BILOCATIONS
[size=13]On sait que Padre Pio eut l’expérience de la bilocation. A deux reprises, cela concerna Thérèse de Lisieux. Padre Pio, tout en restant dans son couvent de San Giovanni Rotondo, fut présent à la cérémonie de béatification de sœur Thérèse, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 29 avril 1923 au matin. Il y resta jusqu’à ce qu’un prélat, qui avait remarqué la présence du capucin, tente de s’en approcher pour le saluer et lui parler. A l’instant même, il disparut. Ce fait a été révélé et certifié par Mgr Thomas Gragorio Camacho, archevêque de Salto en Uruguay.
Le second cas de bilocation eut lieu deux ans lus tard, le 17 mars 1925, pour la canonisation de Thérèse. Don Luigi Orione, aujourd’hui canonisé, en fut le témoin… « Mais Padre Pio disparaissait chaque fois que je m’approchais de lui ».
[/size]Bien que ces deux bilocations soient extraordinaires, il serait très réducteur de limiter à cela les relations spirituelles plus profondes et d’une tout autre portée qui s’étaient établies entre la carmélite de Lisieux et le capucin de San Giovanni Rotondo.
LA BLESSURE D'AMOUR INTÉRIEURE
Commençons par un phénomène que la petite Thérèse appelle simplement « blessure d’amour », et que les experts en mystique nomment : « blessure d’amour intérieure ». Cela advient quand l’intensité de l’amour divin élimine peu à peu tout ce qui s’oppose à la transformation plénière et totale de l’amant en l’être aimé, et produit cet effet extraordinaire que l’on appelle « plaie » ou « blessure d’amour ».
On pourrait être étonné que l’expérience que nous analysons ici ait pu éclore, comme une fleur parfumée mais isolée, dans la courte existence de Thérèse, par ailleurs totalement privée de phénomènes mystiques extraordinaires, ce qui est en parfaite cohérence avec sa doctrine de la « petite voie de l’enfance spirituelle ».
Il y a une seule explication possible, si l’on considère que toute la vie et la doctrine de la sainte est basée sur l’amour. En effet, elle dit d’elle-même au chapitre 11 de l’Histoire d’une âme (qui est la version que nous utiliserons, car c’est elle que Padre Pio eut en main) : « O Jésus, mon Amour, j’ai enfin trouvé ma vocation ! ma vocation, c’est l’amour ! Oui, j’ai trouvé ma place au sein de l’Eglise, et cette place, ô mon Dieu, m’a été confiée par vous ; au cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’amour ! »
Le phénomène d’amour qui nous intéresse, la « blessure d’amour intérieure », qui est essentiellement de caractère amoureux, fut précédé par « l’Acte d’offrande à l’Amour Miséricordieux » qu’elle a accompli le jour de la fête de la Sainte Trinité, le 9 juin 1895.
A cette époque, la prieure du Carmel de Lisieux était sœur Agnès de Jésus (sa sœur Pauline), à laquelle sœur Thérèse confiait tout ce qui lui arrivait d’important dans sa vie. Elle lui raconta donc le phénomène qui se produisit le vendredi 14 juin 1895, et que nous rapporterons plus loin. Mais la prieure crut bien faire en ne lui accordant aucune importance. Elle ne revint sur le sujet qu’au moment où, alors qu’elle assistait sa sœur dans la dernière phase de sa maladie, elle lui fit répéter ce qui lui avait été communiqué quelque deux années plus tôt. Ces détails furent ensuite rapportés par mère Agnès au cours de la session du 1er septembre 1910, lors du procès ordinaire d’information de sœur Thérèse. Elle en parla encore au procès apostolique, à la session du 15 juillet 1915.
Mère Agnès inséra également l’expérience de la « blessure d’amour intérieure » dans le chapitre 12 de la première édition de l’Histoire d’une âme, sortie pour l’anniversaire de la mort de Thérèse, le 30 septembre 1898, et ceci pour compléter ce que sa sœur n’avait pas laissé par écrit, et refermer la dernière phase de sa vie.
Les trois rédactions tirées de l’Histoire d’une âme et des deux dépositions aux procès ordinaire et apostolique concordent parfaitement. Nous ne citons que la première pour la simple raison que c’est la seule rédaction que Padre Pio lut :
« Une vive flamme d’amour la consumait, et voici ce qu’elle nous raconta elle-même : ‘Quelques jours après mon Offrande à l’Amour Miséricordieux, je commençais au chœur l’exercice de la Via Crucis, quand je me sentis à un moment comme blessée par un dard de feu si ardent que je crus mourir. Il n’y a pas de comparaison possible pour faire comprendre de façon adéquate l’intensité de cette flamme. Il me semblait qu’une force invisible m’immergeait toute entière dans le feu… Et quel feu c’était ! Quelle douceur !…’
Et lorsque la Mère prieure lui demanda si ce transport était le premier de sa vie, elle répondit simplement : ‘Ma Mère, des transports d’amour, j’en ai eu beaucoup, spécialement une fois à l’époque du noviciat, et je restais alors une semaine entière comme hors de ce monde ; il me semblait qu’au-dessus de toutes les choses de la terre, il s’était tendu comme un grand voile. Mais je n’étais pas consumée par une flamme réelle, et je pouvais supporter ces délices sans espérer voir mes liens se briser sous leur poids ; tandis que, le jour dont je parle, un instant, une seconde plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… Hélas ! Je me suis retrouvée sur la terre, et l’aridité revint immédiatement prendre possession de mon pauvre cœur.’
Encore un peu, douce victime d’amour ! La main divine a retiré son dard brûlant, mais la blessure est mortelle…»(Histoire d’une âme, ch.12)
[size=13]On sait que Padre Pio eut l’expérience de la bilocation. A deux reprises, cela concerna Thérèse de Lisieux. Padre Pio, tout en restant dans son couvent de San Giovanni Rotondo, fut présent à la cérémonie de béatification de sœur Thérèse, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 29 avril 1923 au matin. Il y resta jusqu’à ce qu’un prélat, qui avait remarqué la présence du capucin, tente de s’en approcher pour le saluer et lui parler. A l’instant même, il disparut. Ce fait a été révélé et certifié par Mgr Thomas Gragorio Camacho, archevêque de Salto en Uruguay.
Le second cas de bilocation eut lieu deux ans lus tard, le 17 mars 1925, pour la canonisation de Thérèse. Don Luigi Orione, aujourd’hui canonisé, en fut le témoin… « Mais Padre Pio disparaissait chaque fois que je m’approchais de lui ».
[/size]Bien que ces deux bilocations soient extraordinaires, il serait très réducteur de limiter à cela les relations spirituelles plus profondes et d’une tout autre portée qui s’étaient établies entre la carmélite de Lisieux et le capucin de San Giovanni Rotondo.
LA BLESSURE D'AMOUR INTÉRIEURE
Commençons par un phénomène que la petite Thérèse appelle simplement « blessure d’amour », et que les experts en mystique nomment : « blessure d’amour intérieure ». Cela advient quand l’intensité de l’amour divin élimine peu à peu tout ce qui s’oppose à la transformation plénière et totale de l’amant en l’être aimé, et produit cet effet extraordinaire que l’on appelle « plaie » ou « blessure d’amour ».
On pourrait être étonné que l’expérience que nous analysons ici ait pu éclore, comme une fleur parfumée mais isolée, dans la courte existence de Thérèse, par ailleurs totalement privée de phénomènes mystiques extraordinaires, ce qui est en parfaite cohérence avec sa doctrine de la « petite voie de l’enfance spirituelle ».
Il y a une seule explication possible, si l’on considère que toute la vie et la doctrine de la sainte est basée sur l’amour. En effet, elle dit d’elle-même au chapitre 11 de l’Histoire d’une âme (qui est la version que nous utiliserons, car c’est elle que Padre Pio eut en main) : « O Jésus, mon Amour, j’ai enfin trouvé ma vocation ! ma vocation, c’est l’amour ! Oui, j’ai trouvé ma place au sein de l’Eglise, et cette place, ô mon Dieu, m’a été confiée par vous ; au cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’amour ! »
Le phénomène d’amour qui nous intéresse, la « blessure d’amour intérieure », qui est essentiellement de caractère amoureux, fut précédé par « l’Acte d’offrande à l’Amour Miséricordieux » qu’elle a accompli le jour de la fête de la Sainte Trinité, le 9 juin 1895.
A cette époque, la prieure du Carmel de Lisieux était sœur Agnès de Jésus (sa sœur Pauline), à laquelle sœur Thérèse confiait tout ce qui lui arrivait d’important dans sa vie. Elle lui raconta donc le phénomène qui se produisit le vendredi 14 juin 1895, et que nous rapporterons plus loin. Mais la prieure crut bien faire en ne lui accordant aucune importance. Elle ne revint sur le sujet qu’au moment où, alors qu’elle assistait sa sœur dans la dernière phase de sa maladie, elle lui fit répéter ce qui lui avait été communiqué quelque deux années plus tôt. Ces détails furent ensuite rapportés par mère Agnès au cours de la session du 1er septembre 1910, lors du procès ordinaire d’information de sœur Thérèse. Elle en parla encore au procès apostolique, à la session du 15 juillet 1915.
Mère Agnès inséra également l’expérience de la « blessure d’amour intérieure » dans le chapitre 12 de la première édition de l’Histoire d’une âme, sortie pour l’anniversaire de la mort de Thérèse, le 30 septembre 1898, et ceci pour compléter ce que sa sœur n’avait pas laissé par écrit, et refermer la dernière phase de sa vie.
Les trois rédactions tirées de l’Histoire d’une âme et des deux dépositions aux procès ordinaire et apostolique concordent parfaitement. Nous ne citons que la première pour la simple raison que c’est la seule rédaction que Padre Pio lut :
« Une vive flamme d’amour la consumait, et voici ce qu’elle nous raconta elle-même : ‘Quelques jours après mon Offrande à l’Amour Miséricordieux, je commençais au chœur l’exercice de la Via Crucis, quand je me sentis à un moment comme blessée par un dard de feu si ardent que je crus mourir. Il n’y a pas de comparaison possible pour faire comprendre de façon adéquate l’intensité de cette flamme. Il me semblait qu’une force invisible m’immergeait toute entière dans le feu… Et quel feu c’était ! Quelle douceur !…’
Et lorsque la Mère prieure lui demanda si ce transport était le premier de sa vie, elle répondit simplement : ‘Ma Mère, des transports d’amour, j’en ai eu beaucoup, spécialement une fois à l’époque du noviciat, et je restais alors une semaine entière comme hors de ce monde ; il me semblait qu’au-dessus de toutes les choses de la terre, il s’était tendu comme un grand voile. Mais je n’étais pas consumée par une flamme réelle, et je pouvais supporter ces délices sans espérer voir mes liens se briser sous leur poids ; tandis que, le jour dont je parle, un instant, une seconde plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… Hélas ! Je me suis retrouvée sur la terre, et l’aridité revint immédiatement prendre possession de mon pauvre cœur.’
Encore un peu, douce victime d’amour ! La main divine a retiré son dard brûlant, mais la blessure est mortelle…»(Histoire d’une âme, ch.12)