14 juillet
saint Camille de Lellis (commémoraison)
né 1550, Bucchinico, royaume de Naples- 1614 Rome, États pontificaux-
-béatifié en 1742
et canonisé en 1746 par le pape Benoît XIV-
---.
- Lectures –Tobie 12 : 6-13; Luc 10 : 25-37 -
-
---
- La vie du Père Camille de Lellis:
---.« Je dois commencer par la charité
comme étant la racine de toutes les vertus
et un charisme plus familier à Camille que tous les autres.
Je dirai donc qu'il a été embrasé par l'ardeur de cette vertu
non seulement envers Dieu, mais aussi envers son prochain
et spécialement envers les malades.
C'est au point qu'il lui suffisait de les apercevoir
pour sentir son cœur se fondre de tendresse
et oublier entièrement tous les plaisirs,
les agréments et les attachements terrestres.
Il paraissait, lorsqu'il servait n'importe quel malade,
comme s'absorber et se consumer dans son extrême ferveur.
Il aurait volontiers pris sur lui leur accablement ou n'importe lequel de leurs maux
pour soulager leurs douleurs ou guérir leurs maladies.
Il voyait en eux la personne du Christ
avec une telle vivacité d'imagination que souvent, en servant leur nourriture,
il les considérait comme étant ses christs,
au point qu'il implorait d'eux la grâce et le pardon de ses péchés.
Il se tenait devant eux avec autant de respect
que s'il avait été réellement et personnellement en présence du Seigneur.
Dans ses entretiens, il introduisait le thème de la charité
plus fréquemment et avec plus de ferveur qu'aucun autre,
et il aurait voulu pouvoir la faire entrer
dans le cœur de tous les hommes.
Pour enflammer chez ses religieux l'amour de cette vertu primordiale,
il avait l'habitude de leur répéter ces paroles très douces du Christ :
J'étais malade, et vous m'avez visité.
Il semblait vraiment avoir ces paroles gravées dans son cœur,
tant il les prononçait et les répétait.
La charité de Camille était si vive et si largement ouverte
qu'il étreignait dans sa bonté et sa bienveillance
non seulement les malades et les moribonds,
mais d'une façon générale tous les pauvres et les malheureux.
Enfin il avait dans son cœur une si grande tendresse pour les indigents
qu'il avait coutume de dire :
''Puisque les pauvres passent inaperçus dans le monde,
il faut que des hommes se dépensent à les découvrir
et à les faire sortir de terre,
pour leur faire du bien et leur montrer de la miséricorde. »
Ses religieux, d'ailleurs, porteront sur leur habit une croix de même couleur.
Cette croix fut choisie et autorisée sur l'habit des Camilliens
par le pape Sixte Quint le 20 juin 1586.
Le premier biographe du saint, le Père Sanzio Cicatelli,
explique en 1620 :
« C’est pour trois raisons qu’il plut à notre père (fondateur)
que nous portions la Croix sur notre vêtement,
comme notre entreprise et symbole.
La première, pour faire la distinction par rapport à l’habit de la Compagnie de Jésus.
La deuxième pour faire connaître au monde que
nous tous marqués de cette empreinte du Christ,
nous sommes comme des esclaves vendus
et voués au service des malades pauvres.
Et la troisième, pour démontrer que celle-ci est religion de croix,
c’est-à-dire de la mort, de souffrances et de fatigue,
pour que ceux qui voudront suivre ce mode de vie
sachent d’avance qu’ils viennent embrasser la croix,
se renier eux-mêmes et suivre le Christ jusqu’à la mort ».
---
La mère de Camille était morte alors qu'il était âgé de 13 ans
et son éducation fut négligée par la suite.
Le père de Camille était officier militaire,
qui avait servi dans les armées napolitaines et aussi dans les armées françaises.
C'est pourquoi Camille devint lui-même soldat,
au service de Venise puis de Naples jusqu'en 1574...
Il en avait d'ailleurs le physique, sa stature montrait une force de la nature
— il mesurait presque deux mètres !
Son régiment fut dissous.
Pendant six ans, il mena une vie grossière, quelque peu brutal et précipité.
Il aimait le jeu au point qu'il fut un joueur invétéré
perdant plus souvent que gagnant, il vivait le plus souvent dans la misère.
Un moine capucin avait remarqué en lui un bon candidat et l'incita à demander
son admission dans cet ordre...
Il fut toutefois refusé par le supérieur...
Il part pour Rome, où il obtint un emploi à l'Hôpital Saint-Jacques des Incurables.
Ce qui l'avait surtout incité à s'y rendre avait été d'abord
ses plaies qu'il endurait: des abcès à un pied dont il souffrait depuis des années...
Là encore il fut chassé de l'hôpital à cause de son tempérament querelleur
et de sa passion à jouer à l'argent.
De nouveau il devint soldat vénitien :
il prit part à la campagne contre les Turcs en 1569 ,
notamment à la bataille de Lépante le 7 octobre 1571.
Après la guerre, il fut employé par les capucins
à Manfredonia dans un nouveau bâtiment qu'ils étaient en train de construire.
Sa vieille habitude du jeu continua à le poursuivre,
jusqu'à ce qu'une harangue du gardien du couvent l'eût si bien décidé
qu'il résolut de se prendre en main.
Il fut admis dans l'ordre comme frère lai,
mais il fut bientôt écarté en raison de son infirmité.
Il repart pour Rome, où il fut de nouveau admis à l'hôpital
Saint-Jacques des Incurables.
Il y devint infirmier et, ayant gagné la confiance des responsables hospitaliers
par sa piété et sa sagesse, il fut nommé directeur de l'hôpital.
Il commence à ressembler au vieux Tobie
et au Samaritain dont parlent les lectures choisies pour sa fête.
Dans cette fonction, il essaya de fonder un ordre d'infirmiers laïcs,
mais là encore, il rencontre des oppositions à ses projets...
Sur le conseil de ses amis, parmi lesquels
son guide spirituel, saint Philippe Néri, --né 1515- 1595, fête 26 mai--
il fera des études pour devenir prêtre...
À l'âge de 32 ans il étudia le latin au collège des Jésuites de Rome
puis compléta sa théologie .
Ordonné prêtre, il célébra sa première messe
dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jacques des Incurables,
le 10 juin 1584, dont les directeurs le nommèrent
chapelain de la Madonnina des Miracles.
Il établit ensuite son ordre, les "Pères de la Bonne Mort" (1585)
et imposa aux membres le vœu de se consacrer aux malades,
même au péril de la vie ;
leur travail ne se limitait pas aux hôpitaux,
il incluait le soin des malades à domicile.
Le pape Sixte-Quint confirma la congrégation en 1586
et décréta qu'il devrait y avoir élection d'un supérieur général tous les trois ans.
Camille fut naturellement le premier et après lui ce fut le P. Oppertis.
- Rencontre des Supérieurs Majeurs de l’Ordre Camillien Rome, 14-18 mars 2019:
L’HISTOIRE DES SUPERIEURS ET DES CHAPITRES GENERAUX CAMILLIENS : Quelques notes historiques et de curiosité !
https://www.camilliani.org/wp-content/uploads/2019/03/franese.pdf
Deux ans plus tard une maison religieuse fut établie à Naples
où deux membres de la communauté devinrent
martyrs de charité
en mourant dans un vaisseau qui avait été mis en quarantaine
dans le port en assistant les malades.
En 1591 Grégoire XIV érigea la congrégation en ordre religieux,
avec tous les privilèges des ordres mendiants.
La congrégation obtint à nouveau confirmation par Clément VIII, en 1592.
Ses plaies au pied qui avait empêché le Père Camille
d'entrer autrefois chez les Capucins continuèrent de l'affliger
mais il ne permettait pas qu'on se préoccupe de lui.
Arrivant à sortir de son lit que péniblement
il allait encore visiter les malades.
Lors de la terrible inondation du Tibre, en 1598,
faisant fi de ses propres souffrances,
il avait transporté en lieu sûr, sur son dos,
par un escalier difficile, plus de deux cents malades.
Il démissionna du généralat de l'ordre en 1607
pour avoir plus de temps à consacrer aux malades et aux pauvres.
Il avait fondé de nombreuses maisons dans différentes villes d'Italie.
Son biographe affirme qu'il avait eu le don de miracles et de prophéties.
Il mourut à l'âge de 64 ans en prononçant un appel vibrant
à ses frères en religion.
Il fut enterré près du maître-autel de
l'église de sainte Marie-Madeleine, à Rome
et, quand les miracles qui lui avaient été attribués eurent été officiellement reconnus,
son corps fut placé sous l'autel lui-même.
Dans leur charte de profession les Camilliens disent à Dieu :
«Je vous promets de servir les pauvres malades,
vos fils et mes frères, tout le temps de ma vie,
avec le plus de charité possible.»
Lorsqu'il mourut, le lundi 14 juillet 1614,
sa famille religieuse comptait déjà
quinze maisons,
huit hôpitaux,
plus de deux cent cinquante profès.
Il est, avec Jean de Dieu, patron des hôpitaux...
---
https://books.google.ht/books?id=0UBP0iwy2kwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
---
À suivre.