Dictées de Jésus pour mère Teresa M. de Saint Joseph ...…et pour mère Luigia Giacinta.
Conseils de Jésus pour les écrits.
Le 25 décembre 1945
Pour Mère Teresa Maria de Saint Joseph.
Jésus dit:
« Tu vois? J’ai parlé à deux de tes filles et j’ai fait d’elles des "rois de l’Orient". Mais c’est à toi d’être celui qui m’apporte l’encens. Apporte-moi, apporte-moi l’encens de ta charge de prieure, si sanctifiante si elle est accomplie avec justice.
Oh, en vérité, tout comme l’encens est brisé en grains, tout comme il est jeté sur les charbons pour libérer son parfum et accomplir ainsi ce pour quoi il a été créé, le supérieur d’un couvent doit, pour accomplir réellement la tâche pour laquelle il a été élu, être broyé et se consumer sur des charbons ardents.
Ce devoir s’accomplit par le mortier et le pilon: le mortier embrasse tout et les caractères des âmes confiées au supérieur, appesantis par leurs diverses caractéristiques et tendances, forment un lourd pilon de bronze en s’agglomérant les uns aux autres. Et la pauvre supérieure — ou le pauvre supérieur — est en dessous, telle une résine aromatique broyée par les autres. Or c’est nécessaire pour qu’elle puisse être jetée dans l’encensoir, de même qu’elle ne répandrait aucun parfum s’il n’y avait, dans l’encensoir agité par la main des anges devant l’autel des cieux, des charbons ardents.
Certains sont très doux: ceux de la charité de la victime qui les allume d’elle-même pour obtenir le bûcher où elle sera immolée. Mais d’autres sont très amers: ceux des égoïsmes qui subsistent dans les créatures, même quand elles ne se prénomment plus Rosa, Giuseppina, Antonia, Angela et ainsi de suite, mais sœur A, B, C, autrement dit des personnes qui, en quittant leurs vêtements séculiers abandonnés à la prise d’habit, auraient dû quitter aussi leur vêtement moral précédent, et être tout à fait renouvelées pour pénétrer en chantant dans la maison de l’Epoux.
Mais il faut faire preuve de compassion... La nature humaine est pire qu’un poulpe... On coupe, on coupe... mais il reste toujours quelque tentacule, quelque ventouse agrippée au passé... à ce passé qui devrait être mort avec toutes ses tendances et ses saveurs.
Brûle, brûle ! Ton parfum s’élève jusqu’ici. L’or est précieux et sert aux rois pour leurs couronnes. La myrrhe est salutaire et sert à protéger de la putréfaction. Elle est donc utile aux hommes. Mais l’encens est à Dieu. Pour son trône, pour l’acclamer... Teresa Maria, sois l’encens. Que ma paix soit avec toi. »
Pour Mère Luigia Giacinta.
Jésus dit:
« J’aime voir ces deux humbles petits mots sur l’enveloppe de la Mère. A cette époque, en effet, seules les petites têtes vertes des jacinthes[*63] affleurent sur le sol. Tout le reste mord la terre de la vasque ou du parterre, mortifié dans l’obscurité et l’humidité; il est ignoré... mais quand vient le temps de ma glorification de Rédempteur, toutes les jacinthes lèvent leur corolle parfumée; on dirait alors qu’elles l’offrent au ciel et à mon autel en la tenant dans la coupe de leurs feuilles, tels les doigts de deux mains jointes pour prier qui s’ouvrent pour invoquer. Et précisément parce que j'aime la mortification de la jacinthe, je dis ma parole à la jacinthe.
J’ai demandé à l’une de tes sœurs de m’apporter la myrrhe. Je vais demander à la Mère de m’apporter l’encens. Mais à toi, Giacinta, je dis: "Apporte-moi l’or." La charité! Tu peux faire tellement dans ce domaine !
Tu désires obtenir la direction spirituelle de ma Mère. Je te l’amène, afin que ce soit elle, celle qui est toute charité, qui te parle. »
Jésus se tait et Marie prend sa place. Elle dit:
« Ma fille, c’est le cœur qui conduit, et non la science, dans les prés fleuris de l’amour.
Lorsque mon Enfant faisait ses premiers pas, beaucoup de fleurs étaient réapparues dans les prés de Bethléem grâce aux premières pluies d’automne. Et lui, le cher petit, s’efforçait d’avancer son saint petit corps en dirigeant ses pas d’une fleur à l’autre qui parsemait l’herbe des prés; comme un petit oiseau, il gazouillait des mots informes à ces fleurs créées par son Père. Et, j’en suis sûre, ces fleurs comprenaient les paroles mystérieuses de l’Enfant-Dieu réduit, par amour pour nous tous, à l’état d’enfant balbutiant, lui qui est la Parole.
Mais au printemps suivant — et même davantage si l’on compte ceux qui ont suivi —, il marchait, d’un pas sûr désormais, le long des routes qui bordaient le Nil — dont les inondations avaient nourri et changé le sol en terres fertiles — pour aller de fleur en fleur comme une blonde abeille, comme une joyeuse alouette; il les cueillait pour moi et déversait son butin sur mon sein en riant de toutes ses petites dents, qui brillaient entre ses lèvres roses ; il renversait alors la tête pour quémander des baisers sur ses yeux couleur de ciel, et m’interrogeait sur les noms ou les histoires des fleurs. Il voulait aussi savoir à quoi servaient leurs sucs.
Or, une fois, le dernier printemps en Egypte, la Sagesse divine s’exprima par ses lèvres innocentes. Il m’avait écouté parler. Puis il avait séparé les fleurs à son idée. Il paraissait jouer. Mais son esprit travaillait. Joseph, qui sciait de longues planches à l’ombre verte des nouvelles feuilles de notre pauvre jardin, observa que les fleurs les plus belles se trouvaient reléguées d’un côté et négligées, alors que ses caresses et ses mots doux allaient aux humbles fleurs de camomille, de muguet sauvage, de cochléarias, de renoncules, de chicorée, de stellaires ou de trèfles rouges; il lui demanda:
“Pourquoi donc, mon fils, préfères-tu les fleurs simples et communes et non ces splendides roses, ces riccardias et ses jasmins doubles que Rachel, fille de Lévi, t’a donnés?
— Parce que ce sont les fleurs qui montrent de la charité pour les hommes. Elles sont charité, pas seulement plaisir des yeux et du nez ", répondit Jésus.
Après être restés muets devant la sagesse de notre petit Enfant, Joseph et moi nous inclinâmes ensemble pour l’embrasser sur son front lumineux.
Ma fille, tu connais toi aussi les vertus humbles et communes, ainsi que les actes qu’elles suscitent comme des fleurs. Privilégie-les, accomplis-les. Jésus les aime tellement! Tu l’as entendu: "Je les préfère parce qu’elles sont charité.″ Tu peux en cueillir énormément dans tes travaux. Un pré en fleurs s’étend devant toi. Fauche, fauche... Il n’y a jamais assez de charité. Sois toute entière charité et tu apporteras l’or du roi de l’Orient à mon doux Jésus. »
« Et maintenant que la douceur de Dieu et des hommes a parlé, ma Mère et moi te bénissons. Que la paix soit avec toi. »
Jésus dit:
« C’est nécessaire et il faut le faire. Mais je n’en suis vraiment pas content. Qu’on le fasse donc au plus tôt et le plus vite possible. Cependant, qu’on ne commence pas avant que tout ce que tu as écrit ne soit tapé à la machine et remis au Père. Et que le Père te donne tout ce qui est dactylographié pour que tu le corriges pendant le mois où il est absent. Je ne peux permettre que des feuillets restent non corrigés ou non copiés. Et ta vie est si minée par des forces secrètes et ennemies!
Oh, ma petite violette[*64] dont la tige est coupée, personne ne se rend-il compte que seule subsiste une petite racine, la plus fine de toutes, qui te maintient greffée à l’existence et que tu vis uniquement par cette veine vitale si faible? Le choc d’un papillon suffirait à couper jusqu’à cette petite racine.
Je ne donnerai rien d’autre avant que ne soit retranscrit tout ce qui a été déjà transmis. Toi aussi, ne fais rien d’autre avant d’avoir tout corrigé. Que le Père Romualdo ne fasse rien d’autre avant que ce ne soit achevé. Il ne faut pas plaisanter ni se fier imprudemment à quelque aide surnaturelle. Agissez avec les moyens ordinaires comme si les extraordinaires n’existaient pas.
Au sujet de l’assistance sacerdotale, il est certain que tu dois en bénéficier. Je ne te donne pas de signes extraordinaires ou sensationnels. Tu ne serais alors plus ma violette. Mais, sous ton apparente normalité de créature tout à fait normale qui mange, boit, dort comme tout mortel, qui n’a pas ni extase, ni jeûnes inexplicables, ni sueurs de sang, ni stigmates ni rien d’autre, et dont l’équilibre psychique est parfait — et aussi mental, pour contredire ceux qui prétendent le contraire —, il y a des faits extraordinaires qui sont le signe de ce que tu es et de ce que, moi, je suis en toi: le Tout, l’Origine, l’Explication, la Fin de ton être.
L’un de ceux-ci est la vitalité qui revient à chaque communion. Je ne viens pas en toi avec mon Esprit nourrir ton âme. Pas seulement de cette façon. Mais je viens aussi avec ma saine virilité et je te la transfuse. Comment pourrais-tu tenir sans la Vie, toi dont le corps est quasiment mort? La clé, le secret de ta résistance aux maladies et aux fatigues de la mission qui viendrait à bout, par son ampleur, de toute résistance d’une personne forte et en bonne santé, se trouve dans cette venue de ton Jésus en toi avec la plénitude de ses dons, sans exclure celui de la transfusion vitale et physique.
Si je ne voulais exercer une pression excessive sur mon serviteur Romualdo, déjà épuisé, je désirerais venir en toi tous les jours, en vrai médecin et médicament, pour atténuer tes agonies trop nombreuses, vraiment trop nombreuses, et secourir tes forces détruites. Imagine-toi, est-ce que je pourrais permettre que tu restes des jours et des jours sans Eucharistie? Tu mourrais, même sans crise. Tu mourrais, parce qu’il te manquerait ce qui t’alimente.
Et tu serais trop tourmentée par celui qui hait. L’Eucharistie que tu portes en toi l’éloigne, et cela seulement. Car il te hait toujours plus et cherche par tous les moyens à troubler ton travail et à l’entraver. C’est aussi pour cette raison que j'exhorte Romualdo à ne pas se laisser distraire par d’autres soucis. Il y a beaucoup de faux scénarios pour le détourner, le retarder, le distraire au détriment de ton travail qui, en vérité, est seulement mon travail.
Qu’il fasse preuve d’amour, d’amour pour tout le monde. Mais qu’il ne te délaisse pas, parce que cela me ferait de la peine. Il doit te suivre jusqu’au bout, sans autres buts. Et sans abuser de la confiance en Dieu. Il ne faut pas tenter la Providence. Qu’il garde à l’esprit que Satan se fait une arme de tout ce qui appartient à la vie ordinaire — événements, besoins, peurs, afflictions, manques et ainsi de suite — pour couper la petite racine survivante. S’il pouvait y parvenir avant que la cathédrale de la reconstruction intégrale de l’Evangile ne soit achevée et corrigée par le porte-parole, ce serait pour lui une grande victoire.
A qui confier le petit Jean? "Jean, voici Marie, ta Mère″, "Marie, voici ton fils, Jean″. Les noms indiquent à qui te confier. Mais comme j'aurais préféré que Maria ne soit gardée par personne d’autre que Romualdo! Il est bon, cependant, que tu t’habitues à d’autres voies, ne serait-ce que pour oublier d’autres souvenirs pénibles...
Ne cherche pas à savoir s’il était un bon instrument ou non... L’homme l’est bien souvent sans l’avoir mérité. En vérité, en vérité je te le dis, c’est seulement dans la mesure de dix pour mille que les hommes meurent sans avoir jamais été instrument de Satan au moins une fois, et cela même s’ils ont toujours été des saints. Ne réfléchis pas! Ne réfléchis pas! Et prie pour lui.
En voilà maintenant assez, petit Jean, flamme qui ne meurt pas parce que je me déverse en elle.
Mais dis ceci au Père: Satan n’est pas seulement rusé et envieux, c’est aussi un esprit intelligent. Il n’a pas perdu cette qualité de l’époque où il était un splendide archange. Seulement, il s’en sert aujourd’hui pour faire le mal. Et il sait d’avance. S’il ne m’a pas identifié comme le Christ avant l’heure dite, c’est parce qu’une opération d’une puissance divine particulière se produisait en ma faveur. Mais à peine ma mission de prophète, de juste, fut-elle manifestée, il m’a compris.
Quant à toi... sais-tu quand la tienne a commencé? Non, tu l’ignores. Mais lui l’a vue dès sa première flamme, et il a aussitôt commencé son œuvre. Il en va ainsi de bien des choses. Satan est rusé et il tourne inlassablement autour des âmes pour écouter en cachette leurs colloques secrets avec Dieu, qui se produisent même à l’insu de la personne qui possède cette âme en dialogue avec Dieu
Va en paix. »
*
(* 63)Giacinta signifié "Jacinthe″.
(*64) "Violette″ est le surnom donné à Maria Valtorta, qui en explique l’origine dans son premier écrit, le 22 avril dans "Les cahiers de 1943″.
Cahiers de 1945 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta : http://www.maria-valtorta.org/Quaderni/index03.htm#D%C3%A9cembre1945
" Flamme qui ne meurt jamais , car Je me déverse en elle "