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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

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M8735


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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  - Page 2 Empty Re: Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

Message par M8735 Mar 25 Déc - 1:39

Nativité du Seigneur




Je vous propose de lire ce magnifique passage où Marie raconte la Naissance de Jésus aux apôtres durant leur visite de la grotte de Bethléem. C'est un  extrait du Tome 3 de "L'évangile tel qu'il m'a été révélé" (deuxième année de vie publique de Jésus)
Que ce Noël vous soit source de grâces et de paix.








Vers Bethléem avec les apôtres et les disciples








Après avoir quitté Béthanie au premier sourire de l'aurore, Jésus va vers Bethléem avec sa Mère, Marie d'Alphée et Marie Salomé, suivi des apôtres et précédé de l'enfant qui trouve un motif de joie dans tout ce qu'il voit : les papillons qui s'éveillent, les oiseaux qui chantent ou becquettent sur le sentier, les fleurs que font resplendir les diamants de la rosée, l'apparition d'un troupeau avec quantité d'agnelets bêlants. Après avoir passé le torrent qui est au sud de Béthanie, tout écumeux et riant au milieu des roches, la troupe se dirige vers Bethléem entre deux rangées de collines, toutes vertes d'oliviers et de vignes, avec de petits champs de moissons dorées qui arrivent à maturation. La vallée est fraîche, et la route assez commode.




Simon de Jonas s'avance pour rejoindre le groupe de Jésus et demande : "On y va d'ici à Bethléem ? Jean dit que l'autre fois il avait suivi un autre chemin."
"C'est vrai" répond Jésus. "Mais c'était parce que nous venions de Jérusalem. D'ici, c'est plus court. Au tombeau de Rachel que les femmes veulent voir, nous nous séparerons comme vous avez décidé il y a un moment. Nous nous retrouverons ensuite à Bétsur où ma Mère désire séjourner."




"Oui, nous l'avons dit... mais ce serait si beau d'y être tous... la Mère spécialement... car, enfin, la reine de Bethléem et de la Grotte, c'est elle et elle sait parfaitement tout... Entendu de sa bouche... ce serait différent, voilà."




Jésus sourit en regardant Simon qui insinue doucement son désir.




"Quelle grotte, père ?" demande Margziam.




"La grotte où est né Jésus."




"Oh ! c'est beau ! J'y viens moi aussi !..."




"Ce serait vraiment beau !" disent Marie d'Alphée et Salomé.




"Très beau !... Ce serait revenir en arrière... à l'époque où le monde t'ignorait, c'est vrai, mais ne te haïssait pas encore... Ce serait retrouver l'amour des simples qui ne surent que croire et aimer, avec humilité et foi... Ce serait déposer ce fardeau d'amertume qui me pèse sur le cœur depuis que je te sais ainsi haï, le déposer là dans ta crèche... Elle doit avoir encore gardé la douceur de ton regard, de ta respiration, du sourire incertain que tu avais là... et tout cela me caresserait le cœur... Il est rempli de tant d'amertume !..." Marie parle doucement, exhalant son désir et sa tristesse.




"Alors nous y allons, Maman. A toi de nous conduire. Aujourd'hui tu es la Maîtresse et Moi l'enfant qui apprend."




"Oh ! Fils ! Non ! Tu es toujours le Maître..."




"Non, Maman. Simon de Jonas a bien parlé. Sur la terre de Bethléem, c'est toi qui es la Reine. Ce fut ton premier château. Marie, descendante de David, conduis ce petit peuple dans ta demeure."




L'Iscariote va parler, mais il se tait. Jésus, qui remarque son attitude et l'interprète, dit : "Si quelqu'un, à cause de la fatigue, ou pour une autre raison ne veut pas venir, qu'il poursuive librement sa route pour Bétsur." Mais personne ne parle.




Ils continuent leur route par la fraîche vallée orientée d'est en ouest, puis ils tournent légèrement vers le nord, côtoient une colline qui se dresse là et rejoignent ainsi la route qui de Jérusalem conduit à Bethléem, justement à côté du cube surmonté d'une coupole ronde du tombeau de Rachel. Tous s'approchent pour prier avec respect.




Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  - Page 2 2d085310


 "Ici, nous nous sommes arrêtés, Joseph et moi. Tout est comme alors. Il n'y a que la saison qui diffère. C'était alors une froide journée de Casleu. Il avait plu et les routes étaient devenues boueuses, puis il s'était levé un vent glacial et peut-être que pendant la nuit il avait gelé. Les chemins s'étaient durcis mais, tous sillonnés par des chars et par la foule, ils étaient comme une mer couverte de barques et mon petit âne fatiguait beaucoup... "




"Et toi, non, Mère ?"




"Oh ! moi, je t'avais Toi !..." et son regard exprime une telle béatitude qu'il est émouvant. Puis elle se remet à parler : "La nuit tombait et Joseph était très préoccupé... Il se levait toujours plus fort un vent cinglant... Les gens se hâtaient vers Bethléem s'entrechoquant et plusieurs prenaient à parti mon petit âne qui avançait si doucement, cherchant où il devait mettre les sabots... Il semblait savoir que tu y étais Toi... et que tu faisais ton dernier somme dans le berceau de mon sein. Il faisait froid... mais moi, je brûlais. Je te sentais arriver... Arriver ? Tu pourrais dire : "Depuis neuf mois j'y étais, Maman". Oui, mais alors, c'était comme si tu venais des Cieux. Les Cieux s'abaissaient, s'abaissaient sur moi et moi, j'en voyais les splendeurs... Je voyais la Divinité qui brûlait dans la joie de ta toute proche naissance, et ces feux me pénétraient, m'incendiaient, m'abstrayaient... de tout... Froid... vent... foule... tout cela n'était rien ! Je voyais Dieu... De temps à autre, avec effort, je réussissais à ramener mon esprit sur la terre et je souriais à Joseph qui avait peur pour moi du froid et de la fatigue, et qui conduisait le petit âne par crainte d'un faux pas et qui m'enveloppait dans une couverture de peur que je ne prenne froid... Mais il ne pouvait rien arriver. Les secousses, je ne les sentais pas. Il me semblait avancer sur un chemin d'étoiles, au milieu de nuées éclatantes que soutenaient les anges... Et je souriais... D'abord à Toi... Je te regardais à travers les barrières de la chair dormir avec tes petits poings fermés dans un petit lit de roses vivantes, mon bouton de lys... Puis je souriais à l'époux si affligé, si affligé, pour l'encourager... et aussi aux gens qui ne savaient pas que déjà ils respiraient dans l'aura du Sauveur...
ous nous arrêtâmes près du tombeau de Rachel pour faire reposer le petit âne et pour manger un peu de pain et d'olives, nos provisions de pauvres. Mais moi, je n'avais pas faim. Je ne pouvais pas avoir faim... Ma joie me nourrissait... Nous reprîmes le chemin... Venez que je vous montre où nous avons rencontré le berger... Ne craignez pas que je me trompe. Je revis cette heure et je retrouve chaque endroit car je vois tout à travers une grande lumière angélique. Peut-être les multitudes des anges sont de nouveau ici, invisibles pour les corps, mais visibles pour les âmes avec leur lumineuse blancheur, et tout se découvre et tout est indiqué. Eux ne peuvent se tromper, et ils me conduisent... pour ma joie et votre joie. Voici : c'est de ce champ à celui-là que vint Élie avec ses brebis et Joseph lui demanda du lait pour moi. Et, c'est ici, dans ce pré que nous nous sommes arrêtés pendant qu'il trayait le lait chaud et nourrissant et qu'il donnait ses conseils à Joseph.




Venez, venez... Voici, voici le sentier du dernier vallon avant Bethléem. Nous l'avons pris parce que la route principale aux abords de Bethléem était encombrée de gens et de montures... Voici Bethléem. Oh ! chère ! chère terre de mes pères qui m'as donné le premier baiser de mon Fils ! Tu es ouverte, bonne et odorante comme le pain dont tu portes le nom :
[Bethléem signifie "Maison du pain"] 
pour donner le Vrai Pain au monde qui meurt de faim ! Tu m'as embrassée, toi en qui est demeuré le maternel amour de Rachel, comme une mère, terre sainte de la Bethléem de David, premier temple élevé au Sauveur, à l'Étoile du matin née de Jacob pour enseigner la route des Cieux à toute l'Humanité ! Regardez comme la ville est belle en ce printemps ! Mais alors aussi, bien que les champs et les vignes fussent dépouillés, elle était belle ! Un léger voile de givre faisait resplendir les branches nues et elles se couvraient d'une poussière de diamants comme si elles étaient enveloppés dans un impalpable voile de paradis. En chaque maison la cheminée fumait pour le souper tout proche et la fumée, montant d'échelon en échelon jusqu'à ce sommet, montrait la ville elle-même toute voilée... Tout était chaste, recueilli, dans l'attente... De Toi, de Toi, Fils ! La terre te sentait venir... Et ils t'auraient senti aussi les Bethléemites, car ils ne sont pas méchants, bien que vous ne le croyiez pas. Ils ne pouvaient nous abriter... Dans les maisons honnêtes et bonnes de Bethléem s'entassaient, arrogants comme toujours, sourds et orgueilleux ceux qui maintenant encore le sont, et eux ne pouvaient te sentir Toi... Combien de pharisiens, de sadducéens, d'hérodiens, de scribes, d'esséniens il y avait ! Oh ! leurs cœurs maintenant fermés c'est la suite de leur dureté de cœur d'alors. Ils ont fermé leurs cœurs à l'amour à l'égard de la pauvre sœur ce soir là... et ils sont restés et ils restent dans les ténèbres. Ils ont repoussé Dieu dès cet instant, en repoussant loin d'eux l'amour du prochain.




Venez. Allons à la Grotte. Il est inutile d'entrer dans la ville. Les plus grands amis de mon Enfant n'y sont plus. La Nature amie nous suffit avec ses pierres, sa petite rivière, son bois pour faire du feu. La Nature qui a senti venir son Seigneur... Voilà, venez, rassurés. On tourne ici... Voici les ruines de la Tour de David. Oh ! elles me sont chères plus qu'un palais de roi ! Ruines bénies ! Ruisseau béni ! Arbre béni, que comme par miracle le vent a dépouillé de tarit de branches pour que nous trouvions du bois et puissions faire du feu !"




Marie descend rapidement vers la Grotte, franchit le ruisseau sur une planche qui sert de pont, court sur l'emplacement qui se trouve devant les ruines et tombe à genoux sur le seuil de la Grotte. Elle se penche et en baise le sol. Tous les autres la suivent. Ils sont émus... L'enfant, qui ne la quitte pas un instant, semble écouter une merveilleuse histoire et ses yeux noirs boivent les paroles et les gestes de Marie sans en perdre un seul. 




Marie se relève et entre en disant : "Tout, tout comme alors !... Mais alors il faisait nuit... Joseph fit de la lumière à mon entrée. Alors, alors seulement, en descendant de l'âne, je sentis à quel point j'étais fatiguée et gelée... Un bœuf nous salua, j'allai à lui pour sentir un peu de chaleur, pour m'appuyer au foin... Joseph, ici, où je suis, étendit du foin pour me faire un lit et le sécha pour moi comme pour Toi, Fils, à la flamme allumée dans ce coin. ..car il était bon comme un père dans son amour d'ange-époux... Et nous tenant par la main, comme deux frères perdus dans l'obscurité de la nuit, nous mangeâmes du pain et du fromage et puis il alla là-bas pour alimenter le feu, enleva son manteau pour boucher l'ouverture... En réalité, il fit tomber le voile devant la gloire de Dieu qui descendait des Cieux, Toi, mon Jésus... et je restai sur le foin, dans la tiédeur des deux animaux, enveloppée dans mon manteau et dans une couverture de laine... Mon cher époux !... En cette heure d'anxiété où j'étais seule devant le mystère de la première maternité, toujours pleine d'inconnu pour une femme et, pour moi, dans mon unique maternité, remplie aussi du mystère qu'aurait été la vision du Fils de Dieu émergeant d'une chair mortelle lui, Joseph, fut pour moi une mère, il fut un ange... mon réconfort... alors, toujours...




 Et ensuite, le silence et le sommeil qui vinrent envelopper le Juste... pour qu'il ne vît pas ce qui était pour moi le baiser quotidien de Dieu... Et pour moi, après l'intermède des nécessités humaines, voici les flots démesurés de l'extase arrivant de la mer paradisiaque et qui me soulevaient de nouveau sur des crêtes lumineuses toujours plus hautes, me portant en haut, en haut, avec eux, dans un océan de lumière, de lumière, de joie, de paix, d'amour jusqu'à ce que je me trouve perdue dans la mer de Dieu, du sein de Dieu... Une voix de la terre, encore : "Tu dors, Marie ?" Oh ! si lointaine !... Un écho, un souvenir de la terre !... Et si faible que l'âme n'en est pas touchée, et je ne sais quelle réponse j'y fais pendant que je monte, que je monte encore dans cet abîme de feu, de béatitude infinie, d'avant-goût de Dieu... jusqu'à Lui, jusqu'à Lui... Oh ! mais, est-ce Toi qui es né ou est-ce moi qui suis née de la fulguration Trinitaire, cette nuit-là ? Est-ce moi qui t'ai donné Toi, ou Toi qui m'as aspirée pour me donner ? Je ne sais pas...




Et puis la descente, de chœur en chœur, d'astre en astre, de nuage en nuage, douce, lente, bienheureuse, tranquille comme celle d'une fleur qu'un aigle a portée dans les hauteurs et qu'il a laissée tomber, et qui descend lentement sur les ailes de l'air, devenue plus belle par une pluie de pierres précieuses, par un morceau d'arc-en-ciel dérobé au ciel et qui se retrouve sur la terre natale... Mon diadème : Toi ! Toi sur mon cœur...




M'étant assise ici, après t'avoir adoré à genoux, je t'ai aimé. Finalement j'ai pu t'aimer sans la barrière de la chair et d'ici je me suis levée pour te porter à l'amour de celui qui comme moi était digne de t'aimer dans les premiers. Et ici, entre ces deux rustiques colonnes, je t'ai offert au Père. Et ici, tu as reposé pour la première fois sur le cœur de Joseph... Et puis, je t'ai emmailloté et, ensemble, nous t'avons déposé ici... Je te berçais pendant que Joseph séchait le foin à la flamme et le tenait au chaud en le mettant sur sa poitrine et puis, à cet endroit, pour t'adorer tous les deux, penchés sur Toi ainsi, ainsi comme moi maintenant, pour boire ta respiration, pour voir à quel anéantissement peut conduire l'amour, pour verser les larmes que certainement on verse au Ciel pour la joie inépuisable de voir Dieu."




Marie est allée et venue pendant cette évocation, indiquant les endroits, haletante d'amour, une larme scintillant dans ses yeux bleus et un sourire de joie sur les lèvres, elle se penche réellement sur son Jésus qui s'est assis sur une grosse pierre pendant cette évocation, et elle baise ses cheveux en pleurant et adorant comme alors...




"Et puis les bergers... à l'intérieur, ici, pour adorer avec leur âme bonne, avec le grand soupir de la terre qui entrait avec eux, avec leur odeur d'hommes, de troupeaux, de foin; et au-dehors, et partout les anges, pour t'adorer par leur amour, par leurs chants que ne peut redire une créature humaine, et par l'amour des Cieux, par l'atmosphère des Cieux qui entrait avec eux, qu'eux apportaient avec leurs clartés... Ta naissance, béni !..."




Marie s'est agenouillée à côté de son Fils et elle pleure d'émotion, la tête appuyée sur ses genoux. Pendant quelques instants, personne n'ose parler. Plus ou moins émus, les assistants regardent autour d'eux comme si au milieu des araignées et des cailloux raboteux ils espéraient avoir le spectacle de la scène décrite...




Marie se ressaisit et dit : "Voilà, j'ai dit la naissance de mon Fils dans son infinie simplicité et son infinie grandeur, avec mon cœur de femme, non pas avec la sagesse d'un maître. Il n'y a rien d'autre car ce fut la chose la plus grande de la terre, cachée sous les apparences les plus communes."
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Message par M8735 Jeu 27 Déc - 19:22

Visite de Zacharie








Je vois une longue pièce où j'ai vu la rencontre des Mages avec Jésus et leur adoration
[*]. Je comprends que je suis dans la maison hospitalière où a été accueillie la Sainte Famille. Et j'assiste à l'arrivée de Zacharie.      

[*]


Élisabeth ne l'accompagne pas. La propriétaire de la maison court dehors à la rencontre de l'hôte qui arrive. Elle le conduit près d'une porte basse et frappe, puis se retire discrètement.     


Joseph ouvre et pousse une exclamation de joie en voyant Zacharie. Il le fait entrer dans la petite pièce, étroite comme un corridor : "Marie donne le sein au Petit. Attends un peu, assieds-toi, car tu dois être fatigué." Il offre une place à l'hôte sur le lit et s'assied à côté de lui.  


J'entends Joseph qui lui demande des nouvelles du petit Jean et Zacharie répond : "Il pousse vigoureusement comme un petit poulain. Mais maintenant il souffre un peu des dents. À cause de cela nous n'avons pas voulu l'apporter. Il fait très froid, aussi Élisabeth n'est pas venue non plus. Elle ne pouvait le laisser sans lait. Elle en est désolée, mais la saison est tellement rigoureuse !"  


"En effet le temps est très froid" répond Joseph.  


"L'homme que vous m'avez envoyé m'a dit que vous n'aviez pas de maison au moment de la naissance. Qui sait à quel point vous avez dû souffrir." 


"Oui, beaucoup vraiment. Mais nous avons eu plus de peur que de mal. Nous avions peur que cela fît tort au Bébé. Les premiers jours, nous avons dû rester sur place. Nous ne manquions de rien, pour nous, parce que les bergers portèrent la bonne nouvelle aux Bethléemites et que beaucoup nous apportèrent des cadeaux. Mais il nous manquait une maison, une chambre en bon état, un lit... et Jésus pleurait tellement, la nuit surtout, à cause du vent qui entrait de tous côtés. Je faisais un peu de feu, très peu parce que la fumée faisait tousser l'Enfant... et le froid restait. Deux animaux chauffaient trop peu surtout du côté où l'air s'engouffre. Nous n'avions pas d'eau chaude pour le laver, ni de linge sec pour le changer. Oh ! Il a beaucoup souffert ! Et Marie souffrait de le voir souffrir. Je souffrais moi aussi... tu peux penser quelle souffrance c'était pour elle qui était sa Mère. Elle Lui donnait son lait et ses larmes, son lait et son amour ... Maintenant ici, ça va mieux. J'avais préparé un berceau si commode et Marie y avait mis un matelas douillet. Mais il est à Nazareth ! Ah ! s'il était né là-bas, ç'aurait été bien différent !"  


"Mais le Christ devait naître à Bethléem. Les Prophètes l'avaient annoncé."  


Marie entre, les ayant entendus parler. Elle est toute vêtue de laine blanche. Elle a quitté l'habit foncé qu'elle avait pour le voyage et dans la grotte. Elle a un vêtement tout blanc comme je l'ai déjà vue d'autres fois. Elle n'a rien sur la tête et porte entre ses bras Jésus endormi, rassasié de lait, dans ses langes blancs. 


Zacharie se lève respectueusement et s'incline avec vénération. Puis il s'approche et regarde Jésus avec les marques du plus grand respect. Il est penché, pas tant pour le voir mieux, que pour Lui rendre hommage. Marie le lui présente et Zacharie le prend avec de telles marques d'adoration, qu'il semble porter un ostensoir. C'est réellement, l'Hostie qu'il porte en ses bras, l'Hostie déjà offerte et dont le sacrifice sera consommé lorsqu'elle aura été donnée aux hommes, comme nourriture d'amour et de rédemption. 


Zacharie rend Jésus à Marie. Ils s'assoient tous et Zacharie redit à Marie le motif pour lequel Élisabeth n'a pas pu venir et la peine qu'elle en a éprouvée. "Elle avait préparé, ces derniers mois, du linge pour ton Enfant béni. Je te l'ai apporté, il est sur le char, en bas."


Il se lève, sort et revient avec un gros paquet et un autre plus petit. Du gros paquet dont Joseph le débarrasse tout de suite, et de l'autre il tire ses cadeaux : une moelleuse couverture de laine tissée à la main, du linge et des petits vêtements.


Du second paquet il tire du miel, de la farine très blanche, du beurre et des pommes pour Marie, des galettes pétries et cuites par Élisabeth et tant d'autres choses qui disent l'affection maternelle de la reconnaissante cousine pour la jeune Mère.  


"Tu diras à Élisabeth que je lui suis bien reconnaissante et à toi aussi, je suis reconnaissante. J'aurais eu tant de joie à la voir, mais je comprends ses raisons. Et aussi j'aurais bien voulu revoir le petit Jean..."  


"Mais vous le verrez au printemps. Nous viendrons vous voir." 


"Nazareth est trop loin" dit Joseph.  


"Nazareth ? Mais vous devez rester ici. Le Messie doit grandir à Bethléem. C'est la Cité de David. Le Très-Haut l'a amené par l'intermédiaire de la volonté de César à naître dans la terre de David, la terre sainte de la Judée. Pourquoi le porter à Nazareth ? Vous savez comment chez les Juifs on juge les Nazaréens. Demain, cet Enfant devra être le Sauveur de son peuple. Il ne faut pas que la capitale méprise son Roi parce qu'il vient d'une région qu'elle méprise. Vous savez comme moi combien le Sanhédrin est susceptible et combien méprisantes les trois principales castes ... Et puis, ici près de moi, je pourrai vous aider quelque peu et mettre tout ce que j'ai, non seulement de biens matériels, mais de qualités morales au service de ce Nouveau-Né. Et quand il sera en âge de comprendre, je serai heureux de Lui servir de maître comme à mon enfant, pour obtenir que, devenu grand, il me bénisse. Nous devons penser à la grandeur de son destin et que pour ce motif il doit pouvoir se présenter au monde avec toutes les cartes pour gagner facilement sa partie. Lui, bien sûr, possédera la Sagesse, mais aussi le seul fait qu'un prêtre Lui ait servi de maître le fera accepter plus facilement par les pharisiens exigeants et les scribes. Cela facilitera sa mission." 


Marie regarde Joseph et Joseph regarde Marie. Par-dessus la tête innocente du Bébé, qui dort, rose et ignorant, s'engage un muet échange de questions. Et ces questions sont empreintes de tristesse. Marie pense à sa petite maison. Joseph pense à son travail. Ici tout est à refaire dans un endroit où il y a quelques jours, ils étaient des inconnus. Ici, il n'y a rien des chers objets restés là-bas et préparés avec tant d'amour pour le Petit.   


Et Marie le dit : "Mais comment faire ? Là-bas, nous avons tout laissé. Joseph avait tant travaillé pour mon Jésus sans épargner la fatigue et l'argent. Il avait travaillé de nuit pour pouvoir travailler le jour pour les autres, et gagner ainsi de quoi acheter les bois les plus beaux, la laine la plus fine, le lin le plus blanc afin de préparer tout pour Jésus. Il avait construit des ruches et avait fait des travaux de maçonnerie pour donner une autre organisation à la maison, afin que le berceau pût être dans ma pièce et y rester jusqu'à ce que Jésus ait grandi et pouvoir donner une place au lit, puisque Jésus restera avec moi jusqu'au jour où il ne sera plus un jeune garçon."  


"Joseph peut y aller et prendre ce que vous avez laissé."  


"Et où le mettre ? Tu sais, Zacharie, que nous sommes pauvres. Nous n'avons que le travail et la maison. L'une et l'autre nous donnent de quoi aller de l'avant sans avoir faim. Ici, du travail nous en trouverons... peut-être. Mais il nous faudra toujours penser à une maison. Cette brave femme ne peut nous donner toujours l'hospitalité. Et moi, je ne puis imposer à Joseph des sacrifices au-delà de ceux qu'il consent déjà à faire pour moi."   


"Oh ! moi ! Pour moi ce n'est rien. Je pense à la douleur de Marie, moi. A la peine de ne pas vivre dans sa maison..."  


Marie a deux grosses larmes dans les yeux.  


"Je pense que cette maison doit lui être bien chère, comme le Paradis pour le prodige qui s'y est accompli... Je parle peu, mais je comprends tellement ! Si ce n'était que pour cela, je ne me tourmenterais pas. Je ferai double travail, c'est tout. Je suis fort et jeune pour travailler le double de ce que je faisais et pourvoir à tout. Et si Marie ne souffre pas trop... et si tu dis qu'il est bien d'agir ainsi... pour moi... me voilà. Je fais ce qui vous paraît le plus juste. Il suffit que cela soit utile pour Jésus." 


"Et ce sera utile, sûrement. Pensez-y et vous en verrez les raisons."   


"On dit aussi que le Messie sera appelé Nazaréen..." objecte Marie.   


"C'est vrai, mais au moins, tant qu'il n'est pas adulte, faites-le grandir en Judée. Le Prophète a dit : "Et toi, Bethléem Ephrata, tu seras la plus grande, car de toi sortira le Sauveur". Il ne parle pas de Nazareth. Peut-être cette appellation Lui sera donnée pour je ne sais quelle raison. Mais sa terre, est celle-ci."  


"Tu le dis prêtre, et nous... et nous... avec douleur nous t'écoutons... et te donnons raison. Mais quelle douleur !... Quand verrai-je cette maison où je suis devenue Mère ?" Marie pleure, doucement. Et je le comprends son chagrin. Ah ! si je le comprends !


La vision cesse pour moi sur les pleurs de Marie. 





[*]Maria Valtorta ne reçoit pas les visions dans leur ordre chronologique. C’est Jésus qui ultérieurement lui donne des instructions pour réaliser cette suite harmonieuse. D’où cette remarque et d'autres dans ce genre.

[*]



Colombe 
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[url=http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 01/01-051.htm]http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-051.htm[/url]
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Message par M8735 Ven 28 Déc - 21:24

Présentation de Jésus au Temple.





Je vois partir d'une petite maison très modeste un couple de personnes. D'un petit escalier extérieur descend une très jeune mère avec, entre ses bras, un bébé dans un lange blanc [La purification de la mère et le rachat du premier-né qui appartenait au Seigneur, avait lieu 40 jours après la naissance]









Je reconnais, c'est notre Maman. C'est toujours elle, pâle et blonde, agile et si gentille en toutes ses démarches. Elle est vêtue de blanc, avec un manteau d'azur pâle qui l'enveloppe. Sur la tête un voile blanc. Elle porte son Bébé avec tant de précautions. Au pied du petit escalier, Joseph l'attend auprès d'un âne gris. Joseph est habillé de marron clair, aussi bien pour l'habit que pour le manteau. Il regarde Marie et lui sourit. Quand Marie arrive près de l'âne, Joseph se passe la bride sur le bras gauche, et prend pour un moment le Bébé qui dort tranquille pour permettre à Marie de mieux s'installer sur la selle. Puis, il lui rend Jésus et ils se mettent en marche. 




Joseph marche à côté de Marie en tenant toujours la monture par la bride et en veillant qu'elle marche droit et sans trébucher. Marie tient Jésus sur son sein et, par crainte que le froid ne puisse Lui nuire, elle étend sur Lui un pli de son manteau. Ils parlent très peu, les deux époux, mais ils se sourient souvent. 








La route qui n'est pas un modèle du genre se déroule à travers une campagne que la saison a dépouillée. Quelque autre voyageur se rencontre avec les deux ou les croise, mais c'est rare.  




Puis voici des maisons qui se découvrent et des murs qui enserrent une ville. Les deux époux entrent par une porte, puis commence le parcours sur le pavé très disjoint de la ville. La marche devient beaucoup plus difficile, soit à cause du trafic qui fait arrêter l'âne à tout moment, soit parce que sur les pierres et les crevasses qui les interrompent il a de continuelles secousses qui dérangent Marie et l'Enfant.   








La route n'est pas plane : elle monte bien que légèrement. Elle est étroite entre les hautes maisons aux entrées aussi étroites et basses et aux rares fenêtres sur la rue. En haut, le ciel se montre avec tant de morceaux d'azur de maison à maison ou de terrasse à terrasse. En bas sur la rue, il y a des gens qui crient et croisent, d'autres personnes à pied ou à âne, ou conduisant des ânes chargés et d'autres, en arrière d'une encombrante caravane de chameaux. À un certain endroit passe avec beaucoup de bruits de sabots et d'armes une patrouille de légionnaires romains qui disparaissent derrière une arcade qui enjambe une rue très étroite et pierreuse.  








Joseph tourne à gauche et prend une rue plus large et plus belle. J'aperçois l'enceinte crénelée que je connais déjà tout au fond de la rue. 








Marie descend de l'âne près de la porte où se trouve une sorte d'abri pour les ânes. Je dis "abri" parce que c'est une espèce de hangar ou mieux d'abri couvert jonché de paille avec des piquets munis d'anneaux pour attacher les quadrupèdes. Joseph donne quelque argent à un garçon qui est accouru, pour acheter un peu de foin et il tire un seau d'eau à un puits rudimentaire situé dans un coin, pour la donner à l'âne.








Puis, il rejoint Marie et ils entrent tous deux dans l'enceinte du Temple. 
Ils se dirigent d'abord vers un portique où se trouvent ces gens que Jésus fustigea plus tard vigoureusement : les marchands de tourterelles et d'agneaux et les changeurs. Joseph achète deux blanches colombes. Il ne change pas d'argent. On se rend compte qu'il a déjà ce qu'il faut.  




Joseph et Marie se dirigent vers une porte latérale où on accède par huit marches, comme on dirait qu'ont toutes les portes, en sorte que le cube du Temple est surélevé au-dessus du sol environnant. Cette porte a un grand hall comme les portes cochères de nos maisons en ville, pour en donner une idée, mais plus vaste et plus décoré. La il y a à droite et à gauche deux sortes d'autels c'est-à-dire deux constructions rectangulaires dont au début je ne vois pas bien à quoi elles servent. On dirait des bassins peu profonds car l'intérieur est plus bas que le bord extérieur surélevé de quelques centimètres.  








Je ne sais si c'est Joseph qui a appelé : voila qu'accourt un prêtre. Marie offre les deux pauvres colombes et moi qui comprends leur sort, je détourne mon regard. J'observe les ornements du très lourd portail, du plafond, du hall. Il me semble pourtant voir, du coin de l’œil, que le prêtre asperge Marie avec de l'eau, Ce doit être de l'eau, car je ne vois pas de tache sur son habit. Puis, Marie, qui, en même temps que les colombes, avait donné au prêtre une petite poignée de monnaie (j'avais oublié de le dire), entre avec Joseph dans le Temple proprement dit, accompagnée par le prêtre. 








Je regarde de tous côtés. C'est un endroit très orné. Sculptures à têtes d'anges avec rameaux et ornements courent le long des colonnes, sur les murs et le plafond. Le jour pénètre par de longues et drôles fenêtres, étroites, sans vitres naturellement et disposées obliquement sur le mur. Je suppose que c'est pour empêcher d'entrer les averses. 




Marie s'introduit jusqu'à un certain endroit, puis s'arrête. À quelques mètres d'elle il y a d'autres marches et au-dessus une autre espèce d'autel au-delà duquel il y a une autre construction. 








Je m'aperçois que je croyais être dans le Temple et au contraire j'étais au dedans des bâtiments qui entourent le Temple proprement dit, c'est-à-dire le Saint, et au-delà duquel il semble que personne, en dehors des prêtres, ne puisse entrer. Ce que je croyais être le Temple n'est donc qu'un vestibule fermé qui, de trois côtés, entoure le Temple où est renfermé le Tabernacle. Je ne sais si je me suis très bien expliquée, mais je ne suis pas architecte ou ingénieur.          




Marie offre le Bébé, qui s'est éveillé et tourne ses petits yeux innocents tout autour, vers le prêtre, avec le regard étonné des enfants de quelques jours. Ce dernier le prend sur ses bras et le soulève à bras tendus, le visage vers le Temple en se tenant contre une sorte d'autel qui est au-dessus des marches. La cérémonie est achevée. Le Bébé est rendu à sa Mère et le prêtre s'en va.  








Il y a des gens, des curieux qui regardent. Parmi eux se dégage un petit vieux, courbé qui marche péniblement en s'appuyant sur une canne, Il doit être très vieux, je dirais plus qu'octogénaire. Il s'approche de Marie et lui demande de lui donner pour un instant le Bébé. Marie le satisfait en souriant. 




C'est Siméon, j'avais toujours cru qu'il appartenait à la caste sacerdotale et au contraire, c'est un simple fidèle, à en juger du moins par son vêtement. Il prend l'Enfant, l'embrasse. Jésus lui sourit avec la physionomie incertaine des nourrissons. Il semble qu'il l'observe curieusement, parce que le petit vieux pleure et rit à la fois et les larmes font sur sa figure des dessins emperlés en s'insinuant entre les rides et retombant sur la barbe longue et blanche vers laquelle Jésus tend les mains : C'est Jésus, mais c'est toujours un petit bébé et, ce qui remue devant lui, attire son attention et lui donne des velléités de se saisir de la chose pour mieux voir ce que c'est. Marie et Joseph sourient, et aussi les personnes présentes qui louent la beauté du Bébé.  




J'entends les paroles du saint vieillard et je vois le regard étonné de Joseph, l'émotion de Marie, les réactions du petit groupe des personnes présentes, les unes étonnées et émues aux paroles du vieillard, les autres prises d'un fou rire. Parmi ces derniers se trouvent des hommes barbus et de hautains membres du Sanhédrin qui hochent la tête. Ils regardent Siméon avec une ironique pitié. 
Ils doivent penser que son grand âge lui a fait perdre la tête.    
[*]
Le sourire de Marie s'éteint en une plus vive pâleur, lorsque Siméon lui annonce la douleur. Bien qu'elle sache, cette parole lui transperce l’âme. Marie s'approche davantage de Joseph pour trouver du réconfort; elle serre passionnément son Enfant sur son sein et, comme une âme altérée, elle boit les paroles d'Anne[**] qui, étant femme, a pitié de la souffrance de Marie et lui promet que l'Éternel adoucira l'heure de sa douleur en lui communiquant une force surnaturelle : "Femme, Celui qui a donné le Sauveur à son peuple ne manquera pas de te donner son ange pour soulager tes pleurs. L'aide du Seigneur n'a pas manqué aux grandes femmes d'Israël et tu es bien plus que Judith et que Yaël. Notre Dieu te donnera un cœur d'or très pur pour résister à la mer de douleur par quoi tu seras la plus grande Femme de la création, la Mère. Et toi, Petit, souviens-toi de moi à l'heure de ta mission."



[*]Ici s'arrête pour moi la vision.       
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Luc 2,29 "Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël." Son père et sa mère étaient dans l’étonnement de ce qui se disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : "Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, une épée te transpercera l’âme afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs."



[*][**] Anne de Phanouel, sa maîtresse des novices quand elle était au Temple. 

[*]Luc 2,36 "Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge. Après avoir, depuis sa virginité, vécu sept ans avec son mari, elle était restée veuve; parvenue à l’âge de 84 ans, elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem."






Colombe 




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Siméon et Anne de Phanuel pour la Présentation de Jésus 



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Siméon 



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Message par M8735 Sam 29 Déc - 17:53

Berceuse de la Vierge




 Ce matin j'ai eu un délicieux réveil. J'étais encore dans les nuées du sommeil quand j'ai entendu une voix très pure qui chantait doucement une lente berceuse. On aurait dit, une berceuse de Noël tant cela paraissait lente et archaïque. J'en suivais ce motif et cette voix qui me donnait un bonheur croissant et me rendait ma lucidité sous sa douce ondée. Finalement j'étais éveillée et j'ai compris. J'ai dit : "Je te salue, Marie, pleine de Grâce !" car c'était la Maman qui chantait et Elle s'est mise à chanter plus fort, après m'avoir dit : "Moi aussi, je te salue. Viens et sois heureuse !"


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Et je l'ai vue, dans la maison de Bethléem, dans la pièce qu'elle occupait, en train de bercer Jésus pour l'endormir, Dans la pièce il y avait le métier à tisser de Marie et des travaux de couture. Marie paraissait avoir suspendu son travail, pour donner le sein au Bébé, changer ses langes ou plutôt ses draps car c'était déjà un bébé de quelques mois, six mois, huit au plus dirais-je. Elle comptait reprendre le travail quand l'Enfant serait endormi.  


C'était vers le soir. Le crépuscule déjà tout à fait avancé avait laissé le ciel tranquille parsemé de flocons d'or. Des troupeaux revenaient à leur parc, broutant les dernières herbes d'un pré fleuri et bêlaient en levant le museau.  


Le Bébé tardait à s'endormir. Il paraissait un peu agité comme s'il était agacé par ses dents ou quelque "bobo" de l'enfance.        


J'ai écrit, comme j'ai pu, dans l'obscurité de cette heure à peine matinale; le chant sur un morceau de papier et maintenant je le recopie ici. 


"Petits nuages dorés, qui semblez les troupeaux du Seigneur. Sur le pré tout en fleurs un autre troupeau est là qui regarde. Mais si j'avais tous les troupeaux qui sont sur la terre, le petit agneau qui m'est le plus cher, ce serait toujours Toi. Dors, dors, dors, dors,... Et ne pleure plus… 


Mille étoiles reluisantes sont là, dans le ciel, et regardent; Tes suaves pupilles, oh ! ne les fais plus pleurer. Tes yeux de saphir sont les étoiles de mon cœur; Tes pleurs sont ma douleur ! Oh ! ne pleure plus. Dors, dors, dors, dors… Et ne pleure plus...


Tous les anges resplendissants, qui sont dans le Paradis, font une couronne pour Toi innocent, pour se réjouir de ton visage. Mais Tu pleures et Tu veux ta Maman. Tu veux la Maman, Maman, Ma.." qui est ici autour de Toi pour te dire "dodo". Dodo, dodo, dodo, do... Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus...


Voici le ciel qui est tout rose, c'est l'aurore qui revient, et la Maman ne repose pas encore pour ne pas te faire pleurer. Réveillé Tu diras : "Maman !". "Mon Fils" je répondrai, et te baisant, c'est l'amour et la vie que je te donnerai avec le lait. Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus...  


Sans ta Maman Tu ne peux rester pas même si Tu rêvais le Ciel. Viens, viens ! Sous mon voile je te ferai dormir. Ma poitrine ton oreiller, et mes bras ton berceau. Ne crains rien ! Car je suis près de Toi. Dors, dors, dors, dors... Et ne pleure plus... 


Moi, je serai toujours avec Toi. Tu es la vie de mon cœur. Il dort... on le dirait une fleur, posée sur le sein. Il dort... Faites tout doucement ! C'est que... peut-être Il voit le Père Saint... Cette vision essuie les pleurs de mon doux Jésus... Il dort, il dort, il dort, il dort, et ne pleure plus..."            


Dire la grâce de cette scène est impossible. Ce n'est qu'une mère qui berce un bébé. Mais quelle Mère et quel Bébé ! On peut donc penser quelle grâce, quel amour, quelle pureté, et quel Ciel se trouvent dans cette petite, grande, délicieuse scène dont le souvenir me réjouit et dont il reste, pour en confirmer la réalité, l'air que je me répète pour vous le faire entendre à vous aussi. Mais je n'ai pas, moi, la voix d'argent très pur de Marie, la voix virginale de la Vierge !... Et je semblerai un méchant accordéon. N'importe. Je ferai comme je pourrai. Quelle belle pastorale que ce serait pour la chanter autour de la Crèche de Noël !   


La Maman balançait d'abord lentement le berceau de bois, Puis voyant que Jésus ne s'apaisait pas, elle l'a pris sur ses genoux assise près de la fenêtre ouverte, à côté du berceau, et le balançant doucement au rythme du chant, elle a répété la berceuse deux fois jusqu'à ce que le petit Jésus ait fermé les yeux, tourné sa petite tête vers le sein maternel et se soit endormi ainsi, son petit visage enfoui dans la chaleur de son sein, une main appuyée sur la poitrine maternelle près de sa joue rosée et l'autre abandonnée sur le sein. Le voile de Marie couvrait sa Sainte Petite Créature. Puis Marie s'est levée avec des précautions infinies et a déposé son Jésus dans le berceau. Elle l'a couvert de linges légers, a étendu un voile pour le garder des mouches et de l'air et elle est restée à contempler son Trésor endormi. 


Elle avait une main sur le cœur, l'autre encore appuyée au berceau toute prête à le bercer si l'Enfant menaçait de se réveiller et elle souriait, radieuse, un peu penchée sur le berceau pendant que l'ombre et le silence descendaient sur la terre et envahissaient la petite chambre virginale. 


Quelle paix ! Quelle beauté ! J'en suis ravie !


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Ce n'est pas une vision grandiose et peut-être la jugera-t-on inutile dans l'ensemble des autres, car elle ne révèle rien de spécial. Je le sais. Mais pour moi, c'est une vraie grâce. C'est ainsi que je l'apprécie, car elle me rend l'esprit tranquille, pur, pénétré par l'amour comme recréé par les mains de la Maman. Je pense que dans ce sens là il vous plaira à vous aussi. Nous sommes des "tout petits", nous. Cela vaut mieux ! Nous plaisons à Jésus. Que les autres, savants et compliqués, pensent ce qu'ils voudront nous trouvant "puérils", nous n'avons pas à nous en occuper. N'est-ce pas ? 


Colombe
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Message par M8735 Sam 29 Déc - 20:22

Je viens de découvrir la berceuse de  Marie mise en musique et chantée.
C’est très agréable à écouter ! cheers
Je vous la partage: sunny
 
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Message par M8735 Dim 30 Déc - 17:10

L’Adoration des trois mages



Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. 
Deux rues principales s'y coupent à angle droit, l'une venant d'au-delà du pays, c'est la route principale qui continue au delà de la ville, et l'autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. 
D'autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d'un plan d'ensemble comme nous le concevons, mais s'adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. 
Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d'autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l'obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d'être un chemin rectiligne qui va d'un endroit à l'autre sans déviation. 
De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l'on ne peut plus rien construire. 




À l'endroit où il me semble que je dois particulièrement m'arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. 
Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. 
Elle s'amène comme un trapèze si bizarre qu'on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. 
Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. 
Du dehors, c'est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s'ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. 
À l'intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu'au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. 
Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures.
 Je comprends qu'il s'agit de l'auberge de Bethléem.   




Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d'un jardinet; d'autres non, parce que parmi elles il y en  a qui ont la façade sur la place et d'autres à l'arrière.
 Sur l'autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. 
Elles sont toutes fermées car il fait nuit. 
Il n'y a personne dans les rues à cause de l'heure.  




Je vois qu'augmente la clarté nocturne qui tombe d'un ciel constellé d'étoiles si belles dans le ciel d'Orient, si vivantes et si grandes qu'elles paraissent toutes proches et qu'il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament.
 Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. 
Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s'avance dans le ciel de Bethléem. 
Les autres semblent s'éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. 
Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l'intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. 
Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d'un mouvement rapide et ondulant comme s'il était vivant.
 Mais la couleur qui domine, c'est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l'étoile : la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d'argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur.




Ce n'est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu'une agglomération rurale.
 C'est une fantastique cité de contes de fées où tout est d'argent. 
L'eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide.        




Avec la splendeur d'un plus vif éclat, l'étoile s'arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. 
Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu'ils dorment dans les maisons fermées. 
Cependant l'étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s'éclaire tout entier par l'effet de ce filet d'astres qu'elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse.   




La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. 
Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d'une poussière de diamants et de perles. 
Nul palais de roi n'a eu, ni n'aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu.
 Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu.       




Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie.
 Elle veille près du berceau du Fils et prie.
En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l'étoile embellit les choses.




De la rue principale s'avance un défilé : chevaux harnachés et d'autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. 
Le son des sabots fait un bruit d'eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d'un torrent.
 Arrivés sur la place, tous s'arrêtent. 
Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d'une splendeur fantastique. 
Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l'étoile. 
Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s'est allumée en leur cœur : celle d'une joie surnaturelle.




Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs montures respectives qu'un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison.
 Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l'indiquent leurs très riches habits. 
L'un, de peau très foncée [Melchior : il vient de Nubie ou du Soudan (sources du Nil)], à peine descendu d'un chameau s'enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. 
Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d'où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes.
 Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l'un d'une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune [Balthazar : il vient "chaînes mongoliques" aux confins de la Perse]. 
Cet habit est fait comme un long domino garni d'un capuchon et d'un cordon qui semblent faits tout d'une pièce en filigrane d'or tant ils sont ornés de broderie d'or. 
Le troisième[Gaspard : il vient de l'Inde] porte une chemise de soie bouffante qui sort d'un large et long pantalon serré aux pieds. 
Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. 
Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. 




Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir.
Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  - Page 2 Bbd2f010
Les trois rois mages 


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Ici s'arrête la vision.
Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l'adoration des Mages à Jésus.   
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~




Voilà le jour. 
Un beau soleil resplendit dans un ciel d'après-midi. 
Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. 
Il rentre. Il sort. Il retourne à l'auberge.  




Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. 
Ils traversent la place.
Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. 
Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s'est passé un bon quart d'heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. 




Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. 
Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d'écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban.  




L'un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. 
Le second porte une coupe d'un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. 
Le troisième une sorte d'amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. 
Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre.       




Les trois montent l'escalier et entrent.
 Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l'arrière de la maison. 
On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil.
Des portes s'ouvrent dans les deux autres murs, d'où regardent les propriétaires de la maison : un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges.           




Marie est assise avec l'Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. 
Mais elle se lève aussi et s'incline quand elle voit entrer les trois Mages.
Elle est toute vêtue de blanc. 
Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l'émotion couvre d'un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s'ouvre pour saluer :
 "Dieu soit avec vous." 
Les trois Mages en restent un instant interdits. 
Puis ils s'avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s'asseoir.




Eux non, ils ne s'assoient pas malgré l'invitation de Marie. 
Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. 
En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. 
Ils ont posé devant eux les trois objets qu'ils portaient et ils attendent. 
Les trois Sages contemplent le Bébé.
 Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. 
Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. 
Un petit vêtement très simple : une tunicelle d'où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d'azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d'or tant ils sont brillants et vaporeux.  




Le plus âgé des Sages parle au nom de tous.
 Il explique à Marie qu'ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s'est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n'avaient porté cet astre ou ne l'avaient signalé. 
Son nom était inconnu. 
Elle n'avait pas de nom.
Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu.
Mais les hommes n'en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu'Il trace - qu'Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux.




Eux l'avaient vue et s'étaient efforcés de comprendre sa voix.
 Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu'ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s'étaient plongés dans l'étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l'étoile. 
Son nom : "Messie". 
Son secret : "Être le Messie venu au monde". 
Et ils étaient partis pour l'adorer chacun à l'insu des autres.
 Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l'étoile allait dans cette direction. 
Et chacun, des trois points différents de la terre, s'en allait vers cette direction, et ils s'étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. 
La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l'avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l'Éternel. 




Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. 
Mais l'étoile s'était cachée sur le ciel de cette ville. 
Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s'étaient examinés pour savoir s'ils avaient démérité de Dieu.
 Mais s'étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu'ils étaient venus adorer.
 Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu : "À Bethléem de Juda." 




Ils étaient venus vers Bethléem et l'étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. 
Le ciel était tout embrasé. 
Puis, l'étoile s'était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison.
 Ils avaient compris que c'était là que se trouvait le Divin Né. 
Maintenant ils l'adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n'avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu'Il leur avait accordée et d'aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. 
Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l'adorer. 




"Voici à la fois, l'or qu'il convient à un roi de posséder, voici l'encens comme il convient à un Dieu, et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d'homme il connaîtra l'amertume et la loi inévitable de la mort. 
Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. 
Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu'à la résurrection. 
Qu'à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.
Pour l'instant, pour en être sanctifiés, qu'elle, sa Mère, offre son petit Enfant à notre amour. 
Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste."    




Marie, qui a surmonté l'effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. 
Elle le met sur les bras du plus ancien qui l'embrasse et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. 




Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. 
Il regarde avec curiosité l'écrin ouvert plein d'une matière jaune et brillante. 
Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. 




Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent.
 Marie aussi se lève. 
Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l'ordre de sortir, alors on s'incline de chaque côté. 
Les trois parlent encore un peu. 
Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. 
Des larmes d'émotion se voient dans tous les yeux. 
A la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph. 




Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois.
 Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l'autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. 
Jésus a le pas encore incertain de l'enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé.




Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s'agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. 
Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. 
C'est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie.         




Puis les trois descendent l'escalier.
 La caravane est déjà là toute prête et qui attend.
 Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant.
 Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l'insolite spectacle.   




Jésus rit en battant les petites mains.
 La Maman l'a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier.
Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l'empêcher de tomber.
 Joseph est descendu avec les trois et tient l'étrier à chacun d'eux pendant qu'ils montent à cheval ou à chameau.




Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. 
On donne le signal du départ. 
Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s'incline. 
Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d'adieu et de bénédiction.
Colombe 
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Les rois mages adorent le Messie 
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M8735


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Message par M8735 Lun 31 Déc - 19:14

La fuite en Egypte




C'est la nuit. Joseph dort sur sa couchette dans sa chambre minuscule. Un sommeil tranquille de qui se repose de beaucoup de travail accompli honnêtement et soigneusement.         


Je le vois dans l'obscurité de la pièce, à peine amoindrie par un filet de lumière lunaire qui entre par la fente de la fenêtre à peine entrebâillée mais pas fermée complètement, comme si Joseph avait chaud dans ce petit local, ou comme s'il voulait avoir ce petit filet de lumière pour pouvoir se régler sur l'aube et se lever promptement. Il repose sur un côté, et dans son sommeil sourit à je ne sais quelle vision, qu'il a, à un songe. Mais le sourire se change en effroi. Il soupire profondément comme s'il avait un cauchemar et s'éveille en sursaut.    


Il s'assied sur le lit, se frotte les yeux et regarde autour de lui. Il regarde vers la petite fenêtre d'où vient le filet de lumière. La nuit est profonde, mais il saisit le vêtement étendu au pied du lit, et toujours assis sur le lit l'enfile sur la tunique blanche aux manches courtes qu'il a sur la peau. Il écarte les couvertures, met les pieds à terre et cherche ses sandales. Il les enfile et les lace. il se lève et se dirige vers la porte en face de son lit, pas celle qui est sur le côté du lit et qui conduit à la pièce où furent accueillis les Mages. Il frappe doucement, à peine un tic-tic, avec l'extrémité des doigts.     


Il doit comprendre qu'on l'invite à entrer, car il ouvre précautionneusement la porte et la referme sans bruit. Avant de se diriger vers la porte, il a allumé une petite lampe à huile à une seule flamme et s'éclaire avec elle.


Il entre, dans une chambre un peu plus grande que la sienne et où se trouve une couchette basse près d'un berceau. Il y a déjà une veilleuse allumée dont la petite flamme qui tremble dans un coin semble une petite étoile lumineuse faible et dorée qui permet de voir sans gêner le sommeil de qui dort.   


Mais Marie ne dort pas. Elle est agenouillée près du berceau dans son vêtement clair et elle prie, veillant Jésus qui dort tranquillement. Jésus qui a l'âge où je l'ai vu dans la vision des Mages. Un enfant d'un an environ, beau, rose et blond avec sa jolie petite tête aux cheveux bouclés enfoncée dans l'oreiller et une main fermée sous la gorge. 


"Tu ne dors pas ? demande Joseph à voix basse, étonné. Pourquoi ? Jésus n'est pas bien ?"  


"Oh, non ! Il est bien. Je prie. Mais je dormirai après. Pourquoi es-tu venu, Joseph ?" Marie parle en restant à genoux comme elle était. 


Joseph parle à voix très basse pour ne pas éveiller le Bébé mais avec animation. 


"Il faut partir tout de suite d'ici, mais tout de suite. Prépare le coffre et un sac avec tout ce que tu peux y mettre. Je préparerai le reste. J'emporterai le plus de choses possible... À l'aube nous fuyons. Je le ferais encore plus tôt, mais je dois parler à la propriétaire de la maison..."   


"Mais pourquoi cette fuite ?"  


"Je t'expliquerai après, c'est pour Jésus. Un ange me l'a dit : "Prends l'Enfant et la Mère et fuis en Égypte". Ne perds pas de temps. Je vais préparer tout ce que je puis."  


Pas besoin de dire à Marie de ne pas perdre de temps. Dès qu'elle a entendu parler d'un ange, de Jésus et de fuir, elle a compris qu'il y a danger pour sa Créature et a bondi debout plus pâle avec son visage de cire, en portant angoissée une main sur son cœur. Elle a commencé à marcher, rapide et légère, à ranger les vêtements dans le coffre et dans un grand sac qu'elle a étendu sur son lit encore intact, Elle est angoissée mais elle ne perd pas la tête, elle fait les choses avec empressement mais aussi avec ordre. De temps en temps en passant près du berceau, elle regarde le Bébé qui dort, sans savoir.  


"As-tu besoin d'aide ?" demande de temps à autre Joseph en passant la tête à la porte entrebâillée. 


"Non, merci" répond toujours Marie. 


Seulement quand le sac est plein et il doit être lourd, elle appelle Joseph pour qu'il l'aide à le fermer et à l'enlever du lit. Mais Joseph ne veut pas qu'on l'aide et se débrouille seul en prenant le long paquet et en le portant dans sa petite pièce. 


"Est-ce que je dois prendre les couvertures de laine ?" demande Marie.  


"Prends le plus possible, car le reste nous le perdrons. Mais prends tout ce que tu peux. Ce sera utile parce que... parce que nous devons rester loin longtemps, Marie !..." Joseph est très triste en disant cela. 


Et pour Marie on peut penser ce qu'il en est. Elle plie en soupirant ses couvertures et celles de Joseph, qui les lie avec une corde.  


"Nous laisserons les courtepointes et les nattes, dit-il en ficelant les couvertures. Même si je prends trois ânes, je ne peux trop les charger. Nous avons à parcourir une longue et pénible route, en partie à travers les montagnes et en partie dans le désert. Couvre bien Jésus. Les nuits seront tellement froides dans les montagnes et le désert. J'ai pris les cadeaux des Mages qui nous seront utiles là-bas. Tout ce que j'ai, je le dépense pour acheter les deux ânes. Nous ne pouvons pas les renvoyer et je dois payer comptant. Je vais sans attendre l'aube. Je sais où les trouver. Toi, finis de tout préparer" et il sort.  


Marie recueille encore quelque objet, puis après avoir observé Jésus, elle sort et revient avec des petits vêtements qui paraissent encore humides, peut-être lavés de la veille. Elle les plie, les enroule dans un linge et les met avec le reste. Plus rien. Elle se tourne et voit dans un coin un petit jouet de Jésus : une petite brebis taillée dans le bois. Elle la prend en sanglotant et l'embrasse. Le bois porte les traces des petites dents de Jésus et les oreilles de la brebis sont toutes mordillées. Marie caresse cet objet sans valeur, taillé dans un morceau de bois blanc, mais de si grand prix pour elle parce qu'il lui dit l'affection de Joseph pour Jésus et lui parle de son Bébé. Elle le joint aux autres objets sur le coffre fermé. 


Maintenant il n'y a vraiment plus rien. Jésus seulement dans son berceau. Marie pense qu'il faudrait bien préparer le Bébé. Elle va au berceau et le remue un peu pour réveiller le Petit. Mais il gémit un instant, se retourne et continue de dormir. Marie caresse doucement les boucles de ses cheveux. Jésus ouvre sa petite bouche pour bailler. Marie se penche et le baise sur la joue. Jésus achève de se réveiller. Il ouvre les yeux. Il voit la Maman et sourit et tend ses mains vers son sein. 


"Oui, amour de ta Maman. Oui, le lait. Avant l'heure habituelle... Mais tu es toujours prêt à sucer ta Maman, mon saint petit agneau !"   


Jésus rit et joue en agitant ses petits pieds hors des couvertures agitant les bras avec une de ces joies enfantines, si charmantes à voir. Il appuie ses pieds contre l'estomac de sa Maman, se courbe et appuie sa tête blonde sur son sein. Puis il se rejette en arrière et rit en saisissant les cordons qui ferment le vêtement de Marie et en essayant de l'ouvrir. Dans sa chemisette de lin, il apparaît très beau, grassouillet, rose comme une fleur.   


Marie se penche et restant ainsi en travers du berceau dont elle se fait une protection, elle pleure et rit à la fois, pendant que le Bébé babille avec ces paroles – qui n'en sont pas - de tous les bébés et où on distingue nettement "Maman". Il la regarde étonné de la voir pleurer. Il étend la main vers les larmes claires qui sillonnent les joues de Marie et la mouille en faisant des caresses. Puis dans cette délicieuse attitude, il s'appuie de nouveau sur le sein maternel, se serre tout contre en le caressant de sa petite main.   


Marie baise sa chevelure, le prend, s'assied et l'habille. Voilà : le petit vêtement de laine est enfilé et ses pieds ont chacun des sandales minuscules. Elle lui donne le lait et Jésus suce avidement le bon lait de sa Maman. Quand il lui semble qu'à droite il n'en vient plus qu'un peu, il s'en va chercher à gauche et rit, et ce faisant il regarde par en dessous sa Maman. Puis il s'endort, la tête sur le sein de Marie, sa petite joue rose et ronde contre le sein blanc et arrondi de sa Mère.   


Marie se relève, doucement et le dépose sur la courte pointe de son lit. Elle le couvre de son manteau. Elle va au berceau et plie les petites couvertures. Elle se demande si elle doit prendre aussi le petit matelas. Il est si petit ! Elle peut le prendre, Elle le met, avec l'oreiller, près des objets qui sont déjà sur le coffre; Et elle pleure sur le berceau vide, pauvre Maman, persécutée dans sa Créature !  


Joseph revient : "Es-tu prête ? Jésus l'est-il aussi ? As-tu pris ses couvertures, sa petite couchette ? Nous ne pouvons emporter le berceau, mais au moins qu'il ait son petit matelas, le pauvre Petit qu'ils cherchent à faire mourir !"  


"Joseph !" Elle pousse un cri pendant qu'elle s'accroche au bras de Joseph.  


"Oui, Marie, à le faire mourir ! Hérode veut sa mort... parce qu'il en a peur ... pour son pouvoir royal, il a peur de cet Innocent, ce fauve immonde. Que fera-t-il quand il apprendra qu'il est en fuite, je ne sais. Mais nous serons loin alors. Je ne crois pas qu'il se vengera en le cherchant jusqu'en Galilée. Déjà il serait trop difficile de découvrir que nous sommes Galiléens et encore moins de Nazareth, et qui nous sommes, exactement. A moins que Satan ne l'aide pour le remercier d'être pour lui un serviteur dévoué. Mais... si cela arrivait... Dieu nous aidera de son côté. Ne pleure pas Marie. Te voir pleurer m'afflige bien plus que de devoir partir pour l'exil."  


"Pardonne-moi, Joseph ! Ce n'est pas pour moi que je pleure; ni pour le peu de bien que je perds. C'est pour toi... Tu as déjà dû tellement te sacrifier ! Et maintenant tu vas te trouver sans clients, sans maison ! Combien je te coûte, Joseph !" 


"Combien ? Non, Marie. Tu ne me coûtes pas. Tu me consoles. Toujours. Ne pense pas à demain. Nous avons les richesses des Mages. Elles nous aideront pour les premiers temps. Puis, je trouverai du travail. Un ouvrier honnête et capable se débrouille, tout de suite. Tu as vu ici. Je n'arrivais pas à trouver du temps pour tout faire."  


"Je sais, mais qui te guérira de ta nostalgie ?"  


"Et toi, qui te guérira de la nostalgie de la maison qui t'est si chère ?"  


"Jésus. En le possédant j'ai encore ce que j'ai eu là-bas."   


"Et moi, possédant Jésus, je possède la patrie que j'espérais retrouver il y a quelques mois. Je possède mon Dieu. Tu vois que je n'ai rien perdu de ce qui par-dessus tout m'est cher. Il nous suffit de sauver Jésus et alors tout nous reste. Même si nous ne devions plus voir ce ciel, ces campagnes et celles plus chères de la Galilée, nous aurions tout parce que nous l'avons, Lui. Viens, Marie, l'aube commence à poindre il est temps de saluer notre hôtesse et de charger nos affaires. Tout ira bien." 


Marie se lève obéissante. Elle s'enveloppe dans son manteau pendant que Joseph fait un dernier paquet qu'il emporte en sortant. 


Marie soulève délicatement le Bébé, l'enveloppe dans un châle et le serre sur son cœur. Elle regarde les murs qui l'ont abritée des mois durant et les effleure de la main. Bienheureuse maison qui as mérité d'être aimée et bénie par Marie ! Elle sort. Elle traverse la petite pièce qui était celle de Joseph, elle entre dans l'autre pièce. La propriétaire, toute en larmes, l'embrasse et la salue. Soulevant un coin du châle, elle baise au front le Bébé qui dort tranquille. Ils descendent le petit escalier extérieur.  


Il y a une première clarté de l'aube qui permet tout juste de distinguer les objets. Dans cette pénombre on aperçoit les trois montures. La plus robuste porte les charges. Les autres ont la selle. Joseph s'applique à bien disposer le coffre et les paquets sur le bât du premier âne. Je vois empaquetés et posés sur le haut du sac les outils de charpentier. De nouveau, adieux et larmes, puis Marie monte sur son âne, pendant que la propriétaire tient Jésus à son cou et le baise une dernière fois avant de le rendre à sa Mère, Joseph aussi monte en selle après avoir attaché son âne à celui qui porte les bagages pour être libre de tenir l'ânon de Marie.  


La fuite commence pendant que Bethléem, qui rêve encore à la scène fantasmagorique des Mages, dort tranquillement, inconsciente de ce qui l'attend [*].
[*]


C'est la fin de la vision.


Colombe
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Message par M8735 Mar 1 Jan - 18:16

La Sainte Famille en Égypte




La douce vision de la Sainte Famille. C'est en Égypte. Je n'en puis douter car je vois le désert et une pyramide.   


Je vois une maisonnette toute blanche, qui n'a que le rez-de-chaussée. Une pauvre maison de très pauvres gens. Les murs sont à peine crépis et revêtus d'une seule couche de chaux. La petite maison a deux portes, voisines l'une de l'autre qui donnent accès à deux uniques pièces où, pour l'instant, je n'entre pas. L'habitation est au milieu d'un petit terrain sableux enclos de roseaux enfoncés dans le sol, faible défense contre les voleurs. Cela ne peut servir que contre quelque chien ou chat vagabond. Mais, au fait, qui aurait idée de voler là où il est visible qu'il n'y a pas ombre de richesse ?  


Sur l'enceinte des roseaux, rendue ainsi plus épaisse et moins misérable on a fait pousser des plantes grimpantes qui me paraissent être de modestes liserons. Sur un seul côté, un arbuste de jasmin en fleurs et un buisson de roses des plus communes. Le terrain est cultivé patiemment, bien qu'aride et pauvre, pour en faire un petit jardin. Je vois de très maigres légumes dans quelques petites plates-bandes au milieu, sous un arbre de haute futaie que je ne puis identifier, il projette un peu d'ombre sur le terrain brûlé par le soleil et sur la petite maison. À cet arbre est attachée une petite chèvre blanche et noire qui broute et rumine les feuilles de quelques branches jetées sur le sol.  


Et là, sur une natte étendue par terre se trouve Jésus Enfant. Il me paraît avoir deux ans, deux ans et demi au maximum. Il joue avec des morceaux de bois taillés qui semblent des brebis ou des chevaux et avec des rubans de bois blanc moins bouclés que ses cheveux d'or. Avec ses petites mains potelées, il cherche à mettre ces colliers de bois aux cous de ses animaux.    


Il est bon et souriant. Très beau. Une petite tête avec des cheveux d'or tous bouclés, épais. Son teint est clair, délicatement rosé, ses yeux vifs, brillants, d'azur foncé. L'expression est naturellement différente, mais je reconnais la couleur des yeux de mon Jésus : deux saphirs sombres très beaux. Il est vêtu d'une longue chemise blanche qui Lui sert de tunique. Les manches arrivent au coude. Aux pieds, rien pour le moment. Les minuscules sandales sont sur la natte et servent elles aussi de jouet au Bébé. Il y attelle ses animaux qui tirent la sandale par la courroie comme si c'était une petite charrette. Ce sont des sandales très simples : une semelle et deux courroies qui partent l'une de la pointe, l'autre du talon. Celle qui part de la pointe bifurque ensuite à un certain endroit. Une partie passe dans l'ouverture de la courroie qui vient du talon pour aller s'agrafer avec l'autre partie qui forme un anneau au cou du pied.         


Un peu à l'écart, elle aussi à l'ombre de l'arbre, c'est la Madone. Elle tisse sur un métier rustique et surveille le Bébé. Je vois ses mains minces et blanches aller et venir en jetant la navette sur la trame et le pied chaussé d'une sandale qui meut la pédale. Elle porte une tunique, couleur violet rosé comme la couleur de la fleur de mauve. Elle a la tête nue et ainsi je peux observer qu'elle a ses cheveux blonds séparés en deux bandeaux sur la tête. Ils sont ensuite simplement tressés et retombent agréablement sur la nuque. Les manches de son vêtement sont longues et plutôt étroites. Pas d'autre ornement que sa beauté et la très douce expression de son visage. Son teint, la couleur des cheveux et des yeux, la forme du visage tout est comme je la vois d'ordinaire. Ici elle paraît très jeune à peu près dans les vingt ans. A un moment elle se lève et se penche vers le Bébé; elle Lui remet ses sandales et les lace soigneusement. Puis, elle le caresse et Lui dépose un baiser sur la tête et sur les yeux. Le Bébé balbutie et elle répond, mais je ne comprends pas les paroles. Puis, elle revient à son métier; sur la toile et sur la trame elle étend un linge, prend le tabouret sur lequel elle était assise, et le porte à la maison. Le Bébé la suit du regard, sans l'importuner quand elle le laisse seul.  


On voit que le travail est fini et que le soir arrive. En effet, le soleil descend sur les sables dénudés et un véritable incendie envahit tout le ciel derrière la lointaine pyramide. 


Marie revient, prend Jésus par la main et le fait se lever de sa natte. Le Bambin obéit sans résistance. Pendant que la Maman ramasse les jouets et la natte, et les rentre à la maison. Lui court, trottinant de ses petites jambes vers la chevrette et lui met les bras au cou. La chevrette bêle et frotte son museau contre les épaules de Jésus. 


Marie revient. Maintenant elle a un long voile sur la tête et une amphore dans les mains. Elle prend Jésus par sa menotte et ils se dirigent tous les deux en tournant autour de la maisonnette vers l'autre façade.        


Je les suis admirant la grâce du tableau. La Madone qui règle son pas sur celui du Bambin et le Bambin qui trottine à son côté. Je vois les talons rosés qui se lèvent et se posent avec la grâce spéciale de la démarche des enfants, dans le sable du sentier. Je note que sa petite tunique ne descend pas jusqu'aux pieds mais arrive seulement au milieu du mollet. Elle est très proprette, toute simple, retenue à la taille par un cordon, blanc lui aussi. 


Je vois que sur le devant de la maison la haie est interrompue par une grille rustique. Marie l'ouvre pour sortir sur la rue. C'est une pauvre rue à l'extrémité d'une cité ou d'un pays quelconque là où ce dernier fait place à la campagne. C'est un chemin de sable avec quelque autre maisonnette comme celle-ci avec un pauvre jardinet. Je ne vois personne. Marie regarde du côté du centre, pas vers la campagne, comme si elle attendait quelqu'un, puis elle se dirige vers un bassin ou un puits quelconque qui se trouve à quelque dix mètres au dessus et sur lequel des palmiers font un cercle d'ombre. Je vois que le terrain à cet endroit est couvert d'herbes verdoyantes. 


Ici je vois arriver en avant par la rue un homme pas trop grand, mais robuste. Je reconnais Joseph qui sourit. Il est plus jeune que quand je l'avais vu dans la vision du Paradis. Il paraît avoir quarante ans au plus. La barbe et les cheveux sont épais et noirs, la peau plutôt bronzée, les yeux foncés. Un visage honnête et agréable, un visage qui inspire confiance. En voyant Jésus et Marie, il hâte le pas. Il a sur l'épaule gauche une espèce de scie et une sorte de rabot, et à la main il tient d'autres outils de son métier, différents de ceux de maintenant mais pas tellement. Il semble revenir de travailler de chez quelqu'un.


Il porte un vêtement de couleur entre noisette et marron pas très long — il arrive un peu au-dessus de la cheville — et les manches arrêtent au coude. A la taille, une ceinture de cuir, me semble-t-il. Une vraie tenue de travailleur. Aux pieds des sandales avec des courroies qui s'entrecroisent aux chevilles. 


Marie sourit. Le Bébé pousse des cris de joie et tend son bras libre. Quand les trois se rencontrent, Joseph se penche pour présenter au Bébé un fruit qui par la forme et la couleur semble une pomme. Puis il tend les bras. Le Bébé laisse sa Mère et se blottit dans les bras de Joseph courbant sa tête dans le creux de l'épaule de Joseph qui Lui donne et en reçoit des baisers. Un mouvement tout plein de gracieuse affection.           


J'oubliais de dire que Marie s'était empressée de prendre les outils de Joseph pour le laisser libre d'embrasser le Bébé. 


Puis Joseph qui s'était accroupi pour se mettre au niveau de Jésus, se relève, reprend de la main gauche ses outils et avec le bras droit tient serré sur sa poitrine robuste, le petit Jésus. Il se dirige vers la maison pendant que Marie va à la fontaine remplir son amphore. 


Entré dans l'enceinte de la maison, Joseph met par terre le Bébé, prend le métier de Marie et le rentre, puis trait la chèvre. Jésus observe attentivement ces opérations et regarde Joseph qui enferme la chèvre dans un petit réduit construit sur un côté de la maison. 


Le soir tombe. J'observe le rouge du crépuscule qui prend une teinte violacée au-dessus des sables où par la chaleur l'air semble en vibration. La pyramide paraît plus sombre. 


Joseph entre dans la maison dans une pièce qui doit être à la fois atelier, cuisine, salle à manger. On croit que l'autre est réservée au repos, mais je n'y entre pas. Au niveau du sol, il y a un foyer allumé et, toujours dans cette pièce, un établi de menuisier, une petite table, des tabourets, des étagères avec, dessus, quelques pièces de vaisselle et deux lampes à huile. Dans un coin le métier de Marie. Il y a beaucoup, beaucoup d'ordre et de propreté. Demeure très pauvre, mais très propre.


Voilà une remarque que je fais : dans toutes les visions relatives à la vie humaine de Jésus, j'ai remarqué que Lui, aussi bien que Marie et Joseph, ainsi que Jean ont toujours des vêtements en bon état et propres, une chevelure soignée, sans recherche, des habits modestes, une coiffure simple mais d'une netteté qui leur donne de la distinction. 


Marie revient avec l'amphore et on ferme la porte sur la nuit qui tombe rapidement. La pièce est éclairée par une lampe que Joseph a allumée et qu'il a placée sur son établi où il se penche pour travailler encore à des bricoles pendant que Marie prépare le souper. Le feu aussi éclaire la pièce. Jésus, les mains appuyées sur l'établi et la tête dressée, observe ce que fait Joseph. 


Puis ils s'assoient à table après avoir prié. Ils ne font pas naturellement le signe de croix, mais ils prient. C'est Joseph qui prie et Marie qui répond. Mais je ne comprends rien. Ce doit être un psaume. Mais on le dit dans une langue qui m'est totalement inconnue. 


Puis on s'assied. Maintenant la lampe est sur la table. Marie a sur son sein Jésus à qui elle fait boire le lait de la chevrette. Elle y trempe des morceaux de pain coupés dans une miche ronde dont la croûte est noire, noire aussi à l'intérieur. Ce doit être un pain de seigle ou d'orge. C'est parce que c'est du pain bis qui a beaucoup de son. Joseph mange en même temps du pain et du fromage, un morceau de fromage avec beaucoup de pain. Puis Marie assoit Jésus sur un petit tabouret en face d'elle. Elle apporte des légumes cuits - ils me semblent cuits à l'eau et assaisonnés comme nous les faisons nous aussi d'ordinaire - elle en mange, elle aussi après que Joseph s'est servi. Jésus mange tranquillement sa pomme et sourit, découvrant ses petites dents blanches. Le repas se termine avec des olives ou des dattes : je ne comprends pas bien : pour des olives elles sont trop claires, pour des dattes elles sont trop dures. Du vin, rien. Repas de pauvres gens.    


Mais elle est si grande la paix que l'on respire dans cette pièce. La vue d'un riche appartement de roi ne pourrait me présenter rien d'aussi charmant. Et quelle harmonieuse entente !   
~ ~ ~ ~ ~
Jésus ce soir ne parle pas. Il ne m'explique pas la scène. Il m'enseigne par la vision qu'il me donne, et c'est tout. Qu'il en soit toujours et pareillement béni.


Colombe
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Message par M8735 Mer 2 Jan - 19:03

Première leçon de travail de Jésus








Je vois apparaître, doux comme un rayon de soleil en un jour de pluie, mon Jésus, petit enfant de cinq ans environ tout blond et charmant dans son simple habit bleu ciel qui descend à moitié de ses mollets grassouillets. 
Il joue dans le petit jardin avec de la terre. Il en fait des petits tas et y plante des petites branches comme pour faire des bosquets en miniature; avec des cailloux il fait des chemins et puis, il voudrait faire un petit lac au pied de ces minuscules collines. 
Pour y arriver, il prend un fond de quelque plat qu'il enterre jusqu'au bord. Puis il le remplit d'eau avec un récipient qu'il plonge dans un bassin servant de lavoir ou pour l'arrosage du petit jardin. Mais il n'arrive qu'à mouiller son vêtement et spécialement les manches. L'eau fuit du plat fêlé et peut-être fissuré et... le lac est à sec.




Joseph apparaît sur le seuil et tout à fait silencieux reste à regarder pendant quelque temps le travail du Bambin et sourit. C'est bien un spectacle égayant et qui fait sourire. Puis pour l'empêcher de se mouiller davantage, il l'appelle. Jésus se retourne souriant et voyant Joseph, court vers lui, les bras tendus. Joseph, avec un coin de son court vêtement de travail, essuie les petites mains salies et mouillées et embrasse Jésus. Et un doux dialogue se noue entre les deux.         




Jésus explique son travail et son jeu et les difficultés qu'il rencontre dans l'exécution. Il voulait faire un lac comme celui de Génésareth (ce qui me fait supposer qu'on Lui en avait parlé ou qu'on l'y avait conduit). Il voulait le faire en petit pour s'amuser.
 Ici était Tibériade, là Magdala, plus loin Capharnaüm. Cette route, en passant par Cana, conduisait à Nazareth. Il voulait lancer des petites barques sur le lac : ces feuilles sont des barques pour aborder l'autre rive, mais l'eau fuit.... 




Joseph observe et s'intéresse comme si c'était une chose sérieuse. Puis il Lui propose de faire le lendemain un petit lac, non pas avec un plat ébréché, mais avec un petit bassin de bois, bien collé, sur lequel Jésus aurait pu lancer des petites barques de bois que Joseph Lui aurait appris à fabriquer. Justement en ce moment il Lui apportait des petits instruments de travail faits exprès pour Lui afin qu'il pût sans fatigue apprendre à s'en servir. 




"Comme ça je t'aiderai" dit Jésus avec un sourire.  




"Comme ça tu m'aideras et tu deviendras un brave menuisier. Viens les voir."  




Ils entrent dans l'atelier. Joseph Lui montre un petit marteau, une petite scie, des minuscules tournevis
[*], un petit rabot, étalés sur un établi de menuisier en herbe, un établi à la taille du petit Jésus. 

[*]


"Vois : pour scier, on met le bois en l'appuyant de cette façon. On prend la scie de cette manière en prenant garde de ne pas toucher les doigts, on scie. Essaye..."   


La leçon commence. Jésus rougit par l'effort qu'il fait, il serre les lèvres, scie avec attention et puis il rabote la petite planche, et même si un peu tordue elle lui semble jolie. Joseph le félicite et Lui apprend à travailler avec patience et amour. 


Marie revient. Elle était sûrement sortie de la maison. Elle s'arrête à l'entrée et regarde. Les deux ne la voient pas, car ils tournent le dos. La Maman sourit en voyant le zèle de Jésus qui manie le rabot et la tendresse avec laquelle Joseph l'instruit.          


Mais Jésus devait sentir ce sourire. Il se retourne, voit la Maman et court à elle avec sa planche à moitié rabotée et la lui montre. Marie admire et se penche pour donner un baiser à Jésus. 
Elle redresse ses cheveux ébouriffés, essuie la sueur de son visage, écoute affectueusement Jésus qui lui promet de lui faire un petit escabeau pour qu'elle soit plus à l'aise quand elle travaille. Joseph, debout près du minuscule établi, les mains aux hanches, regarde et sourit.


J'ai assisté à la première leçon de travail de mon Jésus et toute la paix de cette famille sainte s'est écoulée en moi.
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~



[*]Cet apparent anachronisme est expliqué dans la notice sur les outils du charpentier dans le lien au bas de cette page:

[*]
 

Colombe

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M8735


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Message par M8735 Jeu 3 Jan - 18:34

Marie, maîtresse de Jésus, de Jude et de Jacques




Je vois la pièce où d'ordinaire on prend les repas et où Marie fait des travaux de tissage ou de couture. Cette pièce est voisine de l'atelier de Joseph d'où l'on entend son travail actif et diligent. Ici, au contraire, c'est le silence. Marie coud des bandes d'étoffe de laine. C'est sûrement elle qui les a tissées. Elles ont un demi-mètre environ de large et le double de longueur. Il doit s'agir d'un manteau pour Joseph. De la porte, ouverte sur le jardin, on aperçoit les haies toutes ébouriffées de ces marguerites de couleur azur-violet qu'on appelle communément "Marie" ou "Ciel étoile". Je ne connais pas le terme botanique exact. Elles sont en fleurs, ce doit donc être l'automne. Pourtant les frondaisons ont encore une jolie couleur verte bien fournie et les abeilles, dont les deux ruches sont adossées à un mur ensoleillé, volent en bourdonnant, dansant, dans la lumière du soleil, d'un figuier à la vigne puis à un grenadier chargé de fruits arrondis. Ces fruits sont éclatés par excès de maturité et font voir des colliers de rubis sucrés alignés à l'intérieur d'un écrin rouge vert à compartiment jaunes. 


Sous les arbres Jésus joue avec deux bambins à peu près du même âge. Ils sont frisés mais pas blonds. L'un d'eux est vraiment brun : une tête d'agneau noir qui fait ressortir encore davantage la blancheur de la peau du visage rond où s'ouvrent deux yeux d'un azur violacé, très beaux. L'autre a les cheveux moins frisés, châtain foncé, ses yeux sont châtains. Son teint est plus brun mais nuancé de rosé aux joues. Jésus, avec sa tête blonde entre les deux chevelures foncées, paraît avoir déjà un nimbe lumineux. Ils jouent ensemble, bien d'accord avec des petites charrettes sur lesquelles se trouvent... des marchandises variées : feuilles, cailloux, rubans et morceaux de bois. Ils jouent aux marchands. Jésus est le client qui fait des achats pour la Maman. Il lui porte tantôt un objet, tantôt un autre. Marie reçoit avec un sourire ses acquisitions.  


Mais ensuite le jeu change. Un des deux enfants propose : "Faisons l'Exode à travers l'Égypte. Jésus sera Moïse, moi Aaron et toi... Marie." [Marie = Myriam, la sœur d’Aaron et de Moïse]


"Mais je suis un garçon !" 


"Peu importe ! Fais-le quand même. Tu es Marie et tu danses devant le veau d'or qui sera cette ruche."


"Je ne danse pas. Je suis un homme et je ne veux pas être une femme. Je suis un fidèle et je ne veux pas danser devant l'idole." 


Jésus intervient : "Ne jouons pas ce passage. Prenons-en un autre : quand Josué fut élu comme successeur de Moïse. Ainsi, plus question de ce vilain péché d'idolâtrie, et Jude sera content d'être un homme et mon successeur. N'est-ce pas que tu es content ?" 


"Oui, Jésus, mais alors, Toi tu dois mourir parce que Moïse meurt ensuite. Je ne veux pas que tu meures. Toi qui m'aimes tellement." 


"Nous devons tous mourir... Mais, Moi, avant de mourir, je bénirai Israël, et bien qu'il n'y ait que vous, en vous bénissant je bénirai tout Israël." 


On accepte. Mais voilà qu'une question se pose: est-ce que le peuple d'Israël après avoir si longtemps marché avait encore les chars qu'il possédait à sa sortie d'Égypte ? Les avis sont différents. On recourt à Marie : "Maman, je dis que les Israélites avaient encore les chars, Jacques dit que non, Jude ne sait pas à qui donner raison. Toi le sais-tu ?" 


"Oui, mon Fils. Le peuple nomade avait encore ses chars. Quand il s'arrêtait on faisait les réparations. Sur les chars montaient les plus faibles et on transportait sur eux les denrées et toutes les choses nécessaires à un peuple si nombreux. Sauf l'Arche, portée par des hommes, tout le reste était sur les chars."           


La question est réglée. Les enfants vont au fond du jardin et de là, en psalmodiant se dirigent vers la maison. Jésus est en tête et chante des psaumes, de sa voix argentine. Derrière Lui viennent Jude et Jacques portant une carriole qui représente le Tabernacle. Mais, étant donné qu'ils doivent faire aussi la partie du peuple, en plus de celle de Josué et d'Aaron, avec leurs ceintures qu'ils ont enlevées, ils se sont attaché aux pieds les chars en miniature et défilent ainsi, sérieux comme de vrais acteurs. Ils parcourent toute la tonnelle, passent devant la porte de la pièce où se trouve Marie, et Jésus dit : "Maman, salue l'Arche qui passe." Marie se lève avec un sourire et se penche vers son Fils qui passe rayonnant, dans un nimbe de soleil. 


Puis Jésus gravit l'escarpement qui sert de limite à la maison ou plutôt au jardin. Et là, au-dessus de la grotte, il se tient debout et parle à... Israël. Il dit les ordres et les promesses de Dieu, présente Josué comme chef, l'appelle à Lui et Jude monte à son tour sur l'escarpement. Il l'encourage et le bénit. Puis il se fait apporter une... tablette (c'est une large feuille de figuier) et il écrit le cantique et le lit, pas tout mais une bonne partie, et il semble qu'il le lit sur la feuille. Ensuite, il fait ses adieux à Josué qui l'embrasse en pleurant, et il monte plus haut, exactement au sommet de l'escarpement. Là, il bénit tout Israël c'est à dire les deux garçons prosternés jusqu'à terre, puis il s'allonge sur l'herbe courte, ferme les yeux et... meurt. 


Marie était restée souriante, sur le seuil. Quand elle le voit étendu inerte, elle crie : "Jésus, Jésus, lève-toi ! Ne reste pas comme cela ! Ta maman ne veut pas te voir mort !" 


Jésus se lève avec un sourire, court à Marie et lui donne un baiser. Jacques et Jude arrivent et eux aussi ont leurs caresses de la part de Marie. 


"Comment Jésus peut-il se rappeler ce cantique si long et si difficile [Dt 32,1-43], et toutes ces bénédictions [Dt 33,2-29]?" demande Jacques.          


Marie sourit et répond simplement : "Il a une excellente mémoire et il est très attentif quand je lis."  


"Moi, à l'école, je suis attentif, mais je ne tarde pas à m'endormir avec toutes ces lamentations... Je n'apprendrai jamais, alors ?"


"Tu apprendras, tiens-toi tranquille."      


On frappe à la porte. Joseph traverse rapidement le jardin et la pièce et il ouvre.  


"Paix à vous, Alphée et Marie !"         


"À vous aussi, et bénédiction."          


C'est le frère de Joseph avec sa femme. Un char rustique auquel est attelé un âne robuste est arrêté dans la rue.  


"Avez-vous fait un bon voyage ?"      


"Excellent, et les enfants ?"   


"Ils sont au jardin avec Marie."           


Mais les enfants accourent déjà pour saluer leur maman. Marie arrive aussi, tenant Jésus par la main. Les deux belles-sœurs s'embrassent.      


"Ont-ils été gentils ?"  


"Tout à fait sages et gentils. Tous les parents vont bien ?" 


"Tous vont très bien, et de Cana, ils vous envoient tous ces cadeaux : raisin, pommes, fromages, miel. Et... Joseph ? J'ai trouvé exactement ce que tu voulais pour Jésus. C'est sur le char, dans ce gros panier rond."           


La femme d'Alphée se met à rire. Elle se penche sur Jésus qui la regarde en écarquillant les yeux. Elle l'embrasse sur ses deux yeux d'azur et Lui dit : "Sais-tu ce que j'ai pour toi ? Devine."   


Jésus réfléchit et ne trouve pas. Je me doute qu'il le fait exprès pour donner à Joseph la joie de Lui faire une surprise. En effet Joseph rentre, portant un panier rond. Il le pose par terre devant Jésus, coupe la corde qui tient en place le couvercle, le lève... et une petite brebis, toute blanche, un vrai flocon d'écume, apparaît, endormie sur une litière de foin très propre.  


Jésus a un "Oh !" étonné et ravi. Sur le point de se précipiter sur la petite bête, il se retourne et court vers Joseph encore courbé par terre. Il l'embrasse et le baise en le remerciant. 


Les cousins regardent la bestiole avec admiration. Elle s'est éveillée et dressant son petit museau rosé, elle bêle, cherchant sa maman. On la sort du panier et on lui présente une poignée de trèfle. Elle la broute en promenant autour d'elle ses doux yeux.  


Jésus se met à dire : "Pour Moi ! Pour Moi ! Père, merci !"  


"Elle te plaît beaucoup ?" 


"Oh ! tellement ! Blanche, propre... une agnelle... oh !" et il met les bras au cou de la brebis. Il met sa tête blonde sur la tête de la bestiole et reste ainsi, heureux.


 "À vous aussi, j'en ai apporté deux" dit Alphée à ses fils. "Mais elles sont noires. Vous n'êtes pas ordonnés comme Jésus et si elles étaient blanches, vous ne sauriez pas les garder aussi propres. Ce sera votre troupeau. Vous les garderez ensemble, et ainsi vous ne resterez plus à flâner sur les routes, vous deux, gamins, et à lancer des pierres."         


Les enfants accourent sur le char et regardent les deux autres brebis, plutôt noires que blanches.   


Jésus est resté avec la sienne; il la porte au jardin, lui donne à boire et elle le suit comme si elle l'avait toujours connu. Jésus l'appelle. Il lui a donné le nom de "Neige" et elle répond en bêlant joyeusement. 


Les hôtes ont pris place à table et Marie leur sert du pain, des olives et du fromage. Elle apporte aussi une amphore avec du cidre ou de l'hydromel, je ne sais pas : je vois que le liquide est clair, tout à fait clair. Ils parlent entre eux, pendant que les enfants jouent avec les trois brebis que Jésus a voulu rassembler pour donner aux autres de l'eau et un nom. "La tienne, Jude, s'appellera "Étoile" car elle a un signe sur le front. Et la tienne "Flamme" parce qu'elle a la couleur de certaines flammes de bruyères mortes."             


"Entendu."   


Les grandes personnes entrent dans la conversation. C'est Alphée qui parle : "J'espère avoir résolu ainsi l'histoire des querelles entre garçons. C'est toi, Joseph, qui m'en as donné l'idée. Je me suis dit : "Mon frère veut une petite brebis pour Jésus, pour le distraire un peu. J'en prendrai deux, pour ces garçons, pour les faire tenir un peu tranquilles et pour ne pas avoir avec les autres parents des discussions pour des têtes ou des genoux écorchés. Un peu l'école, un peu les brebis, je réussirai à les tenir tranquilles". Mais, cette année, toi aussi, tu devrais envoyer Jésus à l'école. Il a l'âge."  


"Je n'enverrai jamais Jésus à l'école" dit Marie en lui coupant la parole. On est étonnée de la voir parler ainsi et parler avant Joseph.  


"Pourquoi ? L'Enfant doit étudier pour être capable, le moment venu, de subir l'examen de majorité..."  


"L'Enfant sera instruit, mais il n'ira pas à l'école. C'est décidé." 


"Tu seras la seule, en Israël à agir ainsi."


"Je serai la seule, mais c'est ainsi que je ferai. N'est-ce pas, Joseph ?"             


"C'est vrai. Jésus n'a pas besoin d'aller à l'école. Marie a été élevée au Temple et c'est un vrai docteur pour la connaissance de la Loi. Elle sera sa Maîtresse. C'est ma volonté aussi."         


"Vous le gâtez, ce garçon."   


"Tu ne peux pas le dire. C'est le meilleur enfant de Nazareth. L'as-tu jamais entendu pleurer, faire des caprices, refuser obéissance, manquer de respect ?"          


"Pour ça, non, mais cela arrivera si on continue de le gâter." 


"Ce n'est pas gâter ses enfants que de les garder près de soi. C'est les aimer intelligemment et avec bon cœur. C'est ainsi que nous l'aimons, notre Jésus et puisque Marie est plus instruite que le maître d'école, c'est elle qui sera la Maîtresse de Jésus."          


"Et quand il sera homme, ton Jésus sera une femmelette à qui une mouche fera peur."  


"Non, il ne le sera pas. Marie est femme forte qui sait donner une éducation virile. Moi aussi, je ne suis pas un faible et je sais donner des exemples virils. Jésus est une créature sans défauts physiques et moraux. Il grandira donc, droit et fort en son corps et en son esprit. Sois tranquille, Alphée. Il ne déshonorera pas la famille. D'ailleurs c'est décidé et ça suffit."  


"Marie a décidé et toi..."  


"Et si c'était vrai ? N'est-ce pas beau que deux personnes qui s'aiment soient toutes disposées à avoir la même pensée et le même vouloir parce que, mutuellement, l'une embrasse les vues de l'autre et les fait siennes ? Si Marie voulait des choses déraisonnables, je dirais : "Non". Mais les choses qu'elle demande sont pleines de sagesse, je les approuve et je les fais miennes. Nous nous aimons, nous, comme au premier jour... et ce sera ainsi tant que nous vivrons. N'est-ce pas, Marie ?" 


"Oui Joseph et, mais que cela n'arrive jamais, si l'un devait mourir sans l'autre, nous nous aimerions encore."  


Joseph caresse la tête de Marie comme si elle était encore une enfant, et elle le regarde avec son œil paisible et affectueux. 


La belle-sœur intervient : "Vous avez bien raison. Ah ! si je pouvais enseigner ! À l'école nos fils apprennent le bien et le mal. Au foyer, le bien seulement. Mais moi je ne sais pas... Si Marie..." 


"Que veux-tu, belle-sœur ? Ne te gêne pas pour le dire. Tu sais que je t'aime et que je suis heureuse quand je puis te faire plaisir."   


"Je disais... Jacques et Jude sont un peu plus âgés que Jésus. Ils vont déjà à l'école... mais pour ce qu'ils savent !... Au contraire, Jésus connaît déjà si bien la Loi !... Je voudrais... Voilà, voudrais-tu les prendre eux aussi, quand tu fais la classe à Jésus ? Je pense qu'ils deviendraient meilleurs et plus instruits. Ils sont cousins, au fond, et qu'ils s'aiment comme des frères, c'est bien... Je serais si heureuse !"   


"Si Joseph veut bien et aussi ton mari, j'y suis toute disposée. Parler pour un, ou pour trois, c'est pareil. Revoir toute l'Écriture, c'est de la joie. Qu'ils viennent."  


Les trois bambins qui étaient entrés tout doucement ont entendu et ils attendent la décision.  


"Ils te feront désespérer, Marie" dit Alphée. 


"Non! Avec moi ils sont toujours bons. N'est-ce pas que vous serez gentils si je vous fais la classe?"  


Les deux accourent près d'elle, l'un à droite, l'autre à gauche. Ils lui mettent les bras autour du cou, la tête sur l'épaule et font les plus belles promesses.      


"Laisse-les essayer, Alphée, et laisse-moi aussi essayer. Je crois que tu n'en seras pas mécontent. Ils viendront chaque jour, le soir à la sixième heure. Cela suffira, crois-le. Je sais l'art d'enseigner sans fatiguer. Les enfants, on les captive et on les distrait en même temps. Il faut les comprendre, les aimer et en être aimé. On obtient tout d'eux. Et vous m'aimez, n'est-ce pas ?"  


Deux gros baisers lui répondent. 


"Tu le vois ?"   


"Je vois. Je n'ai plus qu'à te dire : "Merci". Et Jésus, que dira-t-il en voyant sa Mère occupée avec les autres ? Que dis-tu, Jésus ?"  


"Je dis : "Bienheureux ceux qui se tiennent près d'Elle [Pr 8,34], et l'écoutent et qui établissent leur demeure près de la sienne". Comme pour la Sagesse, bienheureux qui est ami de ma Mère et je suis heureux que ceux que j'aime soient ses amis."  


"Mais qui met de telles paroles sur les lèvres de l'Enfant ?" demande Alphée étonné.  


"Personne, frère. Personne au monde."  


C'est la fin de la vision. 
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Et Jésus dit :          


"Et Marie fut ma maîtresse, celle de Jacques et de Jude. Voilà pourquoi nous nous aimâmes comme des frères, en plus de la parenté, unis par le savoir et l'éducation comme trois sarments d'un même tronc. Ma Maman, Docteur comme nul autre en Israël, cette douce Maman à Moi. Siège de la Sagesse et de la vraie Science. Elle nous instruisit pour la vie du monde et pour celle du Ciel. Je dis : "nous instruisit" car je fus son écolier pas autrement que mes cousins. Et le "sceau" fut maintenu sur le secret de Dieu contre la curiosité de Satan, maintenu sous l'apparence d'une vie commune.


T'es-tu réjouie dans cette scène suave ? Maintenant, reste en paix. Jésus est avec toi." 




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Message par M8735 Ven 4 Jan - 20:13

Préparation des vêtements pour la majorité de Jésus








Je vois Marie, penchée sur un baquet ou plutôt une cuvette de terre cuite. Elle mélange quelque chose qui produit de la fumée dans l'air froid et tranquille qui remplit le jardin de Nazareth.       




Ce doit être en plein hiver. À part les oliviers, tous les arbres sont dépouillés, de vrais squelettes. Là-haut, un ciel très pur et même un beau soleil. Mais il ne tempère pas la bise qui secoue et fait battre entre elles les branches dénudées, et onduler la frondaison verte grise des oliviers.  




La Madone est toute couverte d'un lourd vêtement marron presque noir. Elle s'est attachée par devant une toile grossière, une sorte de tablier pour protéger ses habits. Elle retire du baquet le bâton avec lequel elle remuait le contenu et j'en vois tomber une goutte d'une belle couleur rouge. Marie observe, se mouille un doigt avec les gouttes qui tombent, essaye la couleur sur le tablier. Elle paraît satisfaite. 




Elle entre à la maison et en sort avec plusieurs écheveaux d'une laine très blanche. Elle les plonge un par un dans le baquet avec patience et adresse. 




Pendant ce travail, entre, venant de l'atelier de Joseph, sa belle-sœur Marie d'Alphée. Elles se saluent et parlent.   




"Ça réussit ?" demande Marie d'Alphée.   




"J'espère."    




"Celle des gentils m'a assuré que cette couleur est exactement la teinte que l'on emploie à Rome. On me l'a donnée parce que c'est toi qui as fait ces travaux. On dit même qu'à Rome il n'y a personne qui brode comme toi. Tu dois te crever les yeux à les faire..." 




Marie sourit et fait un mouvement de la tête comme pour dire : "Choses de rien du tout !" 




La belle-sœur regarde, avant de les présenter à Marie, les derniers écheveaux de laine. "Comme tu les as filés ! On dirait des cheveux tant ils sont fins et réguliers. Tu fais tout à la perfection... et si rapidement ! Ces derniers seront plus clairs ?"




"Oui, pour le vêtement. Le manteau est plus sombre." 




Les deux femmes travaillent ensemble au baquet. Puis, elles sortent les écheveaux qui sont d'une belle couleur pourpre et elles courent rapidement les plonger dans une eau glacée qui remplit un bassin sous une petite source qui tombe en faisant un petit bruit de rires contenus. On rince, on rince, puis on étend les écheveaux sur des roseaux qu'on accroche entre deux branches d'arbre. 




"Ils vont sécher vite et bien, avec ce vent" dit la belle-sœur. 




"Allons chez Joseph. Il y a du feu. Tu dois être gelée" dit la très sainte Marie. "Tu as été bonne de m'aider. J'ai fait vite et avec moins de fatigue. Je t'en remercie." 




"Oh! Marie, que ne ferais-je pour toi ! Être auprès de toi, c'est une fête. Et puis... c'est pour Jésus, tout ce travail. Et il m'est si cher, ton Fils !... Il me semblera être aussi sa mère, moi, si je t'aide pour la fête de sa majorité.
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Les deux femmes entrent à l'atelier rempli de cette odeur de bois raboté, spéciale aux ateliers de menuisiers. 




La vision a un arrêt...    


...elle reprend au départ pour Jérusalem de Jésus à douze ans. 


 Il apparaît très beau et bien développé. On dirait un frère cadet de sa jeune Mère. Déjà il lui arrive aux épaules avec sa chevelure blonde et frisée qui n'est plus courte comme pendant les premières années de sa vie, mais Lui descend au-dessous des oreilles. On dirait un petit casque d'or entièrement ciselé avec ses boucles lumineuses.


Il est vêtu de rouge, un beau rouge de rubis clair. Un long vêtement qui Lui descend jusqu'aux chevilles ne découvrant que les pieds chaussés de sandales. Le vêtement laisse les mouvements libres, avec des manches longues et larges. Au cou, au bout des manches, aux volants, une grecque tissée, couleur sur couleur, très belle...
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Majorité = bar-mitsva - mot hébreu signifiant fils des commandements (singulier : mişva, pluriel : mişvots) - Cérémonie qui célèbre la majorité religieuse du jeune juif. À 12 ans révolus le garçon juif est alors considéré comme apte à faire activement partie de sa communauté.

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Message par M8735 Sam 5 Jan - 19:37

Le départ de Nazareth pour la majorité de Jésus








Je vois Jésus entrer avec sa Maman dans la pièce - comment dire ? - la salle à manger de Nazareth.  




Jésus est un bel enfant de douze ans, grand, bien formé, fort sans être gras. Il semble plus âgé qu'il ne l'est, à cause de sa complexion. Il est déjà assez grand, pour atteindre l'épaule de sa Maman. Il a encore le visage arrondi et rosé de Jésus enfant, visage qui, par la suite avec la jeunesse et l'âge viril, s'amincira et prendra une couleur sans couleur, de certains albâtres délicats à peine teintés de jaune rosé.




Les yeux, les yeux aussi sont encore des yeux d'enfant. De grands yeux, bien ouverts, avec une étincelle de gaieté dans le sérieux du regard. Plus tard, ils ne seront plus aussi grands ouverts... Les paupières les fermeront à demi, pour voiler la trop grande perversité du monde au Pur, au Saint. Ce ne sera qu'au moment des miracles, qu'ils seront ouverts et étincelants, plus encore que maintenant... pour chasser les démons et la mort, pour guérir les maladies du corps et de l'âme. Ils n'auront plus désormais avec cette étincelle de gaieté mêlée au sérieux du regard... La mort et le péché lui seront toujours plus présents et proches et avec eux la connaissance vécue de l'inutilité de son sacrifice à cause des oppositions volontaires de l'homme. Ce n'est que dans de très rares moments de joie et parce qu'il se trouvera avec des âmes rachetées, spécialement avec des êtres purs, des enfants surtout, que cette ambiance fera briller de joie son saint regard plein de bonté.




 Mais maintenant il est avec sa Maman, dans sa maison, et en face de lui est Saint Joseph qui lui sourit avec amour, et il y a les cousins [Joseph, Simon, Jude et Jacques] qui l'admirent et la tante Marie d'Alphée qui le caresse... Il est heureux. Il a besoin d'amour, mon Jésus, pour être heureux. Et en ce moment il a cet amour. 




Il porte un vêtement souple de laine rouge rubis clair. Il est moelleux parfaitement tissé d'une étoffe fine et serrée. Au cou, par devant, au bout des manches longues et amples et de l'habit qui descend jusqu'à terre, court une grecque. Elle n'est pas brodée, mais elle est tissée en couleur plus foncée sur le rouge clair du vêtement. Il laisse dégagé tout juste, les pieds chaussés de sandales neuves et bien confectionnées. Ce ne sont plus les semelles habituelles avec leurs deux courroies croisées. Le vêtement doit être le travail de la Maman, parce que sa belle-sœur l'admire et le loue. Les beaux cheveux blonds sont déjà de teinte plus foncée que lorsque Jésus était un tout jeune garçon, avec des reflets de cuivre dans les volutes que font les boucles en descendant jusqu'au-dessous des oreilles. Ce ne sont plus les frisures courtes et vaporeuses de l'enfance. Ce n'est pas encore la chevelure ondulée de l'âge adulte, descendant jusqu'aux épaules où elle se termine en souples rouleaux, mais les cheveux ont tendance à s'orienter vers cette couleur et cette forme.




"Voilà notre Fils" dit Marie. En même temps elle lève sa main droite qui tient la gauche de Jésus. Elle semble le présenter à tous et confirmer la paternité du Juste qui sourit. Et elle ajoute : "Bénis-le, Joseph, avant de partir pour Jérusalem. La bénédiction rituelle n'a pas été nécessaire pour aller à l'école, premier pas de la vie. Mais maintenant qu'il va au Temple pour être déclaré majeur, fais-le et bénis-moi avec Lui. Ta bénédiction... (Marie étouffe un sanglot) ça Lui donnera la force et à moi le courage de m'en séparer un peu plus..."  




"Marie, Jésus sera toujours à toi. La formule ne changera pas nos relations. Je ne te le disputerai pas, ce Fils qui nous est si cher. Personne ne mérite comme toi de le guider dans la vie, ô ma Sainte." 




Marie se penche, prend la main de Joseph et l'embrasse. C'est l'épouse, et combien affectueuse et respectueuse pour son compagnon ! 




Joseph accueille avec dignité ce signe de respect et d'amour, mais ensuite il lève cette main qu'elle vient de baiser, la met sur la tête de son épouse et lui dit : "Oui, je te bénis, Bénie, et Jésus avec toi. Venez, mes seules joies, mon honneur et le but de ma vie." Joseph est solennel. Étendant les bras, les paumes tournées vers la terre, sur les deux têtes inclinées, également blondes et saintes, il prononce la bénédiction : "Que le Seigneur vous garde et vous bénisse. Qu'il ait pitié de vous et vous donne la paix. Que le Seigneur vous donne sa bénédiction." Et puis il dit: "Il est temps, partons. C'est l'heure favorable pour le voyage." 




Marie prend une ample couverture de couleur grenat foncé et la drape sur le corps de son Fils. Comme elle le caresse, en le faisant ! 




On sort, on ferme, on se met en route. D'autres pèlerins vont dans la même direction. Hors du pays, les femmes se séparent des hommes. Les enfants vont avec qui ils veulent. Jésus reste avec la Maman. 




Les pèlerins s'en vont, psalmodiant le plus souvent, à travers les campagnes toutes belles aux plus joyeux jours du printemps. Fraîcheur des prairies, des blés, des frondaisons où viennent d'éclore les fleurs. Cantiques des hommes à travers les champs et sur les chemins. Cantiques des oiseaux énamourés dans les feuillages. Ruisseaux limpides où se mirent les fleurs des rives. Agneaux bondissants auprès de leurs mères... Paix et joie sous le plus beau ciel d'avril.




C'est ainsi que la vision prend fin.   
Jésus Colombe

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Message par M8735 Dim 6 Jan - 20:26

La discussion de Jésus avec les docteurs au Temple 




Je vois Jésus. C'est un adolescent. Vêtu d'une tunique qui me semble de lin blanc et lui descend jusqu'aux pieds. Il se drape par-dessus dans une étoffe rectangulaire d'un rouge clair. Il est tête nue avec des cheveux longs qui lui descendent à moitié des oreilles, plus foncés que lorsque je l'ai vu plus petit. C'est un garçon robuste, très grand pour son âge, mais dont le visage est vraiment enfantin.          


Il me regarde et me sourit en me tendant les mains. Un sourire pourtant qui ressemble déjà à celui que je Lui vois adulte : doux et plutôt sérieux. Il est seul. Je ne vois rien d'autre en ce moment. Il est appuyé à un petit mur au-dessus d'une ruelle toute en montées et descentes, pierreuse avec au milieu un creux qui, par temps de pluie, se transforme en ruisseau. Pour l'heure il est à sec car la journée est belle.  


Il me semble de m'approcher aussi du muret et de regarder à l'entour et en bas comme fait Jésus. Je vois un groupe de maisons rassemblées sans alignement. Il y en a de hautes, de basses et orientées dans tous les sens. Cela ressemble - la comparaison est pauvre mais assez juste - à une poignée de cailloux blancs jetés sur un terrain sombre. Les rues et ruelles apparaissent comme des veines au milieu de cette blancheur. Çà et là des arbres sortent d'entre les murs. Beaucoup sont en fleurs et beaucoup couverts de feuilles nouvelles. Ce doit être le printemps.


À gauche, par rapport à moi qui regarde, il y a une grande agglomération, disposée sur trois rangées de terrasses couvertes de bâtiments, et puis des tours, des cours et des portiques au centre desquels se dresse un bâtiment plus haut, majestueux, très riche, à coupoles rondes qui brillent au soleil comme si elles étaient couvertes de métal, cuivre ou or. Le tout est entouré d'une muraille crénelée, de créneaux à la façon de M comme si c'était une forteresse. Une tour plus haute que les autres à cheval sur une rue plutôt étroite et qui est en saillie domine nettement cette vaste agglomération. On dirait une sentinelle sévère.


Jésus regarde fixement cet endroit, puis il se retourne appuyant de nouveau le dos au muret comme il était d'abord, puis il regarde un petit monticule qui est en face de l'agglomération, un monticule couvert de maisons jusqu'à la base et ensuite dénudé. Je vois qu'une rue se termine là avec un arceau au-delà duquel il n'y a plus qu'une rue pavée de pierres quadrangulaires, irrégulières et mal assemblées. Elles ne sont pas exagérément grandes comme les pierres des routes consulaires romaines. Elles ressemblent plutôt aux pierres classiques des vieux trottoirs de Viareggio (je ne sais s'ils existent encore) mais mal assemblées. Une mauvaise route. Le visage de Jésus devient tellement sérieux que je me mets à chercher sur ce monticule la cause de cette mélancolie. Mais je ne trouve rien de spécial. C'est une hauteur dénudée. C'est tout. En revanche, je perds Jésus. En effet, quand je me retourne, il n'est plus là. Et je m'assoupis avec cette vision.  


...Quand je me réveille, avec au cœur le souvenir de cette vision, après avoir retrouvé un peu de forces et de calme, car tout le monde dort, je me trouve dans un endroit que je n'ai jamais vu. Il y a des cours, des fontaines, des maisons, ou plutôt des pavillons que des maisons. Cela semble être en effet plutôt des pavillons que de maisons. Il y a là une foule nombreuse, habillée à l'ancienne mode hébraïque et beaucoup de cris. En regardant autour de moi, je me rends compte que je suis à l'intérieur de cette agglomération que Jésus regardait. Je vois en effet la muraille crénelée qui l'entoure, la tour qui fait sentinelle et l'imposant bâtiment qui se dresse au centre et sur lequel s'appuient les portiques très beaux et vastes où se trouve une foule occupée qui à une chose, qui à une autre. 


Je me rends compte que je me trouve dans l'enceinte du Temple de Jérusalem. Je vois des pharisiens en longs vêtements flottants, des prêtres vêtus d'habits de lin avec une plaque de métal précieux au sommet de la poitrine et sur le front et d'autres points qui luisent çà et là sur les vêtements très amples et blancs que retient à la taille une ceinture de grand prix. Puis, il y en a d'autres, moins chamarrés qui doivent encore appartenir à la caste sacerdotale et qui sont entourés de disciples plus jeunes. Je vois que ce sont des docteurs de la Loi. 


Je me trouve égarée au milieu de tous ces personnages, ne sachant pas bien ce que j'ai à faire là-dedans. Je m'approche d'un groupe de docteurs où a débuté une discussion théologique. Une grande foule s'en approche aussi.  


Parmi les "docteurs" il y a un groupe à la tête duquel se trouve un certain Gamaliel avec un autre, âgé et presque aveugle, que soutient Gamaliel au cours de la discussion. Celui-là, je l'entends appeler Hillel (je mets l'H parce que je vois qu'il y a une aspiration au début du nom), il semble le maître ou le parent de Gamaliel parce que ce dernier le traite avec confiance et respect en même temps. Le groupe de Gamaliel a des vues plus larges, alors qu'un autre groupe, et c'est le plus nombreux, est dirigé par un certain Sciammaï et est caractérisé par une intransigeance haineuse et rétrograde que l'Évangile met si bien en lumière. 


Gamaliel, entouré d'un groupe important de disciples, parle de la venue du Messie. S'appuyant sur la prophétie de Daniel, il soutient que le Messie doit être déjà né. En effet, depuis une dizaine d'années environ, les soixante-dix semaines indiquées par la prophétie sont accomplies, à dater du décret de reconstruction du Temple. Sciammaï le combat en affirmant que s'il est vrai que le Temple a été reconstruit, il n'est pas moins vrai que l'esclavage d'Israël n'a fait que croître et que la paix qu'aurait dû apporter avec lui Celui que les Prophètes appellent "le Prince de la paix" est bien loin d'exister dans le monde et spécialement à Jérusalem opprimée par un ennemi qui ose pousser sa domination jusqu'à l'enceinte du Temple dominée par la Tour Antonia remplie de légionnaires romains, prêts à apaiser avec leur épée tout soulèvement patriotique.  


La discussion, pleine d'arguties, tire en longueur : chaque maître fait étalage d'érudition pas tant pour vaincre son rival que pour s'imposer à l'admiration des auditeurs. Cette intention est évidente. 


Du groupe serré de ses fidèles sort une fraîche voix d'enfant : "C'est Gamaliel qui a raison."         


Mouvement de la foule et du groupe des docteurs. On cherche l'interrupteur. Mais pas besoin de le chercher; il ne se cache pas. Il se manifeste et s'approche du groupe des "rabbi". Je reconnais mon Jésus adolescent. Il est sûr de Lui et franc, avec des yeux intelligents qui étincellent.  


"Qui es-tu ?" Lui demande-t-on. 


"Un fils d'Israël venu accomplir ce que la Loi ordonne."  


La réponse hardie et sûre d'elle-même le rend sympathique et Lui vaut des sourires d'approbation et de bienveillance. On s'intéresse au petit Israélite.


"Comment t'appelles-tu ?"


"Jésus de Nazareth." 


La bienveillance s'atténue dans le groupe de Sciammaï. Mais Gamaliel, plus bienveillant, poursuit le dialogue en même temps que Hillel. Ou plutôt c'est Gamaliel qui, respectueusement, dit au vieillard : "Demande quelque chose à l'enfant."  


"Sur quoi fondes-tu ta certitude?" demande Hillel. (Je mets les noms en tête des réponses pour abréger et rendre plus clair).  


Jésus : "Sur la prophétie qui ne peut faire erreur sur l'époque et les signes qui l'ont accompagnée quand ce fut le moment de sa réalisation. C'est vrai que César nous domine. Mais le monde était tellement paisible et la Palestine si calme quand expirèrent les soixante-dix semaines qu'il fut possible à César d'ordonner un recensement dans ses domaines. Il ne l'aurait pas pu s'il y avait eu la guerre dans l'Empire et des soulèvements en Palestine. Comme ce temps était accompli, ainsi va se terminer l'autre intervalle de temps de soixante-deux semaines plus une depuis l'achèvement du Temple, pour que le Messie soit consacré et que se réalise la suite de la prophétie pour le peuple qui ne l'a pas accepté. Pouvez-vous avoir des doutes ? Ne vous rappelez-vous pas de l'étoile que virent les Sages d'Orient et qui alla justement se poser dans le ciel de Bethléem de Juda et que les prophéties et les visions, depuis Jacob et par la suite, indiquent ce lieu comme destiné à accueillir la naissance du Messie, fils du fils du fils de Jacob, à travers David qui était de Bethléem ? Ne vous rappelez-vous pas Balaam ? "Une Étoile naîtra de Jacob". Les Sages d'Orient, auxquels la pureté et la foi gardaient ouverts les yeux et les oreilles, ont vu l'Étoile et compris son nom : "Messie" et ils sont venus adorer la Lumière allumée dans le monde."


Sciammaï, le regard livide: "Tu dis que le Messie est né au temps de l'Étoile à Bethléem Ephrata ?"  


Jésus : "Je le dis."   


Sciammaï : "Alors il n'existe plus. Tu ne sais pas, Enfant, qu'Hérode fit tuer tous les garçons de un jour à deux ans de Bethléem et des environs ? Toi qui connais si bien les Écritures, tu dois aussi savoir cela : "Un cri s'est élevé... C'est Rachel qui pleure ses enfants». Les vallées et les collines de Bethléem qui ont recueilli les pleurs de Rachel mourante sont restées remplies de ces pleurs et les mères l'ont répété sur leurs fils massacrés. Parmi elles, il y avait certainement aussi la Mère du Messie."  


Jésus : "Tu te trompes, vieillard. Les pleurs de Rachel se sont changés en hosanna, parce que là où elle avait mis au jour "le fils de sa douleur", la nouvelle Rachel a donné au monde le Benjamin du Père céleste, le Fils de sa droite, Celui qui est destiné à rassembler les peuples sous son sceptre et à le libérer de la plus terrible servitude."


Sciammaï : "Et comment, s'il a été tué ?"  


Jésus : "N'as-tu pas lu, en parlant d'Élie ? Il fut enlevé dans un char de feu. Et le Seigneur Dieu ne pourra pas avoir sauvé son Emmanuel pour qu'il fût le Messie de son peuple ? Lui qui a ouvert la mer devant Moïse pour qu'Israël rejoignit à pieds secs son territoire, II n'aura pas pu ordonner à ses anges de sauver son Fils, son Christ, de la férocité de l'homme? En vérité je vous le dis : le Christ vit et il est parmi vous et quand sera venue son heure, il se manifestera dans sa puissance." Jésus, en disant ces paroles que je souligne, a dans la voix un éclat qui remplit l'espace. Ses yeux brillent encore davantage et comme mus par le pouvoir et la promesse, il tend le bras et la main droite comme pour un serment. C'est un enfant, mais il est solennel comme un homme.  


Hillel : "Enfant, qui t'a enseigné ces paroles ?" 


Jésus : "L'Esprit de Dieu. Je n'ai pas de maître humain. C'est la parole de Dieu que vous entendez par mes lèvres."      


Hillel : "Viens, parmi nous, que je te voie de près, ô Enfant ! Mon espérance se ravive au contact de ta foi et mon âme s'illumine au soleil de la tienne."


Et on fait asseoir Jésus sur un siège élevé entre Gamaliel et Hillel et on Lui apporte des rouleaux pour qu'il les lise et les explique. C'est un examen en règle. La foule se presse et écoute.   


La voix enfantine de Jésus lit : "Console-toi, ô mon peuple. Parlez au cœur de Jérusalem, consolez-la car son esclavage est fini... Voix de quelqu'un qui crie dans le désert: préparez les chemins du Seigneur... Alors apparaîtra la gloire du Seigneur...".


Sciammaï: "Tu le vois. Nazaréen ! Ici on parle d'esclavage fini. Jamais comme à présent nous sommes esclaves. Ici on parle d'un précurseur. Où est-il ? Tu radotes !"    


Jésus: "Je te dis que c'est à toi plus qu'aux autres que t'invite le Précurseur. À toi et à tes semblables. Autrement tu ne verras pas la gloire du Seigneur et tu ne comprendras pas la parole de Dieu, parce que la bassesse, l'orgueil, la dissimulation t'empêcheront de voir et d'entendre."   


Sciammaï: "C'est ainsi que tu parles à un maître ?"  


Jésus: "C'est ainsi que je parle, ainsi que je parlerai jusqu'à la mort. Car au-dessus de mon intérêt il y a celui du Seigneur et l'amour pour la Vérité dont je suis le Fils. Et j'ajoute pour toi, ô rabbi, que l'esclavage dont parle le Prophète et dont je parle Moi aussi, n'est pas celui que tu crois, et la royauté n'est pas celle à laquelle tu penses. Mais au contraire, c'est par les mérites du Messie que l'homme sera libéré de l'esclavage du Mal qui le sépare de Dieu et le caractère du Christ s'imprime sur les esprits libérés de tout joug et soumis à son règne éternel. Toutes les nations inclineront la tête, ô race de David, devant le Germe né de toi et devenu l'arbre qui couvre toute la terre et s'élève jusqu'au Ciel. Au Ciel et sur la terre toute bouche louera son Nom et tout genou fléchira devant le Consacré de Dieu, le Prince de la paix, celui qui enivrera de Lui-même toute âme fatiguée et rassasiera toute âme affamée, le Chef, le Saint qui conclura une alliance entre la terre et le Ciel. Non pas comme celle qui fut conclue avec les Pères d'Israël quand Dieu les fit sortir d'Égypte, en les traitant encore comme des serviteurs, mais en gravant la pensée de la Paternité céleste dans les esprits des hommes avec la Grâce nouvellement versée en eux par les mérites du Rédempteur par qui tous les bons connaîtront le Seigneur, et le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ni détruit."  


Sciammaï : "Mais, ne blasphème pas, Enfant ! Rappelle-toi Daniel. Il dit qu'après la mort du Christ, le Temple et la Cité seront détruits par un peuple et un chef qui viendra pour cela. Et Toi, tu soutiens que le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ! Respecte les Prophètes !"  


Jésus : "En vérité je te dis qu'il y a Quelqu'un qui est plus que les Prophètes et tu ne le connais pas, ni ne le connaîtras pas parce qu'il te manque de vouloir le connaître. Et je t'affirme que tout ce que j'ai dit est vrai. Il ne connaîtra plus la mort, le vrai Sanctuaire, mais comme Celui qui le sanctifie, il ressuscitera pour la vie éternelle et à la fin des jours du monde, il vivra au Ciel."        


Hillel : "Écoute, Enfant. Aggée dit : " ...II viendra le Désiré des Nations. Grande sera la gloire de cette maison et de cette dernière plus que de la première». Il veut peut-être parler du même sanctuaire que Toi ?" 


Jésus: "Oui, Maître, c'est cela qu'il veut dire. Ta droiture t'achemine vers la Lumière et Moi je te dis : quand le Sacrifice du Christ sera accompli, la paix viendra vers toi parce que tu es un Israélite sans malice."  


Gamaliel : "Dis-moi, Jésus. La paix dont parlent les Prophètes, comment peut-on l'espérer si la guerre vient détruire ce peuple? Parle et éclaire-moi aussi."    


Jésus : "Ne te souviens-tu pas, Maître, de ce que dirent ceux qui furent présents la nuit de la naissance du Christ ? Que les troupes angéliques chantèrent : "Paix aux hommes de bonne volonté". Mais la volonté de ce peuple n'est pas bonne et il n'aura pas la paix. Il méconnaîtra son Roi, le Juste, le Sauveur parce qu'il attend un roi revêtu de la puissance humaine alors que Lui est le Roi de l'esprit. Ce peuple ne l'aimera pas, parce que le Christ prêchera ce qui ne plaît pas à ce peuple. Le Christ ne combattra pas des ennemis pourvus de chars et de cavalerie, mais les ennemis de l'âme qui inclinent vers des jouissances infernales le cœur de l'homme créé pour le Seigneur. Et cela, ce n'est pas la victoire qu'Israël attend de Lui. Il viendra, Jérusalem, ton Roi monté sur "l'ânesse et l'ânon", c'est à dire les justes d'Israël et les gentils. Mais l'ânon, je vous le dis, lui sera plus fidèle et le suivra précédant l'ânesse et grandira sur la route de la Vérité et de la Vie. Israël, à cause de sa volonté mauvaise, perdra la paix et souffrira en elle-même, pendant des siècles, ce qu'il a fait souffrir à son Roi réduit par eux à être l'Homme des Douleurs dont parle Isaïe."


Sciammaï : "Ta bouche profère à la fois des enfantillages et des blasphèmes, Nazaréen. Réponds : et où est le Précurseur ? Quand l'avons-nous eu ?" 


Jésus : "Il existe. Malachie ne dit-il pas : "Voici que j'envoie mon ange préparer devant Moi le chemin et immédiatement viendra à son Temple le Dominateur que vous cherchez et l'Ange du Testament que vous désirez ardemment" ? Donc, le Précurseur précède immédiatement le Christ. Il est déjà là, comme le Christ. S'il y avait des années entre celui qui prépare le chemin au Seigneur et le Christ, tous les chemins s'encombreraient et dévieraient. Dieu le sait et il a décidé que le Précurseur précède d'une seule heure le Maître. Quand vous verrez ce Précurseur, vous pourrez dire : "La mission du Christ est commencée". À toi je dis : le Christ ouvrira beaucoup d'yeux et beaucoup d'oreilles quand Il viendra par ces chemins. Mais ce ne sont pas les tiens ni ceux de tes semblables, car vous lui donnerez la mort en échange de la Vie qu'il vous apporte. Mais quand, plus grand que ce Temple, plus haut que le Tabernacle enfermé dans le Saint des Saints, plus haut que la Gloire que soutiennent les Chérubins, le Rédempteur sera sur son trône et sur son autel, la malédiction pour les déicides et la vie pour les gentils couleront de ses mille et mille blessures. Car Lui, ô maître toi qui l'ignores, n'est pas, je le répète, Roi d'une domination humaine, mais d'un Royaume spirituel, et ses sujets seront uniquement ceux qui par leur amour sauront renaître en leur esprit et comme Jonas, après une première naissance, renaître sur d'autres rivages : "ceux de Dieu" à travers la régénération spirituelle qui viendra par le Christ qui donnera la vraie vie à l'humanité." 


Sciammaï et son entourage : "Ce Nazaréen est Satan !"  


Hillel et les siens : "Non. Cet enfant est un Prophète de Dieu. Reste avec nous, Petit. Ma vieillesse transmettra ce qu'elle sait à ton savoir et tu seras Maître du Peuple de Dieu."


Jésus : "En vérité, je te dis que si beaucoup étaient comme toi, le salut arriverait à Israël. Mais mon heure n'est pas venue. Les voix du Ciel me parlent et, dans la solitude je dois les recevoir jusqu'à ce que mon heure arrive. Alors, avec mes lèvres et mon sang, je m'adresserai à Jérusalem, et mon sort sera celui des Prophètes lapidés et assassinés par elle. Mais, au-dessus de mon être, il y a celui du Seigneur Dieu, auquel je me soumets Moi-même pour qu'il fasse de Moi l'escabeau de sa gloire, en attendant que Lui fasse du monde un escabeau pour les pieds du Christ. Attendez-Moi à mon heure. Ces pierres entendront de nouveau ma voix et frémiront à ma dernière parole. 


Bienheureux ceux qui, en cette voix, auront écouté Dieu et croiront en Lui par son entremise. À ceux-là le Christ donnera son Royaume dont votre égoïsme rêve qu'il sera tout humain alors qu'il est céleste. Pour l'avènement de ce Royaume, Moi, je dis: "Voici ton serviteur, Seigneur, venu pour faire ta Volonté. Réalise-la entièrement, car je brûle de l'accomplir"."        


Et ici se termine la vision de Jésus avec son visage enflammé d'ardeur spirituelle, tourné vers le ciel, les bras ouverts, debout au milieu des docteurs stupéfaits.
Colombe


Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  - Page 2 3fd09b10
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Pour les références bibliques et d'autres explications voir au bas de cette page :http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-068.htm
Association Maria Valtorta

Fin du cycle de l’enfance de Jésus 
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