s'ils l'ont passé.
« Un rabbi. »

« Un rabbi d'Israël. »

« Ici ? Aux confins de la Phénicie ? C'est la première fois que cela arrive. »

« Et pourtant, c'est ainsi. Aser m'a dit que c'est celui qu'on appelle le Saint. »

« Alors peut-être il se réfugie parmi nous parce que là-bas ils le persécutent. »

« Ce sont de ces reptiles ! »

« C'est bien s'il vient chez nous ! Il fera des prodiges... »

Pendant ce temps Jésus s'est éloigné en prenant un sentier dans les champs et il s'en va...


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-015.htm

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La carte de la Phénicie


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 16 Juin - 7:24

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"Jésus à Alexandroscène"

On a de nouveau rejoint la route après un long détour à travers les champs et après avoir passé un torrent sur un petit pont de planches branlantes permettant seulement le passage des personnes : une passerelle plutôt qu'un pont.

Et la marche continue à travers la plaine qui se rétrécit de plus en plus car les collines se rapprochent du littoral, au point qu'après un autre torrent avec l'indispensable pont romain, la route de plaine devient route de montagne, en se dédoublant au pont en une moins rapide qui s'éloigne vers le nord-est à travers une vallée, tandis que celle choisie par Jésus, d'après l'indication de la borne romaine : "Alexandroscène - m. V" est un véritable escalier dans la montagne rocheuse et escarpée plongeant son museau dans la Méditerranée, qui se découvre de plus en plus à la vue à mesure que l'on monte. Seuls les piétons et les ânes suivent cette route, ces gradins pourrait-on dire. Mais peut-être parce qu'elle est un raccourci avantageux, la route est encore très battue et les gens observent avec curiosité le groupe galiléen, si inhabituel, qui la suit.

"Ce doit être le cap de la tempête" dit Mathieu en montrant le promontoire qui s'avance dans la mer.

"Oui, voilà au-dessous le village dont nous a parlé le pêcheur" approuve Jacques de Zébédée.

"Mais qui peut avoir construit cette route ?"

"Qui sait depuis combien de temps elle existe ! Les phéniciens peut-être..."

"Du sommet nous allons voir Alexandroscène au-delà de laquelle se trouve le Cap Blanc. Mon Jean, tu vas voir une grande étendue de mer !" dit Jésus et Il met son bras autour des épaules de l'apôtre.

"J'en serai content. Mais il va bientôt faire nuit. Où allons-nous reposer ?"

"A Alexandroscène. Tu vois ? La route commence à descendre. Au-dessous se trouve la plaine jusqu'à la ville que l'on voit là-bas."

"C'est la ville de la femme d'Antigonea... Comment pourrons-nous faire pour la contenter ?" dit André.

"Tu sais, Maître? Elle nous a dit : " Allez à Alexandroscène. Mes frères y ont des comptoirs et ils sont prosélytes. Parlez-leur du Maître. Nous sommes fils de Dieu, nous aussi..." et elle pleurait parce qu'elle était mal vue comme belle-fille... de sorte que jamais ses frères ne viennent la voir et qu'elle est sans nouvelles d'eux..." explique Jean.

"Nous chercherons les frères de la femme. S'ils nous accueillent comme pèlerins, nous pourrons lui faire ce plaisir..."

"Mais comment allons-nous faire pour dire que nous l’avons vue ?"

"Elle est au service de Lazare. Nous sommes amis de Lazare" dit Jésus.

"C'est vrai, Tu parleras, Toi..."

"Oui. Mais activez la marche pour trouver la maison. Savez-vous où elle est ?"

"Oui, près du Camp. Ils ont beaucoup de relations avec les romains auxquels ils vendent tant de choses."

"C'est bien."

Ils font rapidement la route plane, belle, une vraie route consulaire qui certainement communique avec celles de l'intérieur, ou plutôt, qui se poursuit vers l'intérieur après avoir lancé son prolongement rocheux, en gradins, le long de la côte, à cheval sur le promontoire.

Alexandroscène est une ville plus militaire que civile, Elle doit avoir une importance stratégique que j'ignore. Blottie comme elle l'est entre les deux promontoires, elle semble une sentinelle préposée à la garde de ce coin de mer. Maintenant que l'œil peut voir l'un et l'autre cap, on voit qu'il s'y dresse en grand nombre des tours fortifiées qui forment une chaîne avec celles de la plaine, et de la ville où, vers la côte, trône le Camp imposant.

Ils entrent dans la ville après avoir franchi un autre petit torrent situé tout près des portes, et ils se dirigent vers la masse hostile de la forteresse en jetant tout autour des regards curieux, et deviennent eux aussi objets de curiosité.

Les soldats sont très nombreux et ils semblent en bons rapports avec les habitants, ce qui fait bougonner les apôtres : "Gens de la Phénicie ! Sans fierté !"

Ils arrivent aux magasins des frères d'Hermione alors que les derniers acheteurs en sortent, chargés des marchandises les plus variées, qui vont des draps aux nappes, et des fourrages aux grains, ou bien à l'huile et aux aliments. Odeurs de cuir, d'épices, de paille, de laine grège, remplissent le large hall par lequel on arrive dans une cour vaste comme une place et sous les portiques de laquelle sont les nombreux dépôts.
Accourt un homme barbu et brun. "Que voulez-vous ? Des vivres ?"

"Oui... et aussi le logement, si tu ne dédaignes pas de loger des pèlerins. Nous venons de loin, et ,nous ne sommes jamais venus ici. Accueille-nous au nom du Seigneur."

L’homme regarde attentivement Jésus, qui parle au nom de tous. Il le scrute... Puis il dit : "Vraiment je ne donne pas le logement, mais tu me plais. Tu es galiléen, n'est-ce pas ? Les galiléens valent mieux que les juifs. Il y a trop de moisissure chez eux. Ils ne nous pardonnent pas d'avoir un sang qui n'est pas pur. Ils feraient mieux d'avoir, eux, l'âme pure. Viens, entre ici, j'arrive tout de suite. Je ferme parce qu'il va faire nuit." En effet, c'est déjà. le crépuscule, et il fait encore plus sombre dans la cour que domine le Camp puissant.

Ils entrent dans une pièce et ils s'assoient sur des sièges disposés ça et là.. Ils sont fatigués...

L'homme revient avec deux autres, l'un plus âgé, l'autre plus jeune, et il montre les hôtes qui se lèvent en saluant, et dit : "Voici. Que vous en semble-t-il ? Ils me paraissent honnêtes..."

"Oui. Tu as bien fait" dit le plus âgé à son frère et puis, s'adressant aux hôtes, ou plutôt à Jésus qui semble clairement leur chef, il demande: "Comment vous appelez-vous ?"

"Jésus de Nazareth, Jacques et Jude de Nazareth aussi, Jacques et Jean de Bethsaïda, et aussi André, en plus Mathieu de Capharnaüm."

"Comment vous trouvez-vous ici ? Persécutés ?"

"Non. Nous évangélisons. Nous avons parcouru plus d'une fois la Palestine, de la Galilée à la Judée, d'une mer à l'autre et nous avons été jusqu'au-delà du Jourdain, dans l'Auranitide. Maintenant nous sommes venus ici... pour enseigner."

"Un rabbi ici ? Cela nous étonne, n'est-ce pas, Philippe et Élie ?" demande le plus âgé.
"Beaucoup. De quelle caste es-tu ?"

"D'aucune. Je suis de Dieu. Croient en Moi ceux du monde qui sont bons. Je suis pauvre, j'aime les pauvres, mais je ne méprise pas les riches, auxquels j'enseigne l'amour et la miséricorde et le détachement des richesses, de même que j'enseigne aux pauvres d'aimer leur pauvreté en ayant confiance à. Dieu qui ne laisse périr personne. Parmi mes amis riches et mes disciples il y a Lazare de Béthanie..."

"Lazare ? Nous avons une sœur mariée à un de ses serviteurs."

"Je le sais. C'est pour cela aussi que je suis venu, pour vous dire qu'elle vous salue et vous aime."

"Tu l'as vue ?"

"Pas Moi. Mais ceux qui sont avec Moi, envoyés par Lazare à Antigonea."

"Oh ! dites ! Que fait Hermione ? Est-elle vraiment heureuse ?"

"Son mari et sa belle-mère l'aiment beaucoup. Le beau-père la respecte..." dit Jude Thaddée.

"Mais il ne lui pardonne pas le sang maternel. Dis-le."

"Il est en passe de le lui pardonner. Il nous en a fait de grandes louanges. Et elle a quatre enfants très beaux et gentils. Cela la rend heureuse. Mais vous êtes toujours dans son cœur et elle a dit de vous amener le Maître Divin."

"Mais... comment... Tu es le... Tu es celui qu'on appelle le Messie, Toi ?"

"Je le suis."

"Tu es vraiment le... On nous a dit à Jérusalem que tu es, que l'on t'appelle le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?"

"Oui."

"Mais l'es-tu pour ceux de là-bas ou bien pour tous ?"

"Pour tous. Pouvez-vous croire que je le suis ?"

"Croire ne coûte rien, surtout quand on espère que ce que l'on croit peut enlever ce qui fait souffrir."

"C'est vrai, Élie. Mais ne parle pas ainsi. C'est une pensée très impure, beaucoup plus que le sang mêlé. Réjouis-toi non pas dans l'espoir que tombe ce qui te fait souffrir, comme homme, du mépris d'autrui, mais réjouis-toi dans l'espoir de conquérir le Royaume des Cieux."

"Tu as raison. Je suis à moitié païen, Seigneur..."

"Ne te rabaisse pas. Je t'aime toi aussi et c'est aussi pour toi que je suis venu."

"Ils doivent être fatigués, Élie. Tu les retiens par tes discours. Allons souper et puis conduisons-les se reposer. Il n'y a pas de femmes ici... Aucune israélite n'a voulu de nous et nous désirions une d'elles... Pardonne-nous donc si la maison te parait froide et sans ornements."

"Votre bon cœur me la rendra ornée et chaude."

"Combien de temps restes-tu ?"

"Pas plus d'un jour. Je veux aller vers Tyr et Sidon et je voudrais être à Aczib avant le sabbat."

"Tu ne peux pas, Seigneur ! Sidon est loin !!"

"Demain, je voudrais parler ici."

"Notre maison est comme un port. Sans en sortir tu auras des auditeurs à ta convenance, d'autant plus que demain il y a un gros marché."

"Allons alors, et que le Seigneur vous récompense de votre charité."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-016.htm
Tome : 5/16

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Alexan10
Alexandroscène


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 17 Juin - 7:11

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Le lendemain à Alexandroscène"

La cour des trois frères est moitié à l'ombre, moitié au soleil. Elle est pleine de gens qui vont et viennent pour leurs achats alors qu'en dehors du portail, sur la petite place, on entend la rumeur du marché d'Alexandroscène avec le va-et-vient confus des acheteurs et des vendeurs. avec le bruit des ânes, des brebis, des agneaux, des poules. On comprend qu'ici, il y a moins de complications et on apporte même les poulets au marché sans craindre de contaminations d'aucune sorte. Braiments, bêlements, gloussement des poules et cocorico triomphant des coqs se mêlent aux voix des hommes en un chœur joyeux qui parfois monte à des notes aiguës et dramatiques à la suite de quelque altercation.

Même dans la cour des frères il règne un bruit confus et il se produit quelque altercation ou pour le prix ou parce qu'un acheteur a pris une chose qu'un autre voulait acquérir. Elle n'est pas absente non plus la plainte lamentable des mendiants qui de la place, près du portail, défilent la litanie de leurs misères sur un air triste comme la plainte d'un mourant.

Des soldats romains vont et viennent en maîtres dans l'entrepôt et sur la place. Je suppose que c'est un service d'ordre, car je les vois armés, et jamais seuls, parmi les phéniciens tous armés.

Jésus aussi va et vient dans la cour, se promenant avec les six apôtres, attendant le moment favorable pour parler. Et puis. Il sort un moment sur la place en passant près des mendiants auxquels il donne une obole. Les gens se distraient pendant quelques minutes pour regarder le groupe des galiléens et se demandent qui sont ces étrangers. Et il en est qui informent, parce qu'ils ont demandé aux trois frères, qui sont leurs hôtes.

Un murmure suit les pas de Jésus qui s'en va tranquillement caressant les enfants qu'il trouve sur son chemin. Il y a aussi, au milieu du murmure, les ricanements et les épithètes peu flatteuses pour les hébreux, et aussi le désir honnête d'entendre ce "Prophète", ce "Rabbi", ce "Saint", ce "Messie" d'Israël, auquel ils donnent ces noms lorsqu'ils en parlent, selon leur degré de foi et de rectitude de leurs âmes.

J'entends deux mères : "Mais est-ce vrai ?"

"C'est Daniel qui me l'a dit, justement à moi. Il a parlé à Jérusalem avec des gens qui ont vu les miracles du Saint."

"Oui, d'accord ! Mais est-ce bien cet homme ?"

"Oh ! Daniel m'a dit que ce ne peut être que Lui à cause de ce qu'il dit."

"Alors... que dis-tu ? Il me fera grâce même si je ne suis que prosélyte ?"

"Je dirais que oui... Essaie. Peut-être il ne reviendra plus ici chez nous. Essaie, essaie ! Il ne te fera sûrement pas de mal !"

"J'y vais" dit la petite femme en laissant en plan le vendeur de vaisselle avec lequel elle marchandait des assiettes. Le vendeur qui a entendu la conversation des deux femmes, déçu, irrité à cause de la bonne affaire qui s'en va en fumée, s'en prend à la femme qui est restée, la couvrant d'injures telles que : "Prosélyte maudite. Sang d'hébreux. Femme vendue" et cætera.

J'entends deux hommes graves et barbus : "J'aimerais l'entendre. On dit que c'est un grand Rabbi."

"Un Prophète, dois-tu dire. Plus grand que le Baptiste. Élie m'a dit certaines choses ! Certaines choses ! Il est au courant, car il a une sœur mariée à un serviteur d'un grand riche d'Israël, et pour avoir de ses nouvelles s'informe auprès des serviteurs. Ce riche est très ami du Rabbi..."

Un troisième, un phénicien peut-être, qui a entendu parce qu'il était tout près, amène sa figure sournoise, moqueuse entre les deux, et raille : "Belle sainteté ! Confite dans la richesse ! À mon avis, un saint devrait vivre pauvrement !"

"Tais-toi, Doro, langue maudite. Tu n'es pas digne, toi païen, de juger ces choses."

"Ah ! vous en êtes dignes vous, toi spécialement, Samuel ! Tu ferais mieux de me payer ce que tu me dois."

"Tiens ! et ne me tourne plus autour, vampire à la face de faune !"...

J'entends un vieillard à moitié aveugle, accompagné d'une fillette, qui demande : "Où est ? Où est le Messie ?" et la petite crie : "Laissez passer le vieux Marc ! Veuillez dire au vieux Marc où se trouve le Messie !"

Les deux voix, celle du vieillard, faible et tremblante, celle de la fillette, argentine et assurée, se répandent sur la place, inutile- ment, jusqu'à ce qu'un autre homme dise : "Vous voulez trouver le Rabbi ? Il est revenu vers la maison de Daniel. Le voilà arrêté qui parle avec des mendiants."

J'entends deux soldats romains : "Ce doit être celui que persécutent les juifs, les bonnes peaux ! On voit, rien qu'à le regarder, qu'il vaut mieux qu'eux."


"C'est pour cela qu'il leur cause des ennuis !"

"Allons le dire au porte-drapeau. C'est l'ordre."

"Un ordre stupide, Caïus ! Rome a peur des agneaux et elle supporte, il faudrait dire, caresse les tigres." (Scipion).

"Il ne me semble pas, Scipion ! Ponce massacre facilement !" (Caïus).

"Oui, mais il ne ferme pas sa maison aux hyènes qui le flattent." (Scipion).

"Politique, Scipion ! Politique !" (Caïus).

"Lâcheté, Caïus, et sottise. C'est de celui-ci qu'il devrait être l'ami, pour avoir de l'aide pour garder dans l'obéissance cette racaille asiatique. Il ne sert pas bien Rome, Ponce, en négligeant cet homme qui est bon, et en flattant les mauvais." (Scipion).

"Ne critique pas le Proconsul. Nous sommes des soldats, et le supérieur est sacré comme un dieu. Nous avons juré obéissance au divin César et le Proconsul est son représentant." (Caïus).

"Cela va bien pour ce qui concerne le devoir envers la Patrie, sacrée et immortelle. Mais cela ne vaut pas pour le jugement intérieur." (Scipion).

"Mais l'obéissance vient du jugement. Si ton jugement se révolte contre un ordre et le critique, tu n'obéiras plus totalement. Rome s'appuie sur notre obéissance aveugle pour protéger ses conquêtes." (Caïus).

"Tu sembles un tribun et tu parles bien. Mais je te fais remarquer que si Rome est reine, nous ne sommes pas des esclaves, mais des sujets. Rome n'a pas, ne doit pas avoir, de citoyens esclaves. C'est l'esclavage qui impose le silence à la raison des citoyens. Moi, je dis que ma raison juge que Ponce agit mal en négligeant cet israélite appelle-le Messie, Saint, Prophète, Rabbi, à ton goût. Et j'ai le sentiment que je puis le dire car ma fidélité à Rome n'en est pas amoindrie, ni mon amour. Mais, au contraire, je le voudrais parce que Lui, en enseignant le respect envers les lois et les Consuls, comme il le fait, coopère à la prospérité de Rome." (Scipion).

"Tu es cultivé, Scipion... Tu feras ton chemin. Tu es déjà avancé ! Moi, je suis un pauvre soldat. Mais, en attendant, tu vois là ? Il y a un rassemblement autour de cet Homme. Allons le dire aux chefs." - (Caïus)...

En effet près du portail des trois frères, il y a un tas de gens autour de Jésus qui, par sa grande taille, est bien en vue. Puis tout à coup un cri s'élève, et les gens s'agitent. Certains accourent du marché alors que d'autres s'éloignent vers la place et au-delà.

Questions... réponses...

"Qu'est-il arrivé ?"

"Qu'y a-t-il ?"

"L'Homme d'Israël a guéri le vieux Marc !"

"Le voile de ses yeux a disparu."

Jésus, entre temps, est entré dans la cour avec une suite de gens. En arrière, se traînant péniblement, il y a un des mendiants, un bancal qui se traîne avec les mains plutôt qu'avec les jambes. Mais si les jambes sont tordues et sans force, et sans l'aide de béquilles il ne saurait avancer, la voix est très robuste ! On dirait une sirène qui déchire l'atmosphère ensoleillée du matin : "Saint ! Saint ! Messie ! Rabbi ! Pitié !" Il ne cesse de crier à perdre haleine.

Deux ou trois personnes se retournent : "Garde ton souffle ! Marc est hébreu, toi, pas."

"Il accorde des grâces aux vrais israélites, pas aux fils de chiens !"

"Ma mère était juive..."

"Et Dieu l'a frappée en te donnant à elle, toi monstre, à cause de son péché. Va-t'en, fils de louve ! Retourne à ta place, être pétri de boue..."

L'homme s'adosse au mur, humilié, effrayé par la menace des poings tendus...

Jésus s'arrête, se retourne, regarde. Il commande : "Homme, viens ici !"

L'homme le regarde, regarde ceux qui le menacent... et il n'ose pas avancer.

Jésus fend la petite foule et il va à lui. Il le prend par la main, c'est-à-dire lui met la main sur l'épaule, et dit : "N'aie pas peur. Viens avec Moi" et regardant les gens cruels, il dit, l'air sévère : "Dieu appartient à tous les hommes qui le cherchent et sont miséricordieux."

Les gens comprennent l'allusion, et maintenant ce sont eux qui restent en arrière, ou plutôt qui s'arrêtent où ils sont.

Jésus se retourne. Il les voit là, confus, prêts à s'en aller, et il leur dit : "Non, venez vous-aussi. Cela vous fera du bien à vous aussi, cela redressera et fortifiera votre âme comme je redresse et fortifie cet homme parce qu'il a su avoir foi. Homme, je te le dis, sois guéri de ton infirmité." Et il retire la main de l'épaule du bancal après que celui-ci ait éprouvé une sorte de secousse.

L'homme se redresse avec assurance sur ses jambes, jette ses vieilles béquilles et il crie : "Il m'a guéri ! Louange au Dieu de ma mère !" et puis il s'agenouille pour baiser le bord du vêtement de Jésus. L'agitation des gens qui veulent voir, ou qui, ayant vu, font des commentaires, est à son comble. Dans le fond de l'entrée qui mène de la place à la cour, les cris qui viennent de la foule résonnent bruyamment et se répercutent contre les murs du Camp.

Les troupes doivent craindre qu'il se soit produit une rixe - cela doit se produire facilement dans ces endroits où il y a tant d'oppositions de races et de religions - et le porte-drapeau accourt en se frayant brutalement un chemin et en demandant ce qui arrive.

"Un miracle, un miracle ! Jonas, le bancal, a été guéri, Le voilà, près de l'Homme de Galilée."

Les soldats se regardent entre eux. Ils ne parlent pas jusqu'à ce que toute la foule se soit écoulée, mais en arrière, il s'en est rassemblé une autre des gens qui étaient dans les magasins ou sur la place, où ne sont restés que les vendeurs pleins de dépit à cause de la diversion imprévue qui réduit à rien le marché de ce jour. Puis, voyant passer un des trois frères, ils demandent : "Philippe, sais-tu ce que va faire maintenant le Rabbi ?"

"Il parle, il enseigne, et dans ma cour !" dit Philippe tout joyeux. Les soldats s'interrogent : Rester ? S'en aller ?

"Le chef nous a dit de surveiller..."

"Qui ? L'Homme ? Mais pour Lui, nous pourrions jouer aux dés une amphore de vin de Chypre" dit Scipion, le soldat qui auparavant défendait Jésus auprès de son compagnon.

"Moi, je dirais que c'est Lui qui a besoin qu'on le protège, pas le droit de Rome ! Vous le voyez là-bas ? Parmi nos dieux, il n'y en a aucun de si doux et pourtant d'aspect si viril. Cette racaille n'est pas digne de le posséder, et les indignes sont toujours mauvais. Restons pour le protéger. À l'occasion, nous le tirerons d’affaire et nous caresserons les épaules de ces galériens" dit un autre. Son intervention est un mélange de moquerie et d'admiration.

"Tu parles bien, Pudens. D'ailleurs Azio, va appeler Procore le chef. Il rêve toujours de complots contre Rome et... d'avancement pour lui, pour récompenser son activité toujours en éveil pour le salut du divin César et de la déesse Rome, mère et maîtresse du monde. Il se persuadera qu'ici il n'acquerra pas de brassard ni de couronne."

Un jeune soldat part en courant - et revient de même en disant : "Procore ne vient pas. Il envoie le triaire Aquila…"

"Bien ! Bien ! Mieux vaut lui que Cecilius Maximus lui-même, Aquila a servi en Afrique, en Gaule, et il a été dans les forêts cruelles qui nous ont enlevé Varus et ses légions. Il connaît les grecs et les bretons et il a un bon flair pour s'y reconnaître... Oh ! Salut ! Voilà le glorieux Aquila ! Viens, apprends-nous, à nous misérables, à connaître la valeur des êtres !"

"Vive Aquila, chef des troupes !" crient tous les soldats en donnant des tapes affectueuses au vieux soldat, dont on ne compte plus les cicatrices sur le visage, les bras et les mollets nus.

Lui sourit d'un air débonnaire et il s'écrie : "Vive Rome, maîtresse du monde ! Pas moi, pauvre soldat. Qu'y a-t-il donc ?"

"Il faut surveiller cet homme grand et qui est blond comme le cuivre le plus clair."

"Bien ! Mais qui est-ce ?"

"Ils l'appellent le Messie. Il s'appelle Jésus et il est de Nazareth. C'est celui, sais-tu, pour qui on a transmis l'ordre..."

"Hum ! Peut-être... Mais il me semble que nous courons après les nuages."

"Ils disent qu'il veut se faire roi et supplanter Rome. Il a été dénoncé par le Sanhédrin, et les pharisiens, les sadducéens, les hérodiens, à Ponce, Tu sais que les hébreux ont ce ver dans le crâne et, de temps à autre, il en sort un roi..."

"Oui, qui... Mais si c'est pour cela !... De toute façon écoutons ce qu'il dit. Il me semble qu'il se dispose à parler."

"J'ai su par un soldat qui est avec le centurion que Publius Quintilianus lui en a parlé comme d'un philosophe divin... Les femmes impériales en sont enthousiastes..." dit un autre soldat, qui est jeune.

"Je le crois ! J'en serais enthousiaste moi aussi si j'étais une femme et je le voudrais dans mon lit..." dit en riant franchement un autre jeune soldat.

"Tais-toi, impudique ! La luxure te dévore !" plaisante un autre.

"Et toi pas, Fabius ! Anne, Sira, Alba, Marie..."

"Tais-toi, Sabin. Il parle et je veux écouter" commande le triaire, et tous se taisent.

Jésus est monté sur une caisse installée contre un mur, il est donc bien visible pour tout le monde. Son doux salut s'est déjà répandu dans l'air et il a été suivi par les paroles : "Enfants d'un unique Créateur, écoutez" puis, dans le silence attentif des gens, il continue.

"Le Temps de la Grâce est venu pour tous, non seulement pour Israël, mais pour le monde entier.

Hébreux, qui vous trouvez ici pour diverses raisons, prosélytes, phéniciens, gentils, écoutez tous la Parole de Dieu, comprenez la Justice, connaissez la Charité. Possédant la Sagesse, la Justice et la Charité, vous aurez le moyen d'arriver au Royaume de Dieu, à ce Royaume qui n'est pas réservé aux seuls fils d'Israël, mais à tous ceux qui désormais aimeront le Vrai, l'Unique Dieu et croiront à la parole de son Verbe.

Ecoutez. Je suis venu de si loin non pas avec des visées d'usurpateur, ni avec la violence de conquérant. Je suis venu seulement pour être le Sauveur de vos âmes. La puissance, la richesse, les charges ne me séduisent pas, Elles ne sont rien pour Moi, et je ne les regarde même pas, Ou plutôt, je les regarde pour en avoir pitié parce qu'elles me font pitié, car ce sont autant de chaînes pour retenir prisonnier votre esprit, en l'empêchant de venir au Seigneur Eternel, Unique, Universel, Saint et Béni. Je les regarde et les approche comme les plus grandes misères. Et je cherche à guérir les hommes de leurs fascinantes et cruelles tromperies qui séduisent les fils de l'homme, pour qu'ils puissent en user avec justice et sainteté, non comme des armes cruelles qui blessent et tuent l'homme, et toujours pour commencer l'esprit de ceux qui ne savent pas en user saintement.

Mais, en vérité, je vous dis que pour Moi il est plus facile de guérir un corps difforme qu'une âme difforme. Il est plus facile de donner la lumière à des pupilles éteintes, la santé à un corps qui meurt, que de donner la lumière aux esprits et la santé aux âmes malades. Pourquoi cela ? Parce que l'homme a perdu de vue la fin véritable de sa vie et se laisse absorber par ce qui est transitoire. L'homme ne sait pas ou ne se souvient pas, ou s'il se souvient, il ne veut pas obéir à cette sainte injonction du Seigneur et, je parle aussi pour les gentils qui m'écoutent, de faire le Bien, car le Bien existe à Rome comme à Athènes, en Gaule comme en Afrique, car la loi morale existe sous tous les cieux, dans toute religion, dans tout cœur droit. Et les religions, depuis celle de Dieu jusqu'à celle de la morale isolée, disent que ce qu'il y a de meilleur en nous survit et que c'est selon comme il se sera comporté que son sort sera fixé de l'autre côté.

La fin de l'homme est donc la conquête de la paix dans l'autre vie, non pas la bombance, l'usure, la domination, le plaisir, ici-bas, pour un temps limité, qu'il faut payer pendant l'éternité, par des tourments très durs. Eh bien, l'homme ne sait pas, ou ne se rappelle pas, ou ne veut pas se rappeler, cette vérité. S'il ne la connaît pas, il est moins coupable. S'il ne s'en souvient pas, il a une certaine culpabilité, car il faut garder la vérité allumée comme un saint flambeau dans les esprits et dans les cœurs. Mais, s'il ne veut pas s'en souvenir et si, quand elle flambe, il ferme les yeux pour ne pas la voir, en la haïssant comme la voix d'un rhéteur pédant, alors sa faute est grave, très grave.

Et pourtant Dieu lui pardonne, si l'âme répudie sa mauvaise façon d'agir et se propose de poursuivre, pour le reste de sa vie, la vraie fin de l'homme qui est de conquérir la paix éternelle dans le Royaume du vrai Dieu. Avez-vous jusqu'à maintenant suivi une mauvaise route ? Avilis, pensez-vous qu'il soit trop tard pour prendre le bon chemin ? Est-ce que, désolés, vous dites : "Je ne savais rien de tout cela ! Et maintenant je suis ignorant et je ne sais pas m'y prendre" ? Non, ne pensez pas qu'il en soit comme des choses matérielles et qu'il faut beaucoup de temps et de peine pour refaire ce qui a déjà été fait, mais avec sainteté. La bonté de l'Éternel, le Véritable Seigneur Dieu, est telle qu'il ne vous fait certainement pas parcourir de nouveau à rebours le chemin déjà fait, pour vous ramener au carrefour où vous, en errant, avez quitté le bon sentier pour le mauvais. Elle est si grande que du moment où vous dites : " Je veux appartenir à la Vérité", c'est-à-dire à Dieu parce que Dieu est Vérité, Dieu, par un miracle tout spirituel, verse en vous la Sagesse par laquelle d'ignorants vous devenez possesseurs de la Science surnaturelle, comme ceux qui depuis des années la possèdent.

La Sagesse c'est vouloir Dieu, aimer Dieu, cultiver l'esprit, tendre au Royaume de Dieu en répudiant tout ce qui est chair, monde et Satan. La Sagesse c'est obéir à la Loi de Dieu qui est loi de Charité, d'Obéissance, de Continence, d'Honnêteté. La Sagesse c'est aimer Dieu avec tout soi-même, aimer le prochain comme nous-mêmes. Ce sont les deux éléments indispensables pour être sages de la Sagesse de Dieu. Et dans notre prochain, il n’y a pas seulement ceux de notre sang ou de notre race et de notre religion, mais tous les hommes riches ou pauvres, sages ou ignorants, hébreux, prosélytes, phéniciens, grecs, romains..."

Jésus est interrompu par des cris menaçants de certains forcenés. il les regarde et il dit : "Oui, cela c'est l'amour. Je ne suis pas un maître servile. Je dis la vérité, car c'est ainsi que je dois faire pour semer en vous ce qui est nécessaire pour la Vie éternelle. Que cela vous plaise ou non, je dois vous le dire pour faire mon devoir de Rédempteur. À vous de faire le vôtre de besogneux de la Rédemption. Aimez donc le prochain, tout le prochain, d'un amour saint. Non pas d'un louche concubinage d'intérêts pour lequel est "anathème" le romain, le phénicien ou le prosélyte ou vice versa, tant que ne se mêlent pas la sensualité ou l'argent, alors que s'il y a soif de sensualité ou intérêt d'argent les "anathèmes" disparaissent..."

Une autre rumeur de la foule alors que les romains, de leur place dans l'atrium, s'écrient : "Par Jupiter ! Il parle bien celui-ci !"

Jésus laisse la rumeur se calmer et reprend : "Aimer le prochain comme nous voudrions être aimés. Car cela ne nous fait pas plaisir d'être maltraités, vexés, volés, opprimés, calomniés, insultés. Les autres ont la même susceptibilité nationale ou personnelle. Ne faisons donc pas le mal que nous ne voudrions pas réciproquement qu'il nous fût fait.

La Sagesse c'est d'obéir aux dix Commandements de Dieu : "Je suis le Seigneur ton Dieu. N'en aie pas d'autre en dehors de Moi. N'aie pas d'idoles, ne leur rends pas un culte.

N'emploie pas le Nom de Dieu en vain. C'est le Nom du Seigneur, ton Dieu, et Dieu punira celui qui s'en sert sans raison, ou pour des imprécations, ou pour valider un péché.

Souviens-toi de sanctifier les fêtes. Le sabbat est sacré pour le Seigneur qui s'y reposa de la Création, et l'a béni et sanctifié.

Honore ton père et ta mère afin de vivre en paix longuement sur la terre et éternellement dans le Ciel.

Ne tue pas.

Ne commets pas l'adultère.

Ne vole pas.

Ne parle pas faussement contre ton prochain.

Ne désire pas la maison, la femme, le serviteur, la servante, le bœuf, l'âne de ton prochain, ni autre chose qui lui appartienne"

Cela, c'est la Sagesse. Celui qui fait cela est sage et il conquiert la Vie et le Royaume sans fin. Donc à partir d'aujourd'hui, proposez-vous de vivre selon la Sagesse en la faisant passer avant les pauvres choses de la terre.

Que dites-vous ? Parlez. Vous dites qu'il est tard ? Non. Écoutez une parabole.

Un maître sortit au point du jour pour engager des travailleurs pour sa vigne et il convint avec eux d'un denier pour la journée.

Il sortit de nouveau à l'heure de tierce et, réfléchissant que les travailleurs engagés étaient peu nombreux, voyant d'autre part sur la place des travailleurs désœuvrés qui attendaient qu'on les embauche, il les prit et il leur dit : " Allez à ma vigne, et je vous donnerai ce que j'ai promis aux autres". Et ils y allèrent.

Il sortit à sexte et à none et il en vit d'autres encore et il leur dit : "Voulez-vous travailler dans mon domaine? Je donne un denier par jour à mes travailleurs". Ces derniers acceptèrent et ils y allèrent.

Il sortit enfin vers la onzième heure et il en vit d'autres qui paressaient au coucher du soleil. "Que faites-vous, ainsi oisifs ? N'avez-vous pas honte de rester à rien faire pendant tout le jour ?" leur demanda-t-il. "Personne ne nous a embauchés pour la journée. Nous aurions voulu travailler et gagner notre nourriture, mais personne ne nous a appelés à sa vigne".

"Eh bien, je vous embauche pour ma vigne. Allez et vous aurez le salaire des autres". Il parla ainsi, car c'était un bon maître et il avait pitié de l'avilissement de son prochain.

Le soir venu et les travaux terminés, l'homme appela son intendant et lui dit : "Appelle les travailleurs, et paie-leur leur salaire selon ce que j'ai fixé, en commençant par les derniers qui sont les plus besogneux, n'ayant pas eu pendant la journée la nourriture que les autres ont eue une ou plusieurs fois et qui, même par reconnaissance pour ma pitié, ont travaillé plus que tous. Je les ai observés : renvoie-les, pour qu'ils aillent au repos qu'ils ont bien mérité et pour jouir avec les leurs du fruit de leur travail". Et l'intendant fit ce que le maître ordonnait en donnant à chacun un denier.

Vinrent en dernier ceux qui travaillaient depuis la première heure du jour. Ils furent étonnés de ne recevoir, eux aussi, qu'un seul denier, et ils se plaignirent entre eux et à l'intendant qui leur dit : "J'ai reçu cet ordre. Allez vous plaindre au maître et pas à moi". Ils s'y rendirent et ils dirent : "Voilà, tu n'es pas juste ! Nous avons travaillé douze heures, d'abord à la rosée et puis au soleil ardent et puis de nouveau dans l'humidité du soir, et tu nous as donné le même salaire qu'à ces paresseux qui n'ont travaillé qu'une heure !... Pourquoi cela ?" Et l'un d'eux, surtout, élevait la voix en se déclarant trahi et indignement exploité.

"Ami, en quoi t'ai-je fait tort ? De quoi ai-je convenu avec toi à l'aube ? Une journée de travail continu pour un denier de salaire. N'est-ce pas ?"

"C'est vrai. Mais tu as donné la même chose à ceux qui ont si peu travaillé…"

"N'as-tu pas accepté ce salaire qui te paraissait convenable ?"

"Oui, j'ai accepté, parce que les autres donnaient encore moins".

"As-tu été maltraité ici par moi ?"

"Non, en conscience, non".

"Je t'ai accordé un long repos pendant le jour et la nourriture, n'est-ce pas ? Je t'ai donné trois repas. Et on n'était pas convenu de la nourriture et du repos. N'est-ce pas ?"

"Oui, ils n'étaient pas convenus."

"Pourquoi alors les as-tu acceptés ?"

"Mais... Tu as dit : 'Je préfère agir ainsi pour que vous ne soyez pas trop lassés en revenant chez vous'. Et cela nous semblait trop beau... Ta nourriture était bonne, c'était une économie, c'était..."

"C'était une faveur que je vous faisais gratuitement et personne ne pouvait y prétendre. N'est-ce pas ?"

"C'est vrai".

"Je vous ai donc favorisés. Pourquoi vous lamentez-vous ? C'est moi qui devrais me plaindre de vous qui, comprenant que vous aviez affaire à un bon maître, vous travailliez nonchalamment alors que ceux qui étaient venus après vous, avec le bénéfice d'un seul repas, et les derniers sans repas, travaillaient avec plus d'entrain faisant en moins de temps le même travail que vous avez fait en douze heures. Je vous aurais trahis si, pour payer ceux-ci, je vous avais enlevé la moitié de votre salaire. Pas ainsi. Prends donc ce qui te revient et va-t-en. Voudrais-tu venir chez moi pour m'imposer tes volontés ? Moi, je fais ce que je veux et ce qui est juste. Ne sois pas méchant et ne me porte pas à l'injustice. Je suis bon".

O vous tous qui m'écoutez, je vous dis en vérité que Dieu le Père propose à tous les hommes les mêmes conditions et promet un même salaire. Celui qui avec zèle se met au service du Seigneur sera traité par Lui avec justice, même s'il n'a pas beaucoup travaillé à cause de l'imminence de sa mort. En vérité je vous dis que ce ne sont pas toujours les premiers qui seront les premiers dans le Royaume des Cieux, et que là-haut on verra de ceux qui étaient les derniers, devenir les premiers et d'autres qui étaient les premiers être les derniers. Là on verra beaucoup d'hommes, qui n'appartiennent pas à Israël, plus saints que beaucoup d'Israël. Je suis venu appeler tout le monde, au nom de Dieu. Mais si les appelés sont nombreux, peu nombreux sont les choisis, car peu nombreux sont ceux qui veulent la Sagesse.

N'est pas sage celui qui vit du monde et de la chair, et non pas de Dieu. Il n'est pas sage, ni pour la terre, ni pour le Ciel. Car sur la terre il s'attire des ennemis, des punitions, des remords. Et pour le Ciel, il perd tout pour l'éternité. Je répète : soyez bons avec le prochain quel qu'il soit. Soyez obéissants, en laissant à Dieu le soin de punir celui qui donne des ordres injustes. Soyez continents en sachant résister aux sens, honnêtes en résistant à l'or. Soyez cohérents pour dire anathème à ce qui le mérite et à le refuser quand la chose vous semble juste, quitte ensuite à établir des relations avec ceux dont vous aviez d'abord maudit l'idée. Ne faites pas aux autres ce que vous ne vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait, et alors..."

"Mais va-t-en, ennuyeux prophète ! Tu nous as gâté le marché !... Tu nous as enlevé les clients !..." crient les marchands en faisant irruption dans la cour... Et ceux qui avaient murmuré dans la cour aux premiers enseignements de Jésus - ce n'était pas seulement des phéniciens mais aussi des hébreux qui se trouvent dans la ville, pour je ne sais quel motif - s'unissent aux marchands pour insulter et menacer et surtout pour le chasser... Jésus ne plaît pas parce qu'il ne pousse pas au mal... Il croise les bras et regarde, attristé, solennel.

Les gens, divisés en deux partis, en viennent aux mains pour défendre ou attaquer le Nazaréen. Insultes, louanges, malédictions, bénédictions, des apostrophes : "Ils ont raison les pharisiens. Tu es vendu à Rome, l'ami des publicains et des courtisanes", ou par contre : "Taisez-vous, blasphémateurs ! C'est vous qui êtes vendus à Rome, phéniciens d'enfer !"

"Vous êtes des Satans !"

"Que l'Enfer vous engloutisse !"

"Hors d'ici ! Hors d'ici !"

"Hors d'ici, voleurs qui venez faire le marché ici, usuriers" et cætera.

Les soldats interviennent en disant : "Ce n'est pas Lui qui met le trouble ! Il le subit !" Et avec leurs lances ils font évacuer la cour et ferment le portail.

Il reste avec Jésus les trois frères prosélytes et les six disciples. "Mais comment vous est-il venu à l'idée de le faire parler ?" demande le triaire aux trois frères.

"Il y en a tant qui parlent !" répond Élie.

"Oui. Et il n'arrive rien car ils enseignent ce qui plaît à l'homme. Mais ce n'est pas cela que Lui enseigne, et ils ne le digèrent pas..." Le vieux soldat regarde avec attention Jésus qui est descendu de sa place et qui est debout, comme abstrait.

Au dehors la foule est toujours en effervescence. Aussi on fait sortir d'autres troupes de la caserne et avec elles le centurion en personne, Ils frappent et se font ouvrir, alors que d'autres restent pour repousser aussi bien ceux qui crient : "Vive le Roi d'Israël!", que ceux qui le maudissent.

Le centurion s'amène inquiet et, en colère, s'en prend au vieil Aquila : "C'est ainsi que tu fais respecter Rome, toi ? En laissant acclamer un roi étranger sur une terre soumise ?"

Le vieux soldat salue avec froideur et répond : "Il enseignait le respect et l'obéissance et il parlait d'un royaume qui n'est pas de cette terre. C'est pour cela qu’ils le haïssent. Car il est bon et respectueux. Je n'ai pas trouvé motif d'imposer le silence à quelqu'un qui n'attaquait pas notre loi."

Le centurion se calme et bougonne : "Alors c'est une nouvelle sédition de cette infecte racaille... C'est bien. Donnez l'ordre à l'homme de s'en aller immédiatement. Je ne veux pas d'histoires, ici, Obéissez et escortez-le hors de la ville dès que le chemin sera libre. Qu'il aille où il Lui plaira, aux enfers s'il le veut, mais qu'il sorte de ma juridiction. Compris ?"

"Oui. Nous le ferons."

Le centurion tourne le dos en faisant briller sa cuirasse et ondoyer son manteau pourpre, et il s'en va sans même regarder Jésus.

Les trois frères disent au Maître : "Nous sommes désolés..."

"Ce n'est pas votre faute. Et ne craignez pas, vous n'en éprouverez pas de mal. C'est Moi qui vous le dis..."

Les trois changent de couleur... Philippe dit : "Comment connais- tu notre peur ?"

Jésus sourit doucement, un rayon de soleil sur son visage attristé : "Je sais ce qu'il y a dans les cœurs et je connais l'avenir."

Les soldats, en attendant, se sont mis au soleil. Ils lorgnent, commentent...

"Comment donc pourraient-ils nous aimer, s'ils le détestent Lui qui ne les opprime pas ?"

"Et qui fait des miracles, devrais-tu dire..."

"Par Hercule ! Quel est celui de nous qui est allé prévenir qu'il y avait un suspect ?"

"C'est Caïus !"

"Celui qui fait du zèle ! En attendant, nous avons manqué la soupe et je prévois que je vais perdre le baiser d'une fillette !… Ah !"

"Épicurien ! Où est ta belle ?"

"Je ne te le dirai sûrement pas à toi, ami !"

"Elle est derrière le potier, du côté des Fondations. Je le sais. Je t'ai vu, il y a quelques soirs..." dit un autre.

Le triaire, comme s'il passait, va vers Jésus et Lui tourne autour, il le regarde, le regarde. Il ne sait que dire... Jésus lui sourit pour l'encourager. L'homme ne sait que faire... Mais il s'approche davantage. Jésus montre les cicatrices : "Toutes des blessures ? Tu es un preux et un fidèle, alors..."

Le vieux soldat rougit à ce compliment. "Tu as beaucoup souffert pour l'amour de ta Patrie et de ton empereur... Ne voudrais-tu pas souffrir un peu pour une plus grande Patrie : le Ciel ? Pour un Empereur éternel : Dieu !"

Le soldat secoue la tête et il dit : "Je suis un pauvre païen, mais il n'est pas dit que je n'arrive pas moi aussi à la onzième heure. Mais qui va m'instruire ? Tu vois !... Ils te chassent. Et ce sont des blessures qui font mal, pas les miennes ! Moi, au moins, je les ai rendues aux ennemis. Mais Toi, que donnes-tu à ceux qui te blessent ?"

"Le pardon, soldat. Le pardon et l'amour."

"Moi, j'ai raison. Le soupçon qu'ils font peser sur Toi est stupide. Adieu, galiléen."

"Adieu, romain." Jésus reste seul jusqu'à ce que les frères et les disciples reviennent avec des vivres. Les frères en offrent aux soldats pendant que les disciples en offrent à Jésus. Ils mangent sans appétit, au soleil, pendant que les soldats mangent et boivent joyeusement.

Puis un soldat sort pour regarder sur la place silencieuse. "Nous pouvons aller" crie-t-il. "Ils sont tous partis. Il n'y a plus que les patrouilles."

Jésus se lève docilement, il bénit et réconforte les trois frères auxquels il donne un rendez-vous pour la Pâque au Gethsémani, et il sort, encadré par les soldats avec ses disciples humiliés qui viennent par derrière et ils suivent la route vide jusqu'à la campagne.

"Salut, galiléen" dit le triaire.

"Adieu, Aquila. Je t'en prie : ne faites pas de mal à Daniel, Élie et Philippe. C'est Moi, seul le coupable. Dis-le au centurion."

"Je ne vais rien dire. À cette heure, il ne s’en souvient même plus, et les trois frères nous fournissent un bon ravitaillement, spécialement de ce vin de Chypre que le centurion aime plus que la vie. Sois tranquille. Adieu."

Ils se séparent. Les soldats repassent les portes. Jésus et les siens se dirigent vers l'est, à travers la campagne silencieuse.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-017.htm
Tome : 5/17

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Les ouvriers de la onzième heure




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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 18 Juin - 7:11

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Le berger Anna conduit Jésus vers Aczib"

Jésus s'achemine à travers une région très montagneuse. Ce ne sont pas des hautes montagnes mais une succession de montées et de descentes de collines et une quantité de torrents, joyeux en cette fraîche et nouvelle saison, limpides comme le ciel, jeunes comme les premières feuilles de plus en plus nombreuses sur les branches.

Mais bien que la saison soit belle, joyeuse, capable de soulager le cœur, il ne semble pas que Jésus ait l'esprit très soulagé et encore moins que Lui les apôtres. Ils vont très silencieux dans le fond d'une vallée. Des bergers et des troupeaux seulement se présentent à leurs yeux, mais Jésus ne paraît même pas les voir.

C'est le soupir découragé de Jacques de Zébédée et ses paroles inattendues, fruit d'une réflexion soucieuse, qui attirent l'attention de Jésus... Jacques dit : "Et défaites sur défaites !... Il semble que nous soyons des maudits..."

Jésus lui met la main sur l'épaule : "Ne sais-tu pas que c'est le sort des meilleurs ?"

"Hé ! je le sais depuis que je suis avec Toi ! Mais de temps à autre, il faudrait quelque chose de différent, et avant nous l'avions, pour remonter notre cœur et notre foi..."

"Tu doutes de Moi, Jacques ?" Quelle douleur fait trembler la voix du Maître !
"Non !..." Le "non" n'est pas très assuré, en vérité.

"Mais pour ce qui est de douter, tu doutes. De quoi, alors ? Tu ne m'aimes plus comme autrefois ? De me voir chassé, ridiculisé, ou même seulement laissé de côté sur ces confins phéniciens, a-t-il affaibli ton amour ?" Des pleurs tremblent dans les paroles de Jésus, bien qu'il n'y ait pas de sanglots ni de larmes. C'est vraiment son âme qui pleure.
"Pour cela non, mon Seigneur ! Au contraire mon amour pour Toi augmente quand je te vois incompris, récusé, humilié, affligé. Et pour ne pas te voir ainsi, pour pouvoir changer le cœur des hommes, je serais prêt à donner ma vie en sacrifice. Tu dois me croire. Ne me brise pas le cœur, déjà si affligé, en pensant que tu doutes de mon amour. Autrement... Autrement je tomberais dans des excès. Je reviendrais en arrière, et j'exercerais une vengeance contre celui qui t'afflige, pour te prouver que je t'aime, pour t'enlever ce doute, et si j'étais pris et tué cela ne m'importerait en rien. Il me suffirait de t'avoir donné une preuve d'amour."

"Oh ! fils du tonnerre ! D'où te vient cette véhémence ? Veux-tu donc être une foudre exterminatrice ?" Jésus sourit de la fougue et des projets de Jacques.

"Oh! au moins je te vois sourire ! C'est déjà un fruit de mes projets. Qu'en dis-tu, Jean ? Devons-nous mettre en pratique ce que je pense pour soulager le Maître humilié par tant de refus ?"

"Oh ! oui. Allons et mettons-nous à parler, Et s'ils l'insultent encore comme un roi de paroles, un roi de comédie, un roi sans argent, un roi fou, frappons dur pour qu'ils s'aperçoivent que le roi a aussi une armée de fidèles et qu'ils ne sont pas disposés à le laisser mépriser. La violence est utile en certaines choses. Allons, frère! "

"Mais écoutez-les ! Et Moi, qu'ai-je prêché pendant tant de temps ? Oh ! surprise des surprises ! Même Jean, ma colombe, est devenu un épervier ! Regardez-le, vous, comme il est laid, troublé, ébouriffé, déformé par la haine ! Oh ! honte ! Et vous vous étonnez que des phéniciens restent indifférents, que des hébreux soient haineux, que des romains m'intiment l'expulsion, quand vous, les premiers, vous n'avez encore rien compris depuis deux années que vous êtes avec Moi, quand vous êtes devenus fiel par la haine que vous avez dans le cœur, quand vous rejetez de votre cœur ma doctrine d'amour et de pardon, quand vous l'expulsez comme une sottise, et accueillez comme .une bonne alliée la violence ! Oh ! Père Saint ! Cela, oui, c'est une défaite ! Au lieu d'être comme autant d'éperviers qui aiguisent leurs becs et leurs griffes, ne vaudrait-il pas mieux que vous soyez des anges qui prient le Père de donner le réconfort à son Fils ? Quand donc a-t-on vu un orage faire du bien par ses foudres et sa grêle ? Eh bien, en souvenir de ce péché que vous avez commis contre la Charité, en souvenir du moment où j'ai vu affleurer sur votre visage l'animal-homme au lieu de l'homme-ange, que je veux toujours voir en vous, je vais vous surnommer "les fils du tonnerre"

Jésus est mi-sérieux quand il parle aux fils de Zébédée tout enflammés. Mais ses reproches ne durent pas devant leur repentir et, avec un visage que l'amour rend lumineux, il les serre contre son cœur en disant : "Et plus jamais, mauvais comme cela. Et merci pour votre amour. Et aussi pour le vôtre, amis" dit-il en s'adressant à André, Mathieu et les deux cousins. "Venez ici que je vous embrasse vous aussi. Mais ne savez-vous pas que si je n'avais pas d'autre joie que celle de faire la volonté de mon Père et votre amour, je serais toujours heureux même si le monde entier me souffletait ? .Je suis triste, non pas pour Moi, pour mes défaites, comme vous dites, mais par pitié pour les âmes qui repoussent la Vie. Voilà, maintenant nous sommes tous contents, n'est-ce pas, grands enfants que vous êtes ? Alors, allons. Allez trouver ces bergers qui sont entrain de traire le troupeau et demandez un peu de lait, au nom de Dieu. N'ayez pas peur" dit-il en voyant l'air désolé des apôtres, "Obéissez avec foi. Vous aurez du lait et non des coups de bâton, même si l'homme est phénicien".

Et les six s'en vont alors que Jésus les attend sur la route. Et il prie pendant ce temps, le Jésus affligé dont personne ne veut... Les apôtres reviennent avec un petit seau de lait et ils disent : "L'homme a dit que tu ailles là-bas, il doit te parler, mais il ne peut laisser les chèvres capricieuses aux petits bergers."

Jésus dit : "Alors allons manger leur pain." Et ils vont tous sur la pente sur laquelle s'accrochent les chèvres capricieuses.

"Je te remercie du lait que tu m'as donné. Que veux-tu de Moi ?"

"Tu es le Nazaréen, n'est-ce pas ? Celui qui fait des miracles ?"

"Je suis celui qui prêche le Salut Eternel. Je suis le Chemin pour aller au Dieu Vrai, la Vérité qui se donne, la Vie qui vous vivifie. Je ne suis pas un sorcier qui fait des prodiges. Ceux-ci sont les manifestations de ma bonté et de votre faiblesse, qui a besoin de preuves pour croire. Mais que veux-tu de Moi ?"

"Voilà... Tu étais il y a deux jours à Alexandroscène ?"

"Oui. Pourquoi ?"

"Moi aussi j'y étais avec mes chevrettes et quand j'ai compris qu'il y avait de la bagarre j'ai filé, parce qu'on a l'habitude de les provoquer pour voler ce qui se trouve sur les marchés. Ce sont tous des voleurs, les phéniciens... comme les autres. Je ne devrais pas le dire car mon père était prosélyte et ma mère syrienne, prosélyte moi aussi. Mais c'est la vérité. Bien. Revenons à notre récit. Je m'étais mis dans une étable avec mes bêtes, en attendant le char de mon fils. Et le soir, au sortir de la ville, j'ai rencontré une femme en pleurs avec une fillette dans les bras. Elle avait fait huit milles[1][1] pour venir vers Toi, parce qu'elle habite hors de la ville, dans la campagne. Je lui ai demandé ce qu'elle avait. C'est une prosélyte. Elle était venue pour vendre et acheter. Elle avait entendu parler de Toi. Et l'espoir lui était venu au cœur. Elle était accourue à la maison. Elle avait pris sa fillette. Mais avec un fardeau, on marche lentement ! Quand elle fut au magasin des frères, tu n'y étais plus. Eux, les frères, lui ont dit : "Ils l'ont chassé. Mais il nous a dit hier soir qu'il refera les escales de Tyr". Moi - je suis père moi aussi - je lui ai dit : "Et alors va là-bas". Mais elle m'a répondu: "Et, si après ce qui est arrivé, il passe par d'autres chemins pour retourner en Galilée ?". Je lui ai dit : "Oh ! écoute. Ce sera une des deux routes des frontières. Moi, je fais paître mes troupeaux entre Rohob et Lesemdan, justement sur la route des frontières entre ici et Nephtali. Si je le vois, je le Lui dis. Parole de prosélyte". Et voilà je te l'ai dit."

"Et que Dieu t'en récompense. J'irai trouver la femme. Je dois retourner à Aczib."

"Tu vas à Aczib ! Alors nous pourrons faire route ensemble si tu ne dédaignes pas un berger."

"Je ne dédaigne personne. Pourquoi vas-tu à Aczib ?"

"Parce que là, j'ai des agneaux. A moins que... je n'en aie plus."

"Pourquoi ?"

"Parce qu'il y a la maladie... Je ne sais pas si c'est de la sorcellerie ou autre chose. Je sais que mon beau troupeau est devenu malade. C'est pour cela que j'ai amené ici les chèvres, qui sont encore saines, pour les séparer des brebis. Ici vont rester mes deux fils. Maintenant ils sont à la ville pour les commissions. Mais je retourne là... pour les voir mourir, mes belles brebis laineuses..." L’homme soupire... Il regarde Jésus et il s'excuse : "Te parler à Toi, qui es Celui qui est,de ces choses et t'affliger, Toi certainement déjà affligé de la façon dont ils te traitent, c'est de la sottise. Mais les brebis, nous les aimons et c'est notre fortune, sais-tu ?"

"Je comprends, mais elles vont guérir. Ne les as-tu pas fait voir à des gens qui s'y connaissent ?"

"Oh ! Ils m'ont tous dit la même chose: "Tue-les et vends leurs peaux. Il n'y a rien d'autre à faire" et même ils m'ont menacé si je les fais sortir. ..Ils ont peur de la maladie pour les leurs. Je dois les garder ainsi enfermées... et elles meurent en plus grand nombre. Ils sont méchants, tu sais ? ceux de Aczib..."

Jésus dit simplement : "Je le sais."

"Moi, je dis qu'ils me les ont ensorcelées..."

"Non. Ne crois pas ces histoires... Quand tes fils vont venir, vas-tu partir tout de suite ?"
"Tout de suite. Ils vont être ici dans un moment. Est-ce que ce sont tes disciples, eux ? N'y a-t-il qu'eux seuls ?"

"Non, j'en ai encore d'autres."

"Et pourquoi ne viennent-ils pas ici ? Une fois, près de Méron, j'ai rencontré un groupe de ceux-ci. Ils avaient à leur tête un berger .C'est ce qu'on disait. C'était un homme grand, robuste, qui s'appelait Élie. C'était en octobre, me semble-t-il, avant ou après les Tabernacles. Maintenant il t'a quitté ?"

"Aucun disciple ne m'a quitté."

"On m'avait dit que..."

"Quoi ?"

"Que tu... que les pharisiens... En somme que les disciples t'avaient quitté par peur, et parce que tu étais un..."

"Un démon. Dis-le simplement. Je le sais. Double mérite pour toi, qui crois malgré cela."

"Et pour ce mérite, ne pourrais-tu pas... mais peut-être je demande une chose sacrilège. .."

"Dis-la. Si elle est mauvaise, je te le dirai."

"Ne pourrais-tu pas, en passant, bénir mon troupeau ?" l'homme est tout angoissé...

"Je vais bénir ton troupeau. Celui-ci..." et il lève la main pour bénir les chèvres éparses, "... et celui des brebis. Crois-tu que ma bénédiction les sauve ?"

"Comme tu sauves les hommes des maladies, ainsi tu pourras sauver les bêtes. On dit que tu es le Fils de Dieu. Les brebis, c'est Dieu qui les a créées. Ce sont donc des choses du Père. Moi... je ne savais pas s'il était respectueux de te le demander. Mais si c'est possible, fais-le, Seigneur, et je porterai au Temple de grandes offrandes de louange. Ou plutôt, non ! Je te les donnerai pour les pauvres et ce sera mieux."
Jésus sourit et se tait. Les fils du berger arrivent, et peu après Jésus avec les siens et le vieux berger partent, en laissant les jeunes gens à la garde des chèvres.

Ils marchent rapidement, dans l'intention d'arriver vite à Cédès pour en sortir aussitôt en essayant de rejoindre la route qui va de la mer vers l'intérieur. Ce doit être la même, qui bifurque au pied du promontoire, qu'ils ont faite en allant à Alexandroscène. Du moins c'est ce que je comprends d'après les conversations du berger avec les disciples. Jésus est en avant tout seul.

"Mais n'aurons-nous pas d'autres ennuis?" demande Jacques d'Alphée.
"Cédès ne dépend pas de ce centurion. Elle est hors des frontières phéniciennes. Les centurions, il suffit de ne pas les piquer, ils se désintéressent de la religion."
"Et puis nous ne nous y arrêtons pas..."

"Arriverez-vous à faire plus de trente milles en un jour ?" demande le berger.
"Oh ! nous sommes des pèlerins perpétuel !"

Ils marchent sans arrêt... Ils arrivent à Cédès et la dépassent sans incidents. Ils prennent la route directe. Sur la borne est indiquée Aczib. Le berger la montre en disant : "Demain, nous y serons. Cette nuit, vous viendrez avec moi. Je connais des paysans des vallées, mais beaucoup sont dans les frontières phéniciennes... C'est bien ! Nous sortirons des frontières, et sûrement on ne nous découvrira pas tout de suite... Oh ! la surveillance ! Il vaudrait mieux l'exercer pour les voleurs !..."

Le soleil tombe et les vallées n'aident certainement pas à garder sa lumière, boisées comme elles le sont. Mais le berger est au courant et il va avec assurance.
Ils arrivent à un petit village, exactement une poignée de maisons.

"S'ils nous donnent l'hospitalité ici, ce sont des israélites. Nous sommes vraiment sur les frontières. S'ils ne veulent pas de nous, nous irons dans un autre village qui est phénicien."

"Je n'ai pas de préventions, homme." Ils frappent à une maison.

"Toi, Anna ? Avec des amis ? Viens, viens et que Dieu soit avec toi" dit une femme très âgée.

Ils entrent dans une vaste cuisine que réjouit un grand feu. Une famille nombreuse de tous les âges, est réunie à table, mais courtoisement fait place à ceux qui viennent d'arriver.

"Voici Jonas. Voilà sa femme, ses enfants, ses petits-enfants et les belles-filles. Une famille patriarcale, fidèle au Seigneur" dit le berger Anna à Jésus. Et puis, se tournant vers le vieux Jonas : "Et celui qui est avec moi, c'est le Rabbi d'Israël celui que tu désirais connaître."

"Je bénis Dieu de Lui donner l'hospitalité et d'avoir de la place, ce soir, Et je bénis le Rabbi d'être venu dans ma maison, et je demande sa bénédiction."

Anna explique que la maison de Jonas est comme une auberge pour les pèlerins qui vont de la mer vers l'intérieur.

Tous s'assoient dans la cuisine chaude et les femmes servent les nouveaux arrivés, Il y a un tel respect qu'il en est paralysant. Mais Jésus détend la situation en prenant autour de Lui, tout de suite après le repas, les nombreux enfants et en s'intéressant à eux qui tout de suite fraternisent. Et derrière eux, dans le bref espace de temps qui sépare le souper du repos, les hommes de la maison s'enhardissent racontant ce qu'ils ont appris du Messie et demandant de nouveaux détails.

Et Jésus rectifie, confirme, explique avec bienveillance, dans une paisible conversation, jusqu'à ce que pèlerins et gens de la famille aillent se reposer après que Jésus les ait tous bénis.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-018.htm
Tome : 5 /18

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Jacques , fils d' Alphée


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 19 Juin - 7:56

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"La mère cananéenne"

"Le Maître est-il avec toi ?" demande le vieux paysan Jonas à Jude Thaddée qui entre dans la cuisine. Déjà le feu est allumé pour chauffer le lait et réchauffer la pièce, car il fait un peu froid dans ces premières heures d'une matinée de fin janvier, je crois, ou de début février. La matinée est très belle mais le froid est un peu piquant.

"Il doit être sorti pour prier. Il sort souvent à l'aube, quand il sait qu'il peut être seul. Il va bientôt arriver. Pourquoi le demandes- tu ?"

"Je l'ai demandé aussi aux autres, qui maintenant se sont dispersés pour le chercher, car il y a une femme à côté, avec mon épouse, C'est une femme d'un village d'au-delà de la frontière et je ne sais pas vraiment dire comment elle a su que le Maître est ici, mais elle le sait et elle veut Lui parler."

"C'est bien. Elle Lui parlera. Peut-être est-elle celle qu'il attend, avec une fillette malade. C'est son esprit qui l'aura conduite ici."

"Non. Elle est seule, elle n'a pas d'enfant avec elle : Je la connais bien, parce que les villages sont si voisins. ...et la vallée appartient à tous. Et puis, moi je pense qu'il ne faut pas être cruel avec les voisins, même phéniciens, pour servir le Seigneur. Je peux me tromper mais..."

"C'est aussi ce que dit toujours le Maître, qu'il faut avoir pitié de tous."

"C'est ce qu'il fait, n'est-ce pas ?"

"Oui."

"Anna m'a dit aussi, que même maintenant on le traite mal. Mal, toujours mal !... En Judée, comme en Galilée, partout. Pourquoi donc Israël est-il si mauvais avec son Messie ? Je veux parler des plus grands parmi nous d'Israël, car le peuple l'aime."

"Comment sais-tu ces choses ?"

"Oh ! je vis ici, au loin, mais je suis un fidèle israélite. Il me suffit d'aller au Temple pour les fêtes d'obligation pour savoir tout le bien et tout le mal ! Et le bien on le connaît moins que le mal, parce que le bien est humble et ne fait pas de réclame. Les bénéficiaires devraient le proclamer, mais peu nombreux sont ceux qui sont reconnaissants après avoir reçu des grâces. L'homme reçoit le bienfait et il l'oublie... Le mal, au contraire, fait résonner ses trompettes et il fait retentir ses paroles, même aux oreilles de ceux qui ne veulent pas entendre. Vous, qui êtes ses disciples, ne savez-vous pas à quel point, au Temple, on dénigre et on accuse le Messie ? Les scribes ne font plus d'instructions que sur son compte. Je crois qu'ils se sont fait un recueil d'instructions sur la manière d'accuser le Maître et de faits qu'ils présentent comme des motifs valables d'accusation. Et il faut avoir la conscience très droite et ferme et libre, pour savoir résister et juger avec sagesse. Lui, est-il au courant de ces manœuvres ?"

"Il les connaît toutes. Et nous, plus ou moins, nous sommes aussi au courant, mais Lui ne s'en frappe pas. Il continue son travail et le nombre des disciples ou des croyants augmente chaque jour ."

"Que Dieu veuille qu'ils tiennent jusqu'à la fin, mais l'homme est instable dans ses pensées. Il est faible... Voici le Maître qui vient vers la maison avec trois disciples."

Et le vieillard sort, suivi de Jude Thaddée, pour vénérer Jésus qui, plein de majesté, se dirige vers la maison.

"La paix soit avec toi, aujourd'hui et toujours, Jonas."

"Gloire et paix avec Toi, Maître, toujours."

"La paix à toi, Jude. André et Jean ne sont-ils pas encore revenus ?"

"Non, et je ne les ai pas entendus sortir. Personne. J'étais fatigué et j'ai dormi comme une souche."

"Entre, Maître. Entrez. L'air est frais ce matin. Dans le bois il devait faire très froid. Il y a ici du lait chaud pour tout le monde."

Ils sont en train de boire le lait et tous, sauf Jésus, y trempent de bons morceaux de pain, quand surviennent André et Jean avec Anna, le berger.

"Ah ! tu es ici ? Nous revenions pour dire que nous ne t'avions pas trouvé..." s’écrie André.

Jésus donne le salut de paix aux trois, et ajoute : "Vite, prenez votre part et partons car je veux être, avant le soir, au moins au pied de la montagne d'Aczib. Ce soir commence le sabbat."

"Mais, mes brebis ?"

Jésus sourit et répond : "Elles seront guéries après que je les aurai bénies."

"Mais je suis à l'orient de la montagne ! Et Toi, pour cette femme, tu vas au couchant..."

"Laisse faire Dieu, et Lui pourvoira à tout." Le repas est fini, et les apôtres montent prendre les sacs de voyage pour le départ.

"Maître... cette femme qui est là... tu ne l'écoutes pas ?"

"Je n'ai pas le temps, Jonas. La route est longue et, du reste, je suis venu pour les brebis d'Israël. Adieu, Jonas. Que Dieu te récompense de ta charité. Ma bénédiction est sur toi et sur tous tes parents, Allons."

Mais le vieillard se met à crier à tue-tête : "Enfants ! Femmes ! Le Maître part ! Accourez !"

Et comme une nichée de poussins éparpillés dans un pailler accourent au cri de la mère poule qui les appelle, ainsi de tous les côtés de la maison accourent femmes et hommes occupés à leurs travaux ou encore à moitié endormis, et les enfants à moitié nus qui sourient avec leurs visages à peine éveillés... Ils se serrent autour de Jésus qui est au milieu de l'aire, et les mères enveloppent les enfants dans leurs jupes pour les garantir de l'air, ou bien les serrent dans leurs bras jusqu'à ce qu'une servante accoure avec des petits vêtements qui sont vite passés.

Mais voilà qu'accourt une femme qui n'est pas de la maison, une pauvre femme en pleurs, honteuse... Elle marche courbée, presque en rampant et, arrivée près du groupe au milieu duquel se trouve Jésus, elle se met à crier : "Aie pitié de moi, ô Seigneur, Fils de David ! Ma fillette est toute tourmentée par le démon qui lui fait faire des choses honteuses. Aie pitié parce que je souffre tant et que je suis méprisée par tous à cause de cela. Comme si ma fille était responsable de faire ce qu'elle fait… Aie pitié, Seigneur, Toi qui peux tout. Élève ta voix et ta main et commande à l'esprit impur de sortir de Palma. Je n'ai que cette enfant et je suis veuve…Oh ! ne t’en va pas ! Pitié !…"

En effet Jésus qui a fini de bénir les membres de la famille et qui a réprimandé les adultes d'avoir parlé de sa venue - et eux s'excusent en disant : "Nous n'avons pas parlé, crois-le, Seigneur !" - s'en va montrant une dureté inexplicable envers la pauvre femme qui se traîne sur les genoux en tendant des bras suppliants, haletante alors qu'elle dit : "C'est moi, moi qui t'ai vu hier pendant que tu passais le torrent, et j'ai entendu qu'on te disait : "Maître".

Je vous ai suivis parmi les buissons et j'ai entendu leurs conversations. J'ai compris qui tu es... Et ce matin, je suis venue alors qu'il faisait encore nuit, pour rester ici sur le seuil comme un petit chien jusqu'au moment où Sara s'est levée et m'a fait entrer. Oh ! Seigneur, pitié ! Pitié ! D'une mère et d'une petite !"

Mais Jésus marche rapidement, sourd à tout appel. Ceux de la maison disent à la femme : "Résigne-toi ! Il ne veut pas t'écouter. Il l'a dit : c'est pour ceux d'Israël qu'il est venu..."

Mais elle se lève, à la fois désespérée et pleine de foi, et elle répond : "Non. Je le prierai tant qu'il m'écoutera." Et elle se met à suivre le Maître ne cessant de crier ses supplications qui attirent sur le seuil des maisons du village tous ceux qui sont éveillés et qui, comme ceux de la maison de Jonas, se mettent à la suivre pour voir comment la chose va finir.

Les apôtres pendant ce temps se regardent entre eux étonnés et ils murmurent : "Pourquoi agit-il ainsi ? Il ne l'a jamais fait !..." Et Jean dit : "A Alexandroscène il a pourtant guéri ces deux."

"C'étaient des prosélytes, pourtant" répond le Thaddée.

"Et celle qu'il va guérir maintenant ?"

"Elle est prosélyte, elle aussi" dit le berger Anna.

"Oh ! mais que de fois il a guéri aussi des gentils ou des païens ! La petite romaine, alors ? ..." dit André désolé, qui ne sait pas se tranquilliser de la dureté de Jésus envers la femme cananéenne.

"Je vais vous dire ce qu'il y a" s'exclame Jacques de Zébédée. "C'est que le Maître est indigné. Sa patience est à bout, devant tant d'assauts de la méchanceté humaine. Ne voyez-vous pas comme il est changé ? Il a raison ! Désormais il ne vase donner qu'à ceux qu'il connaît. Et il fait bien !"

"Oui. Mais en attendant, elle nous suit en criant, avec une foule de gens à sa suite. Lui, s'il veut passer inaperçu, a trouvé moyen d'attirer l'attention même des arbres..." bougonne Matthieu.

"Allons Lui dire de la renvoyer... Regardez ici le beau cortège qui nous suit ! Si nous arrivons ainsi sur la route consulaire, nous allons être frais ! Et elle, s'il ne la chasse pas, ne va pas nous lâcher..." dit le Thaddée fâché, qui de plus se retourne et dit à la femme : "Tais-toi et va-t-en !" Et ainsi fait Jacques de Zébédée. Mais la femme ne s'impressionne pas des menaces et des injonctions et continue de supplier.

"Allons le dire au Maître, qu'il la chasse, Lui, puisqu'il ne veut pas l'écouter, Cela ne peut pas durer ainsi !" dit Matthieu, alors qu'André murmure : "La pauvre !" et Jean ne cesse de répéter : "Moi, je ne comprends pas... Moi, je ne comprends pas..." Il est bouleversé, Jean, de la façon d'agir de Jésus.

Mais désormais, en accélérant leur marche, ils ont rejoint le Maître qui s'en va rapidement comme si on le poursuivait. "Maître ! Mais renvoie cette femme ! C'est un scandale ! Elle crie derrière nous ! Elle nous fait remarquer de tout le monde ! La route se remplit toujours plus de passagers... et beaucoup la suivent. Dis-lui qu'elle s'en aille."

"Dites-le-lui, vous. Moi, je lui ai déjà répondu."

"Elle ne nous écoute pas. Allons ! Dis-le-lui, Toi. Et avec sévérité."

Jésus s'arrête et se retourne. La femme prend cela pour un signe de grâce, et elle hâte le pas, elle élève le ton déjà aigu de sa voix et son visage pâlît car son espoir grandit.

"Tais-toi, femme, et retourne chez toi ! Je l'ai déjà dit: "Je suis venu pour les brebis d'Israël". Pour guérir les malades et rechercher celles d'entre elles qui sont perdues. Toi, tu n'es pas d'Israël."

Mais la femme est déjà à ses pieds et les baise en l'adorant et en tenant serrées ses chevilles, comme si elle était une naufragée qui a trouvé un rocher où se réfugier, et elle gémit : "Seigneur, viens à mon secours ! Tu le peux, Seigneur. Commande au démon, Toi qui es saint... Seigneur, Seigneur, tu es le Maître de tout, de la grâce comme du monde. Tout t'est soumis, Seigneur. Je le sais. Je le crois. Prends donc ce qui est en ton pouvoir et sers-t-en pour ma fille."

"Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants de la maison et de le jeter aux chiens de la rue."

"Moi, je crois en Toi. En croyant, de chien de la rue je suis devenue chien de la maison. Je te l'ai dit : je suis venue avant l'aube me coucher sur le seuil de la maison où tu étais, et si tu étais sorti de ce côté là, tu aurais buté contre moi. Mais tu es sorti de l'autre côté et tu ne m'as pas vue. Tu n'as pas vu ce pauvre chien tourmenté, affamé de ta grâce, qui attendait pour entrer en rampant où tu étais, pour te baiser ainsi les pieds, en te demandant de ne pas le chasser..."

"Il n'est pas bien de jeter le pain des enfants aux chiens" répète Jésus.

"Mais pourtant les chiens entrent dans la pièce où le maître mange avec ses enfants, et ils mangent ce qui tombe de la table, ou les restes que leur donnent les gens de la maison, ce qui ne sert plus. Je ne te demande pas de me traiter comme une fille et de me faire asseoir à ta table : Mais donne-moi, au moins, les miettes..." Jésus sourit. Oh ! comme son visage se transfigure dans ce sourire de joie !…

Les gens, les apôtres, la femme, le regardent avec admiration... sentant que quelque chose va arriver.

Et Jésus dit : "Oh ! femme ! Grande est ta foi. Et par elle tu consoles mon esprit. Va donc, et qu'il te soit fait comme tu veux. Dès ce moment, le démon est sorti de ta petite. Va en paix. Et comme de chien perdu tu as su vouloir être chien domestique, ainsi sache à l'avenir être fille, assise à la table du Père. Adieu."

"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Seigneur !... Je voudrais courir pour voir ma Palma chérie... Je voudrais rester avec Toi, te suivre ! Béni ! Saint !"

"Va, va, femme. Va en paix."

Et Jésus reprend sa route alors que la cananéenne, plus agile qu'une enfant, s'éloigne en courant, suivie de la foule curieuse de voir le miracle...

"Mais pourquoi, Maître, l'as-tu faite tant prier pour ensuite l'écouter ?" demande Jacques de Zébédée.

"A cause de toi et de vous tous. Cela n'est pas une défaite, Jacques. Ici, je n'ai pas été chassé, ridiculisé, maudit... Que cela relève votre esprit abattu. J'ai déjà eu aujourd'hui ma nourriture très douce. Et j'en bénis Dieu. Et maintenant allons trouver cette autre qui sait croire et attendre avec une foi assurée."

"Et mes brebis, Seigneur ? Bientôt je devrai prendre une autre route que la tienne pour aller à ma pâture..."

Jésus sourit, mais ne répond pas.

Il est beau d'aller, maintenant que le soleil réchauffe l'air et fait resplendir comme des émeraudes les feuilles nouvelles des bois et les herbes des prairies, changeant en chaton tout calice de fleur à cause des gouttes de rosée qui brillent dans les pétales multicolores des fleurettes des champs. Et Jésus va, souriant. Et les apôtres, qui ont subitement repris courage, le suivent en souriant...

Ils arrivent au carrefour. Le berger Anna, mortifié, dit : "C'est ici que je devrais te quitter... Tu ne viens donc pas guérir mes brebis ? Moi aussi, j'ai foi, et je suis prosélyte... Me promets-tu, au moins, de venir après le sabbat ?"

"Oh ! Anna ! Mais tu n'as pas encore compris que tes brebis sont guéries depuis le moment où j'ai levé la main vers Lesemdan ? Va donc, toi aussi, pour voir le miracle et bénir le Seigneur"


Je crois que la femme de Loth, quand elle eut été changée en sel, n'a pas été différente du berger qui est resté comme il était, un peu incliné mais la tête relevée vers Jésus pour le regarder, un bras à demi tendu en l'air... Il semble être une statue. Et on pourrait lui mettre l'inscription : "Le Suppliant." Mais ensuite il se redresse et se prosterne, en disant : "Béni, sois-tu ! Toi, bon ! Toi, saint !... Mais je t'ai promis beaucoup d'argent, et ici, je n'ai que quelques drachmes... Viens, viens chez moi après le sabbat..."

"Je viendrai, non pour l'argent mais pour te bénir encore pour ta simple foi. Adieu, Anna. La paix soit avec toi."

Et ils se séparent... "Et cela aussi, n'est pas une défaite, amis ! Et ici aussi, je n'ai pas été ridiculisé, chassé et maudit !... Allons ! Il y a une mère qui nous attend depuis plusieurs jours..."

Et la marche continue, avec un petit arrêt pour manger du pain et du fromage et boire à une source...

Le soleil est au midi quand on voit apparaître le carrefour . "Voici le commencement des escales de Tyr là, au fond" dit Matthieu. Et il se réjouit à la pensée que la plus grande partie du parcours est faite.

Justement, adossée à une borne romaine, il y a une femme. A ses pieds, sur un strapontin, une fillette sur les sept ou huit ans. La femme regarde dans toutes les directions, vers les escales dans les rochers, vers la route de Ptolémaïs, vers celle que parcourt Jésus, et de temps à autre elle se penche pour caresser sa petite, pour lui garantir la tête du soleil avec une toile, lui recouvrir les pieds et les mains avec un châle...

"Voilà la femme ! Mais où aura-t-elle dormi pendant ces jours ?" demande André.

"Peut-être dans cette maison tout près du carrefour. Il n'y a pas d'autres maisons dans le voisinage" répond Matthieu.

"Ou à la belle étoile" dit Jacques d'Alphée.

"Non. A cause de la fillette, non" répond son frère.

"Oh ! pour obtenir la grâce !..." dit Jean.

Jésus ne parle pas, mais il sourit. Tous en rang, trois d'un côté, trois de l'autre, avec Lui au milieu, ils occupent la route à cette heure de pose des voyageurs, occupés à manger là où les a pris le milieu du jour.

Jésus sourit, grand, beau, au milieu du rang. Et il semble que toute la lumière du soleil se soit concentrée sur son visage, tant il est radieux. Il semble émettre des rayons.


La femme lève les yeux... Ils sont désormais à une cinquantaine de mètres. Peut-être Jésus a attiré son attention, distraite par une plainte de la fille, par son regard fixé sur elle. Elle regarde... Elle porte les mains à son cœur par un mouvement involontaire, provoqué par l'angoisse, elle sursaute.

Jésus épanouit son sourire. Et ce sourire resplendissant, inexprimable, doit dire tant de choses à la femme qui, non plus anxieuse mais souriante, comme si déjà elle éprouvait son futur bonheur, se penche pour prendre sa petite et la levant de son strapontin, la portant les bras tendus, comme si elle l'offrait à Dieu, elle s'avance et quand elle est arrivée aux pieds de Jésus, elle s'agenouille en levant le plus qu'elle peut la fillette allongée qui regarde, extasiée, le très beau visage de Jésus.

La femme ne dit pas un mot. Et que doit-elle dire de plus profond que ce qu'elle dit par toute son attitude ?…

Et Jésus ne dit qu'une seule parole, petite, mais puissante, mais béatifiante comme le "Fiat" de Dieu dans la création du monde : "Oui." Et il pose sa main sur la petite poitrine de l'enfant étendue.

Et l'enfant, avec un cri d'alouette libérée de la cage, crie : "Maman !" et elle s'assied tout d'un coup, glisse à ses pieds, et embrasse sa mère qui, épuisée, vacille et va tomber à la renverse, s'évanouissant par suite de la fatigue, de l'angoisse subitement apaisée, de la joie qui dépasse les forces du cœur déjà affaibli par tant de souffrances passées.

Jésus la soutient promptement. Son intervention est plus efficace que celle de la fillette qui, alourdissant de son poids les bras maternels, ne l'aide pas précisément à la soutenir. Jésus la fait asseoir et fait passer la force en elle...

Et il la regarde pendant que des larmes muettes descendent sur le visage à la fois fatigué et bienheureux de la femme. Puis viennent les paroles : "Merci, mon Seigneur ! Merci et bénédictions ! Mon espérance a été couronnée... Je t'ai tant attendu... Mais maintenant je suis heureuse..."

La femme, après avoir surmonté son évanouissement, se remet à genoux, adorant, tenant devant elle la fillette que Jésus caresse. Elle explique : "Il y a deux ans que dans l'échine un os se détériorait la paralysant et l'amenant à la mort lentement et en la faisant beaucoup souffrir. Nous l'avions fait voir à des médecins d'Antioche, de Tyr, de Sidon et même de Césarée et de Panéade, faisant tant de dépenses pour les médecins et les remèdes que nous avons dû vendre la maison que nous avions en ville et nous retirer dans celle de campagne, et congédier les serviteurs de la maison pour ne garder que ceux de la campagne, vendre nos productions qu'auparavant nous consommions...

Et rien ne servait ! Je t'ai vu. Je savais ce que tu fais ailleurs. J'ai espéré ta grâce aussi pour moi... Et je l'ai eue ! Maintenant je retourne à la maison, légère, joyeuse... et à mon époux, je donnerai la joie... A mon Jacques, lui qui m'a mis au cœur l'espérance, en me racontant ce qui était arrivé par ta puissance en Galilée et en Judée. Oh ! si nous n'avions pas craint de ne pas te trouver, nous serions venus avec la fillette. Mais tu es toujours en route"

"En cheminant, je suis venu vers toi... Mais où as-tu séjourné pendant ces jours ?"

"Dans cette maison... Mais la nuit, la fillette seule y restait. il y a là une brave femme : elle en prenait soin à ma place pendant la nuit. Moi, je suis restée toujours ici, par crainte de te manquer si tu passais de nuit."

Jésus lui met la main sur la tête : "Tu es une bonne mère. Dieu t'aime à cause de cela. Tu vois qu'il t'a aidée en tout."

"Oh ! oui ! Je l'ai bien senti pendant que je venais. J'étais venue de la maison à la ville, croyant t'y trouver, par conséquent avec peu d'argent et seule. Puis, suivant le conseil de l'homme, j'ai poursuivi ma route pour ce lieu. J'ai envoyé prévenir à la maison et je suis venue... et il ne m'a rien manqué. Ni pain, ni abri, ni force."

"Toujours avec ce fardeau dans les bras ? Ne pouvais-tu pas louer un char ?.." demande peiné Jacques d'Alphée.

"Non. Elle aurait trop souffert, à en mourir. C'est dans les bras de sa mère que ma Jeanne est venue à la Grâce."

Jésus caresse leurs cheveux à toutes les deux : "Maintenant partez et soyez toujours fidèles au Seigneur. Que le Seigneur soit avec vous et qu'avec vous soit ma paix."

Jésus reprend sa marche sur la route qui va à Ptolémaïs.

"Et cela aussi n'est pas une défaite, amis. Et ici aussi, je n'ai été ni chassé, ni ridiculisé, ni maudit"

En suivant la route directe, ils ont vite fait de rejoindre la maréchalerie, près du pont. Le maréchal romain se repose au soleil, assis contre le mur de la maison. Il reconnaît Jésus et le salue. Jésus lui rend son salut et il ajoute : "Me permets-tu de rester ici, pour reposer un peu et manger un peu de pain ?"

"Oui, Rabbi. Ma femme voulait te voir... car je lui ai dit ce que j'avais entendu de ton discours de l'autre fois. Esther est hébraïque. Mais je n'osais te le dire, moi je suis romain. Je te l'aurais envoyée..."

"Appelle-la donc." Et Jésus s'assoit sur le banc qui est contre le mur, alors que Jacques de Zébédée distribue le pain et le fromage...

Une femme d'environ quarante ans sort, confuse, rouge de honte.

"La paix à toi, Esther. Il t'est venu le désir de me connaître ? Pourquoi ?"

"A cause de ce que tu as dit... Les rabbins nous méprisent, nous, qui avons épousé un romain... Mais mes enfants je les ai tous portés au Temple et les garçons sont tous circoncis. Je l'ai dit d'avance à Titus, quand il voulait m'épouser... Et lui est bon... Il me laisse toujours faire avec les enfants. Coutumes, rites, tout est hébraïque ici !... Mais les rabbins, les chefs de synagogues, nous maudissent. Toi, pas... Tu as des paroles de pitié pour nous... Oh ! sais-tu ce que c'est pour nous ? C'est comme sentir autour de soi les bras du père et de la mère qui nous ont répudiées et maudites, ou qui sont sévères avec nous... C'est comme remettre les pieds dans la maison que l'on a quittée et ne plus s'y sentir étrangère... Titus est bon. Pendant nos fêtes, il ferme la maréchalerie en perdant ainsi beaucoup d'argent et il m'accompagne avec les enfants au Temple, car il dit que l'on ne peut rester sans religion. Lui dit que la sienne est celle de la famille et du travail, comme auparavant c'était celle du devoir de soldat... Mais moi ? Seigneur... j'ai voulu te demander une chose... Tu as dit que ceux qui suivent le vrai Dieu doivent prélever un peu de leur levain saint et le mettre dans la bonne farine pour la faire fermenter saintement. Je l'ai fait avec mon époux. J'ai cherché, pendant ces vingt années que nous sommes ensemble, de travailler son âme qui est bonne avec le levain d'Israël. Mais lui ne se décide jamais... et il est âgé... Je le voudrais avec moi dans l'autre vie... Unis par la foi, comme nous le sommes par l'amour... Je ne te demande pas la richesse, le bien-être, la santé. Ce que nous avons nous suffit, Dieu en soit loué ! Mais cela, je le voudrais... Prie pour mon époux ! Qu'il appartienne au vrai Dieu..."

"Oui, il aura cette grâce. Sois-en assurée. Tu demandes une chose sainte et tu l'auras. Tu as compris les devoirs de la femme envers Dieu et envers son époux. Il faudrait qu'il en fût ainsi de toutes les épouses ! En vérité je te dis que beaucoup devraient t'imiter. Continue d'être ainsi, et tu auras la joie d'avoir ton Titus à tes côtés, dans la prière et au Ciel. Fais-moi voir tes enfants."

La femme appelle ses nombreux enfants : "Jacob, Judas, Lévi, Marie, Jean, Anne, Élise, Marc" et puis elle entre dans la maison et en revient avec un enfant qui marche à peine et une autre de trois mois, au plus : "Et lui est Isaac, et la toute petite c'est Judith" dit-elle en terminant la présentation.

"Abondance !" dit en riant Jacques de Zébédée.

Et Jude s'écrie : "Six garçons ! Et tous circoncis ! Et avec des noms purs ! Bravo !"

La femme est heureuse et elle fait l'éloge de Jacob, Judas et Lévi qui aident leur père "tous les jours sauf le sabbat, jour où Titus travaille seul pour mettre les fers faits d'avance" dit-elle. Et elle loue Marie et Anne "qui aident leur mère." Mais elle ne se fait pas faute de louer les quatre plus petits "bons et sans caprices. Titus m'aide à les éduquer, lui qui a été un soldat discipliné" dit-elle en regardant affectueusement l'homme qui, adossé à l'huisserie, une main sur la hanche, a écouté tout ce qu'a dit sa femme avec un franc sourire sur son visage ouvert et qui maintenant se rengorge en entendant rappeler ses mérites de soldat.

"Très bien. La discipline des armes n'est pas odieuse à Dieu quand se fait avec humanité le propre devoir du soldat. Le tout c'est d'être toujours moralement honnête, dans tout travail, pour être toujours vertueux. Cette discipline d'autrefois; que tu fais passer dans tes enfants, doit te préparer à un service plus haut : à celui de Dieu. Maintenant nous te quittons. J'aurai bien juste le temps d'arriver à Aczib avant la fin du crépuscule. Paix à toi, Esther, et à toute ta maison. Appartenez, bientôt, tous au Seigneur."

La mère et les enfants s'agenouillent pendant que Jésus lève la main pour les bénir. L'homme, comme s'il était de nouveau le soldat de Rome devant son empereur, se met au garde-à-vous, en saluant à la romaine.

Et ils s'en vont... Après quelques mètres, Jésus met la main sur l'épaule de Jacques: "Et encore une fois, la quatrième de la journée, je te fais remarquer que ce n'est pas une défaite, ce n'est pas être chassé, ridiculisé, maudit... Et maintenant, qu'en dis-tu ?"

"Que je suis un sot, Seigneur" dit impétueusement Jacques de Zébédée.

"Non. Toi et vous tous, vous êtes encore et toujours trop humains, et vous éprouvez toutes les sautes d'humeur de celui qui est plus dominé par l'humanité que par l'esprit. L'esprit, quand il est souverain, ne change pas à tout souffle de vent qui ne peut être toujours une brise parfumée... Il pourra souffrir, mais sans s'altérer. Je ne cesse de prier pour que vous arriviez à cette domination de l'esprit. Mais vous devez m'aider par votre effort... Eh bien ! Le voyage est terminé. Pendant ce temps, j'ai semé ce qu'il faut pour préparer le travail pour le temps où ce sera vous qui serez les évangélisateurs. Maintenant nous pouvons aller au repos du sabbat avec la conscience d'avoir fait notre devoir.

Et nous attendrons les autres... puis nous irons... encore... toujours... jusqu'à ce que tout soit accompli…"

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-019.htm
Tome : 5/19

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La cananéenne


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 20 Juin - 7:21


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Barthélemy découvre le pourquoi…"

Le lendemain du sabbat.

Jésus est réuni avec les six dans une pièce où il y a des lits très misérables, entassés les uns près des autres, L'espace qui reste libre suffit à peine pour aller d'un bout à l'autre de la pièce. Ils mangent leur nourriture plus que humble, assis sur les lits, car il n'y a pas de tables ni de sièges. Et Jean, à un certain moment, va s'asseoir sur le bord de la fenêtre à la recherche du soleil. C'est ainsi qu'il voit le premier ceux que l'on attend : Pierre, Simon, Philippe et Barthélemy qui se dirigent vers la maison. Il les appelle et puis sort dehors, suivi de tous. Il ne reste que Jésus qui pour tout mouvement se lève et se tourne pour regarder du côté de la porte...

Ceux qui viennent d'arriver entrent, et il est facile d'imaginer l'exubérance de Pierre, comme il est facile de se représenter la révérence profonde de Simon le Zélote. Ce qui surprend, c'est l'attitude de Philippe et surtout de Barthélemy. Ils entrent, je dirais comme craintifs, angoissés, et bien que Jésus leur ouvre les bras pour échanger avec eux le baiser de paix déjà donné à Pierre et à Simon, eux tombent à genoux et se penchent, le front jusqu'au sol, en baisant les pieds de Jésus et ils restent ainsi... et les soupirs étouffés de Barthélemy montrent qu'il pleure silencieusement sur les pieds de Jésus.

"Pourquoi cette angoisse, Barthélemy ? Tu ne viens pas dans les bras du Maître ? Et toi, Philippe, pourquoi es-tu si craintif? Si je ne savais pas que vous êtes deux hommes honnêtes, dont le cœur ne peut loger la malice, je devrais soupçonner que vous êtes coupables. Mais il n'en est pas ainsi. Allons, donc ! Il y a si longtemps que je désire votre baiser et de voir le regard limpide de vos yeux fidèles..."

"Nous aussi, Seigneur..." dit Barthélemy en levant son visage sur lequel brillent des larmes. "Nous n'avons désiré que Toi, nous demandant en quoi nous pouvions t'avoir déplu pour mériter de rester si longtemps séparés. Et cela nous paraissait une chose injuste... Mais maintenant, nous savons... Oh ! pardon, Seigneur ! Nous te demandons pardon. Moi surtout, parce que Philippe a été séparé de Toi à cause de moi. Et à lui, je l'ai déjà demandé. C'est moi le seul coupable, moi, le vieil israélite si dur à se renouveler, qui t'ai donné la douleur..."

Jésus se penche et le lève de force, et de même pour Philippe, et il les embrasse ensemble en disant : "Mais de quoi t'accuses-tu ? Tu n'as pas fait de mal. Aucun mal ! Et Philippe non plus. Vous êtes mes chers apôtres, et aujourd'hui je suis heureux de vous avoir avec Moi, réunis pour toujours..."

"Non, non... pendant longtemps nous avons ignoré le motif pour lequel tu t'es justement méfié de nous, au point de nous exclure de ta famille apostolique. Mais maintenant nous le savons... et nous te demandons pardon, pardon, pardon, moi surtout, Jésus, mon Maître..." Et Barthélemy le regarde avec anxiété, avec amour, avec compassion. Agé comme il l'est, il semble un père qui regarde son fils affligé, qui regarde son visage amaigri par une peine qu'il n'avait pas remarquée et dont tout d'abord il n'avait pas vu l'amaigrissement, le vieillissement... Et de nouvelles larmes coulent sur les joues de Barthélemy. Et il s'écrie : "Mais que t'ont-ils fait ? Que nous ont-ils fait pour nous faire souffrir tous ainsi ? Il semble qu'un esprit mauvais soit entré parmi nous, pour nous troubler, nous rendre tristes, affaiblis, apathiques, stupides. ..stupides au point de ne pas comprendre que tu souffrais... Au contraire, au point d'accroître tes souffrances par nos mesquineries, notre stupidité, nos respects humains, notre vieille humanité... Oui, le vieil homme a triomphé en nous, toujours, sans que ta Vitalité parfaite ait jamais pu nous renouveler. C'est cela, cela qui ne me donne pas la paix ! Avec tout mon amour je n'ai pas su me renouveler, et te comprendre, et te suivre... Ce n'est que matériellement que je t'ai suivi... Mais Toi, tu voulais que nous te suivions spirituellement... et que nous te comprenions dans ta perfection... pour devenir capables de te perpétuer… Oh ! mon Maître ! Mon Maître qui t'en iras un jour, après tant de luttes, d'embûches, de dégoûts, de douleurs, et avec la douleur de nous savoir encore non préparés !..." Et Barthélemy penche sa tête sur l'épaule de Jésus, et il pleure, vraiment désolé, brisé par la conscience d'avoir été un disciple sans intelligence.

"Ne te laisse pas abattre, Nathanaël. Tu vois tout avec un grossissement qui te surprend. Mais ton Jésus savait que vous étiez des hommes... et il n'exige rien de plus que ce que vous pouvez donner. Oh ! vous me donnerez tout, vraiment tout. Mais maintenant vous devez croître, vous former... Et c'est un travail lent. Mais je sais attendre, et je jouis de votre croissance car vous croissez continuellement dans ma Vie. Même ton chagrin, même la concorde de ceux qui étaient avec Moi, même la pitié qui succède à des duretés qui étaient votre nature. à des égoïsmes, des cupidités spirituelles, même votre gravité actuelle, tout est phase de votre croissance en Moi. Allons, donc ! Reste en paix puisque je sais. Tout. Ton honnêteté, ta bonne foi, ta générosité, ton sincère amour. Pourrais-je douter de mon sage Barthélemy et de Philippe, si bien équilibré et fidèle ! Ce serait faire tort à mon Père qui m'a accordé de vous avoir parmi mes plus chers. Mais maintenant... Allons, assoyons- nous ici, et que ceux qui se sont déjà reposés s'occupent des frères fatigués et affamés en leur donnant une nourriture et repos. Et pendant ce temps, racontez à votre Maître et à vos frères ce qu'ils ignorent."

Et il s'assoit sur son lit avec à ses côtés Philippe et Nathanaël, alors que Pierre et Simon s'assoient sur le lit voisin, en face de Jésus, genoux contre genoux.
"Parle-toi, Philippe. Moi, j'ai déjà parlé. Et tu as été plus juste que moi pendant ce temps..."

"Oh! Barthélemy ! Juste ! J'avais seulement compris que ce n'était pas malveillance ou inconstance du Maître de n'avoir pas voulu de nous... Et j'essayais de te tranquilliser ainsi... en t'empêchant de penser à des choses qui ensuite t'auraient donné de la douleur de les avoir pensées, et du remords... Moi, j'avais un seul remords... De t'avoir retenu de désobéir au Maître quand tu voulais suivre Simon de Jonas qui allait à Nazareth pour prendre Margziam... Après... je t'ai vu tant souffrir dans ton corps et dans ton âme, que je me disais : "Il aurait mieux valu que je le laisse faire ! Le Maître lui aurait pardonné sa désobéissance et Barthélemy n'aurait plus eu l'âme empoisonnée par ces idées"… Mais, tu le vois ! Si tu étais parti, tu n'aurais jamais eu la clef du mystère... et peut-être le soupçon que tu avais sur l'inconstance du Maître ne serait plus jamais tombé. Ainsi, au contraire..."

"Oui. Ainsi, au contraire, j'ai compris. Maître, Simon de Jonas et Simon le Zélote, que j'ai assailli de questions pour savoir beaucoup de choses, pour avoir la confirmation de nombreuses choses que je savais déjà, m'ont dit seulement : ''Le Maître a beaucoup souffert au point qu'il est amaigri et vieilli. Israël tout entier, et nous les premiers, en avons la responsabilité. Lui nous aime et nous pardonne. Mais il désire ne pas parler du passé. C'est pour cela que nous vous conseillons de ne pas le questionner et de ne pas parler..." Mais je veux parler. Pour ce qui est de te questionner, je ne te questionnerai pas, mais je dois parler pour que tu saches. Car rien ne doit t'être caché de ce qu'il y a dans l'âme de ton apôtre. Un jour- Simon et les autres étaient partis depuis quelques jours - est venu chez moi, Micaël de Cana. Un peu parent, très ami, et compagnon d'études dès l'enfance… Lui, j'en suis certain, est venu de bonne foi, par affection pour moi. Mais celui qui l'a envoyé n'est pas de bonne foi. Il voulait savoir pourquoi j'étais resté à la maison... alors que les autres étaient partis. Et il m'a dit : "Alors c'est vrai ? Tu t'es séparé parce que, en bon israélite, tu ne peux approuver certaines choses. Et volontiers les autres te laissent de côté, à commencer par Jésus de Nazareth, parce qu'ils sont certains que tu ne les aiderais pas, même en devenant un complice silencieux. Tu fais bien ! Je reconnais en toi l'homme d'autrefois. Je croyais que tu t'étais corrompu, en reniant Israël. Tu fais bien pour ton esprit et pour ton bien-être et pour celui des tiens. Car ce qui arrive ne sera pas pardonné par le Sanhédrin et on persécutera ceux qui y ont pris part". Moi, je lui ai dit : "Mais de quoi parles-tu ? Je t'ai dit que j'avais eu l'ordre de rester à la maison à cause de la saison et pour diriger vers Nazareth les éventuels pèlerins, ou de leur dire d'attendre le Maître pour la fin de scebat à Capharnaüm et toi, tu me parles de séparations, de complicité, de persécutions ? Explique- toi !..." N'est-ce pas, Philippe, que c'est ainsi que j'ai parlé ?"

Philippe approuve.

"Alors" reprend Barthélemy, "Micaël m'a dit qu'il était connu que tu t'étais révolté contre le conseil et le commandement des membres du Sanhédrin, en gardant avec Toi Jean d'Endor et une grecque... Seigneur, je te donne de la douleur, n'est-ce pas ? Mais pourtant, je dois parler. Je te demande : est-ce vrai qu'ils étaient à Nazareth ?"

"Oui. C'est vrai."

"Est-il vrai qu'ils sont partis avec Toi ?"

"Oui. C'est vrai."

"Philippe : Micaël avait raison ! Mais comment pouvait-il le savoir ?"

"Mais, voilà ! Ce sont ces serpents qui nous ont arrêtés, Simon et moi, et qui sait combien d'autres. Ce sont les vipères habituelles" dit Pierre avec véhémence.

Jésus, au contraire, demande paisiblement : "Il ne t'a rien dit d'autre ? Sois sincère avec ton Maître, à fond."

"Rien d'autre. Il voulait savoir de moi... Et moi, j'ai menti à Micaël. J'ai dit : "Jusqu'à Pâque je reste à la maison". Par peur qu'il me suive, que... je ne sais pas… Par peur de te faire du mal... Et alors j'ai compris aussi pourquoi tu m'as quitté... Tu avais senti que j'étais encore trop Israël..." Barthélemy se remet à pleurer... "...et tu as douté de moi..."

"Non. Cela, non ! Absolument pas. Tu n'étais pas nécessaire en cette heure auprès de tes compagnons, alors que tu l'étais, et tu le vois, à Bethsaïda. À chacun sa mission, et à chaque âge ses fatigues..."

"Non, non ! Ne me mets plus de côté pour aucune fatigue, Seigneur. Ne tiens compte de rien... Tu es bon, mais je veux rester avec Toi. C'est une punition d'être loin de Toi.., Et moi, sot, incapable de tout, j'aurais pu au moins te consoler, si je ne pouvais faire autre chose. J'ai compris ... Tu les as envoyés avec ces deux. Ne me le dis pas. Je ne veux pas le savoir. Mais je me rends compte qu'il en est ainsi, et je le dis. Eh bien, alors j'aurais pu et dû être avec Toi. Mais tu ne m'as pas pris pour me punir d'être si rétif à devenir "nouveau". Mais, je te jure, Maître, que ce que j'ai souffert m'a renouvelé, et que jamais plus tu ne reverras le vieux Nathanaël."

"Tu vois donc que la souffrance s'est, pour tous, terminée en joie. Et maintenant nous allons, sans nous presser, à la rencontre de Thomas et de Judas, sans attendre qu'ils arrivent au lieu qui était prévu. Puis, avec eux, nous irons encore... Il y a tant à faire !... Demain, nous nous mettrons en route, de bonne heure."

"Et tu feras bien. Le temps va changer au nord. Malheur pour les cultures..." dit Philippe.

"Oui ! Les dernières grêles ont dévasté la campagne par bandes. Si tu voyais, Seigneur ! Il semble que le feu soit passé dans certains endroits. Et c'est curieux ce sont de vrais malheurs, comme je l'ai dit : par bandes" dit Pierre.

"Pendant que vous n'étiez pas là, il a beaucoup grêlé. Un jour, au milieu de la lune de tébeth, cela semblait un vrai fléau. On me dit que dans la plaine, on doit recommencer les semailles. Il faisait d'abord plus chaud, mais depuis lors, on recherche le soleil avec plaisir. On revient en arrière... Quels signes étranges ! Que sont-ils ?" demande Philippe.

"Rien de plus que des effets de lunaisons. N'y pense pas. Ce ne sont pas ces choses qui doivent nous faire impression. Du reste nous allons nous diriger vers la plaine et il fera bon marcher. Du temps froid, mais pas tellement, mais par contre sec. Venez, en attendant
Sur la terrasse il y a un beau soleil. Nous allons nous reposer là-haut, tous ensembles..."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-020.htm

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Barthélémy


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 21 Juin - 7:21

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Sur le chemin de retour vers la Galilée"

« Et maintenant que nous avons fait plaisir au berger, qu'allons-nous faire ? »

demande Pierre qui est seul avec Jésus, alors que les autres sont en groupe à quelques mètres en arrière.

« Nous revenons sur le chemin de la rive et nous allons vers Sicaminon. »

« Oui ?! Je croyais que nous allions à Capharnaüm... »

« Il ne faut pas, Simon de Jonas. Il ne faut pas. Des nouvelles de la femme et de l'enfant, tu en as eues. Et pour Judas... il sera plus simple d'aller à sa rencontre. »
« Très bien, Seigneur. Il ne prend pas la route intérieure, du fleuve et du lac ? C’est la plus courte et la plus abritée... »

« Mais lui ne la suivra pas. Rappelle-toi qu'il doit surveiller les disciples, et eux sont éparpillés du côté du couchant en cette saison, si froide de nouveau par ailleurs. »

« C'est bien, c'est bien. Si tu le dis... Quant à moi, il me suffit de rester avec Toi et de te voir moins triste. Et... je ne suis pas pressé de trouver Judas de Simon. Si seulement nous ne le rencontrions pas !... Nous étions si bien entre nous !... »

« Simon ! Simon ! C'est cela ta charité fraternelle ? »

« Seigneur... c'est ma vérité » dit franchement Pierre. Et il le dit avec une telle impétuosité et une telle expression que Jésus doit se retenir pour ne pas rire. Mais comment peut-on réprimander sévèrement un homme aussi franc et aussi fidèle ?
Jésus préfère se taire en montrant un intérêt exagéré aux pentes qui sont à leur gauche, alors que la plaine s'ouvre toujours plus plate à droite. Derrière eux, en groupe, parlent les neuf autres, et Jean semble un bon pasteur avec l'agneau qu'il a sur ses épaules, peut-être un cadeau du pâtre Anna.

Après un moment, Pierre demande : « Et à Nazareth, on n'y va pas ? »

« Nous y irons certainement. Ma Mère aura grand plaisir d'être informée du voyage de Jean et de Sintica. »

« Et de te voir ! »

« Et de me voir. »

« L'auront-ils laissée tranquille, elle au moins ? »

« Nous le saurons »

« Mais pourquoi sont-ils si acharnés ? Il y en a tant comme Jean même en Judée, et pourtant... Bien plus, pour faire la nique à Rome, ils les protègent et les cachent... »

« Sois bien persuadé que ce n'est pas pour Jean qu'ils le font, mais parce que c'est un chef d'accusation contre Moi. »

« Mais ils ne les trouveront plus ! Tu as tout bien fait, Toi... Nous envoyer seuls... par mer... en barque pendant plusieurs milles, et ensuite, au-delà des frontières, sur un navire. ., Oh ! tout est bien ! J'espère que vraiment ils seront déçus. »

« Ils le seront. »

« Je suis curieux de voir Judas de Kériot, pour l'observer un peu, comme un ciel plein de vents et de signes, et voir si... »

« Mais, enfin !… »

« Tu as raison. C'est un clou là dedans » et il se frappe le front. Jésus, pour le distraire, appelle tous les autres et leur fait remarquer l'étrange destruction opérée par la grêle et le froid arrivé quand on pouvait penser que la saison en était passée pour cette année... Certains disent une chose, d'autres une autre, tous voulant y voir un signe de châtiment divin sur l'arrogante Palestine qui n'accueille pas le Seigneur. Et les plus savants citent des faits semblables, connus par des récits anciens, alors que les plus jeunes et les moins cultivés écoutent étonnés et attentifs.

Jésus secoue la tête. « C'est un effet de la lune et de vents lointains. Je vous l'ai déjà dit. Dans les pays hyperboréens il s'est pro- duit un phénomène dont des régions entières subissent les conséquences. »

« Mais pourquoi alors certains champs sont-ils beaux ? »

« La grêle fait ainsi. »

« Mais est-ce que ce ne serait pas un châtiment pour les plus mauvais ? »

« Ce serait possible, mais il n'en est pas ainsi. Malheur s'il en était ainsi... »

« Presque toute notre Patrie resterait aride et désolée, n'est-ce pas, Seigneur ? » dit André.

« Mais dans les prophéties, il est dit symboliquement qu'il arrivera du mal pour ceux qui n'accueilleront pas le Messie. Peuvent- ils mentir les Prophètes ? »

« Non, Barthélemy. Et ce qui est dit, arrivera. Mais le Très-Haut est si bon, infiniment bon, qu'Il veut, pour punir, beaucoup plus que ce qui arrive maintenant. Soyez bons vous aussi, sans toujours désirer des punitions pour ceux qui ont le cœur dur et l'intelligence revêche. Désirez pour eux la conversion, pas la punition. Jean, passe l'agneau à un compagnon, et viens regarder ta mer du haut de cette dune. Je viens Moi aussi »

En effet, ils sont sur une route très proche de la mer, séparée seulement de celle-ci par une large bande de dunes ondulées sur lesquelles croissent de maigres palmiers et des tamaris ébouriffés, des lentisques et autres plantes des terrains sablonneux.

Jésus y va avec Jean. Mais qui le quitte ? Personne. Et ils sont vite là-haut, à un beau soleil qui ne gêne pas, en face de la mer sereine et riante...

La ville de Ptolémaïs est très proche avec ses maisons blanches.

« Nous y entrons ? » demande Jude d'Alphée.

« Pas besoin. Nous nous arrêterons pour manger aux premières maisons. Je veux être ce soir à Sicaminon. Peut-être nous y trouverons Isaac. »

« Que de bien il fait, hein? Tu as entendu Abel et Jean et Joseph ? »

« Oui. Mais tous les disciples sont très actifs. J'en bénis mon Père, nuit et jour. Vous tous... Ma joie, ma paix, ma sécurité... » et il les regarde avec tant d'amour que les larmes en viennent aux yeux des dix...

Et c'est sur ce regard d'amour que prend fin la vision.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-021.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Palest13
Carte de la Palestine


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 22 Juin - 10:04

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"La rencontre avec Judas Iscariote et Thomas"

La vallée du Kison, bien que le soleil resplendisse dans un ciel serein, est froide, parcourue par un vent glacial qui vient, après avoir franchi les collines du nord, ruinant les tendres cultures qui frissonnent et se recroquevillent brûlées, destinées à mourir dans leur verdeur nouvelle.

« Mais est-ce que ce froid va durer encore longtemps ? » demande Mathieu qui s'enveloppe encore plus dans son manteau, duquel sort uniquement une partie de la figure, c'est-à-dire les yeux et le nez.

La voix étouffée par son manteau qu'il a lui aussi jusque sur la bouche, Barthélemy lui répond : « Peut-être le reste de la lune. »

« Nous voilà frais, alors ! Mais patience ! Heureusement qu'à Nazareth nous resterons dans des maisons hospitalières... Et pendant ce temps cela passera. »

« Oui, Mathieu. Mais pour moi, c'est déjà passé, voyant Jésus moins accablé. Ne te semble-t-il pas plus allègre ? » demande André.

« Il l’est. Mais moi. ..voilà, il me paraît impossible qu'il soit ainsi fané pour les choses que nous savons. N'y a-t-il eu vraiment rien de nouveau à votre connaissance ? » demande Philippe.

« Rien, absolument rien. Je te dis qu'aux frontières syro-phéniciennes il eut même beaucoup de Joie à cause des esprits croyants et il fit ces miracles dont nous t'avons parlé » assure Jacques d'Alphée.

« Il est beaucoup avec Simon de Jonas depuis quelques jours. Et Simon est très changé... Mais, vous êtes tous changés ! Je ne sais pas... Vous êtes plus... austères, voilà » dit Philippe.

« Mais ce n'est qu'une impression !:.. En réalité, nous sommes tels que nous étions. Certainement, de voir le Maître ainsi affligé pour tant de choses ne nous a pas fait plaisir, et aussi de voir comme ils sont acharnés contre Lui... Mais nous, nous le défendrons. Oh ! Ils ne Lui feront rien si nous sommes avec Lui. Hier soir je Lui ai dit, après avoir entendu ce que disait Hermas, qui est un homme sérieux et que l'on peut croire : "Tu ne dois plus rester seul. Désormais tu as des disciples qui, tu le vois, font et font très bien et dont le nombre ne cesse d'augmenter. Nous resterons donc avec Toi. Je te dis que tu ne feras pas tout. Il est temps de te soulager, mon Frère. Mais Toi, tu resteras avec nous, parmi nous, comme Moïse sur la montagne, et nous nous battrons pour Toi, prêts à l'occasion à te défendre même matériellement. Ce qui est arrivé à Jean Baptiste ne doit pas t'arriver". Car enfin, si les disciples du Baptiste n'avaient pas été réduits à deux ou trois, incapables de le défendre, il n'aurait pas été pris. Nous sommes douze au fond, et je veux le persuader d'unir, de garder près de Lui, au moins quelques-uns des disciples les plus fidèles et les plus énergiques. Ceux qui étaient avec Jean à Machéronte, par exemple. Créatures fidèles et courageuses : Jean, Mathias et même Joseph. Vous savez que ce jeune promet beaucoup ? » dit le Thaddée.

« Oui. Isaac est un ange mais sa force est toute spirituelle. Mais Joseph est fort, même physiquement. Il a le même âge que nous. »

« Et il apprend facilement. Tu as entendu ce qu'a dit Hermas ? "S'il avait étudié, il serait un rabbi en plus d'être un juste" Et Hermas sait ce qu'il dit. »

« Moi, cependant... je garderais aussi tout près Etienne et Hermas et le prêtre Jean, a cause de leur connaissance de la Loi et du Temple. Savez-vous ce qu'est leur présence en face des scribes et des pharisiens ? Un contrôle, un frein... Et pour les gens qui doutent, c'est une affirmation : "Voyez qu'il y a aussi les meilleurs d'Israël autour du Rabbi, comme élèves et comme serviteurs ?" » dit Jacques d'Alphée.

« Tu as raison. Disons-le au Maître. Vous avez entendu ce qu'il a dit hier : "Vous devez obéir, mais vous avez aussi l'obligation de m'ouvrir votre âme et de me dire ce qui vous paraît juste, pour vous habituer à savoir diriger dans l'avenir. Et Moi, si je vois que votre parole est juste, j'accepterai vos pensées" » dit le Zélote.

« Peut-être qu'il le fait aussi pour montrer qu'il nous aime, attendu que nous sommes tous plus ou moins convaincus d'être la cause de sa souffrance » observe Barthélemy.
« Ou bien il est réellement fatigué de devoir penser à tout et d'être seul à prendre des décisions et des responsabilités. Peut-être aussi reconnaît-il que sa sainteté parfaite est… je dirais presque une imperfection par rapport à ceux qu'il a en face de Lui : le monde qui n'est pas saint. Nous ne sommes pas des saints parfaits. A peine un peu moins fourbes que les autres... et par conséquent plus capables de répondre à ceux qui sont presque comme nous » dit Simon le Zélote.

« Et de les connaître, dois-tu dire ! » surenchérit Mathieu.

« Oh ! pour cela, je suis certain qu'il les connaît Lui aussi, et même il les connaît mieux que nous, car Lui lit dans les cœurs » dit Jacques de Zébédée.

« Et alors, pourquoi parfois agit-il comme il le fait, en s'exposant à des ennuis et des dangers?» demande André désolé.

« Mais ! je ne sais que répondre » dit le Thaddée en haussant les épaules et les autres avouent la même chose.

Jean se tait et son frère le taquine : « Toi qui sais toujours tout de Jésus - vous semblez parfois deux amoureux - il ne t'a jamais dit pourquoi il agit ainsi ? »

« Si. Je le Lui ai demandé encore récemment. Il m'a toujours répondu : "Parce que je dois le faire. Je dois agir comme si le monde était tout entier composé de créatures ignorantes mais bonnes. A tous je donne la même doctrine et ainsi se séparent les fils de la Vérité et ceux du Mensonge". Il m'a dit aussi : "Tu vois, Jean ? C'est comme un premier jugement, pas universel, collectif, mais particulier. C'est sur la base de leurs actes de foi, de charité, de justice, que les agneaux seront séparés des boucs. Et cela durera encore après, quand je ne serai plus là, mais qu'il y aura mon Eglise à travers les siècles jusqu'à la fin du monde. Le premier jugement des masses humaines s'accomplira dans le monde, là où les hommes agissent librement, ayant devant eux le Bien et le Mal, la Vérité et le Mensonge. Ainsi en fut-il au Paradis Terrestre, où le premier jugement fut prononcé devant l'arbre du Bien et du Mal, violé par ceux qui avaient désobéi à Dieu. Puis, quand viendra la mort des particuliers, sera ratifié le jugement déjà écrit dans le livre des actions humaines par un Esprit qui n'a pas de lacunes. En dernier lieu viendra le Grand Jugement, le Terrible et alors, de nouveau, les hommes seront jugés en masse. Depuis Adam, jusqu'au dernier homme. Jugés d'après ce qu'ils auront voulu pour eux sur la terre, librement. Maintenant, si je mettais à part ceux qui méritent la Parole de Dieu, le Miracle, l'Amour, et d'un autre côté ceux qui ne le méritent pas - et je pourrais le faire par droit divin et par puissance divine - ceux qui seraient exclus, fussent-ils des Satans, crieraient bien fort, le jour de leur jugement particulier : "Le coupable c'est ton Verbe qui n'a pas voulu nous enseigner". Mais cela, ils ne pourront pas le dire… Ou plutôt ils le diront en mentant une fois de plus. Et ils seront par conséquent jugés". »

« Alors, ne pas accueillir la doctrine, c'est être réprouvé ? » demande Mathieu.

« Cela, je ne le sais pas, si tous ceux qui n'auront pas cru seront réellement réprouvés. Si vous vous souvenez, en parlant à Sintica, il a fait comprendre que ceux qui agissent avec honnêteté pendant leur vie ne sont pas réprouvés, même s'ils croient à d'autres religions. Mais nous pouvons le Lui demander. Certainement Israël, qui a entendu parler du Messie et qui maintenant y croit partiellement ou mal, ou le repousse, sera sévèrement jugé. »

« Il parle beaucoup avec toi le Maître, et tu sais beaucoup de choses que nous ne savons pas » observe son frère Jacques.

« C'est votre faute. Moi, je l'interroge avec simplicité. Parfois je Lui demande des choses qui doivent Lui faire apparaître son Jean comme un grand sot. Mais il ne m'importe pas de paraître tel. Il me suffit de connaître sa pensée, et de l'avoir en moi, pour la faire mienne. Vous, vous aussi devriez agir ainsi. Mais vous avez toujours peur ! Et de quoi ? D'être ignorants ? D'être superficiels ? D'être des têtes dures ? Vous devriez avoir peur seulement de n'être pas encore préparés quand Lui s'en ira. Il le dit toujours... et je me le dis toujours, pour me préparer à la séparation... Mais je sens que ce sera toujours une grande douleur... »

« Ne m'y fais pas penser ! » s'écrie André et les autres lui font écho en soupirant.

« Mais quand cela arrivera-t-il ? Il dit toujours : "Bientôt". Mais cela peut être dans un mois, comme dans des années. Il est si jeune et le temps est si rapide... Qu'as-tu, frère ? Tu deviens tout pâle... » demande le Thaddée à Jacques.

« Rien ! Rien ! Je réfléchissais... » se hâte de dire Jacques d'Alphée en baissant la tête.
Et le Thaddée se penche pour bien le voir... « Mais tu as les larmes aux yeux ! Qu’as- tu ? »

« Mais rien de plus que ce que vous avez, vous... Je pensais à quand nous serons seuls. »

« Mais qu'a Simon de Jonas pour courir, en criant comme une mouette en un jour de tempête ? » demande Jacques de Zébédée et il montre Pierre qui vient de quitter Jésus et qui court en disant des paroles que le vent empêche d'entendre.

Ils accélèrent leur marche et voient que Pierre a pris un sentier qui vient de la ville de Sephoris, désormais proche (ainsi disent les disciples qui se demandent s'il va à Sephoris sur l'ordre de Jésus et par ce raccourci). Mais ensuite, en regardant bien, ils voient que les deux seuls voyageurs qui viennent de la ville vers la grand-route ce sont Thomas et Judas.

« Tiens ! Ici ? Vraiment ici ? Oh ! qu'est-ce qu'ils y font ? De Nazareth, tout au plus ils devaient aller à Cana, et puis à Tibériade... » se demandent plusieurs.

« Peut-être ils venaient à la recherche des disciples. C'était leur mission » dit prudemment le Zélote qui sent les soupçons lever sa tête de serpent qui s'éveille dans le cœur de plusieurs.

« Hâtons le pas. Jésus est seul et il semble nous attendre… » conseille Mathieu.
Ils vont et arrivent à Jésus en même temps que Pierre, Judas et Thomas. Jésus est très pâle, au point que Jean Lui demande: « Te sens-tu mal ? » Mais Jésus lui sourit et fait un signe de dénégation pendant qu'il salue les deux qui sont revenus après une si longue absence.

Il embrasse d'abord Thomas, dont la mine est florissante et allègre comme toujours. Mais pourtant il devient sérieux en voyant le Maître si visiblement changé et il Lui demande avec empressement : « As-tu été malade ? »

« Non, Thomas, nullement. Et toi, tu as été bien, heureux ? »

« Moi, oui, Maître, toujours bien et toujours heureux. Il ne me manquait que Toi pour rendre mon cœur bienheureux. Mon père et ma mère te sont reconnaissants de m'avoir envoyé pour quelque temps. Mon père était un peu malade et alors c'est moi qui ai travaillé. Je suis allé chez ma sœur jumelle et j'ai fait la connaissance de mon neveu. Je lui fait donner le nom que tu m'avais indiqué. Puis Judas est venu, et il m'a fait aller comme une tourterelle à la saison des amours, en haut, en bas, où il y avait des disciples. Lui l'avait déjà fait pour son compte, et pas rien qu'un peu. Mais main- tenant il va te parler lui, car il a travaillé comme dix et il mérite que tu l'écoutes. »

Jésus le laisse aller et c'est le tour de Judas qui a attendu patiemment et qui s'avance avec décision, l'air dégagé, triomphant. Jésus le transperce de son regard de saphir, mais il l'embrasse et reçoit son baiser comme pour Thomas. Et les paroles qui suivent sont affectueuses : « Et ta mère, Judas, elle a été heureuse de t'avoir ? Elle se porte bien cette sainte femme ? »

« Oui, Maître, et elle te bénit de lui avoir envoyé son Judas. Elle voulait t'envoyer des cadeaux. Mais comment aurais-je pu les apporter alors que j'aillais çà et là par monts et par vaux ? Tu peux être tranquille, Maître... Tous les groupes de disciples que j'ai visités travaillent saintement. L'idée se répand toujours plus. J'ai voulu contrôler personnellement ses répercussions sur les plus puissants, les scribes et les pharisiens. J'en connaissais beaucoup et je viens d'en connaître d'autres par amour pour Toi. J'ai approché des sadducéens, des hérodiens... Oh ! je t'assure que ma dignité en a été bien rabaissée !... Mais pour ton amour je ferai cela et autre chose ! J'ai essuyé des rebuffades dédaigneuses et des anathèmes. Mais j'ai réussi à éveiller des sympathies chez certains qui étaient prévenus contre Toi. Je ne veux pas tes louanges. Il me suffit d'avoir fait mon devoir, et je remercie l'Éternel de m'avoir toujours aidé. J'ai dû employer le miracle dans certains cas, et j'en ai eu de la peine parce qu'ils méritaient la foudre plutôt que la bénédiction. Mais tu dit d'aimer et d'être patient... Je l'ai été pour l'honneur et pour la gloire de Dieu et pour ta joie. J'espère que beaucoup d'obstacles seront abattus pour toujours, d'autant plus que j'ai garanti sur mon honneur qu'il n'y avait plus, auprès de Toi, ces deux qui donnaient tant d'ombre. Ensuite il m'était venu un scrupule d'avoir affirmé ce que je ne savais pas avec certitude. Et alors j'ai voulu vérifier pour pouvoir y parer, pour ne pas être pris en délit de mensonge, chose qui m'aurait fait suspecter pour toujours par ceux qui doivent être convertis... Pense ! J'ai approché même Anna et Caïphe !... Oh ! ils ont voulu m'incendier de reproches... Mais j'ai été si humble, si persuasif, qu'ils ont fini par me dire : "Eh bien, si les choses sont vraiment ainsi... Nous, nous les connaissions différentes. Les directeurs du Sanhédrin, qui pouvaient les connaître, nous avaient rapporté le contraire et..."»

« Tu ne voudrais pas dire que Joseph et Nicodème ont été des menteurs » interrompt le Zélote qui s'est contenu jusque là mais pas davantage, et que l'effort qu'il a fait a rendu livide.

« Et qui dit cela ? Au contraire ! Joseph m'a vu quand je sortais de chez Anna et il m'a dit : "Pourquoi es-tu ainsi troublé ?" Je lui ai tout raconté et comment, en suivant son conseil et celui de Nicodème, Toi Maître, avais éloigné le galérien et la grecque. Parce que tu les as éloignés, n'est-ce pas ? » dit Judas en regardant fixement Jésus de ses yeux de jais, brillants au point d'en être phosphorescents. Il semble vouloir le transpercer par son regard pour lire ce que Jésus a fait.

Jésus, qui l'a toujours en face de Lui, très proche, dit calmement : « Je te prie de continuer ton récit qui m'intéresse beaucoup. C'est un rapport exact qui peut beaucoup servir. »

« Ah ! je disais donc qu'Anna et Caïphe ont changé d'opinion. Cela est beaucoup pour nous. N'est-ce pas ? Et puis !… Oh ! maintenant je vais vous faire rire ! Mais vous savez que les rabbis m'ont pris au milieu d'eux et m'ont fait subir un autre examen, comme si j'étais un enfant qui arrive à sa majorité ? Et quel examen ! Bien. Je les ai convaincus et ils m'ont laissé aller. Alors m'est venu le soupçon et la peur d'avoir dit une chose qui, n'était pas vraie. Et j'ai pensé a prendre Thomas et à aller de nouveau où il y avait des disciples, ou bien là où je pouvais présumer que s'étaient réfugiés Jean et la grecque. Je suis allé chez Lazare, chez Manaën, au palais de Chouza, chez Elise de Béthsur, à Béther dans les jardins de Jeanne, au Gethsémani, dans la maisonnette de Salomon au-delà du Jourdain, à "La Belle Eau", chez Nicodème, chez Joseph... »

« Mais tu ne l'avais pas vu ? »

« Si. Et il m'avait assuré qu'il n'avait jamais plus vu ces deux. Mais tu sais... je voulais être sûr... Bref : j'ai visité tous les endroits où je pouvais soupçonner qu'ils se trouvent... Et ne crois pas que j'ai souffert de ne pas le trouver. Tu me ferais tort. Toutes les fois - et Thomas peut le confirmer - toutes les fois que je suis sorti d'un endroit sans l'avoir trouvé, et même sans avoir eu aucun indice de sa présence, j'ai dit : "Louange soit au Seigneur !" et je disais : "O Eternel, fais que je ne le trouve jamais plus !" Vraiment ! Le soupir de mon âme... Le dernier endroit fut Esdrelon... Ah ! à propos ! Ismaël ben Fabi, qui est dans son palais dans les campagnes de Mageddo, désire t'avoir comme hôte... Mais, à ta place, je n’irais pas... »

« Pourquoi ? J'y irai sans faute. Moi aussi, je désire le voir. Et même, nous allons nous y rendre tout de suite. Au lieu d'aller à Sephoris, nous allons nous rendre à Esdrelon, et puis à Mageddo après-demain qui est la veille du sabbat, et de là à la maison d'Ismaël. »

« Mais non, Seigneur ! Pourquoi ? Crois-tu qu'il t'aime ? »

« Mais si tu l'as approché et changé en ma faveur, pourquoi ne veux-tu pas que j'y aille ? »

« Je ne l'ai pas approché... Il était dans les champs et il m'a reconnu. Mais moi - n'est-ce pas, Thomas ? - je voulais fuir quand je l'ai vu. Je n'ai pas pu parce qu'il m'a appelé par mon nom. Moi... Moi, je ne puis que te conseiller de ne jamais plus aller chez aucun pharisien, ou scribe, ou gens de même acabit. Ce n'est pas utile pour Toi. Restons entre nous, seuls, avec le peuple, et c'est tout. Même Lazare, Nicodème, Joseph... ce sera un sacrifice... Mais il vaut mieux le faire pour ne pas créer de jalousies, de rancœurs, et prêter le flanc aux critiques... A table, on parle... et eux travaillent très sournoisement sur tes paroles. Mais revenons à Jean. ..Maintenant j'allais à Sicaminon, bien qu'Isaac, que j'ai trouvé aux confins de la Samarie, m'ait juré de ne plus l'avoir vu depuis octobre. »

« Et Isaac a juré la vérité. Mais ce que tu me conseilles, à propos des relations avec les scribes et les pharisiens, est en opposition avec ce que tu m'as dit auparavant. Tu m'as défendu... C'est ce que tu as fait, n'est-ce pas ? Tu as dit : "J'ai abattu beaucoup de préventions sur Toi". C'est ce que tu as dit, n'est-ce pas ? »

« Oui, Maître. »

« Et alors pourquoi ne puis-je pas achever Moi-même de me défendre en personne ? Nous irons donc chez Ismaël, et toi, maintenant, retourne en arrière et va le prévenir. Avec toi vont venir André, Simon le Zélote et Barthélemy. Nous irons chez des paysans nous reposer. En ce qui concerne Sicaminon, nous en venons et nous y étions à onze. Nous t'affirmons que Jean n'y est pas. Et il n'est pas non plus à Capharnaüm ou à Bethsaïda, à Tibériade, Magdala, Nazareth, Corozaïn, Bethléem de Galilée, et ainsi de suite pour toutes les étapes que peut-être tu avais l'intention de faire pour... te rassurer toi-même sur la présence de Jean avec les disciples ou dans des maisons amies. »

Jésus parle calmement, avec naturel... Mais pourtant il doit y avoir en Lui quelque chose qui trouble Judas, car pendant un instant il change de couleur. Jésus l'embrasse comme pour lui donner un baiser... Et pendant qu'il le tient ainsi, joue contre joue, il lui murmure doucement : « Malheureux ! Qu'as-tu fait de ton âme ? »

« Maître... je... »

« Va ! Tu sens l'enfer plus que Satan lui-même ! Tais-toi !... Et repens-toi, si tu peux. »

Judas... moi je me serais échappée à toutes jambes. Mais lui ! Effronté, dit à haute voix : « Merci, Maître. Mais, je t'en prie, avant que je ne m'en aille, deux mots, en secret. »

Tous s'écartent de plusieurs mètres.

« Pourquoi, Seigneur, m'as-tu dit ces paroles ! Tu m'as fait souffrir... »

« Parce que c'est la vérité. Celui qui a des relations avec Satan prend l'odeur de Satan."

« Ah ! à cause de la nécromancie ? Oh ! quelle peur tu m'as faite ! Une plaisanterie ! Rien de plus qu'une plaisanterie d'enfant curieux. Et cela m'a servi pour approcher des sadducéens et en perdre le désir. Tu vois donc que tu peux m'absoudre en tout paix. Ce sont des choses inutiles quand on a ton pouvoir. Tu avais raison. Allons, Maître ! ma faute est si légère !... Grande est ta sagesse, mais qui t'a dit cela ? »

Jésus le regarde sévèrement et ne lui répond pas.

« Mais vraiment as-tu vu dans mon cœur le péché ? » demande Judas un peu effrayé.

« Et tu m'as répugné. Va ! Et n'ajoute pas un mot. » Et Il lui tourne le dos en revenant vers les disciples auxquels il donne l'ordre de changer de direction. Il congédie d'abord Barthélemy, Simon et André, qui rejoignent Judas, et qui partent rapidement, alors que ceux qui restent s'en vont lentement ignorant la vérité connue de Jésus seul. Tellement ignorants qu'ils félicitent Judas pour son activité et son savoir-faire. Et l'honnête Pierre s'accuse sincèrement du jugement téméraire qu'il avait dans le cœur envers son condisciple...

Jésus sourit, d'un sourire doux, un peu las, comme s'il pensait à autre chose et comme s'il entendait à peine le bavardage de ses compagnons qui des choses ne savent que ce que leur permet de savoir leur humanité.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-022.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Judas_12
Judas dit l' Iscariote

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Thomas13
Thomas l' Apotre


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 23 Juin - 7:21

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Ismaël Ben Fabi"

Je vois Jésus qui marche rapidement sur une grand-route que le vent froid d'un matin d'hiver balaie et durcit. Les champs, des deux côtés de la route, présentent à peine un timide duvet de moissons qui viennent de percer, un voile fin de verdure qui annonce la promesse du futur pain, mais une promesse vraiment à peine perceptible. Il y a encore, à l'ombre, des sillons dépourvus de cette verdure naissante et bénie, et seuls les sillons qui se trouvent dans les endroits plus ensoleillés ont cette verdure si légère et pourtant déjà joyeuse puisqu'elle parle du printemps qui arrive. Les arbres à fruits sont encore dépouillés sans un bourgeon qui se gonfle sur leurs branches obscures. Seuls les oliviers ont leur couleur éternelle gris-vert, aussi triste sous le soleil d'août que dans la faible clarté de cette matinée d'hiver. Et avec eux montrent leur couleur verte, un vert pâteux de céramiques à peine teintées, les feuilles grasses des cactées.

Jésus chemine, comme souvent, à deux ou trois pas en avant de ses disciples. Ils sont tous bien enveloppés dans leurs manteaux de laine.

À un certain moment, Jésus s'arrête et se retourne pour interpeller ses disciples: "Connaissez-vous le chemin ?"

"C'est le chemin, mais ensuite où se trouve la maison, nous ne le savons pas, car elle est à l'intérieur des terres... Peut-être là où se trouve ce bosquet d'oliviers..."

"Non. Elle doit être là-bas au fond, au contraire, où se trouvent ces gros arbres dépouillés..."

"Il devrait y avoir une route pour les chars..."

En somme, ils ne savent rien de précis. On ne voit personne sur la route ou dans les champs. Ils avancent au hasard, en cherchant leur route.

Ils trouvent une petite maisonnette de pauvres avec deux ou trois petits champs autour. Une fillette est en train de tirer de l'eau à un puits.

"Paix à toi, fillette" dit Jésus en s'arrêtant à la limite de la haie qui a un passage pour la circulation.

"Paix à toi. Que veux-tu ?"

"Un renseignement. Où se trouve la maison d'Ismaël le pharisien ?"

"Tu es égaré, Seigneur. Il te faut revenir au carrefour et prendre celle qui va vers le couchant du soleil. Mais il faut marcher beaucoup, beaucoup, car tu dois retourner là, au carrefour, et puis marcher, marcher. As-tu mangé ? Il fait froid, et avec l'estomac vide, on le sent davantage. Entre, si tu veux. Nous sommes pauvres. Mais Toi aussi tu n'es pas riche. Tu peux t'en arranger. Viens." Et d’une voix perçante, elle appelle : "Maman !"

S'amène sur le seuil une femme d'environ trente-cinq, quarante ans. Son visage est honnête mais un peu triste. Dans ses bras elle a un enfant d'environ trois ans, à peine vêtu.

"Entre. Le feu est allumé. Je te donnerai du lait et du pain."

"Je ne suis pas seul, j'ai ces amis."

"Qu'ils entrent tous et la bénédiction de Dieu avec les pèlerins que je loge."

Ils entrent dans une cuisine basse et sombre qu'égaie un feu pétillant. Ils s'assoient çà et là sur des coffres bruts.

"Maintenant, je vais préparer... C'est le matin... Je n'ai encore rien mis en ordre... Excusez-moi."

"Tu es seule ?" C'est Jésus qui parle.

"J'ai un mari et des enfants. Sept. Les deux plus grands sont encore au marché de Naïm. Ils doivent y aller parce que mon mari est malade. Une grande douleur !... Les fillettes m'aident. Celui-ci est le plus petit, mais j'en ai encore un autre à peine plus grand."

Le petit, maintenant vêtu de sa tunique, accourt pieds nus vers Jésus et le regarde avec curiosité. Jésus lui sourit. L'amitié se fait. "Qui es-tu ?" demande l'enfant avec confiance.

"Je suis Jésus."

La femme se retourne pour le regarder attentivement. Elle est restée avec un pain dans les mains, entre le foyer et la table. Elle ouvre la bouche pour parler, mais ensuite elle se tait.

L'enfant continue : "Où vas-tu ?"

"Sur les chemins du monde."

"Pour quoi faire ?"

"Pour bénir les enfants qui sont bons et leurs maisons où l'on est fidèle à la Loi."

La femme se retourne pour faire un geste, puis elle fait un signe à Judas Iscariote qui est le plus près d'elle. Lui se penche vers la femme qui demande : "Qui est ton ami ?"
Et Judas, hautain, (il semble que le Messie soit tel grâce à son mérite et à sa bonté): "C'est le Rabbi de Galilée : Jésus de Nazareth. Tu ne le sais pas, femme ?"

"La Galilée n'est pas à notre portée et moi, j'ai tant de douleurs ! … Mais... pourrais-je le lui dire."

"Tu le peux" dit avec hauteur Judas. Mais il semble un gros bonnet qui accorde une audience...

Jésus continue de parler avec l'enfant qui Lui demande s'il a Lui aussi des enfants.
Pendant que la fillette déjà vue et une autre un peu plus grande apportent le lait et la vaisselle, la femme va près de Jésus. Elle reste un peu hésitante, puis elle pousse un cri étouffé : "Jésus, aie pitié de mon mari !"

Jésus se lève. Il la domine de sa grande taille, mais il la regarde avec tant de bonté qu'elle s'enhardit. "Que veux-tu que je fasse ?"

"Il est très malade, gonflé comme une outre, il ne peut se baisser pour travailler. Il ne trouve pas de repos, car il étouffe et s'agite... Et nous avons des enfants encore petits..."

"Tu veux que je le guérisse ? Mais pourquoi le veux-tu de Moi ?"

"Parce que c'est Toi. Je ne te connaissais pas, mais j'ai entendu parler de Toi. Le sort t'a conduit chez moi après que par trois fois je t'ai cherché à Naïm et à Cana. Deux fois, il y avait aussi mon mari. Il te cherchait, malgré la souffrance qu'il éprouvait à aller en char... Maintenant aussi il est parti avec son frère... On nous avait rapporté que le Rabbi, ayant quitté Tibériade, allait à Césarée de Philippe. Il y est allé pour t'attendre..."

"Je ne suis pas allé à Césarée. Je vais chez le pharisien Ismaël, et puis j'irai vers le Jourdain..."

"Toi, qui es bon, chez Ismaël ?"

"Oui. Pourquoi ?»

"Parce que... parce que... Seigneur, je sais que tu dis de ne pas juger, de pardonner et de s'aimer. Je ne t'ai jamais vu, mais j'ai cherché à savoir de Toi, le plus que je pouvais, et j'ai prié l'Éternel de pouvoir t'entendre au moins une fois. Je ne veux pas faire une chose qui te déplaise... Mais comment on peut ne pas juger Ismaël et l'aimer ? Moi, je n'ai rien de commun avec lui et je n'ai donc rien à lui pardonner. Les insolences, qu'il nous jette à la figure quand il rencontre notre pauvreté sur son chemin, nous les secouons avec la même patience que nous secouons la boue ou la poussière qu'il projette sur nous en passant rapidement avec son bige. Mais l'aimer et ne pas le juger, c'est trop difficile... Il est tellement méchant !"

"Il est tellement méchant ? Avec qui ?"

"Avec tout le monde. Il opprime ses serviteurs, il prête avec usure, et il a des exigences cruelles. Il n'aime que lui-même. Il est le plus cruel de la région. Il ne mérite rien, Seigneur."

"Je le sais. Tu dis vrai."

"Et tu vas chez lui ?"

"Il m'a invité."

"Méfie-toi, Seigneur. il ne l'aura pas fait par amour. Il ne peut t'aimer. Et Toi... tu ne peux l'aimer."

"Moi, j'aime même les pécheurs, femme. Je suis venu pour sauver celui qui est perdu..."

"Mais lui, tu ne le sauveras pas. Oh ! pardon d'avoir jugé ! Toi, tu sais... Tout est bien de ce que tu fais ! Pardonne à ma sotte langue et ne me punis pas."

"Je ne te punis pas, mais ne le fais plus. Aime même les méchants, non pas pour leur méchanceté, mais parce que c'est par l'amour qu'on leur obtient la miséricorde qui les convertit. Tu es bonne et désireuse de l'être encore davantage, Tu aimes la Vérité, et la Vérité qui te parle te dit qu'Elle t'aime, car selon la Loi, tu as de la pitié pour l'hôte et le pèlerin et c'est ainsi que tu as élevé tes enfants. Dieu sera ta récompense. Je dois aller chez Ismaël qui m'a invité pour me présenter à ses nombreux amis qui veulent me connaître. Je ne puis attendre ton mari qui, sache-le, est sur le chemin du retour. Mais dis-lui de souffrir encore un peu et de venir tout de suite chez Ismaël. Viens toi aussi. Je le guérirai."

«Oh ! Seigneur !..." la femme est à genoux aux pieds de Jésus et le regarde riant et pleurant. Puis elle dit : "Mais c'est le sabbat, aujourd’hui !…"

"Je le sais. J'ai besoin que ce soit le sabbat pour dire quelque chose à ce propos à Ismaël. Tout ce que je fais, je le fais dans un but clair et exempt d'erreur. Sachez-le tous, même vous, mes amis qui avez peur et voudriez que je conforme ma conduite aux convenances humaines pour ne pas en subir de dommage. C'est l'amour qui vous guide, je le sais. Mais vous devez savoir aimer mieux celui que vous aimez, en ne faisant jamais passer l'intérêt divin après l'intérêt de celui que vous aimez. Femme, je pars et je t'attends. Qu'il y ait une paix perpétuelle dans cette maison où on aime Dieu et sa Loi, où on respecte le mariage et où on élève saintement les enfants, où on aime le prochain et où on cherche la Vérité. Adieu."

Jésus met la main sur la tête de la femme et des deux fillettes, puis il se penche pour embrasser les enfants plus petits, et il sort.

Maintenant un faible soleil d'hiver tempère la fraîcheur de l'air. Un garçon d'environ quinze ans attend avec un char rustique en très mauvais état.

"Je n'ai que cela, Seigneur. Mais tu auras plus vite fait et plus commodément."

"Non, femme. Garde frais le cheval pour venir chez Ismaël. Montre-moi seulement la route la plus courte."

Le garçon se met à côté de Lui et, à travers champs et prés, ils vont vers une ondulation de terrain au-delà de laquelle il y a une vaste cuvette de quelques hectares bien cultivée, au milieu de laquelle se trouve une belle maison, large et basse, entourée d'un jardin bien cultivé.

"Voici la maison, Seigneur" dit le garçon. "Si tu n'as plus besoin de moi, je vais rentrer à la maison pour aider la mère."

"Va et sois toujours un bon fils. Dieu est avec toi."

Jésus entre dans la somptueuse maison de campagne d'Ismaël. Des serviteurs, en grand nombre, accourent à la rencontre de l'Hôte, certainement attendu. D'autres vont prévenir le maître qui sort à la rencontre de Jésus en Lui faisant de profondes inclinations.

"Sois le bienvenu, Maître, dans ma maison !"

"Paix à toi, Ismaël Ben Fabi. Tu m'as désiré. Je viens. Pourquoi m'as-tu invité ?"

"Pour avoir l'honneur de t'avoir et te présenter à mes amis. Je veux qu'ils soient aussi les tiens, comme je veux que tu sois pour moi un ami."

"Je suis ami de tout le monde, Ismaël."

"Je le sais. Mais, tu sais ! Il est bien d'avoir des amitiés en haut lieu. La mienne et celle de mes amis sont telles. Toi, pardonne-moi de te le dire, tu négliges trop ceux qui peuvent t'appuyer..."

"Et tu es de ceux-ci ? Pourquoi ?"

"Je suis de ceux-ci. Pourquoi ? Parce que je t'admire et que je veux que tu sois pour moi un ami."

"Ami ! Mais sais-tu, Ismaël, le sens que je donne à ce mot ? Pour beaucoup un ami cela veut dire une connaissance, pour d'autres un complice, pour d'autres un serviteur. Pour Moi cela veut dire : fidèle à la Parole du Père. Qui n'est pas cela ne peut être un ami pour Moi, ni Moi pour lui."

"Mais c'est justement parce que je veux être fidèle que je veux ton. amitié, Maître. Tu ne le crois pas ? Regarde : voici Éléazar qui arrive. Demande-lui comme Je t’ai défendu auprès des Anciens. Eléazar, je te salue. Viens, car le Rabbi veut te demander une chose."

Profondes salutations et réciproques coups d’œil investigateurs.

"Toi, Eléazar, dis ce que j'ai dit du Maître la dernière fois que nous nous sommes réunis."

"Oh ! un véritable éloge ! Une défense passionnée! Il m'est alors venu l'envie de t'entendre, tant Ismaël parlait de Toi, Maître, comme du Prophète le plus grand venu au peuple d'Israël. Je me souviens qu'il disait que personne n'avait une parole plus profonde que la tienne, n'exerçait une fascination plus grande, et que si tu sauras mettre en œuvre l'épée, comme tu sais parler, il n'y aura pas de roi plus grand que Toi en Israël."

"Mon Royaume !... Il n'est pas humain, ce Royaume, Eléazar."

"Mais le Roi d'Israël ?!"

"Que s'ouvrent vos esprit pour comprendre les paroles secrètes. Il viendra le Royaume du Roi des rois. Mais non pas selon les estimations humaines. Non pas pour ce qui périt, mais pour ce qui est éternel. On y arrive non par un chemin fleuri et triomphal, ni sur un tapis empourpré du sang ennemi, mais par le rude chemin du sacrifice et par la douce échelle du pardon et de l'amour. Ce sont les victoires contre nous-mêmes qui nous donneront ce Royaume. Et que Dieu veuille que le plus grand nombre d'israélites puissent me comprendre. Mais il n'en sera pas ainsi. Vous pensez ce qui n'est pas. Dans ma main, il y aura un sceptre et c'est le peuple d'Israël qui l'y aura mis, Royal et Éternel Aucun roi ne pourra l'enlever à ma Maison. Mais beaucoup en Israël ne pourront le voir sans frémir d'horreur, car il aura un nom qui sera atroce pour eux."
"Tu ne nous crois pas capables de te suivre ?"

"Si vous le vouliez, vous le pourriez. Mais vous ne le voulez pas. Pourquoi vous ne voulez pas ? Vous êtes âgés désormais. L'âge devrait vous donner compréhension et justice. Justice aussi pour vous-mêmes. Les jeunes... pourront se tromper et puis se repentir. Mais vous ! La mort est toujours proche pour les plus âgés. Eléazar, tu es moins enveloppé dans les théories que beaucoup de tes semblables. Ouvre ton cœur à la Lumière..."

Ismaël revient avec cinq autres pharisiens pompeux. "Venez donc dans la maison" dit le maître. Et, quittant l'atrium garni de sièges et de tapis, ils entrent dans une pièce où on leur apporte des amphores et des bassines pour les ablutions. Puis ils passent dans la salle à manger très richement préparée.

"Jésus à côté de moi, entre Eléazar et moi" commande le maître. Et Jésus, qui s'était tenu au fond de la salle près des disciples un peu intimidés et laissés de côté, doit s'asseoir à la place d'honneur. Le repas commence avec de nombreux plats de viandes et de poissons rôtis. Des vins et, me semble-t-il, des sirops, ou au moins des eaux miellées, passent et repassent.

Tous essaient de faire parler Jésus. L'un d'eux, un vieillard tout tremblotant, demande d'une voix éraillée de vieillard décrépit : "Maître, est-ce vrai ce qu'on dit, que tu as l'intention de modifier la Loi ?"

"Je ne changerai pas un iota à la Loi. Au contraire, (et Jésus appuie sur les mots) je suis justement venu pour la rendre de nouveau intègre comme quand elle fut donnée à Moïse.»

"Voudrais-tu dire qu'elle a été changée ?"

"Non, jamais. Uniquement qu'elle a subi le sort de toutes les choses élevées mises dans la main de l'homme."

"Que voudrais-tu dire ? Précise."

"Je veux dire que l'homme, par suite de l'ancien orgueil ou pour l'ancien foyer de la triple luxure, a voulu en retoucher les paroles droites et en a fait quelque chose qui opprime les fidèles alors que, pour ceux qui les ont retouchées, ce n'est qu'un amas de phrases... qu'on laisse à l'usage des autres."

"Mais, Maître ! Nos rabbins..."

"C'est une accusation !"

"Ne nous déçois pas dans notre désir de t'être utile !..."

"Hé ! Hé ! Ils ont raison de t'appeler révolté !"

"Silence ! Jésus est mon hôte. Qu'il parle en toute liberté."

"Nos rabbins, pour commencer, se sont ingéniés et ont peiné dans l'intention sainte de rendre plus facile l'application de la Loi. Dieu Lui-même a commencé cet enseignement quand aux paroles des dix commandements Il a ajouté des explications plus détaillées. Cela pour que l'homme n'eût pas l'excuse de ne pas avoir su comprendre l'Œuvre sainte donc celle des maîtres qui ont brisé en morceaux, pour les petits de Dieu, le pain donné par Dieu à l'esprit. Mais sainte quand elle poursuivait un but qui était droit. Il n'en fut pas toujours ainsi. Et maintenant moins que jamais. Mais pourquoi voulez-vous me le faire dire, vous qui vous offensez si je vous énumère les fautes des puissants !"

"Des fautes ! Des fautes ! Nous n'avons que des fautes, nous ?"

"Je voudrais que vous n'aviez que des mérites !»

"Mais nous ne les avons pas. Tu le penses et ton regard le dit. Jésus, ce n'est pas en critiquant que l'on acquiert l'amitié des puissants. Tu ne règneras pas. Tu n'en connais pas l'art."

"Je ne demande pas de régner suivant vos idées, et je ne mendie pas des amitiés. C'est l'amour que je veux, mais un amour honnête et saint. Un amour qui va de Moi à ceux que j'aime, et qui se manifeste en usant à l'égard des pauvres de ce dont je prêche l'usage: la miséricorde."

"Moi, depuis que je t'ai entendu, je ne prête plus à usure" dit l'un.
"Et Dieu t'en récompensera."

"Le Seigneur m'est témoin que je n'ai plus frappé mes serviteurs qui auraient mérité le fouet, quand on m'a eu dit une de tes paraboles" dit un autre.

"Et moi ? C'est plus de dix boisseaux d'orge que j'ai laissés dans les champs pour les pauvres !" dit encore un autre.

Les pharisiens se louent copieusement.

Ismaël n'a pas parlé. Jésus l'interpelle : "Et toi, Ismaël !"

"Oh ! moi ! J'ai toujours usé de miséricorde. Je n'ai qu'à continuer comme j'ai toujours fait."

"C'est bien pour toi ! S'il en est ainsi réellement, tu es l'homme qui ne connaît pas les remords."

"Oh ! certainement pas !"

Jésus le transperce de son œil de saphir. Eléazar touche le bras de Jésus : "Maître, écoute-moi. J'ai un cas spécial à te soumettre. J'ai acquis récemment une propriété d'un malheureux qui s'est ruiné pour une femme. Il me l'a vendue, mais sans me dire qu'il y avait une vieille servante, sa nourrice, maintenant aveugle et presque idiote. Le vendeur n'en veut pas. Moi... je n'en voudrais pas. Mais, la jeter à la rue.., Que ferais-tu, Maître ?"

«Toi, que ferais-tu si tu devais donner un conseil à un autre ?"

"Je dirais : "Garde-la. Tu ne te ruineras pas pour un pain"."

"Et pourquoi parlerais-tu ainsi ?"

"Mais !... parce que je pense que c'est ainsi que j'agirais et je voudrais qu'on agisse ainsi à mon égard..."

"Tu es très près de la Justice, Eléazar. Agis comme tu conseillerais de le faire et le Dieu de Jacob sera toujours avec toi."

"Merci, Maître."

Les autres bougonnent entre eux. "Qu'avez-vous à murmurer ?" demande Jésus. "N'ai-je pas parlé juste ? Et lui n'a-t-il pas parlé avec justice ? Ismaël, défends tes hôtes, toi qui as toujours agi avec miséricorde."

"Maître, tu parles bien, mais.,. si on agissait toujours ainsi !... On serait victime des autres."

"Et il vaut mieux, selon toi, que ce soient les autres qui soient nos victimes, n'est-ce pas ?"

"Je ne dis pas cela. Mais il y a des cas..."

"La Loi dit d'avoir miséricorde..."

"Oui, pour le frère pauvre, pour l'étranger, le pèlerin, la veuve et l'orphelin. Mais cette vieille, qui est tombée dans les bras d'Eléazar, n'est pas sa sœur, ni pèlerine, ni étrangère, ni orpheline ou veuve. Rien pour lui. Ni plus ni moins qu'un vieux tableau, oublié par le vrai maître dans la propriété vendue. Eléazar pourrait donc la chasser sans scrupules d'aucune sorte. Enfin la responsabilité de la mort de la vieille ne lui reviendrait pas, mais reviendrait à son vrai maître..."

"...qui ne peut plus la garder puisqu'il est pauvre lui aussi, et par conséquent lui aussi est exempt d'obligations. De sorte que si la petite vieille meurt de faim, c'est elle qui est coupable, n'est-ce pas ?"

"C'est cela, Maître. C'est le sort de ceux... qui ne servent plus. Les malades, les vieux, les incapables, sont condamnés à la misère, à la mendicité. Et la mort est ce qu'il y a de meilleur pour eux... C'est ainsi depuis que le monde est monde et il en sera toujours ainsi..."

"Jésus, aie pitié de moi !" Un cri de détresse entre par les fenêtres fermées, car la salle est fermée et avec les lampes allumées, peut-être à cause du froid.

"Qui m'appelle ?"

"Quelque importun. Je le ferai chasser. Ou quelque mendiant. Je lui ferai donner un pain."

"Jésus, je suis malade. Sauve-moi !"

"Je l'ai dit : un importun. Je punirai les serviteurs pour l'avoir fait passer." Et Ismaël se lève.

Mais Jésus, plus jeune d'au moins vingt ans et qui le dépasse du cou et de la tête, le fait se rasseoir en lui mettant la main sur l'épaule et en commandant : "Reste, Ismaël. Je veux voir celui qui me cherche. Faites-le entrer."

Il entre un homme aux cheveux encore noirs. Il peut avoir environ quarante ans. Mais il est enflé comme un tonneau et jaune comme un citron, avec les lèvres violettes entrouvertes et la bouche haletante. Il est accompagné par la femme de la première partie de la vision.

L'homme avance avec peine à cause de la maladie et de la crainte. Il voit qu'on le regarde d'un si mauvais œil ! Mais Jésus a quitté sa place et il est allé vers le malheureux en le prenant par la main et en l'amenant au milieu de la salle dans l'espace vide entre les tables disposées en fer à cheval. Exactement sous le lampadaire.
"Que veux-tu de Moi ?"

"Maître... je t'ai tant cherché... depuis si longtemps... Je ne veux rien que la santé... pour mes enfants et ma femme... Toi, tu peux tout... Vois à quoi je suis réduit..."
"Et tu crois que je puis te guérir ?"

"Si je le crois !... Tout pas m'est douloureux... toute secousse pénible... mais pourtant j'ai fait des milles pour te chercher... et puis avec le char je t'ai suivi aussi... mais je ne te rattrapais jamais… Si je le crois !... Je suis étonné de n'être pas encore guéri, depuis que ma main est dans la tienne, car tout en Toi est saint, ô Saint de Dieu."

Le pauvre souffle comme un phoque par l'effort qu'il fait pour tant parler. La femme regarde son mari et Jésus, et elle pleure.

Jésus les regarde et il sourit. Puis il se tourne et il demande : "Toi, vieux scribe, (il parle au vieux à la voix chevrotante qui a parlé le premier) réponds-moi : est-il permis de guérir pendant le sabbat ?"

"Pendant le sabbat il n'est permis de faire aucun travail."

"Même pas de sauver quelqu'un du désespoir ? Ce n'est pas un travail manuel."
"Le sabbat est consacré au Seigneur."

"Quelle œuvre plus digne d'un jour sacré que de faire qu’un fils de Dieu dise à son Père : "Je t'aime et te loue parce que Tu m'as guéri " ?!"

"Il doit le faire, même s'il est malheureux."

"Chanania, sais-tu qu'en ce moment ton bois le plus beau est en train de brûler, et que toute la pente de l'Hermon rougit de l'éclat des flammes ?"

Le vieil homme bondit comme si un aspic l'avait mordu : "Maître, tu dis la vérité ou bien est-ce une plaisanterie ?"

"Je dis la vérité. Je vois et je sais."

"Oh ! malheureux que je suis ! Mon bois le plus beau ! Des milliers de sicles [1] en cendre ! Malédiction ! Maudits soient les chiens qui m'y ont mis le feu ! Que leurs viscères brûlent comme mon bois !" Le petit vieux est désespéré.

"Ce n'est qu'un bois, Chanania, et tu te plains ! Pourquoi ne donnes-tu pas louange au Seigneur, dans ce malheur ? Lui ne perd pas du bois qui renaît, mais la vie et le pain de ses enfants, et il devrait donner la louange que toi tu ne donnes pas ? Donc scribe, il ne m'est pas permis de le guérir le jour du sabbat ?"

"Maudit sois-tu, lui et le sabbat ! J'ai bien autre chose à penser, moi..." et, bousculant Jésus qui lui avait mis une main sur le bras, il sort furieux et on l'entend brailler de sa voix chevrotante pour avoir son char.

"Et maintenant ?" demande Jésus en tournant son regard vers les autres. "Et maintenant vous, dites-moi: est-ce permis ou non ?"

Personne ne répond. Eléazar baisse la tête après avoir entrouvert les lèvres, que pourtant il referme, saisi par le froid qui a envahi la salle.

"Eh bien, Moi, je vais parler" dit Jésus. Et son aspect est imposant et sa voix est un tonnerre comme toujours quand il va opérer un miracle. "Je vais parler. Je parle. Je dis : homme, qu'il te soit fait selon ce que tu crois. Tu es guéri. Loue l'Eternel. Va en paix."

L'homme reste interdit. Peut-être pensait-il redevenir d'un coup agile comme autrefois. Et il lui semble qu'il n'est pas guéri. Mais qui sait ce qu'il ressent... il pousse un cri de joie, se jette aux pieds de Jésus et les baise.

"Va, va ! Sois toujours bon. Adieu !" L'homme sort suivi de la femme qui, jusqu'au dernier moment, se retourne pour saluer Jésus.

"Pourtant, Maître... Dans ma maison... Le jour du sabbat..."

"Tu n'approuves pas ! Je le sais. Et c'est pour cela que je suis venu. Ami, toi ? Non. Mon ennemi. Tu n'es pas sincère avec Moi, ni avec Dieu."

"Tu m'offenses, maintenant ?"

"Non, je dis la vérité. Tu as dit qu'Eléazar n'est pas tenu de secourir cette petite vieille parce qu'elle n'appartient pas à sa propriété. Mais toi, tu avais deux orphelins dans ta propriété. C'étaient les enfants de deux serviteurs fidèles qui sont morts au travail, l'un avec la faux en main, l'autre tuée par une fatigue excessive. Pour que tu la gardes, elle avait dû ajouter à son service celui de son mari. Tu disais : "J'ai fait un contrat pour deux travailleurs et, pour te garder, j'exige ton travail et celui du mort". Et elle te l'a donné, et elle est morte avec l'enfant qu'elle portait, car cette femme était mère, et elle n'a pas eue la pitié que l'on a pour une bête qui engendre. Où sont maintenant ces deux petits ?"

"Je ne sais pas... Ils sont disparus, un jour."

"Ne mens pas maintenant. Il suffit d'avoir été cruel. Il ne faut pas ajouter le mensonge pour rendre tes sabbats odieux à Dieu, même s'ils sont exempts d’œuvres serviles. Où sont ces petits ?"

"Je ne sais pas. Je ne sais plus, crois-le."

"Moi, je le sais. Je les ai trouvés un soir de novembre, froid, pluvieux, sombre. Je les ai trouvés affamés et tremblants, près d'une maison, comme deux petits chiens à la recherche d'une bouchée de pain... Maudits et chassés par un homme qui avait des entrailles de chien, un homme pire qu'un chien, car un chien aurait eu pitié de ces deux orphelins. Et toi et cet homme, vous n'avez pas eu pitié. Leurs parents ne te servaient plus, n'est-ce pas ? Ils étaient morts. Les morts ne peuvent que pleurer dans leurs tombeaux, en entendant les sanglots de leurs enfants malheureux dont les autres ne s'occupent pas. Cependant les morts portent à Dieu, par leur esprit, leurs pleurs et ceux de leurs enfants orphelins, et ils disent : "Seigneur, exerce Toi nos vengeances, puisque le monde opprime quand il ne peut plus exploiter". Les deux petits n'étaient pas encore en âge de te servir, n'est-ce pas ? Oui et non, car la petite pouvait servir pour glaner... Et tu les as chassés, en leur refusant même le peu de bien qui appartenait au père et à la mère. Ils pouvaient mourir de faim et de froid comme deux chiens sur un chemin. Ils pouvaient vivre en devenant l'un voleur l'autre une prostituée, car la faim porte au péché. Mais que t'importait ?

Il y a un moment, tu as cité la Loi à l'appui de tes théories. Et la Loi ne dit-elle pas alors : "Ne faites pas de tort à la veuve et à l'orphelin. Si vous leur faites du tort, leurs voix s'élèveront vers Moi, J'entendrai leurs cris et ma fureur s'enflammera et je vous exterminerai par l'épée, et vos femmes resteront veuves et vos enfants orphelins" ?

N'est-ce pas ce que dit la Loi ? Et alors, pour- quoi ne l'observes-tu pas ? Tu m'as défendu auprès des autres ? Et alors pourquoi ne prends-tu pas, en toi-même, la défense de ma Doctrine ? Tu veux être pour Moi un ami ? Et alors pourquoi fais-tu le contraire de ce que je dis ?

L'un de vous est en train de courir à perdre haleine, s'arrachant les cheveux à cause de la ruine de son bois. Et il ne se les arrache pas pour les ruines de son cœur ! Et toi, qu'attends-tu pour le faire ? Pourquoi voulez-vous vous croire parfaits, vous auxquels le sort a donné une haute situation ? Et si vous l'êtes en quelque chose, pourquoi ne cherchez-vous pas à l'être en tout ? Pourquoi me haïssez-vous parce que je découvre vos plaies ? Je suis le Médecin de votre esprit. Est-ce qu'un médecin peut guérir sans découvrir et nettoyer les plaies ? Mais ne savez-vous pas qu'un grand nombre, et cette femme qui est sortie est une de ceux-là, méritent la première place au banquet de Dieu en dépit de leur apparence mesquine ! Ce n'est pas l'extérieur, c'est le cœur et l'esprit qui ont de la valeur. Dieu vous voit, du haut de son trône, et Il vous juge. Combien Il en voit qui valent mieux que vous ! Par conséquent, écoutez.

Prenez toujours comme règle de conduite cela : quand on vous invite à un banquet de noces, choisissez toujours la dernière place . Double honneur vous en reviendra quand le maître vous dira : "Ami, avance". Honneur de mérite et honneur d'humilité. Alors que... O triste moment pour un orgueilleux d'avoir la honte de s'entendre dire : "Va là-bas, au fond, car il y a quelqu'un qui est plus que toi". Et faites la même chose dans le banquet secret de votre esprit pour les noces avec Dieu. Qui s'humilie sera exalté, et qui s'exalte sera humilié.

Ismaël, ne me hais pas parce que Moi je te soigne. Moi, je ne te hais pas. Je suis venu pour te guérir. Tu es plus malade que cet homme. Tu m'as invité pour te donner du lustre à toi-même et satisfaire tes amis. Souvent tu invites, mais par orgueil et pour ton plaisir. Ne le fais pas. N'invite pas les riches, les parents, les amis. Mais ouvre ta maison, ouvre ton cœur aux pauvres, aux mendiants, aux estropiés, aux boiteux, aux orphelins et aux veuves. Ils ne te donneront en échange que des bénédictions. Mais Dieu les changera pour toi en grâces. Et à la fin. ..oh ! à la fin, quel sort bienheureux pour tous les miséricordieux qui seront récompensés par Dieu à la résurrection des morts !

Malheur à ceux qui caressent seulement une espérance de profit et puis ferment leur cœur au frère qui ne peut plus servir. Malheur à eux ! Je ferai les vengeances de ceux qui ont été abandonnés."

"Maître... je... je veux te satisfaire. Je prendrai encore ces enfants."

"Non."

"Pourquoi ?"

"Ismaël ?!…"

Ismaël baisse la tête. Il veut faire l'humble. Mais c'est une vipère à laquelle on a pressé le venin et elle ne mord plus parce qu'elle sait qu'elle n'en a plus, mais pourtant elle attend le moment de mordre...

Eléazar essaie de ramener la paix en disant : "Bienheureux ceux qui prennent part au banquet de Dieu dans leur esprit et dans le Royaume éternel. Mais crois-le, Maître, c'est la vie qui nous apporte des obstacles. Les charges... les occupations..."

Jésus dit la parabole du banquet et pour finir : "Les charges... les occupations, as-tu dit. C'est vrai. C'est pour cela que je t'ai dit, au commencement de ce banquet, que mon Royaume se conquiert par des victoires sur soi-même et non par des victoires sur des champs de bataille. La place au grand Banquet est pour ces humbles de cœur qui savent être grands par leur fidèle amour qui ne mesure pas le sacrifice et qui surmonte tout pour venir à Moi. Même une heure suffit pour changer un cœur. Pourvu que ce cœur le veuille. Et il suffit d'une parole. Je vous en ai tant dit. Et je regarde... Dans un cœur va naître une plante sainte Dans les autres, des ronces pour Moi et, dans ces ronces, des aspics et des scorpions. Peu importe. Je vais droit mon chemin. Qui m'aime me suive. Je vais en appelant à ma suite. Que ceux qui ont le cœur droit viennent à Moi. Je vais en instruisant. Que ceux qui cherchent la justice s'approchent de la Fontaine. Pour les autres... pour les autres c'est le Père Saint qui les jugera.
Ismaël, je te salue. Ne me hais pas. Réfléchis.

Et rends-toi compte que j'ai été sévère par amour, non par haine. Paix à cette maison et à ceux qui l'habitent, paix à tous si vous la méritez."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-023.htm

*****

Ismaël ben Phabi 
Le synhédriste égoïste

Présentation générale

C'est le maître le plus impitoyable de la région, dit-on de lui : il opprime ses serviteurs, a des exigences cruelles, prête avec usure et n'aime que lui-même.

Il chasse de ses propriétés Marie et Matthias, de jeunes orphelins : "Dehors, les chiens faméliques !" leur lance-t-il (4.162). Jésus les recueille : ils sont adoptés par Jeanne de Chouza.

C'est "un des chefs des pharisiens" selon Luc 14,1-6, chez qui Jésus va déjeuner aux environs de Maggedo.

La cinquantaine et plutôt petit Maria Valtorta le dit "sadducéen", terme désignant ici son appartenance à la chambre des grands prêtres. Comme les convives Éléazar ben Boëthos et Chanania, il perçoit, dans la réputation grandissante de Jésus, un moyen pour conquérir la royauté d'Israël. Jésus les détrompe, son royaume n'est pas de ce monde (Cf. Jean 18,36).

En réponse au qualificatif de "miséricordieux" qu'ils s'attribuent les uns aux autres, Jésus guérit l'hydropique : c'est le shabbat. Les synhédristes s'en indignent ).

Lors de la Pâque suivante, Ismaël proteste de son observance de la loi. En réponse, Jésus lui cite L'Écriture :

"Le pain des besogneux est la vie des pauvres, celui qui le leur enlève est un assassin"

Ismaël est un de ceux avec qui Judas complote . Au procès de Jésus il lance l'accusation : il a guérit un malade un jour de shabbat

Son nom

Ismaël (Ishma'él) veut dire "Dieu entend". Référence historique : le fils qu'Abraham eut d'Agar, la servante égyptienne. Cet Ismaël fut supplanté par Isaac.
Maggedo est connu de l'Apocalypse sous le nom d'Harmaguedôn, "la montagne de Meguiddo" (Cf. Apocalypse 16,16).

Ismaël, fils de Phiabi, fut grand-prêtre de 15 à 16, sous Valerius Gratus (Flavius Josèphe, Antiquités juives, 18.2.2, 34; 20,8 et 11). Son fils, Ismaël II, le fut aussi de 55 à 61.

Selon le Talmud, son penchant excessif pour le luxe efféminé aurait été le scandale de son temps (Talmud de Babylone, fête de Pâque, fol 57, verso.).

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Personnages/IsmaelBenFabi.htm

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Ismaël Ben Fabi


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Mar 23 Juin - 11:01

Ismaël Ben Fabi !

Malheureusement, c'est une crapule, comme d'autres pharisiens de son époque.

C'est triste de le voir, lui, Chanania et d'autres, rejeter la loi de l'amour. Il y a bien des passages qu'on pourrait méditer dans cet épisode. Nous ne sommes certes pas aussi riches matériellement, mais on peut toujours se demander si les reproches et les remarques de Jésus ne peuvent pas s'appliquer à nous.

Heureusement, Jésus fait toujours preuve de miséricorde, comme avec les jeunes Marie et Mathias que Jésus a recueilli suite à la cruauté de Jacob (dans l'EMV 208 si je ne m'abuse). Et notre Seigneur ne se plie jamais à la volonté des puissants.

Mais il aurait été beau qu'ils s'ouvrent à sa Doctrine, au moins comme Eléazar, qui n'était pas mauvais, mais n'était pas héroïquement courageux dans la foi...

Merci pour tous tes posts quotidiens de l'Oeuvre, Maud sunny
Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 24 Juin - 7:34

Bonjour @Anayel

Merci pour tous tes posts quotidiens de l'Oeuvre, Maud  
De même je te dis Merci pour le fort intérêt que tu as prouvé , maintes fois,  pour cette oeuvre   Laughing

Que le Seigneur te bénisse  sunny  

Amicalement


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 24 Juin - 7:40

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Jésus à Nazareth avec ses cousins et avec Pierre et Thomas"

Jésus se trouve de nouveau avec les siens sur la route qui va de la plaine d'Esdrelon à Nazareth. Ils doivent avoir passé la nuit dans quelque endroit car, de nouveau, c'est le matin

Ils marchent quelque temps en silence, Jésus seul en avant, puis Jésus avec Pierre et Simon Jésus se trouve de nouveau avec les siens sur la route qui va de la plaine d'Esdrelon à Nazareth. Ils doivent avoir passé la nuit dans quelque endroit car, de nouveau, c'est le matin. Ils qu'il a appelés à Lui et puis, tous ensemble, jusqu'à un carrefour où la route de Nazareth coupe une route qui va vers le nord-est. Maintenant les montagnes sont proches des deux côtés.

Jésus fait signe de rester silencieux à ceux qui parlent et il dit : "Maintenant, nous allons nous séparer. Moi, je vais à Nazareth avec mes frères, avec Pierre et Thomas. Vous, sous la conduite de Simon le Zélote allez, par le chemin du Thabor et des caravanes, à Déberet, à Tibériade, Magdala, Capharnaüm, et de là vous irez vers le lac de Méron, en restant chez Jacob pour voir s'il s'est converti et en apportant ma bénédiction à Jude et Anne. Vous habiterez là où l'on vous donnera l'hospitalité avec plus d'insistance, et une nuit seulement à chaque endroit car le soir du sabbat nous nous retrouverons sur la route de Séphet, Je ferai le sabbat à Corozaïn, dans la maison de la veuve. Passez l'avertir. De cette façon nous achèverons de donner la paix à l'âme de Judas qui se persuadera que Jean n'est pas non plus dans ces demeures hospitalières..."

"Maître ! Mais je crois !..."

"Mais il est bien que tu t'en assures, pour pouvoir ne pas rougir devant Caïphe et Anna, comme Moi je ne rougis pas devant toi ni devant aucun homme en affirmant que Jean n'est plus avec nous. Thomas, je l'emmène avec Moi à Nazareth. Ainsi il pourra se tranquilliser même pour cet endroit en voyant de ses propres yeux..."

"Mais moi, Maître ! Que veux-tu que cela m'importe ? Au contraire je regrette de n'avoir plus cet homme. Il aura été ce qu'il a été, mais depuis le moment où nous l'avons connu il a été toujours meilleur que tant d'illustres pharisiens. Il me suffirait de savoir qu'il ne t'a pas renié ni causé de douleur et puis... qu'il soit sur la terre ou qu'il soit dans le sein d'Abraham, à moi cela ne m'importe pas. Crois-le. Même s'il était dans ma maison... je n'aurais vraiment pas pour lui de répulsion. J'espère que tu ne penseras pas que ton Thomas ait dans le cœur plus qu'une curiosité naturelle, et qu'il n'a aucune animosité, aucun désir d'enquêter plus ou moins droit, aucun penchant pour l'espionnage volontaire, ou involontaire, ou autorisé, aucun désir de nuire..."

"Tu m'offenses ! Tu fais des insinuations ! Tu mens ! Tu as vu que je n'ai jamais eu qu'une conduite sainte pendant ce temps. Et pourquoi alors dis-tu cela ? Que peux-tu dire de moi ? Parle !" Judas est furieux, féroce.

"Silence ! C'est à Moi que Thomas répond. A Moi seul qui lui ai parlé. Je crois aux paroles de Thomas, mais c'est ma volonté et qu'il en soit ainsi, et personne n'a le droit parmi vous de me reprocher ma manière d'agir."

"Je ne te fais pas de reproches... C'est que m’a blessé l'insinuation et..."

"Vous êtes douze. Pourquoi il n 'y a eu que toi de blessé par ce que j’ai dit à tous ?" demande Thomas.

"Parce que c'est moi qui ai recherché Jean."

Jésus dit : "D'autres de tes compagnons l'ont fait aussi et d'autres disciples le feront, et pour cela personne ne se jugera offensé par les paroles de Thomas. Ce n 'est pas un péché que de demander honnêtement d'un condisciple. Ce n'est pas une souffrance d'entendre des paroles telles que celles qui ont été dites, quand en nous il n'y a qu'amour et honnêteté, quand il n'y a pas de remords dans le cœur et le rende ultra-sensible parce qu'il est déjà blessé par la dent du remords. Pourquoi veux-tu, en présence de tes compagnons, faire ce reproche ? Veux-tu que l'on te soupçonne de péché ? La colère et l'orgueil sont deux mauvaises compagnes, Judas. Elles amènent au délire, et celui qui délire voit des choses qui n'existent pas, dit ce qu'il ne devrait pas dire... de même que la cupidité et la luxure entraînent à des actions coupables pour être satisfaites... Libère- toi de ces mauvaises servantes... Et sache en-plus que pendant ces jours nombreux et très nombreux de ton absence il y a eu une bonne entente entre nous, toujours, et qu'il y a eu obéissance et respect, toujours. Nous nous sommes aimés, comprends-tu ? ...Adieu, chers amis. Allez et aimez. Comprenez-vous ? Aimez-vous, ayez de la compassion les uns pour les autres, parlez peu et agissez bien. La paix soit avec vous."

Il les bénit, et alors qu'eux s'en vont à droite, Jésus continue son chemin avec ses cousins, Pierre et Thomas. Il le fait en grand silence.

Puis Pierre explose en un tonnant et solitaire : "Mais !" qui sert de conclusion à je ne sais quelle longue méditation. Les autres le regardent...

Jésus, tout de suite, coupe court à d'autres questions en disant : "Êtes-vous, vous deux, heureux de venir à Nazareth avec Moi?"et il met ses bras autour des épaules de Pierre et de Thomas.

"Et-tu le demandes ?" dit Pierre, exubérant comme toujours. Thomas, plus calme, mais avec son visage grassouillet qui resplendit de joie ajoute : "Ne sais-tu pas que pour moi, être près de ta Mère, c'est une telle douceur que je ne trouve pas de mots pour te l'exprimer ? Marie est mon amour. Je ne suis pas vierge, et je ne voyais pas d'inconvénient à avoir une famille. J'avais déjà regardé quelques jeunes filles, ne sachant laquelle prendre pour épouse. Mais maintenant ! Mais maintenant ! Hé ! allons ! Mon amour, c'est Marie. L'imprenable amour pour les sens. Mais les sens meurent rien qu'à penser à Elle ! Le béatifiant amour pour l'esprit. Oh ! Tout ce que j'ai vu chez les femmes, même les plus chères comme ma mère et ma jumelle, tout ce que j'ai connu de bon en elles, je le compare avec ce qu'on connaît en ta Mère, et je me dis : "En Elle se trouve toute justice, toute grâce et toute beauté. C'est un parterre de fleurs paradisiaques que son aimable esprit... son aspect est un poème..." Oh ! que nous d'Israël nous n'osions penser aux anges et avec un respect craintif sont regardés les chérubins du Saint des Saints !... Quels sots ! Et que nous n'ayons pas dix fois autant de crainte respectueuse en la regardant Elle ! Elle qui, j'en suis sûr, surpasse aux yeux de Dieu toutes les beautés angéliques..."

Jésus regarde l'énamouré de sa Mère, qui semble pour ainsi dire se spiritualiser, tant ses sentiments envers Marie changent l'ex- pression débonnaire de son visage. "Eh bien, nous resterons quelques heures avec Elle. Nous y resterons jusqu'à après-demain. Ensuite nous irons à Tibériade voir les deux enfants et prendre une barque pour Capharnaüm."

"Et à Bethsaïda ?" demande Pierre. "Au retour, Simon. Au retour nous irons prendre Margziam pour le pèlerinage de Pâque."

Et c'est le soir du même jour, à Nazareth, dans la petite maison tranquille où Pierre et Thomas dorment déjà. Et c'est la suave conversation entre la Mère et le Fils.

"Tout a bien marché, ma Mère. Ils sont maintenant en paix. Tes prières ont aidé les pèlerins et maintenant, comme la rosée sur des fleurs brûlées, ils sont en train de guérir leur douleur."

"Je voudrais guérir la tienne, mon Fils ! Comme tu dois avoir souffert ! Regarde, ici aux tempes ta chair se creuse, et ici aux joues; et une ride te barre le front comme une cicatrice d'épée. Qui t'a ainsi blessé, mon cœur?"

"La souffrance de devoir faire souffrir, Maman."

"Cela seulement, mon Jésus ? Les disciples ne t'ont pas causé de peine ?"

"Non, Maman. Ils ont été d'une bonté de saints."

"Ceux qui étaient avec Toi... Mais je parle de tous..."

"Tu vois que j'ai amené Thomas pour le récompenser, et j'aurais voulu amener ceux qui n'étaient pas ici l'autre fois. Mais je devais les envoyer ailleurs..."

"Et Judas de Kériot ?"

"Judas est avec eux." Marie embrasse son Fils et pose sa tête sur son épaule, en pleurant.

"Pourquoi pleures-tu, Maman ?" demande Jésus en caressant ses cheveux.

Marie se tait et pleure. Ce n'est qu'à la troisième question qu'elle murmure : "A cause de ma terreur... Je voudrais toujours qu'il t'abandonne... Je pèche, n'est-ce pas, d'avoir ce désir ? Mais elle est si forte, si forte la peur que j'ai de lui à cause de Toi "

"Seule sa disparition dans la mort changerait les choses. Mais pourquoi devrait-il mourir?"

"Je ne suis pas mauvaise au point de le désirer... Il a une mère lui aussi ! Et il a une âme... Une âme qui peut encore se sauver. Mais... oh ! mon Fils ! Ne serait-ce pas pour lui un bien que la mort ?"

Jésus soupire et murmure : "Il y en a tant pour qui la mort seraient un bien..." Et puis à haute voix : "N'as-tu rien su de la vieille Jeanne ? Ses champs ? ..."

"J'y suis allée avec Marie d'Alphée et Salomé de Simon après les chutes de grêle. Mais son grain, ayant été semé en retard, n'était pas encore sorti et n'a pas subi de dommage. Il y a trois jours, Marie est retournée voir. Elle dit que cela semble un tapis. Les plus beaux champs de la région. Rachel va bien et la petite vieille est heureuse. Marie d'Alphée est contente à présent que Simon est tout à fait pour Toi. Demain certainement tu le verras. Il vient chaque jour. Aujourd'hui il était à peine parti quand tu es arrivé. Tu sais ? Personne ne n'est aperçu de rien. Quelqu'un aurait parlé s'il s'était aperçu qu'ils étaient ici. Mais, si tu n'es pas vraiment fatigué, dis-moi leur voyage..."

Et Jésus raconte tout, sauf sa souffrance dans la grotte de Jiphtaël, à sa Mère attentive.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-024.htm

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 25 Juin - 7:11

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"La femme courbée de Corozaïn"

Jésus est dans la synagogue de Corozaïn qui se remplit de gens. Les notables de l'endroit doivent avoir insisté pour que Jésus y enseigne ce jour de sabbat. Je le comprends d'après leurs raisonnements et les réponses de Jésus.

"Nous ne sommes pas plus arrogants que les juifs ou que ceux de la Décapole" disent-ils "et pourtant tu y vas et y retournes maintes fois."

"Ici aussi, c'est la même chose. Ici, par les paroles et les œuvres, par le silence et l'action, je vous ai donné l'enseignement."

"Mais si nous sommes plus durs que les autres, raison de plus pour insister..."
"C'est bien, c'est bien."

"Certainement que cela va bien ! Nous t'accordons l'usage de la synagogue pour que tu y donnes l'enseignement justement parce que nous jugeons qu'il est bien de faire ainsi. Accepte donc l'invitation et parle."

Jésus ouvre les bras, signe de silence pour ceux qui sont là, et il commence son discours et il dit sur un ton de psalmodie, un récit lent, chantant et emphatique : "

Aréuna répondit à David : 'Que le roi, mon seigneur, prenne et offre comme il lui plaît. Voici les bœufs pour l'holocauste, le char et les jougs des bœufs pour le bois; c'est tout, ô roi, ce qu'Aréuna donne au roi '. Et il ajouta : 'Que le Seigneur Dieu accepte ton voeu!'. Mais le roi répondit : 'Ce ne Sera pas comme tu voudrais. Non. Je veux acheter comptant et je ne veux pas offrir au Seigneur mon Dieu des holocaustes qui m'ont été donnés en cadeau' "

Jésus abaisse son regard, car il parlait le visage presque tourné vers le plafond, et il fixe intensément le chef de la synagogue et les quatre notables qui étaient avec Lui, et il leur demande : "Avez- vous compris le sens ?"

"Ceci se trouve dans le second livre des Rois, quand le saint roi acheta l'aire d'Aréuna... Mais nous ne comprenons pas pourquoi tu l'as dit. Ici, il n'est pas question de peste et il n'y a pas de sacrifice à offrir. Toi, tu n'es pas roi... Nous voulons dire : tu ne l'es pas encore."

"En vérité votre pensée est lente à comprendre les symboles, et votre foi est incertaine. Si elle était assurée, vous verriez que déjà je suis Roi comme je l'ai dit, et si vous aviez une prompte intuition, vous comprendriez qu'il y a ici une peste très grave, plus que celle qui tourmentait David. Vous avez celle de l'incrédulité qui vous fait périr."

"Eh bien ! Si nous sommes lents et incrédules, donne-nous l'intelligence et la foi, et explique-nous ce que tu as voulu dire."

"Je dis : je n'offre pas à Dieu des holocaustes que l'on m'impose, ceux qu'on offre pour un intérêt mesquin. Je n'accepte pas de parler seulement si on l'accorde à Celui qui est venu pour parler. C'est mon droit et j'en use. Sous le soleil ou entre quatre murs, sur la cime des monts ou au fond des vallées, sur la mer ou assis sur les bords du Jourdain, partout j'ai le droit et le devoir d'enseigner et d'acquérir les seuls holocaustes qui soient agréables à Dieu : les cœurs convertis et rendus fidèles par ma Parole. Ici, vous de Corozaïn, vous avez accordé au Verbe la parole non par respect ou par foi, mais parce que vous avez dans le cœur une voix qui vous torture comme le ver qui ronge le bois : "Cette punition de la gelée, c'est à cause de la dureté de notre cœur". Et vous voulez réparer pour la bourse, non pour l'âme. Oh ! Corozaïn païenne et entêtée ! Mais ce n'est pas Corozaïn toute entière qui est ainsi. C'est pour ceux qui ne sont pas tels que je vais parler, par une parabole.

Écoutez. A un artisan fut apporté par un riche, qui était sot, un gros bloc d'une matière blonde comme le miel le plus fin, et on lui ordonna de le travailler pour en faire une fiole ornée.

"Cette matière ne se prête pas au travail" dit l'artisan au riche. "Tu vois ? Elle est molle, élastique. Comment puis-je la sculpter et la modeler ?"

"Comment ? Elle n'est pas bonne ? C'est une résine précieuse et un de mes amis en a une petite amphore dans laquelle son vin acquiert une précieuse saveur. Je l'ai payée au poids de l'or pour avoir une amphore plus grande et mortifier ainsi mon ami qui vante la sienne, Fais-la-moi, et tout de suite, ou bien je dirai que tu es un artisan incapable".

"Mais celle de ton ami ne serait-elle pas d'albâtre blond ?" "Non, elle est de cette matière". "Ne serait-elle pas d'ambre fin ?" "Non. Elle est de cette matière;'. "Elle est peut-être, admettons-le, de la même matière, mais rendue compacte, durcie, par l'effet des siècles ou le mélange avec d'autres matières qui l'ont solidifiée. Demande-le-lui et reviens me dire comment la sienne a été faite".

"Non. Il me l'a vendue lui-même en me certifiant que c'est ainsi qu'il faut l'employer".
"Et alors il t'a escroqué, pour te punir de l'envie que tu avais de sa belle amphore".
"Attention à tes paroles ! Travaille ou je te punirai en t'enlevant l'atelier qui n'a pas une valeur comparable avec celle de cette résine extraordinaire".

L'artisan, désolé, se mit au travail. Il en faisait de la pâte. ..Mais la pâte lui collait aux mains. Il essayait d'en solidifier un morceau avec des mastics et des poudres... Mais la résine perdait sa transparence dorée. Il la portait près du creuset espérant que la chaleur la durcirait, mais en s'arrachant les cheveux, il devait l'enlever parce qu'elle se liquéfiait. Il envoya prendre de la neige gelée sur la cime de l'Hermon, et l'y plongea... Elle se durcissait, elle était belle, mais elle ne se modelait plus. "Je vais la modeler avec le ciseau" dit-il. Mais au premier coup de ciseau, la résine vola en éclats.

L'artisan, tout à fait désespéré, déjà convaincu que rien ne pouvait permettre de travailler cette matière, tenta un dernier essai. Il ramassa les morceaux, les rendit de nouveau liquides à la chaleur du fourneau, les congela de nouveau avec la neige, mais légèrement, et dans la masse à peine ramollie, il essaya de travailler avec le ciseau et la spatule. Elle se modelait, oh ! oui ! mais à peine enlevés le ciseau et la spatule elle revenait à sa forme première, comme si cela avait été la pâte du pain gonflée dans le pétrin.

L'homme s'avoua vaincu. Et pour fuir les représailles du riche et échapper à la ruine, pendant la nuit il mit sur un char sa femme, ses enfants, ses objets, ses instruments de travail, et il laissa au milieu de son atelier, qu'il laissait vide, la masse blonde de la résine avec dessus un écriteau et l'inscription : ''Impossible à travailler", et il s'enfuit hors des frontières...

J'ai été envoyé pour travailler les cœurs, pour y faire entrer la Vérité et le Salut. Il m'est venu dans les mains des cœurs de fer, de plomb, d'étain, d'albâtre, de marbre, d'argent, d'or, de jaspe, de gemmes. Des cœurs durs, des cœurs sauvages, des cœurs trop tendres, des cœurs changeants, des cœurs endurcis par la souffrance, des cœurs précieux, toutes sortes de cœurs. Je les ai tous travaillés. Et j'en ai modelé beaucoup, suivant le désir de Celui qui m'a envoyé. Certains m'ont blessé pendant que je les travaillais, d'autres ont préféré se briser que de se laisser travailler à fond. Mais, peut-être qu'avec la haine, ils garderont toujours un souvenir de Moi.

Vous êtes impossibles à travailler. Chaleur de l'amour, patience de l'instruction, froideur des reproches, fatigue du ciseau, rien ne sert sur vous. A peine mes mains enlevées, vous redevenez ce que vous étiez. Vous devriez faire une seule chose pour changer : vous abandonner totalement à Moi. Vous ne le faites pas, vous ne le ferez jamais. Le Travailleur, désolé, vous abandonne à votre destin. Mais, comme il est juste, il ne vous abandonne pas tous de la même manière. Dans sa désolation il sait choisir encore ceux qui méritent son amour, et il les réconforte et les bénit. Femme, viens ici !" dit-il en montrant du doigt une femme qui se tient près du mur, courbée au point de paraître un point d'interrogation.

Les gens regardent dans la direction qu'indique Jésus, mais ne voit pas la femme qui, à cause de sa position, ne peut voir Jésus et sa main. "Va donc, Marthe ! Il t'appelle" lui disent plusieurs. Et la malheureuse s'en va en boitant avec son bâton, à la hauteur duquel se trouve sa tête.

Elle est maintenant devant Jésus qui lui dit : "Femme, reçois un souvenir de mon passage et une récompense pour ta foi silencieuse et humble. Sois délivrée de ton infirmité" crie-t-il en dernier lieu en lui mettant ses mains sur les épaules.
Tout à coup, la femme se lève, et droite comme un palmier, lève le bras en criant : "Hosanna ! Il m'a guérie ! Il a regardé sa servante fidèle et lui a accordé son bienfait. Louange soit au Sauveur et Roi d'Israël ! Hosanna au Fils de David !"

Les gens répondent, avec les leurs, aux hosannas de la femme qui maintenant est à genoux aux pieds de Jésus et qui baise le bord de son vêtement pendant que Jésus lui dit : "Va en paix et persévère dans la Foi."

Le chef de la synagogue, que doivent encore brûler les paroles dites par Jésus avant la parabole, veut jeter son venin à cause du reproche et s'écrie avec indignation pendant que la foule s'ouvre pour laisser passer la miraculée : "Il y a six jours pour travailler, six jours pour demander et pour donner. Venez donc ces jours-là, tant pour demander que pour donner. Venez guérir ces jours-là, sans violer le sabbat, pécheurs et mécréants, corrompus et corrupteurs de la Loi !" et il cherche à expulser tout le monde de la synagogue, comme pourchasser la profanation du lieu de prière.

Mais Jésus, qui le voit aidé par les quatre notables déjà mentionnés et par d'autres disséminés dans la foule qui manifestent ouvertement leur scandale et la souffrance qu'ils éprouvent du... crime de Jésus, crie à son tour, alors que les bras croisés, sévère, imposant, il le regarde : "Hypocrites ! Qui de vous, en ce jour, n'a pas détaché son bœuf ou son âne de la mangeoire et ne l'a pas mené boire ? Et qui n'a pas porté des bottes d'herbe aux brebis du troupeau et n'a pas trait le lait des mamelles pleines ? Pourquoi donc, puisque vous avez six jours pour le faire, l'avez-vous fait aujourd'hui aussi pour quelques deniers de lait ou par crainte que votre bœuf ou votre âne ne meure de soif ? Et Moi, je ne devais pas délier cette femme des chaînes par lesquelles Satan l'a tenue pendant dix-huit ans, uniquement parce que c'est le sabbat ? Allez. Moi, j'ai pu délier celle-ci de son malheur involontaire. Mais je ne pourrai jamais vous détacher des vôtres qui sont volontaires, ô ennemis de la Sagesse et de la vérité !"

Les gens honnêtes de Corozaïn, qui sont parmi ceux nombreux qui ne le sont pas, approuvent et louent alors que les autres, livides de rage, s'en vont laissant en plan le chef livide de la synagogue.

Jésus aussi le laisse seul et sort de la synagogue, entouré par les bons qui continuent à l’escorter jusqu'à ce qu'il ait rejoint la campagne.

Alors il les bénit une dernière fois, et prend la grand-route avec ses cousins et aussi Pierre et Thomas...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-025.htm
Tome :5/25

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Jesus_66
Jésus guérit la femme courbée


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 26 Juin - 7:31

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Le figuier stérile."

En allant sur la route de Séphet

La route qui mène à Séphet quitte la plaine de Corozaïn pour monter vers un groupe de montagnes assez important et très garni de végétation. Un cours d'eau descend de ces montagnes et se dirige certainement vers le lac de Tibériade.

Les pèlerins attendent au pont où doivent arriver les autres envoyés au lac de Méron. En effet ils n'attendent pas longtemps. Ponctuels au rendez-vous ils arrivent vivement et se joignent joyeusement au Maître et aux compagnons en rapportant comment s'est déroulé leur voyage, béni par certains miracles faits à tour de rôle par "tous les apôtres", disent-ils. Mais Judas de Kériot rectifie : "Excepté par moi, qui n'ai réussi à rien". Et il lui est très pénible d'avouer cette chose qui le mortifie.

"Nous t'avons dit que c'était parce que nous étions en présence d'un grand pécheur" lui répond Jacques de Zébédée. Et il explique : "Tu sais, Maître ? C'était Jacob, très malade. Et c'est pour cela qu'il t'appelle, car il a peur de la mort et du jugement de Dieu: Mais il est plus avare que jamais, maintenant qu'il prévoit un vrai désastre pour ses récoltes, complètement abîmées par la gelée. Il a perdu tout le grain de semence, et il ne peut en semer d'autre car il est malade et sa servante est épuisée de fatigue et de faim. En effet il économise même la farine pour le pain, pris comme il l'est par la peur d'être un jour sans manger, et la servante n'arrive pas à cultiver le champ. Nous avons peut-être péché : en effet nous avons travaillé tout le vendredi et après le crépuscule, jusqu'à la dernière heure du jour, et même avec des flambeaux et des feux allumés pour y voir. Nous avons cultivé une grande surface de terrain. Philippe, Jean et André savent faire et moi aussi. Nous avons travaillé... Simon, Mathieu et Barthélemy venaient derrière nous ameublissant les sillons du grain né et mort, et Judas est allé demander en ton nom un peu de semence à Jude et Anne, en leur promettant notre visite pour aujourd'hui. Il l'a eu, et du meilleur. Alors nous avons dit: "Demain nous sèmerons". C'est pour cela que nous avons tardé un peu. Nous avons commencé au début du crépuscule. Que l'Éternel nous pardonne à cause du motif pour lequel nous avons péché. Judas, pendant ce temps, restait près du lit de Jacob pour le convertir. Lui sait parler mieux que nous. Au moins c'est ce qu'ont voulu dire aussi Barthélemy et le Zélote. Mais Jacob était sourd à tout raisonnement. Il voulait la guérison parce que la maladie lui coûte et il insultait la servante comme une bonne à rien. Comme il disait : "Je me convertirai si je guéris", Judas, pour le calmer, lui a imposé les mains. Mais Jacob est resté malade comme auparavant. Judas découragé nous l'a dit. Nous avons essayé, nous, avant de nous coucher, mais nous n'avons pas eu le miracle. Maintenant Judas soutient que c'est parce qu'il est dans ta disgrâce, t'ayant déplu, et il en est humilié. Mais nous disons que c'est parce qu'il était en présence d'un pécheur obstiné, qui prétend obtenir tout ce qu'il veut en posant des conditions et en donnant des ordres même à Dieu. Qui a raison ?"

"Vous sept. Vous avez dit la vérité. Et Jude et Anne ? Leurs champs ?"

"Un peu abîmés, mais eux ont des ressources et tout est déjà réparé. Mais ils sont bons, eux ! Tiens. Ils t'envoient cette offrande et ces vivres. Ils espèrent te voir quelquefois. Ce qui attriste, c'est l'état d'âme de Jacob. J'aurais voulu guérir son âme plutôt que le corps..." dit André.

"Et aux autres endroits ?"

"Oh ! sur la route de Déberet, près du pays, nous avons guéri quelqu’un. C'est Matthieu qui a opéré la guérison. C'était un malade fiévreux qui revenait de chez un médecin qui le donnait pour perdu. Nous sommes restés chez lui et la fièvre n'est pas revenue, du crépuscule à l'aurore. Lui affirmait qu'il se sentait bien et fort. Puis à Tibériade, ce fut André qui guérit un passeur qui s'était cassé l'épaule en tombant sur le pont. Il lui imposa les mains et son épaule guérit. Imagine-toi cet homme ! Il voulut nous amener sans payer à Magdala et à Capharnaüm, puis à Bethsaïda, et il est resté là parce que s'y trouvent les disciples Timon d'Aëra, Philippe d'Arbela, Hermastée et Marc de Josias, un de ceux qui ont été délivrés du démon près de Gamala. Le passeur Joseph veut aussi être disciple... Les enfants, chez Jeanne, se portent bien. Ils ne semblent plus les mêmes. Ils étaient dans le jardin et ils jouaient avec Jeanne et Chouza..."

"Je les ai vus. J'y suis passé Moi aussi. Continuez."

"A Magdala, c'est Barthélemy qui a converti un cœur vicieux et qui a guéri un corps vicieux. Comme il a bien parlé ! Il a montré que le désordre de l'esprit produit le désordre corporel, et que toute concession à la malhonnêteté dégénère en perte de la tranquillité, de la santé et enfin de l'âme. Quand il l'a vu repenti et convaincu, il lui a imposé les mains, et l'homme a été guéri. Ils voulaient nous retenir à Magdala, mais nous n'avons pas obéi, et après la nuit nous avons continué notre chemin vers Capharnaüm. Il s'y trouvait cinq personnes qui demandaient une grâce de Toi. Et ils étaient sur le point de s'en retourner découragés. Nous les avons guéris. Nous n'avons vu personne car nous avons rembarqué tout de suite pour Bethsaïda, pour éviter des questions d'Eli, Urie et compagnie. A Bethsaïda ! Mais à ton tour, André, raconte à ton frère..." dit pour finir Jacques de Zébédée qui a toujours parlé.

"Oh ! Maître ! Oh! Simon ! Mais si vous voyiez Margziam ! On ne le reconnaît plus..."
"Oh ! malheur ! il n'est tout de même pas devenu une femme ?" s'écrie et demande Pierre.

"Non, pas du tout ! C'est un beau jeune homme, grand et mince à cause de la rapide croissance... Quelque chose de merveilleux ! Nous avons eu du mal à le reconnaître. Il est grand comme ta femme et comme moi..."

"Oh ! bien ! Ni Porphyrée, ni toi, ni moi, nous ne sommes des palmiers ! Tout au plus on pourrait nous comparer à des pruniers..." dit Pierre, qui pourtant jubile en entendant dire que son fils adoptif s'est développé.

"Oui, frère. Mais aux Encénies il n'était encore qu'un enfant qui avait du mal à nous arriver aux épaules. Maintenant c'est un vrai jeune homme pour la taille, la voix et le sérieux. Il a fait comme ces arbres dont la croissance s'arrête pendant des années et qui, au moment où on ne s'y attend pas, ont un développement stupéfiant. Ta femme a eu beaucoup à faire pour allonger ses habits et lui en faire des neufs. Et elle les fait avec de grands ourlets et des plis à la taille justement parce qu'elle prévoit que Margziam va encore grandir. Et puis il croît en sagesse. Maître : l'humilité sage de Nathanaël ne t'avait pas dit que pendant presque deux mois Barthélemy a servi de maître au plus petit et au plus héroïque des disciples, qui se lève avant le jour pour faire paître les brebis, casser le bois, puiser l'eau, allumer le feu, balayer, faire les commissions par amour pour sa mère adoptive, et puis l'après-midi, jusque tard dans la nuit, il étudie et écrit comme un petit docteur. Pense donc ! Il a réuni tous les enfants de Bethsaïda et, le sabbat, il leur fait des petites instructions évangéliques. Ainsi les petits, que l'on exclut de la synagogue pour que les réunions ne soient pas troublées, ont leur journée de prière comme les grands. Et les mères me disent qu'il est beau de l'entendre parler et que les enfants l'aiment et lui obéissent avec respect en devenant meilleurs. Quel disciple il fera !"

"Mais regarde ! Regarde. Moi... je suis ému... Mon Margziam ! Mais déjà à Nazareth, hein ! quel héroïsme pour... cette petite. Rachel, pas vrai ?" Pierre s'est arrêté à temps, rougissant par peur d'avoir trop parlé.

Heureusement Jésus vient à son secours et Judas est pensif et distrait, ou il feint de l'être. Jésus dit : "Oui, Rachel. Tu te rappelles bien. Elle est guérie, et les champs donneront beaucoup de grain. Nous y sommes passés, Jacques et Moi. Il peut tant le sacrifice d'un enfant juste."

"A Bethsaïda, ce fut Jacques qui fit un miracle sur un pauvre estropié, et Mathieu, en route vers la maison de Jacob, a guéri un enfant. Mais justement aujourd'hui, sur la place de ce village près du pont, Philippe et Jean ont guéri, le premier quelqu'un qui avait les yeux malades, et le second un enfant possédé."

"Vous avez tous bien fait, très bien fait. Maintenant nous allons jusqu'à ce village sur les pentes, et nous allons nous arrêter dans quelque maison pour dormir."

"Et Toi, mon Maître, qu'as-tu fait ? Comment va Marie ? Et l'autre Marie ?" demande Jean.

"Elles vont bien et vous saluent tous. Elles sont en train de préparer des vêtements et ce qu'il faut pour le pèlerinage de printemps. Et elles sont impatientes de le faire pour rester avec nous."

"Suzanne et Jeanne aussi et notre mère ont la même anxiété" dit toujours Jean.
Barthélemy dit : "Ma femme aussi, avec ses filles, veut venir cette année, après tant d'années, à Jérusalem. Elle dit que jamais plus ce ne sera beau comme cette année... Je ne sais pourquoi elle le dit, mais elle soutient qu'elle le sent dans son cœur."

"Certainement alors la mienne aussi viendra. Elle ne me l'a pas dit... Mais ce que fait Anne, Marie le fait toujours" dit Philippe.

"Et les sœurs de Lazare ? Vous qui les avez vues..." demande Simon le Zélote.

"Elles obéissent en souffrant à l'ordre du Maître et à la nécessité... Lazare est très souffrant, n'est-ce pas, Judas ? Il est presque toujours couché. Mais elles attendent le Maître avec beaucoup d'anxiété" dit Thomas.

"Mais Pâque va bientôt arriver et nous irons chez Lazare."

"Mais qu'as-tu fait à Nazareth et à Corozaïn ?"

"A Nazareth j'ai salué les parents et les amis et les parents des deux disciples. A Corozaïn j'ai parlé dans la synagogue et j'ai guéri une femme. Nous avons séjourné chez la veuve qui a perdu sa mère. Une douleur, et en même temps un soulagement à cause du peu de ressources et du temps que lui prenaient les soins donnés à l'infirme qui empêchaient la veuve de travailler. Elle s'est mise à filer pour le compte des autres, mais elle n'est plus désespérée. Elle est assurée du nécessaire et elle en est satisfaite. Joseph va chaque matin chez un menuisier du "Puits de Jacob" pour apprendre le métier."

"Sont-ils meilleurs, ceux de Corozaïn?" demande Mathieu.

"Non, Mathieu. Ils sont de plus en plus mauvais" reconnaît franchement Jésus. "Et ils nous ont maltraité. Les plus puissants, naturellement, pas le simple peuple."
"C'est vraiment un mauvais endroit. Il ne faut plus y aller" dit Philippe.

"Ce serait une souffrance pour le disciple Élie, et pour la veuve et pour la femme guérie aujourd'hui, et pour ceux qui sont bons."

"Oui, mais ils sont si peu nombreux que... moi, je ne m'occuperais plus de cet endroit. Tu l'as dit: "Impossible de les travailler" dit Thomas.

"La résine est une chose et autre chose sont les cœurs. Il en restera quelque chose comme une semence enfouie sous des mottes et des mottes très compactes. Il faudra beaucoup de temps pour que cela perce, mais finalement cela percera. Ainsi de Corozaïn. Un jour naîtra ce que j'ai semé. Il ne faut pas se lasser aux premières défaites. Écoutez cette parabole. On pourrait l'intituler : "La parabole du bon cultivateur".

Un riche avait une grande et belle vigne dans laquelle se trouvaient des figuiers de différentes qualités. A la vigne était préposé un de ses serviteurs, vigneron expérimenté et qui connaissait la taille des arbres à fruits. Il faisait son devoir par amour pour son maître et pour les arbres. Tous les ans, le riche, à la belle saison, venait à plusieurs reprises à sa vigne pour voir mûrir les raisins et les figues et les goûter, les cueillant sur les arbres de ses propres mains. Un jour donc, il se dirigea vers un figuier qui donnait des fruits d'excellente qualité, l'unique arbre de cette qualité qui existât dans la vigne. Mais ce jour aussi, comme les deux années précédentes, il le trouva tout en feuilles et sans aucun fruit. Il appela le vigneron et lui dit : "C'est la troisième année que je viens chercher des fruits sur ce figuier et je ne trouve que des feuilles. On voit que cet arbre a fini de fructifier. Coupe-le donc. Il est inutile qu'il soit ici à occuper une place, et prendre ton temps, pour ne rien rapporter. Scie-le, brûle-le et nettoie le terrain de ses racines et mets à sa place une nouvelle plante. D'ici quelques années elle donnera des fruits". Le vigneron, qui était patient et aimant, répondit : "Tu as raison. Mais laisse-moi encore faire cette année. Je ne vais pas le scier, mais au contraire, avec encore plus de soin, je vais bêcher tout autour, y mettre du fumier, et l'émonder. Qui sait s'il ne va pas encore donner des fruits ? Si après ce dernier essai il ne donne pas de fruit, j'obéirai à ton désir et je le couperai".

Corozaïn c'est le figuier qui ne donne pas de fruit. Je suis le bon Cultivateur, et le riche impatient c'est vous. Laissez faire le bon Cultivateur."

"C'est bien. Mais ta parabole ne conclut pas. Le figuier, l'année suivante, a-t-il donné de fruit ?" demande le Zélote.

"Il n'a pas fait de fruit et on l'a coupé. Mais le cultivateur a été justifié d'avoir coupé une plante encore jeune et florissante parce qu'il avait fait tout son devoir. Moi aussi je veux être justifié pour ceux auxquels je dois appliquer la hache et que je dois enlever de ma vigne, où se trouvent des arbres stériles et empoisonnés, nids de serpents, qui absorbent les sucs nutritifs, parasites, plantes vénéneuses qui gâtent leurs condisciples ou leur nuisent, ou encore qui pénètrent par leurs racines nuisibles pour proliférer sans être appelés, dans ma vigne, rebelles à toute greffe, entrés seulement pour espionner, dénigrer, stériliser mon champ. Ceux- là, je les couperai quand tout aura été tenté pour les convertir. Et pour l'instant, avant d'employer la hache, j'essaie les cisailles et la serpette de l'émondeur, et j'élague et je greffe... Oh ! ce sera un travail dur, pour Moi qui le fais, pour ceux qui le subiront. Mais il faut le faire, pour que l'on puisse dire au Ciel : "Il a tout fait, mais eux sont devenus toujours plus stériles et plus mauvais, plus il les a émondés, greffés, déchaussés, fumés, suant à force de fatigues et pleurant des larmes de sang... Nous voici au village, allez tous en avant chercher un logement. Toi, Judas de Kériot, reste avec Moi."

Ils restent seuls, et dans la pénombre du soir ils avancent l'un près de l'autre dans le plus grand silence.

Enfin Jésus dit, comme s'il se parlait à Lui-même : "Et pourtant, même si on est tombé dans la disgrâce de Dieu en contrevenant à sa Loi, on peut toujours redevenir ce qu'on était, en renonçant au péché..."

Judas ne répond rien.

Jésus reprend : "Et si on a compris qu'on ne peut avoir le pouvoir de Dieu, parce que Dieu n'est pas là où se trouve Satan, on peut facilement y remédier en préférant ce que Dieu accorde à ce que veut notre orgueil."

Judas se tait.

Ils sont déjà à la première maison du village. Jésus, comme s'il se parlait toujours à Lui-même, dit : "Et penser que j'ai souffert une dure pénitence pour qu'il se repente et revienne à son Père..."

Judas sursaute, lève la tête, le regarde... mais ne dit rien.

Jésus aussi le regarde... et puis il demande: "Judas, à qui je parle ?"

"A moi, Maître. C'est à cause de Toi que je n'ai plus de pouvoir. Car tu me l'as enlevé pour en donner davantage à Jean, à Simon, à Jacques, à tous, excepté à moi. Tu ne m'aimes pas, voilà ! Et je finirai par ne pas t'aimer et par maudire l'heure où je t'ai aimé, en me ruinant aux yeux du monde pour un roi qui ne sait pas combattre, qui se laisse dominer même par la plèbe. Ce n'est pas ce que j'attendais de Toi !"

"Ni Moi non plus de toi. Mais je ne t'ai jamais trompé, Moi. Et je ne t'ai jamais contraint. Pourquoi donc restes-tu à mes côtés ?"

"Parce que je t'aime. Je ne peux plus me séparer de Toi. Tu m'attires et me dégoûtes.

Je te désire comme l'air pour respirer et... tu me fais peur. Ah ! je suis maudit ! Je suis damné ! Pourquoi tu ne chasses pas le démon, Toi qui le peux ?" Le visage de Judas est livide et bouleversé, fou, apeuré, haineux. ...Il rappelle déjà, bien que faiblement, le masque satanique de Judas du Vendredi Saint.

Et le visage de Jésus rappelle le Nazaréen flagellé qui, assis dans la cour du Prétoire sur un baquet renversé, regarde ceux qui se moquent de Lui avec toute sa pitié pleine d'amour. Il parle, et il semble qu'il y ait déjà un sanglot dans sa voix : "Pourquoi n'y a-t-il pas de repentir en toi, mais seulement de la haine contre Dieu, comme si c'était Lui qui était coupable de ton péché."

Judas dit entre ses dents une vilaine imprécation...

"Maître, nous avons trouvé. Cinq dans un endroit, trois dans un autre, deux dans un troisième et un seulement dans deux autres. Il n'a pas été possible de faire mieux" disent les disciples.

"C'est bien ! Moi, je vais avec Judas de Kériot" dit Jésus.

"Non. Je préfère être seul. Je suis inquiet. Je ne te laisserais pas reposer..."

"Comme tu veux,.. Alors j'irais avec Barthélemy. Vous vous ferez ce que vous voudrez.

En attendant, allons où il y a le plus de place, pour pouvoir souper ensemble."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-026.htm
Tome : 5/26

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Le_fig13
Le figuier stérile


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 27 Juin - 7:34

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"En allant vers Meiéron"

Une belle aurore de printemps teint le ciel de rose et égaie les collines. Les disciples s'en réjouissent entre eux alors qu'ils se groupent au début du village en attendant les retardataires.

« Le premier jour qu'il ne fait pas froid, après les chutes de grêle » dit Mathieu en se frottant les mains.

« Il fallait bien qu'il vienne ! Nous sommes à la nouvelle lune d'Adar ! » s'exclame André.

« Bien ! Bien ! Si on devait aller sur les montagnes avec le froid des jours derniers !... » commente Philippe.

« Mais où va-t-on ensuite ? » demande André.

« Qui sait... D'ici, on va à Séphet ou à Meiéron. Mais ensuite ? » lui répond Jacques de Zébédée et il se tourne pour le demander aux deux fils d'Alphée : « Est-ce que vous savez, vous, où l'on va ? »

« Jésus a dit qu'il veut aller vers le nord, rien de plus » dit laconiquement Jude d'Alphée.

« Une autre fois ? A la prochaine lune on doit commencer le pèlerinage de Pâque... » dit Pierre sans beaucoup d'enthousiasme.

« Nous y arriverons bien à temps » réplique le Thaddée.

« Oui. Mais pas de repos à Bethsaïda... »

« Nous y passerons certainement pour prendre les femmes et Margziam » répond Philippe à Pierre.

« Ce dont je vous prie, c'est de ne pas vous montrer ennuyés, nonchalants ou autre chose. Jésus est très affligé... Hier soir il pleurait. Je l'ai trouvé qui pleurait pendant que nous préparions le souper. Il ne priait pas, dehors sur la terrasse, comme nous le pensions. Mais il pleurait » dit Jean.

« Pourquoi ? Le Lui as-tu demandé ? » disent-ils tous.

« Oui. Mais il m'a seulement dit : "Aime-moi, Jean". »

« Peut-être... c'est pour ceux de Corozaïn. »

Le Zélote, qui arrive, dit : « Le Maître arrive avec Barthélemy. Allons à leur rencontre. »
Ils y vont tout en continuant leur conversation: « Ou à cause de Judas. Hier soir, ils étaient restés seuls... » dit Mathieu.

« Oui ! Et Judas avait déclaré auparavant qu'il était inquiet et qu'il ne voulait personne avec lui » observe Philippe.

« Même avec le Maître, il n'a pas voulu rester ! Et moi qui y serais resté si volontiers ! » soupire Jean.

« Moi aussi ! » disent tous les autres.

« Cet homme ne me plaît pas... Ou bien il est malade, ou ensorcelé, ou fou, ou possédé... Il a quelque chose » dit péremptoirement le Thaddée.

« Et pourtant, croyez-le, pendant le voyage de retour il a été exemplaire. Il a toujours défendu le Maître et les intérêts du Maître, comme personne de nous ne l'a jamais fait. Moi, je l'ai vu, je l'ai entendu ! Et j'espère que vous ne douterez pas de ma parole » affirme Thomas.

« Tu penses que l'on ne te croit pas ? Mais non, Thomas ! Et cela nous fait plaisir que Judas soit meilleur que nous. Mais tu le vois ? Il est étrange, oui ou non ? » demande André.

« Oh ! pour être étrange, il l'est. Mais il souffre peut-être pour des choses intimes... Peut-être aussi parce qu'il n'a pas fait de miracle. Il est un peu fier. Oh ! pour une bonne fin ! Mais il tient à faire beaucoup, à être louangé... »

« Hum ! Peut-être ! Le fait est que le Maître est triste. Regardez-le, là. Il ne semble plus l'homme que nous avons connu. Mais, vive le Seigneur ! Si je réussis à découvrir celui qui fait souffrir le Maître... Assez ! Je sais ce que je vais lui faire » dit Pierre.

Jésus, qui a avec Nathanaël une conversation suivie, les voit et presse le pas en souriant.

« La paix soit avec vous. Vous êtes tous ici ? »

« Il manque Judas de Simon... et je croyais qu'il était chez Toi car à la maison où il devait dormir on m'a dit qu'on avait trouvé la pièce vide et tout en ordre... » explique André.

Jésus plisse un instant son front et se concentre dans sa pensée en baissant la tête. Puis il dit : « Peu importe, partons quand même. Vous direz à ceux des dernières maisons que nous allons à Meiéron, et puis à Giscala, Si Judas nous cherche, qu'ils l'envoient là. Allons. »

Tous sentent la tempête dans l'air et obéissent sans souffler mot. Jésus continue de parler avec Barthélemy, en avant des autres de quelques pas. Et j'entends passer de grands noms dans leur conversation : Hillel, Jahel, Barac , et les gloires de la patrie qui passent dans les esprits et les conversations et les commentaires admiratifs sur les grands docteurs. Et des regrets dans la bouche de Barthélemy...

« Oh ! si le Sage était encore vivant ! Hillel était bon, mais fort aussi. Il ne se serait pas laissé troubler. Par lui-même, il t'aurait jugé ! »

« Ne t'en soucie pas, Barthélemy ! Et bénis le Très-Haut qu'Il l'ait pris dans sa paix. Ainsi l'esprit du Sage n'a pas connu le trouble d'une telle haine envers Moi. »

« Mon Seigneur ! Pas de la haine seulement !... »

« Plus de haine que d'amour, ami. Et il en sera toujours ainsi. »

« Ne t'attriste pas. Nous te défendrons... »

« Ce n'est pas la mort qui m'angoisse... C'est de voir le péché des hommes. »

« La mort, non !... Ne parle pas de mort. Ils n'arriveront pas à cela... parce qu'ils ont peur... »

« La haine sera plus forte que la peur. Barthélemy, quand je serai mort, puis quand je serai loin, dans le Ciel Saint, dis-le aux hommes : "Lui, plus que de la mort, il a souffert de votre haine"... »

« Maître ! Maître ! Maître ! Ne parle pas ainsi ! Personne ne te haïra au point de te faire mourir. Et Toi, tu peux toujours l'empêcher, Toi qui es puissant... »

Jésus sourit tristement, je dirais avec lassitude, pendant qu'il monte de son pas régulier la route montagneuse qui conduit à Meiéron. Plus on monte et plus se découvre un beau et vaste panorama sur le lac de Tibériade qui apparaît dans le passage d'une gorge, sur les collines voisines en forme d'arc qui coupent la vue sur le lac de Méron, et puis, au-delà du lac de Tibériade, sur le haut plateau d'au-delà du Jourdain, jusqu'à la chaîne dentelée des monts lointains de l'Auran, de la Traconitide et de la Pérée.
Jésus indique pourtant la direction nord-nord-est en disant : « Après la Pâque nous devrons aller là, dans la tétrarchie de Philippe. Et nous aurons à peine le temps pour être à Jérusalem pour la Pentecôte. »

« Mais ne te conviendrait-il pas de le faire tout de suite ? En passant de l'autre côté du Jourdain, vers ses sources... en revenant par la Décapole... »

Jésus se passe la main sur le front, avec la lassitude de quelqu'un qui a l'esprit obnubilé, et il murmure : « Je ne sais, je ne sais pas encore !... Barthélemy !... » Quel abattement, quelle souffrance, quel appel il a dans la voix!…

Barthélemy se penche un peu, comme s'il était blessé par ce ton étrange et nouveau chez Jésus et il dit, rendu haletant par son amour : « Maître, qu'as-tu ? Que veux-tu du vieux Nathanaël ? »

« Rien Barthélemy... Ta prière... Pour que je vois bien ce que j'ai à faire... Mais on nous appelle, Barthélemy... Arrêtons-nous ici... »

Ils s'arrêtent près d'une touffe d'arbres. De la courbe du sentier, les autres débouchent en groupe : « Maître, Judas nous suit en courant à perdre haleine... »

« Nous allons donc l'attendre. » Et, en effet, Judas apparaît de suite en courant...
« Maître... j'ai tardé... Je suis resté endormi et... »

« Où, si je ne t'ai pas trouvé à la maison ? » demande André étonné.

Judas reste une minute interdit, mais il se reprend vite en disant : « Oh ! Il me déplaît que ma pénitence soit connue ! J'ai été dans le bois toute la nuit, à prier, à faire des sacrifices... A l'aube, le sommeil m'a vaincu... Je suis un faible moi... Mais le Seigneur Très-Haut aura de la compassion pour son pauvre serviteur. N'est- ce pas, Maître ? Je me suis éveillé tard et tout courbatu. »

« En effet tu as le visage tout à fait fané » observe Jacques de Zébédée.
Judas rit : « Hé ! bien sûr ! Mais j'ai l'âme plus joyeuse. La prière fait du bien. La pénitence rend le cœur gai, et aussi, humble et généreux. Maître, pardonne à ton imbécile de Judas... » et il s'agenouille aux pieds de Jésus.

« Oui. Lève-toi et partons. »

« Donne-moi la paix par ton baiser. Ce sera signe que tu m'as pardonné ma mauvaise humeur d'hier. Je n'ai pas voulu de Toi, c'est vrai, mais c'était parce que je voulais prier... »

« Nous aurions pu prier ensemble... » Judas rit et dit : « Non, tu ne pouvais pas prier avec moi cette nuit, être où je me trouvais... »

« Oh ! par exemple ! Pourquoi? Il est toujours avec nous et c'est Lui qui nous a appris à prier ! » dit Pierre étonné.

Tous rient, mais Jésus ne rit pas. Il regarde fixement Judas qui l'a embrassé et qui le regarde avec un œil hilare de piquante malice, comme s'il le défiait.

Il ose répéter : « N'est-ce pas vrai que tu ne pouvais être avec moi cette nuit ? »

« Je ne le pouvais pas. Je ne pouvais pas et je ne pourrai jamais, en effet, partager les embrassements de mon esprit avec mon Père, avec un troisième qui n'est que chair et sang, tel que tu es, et dans les lieux où tu vas. J'aime la solitude que peuplent les anges pour oublier que l'homme est une puanteur de chair corrompue par les sens, par l'or, par le monde et par Satan. »

Judas ne rit plus même avec ses yeux. Il répond sérieusement : « Tu as raison. Ton esprit a vu la vérité. Où allons-nous alors ? »

« Vénérer les tombes des grands et des héros d'Israël »

« Quoi ? Comment ? Mais Gamaliel ne t'aime pas. Mais les autres te haïssent » disent plusieurs.

« Peu importe. Je m'incline sur la tombe des justes qui attendent la Rédemption. Je vais dire à leurs ossements : "Bientôt Celui qui donna la respiration à votre esprit sera au Royaume des Cieux, tout prêt à descendre de là au dernier Jour pour vous faire revivre éternellement dans le Paradis". »

Ils marchent, ils marchent, jusqu'à ce qu'ils trouvent le pays de Meiéron : un beau pays, bien tenu, plein de lumière et de soleil au milieu de collines fertiles et de sommets boisés.

« Arrêtons-nous. Dans l'après-midi nous irons d'ici vers Giscala. Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l'attente du réveil glorieux. »

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-027.htm
Tome : 5/27

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En allant vers Meiéron


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 28 Juin - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"À la tombe de Hillel à Giscala"

Du pays de Meiéron, Jésus, avec ses disciples, prend une route en direction nord-ouest, toujours montagneuse parmi les bois et les pâturages, et il continue de monter. Ils ont peut-être déjà vénéré des tombes car je les entends qui en parlent entre eux.

En ce moment c'est justement l'Iscariote qui est en avant avec Jésus. On comprend qu'à Meiéron ils ont reçu et donné des aumônes; et Judas en rend compte en parlant des aumônes reçues et de celles qui ont été données. Il termine en disant : "Et maintenant, voici mon offrande. J'ai juré cette nuit de te la donner pour les pauvres, par pénitence. Elle n'est pas importante, mais je n'ai pas beaucoup d'argent. Cependant j'ai persuadé ma mère de m'en envoyer souvent par l'intermédiaire de nombreux amis. Les autres fois que je quittais la maison, c'était avec beaucoup d'argent. Mais cette fois je devais aller à travers les montagnes, tout seul ou avec Thomas seulement, et je n'ai pris que ce qu'il fallait pour la durée du voyage. J'ai trouvé que c'était préférable.

Seulement... je devrai quelquefois te demander la permission de te quitter quelques heures pour aller chez mes amis. J'ai déjà tout combiné... Maître, l'argent, est-ce que je le garde toujours moi ? Est-ce que c'est encore moi ? As-tu encore confiance en moi ?"

"Judas, tu dis tout par toi-même. Et je ne sais pas pour quel motif tu le fais. Sache que pour Moi rien n'est changé... car j'espère que de cette façon tu auras à te changer et à redevenir le disciple d'autrefois et à devenir le juste pour la conversion duquel je prie et je souffre."

"Tu as raison, Maître. Mais avec ton aide je le deviendrai certainement. Du reste... ce sont des défauts de jeunesse. Des choses sans importance. Elles servent, au contraire, à pouvoir comprendre ses semblables et à les guérir."

"En vérité, Judas, ta morale est bien étrange ! Et je devrais dire davantage. Jamais on n'a vu un médecin qui se rende volontairement malade pour pouvoir dire ensuite : "Maintenant je sais mieux soigner ceux qui ont cette maladie". De sorte que Moi, je suis un incapable ?"

"Qui le dit, Maître ?"

"Toi. Moi, je ne commets pas de péchés, alors je ne sais donc pas guérir les pécheurs."

"Tu es Toi. Mais nous ne sommes pas Toi, et nous avons besoin de l'expérience pour savoir faire..."

"C'est ta vieille idée, la même qu'il y a vingt lunes. À la différence qu'alors tu jugeais que Moi je devais pécher pour être capable de racheter, En vérité je m'étonne que tu n'aies pas essayé de corriger mon... défaut, selon ta façon de juger, et de me doter de cette... capacité de comprendre les pécheurs. "

"Tu plaisantes, Maître, et j'en éprouve du plaisir. Tu me faisais peine. Tu étais si triste. Et que ce soit justement moi qui te fasse plaisanter, cela me donne un double plaisir. Mais moi, je n'ai jamais pensé à m'ériger pour Toi en pédagogue. Et du reste, tu le vois ! J'ai corrigé ma manière de penser si bien que je dis que c'est seulement pour nous que cette expérience est nécessaire. Pour nous, pauvres hommes. Tu es le Fils de Dieu, n'est-ce pas ? Tu as donc une sagesse qui n'a pas besoin d'expérience pour être telle."

"Eh bien, sache alors que même l'innocence est sagesse, bien plus sagesse que la basse et périlleuse connaissance du pécheur. Là où l'ignorance sainte du mal limite la capacité de se guider et de guider, le ministère des anges y supplée, et il n'est jamais absent près d'un cœur pur. Et crois bien que les anges, très purs comme ils le sont, savent cependant aussi distinguer le Bien du Mal et conduire le pur, dont ils ont la garde, sur un juste sentier et vers de justes actions. Le péché n'accroît pas la sagesse. Il n'est pas lumière. Il ne guide pas. Jamais. Il est corruption. Il est aveuglement. Il est chaos. De sorte que celui qui l'a fait en connaîtra la saveur, mais aura perdu la capacité de connaître beaucoup d'autres choses spirituelles et n'aura plus pour le conduire un ange de Dieu, esprit d'ordre et d'amour, mais il aura un ange de Satan pour le conduire vers un désordre de plus en plus grand à cause de la haine insatiable qui dévore ces esprits diaboliques."

"Et... écoute, Maître. Si quelqu'un voulait avoir de nouveau la conduite de l'ange, est-ce que le repentir suffit ou bien le venin du péché persiste aussi après qu'il se soit repenti et qu'il ait été pardonné ? ...Tu sais ? Quelqu'un qui s'est adonné au vin, par exemple, même s'il jure de ne plus s'enivrer, et le jure avec une volonté véritable de le faire, il se sent toujours porté vers la boisson. Et il en souffre..."

"Certainement, il souffre. Pour cette raison, on ne devrait jamais se rendre esclave de ce qui est mal. Mais souffrir n'est pas pécher. C'est expier. De même qu'un buveur repenti ne pèche pas mais acquiert des mérites s'il résiste héroïquement à son penchant et ne boit plus de vin, de même celui qui a péché, et se repent, et résiste à tout penchant, acquiert des mérites et il n'est pas privé de l'aide surnaturelle dans cette résistance. Être tenté ce n'est pas un péché. Au contraire, c'est la bataille qui procure la victoire. Et, crois-le aussi, Dieu n'a que le désir de pardonner et d'aider celui qui s'est trompé, mais se repent ensuite..."

Judas se tait un moment... Puis, prenant la main de Jésus, il la baise en disant, courbé sur la main : "Mais moi, hier soir, j'ai dépassé la mesure. Je t'ai insulté, Maître... Je t'ai dit que je finirai par te haïr... Combien de blasphèmes j'ai dits ! Peuvent-ils jamais m'être pardonnés ?"

"Le plus grand péché c'est de désespérer de la miséricorde divine... Judas, je l'ai dit : "Tout péché contre le Fils de l'homme sera pardonné". Le Fils de l'homme est venu pour pardonner, pour sauver, pour guérir, pour conduire au Ciel. Pourquoi veux-tu perdre le Ciel ? Judas ! Judas ! Regarde-moi! Lave ton âme dans l'amour qui sort de mes yeux..."

"Mais je ne t'inspire pas de dégoût ?"

"Si... Mais l'amour est plus grand que le dégoût. Judas, pauvre lépreux, le plus grand lépreux d'Israël, viens demander la santé à Celui qui peut te la donner..."

"Donne-la-moi, Maître."

"Non, pas ainsi. Il n'y a pas en toi un vrai repentir et une volonté ferme. Ce n'est qu'un essai d'un reste d'amour pour Moi, pour ton ancienne vocation. Ce n'est qu'une agitation d'un repentir qui est tout humain. Ce n'est pas un mal tout cela, c'est, au contraire, le premier pas vers le Bien. Cultive-le, fais-le croître, greffe-le sur le surnaturel, fais-en un véritable amour pour Moi, un vrai retour à ce que tu étais quand tu es venu à Moi, cela au moins, cela au moins ! Fais-en non plus une palpitation passagère, émotive, d'un sentimentalisme inactif, mais un vrai sentiment, actif, d'attirance vers le Bien. Judas, Moi j'attends. Moi, je sais attendre. Moi, je prie. C’est Moi qui remplace, dans cette attente, ton ange dégoûté. Ma pitié, ma patience, mon amour, qui sont parfaits, sont supérieurs à ceux des anges et ils peuvent rester à tes côtés, parmi les puanteurs dégoûtantes de ce qui fermente dans ton cœur, pour t'aider..."

Judas est ému, réellement, sans feinte. Les lèvres tremblantes et la voix peu assurée à cause de ce qui l'émeut, pâle, il demande : "Mais, sais-tu réellement ce que j'ai fait ?"

"Tout, Judas. Veux-tu que je te le dise, ou préfères-tu que je t'épargne cette humiliation ?"

"Mais... je ne puis croire, voilà..."

"Revenons en arrière alors, et disons à l'incrédule la vérité. Toi, ce matin, tu as menti déjà plusieurs fois. Et sur l'argent et sur la façon dont tu as passé la nuit. Toi, hier soir, tu as essayé d'étouffer par la luxure tout autre sentiment, toute haine, tout remords. Toi..."

"Assez ! Assez ! Par charité, ne continue pas! Ou je vais fuir de ta présence."

"Tu devrais, au contraire, te serrer à mes genoux et me demander pardon."

"Oui, oui, pardon ! Pardon, mon Maître ! Pardon ! Aide-moi ! Aide. moi ! C'est plus fort que moi ! Tout est plus fort que moi."

"Excepté l'amour que tu devrais avoir pour Jésus... Mais viens ici pour vaincre la tentation et pour que je t'en délivre." Et il le prend dans ses bras, en versant des larmes silencieuses sur la tête brune de Judas.

Les autres, en arrière de quelques mètres, se sont prudemment arrêtés et ils commentent : "Vous voyez ?! Peut-être Judas a réellement des chagrins."

"Et ce matin il s'en est ouvert au Maître."

"Quel sot ! Moi, je l'aurais fait tout de suite."

"Ce sera des choses pénibles""

"Oh ! Ce ne sera sûrement pas pour la mauvaise conduite de sa mère ! C'est une sainte femme, elle ! Quoi donc de pénible ?"

"Peut-être ses affaires qui vont mal..."

"Mais non ! Il dépense et donne du sien avec générosité."

"Bien ! Ce sont ses affaires ! L'important c'est qu'il soit d'accord avec le Maître, et il semble qu'il en soit ainsi. Ils parlent depuis longtemps et paisiblement. Maintenant ils se sont embrassés... Très bien."

"Oui, car c'est un homme capable et qui a tant de connaissances. C'est une bonne chose qu'il soit d'accord et bien disposé avec nous et spécialement avec le Maître."

"Jésus, à Hébron, a dit que les tombes des justes sont des endroits miraculeux, ou quelque chose d'approchant... Dans ces parages, il y en a beaucoup. Peut-être celles de Meiéron ont fait un miracle sur le trouble de Judas."

"Oh ! alors il va achever de se rendre saint maintenant à la tombe de Hillel. N'est-ce pas là Giscala ?"

"Si, Barthélemy."

"Et pourtant, l'an dernier, nous ne sommes pas passés par ici..."

"Je crois bien ! Nous venions de l'autre côté !"

Jésus se retourne et les appelle. Ils accourent joyeux. "Venez. La ville est proche. Nous devons la traverser pour trouver la tombe de Hillel. Faisons-le en groupe" dit Jésus sans autre explication, pendant que les onze lorgnent avec curiosité Lui et Judas. Mais si ce dernier a l'air pacifié mais humble, Jésus n'a pas un visage radieux. Il est solennel mais sérieux.

Ils entrent dans Giscala qui est une belle et grande ville, et bien tenue, Il y doit être un centre rabbinique florissant car je vois beaucoup de docteurs rassemblés en groupes çà et là, avec des élèves à côté d'eux qui écoutent les leçons. Le passage des apôtres et surtout du Maître est très remarqué, et un grand nombre de gens se mettent à la suite de leur groupe. Quelques-uns ricanent, d'autres appellent Judas de Kériot, Mais lui est à côté du Maître et ne se retourne même pas. Ils sortent de la ville et vont vers la maison près de laquelle se trouve la tombe d'Hillel.

"Quel toupet !"

"Il est imprudent et impudent !"

"Il nous provoque !"

"Profanateur !"

"Dis-le-lui, Uziel."

"Moi, je ne me contamine pas. Dis-le-lui, toi, Saül qui es seulement élève."

"Non. Disons-le à Judas. Va l'appeler."

Le jeune appelé Saül, un maigrelet, pâle, tout en yeux et en bouche, va trouver Judas et lui dit: "Viens. Les rabbis te demandent."

"Je ne viens pas. Je reste où je suis. Laissez-moi tranquille." Le jeune homme revient et le rapporte à ses maîtres.

Pendant ce temps Jésus, entouré des siens, prie avec respect près du tombeau de pierre blanche de Hillel.

Les rabbis s'approchent doucement, comme des serpents silencieux, et ils observent. Et deux barbus, âgés, tirent le vêtement de Judas qui, en se mettant en prière, ne s'est plus trouvé défendu par le groupe de ses compagnons.

"Mais que voulez-vous, en somme ?" demande-t-il doucement mais irrité. "On ne peut même pas prier ?"

"Un seul mot, puis nous te laissons en paix."

Simon le Zélote et le Thaddée se retournent et font taire les murmures. Judas s'éloigne à deux ou trois pas et demande : "Que voulez-vous ?"

Je n'entends pas ce que lui murmure à l'oreille le plus âgé. Mais je vois bien la réaction de Judas qui s'écarte vivement en disant : "Non. Laissez-moi tranquille, âmes empoisonnées. Je ne vous connais pas, je ne veux plus vous connaître."

Un éclat de rire méprisant sort du petit groupe des rabbis et une menace : "Attention à ce que tu fais, garçon imbécile !"

"Attention à vous ! Partez ! Allez aussi le dire aux autres. À tous les autres. Avez-vous compris ? Adressez-vous à qui bon vous semble, pas à moi, démons que vous êtes !" et il les laisse en plan.

Il a parlé si fort que les apôtres se sont retournés stupéfaits. Jésus, non. Même pas pour l'éclat de rire méprisant et la promesse : "Nous nous reverrons, Judas de Simon ! Nous nous reverrons !" qui résonne dans le silence qui les entoure. Judas retourne à sa place, bien plus il prend la place d'André qui s'était mis près de Jésus, et comme pour en être défendu et protégé, il prend dans ses mains un pan du manteau de Jésus.

La colère se tourne contre Jésus. Ils avancent, menaçants, et ils crient : "Que fais-tu, ici, Toi, anathème d'Israël ? Hors d'ici ! Ne fais pas frémir les ossements du Juste que tu n'es pas digne d'approcher. Nous le dirons à Gamaliel et nous te ferons punir."

Jésus se retourne et il les regarde, l'un après l'autre.

"Pourquoi nous regardes-tu, ainsi, possédé ?"

"Pour bien connaître vos visages et vos cœurs. Car ce n'est pas seulement mon apôtre qui vous reverra, mais Moi également, et je voudrai vous avoir bien connus pour pouvoir tout de suite bien vous reconnaître."

"Bien : tu nous as vus ? Va-t-en. Gamaliel, s'il était ici, ne le permettrait pas. "

"L'an dernier je suis venu ici, avec lui..."

"Ce n'est pas vrai, menteur !"

"Demandez-le-lui et, puisque c'est un homme honnête, il vous dira que oui. Moi, j'aime et je vénère Hillel, et je respecte et honore Gamaliel. Ce sont deux hommes chez lesquels se manifeste l'origine de l'homme à cause de leur justice et de leur sagesse, qui rappelle que l'homme est fait à la ressemblance de Dieu."

"En nous non, hein ?" interrompent les énergumènes.

"En vous elle est offusquée par l'égoïsme et la haine."

"Écoutez-le ! C'est dans la maison d'autrui qu'il parle ainsi et nous offense ! Hors d'ici ! Hors d'ici, corrupteur des meilleurs d'Israël ! Ou nous allons prendre des pierres. Ici, il n'y a pas Rome pour te protéger, Toi qui es lié à l'ennemi païen..."

"Pourquoi me haïssez- vous ? Pourquoi me persécutez-vous ? Quel mal vous ai-je fait ? Certains de vous ont eu de Moi des bienfaits; tous, mon respect. Et alors, pourquoi êtes-vous cruels avec Moi ?" Jésus est humble, doux, affligé et aimant. Il les supplie de l'aimer.

Ils prennent cela pour un signe de faiblesse et de peur et le harcèlent. La première pierre vole et effleure Jacques de Zébédée qui réagit rapidement en la relançant aux assaillants alors que tous se serrent autour de Jésus. Mais ils sont dix contre une centaine environ. Une autre pierre blesse à la main Jésus qui est en train de commander à ses disciples de ne pas réagir. La main, blessée au dos, saigne. Elle semble déjà blessée par le clou...

Alors Jésus ne prie plus. Il se redresse, imposant, les regarde, les foudroie de ses regards. Mais une autre pierre fait saigner Jacques d’Alphée à la tempe. Jésus doit paralyser tout autre acte par sa puissance pour protéger ses apôtres qui, obéissants, reçoivent la grêle de pierres sans réagir.

Et quand les lâches sont dominés par la volonté de Jésus - et il a une majesté terrible - il leur dit d'une voix de tonnerre : "Je m'en vais. Mais sachez que, pour ce que vous faites, Hillel vous aurait maudits. Je m'en vais. Pourtant rappelez-vous que même la Mer Rouge n'a pas arrêté les israélites sur le chemin que Dieu leur avait tracé. Tout s'aplanit et devint chemin pour Dieu qui passait.

Et cela en est de même pour Moi. Comme les égyptiens et les philistins, les amorrhéens, les cananéens et autres peuples n'arrêtèrent pas la marche triomphale d'Israël, ainsi vous, pires qu'eux, vous n'arrêterez pas la marche et la mission de Moi : Israël. Rappelez-vous ce qui fut chanté au puits de l'eau donnée par Dieu : "Surgis, ô puits, puits creusé par les princes, préparé par les chefs du peuple, au moyen de leurs bâtons, avec celui qui a donné la Loi" [2]. C'est Moi qui suis ce Puits ! Ce Puits c'est Moi qui le suis ! Creusé dans les Cieux par toutes les prières, les actions justes des vrais princes et chefs du Peuple saint que vous, vous n'êtes pas. Non. Non, vous vous ne l'êtes pas. Jamais le Messie ne serait venu pour vous, parce que vous ne le méritez pas. Parce que sa venue est votre ruine. Parce que le Très-Haut connaît toutes les pensées des hommes et Il les connaît depuis toujours, avant qu'existât Caïn de qui vous venez, et Abel auquel je ressemble, avant qu'existât Noé, ma figure, Moïse qui le premier a employé mon symbole, avant qu'existât Balaam qui prophétisa l'Étoile, et Isaïe et tous les prophètes. Et Dieu connaît les vôtres et Il en lit horreur. il en a toujours eu horreur, comme Il s'est toujours réjoui pour les justes à cause desquels il était juste de m'envoyer et qui vraiment, oh ! oui ! vraiment m'ont aspiré des profondeurs des Cieux pour apporter l'Eau vive à la soif des hommes. Je suis la Source de la Vie éternelle. Mais vous, vous ne voulez pas boire. Et vous mourrez."

Et il passe lentement au milieu des rabbins paralysés et de leurs élèves et il continue sa route, lent, solennel, dans le silence stupéfait des hommes et des choses.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-028.htm
Tome : 5/28

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Hillel10
La tombe


Dernière édition par Maud le Dim 28 Juin - 13:23, édité 1 fois


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par sofoyal Dim 28 Juin - 12:22

Bonjour @Maud, et merci pour le partage de cet extrait que j'ai relu avec plaisir
et j'espère avec utilité pour le salut de mon âme.

* La photo en bas de page m'a interrogé car je ne m'expliquais pas l'existence d'une photo de Hillel. Laughing
La recherche Google m'a permis de comprendre qu'il s'agit d'une personne prise en photo 
devant la tombe de ce juste, contemporain de Jésus.


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 28 Juin - 12:44

Bonjour @Sofoyal et merci pour votre intérêt   Smile

vous avez écrit :

La photo en bas de page m'a interrogé car je ne m'expliquais pas l'existence d'une photo de Hillel.
La recherche Google m'a permis de comprendre qu'il s'agit d'une personne prise en photo
devant la tombe de ce juste, contemporain de Jésus.  

Votre remarque est judicieuse .Oui , vu l'époque vécue ,du temps de Jésus, il est difficile  d'imaginer la photo d' Hillel   Embarassed mais, on peut l'imaginer

Amicalement


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par sofoyal Dim 28 Juin - 13:06

En tous cas, @Maud l'anfractuosité visible sur cette photo précise 
est signalée par Wikipedia comme la tombe officiellement reconnue comme de celle d'Hillel.
La tombe est signalée comme étant sur le mont Méron par ce même Wikipédia.
Aussitôt, je vérifie quel est le nom de la localité donné par M.Valtorta; 
Et, Ô surprise!  On note qu'au début du chapitre M.Valtorta donne le même nom de localité avec une orthographe légèrement différente:   

Du pays de Meiéron, Jésus, avec ses disciples, prend une route en direction nord-ouest, toujours montagneuse parmi les bois et les pâturages, et il continue de monter.

 Cette localité est signalée par Wikipédia comme étant le point culminant d'Israël...  
(D’où:  "Il continue de monter")
Dans l'oeuvre de M.Valtorta, Jésus dit que ce genre de détail peut servir 
à conforter la foi de certaines personnes à l'Esprit scientifique et cartésien.
J'en suis heureux pour eux.
En ce qui me concerne c'est tout l'Amour, toute la Sagesse, Toute la Sainteté rendue dans cette oeuvre qui m'a gagné.

Bon Dimanche, Chère Maud!


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par sofoyal Dim 28 Juin - 20:29

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 280px-MountmeronLe Mont Méron , (ou Meiéron Selon Maria Valtorta) est le point le plus élevé d'Israël, où est enterré la dépouille de Hillel et aussi de Shammaï son "opposant".


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 29 Juin - 7:14

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Le sourd-muet guéri près des confins de la Phénicie"

Je ne sais pas où les pèlerins ont passé la nuit. Je sais que de nouveau c'est le matin, qu'ils sont en route, toujours à travers des pays montueux. Jésus a la main bandée et Jacques d'Alphée a le front bandé, alors qu'André boite fortement et Jacques de Zébédée marche sans son sac qu'a pris son frère Jean.

Par deux fois Jésus a demandé : "Tu arrives à marcher, André ?"

"Oui, Maître. Je marche mal à cause du bandage, mais la souffrance n'est pas forte." Et la seconde fois il ajoute : "Et ta main, Maître ?"

"Une main n'est pas une jambe. Elle se repose et souffre peu."

"Hum ! Peu, je ne le crois pas, gonflée et ouverte jusqu'à l'os comme elle l'est… L'huile fait du bien. Mais peut-être il aurait été préférable si de cet onguent de ta Mère nous nous en étions fait donner un peu par..."

"Par ma Mère. Tu as raison" dit vivement Jésus en voyant ce qui va sortir des lèvres de Pierre qui rougit avec confusion en regardant d'un regard si désolé son Jésus qui lui sourit et appuie justement sa main blessée sur l'épaule de Pierre pour l'attirer à Lui.
"Tu vas te faire mal à rester ainsi."

"Non, Simon. Tu m'aimes et ton amour est une bonne huile salutaire."

"Oh ! alors, si c'est pour cela, tu devrais déjà être guéri ! Nous avons tous souffert de te voir ainsi traité, et il y en a qui ont pleuré." Et Pierre regarde Jean et André...

"L'huile et l'eau sont de bons remèdes, mais les larmes d'amour et de pitié sont ce qu'il y a de plus puissant. Et, vous voyez ? Je suis bien plus heureux aujourd'hui qu'hier. Car aujourd'hui je sais combien vous êtes obéissants et affectueux pour Moi. Tous" et Jésus les regarde de son suave regard dans lequel désormais il y a habituellement de la tristesse et où luit, ce matin, une faible lueur de joie.

"Mais quelles hyènes ! Je n'ai jamais vu une haine pareille !" dit Jude d'Alphée. "Ils devaient être tous juifs."

"Non, frère. Ce n'est pas une question de région. La haine est la même partout.

Rappelle-toi qu'à Nazareth, il y a plusieurs mois, j'ai été chassé et qu'ils voulaient me lapider. Tu ne t'en souviens pas ?" dit Jésus avec calme et cela sert à consoler ceux qui sont juifs des paroles du Thaddée. Ils les a si bien consolés que l'Iscariote dit : "Mais cela, je le dirai. Oh ! si je vais le dire ! Nous ne faisions rien de mal. Nous n'avons pas réagi et Lui a parlé avec tout son amour, au commencement. Et comme des serpents, ils nous ont lapidés. Je le dirai."

"Et à qui, s'ils sont tous contre nous ?"

"Moi, je sais à qui. En attendant, dès que je vais voir Etienne ou Hermas, je vais le dire. Gamaliel le saura tout de suite. Mais à Pâque, je le dirai à qui je sais, moi, Je dirai : "Il n'est pas juste d'agir ainsi." Votre fureur est illégale. C'est vous qui êtes coupables, pas Lui"

"Tu ferais mieux de ne pas fréquenter ces seigneurs !... Il me semble que toi aussi tu es coupable à leurs yeux" conseille sagement Philippe.

"C'est vrai. Mieux vaut ne pas les fréquenter. Oui, cela vaut mieux. Mais à Etienne je le dirai. Lui est bon et n'empoisonne pas..."

"Laisse tomber, Judas. Tu n'améliorerais rien. Moi, j'ai pardonné. N'y pensons plus" dit Jésus d'un ton calme et persuasif.

Deux fois, en rencontrant des ruisseaux, aussi bien André que les deux Jacques lavent les bandes qu'ils ont sur leurs contusions. Jésus, non. Il poursuit tranquillement comme s'il ne sentait pas la douleur.

Pourtant la douleur doit être sensible si, quand ils s'arrêtent pour manger, il doit demander à André de Lui couper le pain; quand se délie une sandale, il doit demander à Mathieu de la lacer de nouveau... Et surtout, quand en descendant un raccourci à pic, il heurte un tronc parce que son pied a glissé, il ne peut retenir une plainte et le sang qui coule rougit de nouveau la bande. Aussi, à la première maison d'un village où ils arrivent vers le crépuscule, ils s'arrêtent pour demander de l'eau et de l'huile afin de soigner la main qui, une fois enlevées les bandes, apparaît très enflée, bleuâtre au dos et avec une blessure toute rouge au milieu.

Pendant qu'ils attendent que la maîtresse de maison accoure avec ce qu'ils désirent, tous se penchent pour observer la main blessée et ils font leurs commentaires. Mais Jean s'écarte pour cacher ses pleurs. Jésus l'appelle : "Viens ici, il n'y a pas grand mal. Ne pleure pas."

"Je le sais. Si je l'avais, je ne pleurerais pas. Mais c'est Toi qui l'as, Et tu ne dis pas tout le mal que te fait cette chère main qui n'a jamais nui à personne" répond Jean auquel Jésus a abandonné sa main blessée que Jean caresse doucement à l'extrémité des doigts, au poignet, tout autour de1a partie bleuâtre, et qu'il retourne doucement pour la baiser sur la paume et appuyer sa joue au creux de la main en disant : "Cela brûle !. ..Oh ! comme tu dois souffrir !" et des larmes de pitié coulent sur elle.

La femme apporte de l'eau et de l'huile, et avec un linge Jean essaie d'enlever le sang qui souille la main. Avec délicatesse il fait couler l'eau tiède sur la partie blessée, il l'humecte d'huile, la couvre avec des bandes propres et sur la ligature, il dépose un baiser. Jésus lui met l'autre main sur sa tête inclinée.

La femme demande : "C'est ton frère ?"

"Non. C'est mon Maître, notre Maître."

"D'où venez-vous ?" demande-t-elle encore aux autres.

"De la Mer de Galilée."

"De si loin ! Pourquoi ?"

"Pour prêcher le Salut."

"C'est presque le soir, arrêtez-vous dans ma maison. C'est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je puis vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon homme vous accueillera volontiers."

"Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici." La femme va à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu'ils doivent faire.

"Oui, c'est bien. Demain nous irons à Cédès et puis vers Panéade. J'ai réfléchi, Barthélemy. Il convient de faire comme tu dis. Tu m'as donné un bon conseil. J'espère trouver ainsi d'autres disciples et les envoyer devant Moi, à Capharnaüm. Je sais qu'à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais."

La femme revient et demande : "Et alors ?"

"Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit."

"Et pour le souper. Oh ! acceptez-le. Cela ne me pèse pas. Et puis nous a été enseignée la miséricorde par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n'est jamais venu, peut-être parce que nous sommes aux confins syro-phéniciens. Mais ses disciples sont venus, et c'est déjà beaucoup. Pour la Pâque nous du village, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous voyons ce Jésus, car nous avons des malades et les disciples en ont guéri quelques-uns, mais les autres non. Et parmi eux, il y a un jeune homme, fils d'un frère de la femme de mon beau-frère."

"Qu'a-t-il ?" demande Jésus en souriant.

"Il est... Il ne parle ni n'entend. Il est né ainsi. Peut-être un démon est entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s'il n'était pas possédé. Les disciples ont dit que pour lui il faut Jésus de Nazareth parce qu'il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus... Oh ! voici mes enfants et mon époux ! Melchias, j'ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j'étais en train de parler de Lévi... Sara, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l'huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche- toi, Sara, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut."

"Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n'importe où. Pourrais-je voir l'homme dont tu parlais ?"

"Oui... Mais... Oh ! Seigneur ! Mais tu es peut-être le Nazaréen ?"

"C'est Moi."

La femme s'écroule à genoux en criant : "Melchias, Sara, Samuel ! Venez adorer le Messie ! Quelle journée ! Quelle journée ! Et moi, je l'ai dans ma maison ! Et je Lui parle ainsi ! Et je Lui ai apporté de l'eau pour laver sa blessure... Oh !..." elle est étranglée par l'émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide : "Pourquoi avez-vous jeté cette eau ? Elle était sainte ! Oh ! Melchias ! Le Messie chez nous."

"Oui. Mais sois bonne, femme, et n'en parle à personne. Va plutôt prendre le sourd-muet et amène-le ici..." dit Jésus en souriant...

...Et vite Melchias revient avec le jeune sourd-muet et avec ses parents et la moitié du village au moins... La mère du malheureux adore Jésus et le supplie.

"Oui, ce sera comme tu veux" et il prend par la main le sourd-muet, l'attire un peu en dehors de la foule qui se presse et que les apôtres par pitié pour la main blessée s'efforcent d'écarter. Jésus attire tout près de Lui le sourd-muet, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit, il souffle sur le visage du sourd-muet et il crie à haute voix : "Ouvrez-vous !" et il le laisse aller.

Le jeune le regarde un moment alors que la foule chuchote. Il est surprenant le changement du visage d'abord apathique et triste du sourd-muet devenu ensuite surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte... Il se convainc qu'il entend vraiment et il ouvre la bouche en disant : "Maman ! J'entends ! Oh ! Seigneur, je t'adore !"

La foule est prise par l'enthousiasme habituel et elle l'est d'autant plus qu'elle se demande : "Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né ? Un miracle dans le miracle ! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth ! Hosanna au Saint, au Messie !"

Et ils se pressent contre Lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les membres avec les gouttes restées dans la bassine.

Jésus les voit et il crie : "A cause de votre foi, soyez tous guéris. Allez dans vos maisons. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l'Évangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Ma paix soit avec vous."

Et il entre dans la vaste cuisine où le feu brille et où tremblent les lumières de deux lampes.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-029.htm
Tome : 5/29

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Jzosus53
Jésus guérit un sourd-muet


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par sofoyal Lun 29 Juin - 17:58

Quel beau et joyeux miracle!


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 30 Juin - 7:16

Quel beau et joyeux miracle!
Oui @Sofoyal   Laughing

Gloire à toi Seigneu

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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"Jésus à Cédès"

La ville de Cédès est sur une petite montagne un peu isolée, à l'est d'une longue chaîne qui va du nord au sud, alors qu'à l'ouest une chaîne de collines presque parallèle va également du nord au sud. Deux lignes parallèles qui se rapprochent en formant une sorte de X. Au point le plus étroit et plutôt appuyé à la chaîne orientale qu'à l'occidentale; se trouve le mont qui a sur ses pentes Cédès, qui s'étend de la cime à ses côtés en pente douce, et qui domine la vallée fraîche et verte très étroite à l'est, plus large à l'ouest.

C'est une belle ville entourée de murs, avec de belles maisons et une synagogue imposante, comme est imposante la fontaine aux multiples orifices qui laissent tomber une eau fraîche et abondante dans un bassin inférieur d'où partent des ruisseaux qui vont alimenter d'autres fontaines, peut-être, ou des jardins. Je ne sais.

Jésus y pénètre un jour de marché : Sa main n'est plus bandée, mais elle a encore une croûte noire et un large bleu sur le dos. Jacques d'Alphée aussi a une croûte brune à la tempe et un large bleu tout autour. André et Jacques de Zébédée, moins blessés, n'ont plus de marques de l'aventure passée et ils marchent avec agilité en regardant autour, et spécialement par derrière et sur les côtés, car ils sont échelonnés tout près les uns des autres, devant et derrière Jésus. J'ai l'impression qu 'ils se sont arrêtés à l'endroit décrit hier ou bien aux alentours deux ou trois jours, peut-être pour se reposer, ou pour se tenir à distance des rabbins, dans la crainte qu'ils se soient dirigés dans les principales villes dans l'espoir de les prendre en faute et de leur nuire encore. C'est du moins ce que font penser leurs conversations.

"Mais c'est une ville de refuge !" dit André.

"Tu penses qu'ils ont l'habitude de respecter ce refuge et la sainteté d’un lieu ? Comme tu es naïf, mon frère !" lui répond Pierre.

Jésus est entre les deux Jude. Devant Lui sont Jacques et Jean en avant-garde, et puis l'autre Jacques avec Philippe et Matthieu; derrière Lui, André et Thomas avec Pierre. En dernier lieu, Simon le Zélote et Barthélemy.

Tout va bien jusqu'à l'entrée dans une belle place, celle du bassin et de la synagogue, sur laquelle se pressent des gens qui parlent d'affaires. Le marché, par contre, est plus bas et au sud-ouest de la ville, là où débouche la route principale qui vient du sud et l'autre, celle suivie par Jésus, qui vient de l'ouest. Ces routes confluent à angle droit et se fondent en une route unique qui pénètre sous la porte et se transforme en une vaste place oblongue où il y a des ânes et des claies, des vendeurs et des acheteurs et l'habituel vacarme...

Mais c'est quand ils arrivent à cette place qui est la plus belle - je crois le cœur de la ville, non pas tant parce qu'elle soit au centre de l'enceinte que parce qu'elle est le centre de la vie spirituelle et commerciale de Cédès dont le cœur bat ici, et il semble que le dise sa situation surélevée au-dessus du pays qu'elle domine, et que l'on pourrait défendre comme une citadelle - que commencent les difficultés. Comme autant de chiens hargneux qui vont s'attaquer à un chiot sans défense, ou plutôt comme des chiens de chasse qui ont flairé l'odeur du gibier, un groupe nombreux de pharisiens et de sadducéens auxquels se mêlent pour les épicer une poignée de rabbins vus à Giscala, parmi lesquels le dénommé Uziel, s'adossent au portail large et embelli de sculptures et de frises de la riche synagogue. Et tout de suite ils se montrent du doigt Jésus et les apôtres.

"Hélas, Seigneur ! Ils sont ici aussi !" dit Jean effrayé en se retournant pour parler à Jésus.

"Ne crains pas. Avance tranquillement. Pourtant que ceux qui ne se sentent pas en mesure d'affronter ces malheureux se retirent à l'auberge. Je veux absolument parler ici, ancienne ville lévitique et de refuge."

Tous protestent : "Maître, et peux-tu penser qu'on va te laisser seul ?! Qu'ils nous tuent tous, s'ils le veulent. Mais nous partagerons ton sort."

Jésus passe devant le groupe ennemi et il va se placer contre le mur d'un jardin d'où pleuvent les blancs pétales d'un poirier en fleurs. Le mur sombre et la blanche nuée encadrent le Christ qui a devant Lui ses douze.

Jésus commence à parler : "O vous ici rassemblés, venez écouter la Bonne Nouvelle car plus utile que le commerce et que l'argent est la conquête du Royaume des Cieux." Sa belle et forte voix remplit la place et fait retourner les gens qui s'y trouvent.

"Oh ! mais c'est le Rabbi galiléen !" dit quelqu'un. "Venez, allons l'écouter. Peut-être il va faire un miracle."

Et un autre : "Moi, à Bétginna je l'ai vu en faire un. Et comme il parle bien ! Pas comme ces éperviers rapaces et ces serpents rusés."

Jésus est vite entouré par la foule, et il continue de parler à cette foule attentive.
"Au cœur de cette ville lévitique je ne veux pas rappeler la Loi. Je sais qu'elle est présente à vos cœurs comme dans peu de villes d'Israël, et ce qui le manifeste, c'est l'ordre que j'y ai remarqué, l'honnêteté dont m'ont donné la preuve les marchands auxquels j'ai acheté la nourriture pour mon petit troupeau et Moi, et cette synagogue, ornée comme il convient au lieu où l'on honore Dieu. Mais en vous aussi il y a un endroit où l'on honore Dieu, un endroit où sont les aspirations les plus saintes, où résonnent les paroles qui nous donnent les plus douces espérances de notre foi et les prières les plus ardentes pour que notre espérance se change en réalité. L'âme, voici le lieu saint et unique où l'on parle de Dieu et avec Dieu, en attendant que la Promesse s'accomplisse.

Mais la Promesse est accomplie. Israël a son Messie qui vous apporte la parole et la certitude que le temps de la Grâce est venu, que la Rédemption est proche, que le Sauveur est parmi vous, que le Royaume sans défaites est commencé.

Combien de fois vous aurez entendu lire Habacuc ! Et les plus méditatifs parmi vous auront murmuré: "Moi aussi je peux dire : 'Jusqu'à quand, Seigneur, devrai-je crier sans que Tu m'écoutes? ". Cela fait des siècles qu'Israël gémit ainsi. Mais maintenant le Sauveur est venu. La grande violence, la perpétuelle angoisse, le désordre et l'injustice causés par Satan, vont tomber car l'Envoyé de Dieu va réintégrer l'homme dans sa dignité de fils de Dieu et de cohéritier du Royaume de Dieu. Regardons la prophétie d 'Habacuc avec des yeux nouveaux, et nous comprendrons qu'elle porte témoignage de Moi, et qu'elle parle déjà le langage de la Bonne Nouvelle que j'apporte aux fils d'Israël.

Mais ici, c'est Moi qui dois gémir : "Le jugement est fait, mais l'opposition triomphe". Et j'en gémis avec tant de douleur. Non pas tant pour Moi qui suis au-dessus du jugement humain, que pour ceux qui se condamnent parce qu'ils s'opposent, et pour ceux qu'ils font sortir du droit chemin. Cela vous étonne ce que je dis ? Il y a parmi vous des marchands d'autres lieux d'Israël. Ils peuvent vous dire que Moi, je ne mens pas. Je ne mens pas en menant une vie contraire à ce que j'enseigne, en ne faisant pas ce que l'on espère du Sauveur, et je ne mens pas en disant que l'opposition des hommes se dresse contre le jugement de Dieu qui m'a envoyé et contre le jugement des foules humbles et sincères qui m'ont entendu et m'ont jugé pour ce que je suis."

Certains, dans la foule, murmurent : "C'est vrai ! C'est vrai ! Nous qui sommes du peuple nous l'aimons et voyons en Lui un saint. Mais eux (et ils montrent les pharisiens et leurs compagnons) s'y opposent."

Jésus continue : "Pour faire cette opposition on déchire la Loi, et elle le sera toujours plus, jusqu'à ce qu'on l'abolisse, au point de commettre la suprême injustice qui pourtant ne durera pas longtemps. Pendant une courte et effrayante trêve, l'opposition semblera triompher de Moi, bienheureux alors ceux qui sauront continuer de croire en Jésus de Nazareth, dans le Fils de Dieu, dans le Fils de l'homme, prédit par les Prophètes. J'aurais la puissance d'accomplir le jugement de Dieu totalement en sauvant tous les fils d'Israël, mais je ne le pourrai pas car l'impie triomphera contre lui-même, contre ce qu'il a de meilleur en lui, et de même qu'il piétine mes droits et qu'il piétine ceux qui croient en Moi, il piétinera aussi les droits de son esprit qui a besoin de Moi pour être sauvé et qui est donné à Satan pour me le refuser, à Moi."

Les pharisiens chahutent. Mais, depuis un moment, un vieillard imposant s'est approché de l'endroit où est Jésus et maintenant, pendant une pause, il dit : "Je t'en prie, entre dans la synagogue pour y donner ton enseignement. Personne plus que Toi n'en a le droit. Je suis Matthias, le chef de la synagogue. Viens et que la Parole de Dieu soit dans ma maison comme elle est sur tes lèvres."

"Merci, juste d'Israël. Que la paix soit toujours avec toi." Et Jésus, à travers la foule qui se sépare comme une vague pour le laisser passer, et se referme en formant un sillage pour le suivre, traverse de nouveau la place, en passant de nouveau devant les pharisiens hargneux. Ces derniers, pourtant, entrent aussi dans la synagogue en cherchant orgueilleusement à se frayer un chemin. Mais les gens les regardent de travers et disent : "D'où venez vous ? Allez dans vos synagogues attendre le Rabbi. Ici, c'est notre maison et nous y restons." Et les rabbins, sadducéens et pharisiens doivent encaisser et rester humblement près de la sortie pour n'être pas chassés par les habitants de Cédès.
Jésus a pris place près du chef et d'autres de la synagogue, dont je ne sais si ce sont ses fils ou des aides. Il reprend son discours : "Habacuc dit - et comme il vous invite avec amour à prêter attention! - "Regardez parmi les peuples et observez, restez émerveillés, stupéfaits, car de vos jours est arrivée une chose à laquelle personne ne croira quand elle lui sera racontée ". Maintenant nous avons encore des ennemis matériels au-dessus d'Israël. Mais laissez tomber ce qu'il y a de particulier et de peu important dans la prophétie et regardons seulement son grand message tout spirituel. En effet les prophéties, même si elles semblent se rapporter à des choses matérielles, ont toujours un contenu spirituel. La chose donc qui est arrivée - et elle est telle que personne ne pourra l'accepter s'il n'est pas convaincu de l'infinie bonté du vrai Dieu - c'est qu'Il a envoyé son Verbe pour sauver et racheter le Monde. Dieu qui se sépare de Dieu pour sauver la créature coupable. Eh bien, c'est Moi qui suis envoyé pour cela. Et aucune des forces du monde ne pourra arrêter mon élan de Triomphateur sur les rois et les tyrans, sur les péchés et les sottises. Je vaincrai parce que Moi, je suis le Triomphateur."

Un éclat de rire méprisant et un cri partent du fond de la synagogue. Les gens protestent, le chef de la synagogue, qui jusqu'ici est resté les yeux fermés tant il est appliqué à écouter Jésus, se lève et impose silence aux perturbateurs en menaçant de les expulser.

"Laisse-les faire, et même invite-les à exposer leurs réfutations" dit à haute voix Jésus.

"Oh ! bien ! c'est bien ! Laisse-nous venir auprès de Toi. Nous voulons t'interroger" crient ironiquement les contradicteurs.

"Venez, laissez-les passer, ô vous de Cédès."

Et la foule, avec des regards hostiles et des grimaces - et il ne manque pas quelque épithète peu flatteuse - les laisse avancer.

"Que voulez-vous savoir ?" demande Jésus avec sévérité.

"Tu dis donc que tu es le Messie ? En es-tu vraiment certain ?"

Jésus, les bras croisés sur la poitrine, regarde celui qui a parlé, avec une telle autorité que du coup tombe son ironie et qu'il se tait. Mais un autre prend la parole et il dit : "Tu ne peux pas prétendre que l'on te croie sur parole. Quelqu'un peut mentir même en étant de bonne foi. Mais pour croire, il faut des preuves. Donne-nous donc des preuves que tu es ce que tu dis."

"Israël est tout plein des preuves que j'ai données" dit Jésus tranchant.

"Oh ! celles-là !... Des petites choses que n'importe quel saint peut faire. Il y en a eu de faites et il y en aura encore de faites par des saints d'Israël !" dit un pharisien.

Un autre ajoute : "Et il n'est pas dit que tu les fasses par sainteté et avec l'aide de Dieu ! On dit, et en vérité on peut le croire, que tu es aidé par Satan. Nous voulons d'autres preuves, plus fortes, telles que Satan ne puisse les donner."

"Mais oui ! Une mort vaincue..." dit un autre.

"Vous l'avez eue."

"C'étaient des apparences de mort. Montre-nous, par exemple, un corps en décomposition qui se ranime et se recompose. Pour que nous avions la certitude que Dieu est avec Toi : Dieu, le seul qui puisse rendre le souffle à la boue qui déjà redevient poussière."

"On n'a jamais demandé cela aux Prophètes pour croire en eux."

Un sadducéen crie : "Toi, tu es plus qu'un prophète. Toi, du moins c'est Toi qui le dis, tu es le Fils de Dieu !... Ah ! Ah ! Pourquoi alors n'agis-tu pas en Dieu ? Allons donc ! Donne-nous un signe ! Un signe !"

"Mais oui ! Un signe du Ciel, qui t'indique Fils de Dieu, et alors nous t'adorerons" crie un pharisien.

"Certainement ! Tu parles bien, Simon ! Nous ne voulons pas retomber dans le péché d'Aaron. Nous n'adorons pas l'idole, le veau d'or. Mais nous pourrions adorer l'Agneau de Dieu ! Ne l'es-tu pas ? Pourvu que le Ciel nous indique que tu l'es" dit celui qui a nom Uriel, et qui était à Giscala, et il a un rire sarcastique.

Un autre se met à crier : "Laisse-moi parler, moi Sadoc, le scribe d'or. Écoute-moi, ô Christ. Tu as été précédé par trop d'autres qui n'étaient pas des "Christ". Assez de tromperies. Un signe que tu l'es bien. Et Dieu, s'il est avec Toi, ne peut te le refuser : Et nous croirons en Toi, et nous t'aiderons. Autrement tu sais ce qui t'attend, selon le commandement de Dieu."

Jésus lève sa main droite blessée et la montre bien à son interlocuteur. "Tu vois ce signe ? C'est toi qui l'as fait. Tu as indiqué un autre signe, et quand tu le verras incisé dans la chair de l'Agneau, tu te réjouiras. Regarde-le ! Tu le vois ? Tu le verras aussi au Ciel, quand tu paraîtras pour rendre compte de ta façon de vivre. Car c'est Moi qui te jugerai, et je serai là-haut avec mon corps glorifié avec les signes de mon ministère et du vôtre, de mon amour et de votre haine. Et tu le verras, toi aussi Uriel, et toi, Simon, et le verront Caïphe et Anna, et beaucoup d'autres, au Dernier Jour, jour de colère, jour redoutable, et à cause de cela, vous préféreriez être dans l'abîme, parce que ma main blessée vous dardera plus que les feux de l'Enfer."

"Oh ! ce sont des paroles et des blasphèmes ! Toi, au Ciel, avec ton corps ?!

Blasphémateur ! Toi, juge au lieu de Dieu ?! Anathème sur Toi ! Toi qui insultes le Pontife ! Tu mériterais d'être lapidé" crient en chœur sadducéens, pharisiens et docteurs.

Le chef de la synagogue se lève de nouveau, patriarcal, splendide comme un Moïse avec ses cheveux blancs, et il crie : "Cédès est une ville de refuge et une ville lévitique. Respectez..."

"Vieilles histoires ! Cela ne compte plus !"

"Oh ! langues blasphématrices ! C'est vous qui êtes des pécheurs et pas Lui, et moi je le défends. Lui ne dit rien de mal. Il explique les Prophètes et nous apporte la Bonne Nouvelle et vous l'interrompez, vous le tentez, vous l'offensez. Je ne le permets pas. Lui est sous la protection du vieux Mathias de la descendance de Lévi par son père, et d'Aaron par sa mère. Sortez et laissez-le instruire ma vieillesse et l'âge mûr de mes fils." Et il porte sa main rugueuse de vieillard sur l'avant-bras de Jésus, comme pour le défendre.

"Qu'il nous donne un vrai signe et nous partirons convaincus" crient les ennemis.

"Ne te fâche pas, Matthias. Je vais parler" dit Jésus en calmant le vieillard. Et s'adressant aux pharisiens, aux sadducéens et aux docteurs, il dit : "Quand vient le soir, vous scrutez le ciel et s'il rougit au crépuscule vous, d'après un vieux dicton, vous dites : "Demain, le temps sera beau car le crépuscule rougit le ciel". De même à l'aube, quand dans l'air que rendent obscur le brouillard et les vapeurs le soleil ne s'annonce pas couleur d'or, mais paraît étendre du sang sur le firmament, vous dites : "La journée ne passera pas sans tempête". Vous donc vous savez lire le temps du lendemain ou de la journée dans les signes instables du ciel et ceux encore plus changeants des vents. Et vous n'arrivez pas à distinguer les signes des temps ? Cela n'honore pas votre intelligence et votre science, et déshonore complètement votre esprit et votre prétendue sagesse. Vous appartenez à une génération perverse et adultère, née en Israël du mariage de ceux qui se sont souillés avec le Mal. Vous en êtes les héritiers et vous accroissez votre perversité et aggravez votre adultère en répétant le péché de ceux qui ont engendré cette erreur. Eh bien, sache-le, Mathias, sachez-le, vous de Cédès, et tous ceux qui sont ici comme fidèles ou comme ennemis. Voici la prophétie que Moi je dis pour remplacer celle de Habacuc que je voulais expliquer : à cette génération perverse et adultère qui demande un signe, il ne sera donné que celui de Jonas... Allons. Que la paix soit avec ceux qui sont de bonne volonté." Et par une porte latérale qui ouvre sur un chemin silencieux, entre les jardins et les maisons, il s'éloigne avec les apôtres.

Mais les gens de Cédès ne se donnent pas pour battus. Certains le suivent, et l'ayant vu entrer dans une petite auberge dans les faubourgs orientaux de la ville, ils en portent la nouvelle au chef de la synagogue et à leurs concitoyens. Et Jésus est encore en train de manger, quand la cour ensoleillée de l'auberge se remplit de gens et que le vieux chef de la synagogue avec d'autres anciens de Cédès se présente à l'entrée de la pièce où est Jésus et s'incline en implorant : "Maître, en nous est resté le désir d'entendre ta parole. Elle était si belle, expliquée par Toi, la prophétie de Habacuc ! Pourquoi à cause de ceux qui te haïssent devraient-ils rester sans te connaître ceux qui t'aiment et croient en ta Vérité ?"

"Non, père. Il ne serait pas juste de punir les bons à cause des mauvais. Alors écoutez..." (et Jésus laisse son repas pour se présenter sur la porte et parler à ceux qui sont groupés dans la petite cour tranquille).

"Dans les paroles du chef de votre synagogue, il y a un écho de celles de Habacuc. Pour lui et pour vous tous, il reconnaît et professe que je suis la Vérité. Habacuc reconnaît et professe : "Depuis le commencement, Tu es et Tu es avec nous, et nous ne mourrons pas ". Ainsi en sera-t-il. Il ne périra pas celui qui croit en Moi. Le Prophète me représente comme Celui que Dieu a établi pour juger, comme Celui que Dieu a rendu fort pour châtier, comme Celui dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, et qui ne pourra supporter l'iniquité. Mais s'il est vrai que le péché me donne de la répugnance, vous voyez pourtant que j'ouvre les bras, parce que je suis le Sauveur, à ceux qui se sont repentis de leur péché. C'est pour cela que je tourne mon regard même sur celui qui est coupable et que j'invite celui qui est impie à se convertir...

O vous de Cédès, ville lévitique, ville sanctifiée par la charité pour qui est coupable d'un crime - et tout homme a péché contre Dieu, contre son âme et contre le prochain - venez alors à Moi, Refuge des pécheurs. Ici, dans mon amour, même l'anathème de Dieu ne pourrait vous frapper, car mon regard suppliant pour vous change l'anathème de Dieu en bénédiction de pardon. Écoutez, écoutez ! Écrivez dans vos cœurs cette promesse, comme Habacuc écrivit sur un rouleau sa prophétie certaine. Là, il est dit : "S'il tarde, attends-le, car Celui qui doit venir viendra sans tarder ". Voilà : Celui qui doit venir est venu. C'est Moi.

"Celui qui est incrédule n'a pas une âme juste" dit le Prophète, et dans sa parole se trouve la condamnation de ceux qui m'ont tenté et insulté. Ce n'est pas Moi qui les condamne, mais le Prophète qui m'a vu d'avance, et qui a cru en Moi. Lui, de même qu'il me dépeint comme le Triomphateur, ainsi il dépeint l'homme orgueilleux, en disant qu'il est sans honneur ayant ouvert son âme à la cupidité et à l'insatiabilité, comme est cupide et insatiable l'enfer. Et il menace: "Malheur à celui qui accumule des biens qui ne lui appartiennent pas et qui se couvre de boue ". Les mauvaises actions contre le Fils de l'homme sont cette boue, et vouloir le dépouiller de sa sainteté pour qu'elle n'offusque pas la leur, c'est de la cupidité.

"Malheur" dit le Prophète "à celui qui entasse dans sa maison les fruits de son avarice perverse pour y placer en haut son nid. Il croit échapper ainsi aux griffes du mal". Cela c'est se déshonorer et tuer sa propre âme.

"Malheur à celui qui édifie une ville sur le sang et construit des forteresses sur l'injustice ". En vérité une trop grande partie d'Israël cimente les forteresses de sa cupidité avec les larmes et le sang, et attend la fin pour faire le plus dur pétrissage. Mais que peut une forteresse contre les flèches de Dieu ? Que peut une poignée d'hommes contre la justice du monde entier qui criera d'horreur à cause du crime sans égal ?

Oh ! comme le dit bien Habacuc ! "À quoi sert la statue ? ". Et la statue idolâtrique, c'est désormais la sainteté mensongère d'Israël. Seul le Seigneur est dans son Temple saint, et c'est vers Lui seul que s'inclinera la terre et elle tremblera d'adoration et d'épouvanté, alors que le signe promis sera donné une fois et une seconde fois et que le Temple vrai, dans lequel Dieu repose, montera glorieux dire aux Cieux : "C'est accompli!" comme Il l'avait dit en sanglotant à la terre pour la purifier par l'annonce de sa venue.

"Fiat !" a dit le Très-Haut, et le monde exista. "Fiat !" dira le Rédempteur et le monde sera racheté. C'est Moi qui donnerai au monde de quoi être racheté. Et seront rachetés ceux qui auront la volonté de l'être.

Maintenant levez-vous. Disons la prière du Prophète, mais comme il est juste de la dire en ce temps de grâce:

"J'ai entendu, Seigneur, l'annonce de ta venue et je m'en suis réjoui". Ce n'est plus le temps de l'épouvante, ô vous qui croyez au Messie.

"Seigneur, ton œuvre est au milieu des années, fais-la vivre malgré les embûches des ennemis. Au milieu des ans, Tu la rendras manifeste". Oui, quand le temps sera accompli, l’œuvre sera achevée.

"Et au milieu du dédain resplendira la miséricorde" car le dédain retombera seulement sur ceux qui auront mis des filets et des lacets et lancé des flèches contre l'Agneau Sauveur.

"Dieu viendra de la Lumière au monde". C'est Moi qui suis la Lumière venue pour vous apporter Dieu. Ma splendeur inondera la terre en jaillissant à pleins fleuves "là où les cornes pointues" auront déchiré les Chairs de la Victime, dernière victoire "de la Mort et de Satan qui s'enfuiront vaincus devant le Vivant et le Saint".

Gloire au Seigneur ! Gloire à Celui qui a fait ! Gloire à Celui qui a donné le soleil et les astres! À Celui qui a fait les montagnes. Au Créateur des mers. Gloire, gloire infinie au Bon qui veut le Christ pour sauver son peuple, pour sauver l 'homme !

Unissez-vous, chantez avec Moi car la Miséricorde est venue au monde et qu'il est proche le temps de la Paix. Celui qui vous tend les mains, vous exhorte à croire et à vivre dans le Seigneur car le temps est proche où Israël sera jugé avec vérité.

La paix à vous ici présents, à vos familles, à vos maisons." Jésus trace un large geste de bénédiction et il va se retirer. Mais le chef de la synagogue Lui demande : "Reste encore."

"Je ne peux pas, père."

"Envoie-nous au moins tes disciples."

"Vous les aurez sans faute. Adieu. Va en paix." Ils restent seuls...

"Mais je voudrais savoir qui nous les a envoyés sur notre chemin. Ils semblent des nécromanciens..." dit Pierre.

L'Iscariote s'avance, pâle. Il s'agenouille aux pieds de Jésus. "Maître, c'est moi le coupable. J'ai parlé dans cette ville... avec l'un d’eux dont j'étais l'hôte... "
"Comment ? C'est autre chose que la pénitence ! Tu es..."

"Silence, Simon de Jonas ! Ton frère s'accuse sincèrement. Honore-le à cause de cette humiliation. Ne te tourmente pas, Judas. Je te pardonne. Tu le sais que je pardonne. Sois plus prudent une autre fois... Et maintenant, partons. Nous marcherons tant qu'il y aura la lune. Nous devons passer le fleuve avant l'aube.

Partons. Ici derrière, commence le bois. Ils perdront nos traces, aussi bien les bons que les mauvais. Demain, nous serons sur la route de Panéade."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-030.htm
Tome : 5/30

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Cédès sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 1 Juil - 8:06

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"En allant vers Césarée de Philippe"

La plaine côtoie le Jourdain avant qu'il se jette dans le lac de Méron. Une belle plaine sur laquelle de jour en jour croissent plus luxuriantes les céréales et fleurissent les arbres à fruits. Les collines, au-delà desquelles se trouve Cédès, sont maintenant derrière des pèlerins qui, transis de froid, cheminent vivement aux premières lumières du jour, en jetant un œil d'envie sur le soleil qui s'élève et en le cherchant dès que ses rayons touchent les prés et caressent les frondaisons. Ils doivent avoir dormi à la belle étoile, ou au mieux dans un pailler, car les vêtements sont froissés et conservent des brins de paille et des feuilles sèches qu'ils enlèvent à mesure qu'ils les découvrent à la lumière plus forte.

Le fleuve s'annonce par son bruissement, qui paraît puissant dans le silence matinal de la campagne, et par une rangée serrée d'arbres aux feuilles nouvelles qui tremblent à la brise légère du matin. Mais on ne le découvre pas encore, enseveli comme il l'est dans la plaine plate. Quand ses eaux bleues, grossies de nombreux petits torrents qui descendent des collines à l'ouest, se voient scintillantes dans la verdure nouvelle des rives, on est presque sur le bord.

"Suivons-nous la rive jusqu'au pont, ou bien passons-nous le fleuve ici ?" demandent-ils à Jésus qui était seul, pensif, et qui s'est arrêté pour les attendre.

"Voyez s'il y a une barque pour passer. Il vaut mieux aller par ici..."

"Oui. Au pont qui est justement sur la route pour Césarée Panéade, nous pourrions rencontrer de nouveau quelqu'un envoyé sur nos traces" observe Barthélemy renfrogné en regardant Judas.

"Non, ne me regarde pas de travers. Moi, je ne savais pas que l'on devait venir ici, et je n'ai rien dit. Il était facile de deviner que, de Séphet, Jésus serait allé aux tombes des rabbis et à Cédès. Mais je n'aurais jamais pensé qu'il voudrait pousser jusqu'à la capitale de Philippe, Eux l'ignorent donc, et nous ne les trouverons pas par ma faute, ni par leur volonté. A moins d'avoir Belzébuth pour les conduire" dit calme et humble l'Iscariote.

"C'est bien, parce qu'avec certaines gens... Il faut avoir l’œil et surveiller les paroles, ne pas laisser de traces de nos projets, il faut faire attention à tout. Autrement notre évangélisation se changera en une fuite perpétuelle" réplique Barthélemy.

Jean et André reviennent. Ils disent : "Nous avons trouvé deux barques. On passe pour une drachme par barque. Descendons sur le bord."

Et dans les deux petites barques ils passent, en deux fois, sur l'autre rive. La plaine plate et fertile les accueille aussi en cet endroit. Une plaine fertile mais peu peuplée. Seuls les paysans qui la cultivent y ont leur maison.

"Hum ! Comment allons-nous faire pour le pain ! Moi, j'ai faim. Et ici... il n'y a pas même les épis philistins... De l'herbe et des feuilles, des feuilles et des fleurs. Je ne suis ni une brebis ni une abeille" murmure Pierre à ses compagnons qui sourient de sa remarque.

Jude Thaddée se retourne - il était un peu en avant - et il dit : "Nous achèterons du pain au premier village."

"Pourvu qu'ils ne nous fassent pas fuir" termine Jacques de Zébédée.

"Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens. Il me semble que vous êtes en train de le faire, sans réfléchir à ce que vous faites de mal. Soyez attentifs ! Gardez-vous !" dit Jésus.
Les apôtres se regardent l'un l'autre et chuchotent : "Mais que dit-il ? Le pain nous a été donné par cette femme du sourd-muet et par l'hôte de Cédès. Et il est encore ici. Le seul que nous avons. Et nous ne savons pas si nous pourrons en trouver à prendre pour notre faim. Pourquoi donc dit-il que nous achetons aux pharisiens et aux sadducéens du pain avec leur levain ? Peut-être ne veut-il pas qu'on achète dans ces villages..."

Jésus, qui était de nouveau tout seul en avant, se retourne de nouveau. "Pourquoi avez-vous peur de rester sans pain pour votre faim ? Même si tous ici étaient sadducéens et pharisiens, vous ne resteriez pas sans pain à cause de mon conseil. Ce n'est pas du levain qui se trouve dans le pain que je parle, par conséquent vous pourrez acheter où vous voudrez le pain pour vos ventres. Et si personne ne voulait vous en vendre, vous ne resteriez pas non plus sans pain. Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains dont se rassasièrent cinq mille personnes ? Ne vous rappelez-vous pas que vous avez ramassé douze paniers pleins de restes ? Je pourrais faire pour vous, qui êtes dix et qui avez un pain, ce que j'ai fait pour cinq mille avec cinq pains. Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion ? A celui qui fermente dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs, contre Moi. C'est la haine et c'est l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain

pharisaïque. On ne doit pas haïr même celui qui est notre ennemi. N'ouvrez pas, même un soupirail, à ce qui n'est pas Dieu. Derrière le premier élément en entreraient d'autres contraires à Dieu. Parfois, pour vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou être vaincu. Et une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Ayez charité et réserve. Vous n'avez pas encore en vous suffisamment pour pouvoir les combattre, ces doctrines, sans en être infectés. Car certains éléments qu'elles ont, vous les avez vous aussi. Et la rancœur à leur égard en est un. Je vous dis encore qu'ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à Moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous donner leurs doctrines, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu'est le levain dont je parle : l'animosité qui est contraire à l'amour, et les fausses doctrines. Je vous le dis : soyez prudents."

"Ce signe que les pharisiens demandaient hier, c'était du "levain", Maître ?" demande Thomas.

"C'était du levain et du poison."

"Tu as bien fait de ne pas le leur donner."

"Mais je le leur donnerai un jour."

"Quand ? Quand ?" demandent-ils, curieux.

"Un jour..."

"Et quel signe est-ce ? Tu ne le dis pas même à nous, tes apôtres ? Pour qu'on puisse le reconnaître tout de suite" demande Pierre désireux de savoir.

"Vous, vous ne devriez pas avoir besoin d'un signe."

"Oh ! ce n'est pas pour pouvoir croire en Toi ! Nous ne sommes pas des gens à avoir de nombreuses pensées, nous. Nous en avons une seule : t'aimer" dit vivement Jacques de Zébédée.

"Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que Moi, et sans la crainte que je peux leur inspirer, que disent-ils que je suis ? Et comment définissent-ils le Fils de l'homme ?"

"Certains disent que tu es Jésus, c'est-à-dire le Christ, et ce sont les meilleurs. D'autres t'appellent Prophète, d'autres seulement Rabbi, et d'autres, tu le sais, te disent fou et possédé."

"Quelques-uns pourtant se servent pour Toi du nom que tu te donnes et ils t'appellent : "Fils de l'homme"

"Et certains aussi disent que cela ne peut-être, parce que le Fils de l'homme c'est une chose bien différente. Et cela n'est pas toujours négation car, au fond, ils admettent que tu es plus que Fils de l'homme : tu es le Fils de Dieu. D'autres, au contraire, disent que tu n'es même pas le Fils de l'homme, mais un pauvre homme que Satan agite ou que bouleverse la folie. Tu vois que les opinions sont nombreuses et toutes différentes" dit Barthélemy.

"Mais pour les gens, qu'est-ce donc que le Fils de l'homme ?"

"C'est un homme où sont toutes les vertus les plus belles de l'homme, un homme qui réunit en lui-même toutes les qualités requises d'intelligence, de sagesse, de grâce, dont nous pensons qu'elles étaient en Adam et certains, à ces qualités, ajoutent celle de ne pas mourir. Tu sais que déjà circule le bruit que Jean Baptiste n'est pas mort, mais seulement transporté ailleurs par les anges et qu'Hérode, pour ne pas se dire vaincu de Dieu, et plus encore Hérodiade, ont tué un serviteur et, après l'avoir décapité, ont présenté comme le cadavre du Baptiste le corps mutilé du serviteur. Les gens racontent tant de choses ! Ainsi plusieurs pensent que le Fils de l'homme est Jérémie ou bien Elie, ou l'un des Prophètes et même le Baptiste en personne, en qui étaient grâce et sagesse et qui se disait le Précurseur du Christ. Le Christ : l'Oint de Dieu. Le Fils de l'homme : un grand homme né de l'homme. Un grand nombre ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre. Tu l'as dit hier : "Ne croiront que ceux qui sont convaincus de l'infinie bonté de Dieu". Israël croit davantage dans la rigueur de Dieu que dans sa bonté..." dit encore Barthélemy.

"Oui. En effet ils se sentent si indignes qu'ils jugent impossible que Dieu soit assez bon pour envoyer son Verbe pour les sauver. Ce qui fait obstacle à leur croyance c'est la dégradation de leurs âmes" confirme le Zélote, et il ajoute : "Tu dis que tu es le Fils de Dieu et de l'homme. En effet, en Toi, se trouve toute grâce et toute sagesse comme homme. Et je crois réellement que quelqu'un qui serait né d'Adam en état de grâce t'aurait ressemblé pour la beauté, l'intelligence et toute autre qualité. Et en Toi brille Dieu pour la puissance. Mais qui peut le croire de ceux qui se croient dieux et qui mesurent Dieu sur eux-mêmes, dans leur orgueil démesuré ? Eux, les cruels, les haineux, les rapaces, les impurs, ils ne peuvent certainement pas penser que Dieu ait poussé sa douceur jusqu'à se donner Lui-même pour les racheter, son amour pour les sauver, sa générosité pour se livrer à l'homme, sa pureté pour se sacrifier parmi nous. Ils ne le peuvent pas, eux qui sont si impitoyables et pointilleux pour rechercher et punir les fautes."

"Et vous, qui dites-vous que je suis ? Dites-le vraiment d'après votre jugement, sans tenir compte de mes paroles et de celles d'autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ?"

"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" s'écrie Pierre en s'agenouillant, les bras tendus en haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l'embrasser en disant :

"Tu es bienheureux, ô Simon, fils de Jonas ! Car ce n'est pas la chair ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour que tu es venu vers Moi, tu t'es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n'avais pas vu les manifestations surnaturelles comme ton frère et Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d'ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n'as pas profité d'un miracle et tu ne m'as pas vu en accomplir, et je ne t'ai pas donné de signe de ma puissance comme je l'ai fait et comme l'ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n'as pas été subjugué par ma volonté comme Mathieu le publicain. Et pourtant tu t'es écrié : "Il est le Christ !" Dès la première heure que tu m'as vu, tu as cru et jamais ta foi n'a été ébranlée. C'est pour cela que je t'ai appelé Céphas, et pour cela c'est sur toi, Pierre, que j'édifierai mon Église et les puissances de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle. C'est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j'ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef auquel il faut donner l'obéissance et le respect comme à un autre Moi-même. Et c'est tel que je le proclame devant vous tous." Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n'auraient pas été aussi forts. Il pleure et éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des pleurs qui n'auront leur égal que dans ceux incoercibles de sa douleur d'avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons... Un peu encore de l'ancien Simon le pêcheur de Bethsaïda qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant : "Le Messie t'apparaît !... Vraiment !" incrédule et plaisant - mais un peu de l'ancien Simon s'effrite sous ces pleurs pour faire apparaître, sous la couche mince de son humanité, toujours plus nettement le Pierre, Pontife de l'Eglise du Christ.

Quand il lève son visage, timide, confus, il ne sait faire qu'un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et de l'obliger à se pencher pour l'embrasser, en mêlant ses cheveux et sa barbe un peu hérissés et grison- nants, aux cheveux et à la barbe soyeux et dorés de Jésus, le regardant ensuite d'un regard adorant, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu'il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges; épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c'était un vase d'où coulait une liqueur vivifiante... et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire...

Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe et Jésus dit à tous : "Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l'intuition, vous vous la connaissez. Mais vous, pour l'instant, ne dites à personne ce qu'est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue.

Laissez Dieu parler dans les cœurs comme il parle dans le vôtre. En vérité je vous dis que ceux qui, à mes affirmations et aux vôtres apportent la foi parfaite et le parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots : "Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l'homme et de Dieu"

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-031.htm
Tome :5/31

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Casara10
Césarée de Philippe sur la carte ( en haut à droite )


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 2 Juil - 7:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Maria_28

"À Césarée de Philippe"

La ville doit être de construction récente comme Tibériade et Ascalon. Construite Sur un plan incliné que domine une forteresse hérissée de tours, entourée de murailles cyclopéennes, défendue par des fossés profonds dans lesquels descend en partie l'eau de deux ruisseaux qui, après s'être presque réunis en formant un angle, s'éloignent ensuite en s'écoulant, l'un au-dehors de la ville et l'autre vers l'intérieur. De belles rues, des places, des fontaines, une présentation des constructions à la mode de Rome, disent qu'ici aussi l'obéissance servile des Tétrarques s'est manifestée en piétinant tout respect pour les usages de la Patrie.
La ville, sans doute parce qu'elle est un nœud de grandes routes qu'empruntent les caravanes qui vont à Damas, Tyr, Séphet ou Tibériade, comme l'indiquent à toutes les portes les plaques indicatrices, est remplie de gens en mouvement, piétons, cavaliers, caravanes d'ânes et de chameaux se croisent dans les rues larges et bien tenues, et des groupes de commerçants ou de désœuvrés stationnent sur les places, sous les portiques, près des habitations luxueuses, peut-être y a-t-il aussi des Thermes, pour parler affaires ou pour passer le temps dans des bavardages sans importances.
"Sais-tu où nous pourrons les trouver ?" demande Jésus à Pierre.

"Oui. Ceux que j'ai interrogés m'ont dit que les disciples du Rabbi ont l'habitude de se réunir pour les repas dans une maison de fidèles israélites près de la citadelle. Et ils me l'ont décrite. Je ne puis me tromper : une maison d'Israël même dans son aspect extérieur, avec une façade sans fenêtres extérieures, avec un haut portail muni d'une ouverture, et sur le côté du mur une petite fontaine et les hautes murailles du jardin qui se prolongent dans de petites ruelles, et une terrasse élevée sur un toit rempli de pigeons."

"C'est bien. Alors, allons-y"...

Ils traversent toute la ville jusqu'à la citadelle. Ils arrivent à la maison qu'ils cherchent et frappent. A l'ouverture se présente le visage ridé d'une petite vieille.

Jésus s'avance, salue : "La paix soit avec toi, femme. Les disciples du Rabbi sont-ils revenus ?"

"Non, homme. Ils sont du côté de la "Grande Source" avec d'autres, venus de plusieurs pays de l'autre rive pour chercher justement le Rabbi. Ils sont tous à l'attendre. Es-tu aussi de ceux-là ?"

"Non. Je cherchais les disciples."

"Alors, regarde: tu vois cette route qui est presque en face de la fontaine ? Prends-la et monte jusqu'à ce que tu arrives à une haute muraille de pierre d'où il sort de l'eau dans une sorte de vasque et qui forme après un petit ruisseau. Tu les trouveras tout près, Mais tu viens de loin ? Veux-tu te rafraîchir, entrer ici pour les attendre ? Si tu veux, je vais appeler mes maîtres. Ce sont de bons israélites, tu sais ? Et ils croient au Messie. Disciples seulement pour l'avoir vu une fois à Jérusalem, au Temple. Mais maintenant les disciples du Messie les ont instruits sur Lui, et ont fait des miracles ici, parce que..."

"C'est bien, brave femme. Je reviendrai plus tard avec les disciples. La paix à toi.
Retourne à tes occupations" dit Jésus avec bonté mais aussi avec autorité pour arrêter ce flot de paroles.

Ils se remettent en marche, et les plus jeunes des apôtres rient de bon cœur de la scène de la femme et font même sourire Jésus.

"Maître" dit Jean "elle paraissait être la "Grande Source" ne te semble-t-il pas ? Ses paroles sortaient à flots continus, et elle a fait de nous autant de vasques qui débordent en ruisseaux de paroles..."

"Oui. J'espère que les disciples n'auront pas fait de miracle sur sa langue... Ce serait le cas de dire : vous avez fait trop de miracle" dit le Thaddée qui, contrairement à son habitude, rit de bon cœur.

"Le plus beau c'est quand elle va nous voir revenir, et qu'elle verra que c'était le Maître ! Qui arrivera à la faire taire ?" demande Jacques de Zébédée.

"Non, au contraire elle restera muette de stupeur" dit Mathieu en prenant part aux commentaires des jeunes.

"J'en louerai le Très-Haut si la stupeur lui paralyse la langue. C'est sans doute parce que je suis presque à jeun, mais ce qu'il y a de certain, c'est que le tourbillon de ses paroles m'a fait tourner la tête" dit Pierre.

"Et comme elle criait ! Est-elle peut-être sourde ?" demande Thomas.

"Non. Elle nous croyait sourds" dit l'Iscariote.

"Laissez-la tranquille, la pauvre vieille ! Elle était bonne et croyante. Son cœur est généreux comme sa langue" dit Jésus mi- sérieux.

"Oh ! alors ! mon Maître, cette vieille est héroïque tant elle est généreuse" dit Jean en riant de bon cœur.

La paroi rocheuse et calcaire est déjà visible et déjà on entend le murmure de l'eau qui retombe dans la vasque.

"Voici le ruisseau. Suivons-le... Voilà la fontaine... et là... Benjamin ! Daniel ! Abel ! Philippe ! Hermastée ! Nous sommes ici ! Le Maître est là !" crie Jean à un important groupe d'hommes qui sont rassemblés autour de quelqu'un qu'on ne voit pas.

"Tais-toi, garçon, ou tu ressembleras, toi aussi, à cette vieille poule" conseille Pierre.
Les disciples se sont retournés et ils ont vu. Voir et se précipiter en sautant en bas de la terrasse a été une seule chose. Je vois, maintenant que le groupe se disloque, qu'aux nombreux disciples, anciens désormais, sont mêlés des habitants de Cédès et aussi du village du sourd-muet. Ils doivent avoir pris des chemins plus directs car ils sont arrivés avant le Maître. La joie est grande, Beaucoup de questions et de réponses aussi. Jésus patiemment écoute et répond jusqu'à ce que, avec deux autres, s'amène le maigre et souriant Isaac chargé de provisions.

"Allons à la maison hospitalière, mon Seigneur, et là tu nous diras ce que nous n'avons pas pu dire, parce que nous, nous ne le savions même pas. Ceux-ci, les derniers venus - et il sont avec nous depuis quelques heures - veulent savoir ce qu'est pour Toi le signe de Jonas que tu as promis de donner à la génération perverse qui te persécute" dit Isaac.

"Je l'expliquerai tout en marchant..." Aller ! Ce n'est pas facile ! Comme si une odeur de fleurs s'était répandue dans l'air et que de nombreuses abeilles fussent accourues vers elle, de tous côtés accourent des gens pour se réunir à ceux qui sont autour de Jésus.
"Ce sont nos amis" explique Isaac, "Des gens qui ont cru et qui t'attendaient..."

"Des gens qui, de ceux-ci et de lui spécialement, ont eu des grâces" crie quelqu'un de la foule en montrant Isaac.

Isaac rougit et, comme pour s'excuser, il dit : "Moi, je suis le serviteur. Lui est le Maître. Vous qui attendez, voici le Maître Jésus !"

Alors oui ! Le coin tranquille de Césarée, un peu excentrique, confiné comme il l'est à la périphérie, devient plus agité qu'un marché, et plus bruyant. Hosanna ! Acclamations ! Supplications ! Il y a de tout. Jésus avance très lentement, enserré par cette tenaille d'amour. Mais il sourit et bénit. Si lentement que certains ont le temps de s'éloigner vivement pour répandre la nouvelle et pour revenir avec des amis ou des parents, en tenant des enfants à bout de bras pour qu'ils puissent arriver sans dommage jusqu'à Jésus qui les caresse et les bénit.

Ils arrivent ainsi à la maison d'où ils étaient venus et ils frappent. La vieille servante de tout à l'heure entend les voix et elle ouvre sans hésitation. Mais... elle voit Jésus au milieu de la foule qui l'acclame, et elle comprend... Elle tombe parterre en gémissant : "Pitié, mon Seigneur. Ta servante ne t'avait pas reconnu et ne t'a pas vénéré !"

"Il n'y a pas de mal, ô femme. Tu ne connaissais pas l'homme, mais tu croyais en Lui. C'est cela qu'il faut pour être aimé de Dieu. Lève-toi et conduis-moi à tes maîtres."
La petite vieille obéit, tremblante de respect. Mais elle voit les maîtres anéantis eux aussi par le respect, écrasés contre le mur, au fond de l'entrée un peu obscure. Elle les montre : "Les voici."

"La paix à vous et à cette maison. Que le Seigneur vous bénisse pour votre foi dans le Christ et pour votre charité envers ses disciples" dit Jésus en allant à la rencontre des deux petits vieux conjoints, ou bien frère et sœur.

Ils le vénèrent, l'accompagnent dans la vaste véranda où, sous un lourd voile, de nombreuses tables ont été préparées. La vue s'étend sur Césarée et sur les montagnes qui sont par derrière et sur les côtés. Les pigeons croisent leurs vols de la terrasse au jardin rempli de plantes et de fleurs.

Pendant qu'un vieux serviteur ajoute des places, Isaac explique : "Benjamin et Anne accueillent non seulement nous, mais ceux qui viennent à ta recherche. Ils le font en ton Nom."

"Que chaque fois le Ciel les bénisse."

"Ah ! nous avons les moyens et nous n'avons pas d'héritiers. A la fin de notre vie, nous adoptons comme héritiers les pauvres du Seigneur" dit simplement la petite vieille.
Et Jésus lui met la main sur sa tête blanchie en disant : "Et cela te rend mère plus que si tu avais conçu sept et sept fois. Mais maintenant permettez-moi d'expliquer ce qu'ils désiraient savoir, pour pouvoir congédier ensuite les habitants et nous asseoir à table."
La terrasse est envahie par les gens et il en entre toujours et ils se pressent dans les endroits.. libres. Jésus est assis au milieu d'une couronne d'enfants qui le regardent extasiés, de leurs yeux innocents. Il tourne le dos à la table et il sourit à ces enfants, même en abordant ce sujet sérieux. Il semble lire sur les visages innocents les mots de la vérité dont on Lui demande l'explication.

"Écoutez. Le signe de Jonas que j'ai promis aux méchants, et que je vous promets aussi à vous, non que vous soyez mauvais, mais au contraire pour que vous puissiez arriver à la perfection de la foi quand vous le verrez accompli, le voici. Comme Jonas resta trois jours dans le ventre du monstre marin et puis fut rendu à la terre pour convertir et sauver Ninive, il en sera de même pour le Fils de l'homme.

Pour calmer les vagues d'une grande tempête satanique, les grands d'Israël croiront utile de sacrifier l'Innocent. Ils ne feront qu’accroître leurs périls, parce qu'en plus de Satan qui les trouble, ils auront Dieu pour les punir après leur crime. Ils pourraient vaincre la tempête de Satan en croyant en Moi, mais ils ne le font pas parce qu’ils voient en Moi la raison de leurs troubles, de leurs peurs, de leurs dangers et un démenti à leur sainteté qui n'est pas sincère. Mais, quand ce sera l'heure, le monstre insatiable qu'est le ventre de la terre qui engloutit tout homme qui meurt, se rouvrira pour rendre la Lumière au monde qui l'a reniée.
Voici donc : de même que Jonas fut pour les Ninivites un signe de la puissance et de la miséricorde du Seigneur, ainsi le Fils de l'homme le sera pour cette génération. Avec la différence que Ninive s'est convertie alors que Jérusalem ne se convertira pas, car elle est pleine de la génération mauvaise dont j'ai parlé. Aussi la Reine du Midi se lèvera au Jour du Jugement contre les hommes de cette génération et la condamnera. Car elle est venue, à son époque, des confins de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, tandis que cette génération qui me possède au milieu d'elle ne veut pas m'entendre et me persécute et me chasse comme un lépreux et un pécheur, Moi qui suis beaucoup plus que Salomon. Les Ninivites aussi se lèveront au Jour du Jugement contre la génération mauvaise qui ne se convertit pas au Seigneur son Dieu, eux qui se sont convertis à la prédication d'un homme. Moi, je suis plus qu'un homme, fût-il même Jonas ou quelque autre Prophète.

Je donnerai donc le signe de Jonas à qui demande un signe sans équivoque possible. C'est un et un signe que je donnerai à ceux qui ne veulent pas courber leur front arrogant devant les preuves déjà données de vies qui reviennent grâce à ma volonté. Je donnerai tous les signes. Et celui d'un corps décomposé qui redevient vivant et intact, et celui d'un Corps qui par Lui-même se ressuscite parce qu'à son Esprit est donné tout pouvoir. Mais ce ne seront pas des grâces. Elles ne rendront pas moins accablante la situation, ni ici, ni dans les livres éternels. Ce qui est écrit est écrit Et comme des pierres pour une prochaine lapidation, les preuves s'accumuleront. Contre Moi, pour me nuire sans y réussir. Contre eux, afin de les faire passer pour l'éternité sous la condamnation de Dieu, réservée aux incrédules pervers.

Voilà le signe de Jonas dont j'ai parlé. Avez-vous autre chose à demander ?"

"Non, Maître. Nous le rapporterons au chef de notre synagogue qui était très près de la vérité dans son jugement sur le signe promis."

"Mathias est un juste. La vérité se révèle aux justes comme elle se révèle à ces innocents qui mieux que tout autre savent qui je suis. Avant de vous congédier, permettez-moi d'entendre louer la miséricorde de Dieu par les anges de la terre. Venez, enfants."

Les enfants, qui étaient restés tranquilles avec peine, accourent vers Lui.

"Dites-moi, enfants sans malice, pour vous quel est mon signe ?"

"Que tu es bon."

"Que tu fais guérir maman par ton Nom."

"Que tu aimes bien tout le monde."

"Que tu es beau, pas comme peut l'être un homme."

"Que tu rends bon même celui qui était mauvais comme mon père."

Chaque petite bouche d'enfant annonce une douce particularité de Jésus et révèle les peines que Jésus a changées en sourires.

Mais le plus gentil de tous est un petit de quatre ans qui grimpe sur les genoux de Jésus et se serre à son cou en disant : "Ton signe, c'est que tu aimes bien tous les enfants et que les enfants t'aiment bien. Ils t'aiment ainsi..." et il ouvre ses petits bras grassouillets, et il rit, pour se serrer de nouveau au cou de Jésus en frottant sa petite joue d'enfant à la joue de Jésus, qui l'embrasse en demandant : "Mais pourquoi m'aimez-vous bien si vous ne m'avez jamais vu auparavant ?"

"Parce que tu sembles l'ange du Seigneur."

"Tu ne l'as jamais vu, mon petit..." dit en souriant Jésus pour l'éprouver.

L'enfant reste un moment interdit, mais ensuite il rit en montrant ses petites dents, et il dit: "Mais mon âme l'a bien vu ! Maman dit qu'elle est en moi, et elle est ici, et Dieu la voit, et l'âme a vu Dieu et les anges, et elle les voit. Et mon âme te connaît parce que tu es le Seigneur."

Jésus le baise au front en disant : "Que par ce baiser la lumière croisse dans ton intelligence" et il le dépose par terre, et l'enfant court en sautant vers son père en tenant sa main appliquée sur le front, à l'endroit où il a reçu le baiser, et il crie : "A maman, à maman ! Qu'elle mette son baiser au même endroit que le Seigneur et que la voix lui revienne et qu'elle ne pleure plus."

On explique à Jésus que c'est une épouse qui a un mal à la gorge, qui désire le miracle et qui n'a pas été guérie par les disciples qui n'ont pu atteindre ce mal tant il est profond.

"Elle sera guérie par le plus petit disciple, son petit garçon. Va en paix, homme. Et aie la foi comme ton fils" dit Jésus en congédiant le père du petit.

Il embrasse les autres enfants qui sont restés, voulant avoir le même baiser sur le front, et il congédie les habitants. Il reste les disciples et les gens de Cédès et de l'autre localité.

Pendant que l'on s'occupe des vivres, Jésus commande le départ pour le lendemain de tous les disciples qui le précéderont à Capharnaüm pour s'unir à d'autres venus d'autres lieux. "Vous prendrez ensuite avec vous Salomé, les épouses et les filles de Nathanaël et de Philippe, et Jeanne et Suzanne à mesure que vous irez vers Nazareth. Là, vous prendrez ma Mère et la mère de mes frères et vous les accompagnerez à Béthanie, dans la maison où se trouve Joseph, sur les terres de Lazare. Nous viendrons par la Décapole."

"Et Margziam ?" demande Pierre.

"J'ai dit : "Précédez-moi à Capharnaüm". Je n'ai pas dit : "Allez". Mais de Capharnaüm, on pourra prévenir les femmes de notre arrivée, de façon qu'elles soient prêtes quand nous irons à Jérusalem par la Décapole. Margziam, qui est maintenant un jeune homme, ira avec les disciples en accompagnant les femmes..."

"C'est que... je voulais amener aussi ma femme à Jérusalem, la pauvre. Elle l'a toujours désiré et... elle n'était jamais venue car moi, je ne voulais pas d'ennuis... Mais je voudrais lui faire plaisir, cette année. Elle est si bonne !"

"Mais oui, Simon. Raison de plus pour que Margziam aille avec elle. Nous ferons le voyage lentement et nous nous retrouverons là- bas…"

Le vieux maître de maison dit : "Si peu de temps chez moi ?"

"Père, j'ai encore beaucoup à faire, et je veux être à Jérusalem au moins huit jours avant la Pâque. Rends-toi compte que la première phase de la lune d'Adar est terminée..."

"C'est vrai. Mais je t'ai tant désiré !… De t'avoir, il me semble que je suis dans la Lumière du Ciel... et la lumière doit s'éteindre à ton départ."

"Non, père. Je te la laisserai dans le cœur, et à ta femme. A toute cette maison hospitalière."

Ils s'assoient aux tables, et Jésus fait l'offrande et il bénit la nourriture que le serviteur distribue ensuite aux différentes tables.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-032.htm
Tome : 5/32
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Jesus_23
Jésus entouré de Ses Apôtres


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 13 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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