30 juin 1908
Le véritable esprit de droiture et de charité
J'étais dans mon état habituel, saturée d'amertume et de privations. Il me sembla voir des gens se rebeller et intensifier la bagarre contre les riches. Le très doux Jésus me dit d'un ton plaintif: «C'est moi qui donne la liberté aux pauvres, car je suis fatigué des riches, il en ont assez fait! Combien d'argent gaspillé dans les bals, au théâtre, en voyages inutiles, en vanités, et même dans le péché! Pendant ce temps, les pauvres ne peuvent avoir assez de pain pour se nourrir! Ils ont été asservis: il sont dégoûtés et amers. Si les riches leur avaient donné seulement ce qu'ils ont dépensé en choses inutiles, mes pauvres auraient été heureux; mais les riches les ont traités comme des étrangers, ils les ont même méprisés, gardant pour eux le confort et les amusements comme un droit associé à leur condition et laissant les pauvres dans la misère, comme si cela correspondait à leur condition.»
Pendant qu'il disait cela, il sembla retirer ses grâces aux pauvres, ce qui avait pour conséquence de les rendre agressifs contre les riches afin que des choses graves se produisent. En voyant tout cela, j'ai dit: «Ma chère Vie et mon plus grand Bien, c'est vrai qu'il y a des mauvais riches, mais il y en a aussi des bons, par exemple, ces dames dévotes qui font des dons à l'Église, et aussi tes prêtres qui font tant pour tous.»
Jésus reprit: «Ah! ma fille, reste tranquille et ne touche pas à ce point très pénible! Je pourrais te dire que je ne connais pas ces dames dévotes. Elles font des aumônes où elles veulent, à leurs fins, pour que les gens soient à leur service; elles dépensent des milliers de lires pour les personnes qui leur plaisent mais, pour celles qui en ont vraiment besoin, elles ne daignent même pas donner un sous. Puis-je dire qu'elle font l'aumône par amour pour moi?
«Juge par toi-même: ces personnes savent-elles répondre aux vraies nécessités? Donnent-elles beaucoup où ce n'est pas nécessaire, en refusant de donner même peu où il y a nécessité? Ainsi, tu peux juger que ces personnes n'ont pas un véritable esprit de charité, une véritable pureté d'intention et conclure que mes pauvres sont oubliés, même par ces personnes dévotes.
«Et les prêtres! Ah! ma fille, c'est encore pire ! Tu dis qu'ils font du bien à tous? Tu te leurres! Ils font du bien aux riches, ils ont du temps pour les riches. Mais, là encore, les pauvres sont presque exclus. Les prêtres n'ont pas de temps pour eux, ils n'ont pas un mot de réconfort à leur dire, ils les renvoient, allant jusqu'à prétexter qu'ils sont malades. Je peux dire que si les pauvres se sont éloignés des sacrements, les prêtres ont contribué à cela, car ils ont toujours du temps pour confesser les riches, mais peu pour les pauvres. Ainsi, les pauvres se lassent et ne reviennent pas.
«Si une personne riche se présente, les prêtres n'hésitent pas un moment: temps, paroles de réconfort, aide; ils trouvent tout pour les riches. Puis-je dire qu'ils ont un véritable esprit de charité s'ils choisissent ceux qu'ils veulent écouter? Et qu'en est-il des pauvres? Ou bien ils les envoient ailleurs, ou bien ils les oppressent tellement que si mes grâces ne les avaient pas aidés d'une manière spéciale, ils auraient disparu de mon Église. Seulement quelques prêtres ont un véritable esprit de droiture, une vraie charité.
Après cela, je suis restée plus amère que jamais, implorant sa miséricorde
26 juillet 1908
L'obéissance est la porte permettant à Jésus
d'entrer dans l'âme.
Étant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, l'obéissance est la porte me permettant d'entrer dans l'âme. S'il n'y a pas cette porte, je peux dire qu'il n'y a pas de place pour moi dans cette âme et je suis forcé de rester à l'extérieur.»
10 août 1908
L'amour ne dit jamais "assez".
Étant dans mon état habituel, j'étais inondée d'amertume et de privations. Après avoir communié, je me plaignais à Jésus béni au sujet de la manière dont il m'a laissée et de l'inutilité de mon état. Avec compassion, il me dit:
«Ma fille, rien n'a altéré les cadeaux que nous avons échangés entre nous, car leur valeur réside dans leur origine. Supposons que deux personnes soient unies par un lien d'amitié ou dans le mariage, qu'elles se soient fait des cadeaux et s'aiment au point d'être devenues inséparables, chacune ayant copié l'autre et ressentant l'être de l'autre en elle-même.
Supposons de plus que, par stricte nécessité, elles soient contraintes d'être séparées l'une de l'autre. Est-ce que leurs dons réciproques seront amoindris ou leur amour diminué à cause de cette séparation? Bien au contraire, leur éloignement n'aura pour effet que de faire grandir leur amour et de les amener à accorder plus de soins aux cadeaux échangés, dans l'attente d'autres cadeaux-surprises au moment de leur retour.
«Plus encore, puisque chaque personne a reproduit l'être aimé en elle, c'est comme s'il n'y avait pas de distance entre elles, chacune ressentant la voix de l'autre en elle-même. Chacune sent l'autre couler dans ses pensées, ses travaux et ses pas; elle la sent à la fois éloignée et proche, elle la cherche mais ne peut la trouver, elle la touche mais elle ne peut s'en emparer. Par conséquent, leurs âmes sont dans un continuel martyre d'amour.
«En ce qui te concerne, si ma justice m'amène à te priver de moi et à demeurer loin de toi pour un bout de temps, peux-tu dire que je t'ai enlevé mes dons et qu'il y a une diminution d'amour?»
Je rétorquai: «C'est trop dur d'endurer mon état, ma chère Vie. Et qu'est-ce que je fais ici si tu ne me laisses pas souffrir pour que mes semblables soient épargnés des punitions? Tu m'as dit plusieurs fois que tu empêcherais la pluie, et il ne pleut plus. Ainsi, rien ne peut te faire échec, tout ce que tu dis, tu le fais. Si tu étais près de moi comme avant, je te dirais tant de choses que tu me laisserais gagner! Comment peux-tu dire que la distance n'est rien?»
Il reprit: «C'est précisément pour cette raison que je suis forcé de me tenir à distance, pour ne pas te laisser gagner, mais pour faire place à la justice. En agissant ainsi, il y a des bénéfices: le manque d'eau amènera la famine, le peuple sera humilié et, après des massacres et des guerres, la grâce les trouvera plus disposés à être sauvés. N'est-ce pas également un bénéfice que, alors que la guerre est sur le point de s'ajouter à la famine, qu'en te gardant ainsi, elle soit retardée et, en conséquence, que plus d'âmes soient sauvées?»
Il ajouta: «L'amour ne dit jamais "assez". Même si l'amour fouette l'âme et la met en pièces, ces pièces crient "amour". L'amour ne dit jamais "assez" et, non content, il pulvérise ces pièces, les réduit à néant et, dans ce néant, il souffle son feu et lui donne sa propre forme. Rien d'humain ne s'y mêle, mais seulement le divin. C'est alors que l'amour chante sa gloire, sa bravoure, ses prodiges, et dit: «Je suis content. Mon amour a gagné, Il a détruit l'humain et bâti le divin.»
«Il arrive à l'amour comme à un artisan talentueux qui, ayant beaucoup d'objets qui ne sont pas à sa main, les met en pièces, les met au feu et les laisse là jusqu'à ce qu'ils soient fondus et aient totalement perdu leur forme. Par la suite, il fait d'eux de nouveaux objets, plus beaux et plus plaisants, dignes de son talent. Il est vrai que, pour les humains, cette activité de l'amour est très dure, mais quand l'âme verra ce qu'elle aura gagné, elle verra comment la beauté aura remplacé la laideur, la richesse, la pauvreté, la noblesse, la vulgarité. Alors, elle chantera elle aussi les gloires de l'amour.»