"Bande de gamins boudeurs et chamailleurs, jusqu'à quand vais-je devoir rester avec vous et jusqu'à quand devrais-je vous supporter !"
Ca, c'est le verset revisité du soir, bonsoir
(Mt 17, 17)
Plus sérieusement. A tous, et particulièrement
@Thierry,
@Gilles,
@mariejesus. Ecoutez ce que je vais dire et la "parabole" qui va suivre.
On est pécheur. Tous. On a des qualités. On a nos défauts. On est comme on est, on est unique, mais on a un point commun : le Seigneur qui nous a réuni dans une seule famille.
Dès lors, mes frères et soeurs en Christ, quand un frère voit que son autre frère commet une faute ou une imperfection dans la charité, que doit-il faire ? Aller trouver le Père, pour lui demander d'intervenir, certes. Mais il est beau aussi d'aller vers ce membre de la famille, en étant tout amour, toute tendresse, toute douceur, pour lui dire : "Attends. Ne vois-tu pas, par cette manière, tu pourrais blesser cet frère, cette soeur, qui nous est chère ?"
Ne vaut-il pas mieux agir ainsi plutôt que de se laisser aller à l'amertume, à la grognerie, en boudant éventuellement dans son coin ? Tu vois la paille qui est dans ton frère, mais la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la vois pas ?
D'autre part, quand un frère fait un reproche à une soeur, parce qu'il pense que son travail est inutile, il doit penser que le Seigneur nous a tous assignés à une tâche. Certains pourront déplacer des montagnes. D'autres seront bons pour guider les troupeaux de brebis. D'autres encore seront propres à évangéliser, à parler des paroles de notre Seigneur, à encourager ses frères et soeurs.
On a tous notre rôle à jouer. Mais un frère ne doit jamais dire à quelqu'un de sa famille : "Ton travail est inutile ou n'a pas d'intérêt".
Et quoi ? Es-tu maître pour juger ? N'est-ce pas à Dieu, à notre Jésus que de récompenser chacun selon ses oeuvres ? Qui peut dire : "Ce que tu fais est inutile "? Vois-tu les âmes qui parcourent ce pré, cette église, cette chapelle spirituelle ? Non, tu ne les vois pas. Et pourtant, certaines auront besoin de textes longs, remplis de réconfort ; d'autres de simples versets bibliques, d'autres de partage avec ses frères et soeurs parce qu'elles sont blessées et ont
profondément besoin d'amour.
Certaines âmes sont faites pour embraser les sommets de l'amour. D'autres iront moins loin ; certaines ont besoin d'une conversion profonde pour rejoindre les premiers et voler tels des séraphins. D'autres âmes vivotent, vont d'un coin à l'autre, ne savent pas se décider. Mais même à ces âmes peut-être plus faibles dans la foi - et on est tous faible, il suffit de regarder Pierre qui a renié Jésus alors qu'il est le premier Pontife de l'Eglise -, même à ces âmes, Jésus donne son amour. Et cela est
très bien si elles savent réaliser un travail qui les rend heureuses et en rend heureuses d'autres, même si celui-ci est petit, même s'il s'agit d'ajouter chaque jour une petite pierre à l'édifice. Pour Jésus, ce seront des diamants qui serviront à notre couronne éternelle, et ces rubis, ces saphirs, ces émeraudes, rayonneront d'autant plus qu'elles ont servi à des âmes douces et innocentes.
Quant aux âmes qu'on rencontre, à celles qui font des erreurs, qui sont imparfaites, à celles qu'on aime beaucoup ou qu'on supporte un peu moins, on doit tous les aimer pareillement, parce que nous faisons partie d'une même famille. Si on apprécie d'être au contact de certains frères et soeurs, on a le droit de passer du temps avec eux, car on s'encouragera et on se supportera les uns les autres dans la foi, dans le sourire, dans la charité. Mais on se doit aussi de même fréquenter ceux qu'on aime moins, si ce n'est pour nous, au moins parce que Jésus les aime, et que son plus grand bonheur sera de nous voir nous aimer les uns les autres, comme lui nous a aimés.
C'est à nous de nous reprendre dans le pardon, la douceur, la patience et la bonté. C'est à nous de grandir ensemble, sous le regard de l'Esprit. C'est à nous de se tendre la main, de dire : "Je te pardonne. Paix à toi, qui est mon frère sous le doux regard du Père, du Fils, et de l'Esprit, de la douce Trinité qui nous regarde et nous bénit".
Voilà, la parabole est dite.
Que celui qui a des oreilles entende, et que chacun s'y retrouve selon son coeur, selon ses actes et selon ses paroles.