L'Amitié sincère est difficile à trouver !

La sincérité, je n'en doute pas, existe bien à un moment donné.
C'est sa durée qui pose bien plus problème dans notre génération zapping...

L'amitié met plus de temps à se construire lorsque nous sommes des personnes mûres parce qu'on cherche des personnes pour construire des projets ensemble.
Que vaudrait des amitiés uniquement autour d'une table pour boire et manger?
Non, ce serait trop superficiel...
Moi je crois à l'amitié qui se construit dans la prière, qui est la base de l'action.
Qu'on on prie ensemble régulièrement, on devient amis, frères même et c'est tangible.
Il faut des fondations pour construire une maison.
Aussi une amitié ou un mariage qui ne se fonderait pas sur la prière risque fort de s'écrouler.

A bientôt,

Michel

Michel Garicoïts a écrit:Moi je crois à l'amitié qui se construit dans la prière, qui est la base de l'action.
Qu'on on prie ensemble régulièrement, on devient amis, frères même et c'est tangible.
Il faut des fondations pour construire une maison.
Aussi une amitié ou un mariage qui ne se fonderait pas sur la prière risque fort de s'écrouler.

C'est ce que je pense aussi !



 
 
 
 

Merci @Gilles,

Je suis content de trouver enfin un terrain d'entente avec vous.
L'échange en toute sincérité et charité finit toujours par trouver un écho favorable.

Amicalement et à bientôt,

Michel

Michel Garicoïts a écrit:L'amitié met plus de temps à se construire lorsque nous sommes des personnes mûres parce qu'on cherche des personnes pour construire des projets ensemble.
Que vaudrait des amitiés uniquement autour d'une table pour boire et manger?
Non, ce serait trop superficiel...
Moi je crois à l'amitié qui se construit dans la prière, qui est la base de l'action.
Qu'on on prie ensemble régulièrement, on devient amis, frères même et c'est tangible.
Il faut des fondations pour construire une maison.
Aussi une amitié ou un mariage qui ne se fonderait pas sur la prière risque fort de s'écrouler.

A bientôt,

Michel

Merci @Michel Garicoïts, pour cette réflexion, que je partage aussi.

Je crois qu'il se développe de belles amitiés dans la réalisation de projets au service du Seigneur.

Lorsqu'un projet commun nous anime et que ce projet est au service du Seigneur, afin de Lui amener des âmes, il se tisse des liens lumineux.

Non pas se regarder l'un l'autre, mais avancer ensemble sur la même voie, regarder ensemble le Soleil divin.

Et tout ceci, comme tu le disais, doit être profondément ancré dans la prière pour pouvoir porter du fruit véritable.

Amicalement,

Emmanuel

Aussi une amitié ou un mariage qui ne se fonderait pas sur la prière risque fort de s'écrouler.

Enfin une bonne partie se fonde sans la moindre prière et dure quand même donc...

@Emmanuel

Ton intervention amicale me touche.
D'autant que le sujet évoqué concerne ma présence ici à tes côtés.
Par delà mes maladresses et mes apesanteurs, j'en profite pour te ré-affirmer 
que notre but est commun et qu'il se nomme Jésus-Christ, prince de la Paix !

Sainte journée,

Bien fraternellement,

Michel

@Jean Michel

Aussi une amitié ou un mariage qui ne se fonderait pas sur la prière risque fort de s'écrouler.

Enfin une bonne partie se fonde sans la moindre prière et dure quand même donc...


Donc on en reparle dans trente ans, rappelez le moi si j'oublie !


M+

Michel Garicoïts a écrit:D'autant que le sujet évoqué concerne ma présence ici à tes côtés.
Par delà mes maladresses et mes apesanteurs, j'en profite pour te ré-affirmer
que notre but est commun et qu'il se nomme Jésus-Christ, prince de la Paix !

Cela m'apporte beaucoup de joie, @Michel Garicoïts. Merci.

Amicalement,

Emmanuel

Merci Gilles,

il faudrait ajouter ceci : la modernité n'est PAS propice à l'amitié sincère car elle est trop basée sur l'intérêt particulier. Sa conception du monde sans Dieu ( la création serait le fruit du hasard) rend caduque l'héritage culturel et religieux qui , en transcendant les intérêts communautaires et particuliers, unifiait la société au nom de valeurs morales reconnues PAR TOUS. La morale n'était pas une chose relative que chacun cuisinait dans son coin. Sous de tels cieux nouer des amitiés durables et sincères était moins difficile que dans le monde actuel. On aimait en l'autre le Bien, un Bien dont on partageait la définition avant même de s'être rencontrés. On était éduqué très clairement à faire ce Bien ( pas à s"épanouir" soi-même)
Aujourd'hui il y a cette particularité sans précédent dans l'Histoire :
l'individu précède le lien social ( puisque la société se fait toute seule indépendamment de Dieu), donc c'est  à l'individu de trouver seul ses amis et surtout de définir seul les critères. Pas ou peu d'éducation à des valeurs communes (ou alors le strict minimum du "vivre ensemble").
L'individu est mis en avant, c'est donc son pouvoir de plaire et sa personnalité qui vont jouer le rôle principal, d'où l'importance trop grande accordée aujourd'hui à la "confiance en soi". On est forcé par cette nouvelle organisation de développer le sens des relations de manière bien plus affinée que par le passé. Les valeurs morales que l'on peut ou non cultiver ne joueront pas un grand rôle, attendu que les autres peuvent ne pas/ne plus les partager.
C'est donc plus difficile et cela va  avantager un certain type d'individus, les extravertis ambitieux et les orgueilleux, les "battants". Les amitiés sont devenues ( l'amour aussi) "liquides". Nous percevons plus ce qui en l'autre va nous être utile, nous avantager, et moins sa valeur morale.
Objectivement nous ne sommes plus culpabilisés quand nous sommes infidèles en amitié car ce qui compte va être le "moi" et si c'est favorable pour le "moi" de fréquenter des gens plus "intéressants", on peut sans scrupule laisser les anciens potes sur le bord de la route ( je l'ai fait plusieurs fois dans ma jeunesse et je m'en suis mordue les doigts car c'étaient de vrais amis...).
On est devenus des electrons libres. Il y a bien plus de ruptures et de changements dans nos vies, ce qui ne favorise pas l'amitié durable. Pour bien des personnes, entretenir l'amitié sans l'aide des anciennes structures de la société stable devient une gageure, épuisante et peu concluante.

Ces difficultés nouvelles liées au monde moderne vont de pair, paradoxalement, avec des exigences plus fortes en matière d'amitiés. Les amitiés devenues "binaires" ( sans tiercité médiatrice) sont dans notre monde la condition de la réussite mondaine. On montre sa valeur quand on est populaire et entouré d'amis. Les gens seuls soulèvent le soupçon d'etre des gens pas bien ou pire des perdants.

Bonjour,

Et au travail ? Les amis, sont-ils de vrais amis ? ou des collègues ?
Pas toujours facile. Prendre une pause, discuter, partager un repas au resto : OK.
Avoir des amis, est-ce possible ? Le contexte professionnel amène quelquefois jalousie, critiques...
Je connais dans mon entourage professionnel bon nombre de personnes déçues. Souvent pour des broutilles, des amis se sont ignorés par la suite. Pas facile aussi, de trouver des amis chrétiens.
Comment se passe pour vous, les relations professionnelles ? Merci de partager vos témoignages, vos points de vue.

Au travail j'avais toujours fait attention de ne pas aller trop loin dans l'amitié et d'en rester au stade "bon camarades-bons collègues". Car le même chef, le même travail = rivalité, compétition.
Ceci dit j'ai une fois trouvé un très bon copain puis ami puis "candidat" pour une relation de couple à un boulot où rien ne le laissait prévoir.
J'ai pu constater que les boulots du tertiaire ( la vente) sont les pires question ambiance plombée, rivalités, coups bas, hypocrisies. Quel paradoxe : pour l'image de la boite il faut un code de comportement, du "savoir être" mais en fait c'est en se  tirant mutuellement dans les pattes pour grimper. Alors oui, il faut du relationnel, il faut savoir "se faire des amis" mais en même temps on sait que ce  ne sont pas de vrais amis...sauf rarissime exception.

Bonjour à Gilles
Je suis très touché par ces messages profonds sur l'amitié. Je voulais vous signaler l'existence de la fraternité Aelred
qui rassemble des hommes sensibilisés à cette question de l'amitié et qui poursuivent la réflexion de Saint Aelred livrée dans son magnifique traité sur l'amitié spirituelle du XIIe siècle !
Amicalement

Attention la Royal Society était aux mains des Rose-Croix et des francs maçons, Newton l'a présidée un temps...il y a amitié et amitié !

Merci pour cette vidéo Gilles.
Les bons amis nous acceptent comme on est, ils ne critiquent pas notre façon de vivre, ils ne disent pas "tu devrais faire ceci", ni "tu ne devrais pas faire cela" ( ou pire "je te connais et je sais que tu devrais faire ce que je te dis", ...)
Les bons amis vous croient, vous pouvez leur raconter un documentaire, un musée, leur donner de nouvelles informations, ils vont vous croire et ne pas mettre en doute ce que vous racontez ( ou pire, le rejeter en bloc "la vérité c'est ce que JE dis, pas ce que TU dis").
Il est bon de s'en souvenir.

L'un des grands appauvrissements de la vie contemporaine est la difficulté de nouer et de maintenir de solides amitiés masculines. (Les femmes, dans l'ensemble, semblent faire beaucoup mieux pour se lier d'amitié.) Pratiquement la seule fois où je vois des groupes d'hommes se rencontrer régulièrement se produit devant une télévision - à la maison ou dans un bar ou un restaurant - en regardant des sports. La plupart du temps, ces hommes ne profitent pas principalement les uns des autres mais du jeu. Maintenant, il n'y a rien de mal à pratiquer des sports ensemble ou à profiter d'autres passe-temps et activités sociales. Un aspect important du lien masculin se produit autour de la poursuite de vocations ou d'avocations. Pourtant, une dimension plus profonde de l'amitié semble souvent manquer.

Psychologiquement et émotionnellement, le manque d'amitiés profondes entre les hommes américains est une cause importante de peut-être le plus grand fléau qui affecte la société américaine moderne: la solitude. Il y a plusieurs raisons à cela, notamment les mères et les pères absents; les déménagements fréquents de la famille qui déracinent les individus et les familles du soutien de la famille élargie et des amis (Facebook et Instagram, étant de pauvres substituts); le marketing de notre culture consumériste des biens matériels sur les relations humaines; l'adoration de la jeunesse.

Comme l'a écrit un auteur, «l'homme américain moyen a un bon ami, et c'est sa femme» (ou, plus probablement à notre époque de déclin du mariage, son «autre significatif»). Quiconque a passé une longue période dans un pays d'origine culturelle catholique (que la pratique religieuse réelle ait chuté ou non) a probablement remarqué à quel point les hommes américains ont été profondément affectés par notre culture majoritairement protestante, en mettant l'accent sur l'individualisme. Il y a une image très puissante de la figure masculine forte et isolée dans la culture américaine: l'aventurier autonome qui part au coucher du soleil; le «type fort et silencieux» qui cache ses sentiments privés derrière un extérieur croustillant; l'homme qui n'est finalement responsable que devant sa propre conscience.

Le déclin des enclaves traditionnellement masculines, telles que les collèges non mixtes et les lycées, ainsi que le rétrécissement (et l'abandon à la culture) d'anciens bastions de l'enfance américaine comme les Boy Scouts, ont rendu plus difficile la formation des jeunes. amitiés profondes et durables. Au niveau des adultes, la disparition de nombreux clubs et organisations fraternelles autrefois masculins a un effet similaire.

Pour passer de camarades, de collègues ou de connaissances à des amis, nous devons devenir «présents» pour eux. Nous ne pouvons pas vraiment dire qu'une véritable amitié existe jusqu'à ce que nous ayons ouvert les questions humaines les plus profondes: qui est l'homme, d'où il vient, où il se dirige dans la foi, sa famille et son travail. De telles amitiés entre chrétiens conduisent les hommes à grandir et à se transformer en Christ, avec pour résultat inévitable de créer un environnement chrétien autour d'eux.

C'est pourquoi les vraies amitiés ont des implications pour toutes les dimensions de la personne humaine - y compris le spirituel. Tout au long de l'histoire de l'Église, à commencer par Notre-Seigneur lui-même, le christianisme s'est principalement répandu à travers des rencontres individuelles qui (avec la procréation) ont alimenté sa croissance dynamique des douze apôtres à 1 milliard de catholiques aujourd'hui. Mais des milliards d'autres attendent la bonne nouvelle, et de nombreux catholiques berceaux doivent être ré-évangélisés.

Parmi les saints et les bienheureux qui ont défendu et illustré l'importance de l'amitié chrétienne, le bienheureux John Henry Newman se classe près du sommet. Tout au long de sa vie, le bienheureux John Henry a eu un grand talent pour nouer et maintenir des amitiés proches et centrées sur le Christ. Dans l'un de ses sermons simples et paroissiaux, il demande: «qu'est-ce qui peut lier deux amis ensemble dans une conversation intime d'un cours d'années, mais la participation à quelque chose qui est immuable et essentiellement bon, et qu'est-ce que la religion? . . .Les saints de Dieu continuent dans un sens, tandis que la mode du monde change. »

La brillance intellectuelle de Newman ne l'a jamais aveuglé sur l'importance cruciale de l'élément humain dans la transmission et la conservation de la foi: «Les personnes nous influencent, les voix nous fondent, nous regardent nous dominer, les actes nous enflamment. Beaucoup d'hommes vivront et mourront d'un dogme; aucun homme ne sera un martyr pour une conclusion. " Dans son sermon sur l' amour des relations et des amis , Newman s'est inspiré de l'exemple de l'amour spécial de Notre-Seigneur pour Saint-Jean :

Nous constatons que notre Sauveur avait un ami privé; et cela nous montre, d'abord, à quel point il était un homme, autant que n'importe lequel d'entre nous, dans ses désirs et ses sentiments; et ensuite, qu'il n'y a rien de contraire à l'esprit de l'Évangile, rien de incompatible avec la plénitude de l'amour chrétien, en ayant nos affections dirigées de manière particulière vers certains objets, vers ceux que les circonstances de notre vie passée, ou quelques particularités de caractère, nous ont fait aimer.

Il poursuit: «Il y a eu des hommes auparavant, qui ont supposé que l'amour chrétien était si diffusif qu'il ne permettait pas de se concentrer sur les individus; de sorte que nous devons aimer tous les hommes également. . . Maintenant, je maintiendrai ici, en opposition à de telles notions de l'amour chrétien et avec le modèle de notre Sauveur devant moi, que la meilleure préparation pour aimer le monde dans son ensemble, et l'aimer avec sagesse et sagesse, est de cultiver une amitié et une affection intimes. envers ceux qui nous entourent immédiatement. »

Tout comme le Christ, bien qu'il soit mort pour nous tous, a un degré différent d'amour pour différentes personnes, Newman dirait aussi que nous sommes appelés à nous soucier du salut de tous, mais, en même temps, à jouir de divers degrés d'amitié intime selon les goûts et les caractéristiques de Dieu.

Comme Newman, je suis convaincu que l'Évangile se propagera le plus efficacement dans la société non pas du sanctuaire des paroisses locales, mais grâce à des amitiés véritables et mutuellement enrichissantes. Les individus et l'Église dans son ensemble seront handicapés si ces vraies amitiés restent largement absentes de la moitié - la moitié masculine - du Corps du Christ.

Père C. John McCloskey III