Ce matin, mon toujours aimable Jésus se montra empreint d'une douceur et d'une affabilité extraordinaires, comme s'il voulait me dire quelque chose de très important pour lui et de très surprenant pour moi. M'embrassant et me pressant fortement sur son Coeur, il me dit: «Ma fille bien-aimée, toutes les choses que la créature fait dans ma Volonté — prières, actions, pas, etc. —acquièrent les mêmes qualités, la même vie et la même valeur que si c'était moi qui les faisait. Vois, toutes les choses que j'ai faites sur la terre — prières, souffrances, travaux — demeurent opérantes et le seront éternellement pour le bien de ceux qui veulent en profiter.
«Ma manière d'agir diffère de celle des créatures. Disposant de la puissance créatrice, je parle et je crée exactement comme, un jour, j'ai parlé et j'ai créé le soleil, lui qui donne sa lumière et sa chaleur continuellement sans jamais décroître, comme s'il était en train d'être créé. Tel était ma manière d'opérer sur la terre. Puisque j'avais en moi la puissance créatrice, les prières, les actes et les travaux que je faisais, et le Sang que j'ai versé, sont toujours en acte, exactement comme le soleil dans son acte continuel de donner sa lumière. Ainsi, mes prières se poursuivent, mes pas sont toujours dans l'action de courir après les âmes, et ainsi de suite.
«Maintenant, ma fille, écoute quelque chose de très beau qui n'est pas encore compris par les créatures. Les choses que l'âme fait avec moi et dans ma Volonté sont comme mes propres choses en même temps que les siennes. Par l'union de sa volonté avec ma Volonté, ce qu'elle fait participe à ma puissance créatrice.» Ces mots de Jésus me rendirent extatique et me plongèrent dans une joie que je ne pouvais contenir. Je lui dis: «Comment cela peut-il être, ô Jésus?» Il me répondit: «Celui qui ne comprend pas cela peut dire qu'il ne me connaît pas.» Ensuite, il disparut. Je ne sais pas comment bien dire cela, mais c'est le mieux que je peux faire. Qui pourrait dire tout ce qu'il m'a fait comprendre? Il me semble que je viens de dire des non-sens.
J'avais informé mon confesseur que Jésus m'a dit que la Divine Volonté se tient au centre de l'âme et que, diffusant ses rayons comme un soleil, elle donne lumière à l'esprit, sainteté aux actions, force aux pas, vie au coeur, puissance aux paroles et à tout, et qu'elle se tient là aussi pour que nous ne puissions pas lui échapper et pour être continuellement à notre disposition. Jésus m'a aussi dit que la Divine Volonté est en avant de nous, en arrière de nous, à notre droite, à notre gauche et partout, et qu'elle sera aussi au centre de nous au Ciel. Le confesseur, quant à lui, soutenait que c'était plutôt la très sainte Eucharistie qui est au centre de nous.
Jésus vint et me dit: «Ma fille, je me tiens au centre de votre âme pour que la sainteté soit facile à réaliser et qu'elle soit accessible à tous, dans toutes les conditions, dans toutes les circonstances et n'importe où. C'est vrai que la sainte Eucharistie est aussi au centre, mais qui l'a instituée? Qui a contraint mon Humanité à s'enfermer dans une petite hostie? N'est-ce pas ma Volonté? Ma Volonté a la suprématie sur tout.
«Si tout se trouvait dans l'Eucharistie, les prêtres qui me font venir dans leurs mains à partir du Ciel et qui, plus que quiconque, sont en contact avec ma Chair sacramentelle ne devraient-ils pas être les plus saints et les meilleurs? Cependant, plusieurs sont les pires. Pauvre de moi, comment me traitent-ils dans la sainte Eucharistie! Et les nombreuses âmes qui me reçoivent, même à tous les jours, ne devraient-elles pas être toutes des saintes si l'Eucharistie était suffisante. En réalité — et cela est à faire pleurer —, beaucoup de ces âmes restent toujours au même point: vaines, irascibles, pointilleuses, etc. Pauvre Eucharistie, comme elle est déshonorée!
«Par contre, on peut voir des mères qui vivent dans ma Volonté sans pouvoir me recevoir à chaque jour à cause de leur condition — non pas qu'elles ne le désirent pas — et qui sont patientes et charitables, et qui dégagent la fragrance de mes vertus eucharistiques. Ah! c'est ma Volonté en elles qui compense pour mon très saint Sacrement! En fait, les sacrements produisent des fruits selon que l'âme est ajustée à ma Volonté. Et si l'âme n'est pas ajustée à ma Volonté, elle peut recevoir la communion et rester l'estomac vide, aller à confesse et rester sale. Une âme peut venir devant ma Présence sacramentelle, mais si nos volontés ne se ren- contrent pas, je serai comme mort pour elle. Ma Volonté seule produit tous les biens; elle donne vie aux sacrements eux-mêmes. Ceux qui ne comprennent pas cela montrent qu'ils sont des bébés en religion.»