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Le marquis incrédule

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saint-michel


Masculin Messages : 499
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Message par saint-michel Jeu 7 Sep - 9:43

Le marquis incrédule Le_mar10

Tandis que le père Jérôme, expliquait au roi et à toute la cour, les vérités de la religion chrétienne, et en particulier celles du Jugement dernier, un seigneur de la cour ; dont le titre revenait à celui du marquis, qui était parent du roi, bel esprit, et fort débauché, ne cessait, dans les conversations, de combattre ce que disait le père, et de proposer, surtout contre le Jugement dernier, des objections subtiles et des questions embarrassantes, auxquelles ces nouveaux catéchumènes ne pouvaient répondre.


Le roi voulut que le marquis proposât ces difficultés au père Jérôme lui-même, en présence de toute la cour, et que le père y répondît. Dans cette auguste assemblée, le marquis ayant parlé longtemps, avec beaucoup de feu et de facilité, mais sans aucun ordre, le père reprit son discours, et le réduisit aux trois points principaux qu’il attaquait ; savoir, la résurrection des corps, la manifestation des consciences, et la confusion des pécheurs, et y répondit ainsi, en adressant la parole au marquis.


1) Sur la résurrection des corps. Tout ce que vous avez dit, seigneur, contre la résurrection des corps n’est d’aucune difficulté pour celui qui a une juste idée de la puissance de Dieu, et qui la croit infinie comme vous la croyez vous-même. Celui qui a donné la vie à tout ce qui respire, peut la rendre aussi quand il lui plaira, et pour lui l’un n’est pas plus difficile que l’autre. Quelque dispersées que soient les cendres des morts, elles ne sont pas hors de la main de Dieu : il saura bien les retrouver, les démêler, les réunir.


Ce que vous objectez sur l’identité des corps, pour prouver qu’il est impossible que chacun de nous ressuscite avec son même corps ; n’aura pas plus de difficulté pour celui qui joindra le sentiment de sa propre faiblesse et de son ignorance à l’idée de la toute-puissance de Dieu. Car c’est une chose digne de compassion ; que nous qui ne comprenons rien dans les choses du siècle présent que nous voyons, nous veuillons comprendre tout dans le siècle futur que nous ne voyons pas, et que nous ne connaissons que par la foi.


Vous dites, seigneur, que la même matière aura appartenu successivement à plusieurs corps morts, et vous demandez à qui, au temps de la résurrection, elle appartiendra ? Et savez-vous, seigneur, si la même matière n’a pas appartenu successivement à plusieurs corps vivants ? Et cela empêche-t-il que chaque homme vivant n’ait son propre corps, et ne subsiste que dans son même corps ? Vous dites vous-même que vous eûtes, il y a quatre ans, une maladie qui vous réduisit à rien, et que vous ne pesiez pas la moitié de ce que vous pesiez auparavant. Vous avez repris votre embonpoint, et vous pesez maintenant plus que vous ne pesiez avant votre maladie. Avez-vous pour cela changé de corps ? N’avez-vous plus le même corps ? En avez-vous un autre ?


Un enfant dont le corps n’avait qu’un pied de haut, et qui est mort dans cet état, d’abord après son baptême, devrait, dites-vous, ressusciter n’ayant qu’un pied de haut, pour ressusciter dans son propre corps. Mais vous, seigneur, qui avez maintenant plus de six pieds de haut, n’avez-vous pas été un enfant d’un pied et d’un demi-pied, et de moins encore ? Est-ce que pour cela vous avez changé de corps, et n’avez-vous pas votre propre corps, le même corps que vous aviez en venant au monde ? Eh ! Seigneur, ce sont-là des mystères du siècle présent, que nous ne concevons point : pourquoi voulons-nous concevoir les mystères du siècle à venir ? Croyons sur la parole et reposons-nous sur la sagesse et la puissance de l’Auteur de l’un et de l’autre siècle.


Vous demandez ensuite quel espace pourra contenir cette multitude immense de corps ressuscités ? Seigneur, celui qui a divisé les enfants d’Adam, et les a dispersés sur la face de la terre, pour y vivre et en tirer leur subsistance, saura bien les placer, quand il viendra les juger. Vous n’avez point été chargé du premier soin, et vous ne vous en êtes point inquiété : vous n’êtes point chargé du second, ne vous en inquiétez pas non plus.


Vous demandez enfin si les physionomies seront les mêmes dans l’autre monde que dans celui-ci. Seigneur, toutes ces questions sont inutiles. Celui qui a su mettre dans ce monde l’ordre et la variété que nous y admirons, saura bien faire dans l’autre tout ce qui conviendra à sa gloire, au bonheur de ses amis et au supplice de ses ennemis. Les trésors de sa sagesse ne sont pas épuisés. Reposons-nous de tout sur lui, et ne nous occupons que du soin de vivre et de mourir dans son amour.


2) Sur la manifestation des consciences. Je passe, seigneur au second article que vous avez attaqué, et qui est la manifestation des consciences ; et je conviens avec vous que, pour que cette manifestation soit entière, il faut que chaque homme connaisse clairement et en détail ce qui regarde tous les autres hommes et chacun d’eux. 1l faut qu’il connaisse leurs situations, leurs rapports, leurs talents naturels, leurs grâces surnaturelles, et ensuite leurs actions, leurs pensées, leurs désirs, leurs intentions, leurs paroles, leurs écrits, et les suites que tout cela aura eues. Il faudra encore qu’il connaisse les voies de Dieu sur les hommes en général, et les attentions de la Providence sur chacun en particulier. Cela, et bien d’autres choses, sont un détail immense ; je l’avoue : mais enfin, seigneur, cela ne fait pas un objet infini, et ne demande pas, pour être connu, une lumière infinie : or Dieu peut communiquer à toute intelligence créée le degré de lumière qu’il lui plaira, dès que ce degré n’est pas infini. Vous revenez souvent à dire que cela est incompréhensible. J’en conviens, seigneur, mais en cela encore, comme dans le reste, nous pouvons nous aider de ce qui se passe ici-bas. Si quelqu’un eut été élevé dans un cachot, et n’eut jamais vu qu’à l’aide d’une petite bougie les objets contenus dans sa prison, il ne se persuaderait pas qu’il y a dans le monde une lumière qui éclaire en même temps plus de cent mille lieues de pays : et, quand on lui assurerait que cela est ainsi, en sorte que tous ceux qui habitent ce terrain immense voient distinctement et sans peine tous les objets ; tout ce qu’il pourrait faire serait de le croire sans, le comprendre. Cela est pourtant, et nous le voyons. Or, la différence qu’il y a entre la lumière d’une bougie et celle du Soleil, est moins grande que la différence qui se trouve entre la lumière que Dieu communique aux hommes maintenant, et celle qu’il leur communiquera au dernier jour. Vous ne devez donc pas avoir de difficulté à croire que, dans ce dernier jour, tout sera manifesté et paraîtra. Et vous ne devez pas vous flatter que, dans ce grand jour, aucune de vos actions ou de vos pensées puisse échapper à la connaissance d’un seul homme. Ce n’est pas la vérité de ce dogme qui est incroyable : ce sont les suites de cette vérité qui sont terribles : mais, après tout, nous pouvons encore les tourner en notre faveur.


Je réponds maintenant a la question que vous m’avez faite : si au dernier jour, si dans le ciel, si dans l’enfer on se reconnaîtra. Quand au dernier jour, il est bien clair qu’on se reconnaîtra. Car il est impossible que la manifestation soit aussi claire et aussi entière que nous l’avons dit, sans qu’on se reconnaisse, sans qu’on connaisse très-distinctement, non-seulement ceux avec qui on aura vécu, mais encore tous ceux qui nous auront précédés et qui nous auront suivis. Or, cette lumière que Dieu aura communiquée aux hommes pour ce jour-là, cette lumière si nécessaire à la justification de la Providence, à la gloire des Saints et à la confusion des pécheurs, pourquoi leur serait-elle ôtée ? Elle ne le sera point, elle subsistera éternellement. Ainsi on se connaîtra dans l’enfer pour son malheur, on se connaîtra dans le ciel pour son bonheur, et l’un et l’autre pour la gloire de Dieu dans tous les siècles.


3) Sur la confusion des pécheurs. Il ne me reste, seigneur, qu’un mot à dire sur ce que vous prétendez que le nombre des pécheurs se trouvant au dernier jour beaucoup plus grand que celui des Justes, les premiers ne devront ressentir aucune honte de leurs crimes. Vous ajoutez que dans ce monde les libertins se glorifient souvent de leurs débauches, et même en présence des Justes. Sans examiner ici la honte que dès ce moment les pécheurs peuvent ressentir de leurs péchés, sur quoi il y aurait bien des choses à dire, je réponds en trois mots, que ce qui rend quelquefois dans ce monde les pécheurs hardis et insolents, c’est leur aveuglément, l’absence du Juge, et l’éloignement du châtiment ; mais quand ils verront la gravité du péché, le Juge présent, et l’enfer prêt à les engloutir ; alors, seigneur, la confusion sera grande. Et comme la crainte de tous les autres ne diminuera point le sentiment de crainte que chacun aura pour soi, de même la confusion générale où seront tous les pécheurs n’empêchera point la confusion particulière que chacun ressentira.


Avant de finir, je réponds encore à une question que vous faites à ce sujet. Vous demandez si les péchés des Saints paraîtront. Oui pour leur gloire, et non pour leur confusion. Oui, seigneur, ils paraîtront effacés par le Sang de Jésus-Christ et lavés dans les larmes de la pénitence. Des péchés ainsi réparés ne seront point une tache, mais un ornement qui rehaussera l’éclat des Saints, qui fera la gloire de Jésus-Christ, et augmentera la confusion des pécheurs, parce qu’ayant eu les mêmes moyens pour effacer leurs péchés, ils n’auront pas voulu s’en servir, Et comme la connaissance que nous avons de l’adultère de David, du renoncement de saint Pierre, des débauches de saint Augustin, ne diminue en rien l’estime et le respect que nous avons pour ces grands Saints, de même la vue des péchés des Élus ne nuira ni à leur gloire, ni à leur félicité.


Après que le père Jérôme eut cessé de parler, le roi et toute la cour vinrent le remercier de la consolante instruction qu’il leur avait donnée. Pour le marquis, il se retira le dépit dans le cœur ; et, soit préjugé, soit vanité, il persista dans son incrédulité, et fut le seul de toute la cour qui ne reçut pas le baptême. Terrible Jugement de Dieu, funeste effet de la corruption du cœur, et d’une curiosité téméraire, qui veut sonder des mystères qu’il ne faut que croire et adorer.


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