2 mars 2016Quatre jeunes chrétiens racontent comment ils sont venus au Christ...
5 % des personnes qui viennent au Christ
font ce chemin avant l’âge de 18 ans, comme le montre l’enquête. Derrière ces chiffres, il y a des témoignages saisissants.
J’ai interrogé quelques membres du groupe de jeunes de mon Eglise sur leur chemin vers le Christ. Notre Eglise à Göteborg, en Suède, se compose essentiellement de Philippins. La plupart des membres du groupe de jeunes sont nés aux Philippines et arrivés en Suède à l’adolescence.
Le cheminement d’Ara depuis un foyer brisé jusqu’à une renaissance en Christ
Ara connaissait le Christ depuis l’enfance. Sa mère est une pastora (une pasteure), et Ara fréquentait l’école du dimanche. Mais sa vie a changé lorsqu’elle avait six ans. Sa mère est partie s’établir en Suède, et elle est restée avec son père, un alcoolique adepte des jeux.
A cette époque, Ara se posait beaucoup de questions.
« Pourquoi Dieu fait-il cela ? Pourquoi suis-je dans une famille brisée ? » A l’école, elle faisait des efforts pour que son père soit fier d’elle, mais sa foi s’évanouissait petit à petit.
Jésus était comme un rêve, comme une connaissance du passé. Elle avait envie de retrouver sa mère, qui ne venait la voir qu’une fois par an, pendant les vacances. Elle se sentait abandonnée et seule. Elle n’était pas proche de ses frères et avait l’impression d’être enfant unique.
Ara avait cependant un lieu bien à elle sur le toit, où elle a commencé à prier quand elle avait douze ans. Et la prière a changé sa vie. Lors de la visite suivante de sa mère, elles sont allées passer un jour férié chez des proches. En fait, c’était une manière de l’éloigner de son père.
« J’ai commencé à prier et cela a changé ma vie. »
Ara
C’est la mère d’Ara qui l’a ramenée au Christ. Ara fréquentait une Eglise de barangay (un barangay est un village ou un arrondissement d’une ville), elle y mangeait tous les jours, elle découvrait la Bible et elle commençait à en apprendre des versets par cœur. Cela l’aidait à comprendre la Parole de Dieu et à mieux connaître Jésus.
Pendant cette période, elle a participé à un camp de jeunes. C’est là qu’elle a vécu une renaissance et qu’elle a été transformée ; en effet, si quelqu’un est dans le Christ, il est une création nouvelle. Ara avait traversé bien des épreuves, mais cela lui avait beaucoup appris.
Deux ans plus tard, à l’âge de 14 ans, Ara est arrivée en Suède. Encore une fois, tout était nouveau – un nouveau pays, une nouvelle culture et un nouveau climat. Elle recevait des lettres de ses amis chrétiens, mais tout en s’adaptant à la vie en Suède elle recherchait aussi le chemin et la vérité.
Ara a découvert le groupe de jeunes de notre Eglise, et elle a été impressionnée par leur manière de servir Dieu. Elle voulait participer à ce service, elle aussi. Au départ, on lui a demandé de s’occuper des photos et des vidéos. Mais aujourd’hui, elle dirige la louange par le chant et la guitare.
« On apprend à servir Dieu en se mettant au service des autres. »
Ara
Parfois, Ara écoute des chants chrétiens au travail, et ses collègues s’intéressent à sa foi. Photo : Personnelle, avec autorisation.
Etre chrétien en Suède peut être un réel défi. Aux Philippines, il y a des versets bibliques partout sur les voitures et les camions pour demander la protection de Dieu pendant le trajet. Le générique de fin du journal télévisé national se termine par
A Dieu toute la gloire. Et Ara avait appris à prier à l’école.
En Suède, ce n’est pas du tout pareil. A l’école, Ara a dû supporter des moqueries à cause de sa foi. En même temps, elle observe beaucoup de curiosité. Elle écoute des chants chrétiens au travail, et ses collègues s’intéressent à sa foi. Elle se rend compte également que sa foi a un impact sur son entourage.
Quand Ara parle de la Bible, elle est très expressive. Elle la considère comme ses vitamines, sa nourriture, son oxygène, son guide, sa force, sa sagesse, son conseiller et son arme dans l’épreuve. C’est l’histoire de Dieu, mais aussi son histoire à elle. La Bible nous prépare à l’éternité.
Rod : Un message à la place du désordre, un témoignage à la place de l’épreuve
La vie de Rod aurait pu très mal tourner de nombreuses fois. Sa vie rend témoignage du plan de Dieu et de sa capacité à transformer une vie et à sauver une famille.
Rod a été kidnappé alors qu’il n’avait que sept mois, par le prétendant de sa mère. L’homme l’a emmené de Zamboanga, au sud des Philippines, à Bicol, au nord.
Dès l’âge de 3 ou 4 ans, Rod a dû travailler et transporter de la canne à sucre.
Alors que Rod n’avait que trois ou quatre ans, on l’a forcé à travailler et à transporter de la canne à sucre. On le battait s’il ne travaillait pas assez bien. Il était aussi maltraité.
Quand Rod a eu six ans, la sœur de son ravisseur s’est débrouillée pour qu’il retrouve sa mère, qui vivait à Manille. Il se souvient toujours de la première fois qu’il l’a vue. Curieusement, au milieu de la foule, il a immédiatement su qu’elle était sa mère. Rod a aussi fait connaissance avec son beau-père et avec ses demi-frère et demi-sœur.
Le changement était énorme pour Rod. Il parlait le bicolano (langue que sa famille ne connaissait pas), alors qu’à Zamboanga on parle le chavacano, et à Manille, le tagalog. Il avait vécu dans la pauvreté, et maintenant il se retrouvait dans une famille avec deux domestiques. Son beau-père était catholique, mais lui-même n’avait jamais entendu parler de Dieu. Et sa mère travaillait à l’étranger.
Deux ans plus tard, la vie a une nouvelle fois changé pour Rod, lorsque sa mère et son beau-père se sont séparés. Rod a été accueilli par la domestique de la famille tandis que sa mère pourvoyait à ses besoins en travaillant à l’étranger. Il a commencé à en vouloir à Dieu.
A l’école, Rod travaillait très bien, au point de remporter un prix. Cela aurait dû être un moment de triomphe pour lui, mais Rod était mal à l’aise parce que tous les autres lauréats étaient entourés de leur famille. Lui, il avait la présence de la domestique de la famille. Il n’en voulait pas à sa mère car il comprenait qu’elle n’avait d’autre choix que de travailler à l’étranger. Il continuait plutôt à en vouloir à Dieu.
Quand Rod a eu une dizaine d’années, sa mère a rencontré un Suédois. Au début, Rod le détestait et il brûlait les photos de cet homme que sa mère lui donnait. Mais sa haine a fini par se transformer en tolérance lorsqu’il s’est rendu compte que l’homme s’occupait bien de sa mère. De plus, il faisait des cadeaux à Rod, et assurait la sécurité et la stabilité de la famille. Rod avait même le droit de jouer à des jeux au cybercafé qu’il tenait.
Juste avant le douzième anniversaire de Rod, la famille a déménagé en Suède, pour s’installer dans une ville périphérique de Göteborg. Les relations entre Rod et sa mère et son beau-père n’étaient pas bonnes. Ni celles avec Dieu, d’ailleurs.
Rod s’est mis à traîner avec des jeunes de l’école dont il pensait qu’ils le rendaient « cool ». A 13 ans, il s’est mis à boire, et dans sa vie ne comptaient que les fêtes, les filles et les bagarres. Il menait une double vie, préservant les apparences à la maison malgré les relations difficiles avec sa mère et son beau-père.
Le fait de se tourner vers le Christ a sauvé la famille de Rod. Photo : Personnelle, avec autorisation.
Ensuite, la famille a déménagé à Göteborg, ce qui a permis à Rod de prendre le nouveau départ si nécessaire. Il s’est fait des amis et il est devenu le gardien de but de l’équipe de football de l’école. Il était très apprécié.
Au sein de la famille, en revanche, les relations ont commencé à se tendre. Sa mère et son beau-père avaient eu un bébé, puis un deuxième s’annonçait, non prévu. Cela a mis le couple à rude épreuve, et tout avait l’air bien sombre. C’est alors qu’une amie a invité la mère de Rod à venir à l’église. La mère de Rod a accepté le Christ et cela a tout changé pour la famille. Le couple de sa mère a été sauvé, et le bébé est venu au monde.
La mère de Rod montrait sa nouvelle foi par la manière dont elle se comportait plutôt qu’en demandant aux membres de sa famille de l’accompagner à l’église. Rod observait un changement net chez sa mère. Tandis que les choses s’arrangeaient pour la famille, Rod a touché le fond lorsqu’il avait 16 ans. Sa copine (qu’il fréquentait depuis deux jours) avait cassé avec lui lors d’une fête. Il avait beaucoup bu et fumé, et il se demandait :
« Est-ce que la vie se limite vraiment à cela ? » Il se sentait vide. Le week-end suivant, sa mère l’a invité à l’accompagner à l’église. C’était le bon moment, et Rod a accepté.
« Ils avaient des sourires comme je n’en avais jamais vu, un bonheur que je ne connaissais pas. Leur rire venait du fond du cœur. Il n’y avait ni alcool ni fêtes. Comment pouvaient-ils être si heureux ? »
Rod
Rod s’était assis tout au fond, sa capuche sur la tête, en observateur invisible. La célébration ne l’a pas touché, contrairement au programme qui a suivi. Il a découvert le groupe de jeunes, où tous avaient l’air coincés. Mais ils avaient des sourires comme il n’en avait jamais vu, un bonheur qu’il ne connaissait pas. Leur rire venait du fond du cœur. Il n’y avait ni alcool ni fêtes. Comment pouvaient-ils être si heureux ?
Rod a éprouvé du bonheur et un sentiment d’appartenance au groupe de jeunes. Que les autres le voient, qu’ils leur trouvent un air coincé ne le gênait pas du tout.
Rod s’est présenté, et il a été accueilli au sein du groupe. Au bout de six mois, il s’est senti déchiré entre son ancienne manière de vivre et la nouvelle qui avait commencé à germer. Il avait un peu honte de fréquenter ces jeunes à l’air coincé au groupe de jeunes. Il avait l’impression que rien de ce qu’ils faisaient pouvait être considéré comme socialement cool par l’
ancien Rod.
Le groupe de jeunes préparait une célébration à l’église, et ils devaient répéter leur danse dans un jardin public au centre-ville. Rod avait du mal avec l’idée d’être vu en public, en train de danser sur de la musique chrétienne. Il s’est donc rendu au jardin en traînant les pieds.
Puis il a décidé de faire un pari avec Dieu. Il se rendrait à l’arrêt de tram le plus proche, où un tram passait toutes les sept minutes, et si un tram arrivait dans les cinq minutes il le prendrait pour rentrer chez lui. Arrivé à l’arrêt de tram, il a consulté le panneau d’affichage, qui disait : Annulé.
Quelque peu décomposé, Rod a pris la direction du jardin public pour participer à la répétition. Le chant était « Mon sauveur est vivant », et Rod a éprouvé du bonheur et un sentiment d’appartenance. Que les autres le voient, qu’ils leur trouvent un air coincé ne le gênait pas du tout.
Un peu plus tard cette année-là, le groupe de jeunes est parti pour un camp de Noël en Norvège. Rod s’est senti motivé et a beaucoup appris sur la foi. Une guitare basse lui a été remise, avec quelques explications d’une dizaine de minutes. Quand il s’est mis à jouer, c’était comme si ses mains bougeaient toutes seules.
Rod ne s’était toujours pas engagé, mais en février 2013 il a participé à une rencontre où il en a appris davantage sur l’appel et sur la grâce. Les participants étaient invités à partager l’histoire de leur vie. Rod a sauté sur cette occasion pour raconter son histoire, l’histoire que vous venez de lire. Il s’est senti libéré, les fardeaux qu’il avait traînés étaient partis, et ses rancunes évanouies. En recevant l’onction d’huile, il est littéralement tombé à terre et a eu une vision. Il donnait du pain aux autres. Rod sait maintenant que dans cette vision il s’agit de donner le pain de vie, d’un appel pastoral, donc.
« La Bible est un manuel grâce auquel nous pouvons être pleinement utiles pour la gloire de Dieu. »
Rod
Aujourd’hui, Rod est responsable du ministère parmi les jeunes. Pendant la célébration, il prêche et joue de la guitare et du piano. Le groupe de jeunes qu’il considérait comme coincé au départ lui semble aujourd’hui rassembler les gens les plus cools du monde. Le fait de se tourner vers le Christ a transformé la vie de Rod et sauvé sa famille.
Au départ, c’était une activité sociale pour Emerald et Barbara
Emerald participe au ministère musical en jouant de la basse. Photo : Personnelle, avec autorisation.
Emerald n’a pas été chrétienne dès son enfance, bien que sa famille compte un certain nombre de chrétiens. Ce n’est que suite à la visite dans son école d’un ministère local de sa ville natale aux Philippines que sa foi a commencé à se développer. En fait, ce n’était pas une affaire de foi au départ. Plusieurs de ses amis fréquentaient le groupe de jeunes, et c’était donc plutôt une activité sociale. C’était sympathique de passer du temps avec ses amis, et on pouvait apprendre la musique à l’église.
Mais quelque chose s’était mis à germer, et au bout de trois ans, à l’âge de 15 ans, Emerald a participé à un camp de jeunes dans l’île voisine de Cebu. A cette occasion, elle a rencontré Jésus et cela a tout changé. Emerald avait commencé à jouer de la guitare et de la basse, mais elle n’était pas à l’aise sur le devant de la scène. La rencontre avec Jésus l’a fait sortir de sa zone de confort.
Aujourd’hui, Emerald participe au ministère musical en jouant de la basse. Elle partage également la Parole de Dieu à l’occasion de rassemblements ecclésiaux.
« Lire la Bible est un rafraîchissement pour moi, je me sens renouvelée. »
Emerald
La Bible permet à Emerald de mieux connaître Dieu. La Bible est le carburant de sa foi. Il lui arrive de devoir lutter contre la fatigue et la paresse, mais elle constate que lire la Bible est un rafraîchissement pour elle.
Le cheminement qui a conduit Barbara au Christ est similaire. Elle connaissait Dieu depuis l’enfance. Sa famille priait le rosaire. Elle est arrivée en Suède à l’âge de 15 ans, et ce sont des amis qui l’ont invitée à l’église.
Pour Barbara, le changement devait se produire à l’occasion d’un camp-rencontre de cinq jours. Elle ne savait pas ce qu’était un camp-rencontre, mais elle y est allée parce que ses amis y allaient. Et les repas étaient gratuits !
« Je vais à l’église parce que j’aime aller à l’église. »
Barbara
Barbara croyait en Dieu parce que sa grand-mère lui avait dit qu’elle irait au ciel si elle était croyante. Mais à l’occasion du camp-rencontre elle a compris qui était Dieu réellement. Maintenant, Barbara va à l’église parce qu’elle aime cela. Elle participe à la fois au ministère musical et de danse.
Barbara estime qu’il lui manque quelque chose si elle ne lit pas la Bible. Elle la lit tous les matins et tous les soirs. Elle trouve les plans de lecture de son application biblique très utiles. Si elle néglige sa lecture biblique pendant quelques jours, ses amis constatent qu’il lui manque quelque chose.
« Que faire si tu es perdu ? Reviens à la Parole de Dieu. »
Barbara