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Que sera le Paradis ?
Chaque fois que nous récitons le Credo, nous professons : « Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Le ciel désigne alors à la fois le firmament de la création et la demeure de Dieu. Les érudits se demandent même si le mot paradis dérive de la racine hébraïque ham , signifiant « couvrir » (comme dans le cas d'un firmament au-dessus du ciel) ou de himin , signifiant « maison » (la demeure de Dieu). Quoi qu'il en soit, l'Écriture Sainte soutient les deux sens.
Néanmoins, nous nous concentrons sur le ciel comme la demeure de Dieu. Dans la foi, chacun de nous regarde vers son union ultime avec Dieu au ciel. Jésus dans les Béatitudes a exhorté ses disciples : « Soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous, car votre récompense est grande dans le ciel » (Matthieu 5:12). Lors de la dernière Cène, la veille de sa propre mort, notre Seigneur a réconforté les apôtres : « Ne laissez pas vos cœurs se troubler. Ayez foi en Dieu et en moi. Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup d'habitations ; sinon, comment aurais-je pu te dire que j'allais te préparer une place ? (Jean 14 :1-2). Par sa passion, sa mort et sa résurrection, le Christ a expié le péché et nous a ouvert les portes du ciel. C'est pourquoi saint Paul a écrit : « Nous savons que lorsque la tente terrestre dans laquelle nous habitons est détruite, nous avons une demeure qui nous est fournie par Dieu, une demeure dans les cieux,non pas fait par les mains, mais pour durer éternellement » (2 Corinthiens 5:1).
Fait intéressant, le Livre de l'Apocalypse a fourni une description physique du ciel : la Nouvelle Jérusalem avec des murs de jaspe, des portes de perles et des rues d'or. Cependant, nous devons être conscients que de telles images véhiculent la beauté inexprimable et incompréhensible du ciel plutôt que d'être une description littérale.
Au-delà du « lieu » du ciel, l’Écriture Sainte met également l'accent sur le ciel comme l'état d'existence de l'âme – le bonheur parfait en union avec Dieu et avec tous les saints et les anges. Le ciel est identifié comme « la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste » (Hébreux 12 :22). La qualité de la vie au ciel est décrite comme « la vie éternelle » (Matthieu 19 :16), « la joie du Seigneur » (Matthieu 25 :21), « la couronne de vie » (Jacques 1 :12), « une couronne de gloire » (I Pierre 5:4) et « la richesse de son glorieux héritage » (Éphésiens 1:18). Voici une communauté bénie de ceux qui ont loyalement servi le Seigneur dans cette vie et ont maintenant été parfaitement incorporés dans son corps mystique, continuant à accomplir sa volonté. Cependant, même ces descriptions ne peuvent saisir pleinement la béatitude du ciel : « Aucun œil n'a vu, ni aucune oreille n'a entendu,ni le cœur de l'homme conçu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment » (I Corinthiens 2:9). Rien d'étonnant à ce que saint Paul ait dit : « J'aspire à être libéré de cette vie et à être avec le Christ, car c'est bien mieux » (Philippiens 1.23).
Ici au ciel, on jouit de la vision béatifique, en voyant Dieu tel qu'il est « face à face ». Encore une fois, saint Paul a écrit : « Maintenant, nous voyons indistinctement, comme dans un miroir ; alors nous verrons face à face » (I Corinthiens 13 :12). Le pape Benoît XII (1336) défini dans Benedictus Deus, « Les âmes de tous les saints… et d'autres fidèles qui sont morts après avoir reçu le saint baptême du Christ (à condition qu'ils n'aient pas eu besoin de purification à leur mort,… ou, s'ils avaient alors besoin ou auront besoin d'une purification, quand ils ont ont été purifiés après la mort,…) déjà avant de reprendre leur corps et avant le jugement général… ont été, sont et seront au ciel, dans le Royaume céleste et le paradis céleste avec le Christ, unis à la compagnie des saints anges . Depuis la Passion et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, ces âmes ont vu et voient l'essence divine avec une vision intuitive, et même face à face, sans la médiation d'aucune créature.
Saint Ambroise (m. 397) a transmis la vision béatifique dans un langage moins compliqué : « Combien grandes seront votre gloire et votre bonheur, pour être autorisé à voir Dieu, pour être honoré de partager la joie du salut et la lumière éternelle avec le Christ votre Seigneur et Dieu,… se réjouir de la joie de l'immortalité dans le Royaume des cieux avec les justes et les amis de Dieu.
Cependant, la jouissance de la vision béatifique n'implique en aucune manière une existence statique. L'archevêque Fulton Sheen a déclaré : « … C'est le mystère de la Trinité qui donne la réponse à la quête de notre bonheur et du sens du Ciel. Le ciel n'est pas un lieu où il y a la simple répétition vocale des alléluias ou le doigté monotone des harpes. Le paradis est un endroit où nous trouvons la plénitude de toutes les belles choses dont nous jouissons sur cette terre. Le ciel est un lieu où nous trouvons dans sa plénitude ces choses qui étanchent la soif des cœurs, satisfont la faim des esprits affamés et donnent du repos à l'amour non partagé. Le Ciel est la communion avec la Vie parfaite, la Vérité parfaite et l'Amour parfait » ( The Divine Romance). En substance, l'âme au ciel accomplit toujours la volonté de Dieu et vit, dans le sens le plus complet du terme, avec Dieu dans une union d'amour.
Le Catéchisme résume bien cette discussion : « Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité – cette communion de vie et d'amour avec la Trinité, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux – s'appelle « ciel ». Le ciel est la fin ultime et l'accomplissement des aspirations humaines les plus profondes, l'état de bonheur suprême et définitif » (#1024). Avec la grâce de Dieu, nous devons nous efforcer continuellement de convertir nos vies et de grandir dans la sainteté, afin qu'un jour nous puissions nous aussi entrer dans le repos céleste du Seigneur.
