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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

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M8735


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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Empty Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

Message par M8735 Ven 7 Déc - 17:23

Joachim et Anne font un vœu au Seigneur




Je vois un intérieur. Assise devant un métier, une femme d'un certain âge. À la voir, avec ses cheveux qui autrefois étaient noirs, maintenant grisonnants, avec son visage sans rides mais déjà plein de cet air sérieux qui vient avec l'âge, je dirais qu'elle peut avoir de cinquante à cinquante-cinq ans, pas plus.   


Je la vois qui tisse. La pièce est toute illuminée par la lumière qui pénètre par la porte, ouverte sur un vaste jardin-potager, une petite propriété, dirais-je, parce que le jardin se prolonge en ondulations qui aboutissent à une verte pente. 


Cette femme est belle, avec ses traits spécifiquement hébreux. L'œil est noir et profond ,je ne sais pourquoi il me rappelle celui du Baptiste. 
Mais ce regard noble comme celui d'une reine est rempli de douceur ,c’est comme si sur l'éclat d'un regard d'aigle s'étendait un voile d'azur. Il est doux avec un léger voile de tristesse, comme si elle pensait à des choses perdues. 


Le teint est légèrement brun. La bouche, un peu large et bien dessinée, a une expression austère, mais sans dureté. Le nez est long et fin légèrement courbé a la base, un nez aquilin qui s'harmonise bien avec les yeux. Elle est robuste mais pas grasse. Bien proportionnée et grande, comme on peut le deviner alors qu'elle est assise. 


 Il me semble qu'elle tisse un rideau ou un tapis. Les navettes multicolores passent rapidement sur une trame marron foncé. La partie déjà faite montre un vague entrelacement de grecques et de rosaces dans lesquelles le vert, le jaune, le rouge et un azur aux reflets de cuivre se croisent et se fondent en une mosaïque.      


La femme a un vêtement très simple et foncé. C’est un violet rouge qui paraît emprunté au ton violet de certaines pensées.   
         
Entendant frapper à la porte, elle se lève. Elle est assez grande. Elle ouvre. Une femme lui demande : "Anne, veux-tu me donner ton amphore ? Je la remplirai." 


La femme emmène avec elle un petit gamin de cinq ans. Il s'attache tout de suite à la robe de celle qu'on vient de nommer Anne. Elle le caresse, tout en allant dans une autre pièce d'où elle rapporte une belle amphore de cuivre. Elle la présente à la visiteuse en lui disant : "Toujours bonne, toi, avec la vieille Anne. Que Dieu te récompense en ce petit et dans les enfants que tu as et que tu auras, toi bienheureuse !" Anne pousse un soupir. 


La femme la regarde, ne sachant que dire après ce soupir. Pour adoucir la peine qu'elle devine, elle dit : "Je te laisse Alphée si cela ne t'ennuie pas; ainsi je vais faire plus vite à te remplir plusieurs brocs et jarres."


Alphée est bien content de rester, et on s'explique pourquoi. La mère partie, Anne lui passe le bras autour du cou et le porte au jardin. Elle le lève à la hauteur d'une tonnelle de raisins d'un blond de topaze et lui dit : "Mange, mange, c'est bon" et elle couvre de baisers le petit visage tout barbouillé de jus de raisins que l'enfant égrène avidement. 


Puis elle rit, elle rit et semble tout à coup plus jeune avec les rangées de perles qui lui ornent la bouche et la joie qui éclate sur son visage effaçant les années, lorsque l’enfant lui dit : "et maintenant, que vas-tu me donner ?" et il la regarde écarquillant ses yeux d’un gris azur sombre. 


Elle rit ,plaisante et, en s'inclinant sur ses genoux, elle dit : "Que me donneras-tu si je te donne... si je te donne... devine quoi ?" 


L'enfant, battant des mains, tout rieur : "Des baisers, des baisers je t'en donnerai, Anne belle, Anne bonne, Anne maman !..." 


Anne, quand elle l'entend dire : "Anne maman", pousse un cri de tendresse et de joie. Elle serre contre son cœur le petit en disant : "O joie ! Cher ! Cher ! Cher !" À chaque "cher" un baiser descend sur les joues roses. 


Et puis ils vont à une étagère et d'un plat sortent des galettes de miel. "Je les ai faites pour toi, beauté de la pauvre Anne, pour toi, qui m'aimes bien ! Mais, dis-moi, combien m'aimes-tu ?"            


Et l'enfant, pensant à la chose qui l'a le plus impressionné, répond : "Comme le Temple du Seigneur." Anne baise encore ses yeux pétillants de vie, et l'enfant se frotte contre elle comme un petit chat. 
Sa mère va et vient avec le broc plein. Elle rit sans rien dire. Elle les laisse à leurs épanchements. 


Un homme âgé arrive du jardin. Il est un peu moins grand qu'Anne, la tête couverte d'une chevelure toute blanche. Son clair visage s'encadre dans un carré de barbe, deux yeux azur comme des turquoises entre des cils d’un châtain clair presque blond. Son vêtement est marron foncé.           


Anne ne le voit pas, car elle tourne le dos à l'entrée. Il lui prend les épaules en disant : "Et, pour moi, rien ?" Anne se retourne et dit: "O Joachim, tu as fini ton travail ?" En même temps le petit Alphée lui dit : "À toi aussi, à toi aussi" et.. quand le vieillard s'incline et l'embrasse, l'enfant lui passe les bras autour du cou, lui caresse la barbe de ses petites mains et l'embrasse.  


Joachim aussi a son cadeau. Il va prendre, de sa main gauche, derrière son dos une pomme, brillante, et dit à l'enfant qui lui tend avidement les mains : "Attends que j'en fasse des bouchées. Tu ne peux la manger comme ça. Elle est plus grosse que toi" et avec un couteau qu'il porte à la ceinture, un couteau de jardinier, il en fait des tranches et des bouchées. Il semble donner la becquée à un oiseau au nid tant il met de soin à présenter les morceaux à la petite bouche ouverte qui ne cesse d’ingurgiter.          


"Mais regarde quels yeux, Joachim ! Ne dirait-on pas deux petits fragments de la Mer de Galilée quand la brise du soir étend un voile de nuages sur le ciel ?" Anne parle en tenant la main appuyée sur l'épaule de son mari et en s'appuyant légèrement sur lui : un geste qui révèle un profond amour d'épouse, un amour intact après de nombreuses années de mariage.        


Et Joachim la regarde avec amour et marque son assentiment en disant : "Très beaux ! Et ces cheveux frisés ? N'ont-ils pas la couleur des blés mûrs ? Regarde à l'intérieur ce mélange d'or et de cuivre."    


"Ah ! si nous avions eu un enfant, c'est comme cela que je l'aurais voulu, avec ces yeux et cette chevelure..." Anne s'est inclinée, agenouillée même, et elle embrasse avec un soupir ces yeux gris azurés. 


Joachim soupire lui aussi, mais il veut la consoler. Il met sa main sur la chevelure crépue et blanchie d'Anne, et lui dit : "Il faut encore espérer. Dieu peut tout. Tant qu'on est vivant, le miracle peut survenir surtout quand on L'aime et l'on s'aime." Joachim appuie fortement sur ces derniers mots. 


Mais Anne se tait, humiliée, et baisse la tête pour dissimuler deux larmes qui coulent et que voit, seul, le petit Alphée. Il est douloureusement surpris de voir pleurer sa grande amie, comme il lui arrive parfois à lui. Il lève sa petite main et essuie ces larmes.     


"Ne pleure pas, Anne ! Nous sommes heureux tout de même. Moi, du moins, parce que je t'ai, toi !" 


"Et moi aussi, je suis heureuse par toi. Mais je ne t'ai pas donné un enfant... Je pense avoir déplu au Seigneur, puisque il a rendu mon sein infécond."  


"O mon épouse ! En quoi veux-tu Lui avoir déplu, toi, toute sainte ? Allons encore une fois au Temple. Pour cela. Pas seulement pour la fête des Tabernacles. Faisons une longue prière... Peut-être t'arrivera-t-il la même chose qu'à Sara ... à Anne d'Elqana. Elles ont longtemps attendu et se croyaient réprouvées à cause de leur stérilité. Au contraire dans le Ciel de Dieu se préparait pour elles un fils saint. Souris, mon épouse. Ton chagrin m'est plus douloureux que de n'avoir pas de postérité... Nous porterons Alphée avec nous. Nous le ferons prier, lui qui est innocent... et Dieu prendra sa prière et la nôtre, et nous exaucera." 


"Oui, faisons un vœu au Seigneur; il sera à Lui, notre enfant. Pourvu qu'Il nous le donne ... Oh ! m'entendre appeler "maman" !" 


Et Alphée, spectateur étonné et innocent : "Moi, je t'appelle ainsi."     


"Oui, ma joie, mon chéri... mais tu as une maman, toi, et moi, je n'ai pas d'enfant..."  


La vision cesse.
_______


Commentaire de Maria Valtorta:


Je me rends compte qu'avec cette vision commence le cycle de la naissance de Marie. J'en suis charmée, je le désirais tant.


Avant que je commence à écrire, j'ai entendu la Maman me dire : "Ma fille, écris donc sur moi. Ce sera une consolation pour toute ta peine !" Et tout en le disant, elle posait sa main sur ma tête avec Une douce caresse. Après, la: vision est venue. Mais au début, jusqu'à ce que je n'entendis pas le nom de cette personne âgée, je ne pouvais comprendre que j’étais devant la mère de la Maman, et qu'il s'agissait de la grâce de sa naissance. 




http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-002.htm


J’ai pensé mettre le temps de l’Avent de Maria Valtorta car ce sont des visions qui réjouissent le coeur . C’est le temps de la pureté, de la beauté et dans notre monde toujours plus enténébré, cela fait du bien. Very Happy  Colombe


Dernière édition par Marylie le Jeu 13 Déc - 20:18, édité 1 fois
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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Empty Re: Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

Message par M8735 Sam 8 Déc - 9:56

Anne prie au temple et Dieu exauce sa prière




Hors des murs de Jérusalem, sur les collines et au milieu des oliviers, il y a une grande foule. On dirait un immense marché. Mais il n'y a pas de bancs, ni de boutiques, pas de voix de charlatans et de marchands. Pas de jeux. Il y a quantité de tentes de laine brute, certainement imperméable, étendues sur des pieux fixés au sol, et attachés aux pieux des branches vertes qui y font une fraîche décoration. D'autres, par ailleurs, sont constituées de branches fixées au sol et faisant de petites galeries vertes. Sous chacune, des gens de tout âge et de toute condition parlent doucement, avec un recueillement que troublent seulement les cris d'un enfant.  


Le soir descend et déjà les lumières des petites lampes à huile jettent ça et là une lueur sur ce campement étrange. Autour des lumières, des familles prennent, leur repas assises à même le sol, les mères avec les plus jeunes sur leur sein. Beaucoup de bébés, fatigués, s'endorment avec encore une bouchée de pain entre leurs petits doigts roses et laissent tomber leurs têtes sur la poitrine de leurs mères comme les poussins sous les ailes de la mère poule et les mamans achèvent, comme elles peuvent, leur repas avec la main qui leur reste libre pendant que l'autre serre sur leur cœur leur enfant.  


D'autres familles, par contre, n'ont pas commencé leur repas et parlent dans la demi-obscurité du crépuscule en attendant que la nourriture soit préparée. Des feux s'allument ça et là, autour desquels s'affairent les femmes. Une berceuse lente, lente, je dirais une complainte, berce un enfant qui tarde à s'endormir.    


Là-haut, un beau ciel serein prend de plus en plus les teintes d'un azur sombre. Il devient comme un énorme voile de velours soyeux d'un noir azuré, sur lequel tout doucement des artificiers et des décorateurs invisibles fixent des gemmes lumineuses, les une isolées, les autres groupées en de bizarres figures géométriques, parmi lesquelles brillent la grande Ourse et la petite avec leur forme de char, dont le timon reste attaché au sol après avoir détaché le joug des bœufs. L'étoile polaire a allumé tous ses feux. 


Je comprends que c'est octobre, parce que une grosse voix d'homme le dit : "Un bel octobre, comme on en voit rarement !"        


Voici Anne qui vient d’un bivouac avec des choses dans les mains, étendues sur un pain qui est large et plat comme une de nos galettes et fait office de plateau. Elle a, à sa jupe, Alphée qui fait entendre sa petite voix enfantine. Joachim, au seuil d'une petite cabane de feuillage, parle avec un homme d'une trentaine d'années, qu'Alphée salue de loin avec un cri aigu : "Papa." Quand Joachim voit arriver Anne, il se hâte d'allumer une lampe.       


Anne passe, comme une reine, au milieu des rangées de cabanes. Allure royale et humble pourtant. Elle n'est pas fière et avec personne. Elle relève le marmot d'une pauvresse, une vraie pauvresse, qui a fait une chute en trébuchant dans une démarche maladroite, tout à fait aux pieds d'Anne. Il a tout son petit visage barbouillé de terre et se lamente. Elle le nettoie et le console et le rend à sa mère qui est accourue. Anne dit : "Oh ! ce n'est rien ! Je suis contente qu'il ne se soit pas fait de mal, C'est un bel enfant ! Quel âge a-t-il ?"   


"Trois ans. C'est l'avant dernier, et d’ici peu j'en aurai un autre. J’ai six garçons. Maintenant je voudrais une petite fille... Pour une maman c'est beaucoup une fillette..."  


"Le Très-Haut t'a bien consolée !" Anne soupire.   


Et l’autre : "Oui, je suis pauvre, mais nos enfants sont notre joie et déjà les plus grands nous aident pour le travail. Et toi, madame (tout montre que Anne est d'une condition plus élevée et la femme l’a bien remarqué) combien d'enfants as-tu ?"  


"Aucun." 


"Aucun ? Il n'est pas à toi celui-là ?"   


"Non, c'est celui d'une très brave voisine. Il fait ma consolation."    


"Les tiens sont morts ? Ou bien..."   


"Je n'ai jamais eu d'enfant."  


"Oh !" La pauvresse la regarde avec pitié.  


Anne la salue avec un soupir et se rend à sa cabane. 


"Je t'ai fait attendre, Joachim. Je me suis entretenue avec une pauvresse, mère de six garçons, pense donc ! Et sous peu elle aura un autre enfant."            


Joachim soupire. Le père d'Alphée appelle son petit, qui lui répond : "Je reste avec Anne pour l'aider." Tout le monde se met à rire.  


"Laisse-le, il ne dérange pas. Il n'est pas encore tenu à l'observance de la Loi. Ici ou là, ce n'est qu'un petit oiseau qui mange." dit Anne, et elle s'assied avec l’enfant sur son sein. Elle lui donne de la galette et, il me semble, du poisson grillé. Je vois qu'elle travaille avant de le lui donner, peut-être elle enlève les arêtes. Elle a d'abord servi son mari. Elle mange en dernier.         


La nuit fourmille de plus en plus d'étoiles, et les lumières se font de plus en plus nombreuses au campement. Puis insensiblement beaucoup de lumières s'éteignent. Ce sont celles de ceux qui ont pris leur repas les premiers et qui maintenant commencent à dormir. Le bruit aussi s'amortit insensiblement. On n'entend plus des cris de bébés. Seul quelque enfant qui n'est pas sevré fait entendre sa voix de petit agneau qui cherche le lait de sa maman. La nuit souffle son haleine sur les choses et les gens, endormant peines et souvenirs, espérances et rancœurs; Au contraire, peut-être, tout cela survit dans la mesure où le sommeil et le rêve leur apporte le calme.  


Anne le dit à son mari pendant qu'elle berce Alphée qui commence à s'endormir entre ses bras : "Cette nuit, j'ai rêvé que l'an prochain je viendrai à la cité sainte pour deux fêtes au lieu d'une seule : Et l'une sera la présentation au Temple de ma créature… Oh ! Joachim !…"     


“Espère, espère, Anne ! Tu n'as rien appris d'autre ? Le Seigneur ne t'a pas secrètement parlé au cœur ?"


"Non, rien, un songe seulement." 


"Demain, c'est le dernier jour de supplication. Déjà toutes les offrandes ont été faites, mais nous les renouvellerons encore demain, solennellement, Nous vaincrons Dieu par la fidélité de notre amour. Je pense qu'il t'arrivera la même chose qu'à Anne d'Elqana."         


"Dieu le veuille... et que je puisse vite entendre une voix me dire : "Vas en paix. Le Dieu d'Israël t'a accordé la grâce que tu Lui demandais ! " 


"Si la grâce arrive, ton enfant te le dira en se retournant pour la première fois dans ton sein : ce sera la voix de l'innocence, donc la voix de Dieu."


Maintenant dans le camp tout se tait dans la nuit. Anne ramène Alphée à la cabane voisine et le met sur la litière de foin où dorment déjà ses petits frères. Puis elle se couche à côté de Joachim et leur petite lampe s'éteint elle aussi : c'était une des dernières petites étoiles de la terre. Il n'y a plus que les étoiles du firmament qui restent, plus belles que jamais, pour veiller les dormeurs.


Colombe
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Message par M8735 Sam 8 Déc - 16:34

Anne avec un cantique annonce sa maternité




Je revois la maison de Joachim et de Anne. Rien de changé à l'intérieur, à part une multitude de branches fleuries disposées çà et là dans des amphores et qui proviennent certainement de la taille des arbres du jardin, tout en fleurs. C'est une nuée de bouquets dont la couleur varie du blanc neige au rouge de certains coraux.       


Le travail d'Anne, aussi, est différent. Sur un métier plus petit que l'autre, elle tisse de belles toiles de lin et chante en marquant avec son pied le rythme du chant. Elle chante et sourit... À qui ? À elle-même, à quelque vision en son intérieur. Le chant est lent et pourtant joyeux. Je l'ai écrit à part pour l'avoir complet, car elle le répète plusieurs fois y trouvant une sorte de béatitude. Elle le chante avec toujours plus de force et d'assurance, comme si elle en avait trouvé le rythme en son cœur. D'abord elle le murmure en sourdine et puis, plus assurée, elle le chante sur un ton plus haut et plus rapidement. Je le transcris parce qu'il est si doux dans sa simplicité :   


"Gloire au Seigneur tout puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !         
Sa suprême grâce, depuis le Ciel, m'a visitée, 
de la vieille plante a poussé une nouvelle branche, et je suis bienheureuse.          
Pour la fête des lumières l'espérance a jeté sa semence; l'air embaumé du mois de Nisan la voit germer.           
Ma chair au printemps est comme l'amandier en fleurs. Au soir de la vie, elle sent qu'elle porte son fruit.           
Sur cette branche est une rose, un fruit des plus doux.            
Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.          
C'est la joie de la maison, de l'époux et de l'épouse. 
Louange à Dieu, au Seigneur, qui de moi a eu pitié.          
Sa lumière me l'a annoncé : une étoile viendra vers toi.           
Gloire, gloire ! C'est à toi que sera le fruit de la plante,             
le premier fruit et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.  
C'est à toi qu'il sera, et par lui arrive joie et paix sur la terre.    
Vole, navette. Ton fil tissera la toile de l'enfant.           
Il va naître ! À Dieu, dans l'allégresse, va le chant de mon cœur."  


Joachim entre quand pour la quatrième fois elle va redire son chant. "Tu es heureuse, Anne ? Tu me sembles un oiseau qui prélude au printemps. Qu'est-ce que ce chant ? Je ne l'ai jamais entendu de personne. D'où vient-il ?" 


"De mon cœur, Joachim." Anne s'est levée et maintenant va vers son époux toute riante. Elle paraît plus jeune et plus belle. 


"Je ne te savais pas poète" dit son mari en la regardant avec une admiration manifeste. On ne croirait pas deux vieux époux. En leur regard c'est une tendresse de jeunes mariés. "Je viens du fond du jardin t'ayant entendu chanter. Cela fait des années que je n'avais entendu ta voix de tourterelle enamourée. Veux-tu me répéter ce chant ?" 


"Je te le redirais, même si tu ne le demandais pas. Les fils d'Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. J'ai confié à mon chant le soin de me dire et de te dire une grande joie. Oui, même de me la redire; c'est chose si grande que, bien qu'en étant certaine, elle me semble encore irréelle." Et elle recommence le chant, mais arrivée à ce passage : "Sur cette branche est une rose, est un fruit des plus doux, c’est une étoile..." sa voix vibrante de contralto devient d'abord tremblante et puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et levant les bras elle crie : "Je suis mère, mon aimé !" et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu'il lui tend et que maintenant il resserre autour de son heureuse épouse.     


Le plus chaste et le plus heureux embrassement que j'ai jamais vu depuis que je suis au monde. Chaste et ardent dans sa chasteté. Puis le doux reproche à travers la chevelure grisonnante d'Anne : "Et tu ne me l'as pas dit ?" 


"C'est que je voulais en être certaine. Vieille comme je suis... me savoir maman... Vraiment je ne pouvais le croire... et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C'est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau de mes entrailles, la poussée d'un nouveau rameau. Mais, maintenant, sur ce rameau c'est le fruit, c'est sûr... Tu vois ? Cette toile est déjà pour celui qui va arriver."   


"N'est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ?


"Oui. Puis je l'ai filé dans l'attente et l'espoir ... J'espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu'il soit permis à une femme, il se faisait tard... tu te souviens que je dis: "Encore, encore un peu", je ne pouvais m'arracher à ce lieu sans avoir obtenu la grâce. Eh bien : dans l'ombre qui déjà descendait de l'intérieur du lieu sacré, dont je sentais une forte attraction de toute mon âme pour y arracher un "oui" du Dieu qui y est présent, j'ai vu partir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière lunaire, pourtant elle portait avec elle l'éclat de toutes les perles et gemmes de la terre. Il me semblait qu'une des étoiles précieuses du Voile, les étoiles qui sont sous les pieds des Chérubins, se détachait et prenait la splendeur d'une lumière surnaturelle... Il semblait que de l'au-delà du Voile sacré, de la Gloire elle même, un feu, rapide, était venu vers moi et en traversant l'air disait comme une voix céleste : "Ce que tu as demandé t'arrive". C'est pour cela que je chante : "Une étoile viendra vers toi". Quel fils sera-ce jamais que le nôtre, qui se manifeste comme la lumière d'une étoile dans le Temple et qui dit : "C'est moi" dans la fête des Lumières ? Je pense que tu avais vu juste en me regardant comme une nouvelle Anne d'Elqana. Comment l'appellerons-nous, notre créature que doucement comme le murmure d'un ruisseau je sens en mon sein; qui me parle par les battements de son petit cœur comme une tourterelle que l'on tient au creux de la main ?"     


"Si c'est un garçon, nous l'appellerons Samuel. Si c'est une fille, Étoile, le mot qui a terminé ton chant pour me donner la joie de me savoir père, la forme qu'elle a prise pour se manifester dans l'ombre sacrée du Temple." 


"L'Étoile, notre étoile, Oui, je ne sais pas, je pense, je pense que ce sera une fille. Il me semble que des caresses si douces ne peuvent venir que d'une très douce petite. En effet, je ne la porte pas, je ne souffre pas. C'est elle qui me porte sur un sentier d'azur et de fleurs, comme si j'étais la petite sœur des anges saints et que la terre fût déjà lointaine... J'ai souvent entendu dire à des femmes que concevoir et porter l'enfant était douloureux. Mais moi, je n'éprouve pas de douleur. Je me sens forte, jeune, fraîche, plus que lorsque je t'ai donné ma virginité à l'époque de ma jeunesse lointaine. Fille de Dieu - car elle est de Dieu plus que de nous, cette fleur éclose sur un tronc desséché - elle ne cause pas de peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction : fruits de Dieu, son vrai Père." 


"Alors nous l'appellerons Marie. Étoile de notre mer, perle, bonheur. C'est le nom de la première grande femme d'Israël. Mais elle n'offensera jamais le Seigneur. À Lui seul elle chantera le poème de sa vie, car elle Lui est offerte: hostie avant de naître." 


"C'est notre offrande à Lui, oui. Garçon ou fille, lorsqu'elle aura fait notre joie pendant trois années, nous donnerons notre créature au Seigneur, hosties nous aussi avec elle pour la gloire de Dieu." 


Je ne vois ni n'entends plus rien.




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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Empty Re: Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

Message par M8735 Dim 9 Déc - 14:09

La Naissance de la Vierge Marie




Je vois Anne qui sort du jardin potager. Elle s'appuie au bras d'une parente, sûrement, parce qu'elle lui ressemble. Elle est très grosse et paraît fatiguée peut-être aussi du fait de la chaleur, toute pareille à celle qui m'accable. 


Bien que le jardin soit ombragé, pourtant l'air est brûlant, accablant. Un air à couper au couteau comme une pâte molle et chaude; tellement il est lourd, sous un ciel impitoyablement azuré, que la poussière en suspension dans l'air assombrit légèrement. Depuis longtemps ce doit être la sécheresse, parce que la terre, là où elle n'est pas arrosée, est littéralement réduite en une très fine poussière presque blanche, d'un blanc qui tend légèrement vers le rose sale tandis qu'elle est marron rouge foncé, à cause de l'arrosage, au pied des plantes ou le long des plates-bandes où poussent des rangs de légumes et autour des rosiers, des jasmins et autres fleurs et fleurettes, qui se trouvent surtout devant et en bordure d'une belle tonnelle qui coupe en deux le verger jusqu'au commencement des champs, dont les avoines sont récoltées. Même l'herbe du pré qui marque l'extrémité de la propriété est sèche et rase. À la limite seulement, là où se trouve une haie d'aubépine sauvage déjà toute constellée des rubis de ses petits fruits, l'herbe est plus verte et épaisse, et là, à la recherche de pâture et d'ombre, il y a des brebis avec un petit berger.   


Joachim est autour des rangées de légumes et d'oliviers. Il a avec lui deux hommes pour l'aider. Mais, malgré son âge, il est alerte et travaille avec goût. Ils sont en train d'ouvrir de petites rigoles aux limites d'un champ pour donner de l'eau aux plantes assoiffées. Et l'eau se fraye un chemin en bouillonnant à travers l'herbe et la terre sèche, et forme des boucles qui pendant un moment ont l'aspect d'un cristal jaunâtre cet puis ils ne sont plus que des cercles obscurs de terre humide, autour des pieds de vigne et des oliviers lourdement chargés.    


À travers la tonnelle ombragée sous laquelle des abeilles d'or bourdonnent, avides du suc des grains blonds du raisin, lentement Anne se dirige vers Joachim qui l'apercevant se hâte d'aller à sa rencontre.    


"Tu es venue jusqu'ici ?"           


"La maison est chaude comme un four." 


"Et tu en souffres."             


"L'unique souffrance de mes derniers moments de grossesse. C'est la souffrance de tous : hommes et bêtes. Ne reste pas trop à la chaleur, Joachim." 


"L'eau qu'on espère depuis si longtemps et qui depuis trois jours semblait être proche, n'est pas encore venue, et la campagne brûle. Heureusement qu'il y a pour nous la source au débit si abondant. J'ai ouvert des canaux d'arrosage : faible soulagement pour les plantes dont les feuilles sont fanées et couvertes de poussière, mais ce n'est que pour les empêcher de mourir. S'il pouvait pleuvoir !..." Joachim, avec l'angoisse de tous les cultivateurs, scrute le ciel, pendant qu'Anne s'évente avec un éventail qui semble fait d'une feuille sèche de palmier entrelacée de fils multicolores qui la tiennent rigide.    


La parente dit : "Là-bas, au-delà du Grand Hermon, surgissent des nuages rapides. Le vent vient du nord, il rafraîchira et peut-être donnera de l'eau."         


"Cela fait trois jours qu'il se lève et qu'il tombe au lever de la lune. Ce sera encore la même chose." Joachim est découragé.     


"Retournons à la maison" dit Anne. "Ici aussi on a du mal à respirer, et puis je pense qu'il vaut mieux revenir..."       


Elle semble encore plus olivâtre à cause d'une pâleur qui a envahi son visage.        


"Tu souffres ?"   


"Non, mais j'éprouve cette grande paix que j'ai éprouvée au Temple quand me fut faite la grâce et que j'ai ressentie aussi quand j'ai su que j'allais être mère. C'est comme une extase. Une douce somnolence corporelle pendant que l'esprit jubile et s'apaise en une paix à laquelle rien n'est humainement comparable. Je t'ai aimé, Joachim, et quand je suis entrée dans ta maison et que je me suis dit : "Je suis l'épouse d'un homme juste", j'ai eu un sentiment de paix et de même toutes les fois que ton amour prévoyant prenait soin de ton Anne. Mais cette paix que j'éprouve, ce n'est pas la même chose. Vois : je crois que c'est une paix comme celle qui, à la manière de l'huile qui suavement s'étend, devait envahir l'esprit de Jacob notre père après son songe des anges et, mieux encore, semblable à la paix délicieuse des deux Tobie quand Raphaël se manifesta à eux. Elle me pénètre profondément, et à mesure que je la goûte elle grandit de plus en plus. 


C'est comme si je m'élevais dans les espaces azurés du ciel... et, je ne sais pourquoi, depuis l'instant où j'ai cette paisible joie au cœur, un cantique naît en mon cœur : celui de Tobie, il me semble qu'il a été écrit pour cette heure... pour cette joie... pour la terre d'Israël qui la reçoit... pour Jérusalem pécheresse et maintenant pardonnée... mais... - ne riez pas des délires d'une mère - mais quand je dis : 
"Remercie le Seigneur pour les biens qu'Il t'a accordés et bénis l'Éternel pour qu'il reconstruise en toi son Tabernacle", je pense que celui qui reconstruira en Jérusalem le Tabernacle du Vrai Dieu ce sera cette créature qui va naître... et je pense encore que ce n'est plus de la cité sainte, mais de l'être qui va naître de moi que le destin a prophétisé quand le cantique dit : 
"Tu brilleras d'une lumière éclatante, tous les peuples de la terre se prosterneront devant toi, les nations viendront vers toi pour t'apporter des présents, ils adoreront en toi le Seigneur et garderont ta terre comme une terre sainte parce que, en toi, elles invoqueront le Grand Nom. Tu seras heureuse en tes fils, parce que tous seront bénis et se réuniront près du Seigneur. Heureux ceux qui t'aiment et jouissent de ta paix !...". Et la première à en jouir c'est moi, sa bienheureuse mère..." 


Anne change de couleur en disant ces paroles et resplendit comme un être qui passe de lumière lunaire à un grand feu et vice versa. De douces larmes coulent le long de ses joues. Elle ne les remarque pas et sourit à son bonheur et tout en parlant elle se dirige vers la maison entre son époux et sa parente, qui l'écoutent silencieusement, saisis par l'émotion. 


Ils se hâtent, parce que les nuages poussés par un vent violent courent et s'accumulent à travers le ciel, et la plaine s'assombrit et s'agite annonçant la tempête. Quand ils arrivent au seuil de la maison, un premier éclair bleuâtre déchire le ciel et la rumeur d'un premier coup de tonnerre rappelle le roulement d'une énorme grosse caisse qui se mêle au bruissement des premières gouttes sur les feuilles brûlées. 


Tout le monde rentre et Anne se retire pendant que Joachim, rejoint par ses aides, parle, sur le seuil, de l'eau tant attendue qui est bénédiction pour la terre desséchée. Mais la joie fait place à la crainte parce qu'il s'élève une effroyable tempête qu’accompagnent les éclairs et des nuages chargés de grêle. "Si la nuée se déchire, le raisin et les olives seront broyés comme sous la meule. Malheur pour nous !"


Une autre angoisse saisit ensuite Joachim, pour son épouse pour qui le moment est venu d'accoucher. La parente lui donne la nouvelle rassurante qu'Anne ne souffre pas du tout.  
[*]
Mais lui est troublé. La parente ou d'autres femmes, et parmi elles la mère d'Alphée, sortent de l'appartement d'Anne pour revenir ensuite avec des bassins d'eau chaude et des linges séchés à la flamme du feu, qui jaillit joyeux et splendide du foyer au milieu de la grande cuisine, et à chacune Joachim demande des nouvelles et ne se tranquillise pas à leurs déclarations. Même l'absence de cris de la part d'Anne le préoccupe. Il dit : "Je suis un homme et n'ai jamais assisté à un enfantement, mais je me souviens avoir entendu dire que l'absence de douleurs est un très mauvais signe."   


La nuit arrive, avancée par la tempête qui est d'une extraordinaire violence. Torrents d'eau, vent, éclairs, tout à la fois, sauf la grêle qui est allée s'abattre ailleurs.  


Un des garçons remarque cette violence et déclare : "On dirait que Satan est sorti de la Géhenne avec tous ses diables. Regarde ces nuées noires ! Sens l'odeur de soufre répandue dans l'air, ces sifflements sinistres, ces cris de lamentation et de malédiction. Si c'est lui, il est furieux ce soir !"  


L'autre garçon rit et répond : "Une grande proie lui aura échappé, ou bien Michel l'a frappé d'un coup de foudre de Dieu et il en a les cornes et la queue tranchées et brûlées."    


Passe en courant une femme et elle crie : "Joachim, il va naître ! Et tout a été aisé et heureux !" et elle disparaît avec une petite amphore dans les mains.   


La tempête tombe tout d'un coup, après un dernier coup de foudre si violent qu'il lance contre le mur les trois hommes; et sur le devant de la maison, dans le sol du jardin, il reste en souvenir un trou noir et fumant. Cependant un vagissement, qui semble être la plainte d'une tourterelle qui pour la première fois ne criaille plus mais roucoule, traverse la porte de la chambre d'Anne, en même temps un gigantesque arc-en-ciel déploie son demi-cercle sur toute l’étendue du ciel. Il sort, ou du moins paraît sortir, de la cime de l'Hermon qui, baisée par un coup de soleil, semble d'une couleur d'albâtre d'un blanc rose des plus délicats. Il s'élève jusqu'au très clair ciel de septembre et, passant par des espaces purifiés de toute souillure, survole les collines de la Galilée et de la plaine qui apparaît au sud entre deux figuiers et encore une autre montagne, et semble poser son extrémité au bout de l'horizon, là où une chaîne de montagnes abruptes arrête totalement la vue.


"Quel spectacle jamais vu !"         


"Regardez ! Regardez !" 


"Il semble qu'il encercle toute la terre d'Israël, et déjà, mais regardez, voilà une étoile alors que le soleil n'est pas encore disparu. Quelle étoile ! Elle brille comme un énorme diamant !..."


"Et la lune, voilà. C'est la pleine lune alors qu'il manque encore trois jours pour y arriver. Mais regardez quelle splendeur !"         


Les femmes surviennent joyeuses avec un poupon rose dans un linge tout blanc.  


C'est Marie, la Maman ! Une Marie toute petite qui pourrait dormir entre les deux bras d'un enfant. Une Marie pas plus longue que le bras, une petite tête d'ivoire teinté légèrement de rose et des petites lèvres de carmin qui déjà ne pleurent plus mais esquissent l'instinctive succion, mais si petites qu'on ne voit pas comment elles pourront faire pour saisir l'extrémité du sein, un petit bout de nez entre deux joues arrondies et, quand avec une sensation lui font ouvrir ses petits yeux, deux morceaux de ciel, deux points innocents qui ont la couleur de l'azur, qui regardent, sans voir, entre des cils si fins et d'un blond presque rose à force d'être blond. Même les petits cheveux sur la tête ronde ont la teinte rose blonde de certains miels blancs. Pour oreilles, deux petites coquilles rosées et transparentes, parfaites. Et comme mains... qu'est-ce que ces deux petites choses qui s'agitent en l'air et vont vers la bouche ? Elles sont fermées maintenant comme deux boutons de rose mousse qui ont fendu les sépales verts et présentent leur soie de rose pâle ; et ouvertes on les dirait deux joyaux d'ivoire ou d'albâtre à peine rosée avec cinq ongles grenat clair. Comment feront-elles ces mains pour essuyer tant de larmes ? 


Et les pieds, où sont-ils ? Pour l'instant, ce ne sont que de petits petons enfuis dans les langes de lin. Mais voilà que la parente s'assied et les découvre. Oh ! les petits pieds ! Quatre centimètres, et leur plante c'est une coquille couleur de corail, le dessus c'est encore une coquille comme de la neige veinée d'azur. Les doigts sont des chefs-d’œuvre de sculpture lilliputienne couronnés aussi de petites écailles grenat clair. Mais, comment trouvera-t-on des sandalettes quand ces petits pieds de poupée feront leurs premiers pas, ces pieds si petits qu'on se demande comment peuvent-ils permettre de rester debout ? Et comment feront-ils ces petits pieds pour faire un si dur chemin et soutenir tant de douleur sous une croix ?  


Mais maintenant, cela ne se sait pas, et on rit et sourit en regardant s'agiter et se démener de belles jambettes, des cuisses en miniature qui toutes grassouillettes forment avec le petit ventre des fossettes et des replis, une nuque qui surgit d'une petite poitrine parfaite. Sous la soie très blanche on voit le mouvement de la respiration et si, comme le père heureux, on applique la bouche pour la baiser, en entend battre un petit cœur ...un petit cœur qui est le plus beau que la terre ait possédé au cours des siècles : l'unique cœur humain immaculé.        


Et le dos ? Voici qu'on la retourne et qu'on voit la courbure des reins, puis les épaules grassouillettes et la nuque rose. Mais voici : la petite tête se dresse sur l'arc des vertèbres et on dirait la tête d'un oiseau qui regarde autour de lui le monde nouveau qu'elle découvre. Elle pousse un petit cri pour protester qu'on la montre ainsi, elle la pure, la chaste, aux yeux de bien des personnes, elle qu'on ne verra plus jamais nue, la Toute Vierge, la Sainte et Immaculée. Couvrez, Couvrez ce bouton de lys qui ne s'ouvrira jamais sur la terre et qui donnera sa Fleur encore plus belle qu'elle, tout en restant un bourgeon. Ce n'est qu'au Ciel que le lys du Dieu Trine ouvrira tous ses pétales, parce que là-haut il n'y a pas la poussière des fautes qui pourrait involontairement profaner cette candeur. Parce que là-haut on aura à accueillir, à la vue du Ciel entier, Celui qui maintenant, sous peu d'années, caché dans un cœur sans tache, habitera en Elle : Père, Fils, Époux.  


La voilà de nouveau entre les linges et dans les bras de son père de la terre, à qui elle ressemble. Pas maintenant. Maintenant elle n'est qu'une ébauche d'être humain. Je veux dire qu'elle lui ressemblera devenue femme. De la mère, elle n'a rien. Du père le teint et la couleur des yeux et aussi des cheveux qui, blanchis maintenant, étaient assurément blonds, comme l'indiquent les sourcils. Du père, les traits, plus parfaits et plus affinés parce que c'est une femme, et cette Femme ! Du père, le sourire et le regard, les gestes et la taille. En pensant à Jésus, comme je le vois, je trouve qu'Anne a donné sa taille à son Petit-fils et la couleur plus ivoire foncé de la peau. Marie n'a pas la prestance d'Anne - un palmier élevé et souple - mais la gentillesse du père.  


Les femmes parlent encore de la tempête et du prodige de la lune, de l'étoile, du gigantesque arc-en-ciel, pendant qu'avec Joachim elles entrent dans la chambre de l'heureuse mère et lui remettent la petite créature.          


Anne sourit à sa pensée : "C'est l'Étoile" dit-elle. "Son signe est dans le ciel. Marie, arc-en-ciel de la paix ! Marie, mon étoile ! Marie, lune brillante ! Marie, notre perle !"    


"Tu l'appelle Marie ?"   


"Oui. Marie, étoile, perle, lumière, paix..."    


"Mais ce nom veut dire aussi amertume... Ne crains-tu pas qu'il lui porte malheur ?"            


"Dieu est avec elle. Elle est à Lui avant d'exister. Il la conduira par ses chemins et toute amertume se transformera en un miel paradisiaque. Maintenant, tu es chez ta maman... encore un peu de temps avant d'être toute à Dieu..." 


Et la vision s'achève sur le premier sommeil d'Anne devenue mère et de Marie son enfant. 


 
[*]Conforme à la Tradition, qui rapporte que Anne ne connut pas les douleurs de l'enfantement
[*]




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Message par M8735 Dim 9 Déc - 14:17

D’ici trois années tu seras là, mon lys




Je vois Joachim et Anne avec Zacharie et Élisabeth. Ils sortent d'une maison de Jérusalem, certainement maison d'amis ou de parents. Ils se dirigent vers le Temple pour la cérémonie de la purification.  


Anne a entre ses bras l'enfant, bien emmaillotée mais surtout enveloppée dans une couverture de laine légère qui doit être douce et chaude. Et avec quelle précaution et quel amour elle porte et surveille sa petite créature, soulevant de temps à autre le bord du fin et chaud tissu pour voir si Marie respire bien et la recouvrant ensuite pour l'abriter de l'air froid d'une belle mais froide journée de plein hiver !  


Élisabeth a des paquets entre les mains. Joachim amène avec une corde les deux agneaux gros et très blancs, des moutons déjà plutôt que des agneaux. Zacharie ne porte rien, Il est très beau dans son habit de lin qu'un lourd manteau de laine, aussi blanche, laisse entrevoir. Un Zacharie beaucoup plus jeune que celui que j’ai déjà vu à la naissance du Baptiste (*) et en pleine force. Élisabeth aussi est une femme d'âge mûr mais qui semble encore fraîche. Chaque fois qu'Anne regarde le bébé, elle se penche extasiée sur le petit visage endormi. Elle aussi est très belle dans un vêtement d'azur qui tend au violet foncé avec un voile qui lui couvre la tête et descend sur les épaules et sur le manteau plus foncé que la robe. 


Mais Joachim et Anne, surtout, sont solennels dans leur habit de fête. Contrairement à son habitude, il n'a pas sa tunique marron foncé, mais un long habit d'un rouge très foncé - comme nous dirions maintenant : rouge Saint-Joseph - et les franges de son manteau sont toutes neuves et jolies. Sur la tête il porte aussi une sorte de voile rectangulaire entouré d'une bande circulaire de cuir. Tous ses effets sont neufs et fins.   


Anne ! Oh ! Ce n'est pas un habit foncé, aujourd'hui ! Elle a un vêtement d'un jaune très clair, presque couleur de vieil ivoire, serré à la ceinture, au cou et aux poignets, d'une bande qui semble d'argent et d'or. La tête est couverte d'un voile très fin qui semble damassé, et aussi retenu sur le front par une mince lame précieuse. Au cou un collier d'orfèvrerie et aux poignets des bracelets. On dirait une vraie reine pour la dignité avec laquelle elle porte le vêtement et surtout le manteau d'un jaune clair bordé d'une grecque en très belle broderie, teinte sur teinte.         


"Il me semble te voir le jour de ton mariage. Je n'étais qu'une fillette, alors, mais je me souviens encore comme tu étais belle et heureuse" lui dit Élisabeth.   


"Mais maintenant, je le suis encore davantage... J'ai voulu mettre la même parure pour cette cérémonie. Je l'avais gardée pour ce jour de fête... et je n'espérais plus la mettre pour un jour pareil."    


"Le Seigneur t'a beaucoup aimée..." dit Élisabeth, avec un soupir.


"C'est pour cela que je Lui donne ce que j'aime le plus : cette fleur ... ; ma fleur."    


"Comment feras-tu pour l'arracher de ton sein quand l'heure sera venue ?"   


"Je me rappellerai que je ne l'avais pas et que c'est Dieu qui me l'a donnée. Je serai toujours plus heureuse à cette heure-là, quand je la saurai au Temple, je me dirai : "Elle prie près du Tabernacle, elle prie le Dieu d'Israël pour sa maman, aussi". J'en ressentirai la paix. Et j'éprouverai une plus grande paix en me disant : "Elle est toute à Lui. Quand ces deux vieillards qui l'ont reçue du Ciel ne seront plus, Lui, l'Éternel sera encore son Père". Crois-moi, j'en ai la certitude. Cette enfant ne nous appartient pas. Je n'étais plus en état de rien faire... Lui l'a mise en mon sein, don divin, pour essuyer mes larmes, raffermir notre espérance et notre prière. Elle est donc à Lui. Pour nous, nous en sommes les heureux gardiens... qu'Il en soit béni !"   


On arrive aux murs du Temple. 


"Pendant que vous allez à la porte Nicanore, je vais prévenir le prêtre; ensuite, je viendrai, moi aussi" dit Zacharie. Et il disparaît derrière une arcade qui donne accès dans une grande cour entourée de portiques.         


Le groupe continue à avancer par les terrasses successives. Parce que - je ne sais si j'en ai jamais parlé - l'enclos du Temple n'est pas au même niveau, mais il monte par paliers successifs de plus en plus élevés. On accède par des marches à chaque palier et à chaque palier il y a des petites cours, des portiques et des entrées magnifiquement travaillées, de marbre, bronze et or. 


Avant de rejoindre le lieu du rendez-vous, on s'arrête pour sortir de leur emballage les choses apportées: à savoir des galettes, me semble-t-il, larges et plates bien beurrées, de la farine blanche, deux colombes dans une cage d'osier et deux grosses pièces d'argent : certaines pièces de monnaies tellement lourdes qu'heureusement qu'à cette époque il n'y avait pas de poches, elles les auraient défoncées.     


Voici la belle porte de Nicanore, tout un travail de broderie en bronze massif laminé d'argent. Zacharie est déjà là à côté d'un prêtre, majestueux dans son habit de lin. Anne reçoit l'aspersion d'une eau, lustrale je suppose, ensuite on lui ordonne d'avancer vers l'autel du sacrifice.    


L'Enfant n'est plus dans les bras de la mère. Élisabeth l'a prise et elle reste en dehors de l'entrée. À son tour, Joachim entre derrière sa femme, tirant à reculons un malheureux agneau qui bêle. Et moi, je fais comme pour la purification de Marie : je ferme les yeux pour ne pas voir tout ce carnage. 


Maintenant Anne est purifiée, Zacharie dit doucement quelques mots à son collègue qui les écoute avec un sourire. Et puis ce dernier rejoint le groupe qui s'est reformé et, félicitant le père et la mère pour leur joie et leur foi aux promesses, reçoit le deuxième agneau, la farine et les galettes. 


"Cette fille est donc consacrée au Seigneur ? Sa bénédiction l'accompagnera et vous pareillement, Voici (une autre) Anne qui arrive. Ce sera une de ses maîtresses : Anne de Phanouel de la tribu d'Azer. Viens, femme, cet enfant on l'offre au Temple, tu seras sa maîtresse et sous ta garde elle croîtra en sainteté. Comme une hostie de louange."


Anne de Phanouel, déjà toute blanche, caresse l'enfant qui s'est éveillée et regarde de ses yeux innocents et étonnés toute cette blancheur, tout cet or qui brille au soleil.    


La cérémonie doit être achevée. Je n'ai pas vu de rite spécial pour l'offrande de Marie. Peut-être suffisait-il de le dire au prêtre et surtout à Dieu, auprès du lieu sacré.          


"Je voudrais faire l'offrande au Temple et me rendre là où j'ai vu la lumière l'an dernier" dit Anne.            


Ils y vont, accompagnés d'Anne de Phanouel. Ils n'entrent pas dans le Temple proprement dit. On le comprend, il s'agit de femmes et d'une fille. Ils ne vont donc pas à l'endroit où Marie alla offrir son Fils. Mais, tout près de la porte grand 'ouverte, ils regardent l'intérieur semi-obscur d'où arrivent de doux chants de jeunes filles, et où brillent des lumières précieuses qui répandent une clarté dorée sur la tête des deux rangées voilées de blanc : deux vraies rangées de lys.  


"Dans trois ans, tu seras là aussi, mon Lys" promet Anne à Marie qui regarde comme fascinée vers l'intérieur et sourit au lent cantique.       


"Elle semble comprendre" dit Anne de Phanouel. "C'est une belle petite. Elle me sera chère comme si elle était à moi. Je t'en fais la promesse, mère, si l'âge me permet de la réaliser."         


"Tu seras là, femme" dit Zacharie, "Tu la recevras parmi les jeunes filles consacrées. Moi aussi, j'y serai. Je veux y être ce jour-là pour lui dire de prier pour nous dès son entrée..." et il regarde sa femme qui comprend et pousse un soupir.   


La cérémonie est terminée et Anne de Phanouel se retire, pendant que les autres sortent du Temple, parlant entre eux.      


J'entends Joachim qui dit : "Pas seulement mes deux meilleurs agneaux, mais je les aurais tous donnés pour cette joie et pour louer Dieu !"


Je ne vois rien d'autre. 


(*) Maria Valtorta n’a pas reçu les visions dans l’ordre chronologique, c’est Jésus qui à la fin lui a indiqué comment les ordonner.




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Message par M8735 Dim 9 Déc - 14:33

Ma joie, comment sais-tu ces choses saintes ? Qui donc te les dit ?








Je vois encore Anne. Et depuis hier soir, je la vois ainsi. Elle est assise à la sortie d'une tonnelle qui fait de l'ombre, elle est appliquée à un travail de couture. Elle est toute vêtue de couleur gris sable. Son vêtement est très simple et dégagé peut-être à cause de la grande chaleur qu'il devait faire.        




Au bout de la tonnelle on aperçoit des faucheurs qui coupent le foin. Mais, ce ne doit pas être, pourtant pas le foin de la première coupe car le raisin est en train de prendre une couleur d'or, et un gros pommier montre, à travers un feuillage sombre, ses fruits qui sont en train de prendre une coloration claire comme une cire jaune et rouge. Et puis le champ au blé n'est plus que chaumes où ondulent légèrement les flammes des coquelicots et où se dressent, rigides et immobiles, les bleuets rayés comme une étoile et azurés comme le ciel d'Orient.        




De la tonnelle ombragée arrive une Marie toute petite, mais déjà vive et assurée. Sa démarche ne connaît pas d'hésitation et ses sandalettes blanches ne trébuchent pas au milieu des pierres. Elle commence déjà d'avoir sa douce démarche légèrement ondulante de colombe. Elle est toute blanche, comme une petite colombe, dans un petit vêtement de lin qui lui descend jusqu'aux chevilles, ample, et ajusté au cou par un cordonnet bleu ciel, avec des petites manches courtes qui laissent voir ses avant-bras roses et grassouillets. Avec ses cheveux soyeux de couleur claire comme le miel, pas trop frisés mais ondulant légèrement et qui se terminent en boucles, ses yeux de ciel, son doux visage, un peu rose et souriant, on dirait un petit ange, Et même la brise qui entre par les larges manches et gonfle aux épaules son vêtement de lin contribue à lui donner l'aspect d'un petit ange aux ailes à demi ouvertes pour le vol.      




Elle a aux mains des coquelicots et des bleuets et d'autres fleurettes qui poussent au milieu des blés, mais dont je ne connais pas le nom. Elle marche et, quand elle est tout près de sa mère, elle pique une courte course. Elle pousse un cri joyeux et, comme une petite tourterelle, arrête son vol aux genoux maternels qui s'écartent un peu pour la recevoir. A ce moment la mère a mis de côté son travail, pour que l'enfant ne se pique pas et elle a tendu les bras pour l'embrasser.        




La vision s'arrête ici la veille au soir. Ce matin, elle recommence et continue de cette façon.




"Maman ! Maman !" la petite tourterelle blanche est blottie dans le nid des genoux maternels, avec ses petits pieds sur l'herbe courte et son petit visage sur le sein maternel. On ne voit plus que l'or clair de sa chevelure sur la petite nuque et Anne s'incline pour la baiser avec amour. Puis la tourterelle lève sa tête et donne les fleurs à sa mère. Elles sont toutes pour la maman, et pour chaque fleur elle raconte une histoire qu'elle a imaginée.




Cette grande fleur, couleur d'azur c'est une étoile qui est descendue du ciel pour apporter à sa maman le baiser du Seigneur. Voilà, qu'elle la serre sur son cœur, sur son cœur, cette petite fleur céleste et elle y trouvera le goût de Dieu.  




Mais cette autre, d'un azur plus pâle, comme sont les yeux du papa, porte inscrit sur ses feuilles que le Seigneur aime beaucoup son papa à cause de sa bonté.         




Et cette petite, toute petite, l'unique trouvée, (c'est un myosotis) c'est celui que le Seigneur a fait pour dire à Marie qu'Il l'aime beaucoup. 




Et ces rouges, maman le sait-elle que sont-ils ? Ce sont des morceaux du vêtement du roi David, trempés dans le sang des ennemis d'Israël et semés sur le champ de bataille et de victoire. Ils sont nés de ces morceaux même de l'habit royal déchirés dans le combat héroïque pour le Seigneur.  




Mais pour celle-là, blanche et gentille qui paraît faite de sept coupes soyeuses qui regardent le ciel, pleines de parfums, et qui est née là, près de la source - c'est papa qui l'a cueillie pour elle au milieu des épines - elle est faite avec l'habit qu'avait le roi Salomon lorsque, le même mois où sa petite nièce était née, il y a tant d'années –oh ! combien d'années ! combien d'années ! - tant d'années auparavant, lui, dans la blanche splendeur de ses vêtements, il marcha devant la multitude d'Israël, devant l'Arche et le Tabernacle et jubila à cause de la nuée retournée à environner sa gloire et entonna le chant et la prière de sa joie : "Je veux être toujours comme cette fleur et, comme le sage roi je veux chanter toute ma vie un chant et une prière devant le Tabernacle" acheva de dire la petite bouche de Marie.           




"Ma joie ! Comment sais-tu ces choses saintes ? Qui te les a dites ? Ton père ?"       




"Non. Je ne sais qui c'est. Il me semble de les avoir toujours sues. Mais peut-être c'est quelqu'un qui me les dit et que je ne vois pas. Peut-être un des anges que Dieu charge de parler aux hommes qui sont bons. Maman, m'en racontes-tu encore ?..."       




"Oh ! ma fille ! Quelle histoire veux-tu encore savoir ?"           




Marie pense, sérieuse et recueillie. Il faudrait la peindre pour en éterniser l'expression. Sur le petit visage enfantin se reflète l'ombre de ses pensées. Sourires et soupirs, rayons de soleil et ombres des nuages, en pensant à l'histoire d'Israël. Puis elle choisit : "Encore la parole de Gabriel à Daniel où le Christ est promis."




Et elle écoute, les yeux fermés, répétant lentement les paroles que sa mère a dites comme pour s'en mieux rappeler. Quand Anne termine elle demande : " Combien de temps faut-il encore pour avoir l'Emmanuel ?"        




"Trente années environ, chérie."         




"Que de temps encore ! Et je serai au Temple. Dis-moi : si je priais tant, tant, tant; jour et nuit, nuit et jour et que dans ce but je ne voudrais être que de Dieu, toute la vie, l'Éternel me ferait-Il la grâce de donner avant le Messie à son peuple ?"    




"Je ne sais pas, mon aimée. Le Prophète a dit : "Soixante-dix semaines". Je crois que la prophétie ne ment pas, mais le Seigneur est si bon" se hâte d'ajouter Anne en voyant s'emperler d'une larme le cil d'or de sa petite. "Je crois que si tu priais, tant, tant, tant, Il t'exaucera."   




Le sourire revient sur le petit visage légèrement levé vers sa mère et un éclair de soleil qui passe entre deux pampres fait briller des pleurs déjà arrêtés, comme seraient les gouttelettes de rosée suspendues aux tiges très fines de mousse alpin.        




"Et alors, je prierai et me ferai vierge pour cela."        




"Mais sais-tu ce que cela veut dire ?" 




"Cela veut dire ne pas connaître amour d'homme, mais seulement de Dieu. Cela veut dire n'avoir de pensée que pour le Seigneur. Cela veut dire rester enfant dans sa chair et ange dans son cœur. Cela veut dire n'avoir d'yeux que pour regarder Dieu, d'oreille que pour l'écouter, de bouche que pour le louer, de mains que pour s'offrir en hostie, des pieds que pour le suivre rapide, de cœur et de vie que pour les Lui donner."           




"Bénie toi ! Mais alors, tu n'auras jamais d'enfants, toi qui aimes tant les petits, et les agneaux et les petites tourterelles... Sais- tu ? Un enfant pour une femme est comme un petit agneau blanc et frisé, ou comme une petite colombe au plumage de soie et au bec de corail que l'on peut aimer, couvrir de baisers et qu'on entend vous dire : "Maman".    




"N'importe. Je serai de Dieu. Au Temple, je prierai. Et peut-être, un jour, je verrai l'Emmanuel. La Vierge qui doit être sa mère, comme dit le grand Prophète, doit être déjà née et elle est au Temple... Je lui serai compagne... et servante. Oh ! oui, si je pouvais la connaître, par lumière divine, je voudrais la servir, cette bienheureuse ! Et puis, elle me porterait son Fils, m'emmènerait à son Fils et je le servirais, Lui aussi, Pense, maman !... servir le Messie !..."   




Marie est surexaltée à cette pensée qui la sublimise et l'anéantit à la fois. Avec ses petites mains croisées sur sa poitrine et sa tête penchée un peu en avant, elle est toute allumée, elle paraît être une reproduction enfantine de la Vierge de l'Annonciation (de Florence) que j'ai vue. Elle reprend : "Mais est-ce que le Roi d'Israël, l'Oint de Dieu, me permettra-t-il de le servir ?"        




"N'en doute pas. Le roi Salomon ne dit-il pas : "Il y a soixante reines et quatre-vingt autres épouses, et innombrables, les jeunes filles" ? Tu vois, qu'à la cour du Roi seront innombrables les vierges qui serviront leur Seigneur." 




"Oh ! tu vois alors que je dois être vierge ? Je le dois. Si Lui veut pour mère une vierge, cela veut dire qu'Il aime par-dessus tout la virginité, Je veux qu'Il m'aime, moi, sa servante pour la virginité qui me fera un peu semblable à sa Mère bien-aimée... Oui, c'est cela que je veux... Je voudrais aussi être pécheresse, si grande pécheresse, si je ne craignais d'offenser le Seigneur... Dis-moi, maman, peut-on être pécheresse pour l'amour de Dieu ?"




"Mais que dis-tu, mon trésor ? Je ne comprends pas." 




"Je veux dire : pécher pour pouvoir être aimée de Dieu qui devient Sauveur. On sauve ce qui est perdu, n'est-ce pas ? Je voudrais être sauvée par le Sauveur pour avoir son regard d'amour; C'est pour cela que je voudrais pécher, mais sans taire de péché qui Le dégoûte. Comment peut-Il me sauver si je ne me perds ?"        




Anne est abasourdie. Elle ne sait plus quoi dire. Joachim vient à son secours, en marchant sur l'herbe il s'était approché sans bruit derrière la haie des petits plants de vigne. "Il t'a aimée auparavant, parce qu'Il sait que tu l'aimes et veux n'aimer que Lui seul. C'est pour cela que tu es déjà rachetée et tu peux être vierge, comme tu le veux" dit Joachim.    




"Vraiment, mon père ?" Marie se serre à ses genoux et le regarde avec les claires étoiles de ses yeux si semblables à ceux de son père, et si heureuse de l'espérance que son père lui donne.          




"En vérité, petit amour. Regarde. Je t'ai apporté ce petit passereau qui a fait son premier vol près de la fontaine. J'aurais pu le laisser aller, mais ses faibles ailes et ses pattes trop grêles n'avaient pas assez de force pour le soulever à nouveau et le retenir sur les pierres glissantes de la margelle. Il serait tombé dans l'eau. Je n'ai pas attendu que ce malheur se produise. Je l'ai pris et je te le donne. Tu en feras ce que tu voudras. En effet il a été sauvé avant d'encourir le danger. C'est la même chose que Dieu a fait avec toi. Maintenant, dis-moi, Marie : ai-je aimé le passereau en le sauvant avant qu'il ne tombe ou bien l'aurais-je aimé davantage en le tirant du danger après la chute ?"         




"C'est maintenant que tu l'as le mieux aimé, n'ayant pas permis qu’il périsse dans l'eau froide."         




"Eh bien ! Dieu t'a aimée davantage, car Il t'a sauvée avant que tu ne pèches."          




"Et moi, alors, je l'aimerai de toutes mes forces. Joli petit passereau je serai comme toi. Le Seigneur nous a aimés semblablement en nous faisant cadeau du salut... Maintenant, je te soignerai et puis je te laisserai aller. Toi, tu chanteras dans le bois, et moi au Temple les louanges de Dieu, et nous dirons : "Envoie, envoie Celui que tu as promis à ceux qui l'attendent". Oh ! mon papa, quand me conduiras-tu au Temple ?" 




"Bientôt ma perle, mais cela ne te fait-il pas de la peine de laisser ton père ?"   




"Tellement ! Mais tu viendras... et puis, si cela ne faisait pas mal, quel sacrifice serait-il ?"




"Et tu te rappelleras de nous ?" 




"Toujours. Après la prière pour l'Emmanuel, je prierai pour vous. Que Dieu vous donne joie et longue vie... jusqu'au jour où Lui sera Sauveur. Puis, je Lui dirai qu'il vous prenne et vous emmène à la Jérusalem du Ciel."




La vision disparaît avec l'image de Marie que Joachim serre dans ses bras... 








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Message par M8735 Lun 10 Déc - 13:39

Marie présentée au Temple









Je vois Marie entre son père et sa mère et qui chemine par les rues de Jérusalem.




Les passants s'arrêtent pour regarder la belle Enfant toute vêtue d'un blanc de neige et enveloppée dans un très léger tissu. Avec ses dessins de feuillage et de fleurs, plus épais, sur le fond léger du tissu, il me semble que c'est le même qu'avait Anne le jour de sa Purification. Seulement tandis que pour Anne, il ne dépassait pas la ceinture pour Marie, il descend presque jusqu'à terre et l'entoure d'un voile blanc léger et lumineux d'un rare charme.         




Le blond des cheveux épars sur les épaules et mieux sur la nuque délicate transparaît là où il n'y a pas de damassure sur le voile, mais seulement le fond très léger. Le voile est maintenu sur le front par un ruban de couleur d'azur très pâle sur lequel, certainement la maman, a brodé de petits lys d'argent.          




Le vêtement, comme déjà dit, très blanc, descend jusqu'à terre et quand elle marche c'est tout juste si l'on aperçoit ses petits pieds dans les sandalettes blanches. Les petites mains semblent deux pétales de magnolia qui sortent des longues manches. Hors le cercle d'azur du ruban, il n'y a pas d'autre couleur. Tout est blanc. Marie semble vêtue de neige.    




Joachim et Anne sont vêtus, lui du même habit qu'à la Purification et Anne d'un violet très sombre. Même le manteau, qui lui couvre la tête, est d'un violet foncé. Elle le tient très baissé sur les yeux. Deux pauvres yeux de maman, rouges pour avoir trop pleuré, qui ne voudraient pas pleurer, et ne voudraient surtout pas être vus en larmes, mais qui ne peuvent s'empêcher de pleurer sous le couvert du manteau. Cette précaution vaut pour les passants et même pour Joachim dont du reste l’œil habituellement serein est aujourd'hui mouillé et obscurci par les larmes déjà versées ou qui coulent encore. Il chemine très courbé sous un voile disposé comme un turban dont les ailes latérales descendent le long du visage. Il fait très vieux, en ce moment Joachim. À le voir on le prendrait pour le grand-père Ou même le bisaïeul de la toute petite qu'il tient par la main. Le chagrin de la perdre donne au pauvre père une démarche traînante, une lassitude de tout son maintien qui le vieillit de vingt ans. Son visage semble, non seulement vieilli, mais celui d'un malade tant il est accablé et triste. La bouche tremble légèrement, entre deux replis de la peau, très marqués aujourd'hui de chaque côté du nez. 




 Ils essayent tous les deux de cacher leurs larmes, mais, s'ils y réussissent pour beaucoup de gens, c'est impossible pour Marie. À cause de sa petite taille, elle regarde de bas en haut et son regard se porte alternativement sur son père et sa mère. Eux essaient de sourire de leur bouche tremblante et augmentent l'étreinte de leur main sur la petite main de Marie, chaque fois que leur enfant les regarde en souriant. Ils doivent penser : "Voilà une autre fois de moins à voir ce sourire."            




Ils marchent lentement, doucement; ils semblent vouloir allonger le plus possible la route. Tout leur est prétexte pour un arrêt... Mais le parcours doit finalement finir ! Il est sur le point de se terminer. Voilà à ce dernier bout de chemin montant, le mur d'enceinte du Temple. Anne fait entendre un gémissement et serre plus fort la petite main de Marie. 




"Anne, aimée, je suis avec toi !" dit une voix qui sort de l'ombre d'une arcade basse à un croisement de route. Et Élisabeth qui certainement l'attendait, la rejoint et la serre au cœur et, comme Anne pleure, elle lui dit : "Viens, viens un peu dans cette maison amie, puis nous irons ensemble. Zacharie est là."           




Ils entrent tous dans une pièce basse et obscure où brille un grand feu. La maîtresse, une amie certainement d'Élisabeth mais inconnue d’Anne, se retire par politesse pour laisser libre le petit groupe.  




"Ne crois pas que je me sois repentie, ou que je donne à regret mon trésor au Seigneur" explique Anne à travers ses larmes... "mais c'est le cœur... Oh ! mon cœur, quelle souffrance il éprouve, mon vieux cœur qui va retourner à sa solitude de mère sans enfants... Si tu le sentais..."   




"Je le comprends, mon Anne... mais tu es bonne et Dieu te réconfortera dans ta solitude. Marie priera pour que Dieu donne la paix à sa mère, n'est-ce pas ?"   




Marie caresse les mains maternelles et les embrasse, elle se les passe sur le visage pour en être caressée et Anne serre entre ses deux mains ce petit visage et l'embrasse, l'embrasse. Elle ne lui a pas encore donné assez de baisers.       




Zacharie entre et salue : "Aux justes, la paix du Seigneur."     




"Oui, dit Joachim, demande pour nous la paix car notre cœur tremble de l'offrir. C'est comme l'offrande d'Abraham quand il gravissait la montagne, et nous ne trouverons pas une autre offrande pour racheter celle-là. Nous ne le voudrions pas parce que nous sommes fidèles à Dieu. Mais, nous souffrons, Zacharie. Prêtre de Dieu, comprends-nous et ne te scandalise pas." 




"Jamais, au contraire votre douleur, qui sait ne pas dépasser les bornes de ce qui est permis et vous porter à l'infidélité, m'enseigne à aimer le Très-Haut. Mais ayez confiance, La prophétesse Anne aura grand soin de cette fleur de David et d’Aaron. En ce moment, c'est l'unique lys de sa descendance sainte que David ait au Temple. On en prendra soin comme d'une perle de roi. Bien que le temps vient à son terme et les mères de la descendance de David devraient avoir souci de consacrer leurs filles au Temple, puisque c'est d'une vierge de la race de David que sortira le Messie, à cause de la diminution de la foi, les places réservées aux vierges sont vides. Il y en a trop peu au Temple, et de race royale aucune depuis qu'en est sortie, il y a maintenant trois ans, Sara d'Élisée qui s'est mariée. Il est vrai qu'il manque encore six lustres pour arriver à l'époque, mais... Eh bien, espérons que Marie sera la première de plusieurs vierges davidiennes devant le Voile Sacré. Et puis... qui sait ? ..." Zacharie n'ajoute rien d'autre, mais pensif il regarde Marie. Puis il reprend : "Moi aussi je veillerai sur elle. Je suis prêtre et j'ai mes entrées. J'en profiterai pour cet ange. Et Élisabeth viendra souvent la voir..." 




"Oh ! pour sûr ! J'ai grand besoin de Dieu et je viendrai le dire à cette Enfant pour qu'elle le dise à l'Éternel."        




Anne a repris son courage; Élisabeth, pour la remonter encore plus, lui demande : "N'est-ce pas ton voile d'épouse ? Ou bien as- tu filé du nouveau byssos ?"    




"C'est mon voile, je le consacre avec elle au Seigneur. Je n'y vois plus clair ...et puis les ressources ont bien diminué à cause des impôts et des revers de fortune... Je ne pouvais faire de lourdes dépenses. J'ai seulement préparé un riche trousseau pour son séjour à la Maison de Dieu et pour après... parce que je pense que ce ne sera pas moi qui l'habillerai pour ses noces... et je veux que ce soit toujours la main de sa maman, même froide et inerte, qui la pare pour son mariage et lui file les linges et les vêtements d'épouse."   




"Oh ! pourquoi ces tristes pensées ?!"           




"Je suis vieille, cousine. Jamais, comme sous le poids de cette douleur, je ne l'avais ressenti. Les dernières forces de ma vie, je les ai données à cette fleur, pour la porter et la nourrir, et maintenant... maintenant... la douleur de la perdre souffle sur ces dernières forces et les dissipe." 




 "Il ne faut pas parler comme ça, à côté de Joachim."      




"Tu as raison. Je penserai à vivre pour mon homme." Joachim a fait semblant de ne rien entendre, attentif envers Zacharie, mais il a entendu et pousse un profond soupir, les yeux mouillés de larmes.   




"Nous sommes exactement entre la troisième et la sixième heure, je crois que ce serait le moment d'aller" dit Zacharie.  




Ils se lèvent pour remettre les manteaux et partir. Mais, avant de sortir, Marie s'agenouille sur le seuil, bras ouverts : un petit chérubin qui implore : "Père ! Mère ! Votre bénédiction !"




Elle ne pleure pas, la courageuse petite, mais ses petites lèvres tremblent et la voix, brisée par un sanglot retenu, a plus que jamais le gémissement tremblant de la tourterelle. Le visage est plus pâle et l’œil a un regard d'angoisse résignée. Plus fort, jusqu'à devenir insoutenable, sans en souffrir profondément, je le verrai au Calvaire et au Sépulcre.   




Les parents la bénissent et l'embrassent, une, deux, dix fois. Ils ne peuvent s'en rassasier ...Élisabeth pleure silencieusement et Zacharie bien qu'il ne veuille pas le montrer est profondément remué.            




Ils sortent, Marie entre son père et sa mère comme auparavant. Par devant, Zacharie et sa femme. Les voilà à l’intérieur des murs du Temple.     




"Je vais chez le Souverain Prêtre. Vous, montez jusqu'à la grande terrasse."  




Ils traversent trois cours et trois porches superposés. Les voilà au pied d'un vaste cube de marbre couronné d'or. Chaque coupole convexe qui ressemble à une moitié d'une énorme orange resplendit au soleil qui, maintenant, sur le midi, tombe à pic sur une vaste cour entourant un bâtiment majestueux, et remplit le vaste palier et l’escalier monumental qui conduit au Temple. Seul le portique qui fait face au perron le long de la façade est à l'ombre et la gigantesque porte de bronze et d'or est encore plus sombre et solennelle contrastant avec tant de lumière.       




Marie paraît encore plus comme neige sous ce grand soleil. La voilà au pied de l'escalier. Entre son père et sa mère, Comme le cœur doit leur battre à tous les trois ! Élisabeth est à côté d'Anne, mais un peu en retrait d'un demi-pas.  




Un son de trompe argentin et la porte tourne sur ses gonds. On dirait le son d'avertissement d'une cithare pendant que la porte tourne sur les sphères de bronze. L'intérieur du Temple apparaît avec ses lampes au fond et un cortège s'avance vers la porte, venant de l'intérieur. Un cortège majestueux avec sonnerie de trompettes d'argent, nuages d'encens et lumières. 




Le voilà au seuil. En avant, celui qui devait être le Souverain Prêtre. Un vieillard solennel, vêtu de lin très fin et par dessus ce premier vêtement une tunique plus courte, de lin aussi, et par dessus encore une sorte de chasuble, quelque chose d'intermédiaire entre la chasuble et l'habit des diacres, multicolore : pourpre et or, violet et blanc s'y alternent et brillent comme des gemmes au soleil; deux gemmes authentiques, par dessus tout cela brillent encore plus vivement à la hauteur des épaules. Ce sont peut-être des boucles avec leurs chatons précieux. Sur la poitrine, une large plaque toute étincelante de gemmes soutenue par une chaîne d'or. Des pendentifs et autres ornements brillent en bas de la tunique courte et l'or éclate sur le front à la partie supérieure d'une coiffure qui me rappelle celle des prêtres orthodoxes, leur mitre arrondie au lieu d'être pointue comme celle des catholiques.         




Le solennel personnage avance seul, en avant jusqu'au commencement du perron, dans la lumière dorée du soleil qui le rend encore plus splendide. Les autres attendent, rangés en cercle en dehors de la porte, sous le portique ombragé. À gauche, il y a un groupe de jeunes filles en vêtements blancs avec la prophétesse Anne et d'autres femmes âgées, certainement des maîtresses. 




Le Souverain Prêtre a regardé la Petite et sourit. Elle devait lui paraître bien petite au pied de ce perron digne d'un temple égyptien ! Il lève, en priant, les bras au ciel. Tous baissent la tête comme anéantis devant la majesté sacerdotale en communion avec la Majesté Éternelle. Puis, voilà. Un signe à Marie.    




Et elle se sépare de son père et de sa mère et elle monte, comme fascinée elle gravit les marches. Elle sourit. Elle sourit à l'ombre du Temple là où descend le Voile précieux... Elle est au haut du perron aux pieds du Souverain Prêtre qui lui pose les mains sur la tête. La victime est agréée. Quelle hostie plus pure avait jamais vu le Temple ?      




Puis, il se retourne et lui mettant la main sur l'épaule comme pour la conduire à l'autel, elle, l'Agnelle sans tache, il la mène vers la porte du Temple. Avant de la faire entrer, il lui demande : "Marie de David, est-ce ton vœu ?"   




Un "oui" argentin lui répond.        




Il s'écrie : "Entre, alors, marche en ma présence et sois parfaite."       




Et Marie entre, et l'ombre l'engloutit, puis le groupe des vierges et des maîtresses, suivi de celui des lévites, la dérobe toujours plus, la sépare... 




Elle n'y est plus... Maintenant, avec un son harmonieux, la porte roule sur ses gonds. Une ouverture, de plus en plus étroite laisse voir le cortège qui se dirige vers le Saint. Maintenant, ce n'est plus qu'une fente, puis plus rien, c'est la clôture.            




Au dernier accord des gonds sonores répond un sanglot des deux vieillards et un cri unique : "Marie ! Fille !" et puis deux gémissements qui s'entrecroisent : "Anne !", "Joachim !" et ils concluent : "Rendons gloire au Seigneur qui la reçoit dans sa Maison et la conduit sur sa route."




Et tout finit ainsi.








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Message par M8735 Lun 10 Déc - 13:55

Tu devrais être la mère du Christ




Une toute jeune Marie, une Marie de douze ans au plus. son petit visage n'a plus la rondeur qui caractérise l'enfance, mais déjà on devine les traits de la femme dans l'ovale qui se dessine. Les cheveux aussi ne tombent plus épars sur la nuque avec leurs boucles légères; mais ils sont rassemblés en deux lourdes tresses d'un or très pâle - ils paraissent mêlés d'argent tellement ils sont clairs - sur les épaules, et descendent jusqu'aux hanches. Le visage est plus réfléchi, plus mûr, bien que ce soit toujours le visage d'une enfant, d'une belle et pure enfant. Elle est toute vêtue de blanc. Elle coud dans une toute petite pièce, petite et toute blanche. De la fenêtre ouverte on découvre l'édifice imposant et central du Temple et puis toute la descente des escaliers des petites cours, des portiques et, au-delà de la muraille d'enceinte, la cité avec ses rues, ses maisons, ses jardins et au fond le sommet bosselé du Mont des Oliviers.          


Elle coud et chante à mi-voix, Je ne sais si c'est un chant sacré. Le voici :


"Comme en un clair miroir d'eau, une étoile,   
Tout au fond de mon cœur, brille et se dévoile.           
Depuis mon enfance elle est en moi toujours  
Et, avec toute suavité, me guide avec amour. 
C'est un chant au fond de mon cœur  
Mais d'où peut-il jamais venir ?          
O homme tu ne le sais pas.   
Il vient d'où le Saint repose.   
Je regarde mon étoile claire   
Tout en ne voulant pas aucune chose 
qui n'est pas même si c'était la plus douce et plus chère.


Rien pour moi que sa douce clarté qui est tout à moi.        
Tu m'as portée du haut des Cieux, Étoile, en un sein maternel.      
En moi tu vis, à présent, mais au-delà des voiles,       
Je te vois,  glorieuse image du Père.  
Quand me donneras-tu l'honneur        
D'être l'humble servante du Sauveur ?            
Envoie du Ciel, envoie-nous le Messie.          
Reçois, ô Père Saint, l'offrande de Marie."




Marie se tait, sourit et soupire, puis se plie à genoux en prière. Son petit visage n'est que lumière. Le regard levé vers l'azur merveilleux d'un beau ciel d'été, elle semble en attirer sur elle toute la lumière et en être irradiée. Ou, mieux encore, il semble que de l'intérieur un soleil caché illumine de ses clartés et allume la neige à peine rosée de la chair de Marie et puis se répand sur les choses et sur le soleil qui illumine la terre, en la bénissant et lui promettant tant de bien.  


Pendant que Marie va se lever après sa prière d'amour, sur son visage persiste la clarté de l'extase. À ce moment entre la vieille Anne de Phanouel. Elle s'arrête interdite ou, pour le moins, surprise de l'acte et de l'aspect de Marie. Elle l'appelle : "Marie" et l'adolescente se retourne avec un sourire, différent, mais toujours si beau; elle salue : "Anne, la paix pour toi."   


"Tu priais ? Tu n'as jamais assez prié ?"         


"La prière me suffirait. Mais je parle avec Dieu. Anne, tu ne peux savoir comme je le sens près de moi. Plus que proche : en mon cœur. Que Dieu me pardonne pareil orgueil, mais je ne me sens jamais seule. Tu vois ? Là, dans cette Maison d'or et de neige, derrière le double Rideau, se trouve le Saint des Saints. Et jamais aucun œil, si ce n'est celui du Souverain Prêtre, ne peut s'arrêter sur le Propitiatoire sur lequel repose la gloire du Seigneur. Mais je n'ai pas besoin de regarder avec tout le respect de mon âme qui le vénère ce double Voile brodé que font vibrer les ondes des chants des vierges et des lévites, et qui répand les effluves des précieux encens comme pour en percer l'épaisseur et permettre de voir le Témoignage. Bien sûr que je le regarde ! Ne crains pas que je ne le regarde pas avec respect, comme un fils d'Israël. Ne crains pas que l'orgueil m'aveugle en me faisant penser ce que je te dis maintenant. 


Je le regarde et il n'y a pas d'humble serviteur du peuple de Dieu qui regarde plus humblement la maison de son Seigneur, plus humblement que moi qui suis convaincue d'être la plus insignifiante de tous. Mais que vois-je ? Un voile. Qu'est-ce que je me représente au delà du Voile ? Un Tabernacle. Et quoi dans le Tabernacle ? Mais si je porte mes regards au fond de mon cœur, je vois Dieu resplendir dans sa gloire d'amour qui me dit : "Je t'aime" et moi, je Lui dis : "Je t'aime" et je me fonds et me renouvelle à chaque battement de mon cœur en ce baiser réciproque...     


Je suis au milieu de vous, maîtresses et compagnes bien chères, mais un cercle de flamme m'isole de vous. Dans le cercle: Dieu et moi. Et je vous vois à travers le Feu de Dieu et c'est ainsi que je vous aime... mais, je ne puis pas vous aimer selon la chair ni jamais personne je pourrai aimer selon la chair. Mon seul amour est Celui-là qui m'aime et selon l'esprit. Je connais mon sort. La Loi séculaire d'Israël veut faire de toute vierge une épouse et de toute épouse une mère. Mais moi qui suis soumise à la Loi, j'obéis à la Voix qui me dit : "Je te veux". Vierge je suis et resterai. Comment le pourrai-je ? Cette voix, Invisible Présence près de moi, m'apportera son aide car c'est Elle qui le veut. Je ne crains pas.         


Je n'ai plus de père, ni de mère... et il n'y a que l'Éternel qui sache en quelle douleur s'est consumé ce que j'avais d'humain. Ça été une douleur cruelle, plus que cruelle. Maintenant je n'ai plus que Dieu. Je Lui obéis donc aveuglément… Mais je l'aurais fait, contre père et mère, parce que la Voix m'enseigne que qui veut la suivre doit passer au-delà des ordres des parents, amoureuses gardes de ronde autour des murs qui protègent leur enfant mais qui la veulent conduire au bonheur par leur chemin à eux, ne sachant pas qu'il y a d'autres voies qui conduisent à une joie infinie... J'aurais abandonné vêtements et manteau pour suivre la Voix qui me dit : "Viens, ô mon Aimée, ô mon Épouse". J'aurais tout laissé; et les perles de mes larmes, car j'aurai pleuré de devoir désobéir, et les rubis de mon sang, car j'aurais même défié la mort pour suivre la Voix qui appelle, ils leur auraient dit qu'il y a quelque chose de plus grand de l'amour d'un père et d'une mère et plus doux encore : c'est la Voix de Dieu. Mais, maintenant sa volonté m'a dégagée aussi des liens de la piété filiale. D'ailleurs ils ne m'auraient pas tenue captive. Mes parents étaient deux justes et Dieu leur parlait au fond du cœur comme Il me parle à moi. Ils auraient suivi le chemin de la justice et de la vérité.   


Quand je pense à eux, je les vois dans le repos, auprès des Patriarches, et je hâte par mon sacrifice l'avènement du Messie qui leur ouvrira les portes du Ciel. Sur la terre, c'est moi qui me tiens debout, ou plutôt c'est Dieu qui dirige sa pauvre servante en lui disant ses ordres. Et moi, je les accomplis, car c'est mon bonheur de les accomplir. Quand l'heure sera venue, je dirai à l'époux mon secret... et lui l'accueillera."            


"Mais Marie... quelles paroles trouveras-tu pour le persuader ! Tu auras contre toi l'amour d'un homme, la Loi et la vie." 


"Avec moi j'aurai Dieu… Dieu ouvrira à la lumière le cœur de mon époux… La vie perdra l'aiguillon des sens et deviendra une fleur pure qui exhalera le parfum de la charité. La Loi... Anne ne m'appelle pas blasphématrice, mais je pense que la Loi va changer. Qui le fera, si elle est divine ? Celui qui seul en a le pouvoir : par Dieu. Le temps est proche, plus que vous ne le pensiez, je vous le dis. En lisant Daniel une grande clarté s'est faite en moi, venant du centre de mon cœur et mon esprit a compris le sens de ses secrètes paroles. Elles seront abrégées, les soixante dix semaines à cause des prières des justes. Il sera changé le nombre des années ? Non. La Prophétie ne ment pas. Mais non pas le cours du soleil, mais celui de la lune est la mesure du temps prophétique. Pour cela je vous dis : "Toute proche est l'heure où on entendra vagir le Fils d'une Vierge".   


Oh ! que je voudrais que cette Lumière qui m'aime et qui me dit tant de choses, me dise où est l'heureuse Vierge qui enfantera le Fils de Dieu et le Messie de son Peuple ! Je marcherais pieds nus et je parcourrais la terre. Ni froid, ni gel, ni poussière, ni canicule, ni fauves, ni faim ne m'arrêteraient pour la rejoindre et lui dire : "Accorde à ta servante et à la servante des serviteurs du Christ de vivre sous ton toit. Je tournerai la meule et le pressoir, mets-moi comme esclave à la meule, comme bergère à ton troupeau, à laver les langes de ton Enfant, aux cuisines, aux fours... où tu veux, mais accueille-moi. Que je le voie ! Que j'entende sa voix ! Que j'en reçoive un regard". Et, si elle ne veut pas de moi, mendiante, à sa porte, je vivrai d'aumônes et de railleries sans un toit, exposée au bivouac et aux grandes chaleurs, pour entendre la voix du Messie enfant et l'écho de ses éclats de rire. Et puis, le voir passer... et peut-être un jour recevrai-je de Lui l'aumône d'un pain... Oh ! si la faim me torture l'estomac et si je me sens défaillir après un si long jeûne, je ne mangerai pas ce pain. Je le serrerai comme un sachet de perles contre mon cœur et je le baiserai pour sentir le parfum de la main du Christ et je n'aurai plus ni faim, ni froid, parce que ce contact me donnerait extase et chaleur, extase et nourriture..."  


"Tu devrais être la Mère du Christ, toi qui l'aimes à ce point ! C'est pour cela que tu veux rester vierge ?"  


"Oh ! non. Je suis misère et poussière. Je n'ose lever le regard vers la Gloire. C'est pour cela que, plus que le double Voile derrière lequel je sais qu'est l'invisible Présence de Jéhovah, j'aime regarder au dedans de mon cœur. Là est le Dieu terrible du Sinaï; ici, en moi, je vois notre Père, un Visage qui resplendit d'amour, qui me sourit et me bénit parce que je suis toute petite comme un oisillon que le vent soulève sans en sentir le poids, et faible comme la tige du muguet sauvage qui ne sait que fleurir et parfumer et n'oppose au vent que la douceur de sa force parfumée et pure. Dieu, mon vent d'amour ! Non, je n'ai pas cette ambition, mais à celui qui naîtra de Dieu et d'une Vierge, au Saint du Très Saint ne peut plaire que ce que au Ciel il a choisi pour sa Mère, et ce qui sur la terre Lui parle du Père céleste : la Pureté. Si la Loi méditait cela, si les rabbis qui l'ont amplifiée avec toutes les subtilités de leur enseignement, tournaient leurs esprits vers des horizons plus élevés et se plongeaient dans le surnaturel, laissant de côté l'humain et l'utile oubliant le But suprême de leurs recherches, ils devraient surtout orienter leur enseignement vers la Pureté pour que le Roi d'Israël la trouve à son arrivée. Avec l'olivier du Pacifique, les palmes du Triomphateur, répandez des lys et des lys et des lys;..        


Que de Sang devra-t-il répandre pour nous racheter, le Sauveur ! Combien ! Des mille et mille blessures qu'Isaïe vit sur l'Homme des douleurs, voici que tombe, comme la rosée d'un vase poreux, une pluie de Sang. Qu'il ne tombe pas où il y a profanation et blasphèmes, ce Sang divin, mais dans les calices d'odorante pureté qui l'accueillent et le recueillent pour le répandre sur les malades d'esprit, sur les âmes lépreuses, sur tous ceux qui, pour Dieu, sont morts. Donnez des lys, donnez des lys pour essuyer, avec la blanche robe des pures pétales, la sueur et les larmes du Christ ! Donnez des lys, donnez des lys, pour l'ardeur de sa fièvre de Martyr ! Oh ! Où sera-t-il le Lys qui te portes ? Où, celui qui étanchera ta soif? Où sera-t-il celui qui se teindra de ton Sang et mourra de douleur te voyant mourir ? Où celui qui pleurera sur ton Corps exsangue ? Oh ! Christ ! Oh ! Christ ! Mon Soupir !..." Marie se tait fondue en pleurs, effondrée.   


Anne se tait quelque temps, puis de sa voix blanche de femme âgée, émue elle dit : "As-tu autre chose à m'enseigner, Marie ?"     


Marie revient à elle. Elle doit croire dans son humilité que sa maîtresse la blâme et dit : "Oh ! pardon ! Tu es maîtresse, je suis un pauvre rien, mais cette parole me jaillit du cœur. J'ai beau la surveiller pour ne pas parler. Mais c'est comme un fleuve qui dans son impétuosité croissante rompt les digues. Je suis prise et voilà elle est débordée. Ne tiens pas compte de mes paroles et mortifie ma présomption. Les paroles mystérieuses devraient rester dans l'arche secrète du cœur que Dieu par sa bonté bénéficie. Je le sais. Mais elle est si douce cette Invisible Présence que j'en suis toute ivre... Anne, pardonne à ta petite servante !"         


Anne la serre contre son cœur. Tout le vieux visage ridé tremble et brille sous les pleurs. Les larmes s'insinuent entre les rides comme fait l'eau sur un terrain accidenté avant de se transformer en un tremblotant marécage. Mais la vieille maîtresse ne provoque pas le rire : bien plutôt, elle fait naître la plus grande vénération.


Marie est entre ses bras, son petit visage contre la poitrine de la vieille maîtresse... et tout finit ainsi.




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Message par M8735 Lun 10 Déc - 13:59

"Dieu te donnera ton époux et il sera saint puisque tu t’es confiée à Dieu. Tu lui diras ton vœu."




Marie est toujours au Temple. En ce moment elle sort avec les autres vierges du Temple proprement dit.         


Il doit y avoir une cérémonie, parce que l'odeur de l'encens se répand dans l'atmosphère toute rouge d'un beau crépuscule. On dirait que l'automne est avancé parce que c'est un ciel doucement mélancolique comme en un mois d'octobre serein qui s'incline sur les jardins de Jérusalem et où le jaune ocre des feuilles qui vont bientôt tomber met des taches jaune-rouge clair dans le vert argenté des oliviers.


La troupe, l'essaim pourrait-on dire des vierges, traverse une petite cour en arrière, monte les gradins, passe un petit portique, entre dans une autre cour moins splendide, carrée, et qui n'a d'autre ouverture que celle par où elles viennent d'entrer. Ce doit être celle qui est destinée à conduire aux petites demeures des vierges employées au Temple, parce que chaque jeune fille se dirige vers sa cellule, comme une colombe vers son nid. On dirait bien un vol de colombes qui se séparent après s'être rassemblées. Beaucoup, je pourrais dire toutes, parlent entre elles avant de se quitter, à voix basses mais joyeuses. Marie se tait. Seulement, avant de se séparer des autres, elle les salue affectueusement et puis se dirige vers sa petite pièce dans un coin à droite.        


Elle y est rejointe par une maîtresse qui n'est pas vieille comme Anne de Phanouel, mais déjà âgée. "Marie, le Grand Prêtre t'attend."   


Marie la regarde, légèrement étonnée mais ne pose pas de questions. Elle répond seulement : "J'y vais, tout de suite."  


Je ne sais si la grande salle où elle entre appartient à la maison du Prêtre ou fait partie des appartements des femmes employées au Temple. Je sais qu'elle est vaste, bien éclairée, bien rangée et que Zacharie et Anne de Phanuel s'y trouvent avec le Grand Prêtre magnifiquement vêtu.            


Marie, arrivée au seuil, s'incline profondément et n'avance que lorsque le Grand Prêtre lui dit : "Avance, Marie. N'aie pas peur." Marie se redresse et avance lentement, non par manque d'empressement mais d'instinct, par un je ne sais quoi de solennel qui la fait paraître plus femme.  


Anne lui sourit pour l'encourager et Zacharie la salue : "La paix à toi, cousine."  


Le Pontife l'observe attentivement et, puis, à Zacharie : "Elle est visible en elle la race de David et d'Aaron. Fille, je connais ta grâce et ta bonté. Je sais que chaque jour tu as grandi en science et en grâce aux yeux de Dieu et des hommes. Je sais que la voix de Dieu murmure à ton cœur les plus douces paroles. Je sais que tu es la Fleur du Temple de Dieu et qu'un troisième Chérubin se trouve devant le Témoignage depuis que tu y es. Et je voudrais que le parfum de ta vie continuât de monter avec l'encens à chaque nouvelle journée. Mais la Loi dit d'autres paroles. Tu n'es plus une fillette désormais, mais une femme. Et chaque femme en Israël doit être épouse pour porter son fils au Seigneur. Tu suivras le commandement de la Loi. Ne crains pas, ne rougis pas. J'ai présente à l'esprit ta descendance royale. Déjà te protège la Loi qui ordonne qu'à chaque homme soit donné une femme de sa race. Mais, même si cette prescription n'existait pas, je le ferais pour ne pas porter atteinte à la noblesse de ton sang. Ne connais-tu aucun homme de ta race, Marie, qui puisse être ton époux ?" 


 Marie lève un visage tout rouge de pudeur. Sur ses cils brille un premier diamant et d'une voix tremblante, elle répond : "Personne."        


"Elle ne peut connaître personne car elle est entrée ici toute enfant" dit Zacharie "et la race de David a été trop persécutée et dispersée pour permettre à ses différentes branches de se réunir pour faire une frondaison au palmier royal." 


"Alors, nous laisserons le choix à Dieu." Les larmes, jusque là retenues, jaillissent et coulent jusqu'à la bouche tremblante, et Marie jette vers sa maîtresse un regard suppliant.     


"Marie s'est promise au Seigneur, pour sa gloire et le salut d'Israël. Ce n'était qu'une petite, à peine capable d'épeler, et déjà elle s'était liée par un vœu..." dit Anne pour lui venir en aide. 


"Tes larmes, c'est alors pour cela ? Pas pour résister à la Loi ?"         


"Pour cela... pour rien d'autre. Je t'obéis, Prêtre de Dieu."      


"Ceci confirme tout ce qui m'a été dit de toi. Depuis combien d'années es-tu vouée à la virginité !"    


 "Depuis toujours, je crois. Je n'étais pas encore venue au Temple et déjà, je m'étais donnée au Seigneur."            


"Mais n'es-tu pas la petite qui, il y a maintenant douze hivers, est venue me demander d'entrer ? [1]"   


"C'est moi."   


"Et comment peux-tu dire, alors, qu'à ce moment déjà tu appartenais à Dieu ?"          


"Si je regarde en arrière, je me retrouve vouée à Dieu... Je ne me souviens pas de l'instant où je suis née, ni comment je commençai à aimer ma mère et à dire à mon père : "O père je suis ta fille"... Mais je me souviens, et je ne sais quand cela a commencé, d'avoir donné mon cœur à Dieu. Peut-être ce fut avec le premier baiser que je sus donner, la première parole que je sus prononcer, le premier pas que je sus faire... Oui, voilà : je crois que mon premier souvenir d'amour, je le trouve dans ma première démarche assurée... Ma maison... ma maison avait un jardin rempli de fleurs... elle avait un verger et des champs...    


et il y avait là une source au fond, au pied d'un monticule et elle jaillissait d'un rocher creusé qui formait une grotte... elle était pleine d'herbes longues et minces qui descendaient de tous côtés en vertes petites cascades et semblaient pleurer. En effet les petites feuilles légères, le feuillage qui semblait être une broderie, tout portait en suspension des gouttelettes d'eau qui en tombant faisaient entendre un petit, tout petit carillon. Et la source aussi chantait. Et il y avait des oiseaux sur les oliviers et les pommiers qui se trouvaient là, sur la pente, au-dessus de la source et des colombes blanches venaient se laver dans le miroir limpide de la fontaine... Je ne me rappelais pas de tout cela parce que j'avais mis tout mon cœur en Dieu et, hormis mon père et ma mère, aimés de leur vivant ou après leur mort, mon cœur ne s'est attaché à aucun objet terrestre... Mais tu me fais penser, Prêtre... Je dois chercher quand je me suis donnée à Dieu... et ce sont les souvenirs des premières années qui me reviennent...   


J'aimais cette grotte, parce que, plus douce que le chant de l'eau et des oiseaux, j'entendais une voix qui me disait : "Viens mon Aimée". J'aimais ces gouttes de diamants sonores parce que j'y voyais le signe de mon Seigneur. Et je me perdais à me dire : "Vois-tu mon âme, comme il est grand, ton Dieu ? Celui qui a fait pour l'aquilon les cèdres du Liban a fait ces folioles qui ploient sous le poids d'un moucheron pour la joie de tes yeux et un tapis pour ton petit pied". J'aimais ce silence des choses pures: la brise légère, l'eau avec ses reflets argentins, la propreté des colombes... J'aimais la paix qui veillait sur la petite grotte semblant retomber des pommiers et des oliviers, tantôt en fleurs et tantôt chargés de fruits précieux... Et, je ne sais, il me semblait que la voix me disait à moi, oui, c'était bien à moi : "Viens, toi, olive magnifique; viens toi, douce pomme; viens toi, fontaine scellée; viens toi, ma colombe"... Doux est l'amour du père et de la mère... douce était leur voix qui m'appelait... mais cette voix ! cette voix ! Oh ! au Paradis terrestre, je pense que c'est ainsi que l'entendit celle qui fut coupable et je ne sais comment elle put préférer un sifflement à cette voix d'amour, comment elle put désirer une connaissance qui ne fut pas Dieu... Avec mes lèvres qui ne connaissaient encore que le lait maternel, mais avec mon cœur enivré par le miel céleste, j'ai dit alors : "Me voici, je viens. Je suis à Toi. Et nul autre maître n'aura ma chair, hormis Toi, Seigneur, comme mon esprit n'a pas d'autre amour"... Et, en le disant, il me semblait redire des choses déjà dites et accomplir un rite déjà accompli. 


Il ne me semblait pas étranger l'Époux que j'avais choisi car je connaissais déjà l'ardeur de son amour, ma vue s'était exercée en sa lumière et ma puissance d'aimer s'était développée entre ses bras. Quand ?.. Je ne sais. Hors de la vie présente, dirais-je, car j'avais le sentiment de l'avoir toujours possédé et que Lui m'a toujours possédée et que j'existe parce que Lui-même m'a voulue, pour la joie de son Esprit et du mien...         


Maintenant j'obéis, Prêtre. Mais dis-moi comment je dois agir... Je n'ai plus ni père, ni mère. Toi, sois mon guide."            


"Dieu te donnera l'époux, un époux saint puisque tu t'es confiée à Lui. Tu lui diras ton vœu."


"Acceptera-t-il ?"       


"Je l'espère. Prie, ô fille, qu'il puisse comprendre ton cœur. Va maintenant, que Dieu t'accompagne toujours."


Marie se retire avec Anne, et Zacharie reste avec le Pontife. C'est ainsi que la vision prend fin. 




http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-018.htm
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Message par M8735 Mar 11 Déc - 13:08

Joseph désigné comme époux pour la Vierge








Je vois une riche salle, bien parée, avec des tentures, des tapis et des meubles de marqueterie. Elle doit encore faire partie du Temple, parce qu'il s'y trouve des prêtres et, parmi eux Zacharie et beaucoup d'hommes de tout âge de vingt à cinquante ans plus ou moins.          




Ils parlent entre eux doucement, mais la conversation est animée. Ils paraissent inquiets pour une raison que j'ignore. Tous sont en habit de fête avec des vêtements neufs ou au moins très rafraîchis comme s'ils étaient venus pour une fête. Beaucoup ont enlevé le turban qui leur sert de couvre-chef d'autres l'ont encore, surtout les plus âgés pendant que les jeunes montrent leur têtes nues, aux cheveux blonds foncé, d'autres bruns, quelques uns très noirs, un seul avec des cheveux rouges cuivrés. Les chevelures sont courtes en majeure partie mais il y en a de longues arrivant même jusqu'aux épaules. Ils ne doivent pas se connaître tous entre eux car ils s'observent avec curiosité. Mais ils semblent parents car on se rend compte qu'une seule pensée les préoccupe.    




Dans un coin, je vois Joseph. Il parle avec un vieillard bien portant. Joseph est sur les trente ans. Un bel homme aux cheveux courts et plutôt épais, d'un brun châtain comme la barbe et les moustaches qui ombragent un beau menton et montent vers les joues brun rouge, pas olivâtres comme chez les autres bruns. Il a les yeux sombres, bons et profonds, très sérieux, je dirais presque un peu tristes. Mais pourtant quand il sourit, comme à présent, ils expriment la joie et la jeunesse. Il est entièrement vêtu de marron clair, tenue simple mais très correcte.      




Un groupe de jeunes lévites entre. Ils se rangent entre la porte et une table longue et étroite qui est près du mur au centre duquel se trouve la porte qui reste ouverte. Il y a seulement une tenture qui pend jusqu'à vingt centimètres de terre et qui recouvre l'entrée.  




La curiosité du public s'aiguise et plus encore quand une main écarte le rideau pour donner passage à un lévite qui porte dans ses bras un faisceau de branches sèches sur lequel est posé délicatement un rameau fleuri. De légers flocons de pétales blancs à peine teintées d'une nuance rose qui à partir du centre s'irradie de plus en plus tendre jusqu'à l'extrémité des pétales légers. Le lévite dépose le faisceau de branches sur la table avec de délicates précautions pour ne pas abîmer ce rameau miraculeusement fleuri au milieu de tant de branches sèches. 




Un bruit se répand dans la salle. Les cous s'allongent, les regards se font plus attentifs pour mieux voir. Zacharie lui-même, avec les prêtres plus proches de la table cherche à voir, mais il ne voit rien. Joseph dans son coin donne à peine un coup d’œil au faisceau de branches et quand son interlocuteur lui dit quelque chose, il fait un signe qui veut dire : "Impossible !" et il sourit.       




Un son de trompette derrière le rideau. Silence complet, et tous se rangent en bel ordre, la figure tournée vers la sortie qui maintenant apparaît toute découverte parce qu'on .a fait courir le rideau sur ses anneaux. Entouré d'autres anciens le Grand Prêtre fait son entrée. Tous s'inclinent profondément. Le Pontife va auprès de la table et parle tout en restant debout. 




 "Hommes de la race de David, qui êtes venus à mon appel, écoutez. Le Seigneur a parlé, louange à Lui ! De sa Gloire un rayon de lumière est descendu comme un soleil de printemps et a donné vie à un rameau sec. (1)Il a fleuri miraculeusement, alors qu'aucun rameau sur la terre n'est fleuri en ce moment, dernier jour de l'Encénie, bien que la neige tombée ne soit pas encore disparue sur les hauteurs de Juda. C'est l'unique blancheur entre Sion et Béthanie. Dieu a parlé en se faisant père et tuteur de la Vierge de David qui n'a que Lui comme seule protection. Sainte enfant, gloire du Temple et de sa race, elle a mérité que la parole de Dieu lui fasse connaître le nom de l'époux agréable à l'Éternel. Vraiment juste doit être celui-là, l'Élu du Seigneur pour être le tuteur de la Vierge qui lui est si chère ! Aussi notre peine de la perdre s'apaise et nous n'avons plus de préoccupations sur son destin d'épouse. À celui que Dieu a désigné nous confions en toute sécurité la Vierge sur laquelle repose la bénédiction de Dieu et la nôtre. Le nom de l'époux est Joseph de Jacob, de Bethléem de la tribu de David, charpentier à Nazareth de Galilée. Joseph, avance. C'est le Grand Prêtre, qui te l'ordonne."  




Beaucoup de bruit. Têtes qui se retournent, des mains, des yeux qui se font signe, déceptions et satisfactions. Il en est, surtout parmi les plus âgés, qui doivent être heureux que le sort ne soit pas tombé sur eux.  




Joseph tout rouge et gêné s'avance. Il est maintenant devant la table en face du Pontife qu'il a salué respectueusement.         




"Venez tous et regardez le nom inscrit sur le rameau, que chacun prenne sa propre branche pour s'assurer qu'il n'y a pas de fraude."  




Les hommes obéissent. Ils regardent le rameau délicatement tenu par le Grand Prêtre, chacun prend le sien. Les uns le brisent, d'autres le gardent. Tous regardent Joseph. Certains le regardent en silence, d'autres le félicitent. Le petit vieux avec lequel il parlait au début de la séance lui dit : "Je te l'avais dit, Joseph. C'est celui qui se sent le moins assuré qui gagne la partie." Maintenant tous ont défilé.     




Le Grand Prêtre donne à Joseph le rameau fleuri et puis lui met la main sur l'épaule en disant : "Elle n'est pas riche, et tu le sais, l'épouse que Dieu te donne. Mais en elle est toute vertu. Sois-en toujours plus digne. Il n'y a pas une fleur aussi belle et pure comme elle en Israël. Sortez tous maintenant. Joseph reste. Et toi, Zacharie, son parent, amène l'épouse."




Tous sortent sauf le Grand Prêtre et Joseph. On fait retomber le rideau sur la porte. 




Joseph se tient humblement près du Prêtre majestueux. Un silence, et puis il lui dit : "Marie doit te dire le vœu qu'elle a fait. Aide sa timidité. Sois bon, avec elle si bonne."  




"Je mettrai à son service toutes mes forces, et pour elle aucun sacrifice ne me pèsera. Sois en assuré." 




Marie entre avec Zacharie et Anne de Phanouel.         




"Viens, Marie" dit le Pontife. "Voici l'époux que Dieu te destine. C'est Joseph de Nazareth. Tu retourneras donc dans ta cité. Maintenant je vous laisse. Dieu vous donne sa bénédiction, que le Seigneur vous garde et vous bénisse, qu'il vous montre sa face et ait pitié de vous, toujours. Qu'Il tourne vers vous son visage et vous donne la paix."   




Zacharie sort pour accompagner le Pontife. Anne se félicite avec l'époux et sort elle aussi.




Les deux fiancés sont en face l'un de l'autre. Marie, toute rouge, a la tête inclinée. Joseph, un peu rouge aussi, l'observe et cherche les paroles à lui dire pour commencer. il les trouve finalement et un sourire éclaire son visage. il dit : "Je te salue Marie. Je t'ai vue toute petite alors que tu avais quelques jours... J'étais l'ami de ton père et j'ai un neveu de mon frère Alphée qui aimait tant ta mère. C'était pour elle un petit ami, car il n'a que dix huit ans et quand tu n'étais pas encore née, c'était un tout petit homme et il réjouissait la tristesse de ta mère qui l'aimait tendrement. Tu ne nous connais pas parce que tu es venue ici toute petite. Mais à Nazareth, tout le monde t'aime bien et parle de la petite Marie de Joachim dont la naissance fut un miracle du Seigneur qui fit refleurir la stérile... Et moi, je me rappelle le soir de ta naissance... Tout le monde s'en souvient à cause du prodige d'une forte pluie qui sauva les récoltes et d'un violent orage dans lequel les coups de foudre ne brisèrent pas même un brin de bruyère sauvage et qui se termina par un arc-en-ciel plus grand et plus beau qu'on n'ait jamais vus. Et puis... qui ne se pas rappelle la joie de Joachim? il te balançait en te montrant aux voisins... comme si tu avais été une fleur venue du Ciel, il t'admirait et voulait communiquer à tous son admiration. Heureux et vieux père, qui mourut en parlant de sa Marie, si belle et si bonne et dont les paroles étaient pleines de grâce et de sagesse... il avait raison de t'admirer et de dire qu'il n'y a pas une plus belle que toi! Et ta mère? Elle remplissait de son chant le coin où est ta maison. On aurait dit une alouette au printemps quand elle te portait et après quand elle t'allaitait. C'est moi qui ai fait ton berceau, un petit berceau orné de roses sculptées comme le voulait ta mère. 




Peut-être est-il encore dans votre demeure, fermée... Je suis âgé, moi, Marie. Quand tu es née, je faisais mon apprentissage. Je travaillais déjà... Qui m'aurait dit que je t'aurais eue pour épouse ! Peut-être la mort des tiens aurait été plus heureuse parce que nous étions amis. J'ai enseveli ton père, le pleurant d'un cœur sincère car il avait été un bon maître pour ma vie."        




Marie redresse doucement, doucement le visage, de plus en plus rassurée en entendant Joseph lui parler ainsi. Quand il parle du berceau elle esquisse un sourire et quand Joseph lui parle de son père, elle lui tend la main et lui dit: "Merci, Joseph." Un "merci" timide et plein de douceur.     




Joseph prend entre ses mains courtes et robustes de charpentier la petite main de jasmin et la caresse avec une affection qui ne cesse de tâcher à la rassurer. Peut-être attend-il d'autres paroles, mais Marie se tait de nouveau. Alors il reprend: " La maison, tu le sais, est intacte, sauf la partie qui a été abattue par ordre du Consul pour transformer le sentier en une route pour les fourgons de Rome. Mais les champs, ce qui t'en est resté parce que tu sais... la maladie de ton père a coûté une grande partie de tes biens, sont un peu négligés. Il y a plus de trois printemps que les arbres et les vignes n'ont pas vu le sécateur du jardinier et la terre est inculte et dure. Mais les arbres qui t'ont vue toute petite sont encore là et, si tu le permets, je m'en occuperai de suite."   




"Merci, Joseph. Mais tu as déjà ton travail..." 




"Je travaillerai à ton jardin les premières et les dernières heures du jour. En ce moment les jours allongent. Pour le printemps, je veux que tout soit en ordre pour te faire plaisir. Regarde, c'est un rameau de l'amandier qui touche la maison. J'ai voulu le cueillir... - on entre de tous côtés par la haie éventrée mais je vais la refaire solide et bien fournie - j'ai voulu cueillir ce rameau dans le cas où le choix serait tombé sur moi - mais je ne l'espérais pas parce que je suis naziréen et j'ai obéi à la convocation parce qu'elle émanait du Prêtre, non par désir du mariage - je l'ai donc cueilli, disais-je, en pensant que tu serais contente d'avoir une fleur de ton jardin. Le voilà, Marie. Avec lui je te donne mon cœur qui jusqu'à présent n'a fleuri que pour le Seigneur et maintenant fleurit pour toi, mon épouse." 




Marie prend le rameau. Elle est émue et regarde Joseph d'un air plus rassuré et radieux. Elle se sent sûre de lui, quand ensuite il lui dit : "Je suis naziréen" son visage devient tout lumineux et elle prend courage. "Moi aussi, j'appartiens toute à Dieu, Joseph. Je ne sais si le Grand Prêtre te l'a dit..."




"Il m'a dit seulement que tu es bonne et pure et que tu dois me faire connaître un vœu que tu as fait, et d'être bon avec toi. Parle, Marie. Ton Joseph veut te rendre heureuse en tous tes désirs. Je ne t'aime pas selon la chair. Je t'aime selon mon esprit, sainte enfant que Dieu me donne ! Vois en moi un père et un frère, pas seulement un époux. Confie-toi à moi comme à un père, aie confiance comme en un frère."      




"Toute enfant, je me suis consacrée au Seigneur. Je sais que cela ne se fait pas en Israël, mais j'ai entendu une voix qui me demandait ma virginité en sacrifice d'amour pour l'avènement du Messie. Il y a si longtemps qu'Israël l'attend Ce n'est pas trop de renoncer pour cela à la joie d'être mère !..." 




Joseph la regarde fixement comme s'il voulait lire au fond de son cœur et puis, prenant les deux petites mains qui tiennent encore entre leurs doigts le rameau fleuri il lui dit : "Moi aussi, j'unirai mon sacrifice au tien et par notre chasteté nous témoignerons tant d'amour à l'Éternel, tant d'amour que Lui donnera plus tôt le Sauveur à toute la terre, nous permettant de voir sa Lumière illuminer le monde. Viens, Marie. Allons devant sa Maison et jurons de nous aimer comme les anges s'aiment entre eux. Puis, j'irai à Nazareth préparer tout pour toi, dans ta maison si tu préfères ou ailleurs si tu veux."  




"Dans ma maison... Il y avait une grotte, au fond... y est-elle encore ?" 




"Elle y est toujours, mais elle ne t'appartient plus... Mais je t'en ferai une tranquille et fraîche où tu pourras te retirer pendant les heures les plus chaudes de la journée. Je la ferai aussi grande. Et puis, dis-moi, qui veux-tu pour te tenir compagnie ?"        




"Personne. Je n'ai pas peur. La mère d'Alphée qui vient toujours me voir me tiendra un peu compagnie le jour. La nuit, je préfère être seule. Aucun mal ne peut m'arriver."  




"Et puis, maintenant j'y suis moi... Quand dois-je venir te prendre ?"  




"Quand tu veux, Joseph."  




"Alors je viendrai dès que la maison sera bien rangée. Je ne dérangerai rien. Je veux que tu la trouves comme ta mère l'a laissée. Mais je la veux toute ensoleillée et très propre pour qu'elle t'accueille sans tristesse. Viens Marie, allons dire au Très-Haut que nous Le bénissons."




Je ne vois rien d'autre. Mais il me reste sur le cœur le sentiment de sécurité qu'éprouve Marie...





[url=http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 01/01-019.htm#_ftnref1]1][/url] Dans les visions d'Anne-Catherine Emmerich, il est précisé que le grand prêtre a reçu l'intuition de cette épreuve lors d'une prière dans le Saint des Saints, portée par ce verset d'Isaïe "Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines". (Isaïe 11,1)



http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-019.htm
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Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Empty Re: Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de Maria Valtorta

Message par M8735 Mer 12 Déc - 17:31

Mariage de la Vierge avec Joseph




Comme elle est belle, Marie, en ses vêtements d'épouse, parmi ses amies et ses maîtresses qui lui font fête ! Il y a aussi parmi elles Élisabeth.            


Toute vêtue de lin d'un blanc éclatant si soyeux et si fin qu'on dirait une soie précieuse. Une ceinture d'or et d'argent travaillée au burin; elle est faite entièrement de médaillons reliés par des chaînettes et chaque médaillon est une dentelle de fils d'or sur un fond d'argent que le temps a bruni. Elle serre sa taille fine et, sans doute parce qu'elle est trop longue pour elle encore toute jeunette, elle pend par devant avec les trois derniers médaillons, Elle descend entre les plis de la robe très ample avec une courte traîne, tellement elle est longue. À ses petits pieds, des sandales de peau très blanche avec des boucles d'argent.  


Au cou, la robe est retenue par une chaînette à rosettes d'or avec filigrane d'argent qui reprend en plus petit le motif de la ceinture et passe à travers les larges jours du large décolleté en réunissant les plis qui forment une sorte de petit jabot. Le cou de Marie émerge de la blancheur des plis avec la grâce d'une tige enveloppée d'une gaze précieuse et paraît encore plus mince et plus blanc : une tige de lys qui s'épanouit en un visage lilial encore plus pâle par l'émotion et plus pur. Le visage d'une hostie très pure.  


Les cheveux ne retombent plus sur les épaules. Ils sont gracieusement disposés en tresses entre-nouées, et des attaches précieuses d'argent bruni toutes faites en broderies à filigrane les maintiennent en place depuis le sommet. Le voile maternel est posé sur ces tresses et retombe en formant des plis agréables au dessous de la lame précieuse qui enserre le front très blanc. Il descend jusqu'aux hanches, parce que Marie n'est pas si grande que sa mère et les dépasse alors que pour Anne il s'arrêtait à la ceinture. 


Aux mains elle n'a rien. Aux poignets des bracelets, mais ils sont si fins ces poignets que les pesants bracelets de sa mère retombent sur le dessus des mains et peut-être que, si elle les secouait, ils tomberaient par terre.  


Ses compagnes la regardent dans tous les sens et l'admirent. C'est un gai gazouillement de passereaux avec leurs demandes et leurs cris d'admiration.


"C'était à ta mère ?"           


"Anciens, vraiment ?" 


"Comme elle est belle, cette ceinture, Sara !" 


"Et ce voile, Suzanne ? Mais regarde quelle finesse et ces lys tissés sur la trame !"    


"Fais-moi voir les bracelets, Marie ! Ils étaient de ta mère ?"   


"Elle les mettait. Mais ils sont de la mère de Joachim mon père."       


"Oh ! regarde. Ils ont le sceau de Salomon entrelacé dans des petites branches de palmier et d'olivier avec, parmi, des lys et des roses. Oh ! qui a exécuté un travail si parfait, si minutieux ?"  


"Ils sont de la maison de David" explique Marie. "D'un siècle à l'autre, les femmes mettent ces bijoux quand elles deviennent épouses et ils se transmettent par héritage."          


"Eh oui ! Tu es fille héritière..."           


"On t'a tout apporté de Nazareth ?"    


"Non. Quand ma mère mourut, ma cousine porta le trousseau dans sa maison pour le conserver intact. Maintenant, elle me l'a apporté."      


"Où est-il ? Où est-il? ? Montre-le à tes amies."          


Marie ne sait comment faire... Elle voudrait bien être courtoise mais elle voudrait bien aussi ne pas déranger toutes ses affaires rangées dans trois coffres pesants. Les maîtresses interviennent à son aide : "L'époux est sur le point d'arriver. Ce n'est pas le moment de mettre du désordre. Laissez-la, vous la fatiguez et allez vous préparer." L'essaim des bavardes s'éloigne, un peu boudeur. Marie peut se réjouir tranquillement avec ses maîtresses qui lui adressent des louanges et des bénédictions.         


Élisabeth aussi s'est approchée. Marie, émue, pleure parce qu'Anne de Phanouel l'appelle : "Ma fille" et l'embrasse avec des sentiments vraiment maternels. Élisabeth lui dit : "Marie, ta mère n'est pas là, mais pourtant elle y est. Son esprit exulte de joie près du tien. Et regarde : les effets que tu portes te redonnent sa caresse.


Tu y trouves encore la saveur de ses baisers. Il y a longtemps, le jour même que tu es venue au Temple, elle me dit : "Je lui ai préparé ses vêtements et son trousseau d'épouse. Je veux que ce soit moi qui file le lin et qui fasse ses robes d'épouse, pour ne pas être absente le jour de sa joie". Et, sais-tu ? Les derniers temps, quand je prenais soin d'elle, elle voulait chaque soir caresser tes premières robes et celles que tu portes maintenant. Elle disait : "J'y sens l'odeur de jasmin de ma petite et je veux qu'elle y sente le baiser de sa maman". Combien de baisers à ce voile qui t'ombrage le front ! Plus de baisers que de fils !... Et quand tu mettras les linges qu'elle a tissés, pense que c'est moins le métier qui les a formés que l'amour de ta mère. Et ces colliers... Aux heures mêmes de l'épreuve, ils furent sauvés par ton père, pour ton amour, pour te faire belle, comme il convient à une princesse de David, à cette heure-ci. Sois joyeuse, Marie. Tu n'es pas orpheline car les tiens sont avec toi Et tu as un époux qui est pour toi, père et mère, tant il est parfait..."     


"Oh ! oui ! C'est vrai ! De lui je ne puis me plaindre, certainement. En moins de deux mois, il est venu deux fois, et aujourd'hui, c'est pour la troisième fois qu'il vient défiant pluies et vent, pour prendre mes ordres... Pense donc : mes ordres ! À moi qui suis une pauvre femme et de combien plus jeune que lui ! Et il ne m'a rien refusé. Et même, il n'attend pas que je demande. Il semble qu'un ange lui dise mes désirs et il m'en parle avant que j'ouvre la bouche. La dernière fois, il m'a dit : "Marie, je pense que tu préféreras rester dans la maison paternelle. Puisque tu es héritière, tu peux le faire si tu veux. Je viendrai dans ta maison. Mais seulement pour observer le rite, tu iras passer une semaine dans la maison d'Alphée, mon frère. Marie t'aime tant déjà. Et de là partira, le soir des noces, le cortège qui t'emmènera à la maison", N'est-ce pas gentil ? Il ne lui importe aucunement de faire dire aux gens que sa maison ne me plaît pas... À moi, elle aurait toujours plu, à cause de lui, si bon. Mais certainement... je préfère ma maison... à cause des souvenirs... Oh ! Il est bon, Joseph !"      


"Qu'a-t-il dit de ton vœu? Tu ne m'en as pas encore parlé. "   


"Il n'a pas fait d'objection. Même, quand il a su les raisons, il a dit: " J'unirai mon sacrifice au tien".        


"C'est un jeune saint !" dit Anne de Phanouel.  


Le "jeune saint" entre à cet instant accompagné de Zacharie. Il est vraiment splendide. Tout en jaune or, il paraît être un souverain oriental. Une magnifique ceinture porte sa bourse et le poignard, l'une en maroquin avec broderies d'or, l'autre aussi dans une gaine de maroquin à rayures d'or. Sur la tête un turban, la coiffure de toile ordinaire qui sert de capuchon comme en portent encore certains peuples d'Afrique, les Bédouins par exemple, maintenu en place par un fin cercle d'or auquel sont attachés des petits bouquets de myrte. Il a un manteau tout neuf avec franges où il se drape majestueusement. Ses yeux pétillent de joie. Dans ses mains, des bouquets de myrte en fleurs.    


Il salue : "Paix à toi, mon épouse ! Paix à tous." Et après qu'on lui a répondu : "J'ai vu ta joie, le jour où je t'ai apporté le rameau de ton jardin. J'ai pensé t'apporter le myrte qui pousse près de la grotte qui t'est si chère. Je voulais t'apporter des roses qui commencent à fleurir contre ta maison. Mais les roses ne durent pas. En plus, les journées de voyage.., Je ne t'aurais plus apporté que les épines, et à toi, aimée, je ne veux offrir que des roses, et je veux joncher ton chemin de fleurs délicates et parfumées pour que tu puisses y poser le pied sans trouver aucune souillure et désagrément."           


"Oh ! merci, comme tu es bon ! Comment as-tu pu l'apporter jusqu'ici, aussi frais ?"  


"J'ai attaché un vase à la selle, et à l'intérieur j'ai mis les branches des fleurs encore en boutons. Le long du chemin elles ont fleuri. Les voici, Marie, que ton front s'orne de la guirlande, symbole de la pureté et symbole de l'épouse, mais d'une pureté toujours bien inférieure à celle de ton cœur." Élisabeth et les maîtresses ornent Marie de la guirlande en fleurs. Elles la forment en fixant au cercle précieux qui ceint le front, les touffes blanches de myrte alternant avec de petites roses blanches prises dans un vase qui se trouve sur un coffre. Marie est pour prendre son ample manteau blanc pour le mettre sur ses épaules, mais son époux devance son geste et l'aide à fixer le manteau en haut des épaules avec deux épingles d'argent. Les maîtresses disposent les plis avec grâce et amour.        


Tout est prêt. Pendant qu'on attend je ne sais quoi, Joseph dit en s'écartant un peu avec Marie :      "J'ai pensé, ces temps-ci à ton vœu. Je t'ai dit que je le partage, mais plus j'y pense et plus je comprends que le nazireat temporaire, même renouvelé plusieurs fois, ne suffit pas. Je t'ai comprise, Marie.


Je ne mérite pas encore la parole de Lumière, mais un murmure me vient. Et cela me fait lire ton secret au moins dans ses lignes les plus fortes. Je suis un pauvre ignorant, Marie. Je suis un pauvre artisan. Je ne connais pas les lettres et ne possède pas de trésor. Mais je mets à tes pieds, mon trésor. Pour toujours. Ma chasteté absolue pour être digne d'être près de toi, Vierge de Dieu, "sœur mon épouse, jardin fermé, fontaine scellée" comme l'a dit notre Aïeul qui peut-être écrivit le Cantique en te voyant, toi... Je serai le jardinier de ce jardin d'arômes où se trouvent les plus précieux fruits et d'où jaillit une source d'eau vive avec une suave impétuosité : ta douceur, ô épouse, qui par ta candeur a conquis mon esprit, ô toute belle. Belle plus qu'une aurore, soleil resplendissant car c'est ton cœur qui resplendit, ô toi, qui es tout amour pour ton Dieu et pour le monde à qui tu veux donner le Sauveur par ton sacrifice de femme. Viens, mon aimée" et il la prend délicatement par la main en la conduisant vers la porte. Tout le monde les suit et à l'extérieur viennent s'unir ses compagnes en fête, toutes en blanc et revêtues d'un voile.


Ils vont à travers les cours et les portiques, au milieu de la foule qui les observe jusqu'à un endroit qui n'est pas le Temple mais qui paraît être une salle consacrée au culte. Il y a en effet des lampes et des rouleaux de parchemin comme dans les synagogues. Les époux se rendent jusqu'en face d'un pupitre élevé, une sorte de chaire et attendent. Les autres se mettent en rangs par derrière. D'autres prêtres et des curieux s'installent dans le fond.


Entre solennellement le Grand Prêtre. 


Il y a du bruit parmi les curieux : "C'est lui qui marie ?"           


"Oui. Elle est de maison royale et sacerdotale, fleur de David et d'Aaron. L'épouse est une vierge du Temple; L'époux est de la tribu de David."  


Le Pontife met la main droite de l'épouse dans celle de l'époux et les bénit solennellement : "Que le Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob soit avec vous, qu'Il vous unisse et réalise en vous sa bénédiction en vous donnant sa paix et une nombreuse postérité ainsi qu'une longue vie et une mort bienheureuse dans le sein d'Abraham." Et puis il se retire, solennellement comme il est entré.    


On a échangé la promesse. Marie est l'épouse de Joseph.  


Tous sortent, et toujours en bon ordre ils vont dans une salle où est rédigé le contrat de mariage où il est dit que Marie, héritière de Joachim de David et d'Anne d'Aaron apporte en dot à son époux, sa maison avec les biens annexes, son trousseau personnel et d'autres biens qu'elle a hérité de son père. Tout est fini.


Les époux sortent dans la cour puis se dirigent vers la sortie près du quartier des femmes employées au Temple. Un lourd char bien agencé les attend. Il est recouvert d'une toile et les lourds coffres de Marie s'y trouvent déjà.  


Adieux, baisers et larmes, bénédictions, conseils, recommandations et puis Marie monte avec Élisabeth et s'assied à l'intérieur du char. Sur le devant Joseph et Zacharie. Ils ont enlevé les manteaux de fête et sont tous enveloppés dans des pèlerines foncées, Le char part, au trot pesant d'un gros cheval de couleur foncée. Les murs du Temple s'éloignent, puis ceux de la ville et voici la campagne toute renouvelée, fraîche et fleurie par le premier soleil du printemps, les blés hauts d'une palme au moins et paraissant de couleur émeraude avec leurs jeunes feuilles qui ondulent sous une brise légère qui sent les fleurs de pêchers et de pommiers, de trèfles et de menthe sauvage.


Marie pleure doucement, doucement sous son voile et de temps à autre écarte la toile pour regarder le Temple lointain, la cité qu'elle a laissée...  


La vision se termine ainsi. 


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Mariage de la Vierge avec saint Joseph
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Message par M8735 Mer 12 Déc - 20:38

Les époux arrivent à Nazareth




Le ciel le plus azuré d'un tiède mois de février s'étend sur les collines de Galilée. Les douces collines que dans ce cycle de la Vierge enfant je n'ai jamais vues et dont l'aspect m'est désormais aussi familier que si j'y étais née. 


La route principale, humide par suite d'une pluie récente, tombée peut-être la dernière nuit, n'est ni poussiéreuse, ni non plus boueuse. Elle est régulière et propre comme une rue de ville et elle se déroule entre deux haies d'aubépines en fleurs. C'est comme une surface neigeuse d'où s'exhale un parfum amer et de bois, coupée par d'énormes groupes de cactus aux feuilles grosses et plates, toutes hérissées d'aiguillons et garnies d'énormes groupes de fruits bizarres poussés sans ordre à l'extrémité des feuilles. Leur forme et leur couleur évoquent toujours en moi les profondeurs marines avec les polypiers, les méduses et autres animaux des fonds marins.  


Au-delà des haies - qui servent de limites de propriétés, et qui s'allongent en tous sens, en formant un bizarre dessin géométrique avec des courbes et des angles, des rhombes, des losanges, des carrés, des demi-cercles, des triangles aux angles aigus ou obtus les plus invraisemblables, c'est un dessin tout saupoudré de blanc comme un ruban capricieux qu'on aurait ainsi étendu, pour le plaisir, le long des champs et sur lequel volent, piaulent, chantent, par centaines, des oiseaux de toutes espèces, dans la joie de l'amour et de la construction des nids – au-delà des haies, les champs avec les blés en herbe qui sont déjà plus hauts que ceux de Judée et des prés tout fleuris et sur eux - en réponse aux légères nuées du ciel auxquelles le crépuscule donne des teintes de rose, de lilas clairs, de violettes, de pervenches, d'opale azurée, d'orange corail - par centaines et centaines les nuées des arbres à fruit : blanches, rosés, rouges avec toutes les nuances intermédiaires.  


Avec le léger vent du soir, papillonnent et tombent les premiers pétales des arbres en fleurs. On dirait des essaims de papillons à la recherche du pollen Sur les fleurs de la campagne. Et d'un arbre à l'autre des festons de vignes encore dénudées, sauf qu'à leur sommet là où le soleil tape davantage c'est l'ouverture innocente, étonnée, palpitante des premières petites feuilles.      


Le soleil se couche tranquille dans le ciel si doux dans son azur que la lumière rend encore plus clair et il fait briller au loin les neiges de l'Hermon et d'autres cimes lointaines.    


Un char va sur la route. C'est celui qui porte Joseph et Marie avec ses cousins. Le voyage se termine.   


Marie regarde, du regard anxieux de qui veut connaître et même reconnaître ce qu'il voit et dont il ne se rappelle pas et elle sourit quand quelque souvenir imprécis revient et s'arrête sur telle et telle chose, sur un point particulier.  


Élisabeth et avec elle Zacharie et Joseph l'aident à se souvenir en précisant telle ou telle cime, telle ou telle maison. Maisons, désormais, car Nazareth déjà se montre, étendue sur l'ondulation de sa colline. 


Frappée à gauche par le soleil couchant, la cité montre ses petites maisons blanches, larges et basses que surmonte une terrasse teintée de rose. Certaines, que le soleil frappe en plein, semblent éclairées par un incendie tant leur façade est rougie par le soleil qui fait briller l'eau des canaux et des puits bas, presque sans parapets, d'où montent les seaux pour la maison et les arrosoirs pour le potager.         


Enfants et femmes se mettent sur le bord de la route jetant un coup d’œil dans le char, et saluent Joseph, bien connu. Mais après ils restent perplexes et intimidés devant les trois autres.          


Mais quand on entre dans la cité proprement dite, il n'y a plus ni perplexité, ni crainte. Beaucoup et beaucoup de tout âge se trouvent au début du pays sous un arc rustique de fleurs et de feuillage et à peine le char apparaît de derrière le coude de la dernière maison campagnarde qui échappe à l'alignement, c'est une roulade de cris aigus. Les gens agitent des rameaux et des bouquets. Ce sont les femmes, les jeunes filles et les enfants de Nazareth qui saluent l'épouse. Les hommes plus retenus se tiennent en arrière de la haie remuante et bruyante et saluent avec gravité. 


Maintenant le char a été découvert avant d'arriver au pays car le soleil n'est plus gênant et permet ainsi à Marie de bien voir la terre natale. Marie apparaît belle comme une fleur. Blanche et blonde comme un ange, elle sourit avec bonté aux enfants qui lui jettent des fleurs et lui envoient des baisers, aux jeunes filles de son âges qui l'appellent par son nom, aux épouses, aux mères, aux vieilles qui la bénissent avec leurs voix chantantes. Elle s'incline devant les hommes et spécialement devant l'un d'eux qui est peut-être le rabbin ou le principal personnage du pays.       


Le char avance au pas par la rue principale suivi d'une grande partie de la foule pour laquelle l'arrivée est un événement.    


"Voici ta maison, Marie" dit Joseph en indiquant avec le fouet une petite maison qui se trouve exactement au bas d'une ondulation de la colline et qui a, par derrière, un beau et vaste jardin tout en fleurs qui se termine avec un tout petit olivier. Plus loin l'habituelle haie d'aubépine et de cactus marque la limite de la propriété. Les champs, autrefois à Joachim, sont plus loin.   


"Il t'est resté peu de chose, dit Zacharie. La maladie de ton père fut longue et coûteuse. Coûteuses aussi les dépenses pour les réparations, les dégâts faits par Rome. Tu vois, la route a supprimé les trois principales dépendances et la maison a été réduite. Pour l'agrandir sans lourdes dépenses, on a utilisé une partie de la colline qui fait grotte. Joachim y gardait les provisions et Anne ses métiers. Tu feras ce qui te semblera bon."          


"Oh ! que ce soit peu de chose, n'importe ! Cela me suffira toujours. Je travaillerai..."  


"Non, Marie." C'est Joseph qui parle. "C'est moi qui travaillerai. Tu ne feras que les travaux de lingerie, de couture de la maison. Je suis jeune et fort et je suis ton époux. Ne me mortifie pas avec ton travail."       


"Je ferai comme tu veux."      


"Oui, pour cette question, c'est ma volonté. Pour tout le reste tous tes désirs font loi, mais pas pour cela."          


Ils sont arrivés, le char s'arrête. Deux femmes et deux hommes, respectivement sur les quarante et cinquante ans, sont près de la porte, et avec beaucoup de bambins et de jeunes.          


"Dieu te donne la paix, Marie" dit l'homme le plus âgé et une femme aborde Marie, la prend dans ses bras et l'embrasse. 


"C'est mon frère Alphée et Marie sa femme et ceux-ci sont leurs fils (*). Ils sont venus exprès pour te fêter et te dire que leur maison est la tienne, si tu veux" dit Joseph.    


"Oui, viens Marie, s'il t'est pénible de vivre seule. La campagne est belle au printemps et notre maison est au milieu des champs en fleurs. Là, tu seras la plus belle fleur" dit Marie de Alphée.    


"Je te remercie Marie. Bien volontiers je viendrai. Je viendrai de temps en temps et sans faute pour les noces. Mais je désire tant de voir, de reconnaître ma maison. J'étais toute petite quand je l'ai quittée et j'ai oublié son aspect... Maintenant je le retrouve... et il me semble de retrouver ma mère que j'ai perdue, mon père bien aimé, de retrouver l'écho de leurs paroles et le parfum de leur dernier soupir. Il me semble n'être plus orpheline puisque autour de moi j'ai l'embrassement des murs,... Comprends-moi, Marie." La voix de Marie trahit son émotion et des larmes perlent à ses cils.


 Marie d'Alphée répond : "Comme tu veux, aimée. Je veux que tu me sentes comme une sœur et une amie et un peu aussi une mère parce que je suis de beaucoup plus âgée que toi."   


L'autre femme s'avance : "Marie, je te salue. Je suis Sara, l'amie de ta mère. Je t'ai vue naître. Et voilà Alphée, petit-fils d'Alphée et grand ami de ta mère. Ce que j'ai fait pour ta mère, je le ferai pour toi, si tu veux. Vois-tu ? Ma maison est la plus proche de la tienne et tes champs sont maintenant à nous. Mais, si tu veux venir, tu le peux à toute heure. Nous ferons un passage dans la haie et nous serons ensemble, tout en restant chacun chez soi. Voilà mon mari."   


"Je vous remercie tous et pour tout. De tout le bien que vous avez voulu faire aux miens et que vous voulez me faire. Que vous bénisse le Dieu Tout-Puissant."  


Les lourdes caisses sont déchargées et portées à la maison. On entre, et je reconnais la petite maison de Nazareth, telle qu'elle est plus tard, dans la vie de Jésus.  


Joseph prend Marie par la main - geste habituel - et il entre ainsi. Sur le seuil, il lui dit : "Et à présent, sur ce seuil, je veux de toi une promesse. Que n'importe quelle chose survienne ou qui t'arrive tu n'aies d'autre ami, d'autre aide vers qui te tourner que vers Joseph et que, pour aucun motif tu n'aies à t'enfermer dans ta peine. Je suis tout entier à ta disposition, rappelle-toi et ce sera là ma joie de rendre heureux ton chemin et, puisque le bonheur n'est pas toujours en notre pouvoir, au moins de te le faire paisible et sûr."            


"Je te le promets, Joseph." On ouvre portes et fenêtres. Le soleil couchant entre, curieux. Marie, maintenant a quitté le manteau et le voile parce que, sauf les fleurs de myrte, elle a encore le vêtement de noces. Elle sort dans le jardin en fleurs. Elle regarde et sourit et avec toujours sa main dans celle de Joseph, elle fait le tour du jardin. Elle semble reprendre possession d'un lieu perdu.   


Et Joseph lui montre ses travaux : "Tu vois, ici, j'ai fait ce trou pour recueillir l'eau de pluie, car ces vignes ont toujours soif. À cet olivier, j'ai coupé les branches les plus vieilles pour le revigorer. J'ai planté ces pommiers parce que deux étaient morts, et là j'ai mis des figuiers. Quand ils auront poussé, ils protégeront la maison d'un soleil trop ardent et des regards curieux. Là est l'ancienne tonnelle, j'ai seulement changé les supports pourris et travaillé avec les ciseaux. 


Elle donnera beaucoup de raisin, j'espère. Et là, regarde" et, tout fier, il la conduit vers la pente qui se dresse au dos de la maison et qui fait la limite du verger, "et là, j'ai creusé une petite grotte et l'ai étayée, et quand ces petites plantations auront grandi, elle sera à peu près aussi grande que celle que tu avais. Il n'y a plus la source... mais j'espère amener un filet d'eau. Je travaillerai pendant les longues soirées d'été quand je viendrai te voir ..."         


"Mais, comment ?" dit Alphée. "Vous ne faites pas les noces cet été ?"         


"Non, Marie désire filer les draps de laine, unique chose qui manque au trousseau. Et j'en suis heureux. Elle est si jeune, Marie, qu'il n'y a pas d'importance qu'elle attende un an ou plus. En attendant, elle s'habitue à la maison,.."         


"Ah ! tu as toujours été un peu différent des autres et tu l'es encore maintenant. Je me demande qui n'aurait pas hâte d'avoir pour femme une fleur comme Marie et toi, tu attends des mois !..."            


"Joie longuement attendue, joie plus intensément goûtée" répond Joseph avec un fin sourire.         


Le frère hausse les épaules et demande : "Et alors quand penses-tu aux noces ?"     


"Quand Marie prendra ses seize ans. Après la fête des Tabernacles. Elles seront douces les soirées d'hiver pour les nouveaux époux !..." Et il sourit encore, en regardant Marie. Un sourire d'entente secrète et pleine de douceur, d'une consolante chasteté fraternelle. Puis il reprend son tour : "Ici, c'est la pièce dans la butte. Si tu veux, j'en ferai mon atelier quand je viendrai. Elle communique mais n'est pas dans la maison. Ainsi il n'y aura ni bruit ni désordre. Si pourtant tu veux autrement..."   


"Non, Joseph, ça va très bien ainsi." On rentre à la maison et on allume les lampes.  


"Marie est fatiguée" dit Joseph. "Laissons-la tranquille avec les cousins."  


Tous saluent et s'en vont. Joseph reste encore quelques minutes et parle à Zacharie à voix basse.          


"Ton cousin te laisse Elisabeth quelque temps, es-tu contente ? Moi, oui, parce qu'elle t'aidera à... devenir une parfaite maîtresse de maison. Avec elle tu pourras disposer toutes choses à ton goût et ranger le mobilier et je viendrai tous les soirs t'aider, Avec elle tu pourras te procurer la laine et tout ce qu'il faut. 


C'est moi qui réglerai les dépenses. Souviens-toi que tu as promis de t'adresser à moi pour tout. Adieu, Marie. Dors ton premier sommeil de dame, dans cette maison qui est à toi, et que l'ange de Dieu te le rende paisible. Que le Seigneur soit toujours avec toi."         


"Adieu Joseph, que toi aussi tu sois sous l'aile de l'ange de Dieu. Merci, Joseph. Pour tout. Autant que je le puis mon amour répondra au tien." Joseph salue les cousins et sort. En même temps la vision cesse.


- - - - - - - 
(*) Joseph doit avoir 18/20 ans, il y a Simon et peut-être Jude, alors bébé ou très jeune enfant.

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Message par M8735 Jeu 13 Déc - 15:24

L’annonciation


Voici ce que je vois : Marie, une très jeune adolescente - quinze ans au plus à la voir - est dans une petite pièce rectangulaire. Une vraie chambre de jeune fille.        



Contre le plus long des deux murs, se trouve le lit : une couchette basse, sans rebords couverte de nattes ou de tapis. On les dirait étendus sur une table ou une claie à roseaux. Ils sont en effet rigides et ne forment pas de courbes comme il arrive sur nos lits. Sur l'autre mur, une étagère avec une lampe à huile, des rouleaux de parchemin, un travail de couture soigneusement plié que l'on dirait de la broderie. À côté, vers la porte qui est ouverte sur le jardin, mais couverte d'un rideau qu'un vent léger remue, est assise sur un tabouret bas la Vierge.   



Elle file du lin très blanc et doux comme de la soie. Ses petites mains, un peu moins claires que le lin, font tourner agilement le fuseau. Le petit visage, jeune est si beau, si beau, légèrement courbé, avec un léger sourire, comme si elle caressait ou suivait quelque douce pensée.            



Un profond silence, dans la petite maison et le jardin. Une paix profonde, tant sur le visage de Marie que dans son environnement. La paix et l'ordre. Tout est propre et en ordre et le milieu très humble en son aspect et dans l'ameublement, presque comme une cellule, a quelque chose d'austère et en même temps de royal à cause de la netteté et du soin avec lequel sont disposées les étoffes sur le lit, les rouleaux, la lumière, le petit broc de cuivre près de la lumière et, avec dedans un faisceau de branches fleuries, branches de pêchers ou de poiriers, je ne sais, mais ce sont certainement des arbres à fruit avec des fleurs légèrement rosées.         



Marie se met à chanter à voix basse et puis elle élève un peu la voix. Ce n'est pas du grand "chant", mais c'est déjà une voix qui vibre dans la petite pièce et où on sent vibrer son âme, Je ne comprends pas les paroles, c'est certainement de l’hébreu. Mais comme elle répète fréquemment : "Jéhovah" je comprends qu'il s'agit de quelque chant sacré, peut-être un psaume. Peut-être Marie se rappelle les cantiques du Temple et ce doit être un doux souvenir car elle pose sur son sein les mains qui tiennent le fil et le fuseau et elle lève la tête en l'appuyant en arrière sur le mur; son visage brille de vives couleurs et ses yeux, perdus dans je ne sais quelle douce pensée, sont rendus plus luisants par des pleurs retenus mais qui les font paraître plus grands. Et pourtant ses yeux rient, sourient à une pensé qu'ils suivent et l'abstraient de ce qui l'entoure. Le visage de Marie émerge du vêtement blanc et très simple, rosé et encadré par les tresses qu'elle porte comme une couronne autour de la tête. On dirait une belle fleur.  



Le chant se change en une prière : "Seigneur, Dieu Très-Haut, ne tarde pas d'envoyer ton Serviteur pour apporter la paix sur la terre. Suscite le temps favorable et la vierge pure et féconde pour l'avènement de ton Christ. Père, Père Saint, accorde à ta servante d'offrir sa vie dans ce but. Accorde-moi de mourir après avoir vu ta Lumière et ta Justice sur la terre et d'avoir vu, accomplie, la Rédemption. O Père Saint envoie à la terre ce qui a fait soupirer les Prophètes. Envoie à ta servante le Rédempteur. Qu'à l'heure où se terminera ma journée s'ouvre pour moi ta demeure parce que ses portes auront déjà été ouvertes par ton Christ, pour tous ceux qui ont espéré en Toi. Viens, viens, ô Esprit du Seigneur. 

Viens vers tes fidèles qui t'attendent. Viens, Prince de la Paix !..." Marie reste ainsi hors d'elle-même... 


Le rideau remue plus fort, comme si quelqu'un, par derrière faisait un courant d'air ou le secouait pour l'écarter. Et une lumière blanche de perle, associée à l'argent pur, rend plus clairs les murs légèrement jaunes, plus vives les couleurs des étoffes, plus spirituel le visage levé de Marie. Dans la lumière, et sans que la tenture soit écartée sur le mystère qui s'accomplit - même elle ne remue plus : elle pend absolument rigide contre les montants, comme si c'était un mur qui isole l'intérieur de l'extérieur - dans cette lumière se prosterne l'Archange. 



Il doit nécessairement prendre un aspect humain. Mais cet aspect transcende l'humain. De quelle chair est formée cette figure très belle et fulgurante ? De quelle substance Dieu l'a-t-elle matérialisée pour la rendre sensible aux sens de la Vierge ? Seul Dieu peut posséder ces substances et s'en servir si parfaitement. C'est un visage, c'est un corps, ce sont des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres, mais ce n'est pas notre opaque matière. C'est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, de la chevelure, des lèvres, une lumière qui se meut et sourit et regarde et parle. 



"Salut, Marie, pleine de Grâce, salut !" La voix est un doux accord comme de perles qui tombent sur un métal précieux.       



Marie tressaille et baisse les yeux. Et elle tressaille davantage quand elle voit cette créature de lumière agenouillée à un mètre environ de distance d'elle, les mains croisées sur la poitrine la regardant avec un infini respect.         



Marie se dresse debout et se serre contre le mur. Elle devient pâle, puis rouge. Son visage exprime étonnement, effarement. Elle serre inconsciemment les mains sur son sein, en les cachant sous ses longues manches. Elle se courbe presque pour cacher le plus possible son corps. Une attitude de suave pudeur. 



"Non. Ne crains pas. Le Seigneur est avec Toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes."



Mais Marie continue à craindre. D'où est venu cet être extraordinaire ? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur ?           



"Ne crains pas, Marie !" répète l'Archange. "Je suis Gabriel, l'Ange de Dieu. Le Seigneur m'a envoyé vers Toi. Ne crains pas parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et maintenant, tu vas concevoir dans ton sein et enfanteras un Fils et tu Lui donneras comme nom "Jésus". 



"Il sera grand, On l'appellera le Fils du Très- Haut (et il le sera en réalité) et le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son père et il régnera éternellement sur la maison de Jacob et son Règne n'aura jamais de fin. Comprends, ô sainte Vierge, aimée du Seigneur, sa Fille bénie, appelée à être la Mère de son Fils, quel Fils tu engendreras."      



"Comment cela peut-il se faire si je ne connais point d'homme ?(*) Est-ce que le Seigneur Dieu n'accueille pas l'offrande de sa servante et ne me veut pas vierge par amour pour Lui? «



"Non, ce ne sera pas par œuvre d'homme que tu seras Mère, ô Marie. Tu es l'éternelle Vierge, la Sainte de Dieu. L'Esprit Saint descendra sur Toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. Pour cela, on appellera Saint celui qui naîtra de toi, Saint et Fils de Dieu. Tout est possible au Seigneur notre Dieu.

Élisabeth, stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le Prophète de ton Fils, celui qui Lui préparera le chemin. Le Seigneur lui a enlevé son opprobre et son souvenir restera parmi les peuples uni à ton nom, comme le nom de sa créature à celui de ton Saint, et jusqu'à la fin des siècles les nations vous proclameront bienheureuses pour la grâce du Seigneur venue jusqu'à vous et jusqu'à toi spécialement, venue aux nations par ton intermédiaire.
Élisabeth en est à son sixième mois et le poids qu'elle porte fait monter en elle la joie et la fera monter davantage quand elle connaîtra ta propre joie.
Rien n'est impossible à Dieu, Marie, pleine de Grâce. 
Que dois-je dire à mon Seigneur ?
Ne te laisse pas troubler par aucune pensée. 
Le Seigneur veillera sur tes intérêts si tu te fies à Lui. 
Le monde, le Ciel, l'Éternel attendent ta parole !"   
   
Marie, croisant à son tour ses mains sur sa poitrine et se courbant en une profonde inclination dit : "Voici la servante du Seigneur. Qu'il me soit fait selon sa parole."


L'Ange étincelle de joie. Il adore, parce que certainement il voit l'Esprit de Dieu s'abaisser sur la Vierge, toute courbée dans son consentement. Puis il disparaît, sans remuer la tenture qu'il laisse tirée sur le Mystère saint.


(*)La phrase rapportée par Luc 1, 34 : "Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ?" indique que Marie avait bien fait vœu de virginité comme le défendent de nombreux exégètes, dont Mgr Laurentin. La phrase rapportée par Maria Valtorta est claire, naturelle et logique. Il ne s’agit pas de la phrase naïve d’une fiancée. Ce vœu de virginité prouve que Marie n’imaginait pas être la mère du Sauveur, car on n’imaginait pas qu’un Messie ne puisse naître de connaissance d’homme. Cela confirme aussi que Marie avait partagé ce vœu avec Joseph.


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Message par M8735 Ven 14 Déc - 22:30

L’annonce à Joseph de la grossesse d’Élizabeth




Voici que m'apparaît la petite maison de Nazareth où se trouve Marie. Marie toute jeune comme lorsque l'Ange de Dieu lui apparut. Rien que de la voir me remplit l'âme du parfum virginal de cette demeure, du parfum angélique qui persiste encore dans la pièce où l'Ange a ondulé ses ailes d'or, du parfum divin qui s'est tout concentré sur Marie pour faire d'elle une Mère et qui à présent se dégage d'elle.
C'est le soir, car les ombres commencent à envahir la pièce où était avant, descendue du Ciel, une si grande lumière.


Marie, à genoux près de son petit lit prie, les bras en croix sur sa poitrine, le visage tout incliné vers la terre. Elle est encore vêtue comme elle l'était au moment de l'Annonciation. Tout est pareil : le rameau fleuri dans son vase, les meubles dans le même ordre. Seulement la quenouille et le fuseau sont placés dans un coin avec son plumet de filasse pour l'une, et pour l'autre le fil brillant qui y est enroulé.


Marie cesse de prier et se lève, le visage tout enflammé. La bouche sourit, mais une larme fait briller son œil d'azur. Elle prend la lampe à huile et l'allume avec la pierre à feu. Elle prend garde que tout soit bien en ordre dans la petite chambre. Elle remet en place la couverture de la couchette qui s'était déplacée. Elle ajoute de l'eau dans le vase du rameau fleuri et le porte au dehors à la fraîcheur de la nuit. 
Puis elle rentre. Elle prend la broderie placée sur le meuble à étagère, et la lampe allumée. Elle sort en fermant la porte. Elle fait quelque pas dans le jardinet le long de la maison et puis elle entre dans la petite pièce où j'ai vu l'adieu de Jésus et Marie. Je la reconnais, bien qu'il manque quelque objet qui s'y trouvait alors.


Marie disparaît, emportant la lumière dans une autre petite pièce voisine, et je reste là, avec la seule compagnie de son travail posé sur le coin de la table. J'entends le pas léger de Marie qui va et vient, je l'entends remuer de l'eau comme pour laver un objet, puis faire du menu bois. Je me rends compte que c'est du bois par le bruit qu'il fait, Je m'aperçois qu'elle allume le feu.


Puis elle revient. Elle sort dans le jardinet et elle rentre avec des pommes et des légumes. Elle met les pommes sur la table, sur un plateau de métal gravé au burin : il me semble de cuivre buriné. Elle retourne à la cuisine (cette pièce était bien la cuisine). Maintenant la flamme du foyer se projette joyeusement par la porte ouverte et fait danser des ombres sur les murs.


Il se passe quelque temps et Marie revient avec un petit pain bis et une tasse de lait chaud. Elle s'assied et trempe des tranches de pain dans le lait. Elle les mange lentement. Puis, laissant la tasse à moitié, elle entre de nouveau dans la cuisine et revient avec des légumes sur lesquels elle verse de l'huile et les mange avec le pain. Elle se désaltère avec le lait; puis elle prend. une pomme et la mange. Un repas de fillette. 
Marie mange et réfléchit et sourit à une pensée intérieure. Elle se lève et tourne les yeux vers les murs à qui elle semble communiquer un secret. De temps en temps elle devient sérieuse, presque triste, mais après, le sourire revient.


On entend frapper à la porte. Marie se lève et ouvre. Joseph entre. Ils se saluent. Puis Joseph s'assied sur un tabouret en face de Marie, de l'autre côté de la table.


Joseph est un bel homme, dans toute la force de l'âge. Il aurait trente cinq ans, au plus. Ses cheveux châtain sombre et sa barbe de même couleur encadrent un visage régulier avec deux yeux doux, châtains presque noirs. Le front est large et lisse, le nez petit, légèrement arqué, les joues rondes d'un brun pas olivâtre avec des pommettes rosées. Il n'est pas très grand, mais robuste et bien fait.


Avant de s'asseoir, il a enlevé son manteau, (c'est le premier que je vois de ce genre) il est de forme ronde, fermé à la gorge par un crochet ou quelque chose du même genre, avec un capuchon. Il est de couleur marron clair et d'une étoffe imperméable en laine grège. Il ressemble à un manteau de montagnard adapté pour abriter des intempéries. 
Avant de s'asseoir il offre à Marie deux œufs et une grappe de raisin, un peu avancé mais bien conservé. Et il sourit en disant : "On me l'a apporté de Cana. Les œufs c'est le centurion qui me les a donnés pour une réparation que j'ai faite à son char. Il avait eu une roue abîmée et leur travailleur est malade. Ils sont frais. Il les a pris dans son poulailler. Bois-les. Ils te feront du bien."


"Demain, Joseph, maintenant j'ai mangé."


"Mais le raisin, tu peux le prendre, il est bon, doux comme du miel. Je l'ai porté avec précaution pour ne pas l'abîmer. Mange-le. il y en a d'autre. Je t'en apporterai demain un petit panier. Ce soir je n'ai pas pu parce que je viens directement de la maison du centurion."


"Oh ! alors, tu n'as pas encore soupé."


"Non, mais n'importe."


Marie se lève tout de suite et va à la cuisine. Elle revient avec encore du lait, des olives et du fromage. "Je n'ai pas autre chose, dit-elle. Prends un œuf."


Joseph ne veut pas. Les œufs sont pour Marie. Il mange avec appétit son pain avec le fromage et boit le lait encore tiède. Puis il accepte une pomme et le repas est terminé.


Marie prend sa broderie après avoir débarrassé la table de la vaisselle. Joseph l'aide et reste lui aussi dans la cuisine quand elle en revient. Je l'entends bouger pendant qu'il remet tout en place et attise le feu car la soirée est fraîche.


Quand il revient, Marie le remercie. Ils parlent entre eux. Joseph raconte comment il a passé la journée. Il parle de ses neveux. Il s'intéresse au travail de Marie et à ses fleurs. Il promet d'apporter de très belles fleurs que le centurion lui a promises. 
"Ce sont des fleurs que nous n'avons pas. Il les a apportées de Rome. Il m'en a promis des plants. Maintenant que la lune est favorable, je vais te les planter. Elles ont une belle couleur et une odeur très agréable. Je les ai vues l'été dernier car elles fleurissent en été. Elles te parfumeront toute la maison. Je vais pouvoir les planter et les greffer. La lune est favorable. C'est le moment."


Marie sourit et remercie. Un silence. Joseph regarde la tête blonde de Marie, penchée sur la broderie. Un regard d'amour angélique. Certes, si un ange regardait une femme d'un amour d'époux, c'est ainsi qu'il la regarderait.


Marie, comme si elle prenait une décision pose sur son sein la broderie et dit : "Joseph, j'ai aussi quelque chose à te dire. Je n'ai jamais rien à dire car tu sais comme je vis dans la retraite. Mais aujourd'hui, j'ai une nouvelle. J'ai appris que notre parente Élisabeth, femme de Zacharie, attend un enfant..." 


Joseph écarquille les yeux et dit : "A cet âge ?"


"A cet âge" répond Marie en souriant. "Le Seigneur peut tout et Il a voulu donner cette joie à notre parente."


"Comment le sais-tu ? La nouvelle est-elle sûre ?"


"Il est venu un messager, quelqu'un qui ne saurait mentir. Je voudrais aller chez Élisabeth pour lui rendre service et lui dire que je me réjouis avec elle. Si tu le permets..."


"Marie, tu es mon épouse, et moi je suis ton serviteur. Tout ce que tu fais est bien fait. Quand veux-tu partir ?"


"Le plus tôt possible, mais je resterai là-bas des mois entiers."


"Et moi, je compterai les jours en t'attendant. Pars tranquille, je penserai à ta maison et au jardinet. Tu trouveras tes fleurs belles comme si tu les avais soignées. Seulement... attends. Je dois aller avant la Pâque à Jérusalem pour acheter quelques objets utiles à mon travail. Si tu attends quelques jours, je t'accompagnerai jusque là. Pas plus loin parce que je dois revenir promptement. Mais jusque là nous pouvons aller ensemble. Je suis plus tranquille si je ne te sais pas seule sur les chemins. Au retour, tu me le feras savoir, je viendrai à ta rencontre."


"Tu es si bon, Joseph. Que le Seigneur te récompense par ses bénédictions et tienne loin de toi la douleur. Je le prie toujours pour cela."


Les deux chastes époux se sourient angéliquement. Le silence se rétablit quelque temps, puis Joseph se lève, il remet son manteau, relève le capuchon sur la tête. Il salue Marie qui, elle aussi, s'est levée, et sort.


Marie le regarde sortir. Elle pousse un soupir comme si elle était peinée. Elle lève les yeux au ciel et prie certainement.
Elle ferme la porte, plie son ouvrage, va à la cuisine. Elle éteint le feu ou le couvre. Elle regarde si tout est bien en ordre. Elle prend la lampe et sort en fermant la porte. Elle protège de la main la flamme qui tremble au vent froid de la nuit. Elle entre dans sa chambre et prie encore.


La vision se termine ainsi.




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Message par M8735 Ven 14 Déc - 22:45

Marie et Joseph se rendent à Jérusalem








J'assiste au départ pour aller chez Sainte Élisabeth. Joseph est venu prendre Marie avec deux ânes gris : un pour lui, l'autre pour Marie.




Les deux animaux ont, l'un la selle  augmentée d'un bizarre dispositif dont je comprends qu'il est fait pour porter la charge. C'est une espèce de porte bagages sur lequel Joseph dispose un petit coffre de bois: une valise, dirions-nous maintenant, qu'il a apporté à Marie où elle peut mettre ses vêtements à l'abri de la pluie. Je sens Marie remercier vivement Joseph pour son cadeau prévoyant dans lequel elle dispose tout ce qu'elle enlève d'un paquet qu'elle avait préparé auparavant.




Ils ferment la porte de la maison et se mettent en route. C'est le point du jour, car je vois l'aurore qui rosit à peine l'Orient.




Nazareth dort encore. Les deux voyageurs matinaux rencontrent seulement un berger qui pousse devant lui ses brebis qui trottinent, l'une contre l'autre encastrées comme autant de coins les unes dans les autres, et qui bêlent. Les agneaux bêlent aussi plus que les autres avec leurs petites voix aiguës. Ils voudraient chercher encore la mamelle maternelle. Mais les mères se hâtent vers le pâturage et les invitent à trotter avec leurs bêlements plus puissants.




Marie regarde et sourit après s'être arrêtée pour laisser passer le troupeau, elle se penche sur sa selle et caresse les douces bêtes qui passent en frôlant sa monture. Quand le berger arrive avec un petit agnelet tout nouveau-né dans ses bras et s'arrête pour saluer, Marie sourit en caressant le petit museau rose de l'agneau qui bêle désespérément. Marie dit : "Il cherche la maman. La voilà la maman, elle ne t'abandonne pas, non, petit." De fait, la mère brebis se frotte au berger et se dresse pour lécher sur le museau son nouveau-né.




Le troupeau passe, faisant un bruit de pluie sur les frondaisons et laisse derrière lui la poussière soulevée par tous les petits sabots qui se pressent et toute une broderie d'empreintes sur la terre du chemin.




Joseph et Marie se remettent en route. Joseph a son manteau. Marie est emmitouflée dans une sorte de châle à rayures car la matinée est très fraîche.




Les voilà désormais en pleine campagne et ils cheminent l'un près de l'autre. Ils parlent rarement. Joseph pense à ses affaires et Marie suit ses pensées et recueillie comme elle l'est en ses pensées, elle leur sourit et sourit aux choses qui l'entourent. 
Parfois elle regarde Joseph, et un voile de tristesse lui assombrit le visage; puis le sourire revient même quand elle regarde son époux attentif qui parle peu et n'ouvre la bouche que pour demander à Marie si elle est bien commode et si elle n'a besoin de rien.




Maintenant les routes sont fréquentées par d'autres personnes, spécialement au voisinage de quelque pays ou dans la traversée. Mais les deux ne s'intéressent pas aux personnes rencontrées. Ils vont sur leurs montures qui trottent avec un grand bruit de grelots et ne s'arrêtent qu'une fois, à l'ombre d'un bosquet pour manger un peu de pain avec des olives et boire à une source dont l'eau descend d'une petite grotte. Ils doivent s'arrêter une seconde fois pour se mettre à l'abri d'une averse violente qui tombe d'un nuage très obscur.




Ils se sont mis à l'abri de la colline sous la saillie d'un rocher qui les protège du plus gros de la pluie. Mais Joseph veut absolument que Marie prenne son manteau de laine imperméable sur lequel l'eau coule sans le mouiller. Marie doit céder à la pressante insistance de son époux qui, pour la rassurer sur son sort, se met sur la tête et sur les épaules une petite couverture grise qui était sur la selle, la couverture de l'âne probablement. Maintenant Marie ressemble à un petit frère avec le capuchon qui lui encadre le visage et le manteau marron fermé à la gorge et qui la couvre entièrement.




L'averse se calme mais fait place à une pluie ennuyeuse et fine. Les deux reprennent leur marche sur le chemin devenu boueux. Mais c'est le printemps, et après un moment, le soleil commence à rendre le chemin plus facile. Les deux montures courent plus allègrement sur la route.




Je ne vois pas autre chose car la vision s'arrête là.








http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-029.htm
===================








De Jérusalem à la maison de Zacharie








Nous sommes à Jérusalem. Je la reconnais bien désormais avec ses rues et ses portes.          




Les deux époux se dirigent d'abord vers le Temple. Je reconnais l'écurie où Joseph a laissé l'âne, le jour de la Présentation au Temple. Maintenant encore il laisse les deux montures après les avoir soignées et, avec Marie, va adorer le Seigneur.          




Puis, ils sortent, et Marie se rend avec Joseph dans une maison de personnes de connaissance, semble-t-il
[*]. Là ils se restaurent et Marie se repose jusqu'à ce que Joseph revienne avec un petit vieux. "Cet homme va par le même chemin que toi. Tu auras très peu de chemin à faire seule pour arriver chez la parente. Aie confiance en lui, je le connais."          

[*]


Ils reprennent leurs montures et Joseph accompagne Marie jusqu'à la Porte (c'est une autre Porte que celle par où ils sont arrivés). Ils se saluent et Marie va seule avec le petit vieux qui parle, autant que Joseph était silencieux, et s'intéresse à mille choses. Marie répond patiemment. 


Maintenant sur le devant de la selle elle a le petit coffre que portait l'âne de Joseph et elle n'a plus le manteau. Elle n'a pas même son châle qui est plié sur le coffre. Elle est toute belle avec son vêtement d'azur foncé et le voile blanc qui la protège du soleil. Comme elle est belle !      


Le petit vieux doit être un peu sourd car, pour se faire entendre, Marie doit parler très fort, elle qui parle toujours à voix basse. Mais maintenant il en a fini, il a épuisé tout son répertoire de questions et de nouvelles, maintenant il somnole sur la selle, se laissant conduire par sa monture qui connaît bien le chemin.  


Marie profite de cette trêve pour se recueillir en ses pensées et prier. Ce doit être une prière qu'elle chante à voix basse en regardant le ciel azuré et en tenant le bras sur son sein. Son visage par l'effort d'une émotion de l'âme est lumière et béatitude.             


Je ne vois pas autre chose.


———

[*]Il s’agit des parents de Zébédée, père des futurs apôtres Jacques et Jean

[*]




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Message par M8735 Dim 16 Déc - 15:26

Arrivée à la maison de Zacharie.
(La Visitation)





Je suis dans un pays montagneux. Ce ne sont pas de hautes montagnes, mais ce ne sont plus des collines. Elles ont déjà des cimes et des gorges de vraies montagnes comme on en voit sur notre Apennin tosco-ombrien. La végétation est drue et magnifique. 
Il y a en abondance des eaux fraîches qui conservent vertes les prairies et productifs les vergers peuplés de pommiers, de figuiers avec, autour des maisons, des vignes. 
Ce doit être le printemps car les grappes sont déjà grosses comme des grains de vesce et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui maintenant paraissent verts, sur les branches supérieures des figuiers il y a des fruits qui sont déjà bien formés. 
Ensuite les prés ne sont que tapis moelleux aux mille couleurs. Les troupeaux sont en train d'y paître, ou bien ils se reposent, taches blanches sur l'émeraude de l'herbe. 




Marie gravit, avec sa monture, un chemin en assez bon état qui doit être la principale voie d'accès. Elle monte, parce que le pays dont l'aspect est assez régulier est situé plus haut. Celui qui me renseigne habituellement me dit : "Cet endroit c'est Hébron". 
Vous me parliez de montagne. Mais je ne suis pas fixée, je ne sais si "Hébron" désigne tout le pays ou l'agglomération. Je n'en dis donc que ce que j'en sais.     


Voilà que Marie entre dans la cité. 
C'est le soir : 
des femmes sur les portes observent l'arrivée de l'étrangère et en parlent entre elles. Elles la suivent de l’œil et ne se rassurent qu'en la voyant s'arrêter devant une des plus belles maisons située au milieu du pays. Devant se trouve un jardin puis, en arrière et autour, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend suivant le relief de la montagne pour aboutir à un bois de haute futaie; ensuite j'ignore ce qu'il y a. 








Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  97449810


La propriété est entourée d'une haie de ronces et de rosiers sauvages. Je ne distingue pas bien ce qu'ils portent. La fleur et le feuillage de ces buissons se ressemblent beaucoup et tant que le fruit n'est pas formé sur les branches, il est facile de se tromper. 
Sur le devant de la maison, sur le côté donc qui fait face au pays, la propriété est entourée d'un petit mur blanc sur lequel courent des branches de vraies roses, pour l'instant sans fleurs, mais déjà garnis de boutons.
 Au centre, une grille de fer qui est fermée. On se rend compte que c'est la maison d'un notable du pays ou d'un habitant assez fortuné, Tout, en effet, indique sinon la richesse, au moins l'aisance certainement. Il y a beaucoup d'ordre.       


Marie descend de sa monture et s'approche de la grille. Elle regarde à travers les barreaux et ne voit personne. Alors elle cherche à manifester sa présence. Une petite femme qui, plus curieuse que les autres l'a suivie, lui indique un bizarre agencement qui sert de clochette. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on remue l'axe avec une corde, ils battent l'un contre l'autre en faisant un bruit qui imite celui d'une cloche ou d'un gong. 


Marie tire la corde, mais si gentiment que l'appareil tinte légèrement et personne ne l'entend. Alors, la femme, une petite vieille, tout nez et menton et entre les deux une langue qui en vaut dix, s'accroche à la corde et tire, tire, tire. 
Un vacarme à réveiller un mort. "C'est cela qu'il faut faire. Autrement comment pouvez-vous faire entendre ? Sachez qu'Élisabeth est vieille, et aussi Zacharie. Et à présent il est muet et sourd par-dessus le marché. Les domestiques sont aussi vieux, le savez-vous ? N'êtes-vous jamais venue ? Connaissez-vous Zacharie ? Vous êtes..."      


Pour délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions, survient un petit vieux qui boîte. Ce doit être un jardinier ou un agriculteur, car il a en mains un sarcloir et, attachée à la ceinture, une serpette. Il ouvre et Marie entre en remerciant la petite vieille mais... hélas ! sans lui répondre. Quelle déception pour la curieuse ! 


À peine à l'intérieur, Marie dit : "Je suis Marie de Joachim et d'Anne, de Nazareth. Cousine de vos maîtres."


Le petit vieux s'incline et salue et se met à crier : "Sara ! Sara !" Il rouvre la grille pour faire rentrer l'âne resté dehors parce que Marie, pour se défaire de la petite vieille importune, s'est glissée vite, vite, à l'intérieur et que le jardinier, aussi rapide qu'elle, a fermé la grille, au nez de la commère et, tout en faisant entrer la monture, il dit :
 "Ah ! grand bonheur et grande peine en cette maison ! Le Ciel a donné un fils à la stérile, que le Très-Haut en soit béni ! Mais Zacharie est revenu, il y a sept mois, muet de Jérusalem. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Vous l'avez peut-être appris ? La patronne vous a tant désirée au milieu de cette joie et de cette peine ! Souvent elle parlait de vous avec Sara et disait :
 "Si j'avais encore ma petite Marie avec moi ! Si elle avait encore été au Temple ! J'aurais demandé à Zacharie de l'amener. Mais maintenant le Seigneur l'a voulue comme épouse à Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me donner du réconfort dans cette peine et m'aider à prier Dieu, car elle est si bonne, et au Temple tout le monde la pleure.
À la dernière fête, quand je suis allée avec Zacharie la dernière fois à Jérusalem pour remercier Dieu de m'avoir donné un fils, j'ai entendu ses maîtresses me dire : 
'Le Temple semble avoir perdu les chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus en ces murs' ". Sara ! Sara ! Ma femme est un peu sourde, mais viens, viens que je te conduise." 




Au lieu de Sara, voilà, en haut d'un escalier au flanc d'un côté de la maison, une femme d'âge plutôt avancé, déjà toute ridée avec des cheveux très grisonnants. Ses cheveux devaient être très noirs parce que très noirs sont encore ses cils et ses sourcils et qu'elle était très brune, le teint de son visage l'indique clairement. 
Contrastant étrangement avec sa vieillesse évidente, sa grossesse est déjà très apparente, malgré l'ampleur de ses vêtements. Elle regarde en faisant signe de la main. Elle a reconnu Marie. Elle lève les bras au ciel avec un : "Oh !" étonné et joyeux et se hâte, autant qu'il lui est possible, à la rencontre de Marie. 
Marie aussi toujours réservée dans sa démarche se met à courir agile comme un faon et elle arrive au pied de l'escalier en même temps qu'Élisabeth. Marie reçoit sur son cœur avec une vive allégresse sa cousine qui pleure de joie en la voyant.          
Elles restent embrassées un instant et puis Élisabeth se détache de l'étreinte avec un : "Ah !" où se mêlent la douleur et la joie et elle porte la main sur son ventre grossi. Elle penche son visage, pâlissant et rougissant alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir parce qu'elle vacille comme si elle se sentait mal. 
Mais Élisabeth, après être restée une minute comme recueillie en elle-même, lève un visage tellement radieux qu'il semble rajeuni. Elle regarde Marie avec vénération en souriant comme si elle voyait un ange et puis elle s'incline en un profond salut en disant : 


"Bénie es-tu parmi toutes les femmes ! Béni le Fruit de ton sein ! (elle prononce ainsi deux phrases bien détachées). Comment ai-je mérité que vienne à moi, ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Voilà qu'au son de ta voix l'enfant a bondi de joie dans mon sein, et lorsque je t'ai embrassée, l'Esprit du Seigneur m'a dit les très hautes vérités dans les profondeurs de mon cœur. 
Bienheureuse es-tu d'avoir cru qu'à Dieu serait possible même ce qui ne semble pas possible à l'esprit humain ! 
Bénie es-tu parce que, grâce à ta foi, tu feras accomplir les choses qui t'ont été prédites par le Seigneur et les prophéties des Prophètes pour ce temps-ci ! Bénie es-tu pour le Salut que tu as engendré pour la descendance de Jacob ! Bénie est-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils qui, je le sens, bondit comme une jeune chevrette pour la joie qu'il éprouve, en mon sein ! 
C'est qu'il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié avant la Rédemption par le Saint qui croît en toi !"  


Marie, avec deux larmes, qui comme des perles descendent de ses yeux qui rient vers sa bouche qui sourit, le visage levé vers le ciel et les bras levés aussi, dans la pose que plus tard, tant de fois aura son Jésus, s'écrie : 
  "Mon âme magnifie son Seigneur" et elle continue le cantique comme il nous a été transmis. 
À la fin, au verset : "Il a secouru Israël son serviteur... etc..." elle croise les mains sur sa poitrine, s'agenouille, prosternée jusqu'à terre en adorant Dieu.       




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Le serviteur s'était respectueusement éclipsé quand il avait vu qu'Élisabeth ne se sentait plus mal et qu'elle confiait ses pensées à Marie. Il revient du verger avec un vieillard imposant aux cheveux blancs et à la barbe blanche, qui de loin, avec de grands gestes et des sons gutturaux, salue Marie.       


"Zacharie arrive" dit Élisabeth en touchant à l'épaule la Vierge absorbée dans sa prière. "Mon Zacharie est muet. Dieu l'a puni de n'avoir pas cru. Je t'en parlerai plus tard, mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu puisque tu es venue, toi la Pleine de Grâce." 


Marie se lève et va à la rencontre de Zacharie et s'incline devant lui jusqu'à terre. Elle embrasse le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu'à terre. Il est très ample ce vêtement et attaché à la taille par un large galon brodé.         


Zacharie par gestes souhaite la bienvenue, et ensemble ils rejoignent Élisabeth. Ils entrent tous dans une vaste pièce très bien disposée. Ils y font asseoir Marie et lui font servir une tasse de lait qu'on vient de traire (il écume encore) avec des petites galettes.            


Élisabeth donne des ordres à la servante, finalement apparue avec les mains enfarinées et des cheveux encore plus blancs, qu'ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Peut-être était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi à un serviteur, que j'entends appeler Samuel, l'ordre de porter le coffre de Marie dans une chambre qu'elle lui indique. Tous les devoirs d'une maîtresse de maison à l'égard de son hôte.             


Marie répond entre temps aux questions que lui fait Zacharie en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses, qu'il lui parle de Joseph, et qu'il lui demande comment elle se trouve épousée. Mais je comprends aussi que Zacharie n'a eu aucune lumière surnaturelle sur l'état de Marie et sa condition de Mère du Messie.


C'est Élisabeth qui, approchant de son mari et lui mettant affectueusement une main sur l'épaule comme pour une chaste caresse, lui dit : "Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur." Mais elle n'ajoute rien. Elle regarde Marie et Marie la regarde mais ne l'invite pas à en dire plus, et elle se tait.         


Douce, très douce vision ! Elle m'enlève l'horreur que j'avais ressentie à la vue du suicide de Judas.


[*]Maria Valtorta ne reçoit pas les visions dans leur ordre chronologique. C’est Jésus qui ultérieurement lui donne des instructions pour réaliser cette suite harmonieuse. D’où cette remarque.


[*]

Jésus Colombe 




Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  F8008110


La Visitation de Marie à Elisabeth ( mosaïque à Lourdes) 
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Message par M8735 Lun 17 Déc - 17:42

Marie révèle le nom à Élisabeth




Je vois, il me semble que c'est le matin, Marie qui coud dans le vestibule. Élisabeth va et vient, s'occupant de la maison. Quand elle entre, elle ne manque jamais d'aller faire une caresse sur la tête blonde de Marie, encore plus blonde sur les murs plutôt sombres et sous un beau rayon de soleil qui entre par la porte ouverte sur le jardin.         


Élisabeth se penche pour regarder le travail de Marie - c'est la broderie qu'elle avait à Nazareth - et elle en loue la beauté.   


"J'ai encore du lin à filer" dit Marie.    


"Pour ton Enfant ?"   


"Non, je l'avais déjà quand je ne pensais pas..." Marie n'achève pas, mais je comprends : "quand je ne pensais pas devoir être la Mère de Dieu." 


"Mais maintenant tu devras t'en servir pour Lui. Est-il beau ? Fin ? Les enfants, tu sais, ont besoin de linge très délicat."        


"Je le sais." 


"Moi, j'avais commencé... Tard, parce que j'ai voulu être sûre que ce n'était pas une tromperie du Malin. Malgré... j'avais ressenti une telle joie que cela ne pouvait venir de Satan, Puis... j'ai souffert tellement. Je suis vieille, Marie, pour être dans cet état. J’ai beaucoup souffert. Toi, tu ne souffres pas ? ..." 


"Moi, non. Je ne me suis jamais sentie si bien."  


"Eh ! oui ! Toi... en Toi il n'y a pas de tache si Dieu t'a choisie pour être sa Mère. Alors tu n'es pas sujette aux souffrances d'Ève. Celui que tu portes est saint."        


"Il me semble avoir des ailes au cœur, et non un poids. Il me semble avoir en moi toutes les fleurs, et tous les oiseaux qui chantent au printemps, la douceur du miel et tout le soleil... Oh ! je suis heureuse !"          


"Bénie ! Moi aussi, dès l'instant où je t'ai vue, je n'ai plus senti de poids, de fatigue et de douleur. Il me semble être neuve, jeune, délivrée des misères de ma chair de femme. Mon enfant, après avoir bondi de joie au son de ta voix, s'est installé tranquille dans sa joie. 
Il me semble l'avoir en moi comme en un berceau vivant et le voir dormir rassasié et heureux, respirer comme un oiseau qui repose tranquille sous l'aile de sa maman… Maintenant, je vais me mettre au travail, il ne me pèsera plus. Je ne vois pas bien clair, mais…"   


"Laisse, Élisabeth ! J'y penserai, moi à filer et à tisser pour toi et pour ton enfant. Je suis svelte et j'y vois clair." 


"Mais tu devras penser au tien..."       


"Oh ! J'aurai bien le temps !... Je pense d'abord à toi et à ton petit, et puis, je penserai à mon Jésus."  


Dire comme elle est douce l'expression et la voix de Marie et comme elle s'épanouit, en le disant, ce Nom, comme ses yeux s'emperlent de douces larmes de joie, pendant qu'elle regarde le ciel lumineux et azuré, cela dépasse les possibilités humaines. Il semble que l'extase s'empare d'elle rien qu'à dire : "Jésus."  


Élisabeth dit : "Quel beau nom ! Le Nom du Fils de Dieu, notre Sauveur !"


"Oh ! Élisabeth !" Marie devient triste, triste et elle saisit les mains que sa parente tient croisées sur son sein gonflé. 


"Dis-moi, toi, qui à mon arrivée as été remplie de l'Esprit du Seigneur et qui as prophétisé ce que le monde ignore. Dis-moi : que devra faire pour sauver le monde, ma Créature ? 
 Les Prophètes... Oh ! les Prophètes qui parlent du Sauveur ! Isaïe... tu te rappelles Isaïe ?
 "C'est l'Homme des douleurs. C'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Il a été percé et blessé à cause de nos crimes... Le Seigneur veut le consumer dans les souffrances... Après la condamnation on l'a élevé..." 


De quelle élévation parle-t-il ? On l'appelle Agneau et moi, je pense... à l'agneau pascal, à l'agneau de Moïse et je le rapproche du serpent que Moïse éleva sur une croix, Élisabeth !... Élisabeth !... Que feront-ils à ma Créature ? Que devra-t-il souffrir pour sauver le monde ?"
 



Élisabeth la console.


"Marie ne pleure pas. C'est ton Fils, mais c'est aussi le Fils de Dieu. Dieu pensera à son Fils et à toi qui es sa Mère. Et s'il y en a tant qui se montreront cruels envers Lui, il yen aura tant qui l'aimeront. Tant !... Pendant des siècles et des siècles. 
Le monde regardera vers ton Enfant et te bénira avec Lui. Toi: Source d'où jaillit la rédemption. Le sort de ton Fils ! Élevé à la royauté sur toute la création, Penses-y Marie. Roi: parce qu'il aura racheté tout ce qui a été créé, et comme tel, il en sera le Roi universel. Et aussi sur la terre, au cours des temps, il sera aimé. Mon fils précédera le tien et l'aimera. 


L'ange l'a dit à Zacharie  et lui me l'a écrit... Ah ! quelle douleur que de le voir muet mon Zacharie ! Mais j'espère que, quand l'enfant sera né, le père aussi sera libéré du châtiment qui l'a frappé.
 Prie, toi qui es le Siège de la Puissance de Dieu et la Cause de la joie du monde. Pour l'obtenir, j'offre, comme je puis, ma créature au Seigneur. 
Elle est à Lui, en effet, Il l'a prêtée à sa servante pour lui donner la joie de s'entendre appeler "mère". C'est le témoignage de ce que Dieu a fait pour moi. Je veux qu'on l'appelle "Jean". Est-ce que par hasard ce n'est pas une grâce, mon petit ? Et n'est-ce pas Dieu qui me l'a faite ?" 


"Et Dieu, j'en suis bien convaincue, te fera cette grâce. Je prierai avec toi."    


"J'ai tant de peine de le voir muet !..."
 Élisabeth pleure. "
Quand il écrit, puisqu'il ne peut plus parler, il me semble qu'il y ait des monts et mers entre moi et mon Zacharie. 
Après tant d'années de douces paroles, maintenant sa bouche reste silencieuse. Et maintenant spécialement, où il serait si beau de parler de ce qui va arriver. Je me retiens même de parler pour ne pas le voir se fatiguer à faire des gestes pour me répondre. 


J'ai tant pleuré ! Je t'ai tant attendue ! Le pays regarde, bavarde et critique. Le monde est fait ainsi. Et quand on a une peine ou une joie, on a besoin de compréhension et pas de critique.
Maintenant, il me semble que la vie soit toute à fait meilleure. Je sens la joie en moi depuis que tu es avec moi. Je sens que mon épreuve va passer et que je serai bientôt tout à fait heureuse. Il en sera ainsi, n'est-ce pas ? Je me résigne à tout. Mais, si Dieu pardonnait à mon époux ! Pouvoir l'entendre prier comme avant !"   


Marie la caresse, la réconforte et pour la distraire, l'invite à faire un tour dans le jardin ensoleillé.      


Elles se rendent sous une tonnelle bien entretenue jusqu'à une petite tour rustique dans les trous de laquelle les colombes font leurs nids.  


Marie répand des graines, en riant. Les colombes se précipitent sur elle avec des roucoulements en des vols qui décrivent tout autour des cercles iridescents. 
Sur la tête, sur les épaules, sur les bras et sur les mains, elles se posent, allongeant leurs becs roses pour saisir les graines dans le creux des mains, becquetant gracieusement les lèvres roses de la Vierge et ses dents qui brillent au soleil. 
Marie tire d'un sac les graines blondes et rit au milieu de cette joute d'avidité envahissante.   


"Comme elles t'aiment !" dit Élisabeth. "Il n'y a que quelques jours que tu es avec nous et elles t'aiment plus que moi qui les ai toujours soignées."  


La promenade se poursuit jusqu'à un enclos fermé, au fond du verger, où se trouvent une vingtaine de chèvres avec leurs chevreaux.    


"Tu es revenu du pâturage ?" dit Marie à un jeune berger qu'elle caresse.       


"Oui, car mon père m'a dit: "Va à la maison parce que bientôt il va pleuvoir et il y a des bêtes qui vont avoir les petits. Aie soin qu'elles aient de l'herbe sèche et une litière toute prête". Le voilà qui vient." Et il fait signe au-delà du bois d'où vient un bêlement tremblotant.   


Marie caresse un chevreau blond comme un enfant, qui la frôle et avec Élisabeth boit du lait tout frais tiré que le petit berger lui offre.


 Le troupeau arrive avec un berger hirsute comme un ours. Mais ce doit être un brave homme car il porte sur ses épaules une brebis toute plaintive. Il la pose doucement par terre et il explique : 
"Elle va avoir un agneau et elle ne pouvait plus marcher que difficilement. Je l'ai chargée sur mes épaules et j'ai fait très vite pour arriver à temps" La brebis, qui boite douloureusement, est conduite au bercail par l'enfant.


Marie s'est assise sur un rocher et joue avec les chevreaux et les agneaux, présentant des fleurs de trèfle à leurs museaux roses. Un chevreau blanc et noir lui met les pattes sur les épaules et flaire ses cheveux. "Ce n'est pas du pain" dit Marie en riant. "Demain je t'en apporterai une croûte. Sois tranquille, maintenant."    


Élisabeth aussi, rassérénée, se met à rire.
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Message par M8735 Mar 18 Déc - 17:45

Marie parle de son enfant




Je vois Marie qui file, vite, vite, sous la tonnelle où le raisin grossit. Il a dû passer un certain temps parce que les pommes commencent à rougir sur les arbres et les abeilles ronronnent près des fleurs du figuier déjà mûres. 


Élisabeth est tout à fait grosse et marche lourdement. Marie la regarde avec une attention affectueuse. Marie, elle-même quand elle se lève pour ramasser le fuseau tombé trop loin, paraît s'arrondir sur les côtés et l'expression du visage est changée. Elle est plus mûre. C'était une jeune fille. Maintenant c'est une femme.  


Les femmes entrent dans la maison parce que le jour baisse et à l'intérieur on allume les lampes. En attendant le souper, Marie tisse. 


"Mais ne te fatigue-t-il pas réellement ?" demande Élisabeth en montrant du doigt le métier à tisser.   


"Non, sois tranquille."    


"Pour moi, cette chaleur me fatigue. J'ai été sans souffrir, mais maintenant le poids est lourd pour mes reins vieillis."          


"Prends courage, tu seras bientôt libérée. Comme tu seras heureuse, alors ! Pour moi, je ne vois pas l'heure de ma maternité. Mon Enfant ! Mon Jésus ! Comment sera-t-il ?"  


"Beau, comme toi, Marie." 


"Oh ! non ! Plus beau ! Lui est Dieu, je suis sa servante. Mais j'ai voulu dire: sera-t-il blond ou brun ? Aura-t-il les yeux comme un ciel tranquille ou comme les cerfs de montagnes ? 
Moi, je me le représente plus beau qu'un chérubin, avec une chevelure couleur d'or avec les yeux de la couleur de notre mer de Galilée quand les étoiles commencent à se lever sur l'horizon du ciel, une bouche petite et rouge comme une tranche de grenade quand elle s'ouvre à maturité, et les joues, eh bien voilà ,comme le teint rosé de cette rose pâle, et deux petites mains qui tiendraient dans le calice d'un lys, tant elles sont petites et belles, et deux pieds petits au point de remplir le creux de la main et gracieux et veloutés plus qu'un pétale de fleur.
 Vois. J'emprunte l'idée que je me fais de Lui à toutes les beautés que me suggère la terre. Et j'entends sa voix. 
En pleurant - il pleurera un peu, de faim ou de lassitude, mon Petit et ce sera toujours grande douleur pour sa Maman qui ne pourra... oh ! non, elle ne pourra le voir pleurer sans avoir le cœur transpercé - son cri sera comme le bêlement qui nous arrive de ce petit agneau qui vient de naître et qui cherche la mamelle de sa mère et pour dormir la chaleur de sa toison. 
Son rire emplira de ciel mon cœur épris de ma Créature. Je puis être énamourée de Lui, parce qu'il est mon Dieu et mon amour d'amante ne s'oppose pas à ma consécration virginale. 
Son rire sera comme le roucoulement joyeux d'une petite colombe rassasiée et satisfaite dans la tiédeur de son nid.
 Je pense à ses premiers pas... un oiseau sautillant sur un pré fleuri. Le pré sera le cœur de sa Maman qui soutiendra ses petits pieds roses avec tout son amour pour qu'il ne rencontre rien qui le fasse souffrir. Comme je l'aimerai mon Enfant ! Mon Fils ! Joseph aussi l'aimera !"  


"Mais tu devras le lui dire à Joseph !"  


Marie s'assombrit et soupire, "Je devrais pourtant le lui dire... J'aurais voulu que le Ciel le lui fasse savoir car c'est très difficile d'en parler."  


"Veux-tu que je lui en parle ? Que je le fasse venir pour la circoncision de Jean ? ..." 


"Non. J'ai remis à Dieu le soin de l'instruire de son heureux sort de nourricier du Fils de Dieu. Il s'en chargera. L'Esprit m'a dit ce soir : "Tais-toi, laisse-Moi le soin, je te justifierai". Et Il le fera. Dieu ne ment jamais. 
C'est une grande épreuve, mais avec l'aide de l'Éternel elle sera surmontée. En dehors de toi à qui l'Esprit l'a révélé, personne ne doit connaître par ma bouche la bienveillance du Seigneur à l'égard de sa servante." 


"J'ai toujours gardé le silence, moi aussi avec Zacharie qui en aurait éprouvé une grande joie. Il croit à ta maternité naturelle."   


"Je le sais et je l'ai aussi voulu par prudence. 
Les secrets de Dieu sont saints. L'ange du Seigneur n'avait pas révélé à Zacharie ma maternité divine. Il aurait pu le faire, si Dieu l'avait voulu car Dieu savait qu'était imminente l'époque de l'Incarnation de son Verbe en moi. 
Mais Dieu a tenu cachée cette joie lumineuse à Zacharie qui refusait comme impossible votre fécondité tardive. Je me suis conformée à la volonté de Dieu. Et, tu le vois, tu as su ce secret vivant en moi... 
Lui, n'a rien remarqué. Tant que ne tombera pas le voile de son incrédulité à l'égard de la puissance de Dieu, il vivra à l'écart de la lumière surnaturelle."


Élisabeth soupire et garde le silence. Zacharie entre. Il présente des rouleaux à Marie. C'est l'heure de la prière avant le souper. C'est Marie qui prie à haute voix à la place de Zacharie. Puis ils prennent place à table.          


"Quand tu ne seras plus ici, comme nous pleurerons de n'avoir personne qui nous dise les prières." dit Élisabeth en regardant son mari muet. 


"Tu prieras alors, Zacharie" dit Marie. 


Il secoue la tête et écrit : "Je ne pourrai plus jamais prier pour les autres. J'en suis devenu indigne, du moment où j’ai douté de Dieu."    


"Zacharie: tu prieras. Dieu pardonne." Le vieillard essuie une larme et soupire. 


Après le repas, Marie retourne au métier à tisser. "C'est assez !" dit Élisabeth. "Tu te fatigues trop."         


"Le temps est très proche, Élisabeth. Je veux faire à ton enfant un trousseau digne de celui qui précède le Roi de la race de David."  


Zacharie écrit : "De qui naîtra-t-il ? Et où ?" 


Marie répond : "Là où les Prophètes l'ont dit et de qui l'Éternel fera choix. Tout est bien fait de ce que fait notre Seigneur, le Très-Haut."


Zacharie écrit : "À Bethléem, donc ! En Judée. Nous irons le vénérer, femme. Toi aussi, tu viendras à Bethléem avec Joseph."   


Et Marie baissant la tête sur son métier : "Je viendrai." C'est la fin de la vision. 
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Message par Maud Mer 19 Déc - 8:00

Bonjour et Merci @Marylie  Smile  pour ces textes merveilleux qui nous ravissent le coeur et l' âme  sunny


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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Message par M8735 Mer 19 Déc - 19:11

@MaudVery Happy

Oui, ces visions pleines de pureté, de bonté sont un baume pour les âmes fatiguées de ce monde sans complaisance .....
Merci mon Dieu d’avoir choisi Maria Valtorta comme petit instrument héroïque pour nous transmettre ces belles visions. Gloire à toi Seigneu
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Message par M8735 Mer 19 Déc - 20:12

La naissance du Baptiste




C'est encore et toujours la maison d'Élisabeth. Par une belle soirée d'été encore éclairée par le soleil couchant et où déjà l'arc de la lune semble une virgule d'argent posée sur une immense draperie d'azur foncé.  




Les rosiers répandent leur forte odeur et les abeilles font leurs derniers vols, gouttes d'or bourdonnantes dans l'air tranquille et chaud du soir. Des prés il arrive une forte odeur de foin séché au soleil, une odeur de pain, dirait-on, de pain chaud sorti du four. Peut-être vient-elle aussi des nombreux linges étendus à sécher un peu partout et que Sara est en train de plier. 




Marie se promène lentement, donnant le bras à sa cousine. Tout doucement elles montent et descendent sous la tonnelle à demi éclairée.  




Marie a l’œil à tout, et tout en s'occupant d'Élisabeth, elle voit que Sara s'emploie à replier une longue pièce de toile qu'elle a enlevée de dessus une haie. "Attends-moi, assieds-toi là" dit-elle à sa parente et elle s'en va aider la vieille servante en tirant sur la toile pour défaire les plis et en la pliant avec soin. "Elle se ressent encore du soleil, elle est chaude dit-elle avec un sourire. Et pour faire plaisir à la femme, elle ajoute : "Cette toile, depuis ton blanchissage est devenue belle comme elle ne l'a jamais été. Il n'y a que toi pour faire si bien les choses."  




Sara s'en va toute fière avec sa charge de toile parfumée.  




Marie retourne vers Élisabeth et lui dit : "Encore quelques pas. Ça te fera du bien." Mais, puisque Élisabeth ne voudrait pas bouger, elle lui dit : "Allons seulement voir si les colombes sont toutes dans leurs nids et si l'eau de leur baignoire est propre, puis, nous revenons à la maison."  




Les colombes doivent être les préférées d'Élisabeth. Quand elles sont devant la petite tour rustique, les colombes sont déjà toutes rassemblées : les femelles sur les nids, les mâles immobiles devant elles, mais en voyant les deux femmes, ils roucoulent encore pour les saluer, Élisabeth en est toute émue. 




La faiblesse due à son état la domine et lui inspire des craintes qui la font pleurer. Elle s'appuie sur sa cousine : "Si j'allais mourir... mes pauvres colombes ! Toi tu ne restes pas. Si tu restais à la maison, il ne m'importerait pas de mourir. J'ai eu la plus grande joie qu'une femme puisse avoir, une joie que je ne m'étais résignée à ne jamais connaître. Et même de la mort je ne pourrai me plaindre au Seigneur. Lui, qu'Il en soit béni, m'a comblée de ses bontés. Mais il y a Zacharie... et il y aura l'enfant. L'un vieux et qui se trouverait comme perdu dans un désert, sans sa femme. L'autre pauvre petit et qui serait comme une fleur destinée à mourir de froid parce qu'il n'aurait pas sa maman. Pauvre bébé sans les caresses de sa mère !..." 




"Mais pourquoi cette tristesse ? Dieu t'a donné la joie d'être mère et Il ne te l'enlèvera pas quand elle est à son comble. Le petit Jean aura tous les baisers de sa maman et Zacharie tous les soins de son épouse fidèle, jusqu'à la vieillesse la plus avancée. Vous êtes deux branches du même arbre. L'une ne mourra pas en laissant l'autre à sa solitude."         




"Tu es bonne et tu me réconfortes. Mais moi, je suis tellement vieille pour avoir un fils. Et maintenant que le moment de le mettre au monde est venu, j'ai peur."  




"Oh ! non, Jésus est ici ! Il ne faut pas avoir peur là où Jésus se trouve. Mon Enfant a allégé ta souffrance, tu l'as dit, quand il était comme un bouton, tout juste formé. Maintenant qu'il se développe de plus en plus et qu'il est déjà en moi comme un être bien vivant - je sens battre son petit cœur tout près de ma poitrine et j'ai l'impression d'avoir un petit oiseau au nid par le battement léger de son petit cœur - maintenant il t'épargnera tout danger. Tu dois avoir foi."     




"Oui, j'ai foi, mais si je venais à mourir ...n'abandonne pas tout de suite Zacharie. Je sais que tu penses à ta maison, mais reste encore un peu pour aider mon homme dans les premiers jours de deuil."  




"Je resterai pour jouir de ta joie et de la sienne et je ne partirai que lorsque tu seras forte et joyeuse. Mais, tiens-toi tranquille, Élisabeth, tout ira bien. Ta maison ne manquera de rien à l'heure de ta souffrance. Zacharie sera servi par la plus affectueuse servante, tes fleurs seront soignées et tes colombes aussi, et tu retrouveras les unes et les autres joyeuses et belles pour fêter le joyeux retour de leur maîtresse. Rentrons maintenant, je te vois pâlir ..."  




"Oui, il me semble que ma souffrance redouble. Peut-être l'heure est-elle venue. Marie, prie pour moi." 




"Je t'aiderai par ma prière, jusqu'au moment où ta peine s'épanouira en joie."




Les deux femmes rentrent lentement à la maison.      




Élisabeth se retire dans son appartement. Marie, adroite et prévoyante, donne des ordres, prépare tout ce qu'il est possible de prévoir et réconforte Zacharie inquiet.   




Dans la maison où on veille cette nuit et où on entend les voix étrangères des femmes qu'on a appelées à l'aide, Marie reste vigilante, comme un phare dans une nuit de tempête. Toute la maison gravite autour d'elle. 
Et elle, douce et souriante, veille à tout. Elle prie, quand elle n'est pas appelée par une chose ou une autre, elle se recueille dans la prière. Elle est dans la pièce où on se rassemble toujours pour le repas et pour le travail.
 Et, avec elle, se trouve Zacharie qui pousse des soupirs et circule, inquiet. Ils ont déjà prié ensemble, puis Marie a continué de prier. Même à présent que le vieillard, fatigué a pris un siège et s'est assis près de la table et se tait tout songeur, elle prie. Et, quand elle le voit dormir pour de bon, la tête sur les bras croisés qui s'appuient sur le table, elle délace ses sandales pour faire moins de bruit et chemine les pieds nus, Elle fait moins de bruit qu'un papillon tournoyant dans une pièce. Elle prend le manteau de Zacharie et le pose sur lui si délicatement qu'il continue à dormir dans la tiédeur de la laine qui le défend de la fraîcheur de la nuit, entrant par bouffées par la porte souvent ouverte.
 Puis elle revient prier. Et toujours avec plus d'âme, elle prie à genoux, les bras étendus, lorsque les cris de la malade se font plus perçants.           




Sara entre et lui fait signe de sortir. Marie sort déchaussée dans le jardin. "La maîtresse vous désire" dit-elle.  




"Je viens" et Marie longe la maison, monte l'escalier ...On dirait un ange blanc qui tourne dans la nuit tranquille et constellée d'étoiles. Elle entre chez Élisabeth.  




"Oh ! Marie ! Marie ! Quelle douleur ! Je n'en puis plus. Marie ! Quelle souffrance il faut endurer pour être mère !" 




Marie la caresse affectueusement et lui donne un baiser. 




"Marie ! Marie ! Laisse-moi mettre la main sur ton sein !"  




Marie prend les deux mains ridées et gonflées et se les pose sur l'abdomen arrondi en les tenant pressées de ses mains lisses et légères. Et elle parle doucement, maintenant qu'elles sont seules : "Jésus est là qui se rend compte et voit. Confiance, Élisabeth. Son cœur saint bat plus fort parce qu'il travaille en ce moment pour ton bien. Je le sens palpiter comme si je le tenais entre mes mains. Je comprends les paroles que par ses battements l'Enfant me dit. Il me dit en ce moment : "Dis à la femme qu'elle ne craigne pas. Encore un peu de douleur. Et puis, au lever du soleil, au milieu de tant de roses qui attendent pour s'ouvrir sur leur tige ce rayon matinal, sa maison aura sa rose la plus belle et ce sera Jean mon Précurseur".  




Élisabeth pose aussi son visage sur le sein de Marie et pleure doucement.  




Marie reste ainsi quelque temps parce qu'il lui semble que la douleur s'endort, se relâche et se calme. Elle fait signe à tous de rester tranquilles. Elle reste debout, blanche et toute belle dans le faible rayonnement de la lampe à huile, comme un ange qui veille sur la souffrance. Elle prie. Je la vois remuer les lèvres, mais, même si je ne les voyais pas remuer, je comprendrais qu'elle prie par l'expression extasiée de son visage.     




Le temps passe et la douleur reprend Élisabeth. Marie l'embrasse de nouveau. Elle descend, rapide, dans le rayon de lune et court voir si le vieillard dort encore. Il dort et gémit tout en rêvant. Marie a un geste de pitié. Elle se remet à prier. 




Le temps passe, le vieillard se réveille et jette un regard étonné comme s'il se souvenait mal pourquoi il se trouve là. Puis, il se rappelle, il a un geste et une exclamation gutturale. Puis il écrit : "N'est-il encore pas né ?" Marie fait signe que non. Zacharie écrit : "Quelle douleur ! Ma pauvre femme ! En sortira-t-elle sans mourir ?" 




Marie prend la main du vieil homme et le rassure : "À l'aube, sous peu, le bambin sera né. Tout ira bien. Élisabeth est forte. Comme il va être beau, ce jour - puisqu'il va bientôt faire jour - où ton enfant verra la lumière ! Le plus beau jour de ta vie ! Ce sont de grandes grâces que le Seigneur te réserve pour toi, et ton enfant en est l'annonciateur."          




Zacharie secoue la tête tristement et montre sa bouche muette. Il voudrait dire tant de choses et ne le peut. 




Marie comprend et répond : "Le Seigneur te donnera une joie complète. Crois en Lui complètement, espère infiniment, aime totalement. Le Très-Haut t'exaucera au-delà de ce que tu espères. Il veut cette foi totale pour laver ta défiance passée. Dis en ton cœur, avec moi : "Je crois" .Dis-le à chaque battement de ton cœur. Les trésors de Dieu s’ouvrent pour qui croit en Lui et en sa puissante bonté.  




La lumière commence à pénétrer par la porte entr'ouverte. Marie l'ouvre. L'aube répand une lumière blanche sur la terre humide. Il y a une forte odeur de terre et de verdure humides. On entend les premiers pépiements des oiseaux qui s'appellent d'une branche à l'autre.  




Le vieil homme et Marie vont sur le seuil de la porte. Ils sont pâles après une nuit sans sommeil et la lumière de l'aube les fait encore plus pâles. Marie remet ses sandales, va au pied de l'escalier et écoute. Quand une femme se montre, elle fait un signe et revient. Rien encore.         




Marie va dans une pièce et revient avec du lait chaud qu'elle donne à boire au vieillard. Elle va voir aux colombes. Elle revient pour disparaître dans cette pièce. Peut-être est-ce la cuisine, Elle fait un tour, surveille. Elle semble avoir eu un sommeil merveilleux tant elle est vive et tranquille.       




Zacharie fait les cent pas, nerveux, monte et descend à travers le jardin. Marie le regarde avec pitié. Puis elle entre de nouveau dans la même pièce, et agenouillée près de son métier, elle prie de toute son âme, parce que les plaintes de la malade se font plus déchirantes. Elle se courbe jusqu'à terre pour prier l'Éternel. Zacharie rentre et la voit prosternée ainsi et il pleure, le pauvre vieux. Marie se relève et le prend par la main. Elle semble être la mère de cette vieillesse désolée et verse sur elle le réconfort.  




Ils se tiennent ainsi, l'un près de l'autre dans le soleil qui rosit l'air du matin et c'est ainsi que les rejoint la nouvelle joyeuse : "Il est né ! Il est né ! Un garçon ! Heureux père ! Un garçon, frais comme une rose, beau comme le soleil, fort et vigoureux et bon comme sa mère. Joie à toi, père béni par le Seigneur qu'un fils t'a été donné pour que tu l'offres à son Temple. Gloire à Dieu qui a accordé une postérité à cette maison ! Bénédiction à toi et au fils qui est né de toi ! Puisse sa descendance perpétuer ton nom dans les siècles des siècles à travers les générations et les générations et qu'elle conserve toujours l'alliance du Seigneur Éternel." 




Marie, avec des larmes de joie, bénit le Seigneur. Et puis les deux reçoivent le petit, apporté au père pour qu'il le bénisse. Zacharie ne va pas trouver Élisabeth. Il reçoit le bambin qui crie comme un perdu, mais ne va pas trouver sa femme. 




C'est Marie qui y va, portant affectueusement le bébé qui se tait tout à coup, à peine Marie l'a-t-elle pris dans ses bras. La commère qui la suit remarque le fait. "Femme" dit-elle à Élisabeth, "ton enfant s'est tu tout d'un coup quand Elle l'a pris. Regarde comme il dort tranquille. Et Dieu sait s'il est remuant et fort. Maintenant, regarde, on dirait une petite colombe."     




Marie met la créature près de la mère et la caresse en remettant en ordre ses cheveux gris. "La rose est née" lui dit-elle doucement. "Et tu es en vie. Zacharie est heureux."




"Il parle?"      




"Pas encore, mais espère dans le Seigneur. Repose-toi, maintenant. Je resterai avec toi."
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Dernière édition par Marylie le Mer 19 Déc - 20:21, édité 1 fois
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Message par Maud Mer 19 Déc - 20:17

Merci @Marylie ce texte est tout aussi Merveilleux rempli d' espérance et d' Amour  sunny

Gloire à toi Seigneu


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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Message par M8735 Mer 19 Déc - 20:24

En effet, @MaudVery Happy
Après les soufffrances, les douleurs,vient  la Joie au Ciel, comme l’enfantement sur terre est suivi de la joie de la naissance. sunny
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Message par M8735 Jeu 20 Déc - 18:29

La circoncision du Baptiste




Je vois la maison en fête. C'est le jour de la circoncision. Marie a pris soin que tout soit beau et en ordre. Les pièces brillent de lumière et aussi les plus belles étoffes, les plus beaux meubles, c'est une splendeur. Il y a beaucoup de monde.  


Marie se déplace, agile parmi les groupes, toute belle dans son plus beau vêtement blanc.


Élisabeth, révérée comme une matrone, jouit délicieusement de la fête. Le bébé est sur son sein, repu de lait.   


Vient le moment de la circoncision. "Nous l'appellerons Zacharie. Tu te fais vieux et il convient que ton nom soit donné à l'enfant" disent les hommes.        


"Certainement non !" s'écrie la mère. "Son nom est Jean. Son nom doit être un témoignage de la puissance de Dieu." 


"Mais quand donc y a-t-il eu un Jean dans notre parenté ?"    


"N'importe. Il doit s'appeler Jean."     


"Que dis-tu, Zacharie ? Tu veux qu'il ait ton nom, n'est-ce pas ?" Zacharie fait signe que non. Il prend la tablette et écrit :
 "Jean est son nom" et il a à peine fini d'écrire qu'il ajoute avec sa langue libérée :
 "puisque Dieu a fait une grande grâce à moi son père et à sa mère, et à ce petit, son nouveau serviteur, qui passera en effet sa vie à glorifier le Seigneur, et il sera appelé grand dans la suite des siècles et aux yeux de Dieu, parce qu'il s'emploiera à convertir les cœurs au Seigneur Très-Haut. 
L'ange l'a dit, et moi je ne l'ai pas cru.
 Mais maintenant je crois et la Lumière se fait en moi, Elle est parmi nous et vous ne la voyez pas, Son sort sera d'être ignorée parce que les hommes ont l'esprit encombré, endormi. 
Mais mon fils la verra et parlera d'Elle et tournera vers Elle les cœurs des justes d'Israël. 
Oh ! bienheureux ceux qui croiront en Elle et croiront toujours à la Parole du Seigneur. 
Et Toi, sois béni, Seigneur Éternel, Dieu d'Israël parce que tu as visité et racheté ton peuple en lui suscitant un puissant Sauveur dans la maison de David, son serviteur.
 Comme tu as promis par la bouche des saints Prophètes, depuis les temps anciens de nous délivrer de nos ennemis et des mains de ceux qui nous haïssent, pour exercer ta miséricorde envers nos pères et montrer que tu n'oublies pas ta sainte alliance.
 Tel est le serment que tu as fait à Abraham notre père : de nous accorder que sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous te servions, dans la sainteté et la justice, en ta présence, pendant toute la vie" et ainsi jusqu'à la fin. 


Les personnes présentes sont dans la stupeur : pour le nom, pour le miracle et pour les paroles de Zacharie.


Élisabeth à la première parole de Zacharie, avait hurlé de joie. Maintenant elle pleure pendant que Marie la tient embrassée et la caresse joyeusement. 


On porte ailleurs le nouveau-né pour la circoncision. Quand on le rapporte, le petit Jean crie de toute sa voix. Même le lait de sa maman ne le calme pas. Il se débat comme un jeune poulain. Mais Marie le prend et le berce, et lui se tait et se calme.     


"Mais regardez !" dit Sara. "Il ne se tait que lorsqu'elle le prend !"       


Les gens s'en vont lentement. Dans la pièce, il ne reste que Marie avec le bébé dans les bras et Élisabeth toute heureuse.       


Zacharie entre et ferme la porte.
 Il regarde Marie avec les larmes aux yeux. 
Il veut parler, puis se tait. 
Il s'avance. 
Il s'agenouille devant Marie. 
"Bénis le misérable serviteur du Seigneur" lui dit-il. 
"Bénis-le, puisque tu peux le faire, toi qui le portes en ton sein.
 La parole de Dieu m'a parlé quand j'ai reconnu mon erreur et que j'ai cru à tout ce qui m'avait été dit. Je te vois, et aussi ton heureuse destinée.
 J'adore en toi le Dieu de Jacob. Toi, mon premier Temple, où le premier prêtre devenu conscient peut à présent prier l'Éternel. 
Tu es bénie, toi qui as obtenu grâce pour le monde et lui portes le Sauveur. Pardonne à ton serviteur, s'il n'a pas vu au premier abord ta majesté.
 C'est toutes les grâces que tu nous as apportées avec ta venue, parce que où tu vas, ô Pleine de Grâce, Dieu opère ses miracles et saints sont les murs où tu entres, saintes deviennent les oreilles qui entendent ta voix et les chairs que tu touches. 
Saints les cœurs parce que tu donnes les grâces, Mère du Très-Haut, Vierge annoncée par les prophètes et attendue pour donner au peuple de Dieu le Sauveur."      


Marie sourit, allumée par l'humilité, et elle parle :
 "Louange au Seigneur. A Lui seul. 
C'est de Lui, pas de moi que vient toute grâce.
Et Lui t'a accordé sa grâce pour que tu l'aimes et le serves à la perfection le reste de ta vie, pour mériter son Royaume que mon Fils ouvrira aux Patriarches, aux Prophètes, aux justes du Seigneur. 
Et toi, maintenant qui peux prier devant le Saint, prie pour la Servante du Très-Haut, parce que être la Mère du Fils de Dieu, c'est une bienheureuse destinée, être Mère du Rédempteur c'est une destinée d'atroce douleur. 
Prie pour moi, qui heure après heure ,sens grandir le poids de ma souffrance. Et c'est toute une vie qu'il me faudra le porter.
 Et si je n'en vois pas les détails, je sens que ce sera un poids plus lourd que si sur mes épaules de femme se posait le monde et que je dusse l'offrir au Ciel. Moi, moi seule, pauvre femme ! Mon Enfant ! Mon Fils !
 Ah ! qu'à présent le tien ne pleure pas si je le berce.
 Mais pourrai-je moi bercer le mien pour calmer sa douleur ?
 ...Prie pour moi, Prêtre du Seigneur. 


Mon cœur tremble comme une fleur sous la bourrasque. Je regarde les hommes et je les aime, mais derrière leurs visages, je vois apparaître l'Ennemi qui en fait des ennemis de Dieu, de Jésus, mon Fils..."


La vision s'évanouit avec la vue de la pâleur de Marie, de ses larmes où brille son regard. 
Colombe
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Message par M8735 Ven 21 Déc - 18:13

La présentation du Baptiste au Temple




Dans la nuit du mercredi au jeudi de la semaine sainte voici ce que je vois :


D'un char confortable auquel est attachée aussi la monture de Marie, je vois descendre Zacharie, Élisabeth et Marie qui tient le petit Jean, et Samuel avec un agneau et, dans une cage, une colombe. Ils descendent devant l'écurie habituelle où doivent s'arrêter tous les pèlerins qui se rendent au Temple, pour remiser leurs montures.   


Marie appelle le petit homme qui en est propriétaire et lui demande si aucun Nazaréen n'est venu le jour précédent ou aux premières heures de la matinée. "Personne, femme" répond le petit vieux. Marie demeure étonnée, mais n'ajoute rien d'autre.


Elle fait détacher son âne par Samuel et puis rejoint Zacharie et Élisabeth. Elle explique le retard de Joseph : "Il aura été retenu par quelque chose, mais il viendra certainement aujourd'hui." Elle reprend le bébé qu'elle avait donné à Élisabeth et ils se dirigent vers le Temple.         


Zacharie reçoit les honneurs des gardes, les saluts et les compliments des autres prêtres. Il est splendide aujourd'hui Zacharie avec ses vêtements sacerdotaux et sa joie de père heureux. On dirait un Patriarche. Je pense qu'Abraham devait lui ressembler quand il se réjouissait d'offrir Isaac au Seigneur.        


Je vois la cérémonie de la présentation du nouvel Israélite et la purification de la mère. Elle est encore plus pompeuse que pour la présentation de Marie, parce que Jean est le fils d'un prêtre et les prêtres font grande fête. Ils accourent en nombre et s'affairent autour du petit groupe des femmes et du nouveau-né.          


Des gens aussi se sont approchés par curiosité et j'entends les commentaires. Comme Marie a l'enfant sur les bras pendant qu'on se dirige vers l'endroit coutumier les gens croient que c'est la mère. Mais une femme dit : "Ce n'est pas possible. Ne voyez-vous pas qu'elle est enceinte ? Le bambin n'a que quelques jours et elle, elle est déjà grosse."  


"Pourtant" dit un autre "il n'y a qu'elle qui puisse être la mère. L'autre est vieille. Ce doit être une parente, mais elle ne peut être mère à l'âge qu'elle a."


"Suivons-les, et nous verrons qui a raison." Et la stupeur augmente quand on voit que celle qui accomplit le rite de la purification, c'est Élisabeth. Elle offre son agneau bêlant pour l'holocauste et la colombe pour le péché.      


"C'est elle la mère, tu as vu ?"         


"Non !"  


"Oui." Les gens chuchotent, incrédules encore. Ils font tant de bruit qu'un "Pschit !" impérieux part du groupe des prêtres qui assistent à la cérémonie. Les gens se taisent un moment, mais les chuchotements se font plus forts quand Élisabeth rayonnante d'une sainte fierté prend le bambin et pénètre dans le Temple pour en faire la présentation au Seigneur.  


"C'est bien elle."   


"C'est toujours la mère qui fait l'offrande."  


"Quel miracle est-ce donc jamais ?" 


"Que sera cet enfant accordé à un âge si avancé à cette femme ?" 


"Qu'est-ce que cela présage ?"          


"Vous ne savez pas ? dit quelqu'un qui arrive tout essoufflé. C'est le fils du prêtre Zacharie, de la descendance d'Aaron, celui-là qui devint muet pendant qu'il offrait l'encens au Sanctuaire." 


"Mystère ! Mystère ! Et maintenant il parle de nouveau ! La naissance de son fils lui a délié la langue."     


"Quel esprit lui aura parlé et rendue morte sa langue pour l'habituer à garder le silence sur les secrets de Dieu ?"   


"Mystère ! Quelle vérité sera révélée à Zacharie ?" 


"Son fils serait-il le Messie qu'attend Israël ?"  


"Il est né en Judée, mais pas à Bethléem et pas d'une vierge. Il ne peut être le Messie." 


"Qui donc est-il ?" 


Mais la réponse reste dans le secret de Dieu et les gens restent avec leur curiosité. 


La cérémonie est achevée. Les prêtres font fête, maintenant à la mère aussi et au bébé. La seule à qui on ne fait pas attention, qu'on évite même dédaigneusement, quand on s'aperçoit de son état, c'est Marie.  


Une fois les félicitations finies, la plupart se remettent en route et Marie veut retourner à l'hôtellerie pour voir si Joseph est arrivé. Il n'est pas arrivé. Marie reste déçue et pensive.


Élisabeth se préoccupe de sa situation. "Nous pouvons rester jusqu'à la sixième heure, mais ensuite, nous devons partir pour être à la maison avant la première veille. Il est encore trop petit pour rester la nuit tombée."             


Et Marie calme et triste : "Je resterai dans une cour du Temple. J'irai trouver mes maîtresses... Je ne sais. Mais je ferai quelque chose." 


 Zacharie intervient avec un projet immédiatement accepté, comme une bonne solution. "Allons chez les parents de Zébédée [Les grands-parents de Jacques et Jean les futurs apôtres], c'est sûrement là que Joseph va te chercher et s'il ne venait pas, il te sera facile de trouver quelqu'un pour t'accompagner vers la Galilée. Dans cette maison il y a un va-et-vient continuel de pêcheurs de Génésareth." 


Ils prennent la monture de Marie et vont chez les parents de Zébédée, qui au fond ne sont que ceux qui ont donné l'hospitalité à Marie et Joseph quatre mois auparavant. 


Les heures passent vite et Joseph ne paraît point. Marie maîtrise sa peine en berçant le petit, mais on voit qu'elle est pensive. Comme pour cacher son état, elle n'a pas enlevé son manteau bien qu'il fasse une chaleur qui fait transpirer tout le monde.


Finalement, un grand coup à la porte annonce Joseph. Le visage de Marie resplendit rasséréné.   


Joseph la salue, après qu'elle s'est présentée tout d'abord le saluant avec respect : "La bénédiction de Dieu sur toi, Marie !" 


"Et sur toi, Joseph et louange au Seigneur que tu sois venu ! C'est que Zacharie et Élisabeth allaient partir pour être à la maison avant la nuit." 


"Ton messager est arrivé à Nazareth pendant que j'étais à Cana pour des travaux. J'ai été informé hier soir et je suis parti tout de suite. Mais ayant marché sans arrêt, je suis en retard parce que l'âne avait perdu un fer. Pardonne-moi."


"C'est à toi de me pardonner d'être restée si longtemps loin de Nazareth ! Mais regarde: ils étaient si heureux de m'avoir avec eux, c'est pourquoi j'ai voulu leur faire plaisir jusqu'à maintenant." 


"Tu as bien fait, Femme. Et le bambin où est-il ?" Ils entrent dans la pièce où se trouve Élisabeth qui donne son lait à Jean avant de partir. Joseph complimente les parents pour la robustesse de l'enfant. Élisabeth l'enlève de son sein pour le montrer à Joseph, mais il crie et se débat comme si on l'écorchait. Tout le monde rit de ses protestations, même les parents de Zébédée qui sont accourus apportant des fruits frais pour tout le monde, du lait, du pain et un grand plat de poissons, ils rient et s'unissent à la conversation des autres.


Marie parle très peu. Elle reste tranquille et silencieuse assise dans son coin, les mains sur son sein, sous son manteau. Et même quand elle boit une tasse de lait et mange une grappe de raisin doré avec un peu de pain, elle parle peu et ne bouge guère. Elle regarde Joseph avec un mélange de peine et d'inquiétude. Lui aussi la regarde et après quelque temps, se penchant sur son épaule, lui demande :  


"Es-tu fatiguée ? Souffres-tu ? Tu es pâle et triste."       


"J'ai de la peine de me séparer du petit Jean. Je l'aime bien. Je l'ai porté sur mon cœur presque dès sa naissance..."  


Joseph ne pose pas d'autre question. L'heure du départ est venue pour Zacharie. Le char s'arrête à la porte et tout le monde s'approche. Les deux cousines s'embrassent affectueusement. Marie embrasse plusieurs fois le bébé avant de le reporter sur le sein de sa mère déjà assise dans son char. Puis elle salue Zacharie et lui demande sa bénédiction. Quand elle s'agenouille devant le prêtre, le manteau glisse de ses épaules et ses formes apparaissent dans la lumière intense d'un après-midi d'été. Je ne sais si Joseph le remarque à ce moment occupé qu'il est à saluer Elisabeth. Le char s'éloigne.  


Joseph rentre avec Marie qui reprend sa place dans un coin à moitié éclairé. "S'il ne te déplaisait pas de voyager de nuit, je proposerais de partir au crépuscule. La chaleur est forte dans la journée. La nuit, au contraire, est fraîche et tranquille. C'est pour toi que je le dis pour ne pas t'exposer trop au soleil. Pour moi, ce n'est rien d'être exposé à la canicule. Mais toi..."    


"Comme tu veux Joseph. Oui, je crois que ce serait bien de voyager de nuit. " 


"La maison est bien en ordre, et aussi le jardinet. Tu verras quelles belles fleurs ! Tu arrives à temps pour voir tout fleuri. Le pommier, le figuier et la vigne sont chargés de fruits comme jamais et le grenadier, j'ai dû lui mettre des tuteurs tant ses branches sont chargées de fruits déjà bien formés qu'on n'a jamais vu chose pareille en ce temps-ci. Et puis l'olivier ... Tu auras de l'huile en abondance. Il a eu une floraison miraculeuse et pas une fleur ne s'est perdue; toutes ont déjà donné une petite olive. Quand elles seront mûres, l'arbre sera couvert de perles noires. Il n'y a que toi pour avoir un si beau jardin dans toute Nazareth. Même les parents en sont étonnés. Et Alphée dit que c'est un miracle."  


"Tes soins l'ont créé."            


"Oh ! non ! Pauvre homme que je suis ! Qu'ai-je donc fait, moi ? Un peu de soins aux arbres et un peu d'eau aux fleurs... Sais-tu ? Je t'ai fait une fontaine, tu n'auras pas besoin de sortir pour avoir de l'eau. Je l'ai amenée au fond, près de la grotte, et j'y ai mis une vasque. Je l'ai conduite de la source qui se trouve au-dessus de l'olivier de Mathias. Elle est pure et abondante. C'est par un petit ruisseau que je te l'ai amenée. J'ai fait un petit canal bien couvert et maintenant l'eau arrive et chante comme une harpe. Ça me faisait de la peine de te voir aller à la fontaine du pays et en revenir chargée d'amphores remplies d'eau."      


"Merci, Joseph. Tu es bon !" Les deux époux se taisent maintenant comme fatigués, Joseph sommeille même. Marie prie.         


Le soir arrive. Les hôtes insistent pour qu'ils mangent encore avant de se mettre en route. Joseph mange du pain et du poisson. Marie seulement des fruits et du lait. 


Puis c'est le départ. Ils montent sur leurs ânes. Comme à l'aller, Joseph a installé sur le sien le coffre de Marie et avant que Marie ne monte il regarde si la selle est bien en place. Je remarque que Joseph regarde Marie quand elle monte en selle; mais il ne dit rien. Le voyage a commencé au moment où les étoiles, les premières se mettent à clignoter dans le ciel.


Ils se hâtent vers les portes pour les atteindre avant qu'elles ne soient fermées, peut-être. Quand ils sortent de Jérusalem et ils prennent la grand-route qui va vers la Galilée, déjà les étoiles fourmillent dans toute l'étendue du ciel. Il y a grand silence dans la campagne. On n'entend que le chant d'un rossignol et les pieds des deux ânes qui battent en cadence le terrain de la route durci par la sécheresse de l'été.
Colombe


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Message par M8735 Sam 22 Déc - 20:09

Le songe de Joseph.
Marie de Nazareth s’explique avec Joseph.





Après cinquante-trois jours, la Maman recommence à se manifester avec cette vision qu'Elle me dit de noter dans ce livre. La joie renaît en moi, parce que voir Marie, c'est posséder la joie.


Je vois donc le petit jardin de Nazareth. Marie file à l'ombre d'un pommier à la frondaison touffue et surchargé de fruits qui commencent à rougir. On dirait des joues d'enfants arrondies et rosées.   


Mais Marie n'a pas ces belles couleurs. Le teint que ses joues avaient à Hébron a disparu. Le visage est pâle comme de l'ivoire. Seules les lèvres y dessinent une courbe de pâle corail. Sous les paupières abaissées, deux ombres obscures, et le bord des yeux est gonflé comme après des pleurs. Je ne vois pas les yeux, parce qu'elle a la tête plutôt inclinée, attentive à son travail, et plus encore à des pensées attristantes car je l'entends soupirer comme quelqu'un qui souffre douloureusement dans son cœur. Elle est toute habillée de blanc, de vêtements de lin blancs parce qu'il fait très chaud, bien que la fraîcheur encore intacte des fleurs me dise que c'est le matin. Elle a la tête découverte et le soleil qui joue avec le feuillage du pommier, remué par un vent très léger, et qui filtre en faisant des raies de lumière sur la terre brune des parterres, dessine des ronds lumineux sur sa tête blonde et sur les cheveux qui ont des reflets d'or pur.


De la maison ne vient aucun bruit, ni non plus du voisinage. On entend le murmure d'un filet d'eau qui coule dans une vasque au fond du jardin.  


Marie sursaute en entendant un coup frappé résolument à la porte extérieure de la maison. Elle pose sa quenouille et son fuseau et se lève pour aller ouvrir. Bien que son habit soit souple et ample, elle n'arrive pas à cacher complètement la rondeur du bassin. 


Elle se trouve en face de Joseph. Elle pâlit jusqu'aux lèvres. En ce moment son visage semble une hostie tant il est exsangue. Marie regarde d'un œil qui interroge avec tristesse. Le regard de Joseph paraît suppliant. Ils gardent le silence, en se regardant. Puis Marie ouvre la bouche : "À cette heure, Joseph ? As-tu besoin de quelque chose ? Que veux-tu me dire ? Viens."       


Joseph entre et ferme la porte. Il ne parle pas encore.   


"Parle Joseph, qu'est-ce que tu veux ?"  


"Ton pardon." Joseph s'incline comme s'il voulait s'agenouiller. Mais Marie, toujours si réservée pour le toucher, le prend résolument par les épaules et l'en empêche.          


La couleur va et vient sur le visage de Marie, tantôt rouge, tantôt pâle comme il était avant. "Mon pardon ? Je n'ai rien à te pardonner, Joseph. Je n'ai qu’à te remercier encore de tout ce que tu as fait ici en mon absence et pour l'amour que tu me portes."


Joseph la regarde et je vois deux grosses larmes qui se forment dans la cavité de son œil profond. Elles restent comme sur le bord d'un vase et puis roulent sur les joues et sur la barbe. "Pardon, Marie. J'ai manqué de confiance. Maintenant, je sais [Joseph a eu un songe durant la nuit]. Je suis indigne d'avoir un tel trésor. J'ai manqué de charité. Je t'ai accusée en mon cœur. Je t'ai accusée sans justice puisque je ne t'avais pas demandé de me dire la vérité. J'ai failli envers la Loi de Dieu en ne t'aimant pas comme je me serais aimé..."  


"Oh ! non ! Tu n'as pas manqué !"  


"Oui, Marie. Si j'avais été accusé d'un pareil crime, je me serais défendu. Toi... Je ne t'ai pas permis de te défendre, puisque j'allais prendre une décision sans t'interroger. Je t'ai manqué en t'offensant par un soupçon. Rien qu'un soupçon, c'est une offense, Marie. Qui soupçonne méconnaît. Je ne t'ai pas connue comme je le devais. Mais pour la douleur que j'ai soufferte... trois journées de supplice, pardonne-moi, Marie." 


"Je n'ai rien à te pardonner. Mais plutôt je te demande pardon de la douleur que je t'ai causée."  


"Oh ! oui, quelle douleur ç'a été ! Quelle douleur ! Regarde, ce matin, on m'a dit que j'avais des cheveux blancs sur les tempes et des rides sur le visage, plus de dix ans de vie se sont écoulés en ces jours. Mais pourquoi, Marie, as-tu été humble au point de me cacher à moi, ton époux, ta gloire, et permettre que je te soupçonne ?" 


Joseph n'est pas à genoux, mais il est tellement courbé que c'est tout comme, et Marie pose sur sa tête sa petite main en souriant. Il semble qu'elle l'absolve. Elle dit : "Si mon humilité n'avait pas été parfaite, je n'aurais pas mérité de concevoir Celui qu'on attendait. Celui qui vient annuler la faute d'orgueil qui a ruiné l'homme. Et puis j'ai obéi... Dieu m'a demandé cette obéissance. Elle m'a coûté tellement... pour toi, pour la douleur que tu en éprouverais. Mais je n'avais qu'à obéir. Je suis la servante de Dieu et les serviteurs ne discutent pas les ordres qu'ils reçoivent. Ils les exécutent, Joseph, même s'ils leur font pleurer du sang." Marie pleure doucement en disant cela. Si doucement que Joseph tout courbé ne s'en aperçoit que quand une larme tombe à terre.       


Alors il redresse la tête et - c'est la première fois que je le vois faire cela - il serre les petites mains de Marie dans ses mains fortes et hâlées et baise l'extrémité de ces doigts délicats qui sortent comme des boutons de pêcher de l'étreinte des mains de Joseph.


"Maintenant il faut pourvoir, parce que..." Joseph n'ajoute rien, mais regarde le corps de Marie, qui s'assied tout de suite, pour ne pas rester ainsi exposée au regard qui se pose sur elle. "Il faudra faire vite. Je viendrai ici. Nous accomplirons le mariage... La semaine prochaine, ça va… ?"            


"Tout ce que tu fais est bien Joseph. Tu es le chef de la maison, moi, je suis ta servante."


"Non, c'est moi qui suis ton serviteur. Je suis le bienheureux serviteur de mon Seigneur qui grandit en ton sein. Toi, tu es la bénie entre toutes les femmes d'Israël. Ce soir, je préviendrai les parents. Et après... quand je serai ici, nous travaillerons pour préparer tout à sa venue... Oh ! comment pourrai-je recevoir dans ma maison mon Dieu ? Dans mes bras Dieu ? J'en mourrai de joie !... Je ne pourrai jamais oser le toucher !…"          


"Tu le pourras, comme moi je le pourrai, avec la grâce de Dieu."  


"Mais toi, c'est toi. Moi, je suis un pauvre homme, le plus pauvre des fils de Dieu ! ..."


 "Jésus vient pour nous qui sommes pauvres, pour nous faire riches en Dieu. Il vient vers nous deux, parce que nous sommes les plus pauvres et que nous le reconnaissons. Réjouis-toi, Joseph. La race de David a le Roi qu'elle attendait et notre maison devient plus fastueuse que le palais royal de Salomon, car ici il y aura le Ciel et nous partagerons avec Dieu le secret de paix que plus tard les hommes apprendront. Il grandira parmi nous et nos bras seront un berceau pour le Rédempteur qui grandit, et nos fatigues Lui procureront le pain... Oh ! Joseph ! Nous entendrons la voix de Dieu nous appeler "père et Mère !". Oh !..." Marie pleure de joie. Des larmes si heureuses !


Et Joseph, agenouillé maintenant à ses pieds, pleure, la tête cachée dans l'ample vêtement de Marie qui descend en faisant des plis sur le pauvre carrelage de la petite pièce.    


La vision se termine là.
Colombe
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Message par M8735 Dim 23 Déc - 6:15

L'édit de recensement




Je vois encore la maison de Nazareth : la petite pièce où se tient habituellement Marie pour les repas. En ce moment, elle est occupée à un ouvrage de toile blanche. Elle pose son travail pour aller allumer une lampe. La nuit descend et la lumière verdâtre qui entre par la porte entr'ouverte sur le jardin devient insuffisante. Elle la ferme. Je me rends compte que sa grossesse est très avancée. Mais elle est encore si belle. Sa démarche est aisée, et gracieux est tout son comportement. Rien de cette lourdeur que l'on remarque chez la femme qui va bientôt donner le jour à un enfant. Seul, le visage est changé. 


Maintenant, c'est "la femme". Tout d'abord, au temps de l'Annonciation, c'était une toute jeune fille, au visage calme, mais qui ignore : un visage d'enfant innocent. Depuis, dans la maison d'Élisabeth, au moment de la naissance du Baptiste, son visage s'était plus affiné, sa beauté avait mûri. Maintenant, c'est le visage tranquille, mais empreint d'une douce majesté de la femme qui atteint sa perfection dans la maternité. 


Marie, maintenant est devenue réellement "la femme", pleine de dignité et de grâce. Même son sourire s'est épanoui en une douceur majestueuse. Comme elle est belle !  


Joseph entre. Il semble revenir du pays, car il entre par la porte extérieure et non par celle de l'atelier. Marie lève la tête et lui sourit. Aussi Joseph lui sourit. Mais il semble fatigué, préoccupé. Marie l'observe, se demandant ce qu'il y a. Puis elle se lève, prend le manteau que Joseph est en train d'enlever et le pose sur une banquette. 


Joseph s'assied près de la table. Il y appuie le coude, la tête sur une main pendant que préoccupé, il caresse, caresse sa barbe de l'autre main. 


"Tu as quelque préoccupation qui te fait souffrir ? demande Marie. Puis-je te consoler ?" 


"Tu es toujours ma consolation, Marie. Mais cette fois, c'est un gros souci... Pour toi." 


"Pour moi, Joseph ? Qu'y a-t-il donc ?"  


"Ils ont affiché un édit sur la porte de la synagogue. C'est l'ordre de recensement de tous les Palestiniens. Il faut aller se faire inscrire au lieu d'origine. Pour nous, nous devons aller à Bethléem..." 


 "Oh !" interrompt Marie, en mettant la main sur son sein.            


"Cela t'impressionne, n'est-ce pas ? C'est dur, je le sais."      


"Non, Joseph, Ce n'est pas cela. Je pense... je pense aux Saintes Écritures : Rachel, mère de Benjamin et épouse de Jacob, dont naîtra l'Étoile : le Sauveur. Rachel enterrée à Bethléem dont il est dit : "Et toi, Bethléem Ephrata, tu es le plus petit canton de Juda, mais de toi sortira le Dominateur". Le Dominateur promis à la race de David, il naîtra là..."  


"Tu crois... tu crois que le moment est déjà venu ? Oh ! comment ferons-nous ?" Joseph est complètement désemparé. Il regarde Marie d'un regard de pitié. 


Elle s'en aperçoit. Elle sourit. C'est à elle-même qu'elle sourit, plutôt qu'à lui. Un sourire qui semble dire : "C'est un homme, un juste, mais un homme. Il voit les choses en homme. Il pense en homme. Aie pitié de lui, mon âme, et amène-le à juger des choses par l'esprit." Mais sa bonté la pousse à le rassurer. Elle ne ment pas, mais cherche à le distraire de sa peine. "Je ne sais pas, Joseph. Le temps est proche, mais le Seigneur ne pourrait-Il pas le retarder pour t'enlever cette préoccupation ? Lui peut tout. Ne crains pas." 


"Mais le voyage ? ...Qui sait quelle foule ! Trouverons-nous un bon logement ? Aurons-nous le temps de retourner ? Et si... si tu devais être Mère, là-bas, comment ferons-nous ? Nous n'avons pas de maison... Nous ne connaissons plus personne..."   


"Ne crains pas, tout ira bien. Dieu fait trouver un refuge à l'animal qui doit avoir son petit. Voudrais-tu qu'Il ne le fasse pas trouver pour son Messie ? Fions-nous à Lui. N'est-ce pas ? Fions-nous toujours à Lui. Plus l'épreuve est grande et plus il faut avoir confiance. Comme deux enfants, mettons notre main dans sa main de Père. Lui nous guide. Soyons-Lui tout à fait abandonnés. Vois comme Il nous a conduits jusqu'ici avec amour. Un père, le meilleur des pères, n'aurait pu nous apporter tant d'attention. Soyons ses fils et ses serviteurs, accomplissons sa volonté, Rien de mal ne peut nous arriver. Même cet édit, c'est sa volonté. Qui est-il donc César ? Un instrument entre les mains de Dieu. Depuis le moment où le Père décida de pardonner à l'homme, Il a fixé d'avance les évènements pour que son Christ naquît à Bethléem. Elle, la plus petite cité de Juda, n'existait pas encore et déjà sa gloire était annoncée. 


Il fallait que cette gloire se manifeste, la Parole de Dieu ne saurait mentir - et elle mentirait si le Messie naissait ailleurs - et voilà qu'un puissant se lève, si loin d'ici. Il nous a conquis et veut connaître le nombre de ses sujets, maintenant, et alors que le monde est en paix... Oh ! qu'est-ce que notre petite fatigue, si nous pensons à la beauté de cet instant de paix, Joseph ? Penses-y: un temps où il n'y a pas de haine dans le monde ! Peut-il exister une heure plus heureuse pour le lever de "l'Étoile", dont la lumière est divine et l'influence est rédemption ? Oh ! n'aie pas peur, Joseph. Si les routes ne sont pas sûres, si la foule rend difficile le voyage, les anges nous défendront et nous feront escorte. Pas à nous, mais à leur Roi. Si nous ne trouverons pas de refuge, ils nous abriteront sous leurs ailes. Rien de mal ne nous arrivera. Rien ne peut arriver: Dieu est avec nous.  


Joseph la regarde et l'écoute, extasié. Les rides de son front s'effacent, le sourire revient. Il se dresse sans ennui et sans tristesse. Il sourit. "Tu es la bénie, Soleil de mon âme ! Toi, la bénie, tu sais tout voir dans la lumière de la Grâce dont tu es remplie ! Ne perdons pas de temps, alors. Il faut partir, au plus vite et... revenir au plus vite car tout, ici, est prêt pour le... pour le..."


"Pour notre Fils, Joseph. Tel il doit paraître aux yeux du monde, rappelle-toi-le. Le Père a entouré de mystère sa venue et ce n'est pas à nous d'en enlever le voile. Lui, Jésus, le fera, quand ce sera l'heure..."  


La beauté du visage, du regard, de la physionomie, de la voix de Marie quand elle dit : "Jésus" ne peut pas se décrire. C'est déjà l'extase. Et sur cette extase la vision s'évanouit.

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Message par M8735 Dim 23 Déc - 16:52

L’arrivée à Bethléem
Vision du lundi 5 juin 1944










Je vois une grande route. Il y a une énorme foule. Des ânes qui vont, chargés de meubles et de personnes. Des ânes qui reviennent. Les gens éperonnent leurs montures, et qui va à pied se hâte parce qu'il fait froid.           


L'air est pur et sec. Le ciel est serein, mais tout a ce semblant précis des jours de plein hiver. La campagne dépouillée semble plus vaste. Les pâturages ont une herbe courte, brûlée par les vents d'hiver. Sur les pâturages, les troupeaux cherchent un peu de nourriture, et cherchent le soleil qui naît lentement. Ils se serrent l'un contre l'autre parce qu'ils ont froid, eux aussi. Ils bêlent, levant le museau et regardant le soleil comme pour lui dire : "viens vite, qu'il fait froid !" Le terrain présente des ondulations qui se font de plus en plus nettes. C'est un vrai paysage de collines. Il y a des dépressions herbeuses et des pentes de petites vallées et des crêtes. La route passe au milieu et se dirige vers le sud-est. 

Marie est sur son âne gris, toute enveloppée dans un épais manteau. Sur le devant de la selle se trouve ce dispositif déjà vu au voyage vers Hébron et, par-dessus, le coffre avec les objets les plus nécessaires.   


Joseph marche à côté, tenant la bride : "Es-tu fatiguée ?" demande-t-il de temps en temps.   



Marie le regarde en souriant et dit : "Non." À la troisième fois, elle ajoute : "C'est toi plutôt qui dois marcher à pied qui serais fatigué."        

"Oh ! moi, pour moi ce n'est rien. Je pense que si j'avais trouvé un autre âne, tu aurais pu être plus à ton aise et nous aurions pu aller plus vite. Mais, je n'en ai pas trouvé. Tout le monde a besoin de montures, en ce moment. Mais courage ! Bientôt nous serons à Bethléem. Au-delà de cette montagne, c'est Ephrata."         

Ils gardent le silence. La Vierge, quand elle ne parle plus, parait se recueillir en une prière intérieure. Elle sourit doucement à une de ses pensées et tout en ayant les yeux sur la foule, elle ne semble plus voir si c'est un homme, une femme, un vieillard, un berger, un riche ou un pauvre. Mais ce qu'elle voit, c'est à elle seulement. 





Le vent se lève.       

"As-tu froid ?" demande Joseph.         

"Non, merci."       

Mais Joseph n'a pas confiance. Il lui touche les pieds qui pendent sur le flanc de l'âne, les pieds chaussés de sandales et qu'on voit dépasser à peine de son long vêtement. Il doit les trouver froids car il secoue ta tête. Il enlève une couverture qu'il porte en bandoulière et l'étend sur les jambes de Marie et jusque sur son sein de façon que les mains soient bien au chaud sous la couverture et le manteau.    


Ils rencontrent un berger qui coupe la route avec son troupeau, qu'il fait passer d'un pâturage sur la droite à un autre sur la gauche. Joseph se penche pour lui dire quelque chose. Le berger lui répond par un signe d'assentiment. Joseph prend l'âne et le fait passer derrière le troupeau dans le pâturage. Le berger tire un bol grossier de sa besace, trait une grosse brebis aux mamelles gonflées et passe le bol à Joseph qui l'offre à Marie.    








Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  C637ed10    
"Dieu vous bénisse tous les deux" dit Marie. "Toi pour ton amour et toi pour ta bonté. Je prierai pour toi."      

"Vous venez de loin ?"   

"De Nazareth" répond Joseph. 

"Et vous allez ?"   

"À Bethléem."      

"Long voyage pour la femme en cet état.C'est ta femme ?"        



"Oui, c'est ma femme."  C'est ta femme ?"        

"Avez- vous où aller ?"   

"Non."        

"C'est bien ennuyeux : Bethléem est pleine de gens venus de partout pour se faire inscrire ou pour aller ailleurs faire la même démarche. Je ne sais si vous trouverez un logement. Connaissez. vous l'endroit ?"         

"Pas beaucoup."   

Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Balise "Eh ! bien... je te renseigne... à cause d'elle (et il désigne Marie). Cherchez l'auberge. Elle sera pleine, mais je vous l'indique pour vous donner un point de repère. Elle est dans une place, la plus grande. Vous partez de la rue principale. Vous ne pouvez pas vous tromper. Il y a une fontaine devant l'auberge, qui est grande et passe avec un portail.


 Elle sera comble. Mais si vous ne trouvez rien à l'auberge et dans les maisons, passez par derrière de l'auberge dans la direction de la campagne. Il y a des écuries dans la montagne, qui parfois servent aux marchands allant à Jérusalem pour y mettre leurs animaux quand il n'y a pas de place à l'auberge. Ce sont des écuries, vous comprenez, dans la montagne : elles sont humides, froides et sans portes. Mais c'est toujours un refuge parce que la femme... ne peut rester sur la route. Peut-être là vous trouverez une place avec du foin pour dormir et aussi pour l'âne. Et que Dieu vous accompagne."       

"Et que Dieu te donne joie" répond Marie. Joseph à son tour lui dit : "La paix soit avec toi."           

Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Balise  Ils reprennent la route. Une dépression plus vaste apparaît de l'escarpement qu'ils ont franchi. Dans la dépression, en haut et en bas des pentes qui l'entourent, il y a des maisons et encore des maisons. C'est Bethléem.  

"Nous voici sur la terre de David, Marie. Maintenant tu vas te reposer. Tu me semble tellement fatiguée..."         

"Non. Je pensais... Je pense..." Marie prend la main de Joseph et lui dit avec un sourire radieux : "Je crois vraiment que le moment est venu."        

"Dieu de miséricorde ! Comment allons-nous faire ?"      

"Ne crains pas, Joseph. Ne te laisse pas troubler. Vois comme je suis calme, moi ?" 

"Mais tu souffres beaucoup ?"  

"Oh ! non. Je suis remplie de joie. Une telle joie, si forte, si belle, si irrésistible, que mon cœur bat fort, fort et me dit : "Il naît ! Il naît !" Il le dit à chaque battement. C'est mon Petit qui frappe à la porte de mon cœur et qui me dit : "Maman, me voici pour te donner le baiser de Dieu". Oh ! quelle joie, mon Joseph !"         

Mais Joseph n'est pas à la joie. Il pense à l'urgence de trouver un abri et il hâte le pas. Porte après porte, il demande un abri. 

Rien. Tout est occupé. Ils arrivent à l'auberge. Elle est pleine jusque sous les portiques rustiques, qui entourent la grande cour intérieure, de gens qui bivouaquent. 



Joseph laisse Marie sur l'âne à l'intérieur de la cour et il sort pour chercher dans d'autres maisons. Il revient découragé. Il n'y a rien. Le précoce crépuscule d'hiver commence à étendre ses voiles. Joseph supplie l'aubergiste. Il supplie des voyageurs. Eux sont des hommes en bonne santé. Ici c'est une femme sur le point de mettre au monde un enfant. Qu'ils aient pitié ! Rien. Voici un riche pharisien qui le regarde avec un mépris visible, et, quand Marie s'approche, il s'écarte comme s'il s'était approché d'une lépreuse. Joseph le regarde et la rougeur de l'indignation lui monte au visage. Marie met la main sur le poignet de Joseph, pour le calmer et dit : "N'insiste pas. Partons. Dieu y pourvoira." 



Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Balise 28.4 - Ils sortent, ils longent le mur de l'auberge. Ils tournent par une ruelle encastrée entre elle et de pauvres maisons. Ils contournent l'auberge. Ils cherchent. Voilà des espèces de grottes, de caves, dirai-je, plutôt que des écuries, tant elles sont basses et humides. Les plus belles sont déjà occupées. Joseph est accablé.          

"Ohé ! Galiléen !" lui crie par derrière un vieil homme. "Là au fond, sous ces ruines, il y a une tanière. Peut-être n'y a-t-il encore personne."      

Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Balise Ils s'approchent de cette "tanière." C'est vraiment une tanière. Parmi les décombres d'un bâtiment en ruines, il y a un refuge, au-delà duquel se trouveune grotte, un trou dans la montagne plutôt qu'une grotte. On dirait que ce sont les fondations d'une ancienne construction auxquelles servent de toit les matériaux étayés par ces troncs d'arbre à peine équarris.



Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  211a1b10




Pour y voir plus clair, car il y a très peu de jour, Joseph sort de l'amadou et un briquet, et allume une petite lampe qu'il sortla besace qu'il porte en bandoulière. Il entre, Un mugissement le salue. "Viens. Marie, elle est vide, il n'y a qu'un bœuf." Joseph sourit : "Ça vaut mieux que rien ! ..."         

Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  Balise 28.5 - Marie descend de son âne et entre.     

Joseph a fixé son lumignon à un clou dans l'un des troncs qui servent de pilier. On voit la voûte couverte de toiles d'araignées, le sol en terre battue et tout disloqué avec des trous, des cailloux, des détritus et des excréments et couvert de tiges de paille. Au fond, un bœuf se retourne et regarde avec ses grands yeux tranquilles pendant que du foin lui pend des lèvres. Il y a un siège grossier et deux pierres dans un coin, près d'une fente. Le noir de ce recoin indique que c'est là qu'on fait du feu.       


Marie s'approche du bœuf. Elle a froid. Elle lui met les mains sur le cou pour en sentir la tiédeur. Le bœuf mugit et se laisse faire. Il semble comprendre. De même quand Joseph le pousse plus loin pour enlever beaucoup de foin au râtelier et faire un lit pour Marie. Le râtelier est double : celui où mange le bœuf et par-dessus une sorte d'étagère où se trouve une provision de foin. C'est celle-là que prend Joseph. Le bœuf laisse faire. Il fait aussi une place pour l'âne qui, fatigué et affamé, se met tout de suite à manger.    



Joseph découvre aussi un seau renversé tout cabossé. Il sort parce que dehors il y a un ruisseau et revient avec de l'eau pour l'âne. Puis il s'empare d'une botte formée de branches, déposée dans un coin et essaye de balayer le sol. Ensuite il étend du foin, en fait un lit, près du bœuf dans l'angle le plus sec et le plus abrité. Mais, il le trouve humide ce pauvre foin, et il soupire. Il allume le feu et, avec une patience de chartreux, il sèche le foin par poignées en le tenant près du feu.            


Marie, assise sur un tabouret, fatiguée, regarde et sourit. C'est fini. Marie s'installe de son mieux sur le foin moelleux avec les épaules appuyées sur un tronc. Joseph complète... l'ameublement en étendant son manteau qui fait office de tente sur le trou qui sert d'entrée. Un abri très relatif. Puis il offre du pain et du fromage à la Vierge et lui donne à boire de l'eau d'une gourde. "Dors maintenant" lui dit-il après. "Moi, je veillerai pour que le feu ne s'éteigne pas. Il y a du bois, heureusement. Espérons qu'il dure et brûle. Je pourrai épargner l'huile de la lampe."       

Marie s'allonge, obéissante. Joseph la couvre avec le manteau même de Marie et la couverture qu'elle avait d'abord aux pieds.      

"Mais toi... tu auras froid."        

"Non, Marie. Je reste près du feu. Tâche de te reposer. Demain ça ira mieux."      

Marie ferme les yeux sans se faire prier. Joseph se rencogne dans son coin sur le tabouret avec des brindilles à côté. Il y en a peu. Je ne pense pas qu'elles durent longtemps.       


Ils sont placés de la manière suivante : Marie à droite, avec les épaules tournées vers la porte, à moitié cachée par un tronc d'arbre et par le corps du bœuf qui s'est accroupi dans la litière. Joseph à gauche, tourné vers la porte et par conséquent en diagonale, avec le visage tourné vers le feu et les épaules vers Marie.         

Il se retourne de temps en temps pour la regarder et la voit tranquille, comme si elle dormait. Il utilise peu à peu les branches et les jette une par une sur le feu pour qu'il ne s'éteigne pas, pour qu'il donne de la lumière et pour que ce peu de bois dure. Il n'y a plus que la lueur, tantôt plus vive, tantôt presque morte du feu, car la lampe est à bout de combustible et dans la pénombre se détache seulement la blancheur du bœuf, du visage et des mains de Joseph. Tout le reste n'est qu'une masse qui se fond dans l'épaisseur de la pénombre.




« Il n’y a rien à dire de plus" dit Marie. "La vision parle d’elle-même. À vous d’en tirer la leçon de charité, d’humilité et de pureté qui en découle. Repose-toi. Repose-toi en veillant comme j’ai veillé en attendant Jésus. Il viendra t’apporter sa paix"


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Message par M8735 Mar 25 Déc - 0:28

Naissance de Jésus notre Seigneur


Je vois encore l'intérieur de ce pauvre refuge pierreux où, partageant le sort des animaux, Marie et Joseph ont trouvé asile.      


Le petit feu sommeille ainsi que son gardien. Marie soulève doucement la tête de sa couche, et regarde. Elle voit Joseph, la tête inclinée sur la poitrine, comme s'il réfléchissait, et elle pense que la fatigue a triomphé de sa bonne volonté de rester éveillé. Elle sourit, d'un bon sourire. Faisant moins de bruit que ne peut en faire un papillon qui se pose sur une rose, elle s'assied, puis s'agenouille. Elle prie avec un sourire radieux sur le visage. Elle prie, les bras étendus non pas précisément en croix, mais presque, les paumes dirigées vers le haut et en avant, et elle ne paraît pas fatiguée de cette pose pénible. Puis, elle se prosterne, le visage contre le foin, dans une prière encore plus profonde. Une prière prolongée.        


Joseph s'éveille. Il voit le feu presque mort et l'étable presque dans les ténèbres. Il jette une poignée de brindilles et la flamme se réveille. Il y ajoute des branches plus grosses, puis encore plus grosses car le froid doit être piquant, le froid de la nuit hivernale et tranquille qui pénètre partout dans ces ruines.  


Le pauvre Joseph tout près comme il l'est de la porte - appelons ainsi l'ouverture que son manteau essaye d'obstruer - doit être gelé. Il approche les mains près de la flamme, défait ses sandales et approche ses pieds. Il se chauffe. Quand le feu est bien pris, et que sa clarté est assurée, il se tourne. Il ne voit rien, pas même cette blancheur du voile de Marie qui traçait une ligne claire sur le foin obscur. Il se lève et lentement s'approche de la couchette. 


"Tu ne dors pas, Marie ?" demande-t-il. Il le demande trois fois, jusqu'à ce qu'elle en prenne conscience et réponde : "Je prie."           


"Tu n'as besoin de rien ?"         


"Non, Joseph."     


"Essaie de dormir un peu, de reposer au moins."    


"J'essaierai, mais la prière ne me fatigue pas."         


"Adieu, Marie."    


"Adieu, Joseph." 


Marie reprend sa position. Joseph pour ne plus céder au sommeil s'agenouille près du feu et il prie. Il prie avec les mains qui lui couvrent le visage. Il ne les enlève que pour alimenter le feu et puis il revient à sa brûlante prière. À part les crépitements du bois et le bruit du sabot de l'âne, qui de temps en temps frappe le sol, on n'entend rien.      


Un faisceau de lumière lunaire se glisse par une fissure du plafond et semble une lame immatérielle d'argent qui s'en va chercher Marie. Il s'allonge peu à peu à mesure que la lune s'élève dans le ciel et l'atteint finalement. Le voilà sur la tête de l'orante. Il la nimbe d'une blancheur éclatante.   


Marie lève la tête comme pour un appel du ciel et elle s'agenouille de nouveau. Oh ! comme c'est beau ici ! Elle lève sa tête qui semble resplendir de la lumière blanche de la lune, et elle est transfigurée par un sourire qui n'est pas humain. Que voit-elle ? Qu'entend-elle ? Qu'éprouve-t-elle ? Il n'y a qu'elle qui pourrait dire ce qu'elle vit, entendit, éprouva à l'heure fulgurante de sa Maternité. Je me rends seulement compte qu'autour d'elle la lumière croit, croit, croit. On dirait qu'elle descend du Ciel, qu'elle émane des pauvres choses qui l'environnent, qu'elle émane d'elle surtout.          


Son vêtement, d'azur foncé, a à présent la couleur d'un bleu d'une douceur céleste de myosotis, les mains et le visage semblent devenir azurés comme s'ils étaient sous le feu d'un immense et clair saphir. Cette couleur me rappelle, bien que plus légère, celle que je découvre dans la vision du saint Paradis et aussi celle de la vision de l'arrivée des Mages. Elle se diffuse surtout toujours plus sur les choses, les revêt, les purifie, leur communique sa splendeur.  


La lumière se dégage toujours plus du corps de Marie, absorbe celle de la lune, on dirait qu'elle attire en elle tout ce qui peut arriver du ciel. Désormais, c'est elle qui est la Dépositaire de la Lumière, celle qui doit donner cette Lumière au monde. Et cette radieuse, irrésistible, incommensurable, éternelle, divine Lumière qui va être donnée au monde, s'annonce avec une aube, une diane, un éveil de la lumière, un chœur d'atomes lumineux qui grandit, s'étale comme une marée qui monte, monte en immenses volutes d'encens, qui descend comme un torrent, qui se déploie comme un voile...     


La voûte, couverte de fissures, de toiles d'araignées, de décombres en saillie qui semblent miraculeusement équilibrées, noire, fumeuse, repoussante, semble la voûte d'une salle royale. Chaque pierre est un bloc d'argent, chaque fissure une clarté opaline, chaque toile d'araignée un baldaquin broché d'argent et de diamants. Un gros lézard, engourdi entre deux blocs de pierre, semble un collier d'émeraude oublié là, par une reine; une grappe de chauve-souris engourdies émettent une précieuse clarté d'onyx. Le foin qui pend de la mangeoire la plus haute n'est plus de l'herbe : ce sont des fils et des fils d'argent pur qui tremblent dans l'air avec la grâce d'une chevelure flottante.        


La mangeoire inférieure, en bois grossier, est devenue un bloc d'argent bruni. Les murs sont couverts d'un brocart où la blancheur de la soie disparaît sous une broderie de perles en relief. Et le sol... qu'est-ce maintenant le sol ? Un cristal illuminé par une lumière blanche. Les saillies semblent des roses lumineuses jetées sur le sol en signe d'hommage; et les trous, des coupes précieuses, d'où se dégagent des arômes et des parfums. 


Et la lumière croît de plus en plus. L'œil ne peut la supporter. En elle, comme absorbée par un voile de lumière incandescente, disparaît la Vierge... et en émerge la Mère
[*].           
[*]


Oui, quand la lumière devient supportable pour mes yeux, je vois Marie avec son Fils nouveau-né dans ses bras. Un petit Bébé rose et grassouillet qui s'agite et se débat avec ses mains grosses comme un bouton de rose et des petits pieds qui iraient bien dans le cœur d'une rose; qui vagit d'une voix tremblotante exactement comme celle d'un petit agneau qui vient de naître, ouvrant la bouche, rouge comme une petite fraise de bois, montrant sa petite langue qui bat contre son palais couleur de rose; qui remue sa petite tête si blonde qu'on la croirait sans cheveux, une petite tête ronde que la Maman soutient dans le creux de l'une de ses mains pendant qu'elle regarde son Bébé et l'adore, pleurant et riant tout ensemble et qu'elle s'incline pour y déposer un baiser, non pas sur la tête innocente, mais sur le milieu de la poitrine sous lequel se trouve le petit cœur, qui bat, qui bat pour nous... là où un jour sera la blessure. Elle la panse d'avance, cette blessure, sa Maman, avec son pur baiser d'Immaculée.  


Le bœuf éveillé par la clarté se dresse avec un grand bruit de sabots et il mugit. L'âne relève la tête et brait. C'est la lumière qui les réveille, mais j'aime penser qu'ils ont voulu saluer leur Créateur pour eux-mêmes et pour tous les animaux. 


Joseph aussi, qui comme extasié priait avec autant d'intensité qu'il s'était abstrait de tout ce qui l'entourait, se secoue et entre ses doigts dont il se couvre le visage, il voit filtrer la lumière étrange. Il découvre le visage, lève la tête, se retourne. Le bœuf debout, lui cache Marie, mais elle l'appelle : "Joseph, viens."  


Joseph accourt et devant le spectacle s'arrête comme foudroyé de révérence, il va tomber à genoux là où il se trouve. Mais Marie insiste : "Viens, Joseph." Elle appuie la main gauche sur le foin et tenant de la main droite l'Enfant qu'Elle serre sur son cœur, elle se lève et se dirige vers Joseph qui marche hésitant, pris entre le désir d'avancer et la peur d'être irrespectueux.      


Au pied de la couche les deux époux se rencontrent et se regardent en pleurant de bonheur. 


"Viens" dit Marie "offrons Jésus au Père."        


Pendant que Joseph s'agenouille, elle, debout, entre les deux poutres qui soutiennent la voûte, élève sa Créature entre ses bras et dit : "Me voici. C'est pour Lui, ô Dieu, que je te dis cette parole. Me voici pour faire ta volonté. Et avec Lui, moi, Marie et Joseph mon époux. Voici tes serviteurs, Seigneur. Que soit accomplie par nous, à toute heure et en toute occasion, ta volonté pour ta gloire et ton amour." Puis Marie se penche et dit : "Prends, Joseph" et Elle offre l'Enfant. 


"Moi ! À Moi ! Oh ! Non ! Je ne suis pas digne !" Joseph est tout effrayé, anéanti à l'idée de devoir toucher Dieu.  


Mais Marie insiste en souriant : "Tu en es bien digne. Personne ne l'est plus que toi. C'est pour cela que Dieu t'a choisi. Prends-le, Joseph, et tiens-le pendant que je cherche les langes."  


Joseph, rouge comme la pourpre, avance les bras et prend le petit bourgeon de chair qui crie parce qu'il a froid. Quand il l'a entre les bras, il ne persiste pas dans l'intention de le tenir par respect éloigné de lui. Il le serre contre son cœur et éclatant en sanglots : "Oh ! Seigneur ! Mon Dieu !" et il se penche pour baiser ses petits pieds et les sent glacés. Alors, il s'assoit sur le sol, le serre sur son sein. Avec son habit marron, avec ses mains il s'ingénie à le couvrir, à le réchauffer, à le défendre contre la bise nocturne. Il voudrait bien aller du côté du feu, mais là il y a un courant d'air qui entre par la porte. Mieux vaut rester où il est. Il vaut mieux même aller entre les deux animaux qui les protégeront du courant d'air et donneront un peu de chaleur. Il va se mettre entre le bœuf et l'âne avec les épaules tournées vers la porte, penché sur le Nouveau-né pour lui faire de sa poitrine une niche dont les parois sont une tête grise aux longues oreilles et un grand museau blanc aux naseaux fumants et aux bons yeux humides.  


Marie a ouvert le coffre et en a tiré les linges et les langes. Elle est allée près du feu pour les réchauffer. La voilà qui va vers Joseph et enveloppe le Bébé dans les linges tiédis, puis elle protège la petite tête avec son voile. "Où allons-nous le mettre maintenant ?" dit-elle.  


Joseph regarde autour, réfléchit... "Attends, dit-il. Poussons plus loin les deux animaux et leur foin. Tirons en bas le foin de la mangeoire qui est plus haut et mettons-le ici à l'intérieur. Le bord de cette mangeoire le protégera de l'air, le foin lui fera un oreiller et le bœuf par son souffle le réchauffera un peu." Et Joseph se met à l'ouvrage, pendant que Marie berce son Petit en le serrant sur son cœur et en appuyant sa joue sur la petite tête pour la réchauffer.  


Joseph ravive le feu sans épargner le bois pour faire une belle flamme. Il réchauffe le foin et peu à peu le sèche et le met sur le sein pour l'empêcher de refroidir. Puis, quand il en a assez amoncelé pour faire un petit matelas à l'Enfant, il va à la mangeoire et l'arrange pour en faire un berceau. "C'est prêt, dit-il. Maintenant il faudrait bien une couverture pour empêcher le foin de le piquer, et pour le couvrir..."           


"Prends mon manteau" dit Marie.      


"Tu auras froid." 


"Oh ! cela ne fait rien ! La couverture est trop rugueuse. Le manteau est doux et chaud. Je n'ai pas du tout froid. Mais que Lui ne souffre plus."          


Joseph prend l'ample manteau de moelleuse laine bleue sombre et l'arrange en double sur le foin, avec un pli qui penche hors de la crèche. Le premier lit du Sauveur est prêt.


Et la Mère, de sa douce démarche ondoyante, le porte et le dépose, le recouvre avec le pli du manteau qu'elle amène aussi autour de la tête nue qui enfonce dans le foin, à peine protégé des piqûres par le mince voile de Marie. Il ne reste à découvert que le petit visage gros comme le poing, et les deux, penchés sur la crèche, radieux, le regardent dormir son premier sommeil. La chaleur des langes et du foin a arrêté ses pleurs et apporté le sommeil au doux Jésus.


[*](Jésus dit: "Ma naissance fut une très douce extase. Dans le silence de la nuit qui isolait du monde la très humble demeure solitaire, Marie s’était plongée dans ses ferventes contemplations de Dieu. La prière de Marie était toujours un ravissement en Dieu. En sortant de son ravissement, elle connut le Fils. Même que ce furent les premiers pleurs de l’Enfant-Dieu qui arrachèrent la Mère à sa contemplation spirituelle de Dieu et portèrent son regard à contempler le plus grand miracle, de l’Univers : un Dieu incarné pour la rédemption de l’humanité". (Cahiers de 1943 - 15 Septembre)
[*]


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Message par M8735 Mar 25 Déc - 0:50

L’adoration des bergers




Plus tard je vois une vaste étendue de campagne. La lune est au zénith et elle cingle tranquille dans un ciel tout constellé. Les étoiles paraissent des clous de diamant enfoncés dans un immense baldaquin de velours bleu foncé. Et la lune rie au milieu avec sa figure toute blanche d'où descendent des fleuves de lumière laiteuse qui donnent une teinte blanche au paysage. Les arbres dépouillés de leur feuillage se détachent plus grands et sombres sur cette blancheur, pendant que les murets qui surgissent çà et là ressemblent à du lait caillé. Une maisonnette, dans le lointain, semble être un bloc de marbre de Carrare.




Sur ma droite, je vois une sorte de hangar qui est construit partie en maçonnerie, partie en bois. De là, sort de temps en temps un bêlement intermittent et bref. Ce doit être des brebis qui rêvent ou qui croient l'aube proche à cause du clair de lune. C'est une clarté, excessive même, tant elle est intense, et qui s'accroît comme si l'astre s'approchait de la terre ou étincelait par suite d'un mystérieux incendie.  




Un berger s'avance sur le seuil. Il lève le bras à hauteur du front pour ménager ses yeux et regarde en l'air. Il semble impossible qu'on doive s'abriter de la clarté de la lune, mais elle est si vive qu'elle éblouit, en particulier celui qui sort d'un enclos, d'ordinaire ténébreux. Tout est calme, mais cette clarté est étonnante. Le berger appelle ses compagnons. Ils vont tous à la porte. Un tas d'hommes hirsutes, de tous âges. Il y a des adolescents et d'autres qui déjà blanchissent. Ils commentent le fait étrange et les plus jeunes ont peur, spécialement un garçon d'une douzaine d'années qui se met à pleurer, s'attirant les moqueries des plus vieux.     




"De quoi as-tu peur, sot que tu es ?" lui dit le plus vieux. "Tu ne vois pas que l'air est tranquille ? Tu n'as jamais vu un clair de lune ? Es-tu toujours resté sous la robe de la maman comme un poussin sous la poule couveuse ? Mais, tu en verras des choses ! Une fois j'étais allé vers les monts du Liban, plus loin encore. Je montais. J'étais jeune et la marche ne me fatiguait pas. J'étais riche aussi à cette époque... Une nuit, je vis une lumière telle que je pensai qu'Élie allait revenir avec son char de feu. Le ciel était tout embrasé. Un vieux - le vieux c'était lui - me dit : "Un grand événement va bientôt se produire dans le monde. Et pour nous ce fut un événement : l'arrivée des soldats de Rome. Oh ! tu en verras si tu vis..."   




Mais le pastoureau ne l'écoute plus. Il semble n'avoir plus peur. En effet, il quitte le seuil et s'esquive de derrière les épaules d'un berger musclé derrière lequel il s'était réfugié et sort dans le parc qui se trouve devant le hangar. Il regarde en l'air et marche comme un somnambule ou comme s'il était hypnotisé par quelque chose qui le captive totalement. À un moment il crie : "Oh !" et reste comme pétrifié, les bras légèrement ouverts. Les autres se regardent, étonnés.  




"Mais qu'a donc ce sot ?" dit quelqu'un. 




"Demain je le ramène à sa mère. Je ne veux pas d'un fou pour garder les brebis" dit un autre.           




Et le vieux qui a parlé précédemment dit alors : "Allons voir avant de juger. Appelez aussi les autres qui dorment et prenez des bâtons. Il y a peut-être une mauvaise bête ou des malandrins..."   




Ils rentrent, ils appellent les autres bergers et sortent avec des torches et des matraques. Ils rejoignent l'enfant.  




"Là, là" murmure-t-il en souriant. "Au-dessus de l'arbre regardez cette lumière qui arrive. On dirait qu'elle s'avance sur un rayon de lune. La voilà qui approche. Comme elle est belle !"   




"Moi, je ne vois qu'une clarté un peu vive."    




"Moi aussi."  




"Moi aussi" disent les autres. 




"Non. Je vois quelque chose qui ressemble à un corps" dit un autre en qui je reconnais le berger qui a donné le lait à Marie.      




"C'est un... c'est un ange !" crie l'enfant. "Le voilà qui descend et s'approche... Par terre ! À genoux devant l'Ange de Dieu !"  




Un "oh !" prolongé et respectueux s'élève du groupe des bergers qui tombent le visage contre terre et paraissent d'autant plus frappés par l'apparition qu'ils sont plus âgés. Les plus jeunes sont à genoux et regardent l'ange qui s'approche toujours plus, et s'arrête en l'air déployant ses grandes ailes, blancheur de perles dans la blancheur lunaire qui l'enveloppe, au-dessus du mur d'enceinte.     




"Ne craignez pas, je ne vous porte pas malheur. Je vous apporte la nouvelle d'une grande joie pour le peuple d'Israël et pour tous les peuples de la terre." La voix angélique, c'est une harpe harmonieuse qui accompagne des voix de rossignols. 




"Aujourd'hui, dans la cité de David, est né le Sauveur." À ces mots, l'ange ouvre plus grandes ses ailes et les agite comme par un tressaillement de joie et une pluie d'étincelles d'or et de pierres précieuses paraît s'en échapper. Un véritable arc-en-ciel qui dessine un arc de triomphe au-dessus du pauvre parc.   




"...le Sauveur qui est le Christ." L'ange brille d'une lumière plus éclatante. Ses deux ailes, maintenant arrêtées et tendues vers le ciel semblent deux voiles immobiles sur le saphir de la mer, deux flammes qui montent ardentes.  




"...Christ, le Seigneur !" L'ange replie ses ailes de lumière et s'en couvre comme d'un survêtement de diamant sur un habit de perles, il s'incline comme pour adorer avec les bras serrés sur le cœur et le visage qui disparaît, incliné comme il est sur la poitrine, dans l'ombre du haut des ailes repliées. On ne voit plus qu'une forme allongée et lumineuse, immobile pendant la durée d'un Gloria.   




Mais voici qu'il bouge. Il rouvre les ailes et lève son visage où la lumière s'épanouit en un sourire paradisiaque et il dit : "Vous le reconnaîtrez à ces signes : dans une pauvre étable, derrière Bethléem, vous trouverez un bébé enveloppé dans des langes couché dans une mangeoire d'animaux, parce que pour le Messie, il n'y a pas eu de toit dans la cité de David." En disant cela, l'ange devient grave, même triste.   




Mais des Cieux arrive une foule – oh ! quelle foule ! - une foule d'anges qui lui ressemblent, une échelle d'anges qui descendent dans l'allégresse, éclipsent la lune par leur lumière paradisiaque. Ils se rassemblent autour de l'ange annonciateur, en agitant leurs ailes, en répandant des parfums, en une harmonie musicale où toutes les voix les plus belles de la création se retrouvent, mais portées à la perfection de leur sonorité.




Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  8a52e310

L’archange Gabriel et une foule d’anges annoncent la naissance du Sauveur 


Si la peinture est l'effort de la matière pour devenir lumière, ici la mélodie est l'effort de la musique pour exprimer aux hommes la beauté de Dieu, et entendre cette mélodie c'est connaître le Paradis, où tout est harmonie de l'amour qui de Dieu se donne, se répandant pour réjouir les bienheureux et retourner de ceux-ci à Dieu et Lui dire : "Nous t'aimons !"




Le "Gloria" angélique se répand en ondes de plus en plus étendues sur la campagne tranquille, ainsi que la lumière. Les oiseaux unissent leurs chants pour saluer cette lumière précoce et les brebis leurs bêlements pour ce soleil anticipé, comme si les animaux saluaient leur Créateur, venu au milieu d'eux pour les aimer comme Homme et en plus comme Dieu. 




Le chant décroît, et la lumière aussi pendant que les anges remontent aux Cieux... Les bergers reviennent à eux-mêmes.       




"As-tu entendu ?"    




"Allons-nous voir ?"   




"Et les animaux ?"     




"Oh ! il ne leur arrivera rien. Allons pour obéir à la parole de Dieu"  




"Mais, où aller ?"   




"N'a-t-il pas dit qu'il était né aujourd'hui et qu'il n'avait pas trouvé de logement à Bethléem ?" Et le berger qui a donné le lait c'est lui qui parle maintenant. "Venez, je sais. J'ai vu la femme et elle m'a fait de la peine. Je lui ai indiqué un endroit pour elle, parce que je pensais bien qu'elle ne trouverait pas de logement, et à l'homme je lui ai donné du lait pour elle. Elle est si jeune et si belle. Elle doit être bonne comme l'ange qui nous a parlé. Venez, venez. Allons prendre du lait, des fromages, des agneaux et des peaux tannées de brebis. Ils doivent être très pauvres et... qui sait quel froid pour Celui que je n'ose nommer ! Et penser que j'ai parlé à la Mère comme à une pauvre épouse ! ..."  




Ils vont au hangar et en sortent, peu après, portant qui des récipients de lait, qui des fromages ronds enveloppés dans des filets de sparterie, qui des paniers avec un agneau bêlant, qui des peaux de brebis apprêtées.  




"Moi je porte une brebis qui a eu un agneau il y a un mois. Son lait est excellent. Il pourra leur être utile si la femme en manque. Elle me semblait une bambine, et si pâle ! ... Un teint de jasmin, au clair de lune" dit le berger du lait. Et il les conduit. 




Ils s'en vont, éclairés par la lune et des torches, après avoir fermé le hangar et l'enceinte. Ils vont par les sentiers champêtres, à travers des haies de ronces dépouillées par l'hiver. Ils font le tour de Bethléem et arrivent à l'étable non par le chemin qu'avait suivi Marie, mais en sens contraire. Ainsi ils ne passent pas devant les grottes mieux aménagées mais trouvent immédiatement le refuge qu'ils cherchent. Ils s'approchent.      




"Entre !"   




"Moi, je n'ose pas."   




"Entre, toi."   




"Non."    




"Regarde au moins."  




"Toi, Lévi qui as vu l'ange le premier, cela veut dire que tu es plus bon que nous, regarde." Vraiment ils l'avaient d'abord traité de fou... mais maintenant il leur est utile que le gamin ose ce qu'eux n'osent pas.   




L'enfant hésite mais se décide ensuite. Il s'approche du refuge, écarte un peu le manteau... et s'arrête en extase. 




"Que vois-tu ?" lui demandent-ils anxieux à voix basse. 




"Je vois une femme toute jeune et belle et un homme penché sur une mangeoire et j'entends... j'entends un bébé qui pleure et la femme lui dit d'une voix... oh ! quelle voix !"  




"Que dit-elle ?"  




"Elle dit : "Jésus, mon tout petit ! Jésus, amour de ta Maman ! Ne pleure pas, mon petit Enfant !" Elle dit : "Oh ! si je pouvais te dire : 'Prends le lait, mon tout petit ! ' Mais je ne l'ai pas encore ! " Elle dit : "Tu as si froid, mon amour ! Le foin te pique. Quelle douleur pour ta Maman de t'entendre pleurer ainsi ! Sans pouvoir te soulager". Elle dit : "Dors, ma petite âme ! Mon cœur se fend de t'entendre et de voir tes larmes". Elle l'embrasse et réchauffe ses petits pieds avec ses mains. Elle est penchée abaissant ses mains sur la mangeoire.




"Appelle ! Montre que tu es là !"        




"Moi non. Vous plutôt qui nous avez conduit et la connaissez."          




Le berger ouvre la bouche et se borne à un soupir bruyant.  




Joseph se retourne et vient à la porte. "Qui êtes-vous ?"  




"Des bergers. Nous vous apportons de la nourriture et de la laine. Nous venons adorer le Sauveur."  




"Entrez."  




Ils entrent dans l'étable qui s'éclaire à la lumière des torches. Les vieux poussent les jeunes devant eux. 




Marie se retourne et sourit : "Venez" dit-elle. "Venez !" et elle les invite de la main et par son sourire et elle prend le garçon qui a vu l'ange et l'attire à elle, tout près de la crèche. Et l'enfant regarde, radieux.   




Les autres, invités aussi par Joseph, s'avancent avec leurs cadeaux, et avec des paroles brèves, émues, les déposent aux pieds de Marie. Ils regardent le petit Bébé qui pleure doucement et ils sourient, émus et heureux.  




L'un d'eux plus hardi dit : "Prends, Mère, elle est soyeuse et propre. Je l'avais préparée pour le bambin qui va bientôt naître chez nous, mais je te la donne. Mets ton Fils dans cette laine, elle sera douce et chaude." Et il offre une peau de brebis, une très belle peau avec une longue toison de laine toute blanche.    




Marie soulève Jésus et l'en enveloppe. Elle le montre aux bergers qui, à genoux sur la litière du sol, le regardent extasiés. 




Ils se font plus hardis et l'un d'eux propose : "Il faudrait Lui donner une gorgée de lait ou mieux de l'eau et du miel. Mais nous n'avons pas de miel. On en donne aux tout petits. J'ai sept enfants, je suis au courant... "   




"Voilà du lait. Prends, Femme. "        




"Mais il est froid. Il faut du chaud. Où est Élie ? C'est lui qui a la brebis."   




Élie doit être l'homme au lait, mais il n'est pas là. Il s'est arrêté dehors et regarde par une fente et il est perdu dans l'obscurité de la nuit.    




"Qui vous a amenés ici ?" 




"Un ange nous a dit de venir et Élie nous a conduits. Mais où est-il à présent ?"  




Un bêlement de la brebis le trahit.      




"Avance, on demande de toi."  




Il entre avec la brebis, intimidé d'être le plus remarqué.   




"C'est toi ?" dit Joseph qui le reconnaît. Et Marie lui sourit en disant : "Tu es bon."  




Ils traient la brebis, et trempant l'extrémité d'un linge dans le lait chaud et écumeux, Marie baigne les lèvres du Petit qui suce cette douceur crémeuse. Ils sourient tous, et plus encore lorsque avec le coin de la toile encore entre les lèvres, Jésus s'endort dans la tiédeur de la laine. 




"Mais vous ne pouvez rester ici. Il fait froid et humide. Et puis... avec cette odeur d'animaux ! Ça ne va pas... et ça ne va pas pour le Sauveur."




"Je le sais" dit Marie avec un grand soupir. "Mais il n'y a pas de place pour nous à Bethléem."    




"Prends courage, ô Femme. Nous allons te chercher une maison."     




"Je vais en parler à ma patronne, dit l'homme au lait, Élie. Elle est bonne. Elle vous accueillera, dut-elle vous céder sa pièce. Dès qu'il va faire jour, je lui en parle. Elle a sa maison toute pleine, mais elle vous donnera une place."  




"Pour le Petit au moins. Moi et Joseph, n'importe si nous restons encore par terre. Mais pour le Petit..."  




"Ne soupire pas, Femme, j'y pense. Je raconterai à beaucoup de gens ce qui nous a été dit. Vous ne manquerez de rien. Pour le moment, prenez ce que notre pauvreté peut vous donner. Nous sommes des bergers..."     




"Nous sommes pauvres, nous aussi" dit Joseph. "Et ne pouvons vous dédommager."




"Oh ! nous ne voulons pas ! Même si vous le pouviez nous ne le voudrions pas ! Le Seigneur nous a déjà récompensés. La paix, il l'a promise à tout le monde. Les anges disaient : "Paix aux hommes de bonne volonté". Mais à nous, il l'a déjà donnée car l'ange a dit que cet Enfant, c'est le Sauveur, le Christ, le Seigneur. Nous sommes pauvres et ignorants, mais nous savons que les Prophètes disent que le Sauveur sera le Prince de la Paix et à nous il a dit d'aller l'adorer. Ainsi il nous a donné sa paix. Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et gloire à celui qui est son Christ ! Et toi, sois bénie, Femme qui l'a engendré ! Tu es Sainte puisque tu as mérité de le porter ! Commande-nous, comme une Reine, car nous serons contents de te servir. Que pouvons-nous faire pour toi ?"  




"Aimer mon Fils, et avoir toujours dans le cœur vos pensées de maintenant." 




"Mais pour toi, tu ne désires rien ? Tu n'as pas de parents à qui faire savoir que ton Fils est né ?" 




"Oui, j'en aurais. Mais ils ne sont pas près d'ici. Ils sont à Hébron..."  




"J'y vais moi" dit Élie. "Qui sont-ils ?"  




"Zacharie, le prêtre, et Élisabeth ma cousine."   




"Zacharie, oh ! Je le connais bien. En été je vais sur ces montagnes où il y a de riches et beaux pâturages et je suis l'ami de son berger. Quand je vais te savoir arrangée, je vais chez Zacharie."          




"Merci, Élie." 




"De rien. C'est grand honneur pour moi, pauvre berger, d'aller parler au prêtre et de lui dire : "Le Sauveur est né"."    




"Non. Tu lui diras : "Marie de Nazareth, ta cousine, a dit que Jésus est né, et de venir à Bethléem "    




"C'est ainsi que je dirai."        




"Dieu t'en récompense, je me souviendrai de toi, de vous tous..."      




"Tu parleras à ton Enfant de nous ?"  




"Oui."            




"Je suis Élie."            




"Moi Lévi."    




"Moi Samuel."           




"Moi Jonas." 




"Moi Isaac."   




"Moi Tobie."  




"Moi Jonathas."         




"Et moi Daniel."         




"Et Siméon, moi."      




"Et moi, mon nom est Jean." 




"Moi je m'appelle Joseph et mon frère Benjamin, nous sommes jumeaux."     




"Je me rappellerai vos noms."           




"Il nous faut partir... Mais nous reviendrons... Et nous t'en amènerons d'autres pour adorer ! ..."    




"Comment revenir au parc en laissant ce Petit ?"        




"Gloire à Dieu qui nous l'a montré !"   




"Fais-nous baiser son habit" dit Lévi avec un sourire d'ange.  




Marie lève doucement Jésus et, assise sur le foin, présente aux baisers, les pieds minuscules, enveloppés d'un linge. Ceux qui ont de la barbe se l'essuient d'abord. Tous, presque, pleurent et quand ils doivent partir, ils sortent à reculons, laissant leur cœur près de la crèche...




La vision se termine ainsi pour moi : Marie assise sur la paille avec l'Enfant sur son sein et Joseph qui accoudé au bord de la crèche, regarde et adore.




Colombe

Cycle enfance de Marie et de Jésus : Visions de  Maria Valtorta  5c5b8f10

L’adoration des bergers 
AE 1,49 - NE 1,30
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-049.htm
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